Les chasseurs du Net
En visitant ces lieux, on finit par connaître Des gens aux intentions pas toujours très honnêtes,
Douceâtres orateurs, enjolivant leurs rimes
Dans des couplets flatteurs, pour charmer leurs victimes. Redoutables chasseurs et manipulateurs,
Ils traquent leur gibier en visant droit au cœur. Renforçant sur leur site leur grande expérience,
Ils acquièrent ensuite une belle assurance. Ils n’ont, pour l’écriture, aucune vraie passion, Appréciant peu la forme, ils auscultent le fond. Comme avec une lame, ils affutent leur style, Tirant de leurs erreurs des conclusions fertiles.
Le contact s’amorce, assez superficiel, Mais devient vite ensuite plus confidentiel. Offrant de vains remèdes et mielleux discours, Ils disent soulager les chagrins les plus lourds,
Qu’importe le sujet, ils flairent le malheur. Les plaintes, les sanglots les comblent de bonheur.
Chaque larme qui coule est un instant de grâce, La souffrance des autres, leur terrain de chasse. De feintes compassions, en leurres destructeurs, Ils proposent du vent pour étancher les pleurs,
Des mystifications pour calmer les douleurs. Obscènes prédateurs, les voilà tous sauveurs ! Certains se voient bergers d’un grand troupeau docile,
Abreuvant leurs brebis de mensonges habiles, Offrant des convertis à leur paroisse sombre, Contrôlant des esprits soumis comme des ombres.
Les ambitions des autres se montrent triviales Ils se contenteraient d’un modeste bétail Pour régler de leur vie, les vulgaires détails Ou assouvir sans fin leurs pulsions viscérales.
Quand derrière un auteur se cache un imposteur Le droit à l’expression voile des mots trompeurs, Les méandres du Net sont toujours les plus flous,
Laissant la porte ouverte à de piètres gourous.
Tous droits réservés Georges Ioannitis
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