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La nécropole néolithique de Corseaux "en Seyton", (VD, Suisse): archéologie et anthropologie

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La nécropole néolithique de Corseaux "en Seyton", (VD, Suisse):

archéologie et anthropologie

BAUDAIS, Dominique, KRAMAR, Christiane GALLAY, Alain (Collab.)

BAUDAIS, Dominique, KRAMAR, Christiane, GALLAY, Alain (Collab.). La nécropole néolithique de Corseaux "en Seyton", (VD, Suisse): archéologie et anthropologie . Lausanne : Bibliothèque historique vaudoise, 1990, 176 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:100804

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

(2)

CAHIERS D'ARCHÉOLOGIE ROMANDE

Bibliothèque historique vaudoise Collection dirigée par Colin Martin

N ° 51

Dominique Baudais et Christiane Kramar

La nécropole néolithique de Corseaux «en Seyton»

(VD, Suisse)

Document du Département d'anthropologie et d'écologie de l'Université de Genève, 15

(3)

.!_____j_J Couverture:

3 Corseaux «En Seyton», le passé recomposé 1: tombe 9, vue d'ensemble (deux adultes et un nouveau-né) 2: tombe 4, vue d'ensemble (un adulte, un enfant)

(4)

La nécropole néolithique de Corseaux «en Seyton»

(VD, Suisse)

Archéologie et Anthropologie

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(6)

CAHIERS D'ARCHÉOLOGIE ROMANDE

Bibliothèque historique vaudoise Collection dirigée par Colin Martin

N

°

51

Dominique Baudais et Christiane Kramar

La nécropole néolithique de Corseaux «en Seyton»

(VD, Suisse)

Archéologie et Anthropologie

Document du Département d'anthropologie et d'écologie de l'Université de Genève, 15 LAUSANNE 1990

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Code de citation préconisé

D. BAUDAIS ETC. KRAMAR

La nécropole néolithique de Corseaux «en Seyton»

(VD, Suisse)

Document du Département d'anthropologie et d'écologie de l'Université de Genève, 15

(Cahier d'archéologie romande 51) Lausanne 1990

Publié avec l'aide du Département de l'instruction publique et des cultes de l'Etat de Vaud

ISBN 2-88028-051-6

Les commandes et les demandes d'échange pour le présent ouvrage doivent être adressées à la Bibliothèque historique vau­

doise, M· Colin Martin, Petit-Chêne 18, CH-1012 Lausanne.

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réser­

vés pour tous les pays.

© 1990 by Bibliothèque historique vaudoise, Lausanne

(8)

Préface

Nous nous réjouissons aujourd'hui de voir la publi­

cation de la nécropole Néolithique moyen de Cor­

seaux menée à son terme. Ce travail qui comprend d'une part la thèse soutenue, en 1982, en Faculté des Sciences de l'Université de Genève par Christiane Kramar et d'autre part la publication du contexte archéologique réalisée par Dominique Baudais, vient en effet à son heure. La question des tombes de type Chamblandes du Bassin lémanique et du Valais sus­

cite en effet actuellement un grand regain d'intérêt dû à la convergence de plusieurs faits.

Sur le plan local tout d'abord les archéologues ont découvert à l'occasion de diverses fouilles de sauve­

tage de nombreux nouveaux cimetières ou de nouvel­

les tombes rattachables à des cimetières déjà connus.

C'est en Valais, en ville de Sion, que les découvertes ont été les plus abondantes avec trois nouveaux en­

sembles au lieu-dit Sous-le-Scex (1984-1988), à l'avenue Ritz (1988) et au Chemin des Collines (1988). On mentionnera également plus en aval dans la vallée des Drances le petit cimetière de Sembran­

cher, Crettaz Polet (1974, 1979 et 1980) et les tombes de Bagnes, Villette (1984-1985) associées pour la première fois à des structures de surface (foyers) iden­

tifiables. Pas de nouveaux sites sur le canton de Vaud par-contre si ce n'est de nouvelles tombes sur le site classique de Pull y, Chamblandes (1984) et les pers­

pectives offertes par la découverte d'une extension probable du cimetière de Lausanne, Vidy où plusieurs sépultures ont déjà fait l'objet de fouilles (1989).

Grâce à la stratigraphie de Sion, Sous-le-Scex et à diverses datations C14 obtenues sur des cimetières comme ceux de l'avenue Ritz et du Chemin des Colli­

nes (Sion), il est désormais possible d'attribuer à ce type de sépulture, dont l'origine remonte au début du Néolithique moyen I (Proto-cortaillod, vers 4500 av.

J.C.), une durée de vie beaucoup plus longue que prévue. Cet allongement de la Chronologie pourrait ainsi expliquer certaines variations constatées dans le rituel de cimetières dont l'utilisation se situe dans une fourchette chronologique de plus de 10 siècles. C'est à pareille réevaluation que s'est engagé un de nos étudiant, Patrick Moinat. Le sujet mérite en effet une nouvelle synthèse qui aborde la question sous l'angle fonctionnel et dépasse le cadre limité de l'approche culturelle et chronologique, unique centre d'intérêt des études les plus anciennes, et notamment de notre thèse sur le Néolithique jurassien et rhodanien soute­

nue en 1972.

Sur le plan général maintenant, c'est dans le do­

maine de l'anthropologie physique qu'il faut chercher les renouvellements et les remises en cause les plus profondes. Nous soulignerons tout d'abord les ques­

tions touchant à la biométrie.

Dans leur quête des événements du passé les ar­

chéologues ont parfois eu recours aux données de la biométrie ou de la typologie squelettique pour tenter d'étayer les hypothèses historiques établies à partir des vestiges de la culture matérielle. Une certaine archéologie des peuples voulait voir dans les données

«raciales» des caractéristiques coïncidant largement avec les particularités culturelles. Cette conception, à juste titre critiquée, s'est trouvée relayée par des ap­

proches plus nuancées où l'on a commencé à douter du caractère monothétique des composantes culturel­

les. Les particularités anthropologiques devenaient alors les seuls critères «objectifs» sur lesquels il res­

tait possible de fonder des interprétations historiques, d'identifier des mouvements de populations et de proposer des hypothèses sur les lieux d'origine de certaines populations. C'est très largement dans ce cadre de réflexion qu'il faut situer certaines approches de la néolithisation du haut bassin rhodanien. On ne peut éviter aujourd'hui de constater les difficultés soulevées par la plupart de ces entreprises et l'impos­

sibilité où l'on se trouve le plus souvent d'interpréter de façon cohérente sur le plan historique les structures dégagées à partir des données biométriques.

Force nous est donc de nous interroger sur cette situation pour tenter d'en rechercher les causes.

1. L'écueil le plus immédiatement évident tient aux lacunes de l'échantillonnage, tant du point de vue du nombre d'individus que l'état de conservation des restes squelettiques. Les séries utilisées sont la plupart du temps très pauvres, compte tenu des limites chro­

nologiques retenues. Les données manquantes abon­

dent et les méthodes statistiques permettant des resti­

tutions sont le plus souvent contestables.

2. La seconde faille est à notre avis de loin la plus importante. Il existe en effet une inadéquation fonda­

mentale entre l'échelle géographique servant de cadre à nos hypothèses historiques et l'échelle sans compa­

raison plus vaste pouvant constituer une référence pertinente pour les variables observées. Nous sommes condamnés, faute d'un grossissement adéquat, à ne voir qu'une sorte de mouvement brownien dû à l'im­

portance des variations intragroupe de la morphologie squelettique. Ce phénomène n'est du reste pas propre aux données biométriques, mais existe également dans le domaine beaucoup plus solidement étayé de la variabilité génétique à partir de laquelle seules les grandes tendances des peuplements continentaux, et non les migrations restreintes, peuvent être restituées.

3. Un autre phénomène, plus spécifiquement lié au domaine considéré, a certainement également joué un rôle. Jusqu'à ce jour le dialogue réunissant néolithi­

ciens et anthropologues s'est déroulé dans un cadre de référence chronologique trop court. L'étirement de l'échelle de référence due à la calibration des dates C 14 et à une meilleure connaissance des séquences

(9)

culturelles n'est naturellement pas sans conséquence sur l'interprétation que l'on peut donner de l'hétéro­

généité de certaines populations. Ce phénomène ac­

centue de plus les effets d'un échantillonnage déjà particulièrement restreint.

L'anthropologie des cistes de type Chamblandes est à ce titre un exemple particulièrement illustratif.

Les interprétations anthropologiques anciennes se si­

tuaient dans le cadre du demi-millénaire; nous savons aujourd'hui que ce rite funéraire a duré plus d'un millénaire, d'où un douhlement de hl durée de la période considérée. Ce changement d'échelle ne peut pas ne pas avoir de conséquences sur notre compré­

hension des données biométriques enregistrées lors­

qu'on se souvient de la rapidité des modifications du squelette dues aux effets du milieu.

4. Il nous faut enfin signaler que les difficultés rencontrées dans l'interprétation ne se situent pas obligatoirement du côté de l'anthropologie mais peu­

vent résulter de mauvaises hypothèses historiques.

Nous avons évoqué des distorsions de l'échelle chro­

nologique. La valeur des scénarios proposés joue éga­

lement un rôle central car la pertinence des données anthropologiques repose aussi sur la pertinence des propositions fournies par les archéologues.

Mais la question antropologique ne se limite pas à cet aspect de la recherche. Depuis la fouille et la publication par A. Leroi-Gourhan et M. Brézillon de l'hypogée des Mournouards (1962) l'étude des rituels funéraires a incontestablement pris un essort specta­

culaire, notamment en France. Claude Masset et Hen­

ry Duday ont porté ce type d'analyse à un point de sophistication inégalé et ouvert de ce fait un débat fondamental touchant au degré de précision souhaita­

ble des relevés de tombes.

Nous nous trouvons en effet aujourd'hui devant une nouvelle impasse nécessitant réflexion. Les exi­

gences d'une description très fine de la position des diverses parties des squelettes atteignent de tels som­

mets qu'il deviént pratiquement impossible de s'y conformer, sauf dans des cas exceptionnels, pour des raisons pratiques liées au temps d'intervention sur les sites, et les informations accumulées, théoriques et pratiques, à les traiter, compte tenu des moyens hu­

mains et financiers à disposition.

Les données de cette monographie doivent être lues à travers cette vue renouvelée d'une tradition funé­

raire beaucoup plus longue que prévu, et par consé­

quent d'un poids culturel plus marqué, et à travers les incertitudes et les questions posées par une anthropo­

logie physique en pleine mutation.

Nos deux auteurs n'ont pas eu la tâche facile. La documentation dont ils ont pu disposer a été rassem­

blée dans des conditions parfois précaires. Le cime­

tière de Corseaux a fait l'objet d'une fouille de sauve-

tage au cours de laquelle les archéologues n'ont pas toujours pu, face aux exigences des promoteurs, faire valoir leurs droits. Les fluctuations constatées dans les tactiques de fouilles, de prélèvement et d'enregis­

trement des données, dont la partie archéologique se fait largement l'écho, n'ont pas non plus facilité une présentation homogène des données se rapportant au rituel et une étude anthropologique confrontée au problème de l'identification des individus dans des sépultures multiples. A notre avis cette situation tacti­

que ne tient pas seulement aux difficultés pratiques rencontrées par le Service cantonal d'archéologie lors de l'organisation du chantier et de la planification de la fouille des tombes, dont plusieurs ont été étudiées en laboratoire; elle repose en grande partie également sur les incertitudes touchant aux caractéristiques sé­

pulcrales jugées pertinentes. A ce titre l'expérience de Corseaux reflète exactement l'état actuel du débat sur cette question. Cet exemple est digne d'être médité.

Nous nous devons d'être reconnaissant à Domini­

que Baudais et Christiane Kramar d'avoir su tirer le meilleur parti possible d'une information qui ne se présentait pas toujours sous un angle idéal. L'archéo­

logue trouvera ici-même le reflet précis des informa­

tions collectées. Malgré les questions soulevées cette compilation se révèlera rapidement indispensable aux synthèses futures car par delà les problèmes touchant à la finesse plus ou moins grande de l'appareil des­

criptif utilisé, subsiste en effet un noyau dur d'infor­

mations qui ne perd jamais son actualité et dont les auteurs de cette monographie ont su rendre compte avec précision et compétence.

Avec ses tombes à inhumations multiples et ses coffres présentant de grandes différences de dimen­

sions, la nécropole de Corseaux occupe, dans l'en­

semble Chamblandes, une place privilégiée. On soup­

çonne en effet que ce rituel annonce déjà les sépultu­

res collectives du Néolithique final. Corseaux pourrait être ainsi un site clé dans la compréhension du pas­

sage des rituels à inhumations simples du Néolithique moyen aux rituels collectifs de la fin du Néolithique dont l'exemple connu le plus ancien est probablement le dolmen MXII du site du Petit-Chasseur à Sion.

Alain Gallay

(10)

Table des matières

6.3.4. Coquillages perforés 41 6.3.5. Pendeloque perforée en bois

Préface A. Gallay

de cervidé 42

5 6.3.6. Plaquettes biforées

Introduction 1 1 sur canines de suidés 42

Objectifs de l'étude 11 6.4. Les pigments 43

Responsabilités et remerciements 11 6.5. Autres mobiliers 43

Historique des découvertes 1 1 6.6. Mobilier archéologique

ÉTUDE ARCHÉOLOGIQUE

et différenciation sexuelle 45

6.7. Chronologie 45

Dominique Baudais 6.8. Datation C 14 47

1. Méthodes de fouilles

16

7. La nécropole de Corseaux

1. 1. 1.2. Dégagement et documentation générale Les tombes fouillées in-situ 16 17

dans son contexte régional

49

1.3. Les tombes prélevées 17

8. Catalogue des tombes

1.3.1. Techniques de prélèvement 17

Découvertes de 1965

54

1.3 .2. Etude en laboratoire, Tombe 1965-1 54

lacune de la documentation 19 Tombe 1965-2 54

2. Le site et la stratigraphie

Tombe 1965-3 54

2.1. Localisation et topographie 21 21

Fouilles de 1973-197 4

57

2.2. La stratigraphie 22 Tombe 1 57

2.3. Description détaillée des coupes A et B 22 Tombe 2 59

3. Extension et organisation

Tombe 3 Tombe 4 63 61

de la nécropole

26 Tombes 5, 6, 8 67

3. 1. Limites 26 Tombe 7 69

3.2. Disposition spatiale des tombes 27 Tombes 10, 11 73

3.3. Insertion stratigraphique des tombes 28 Tombes 12, 13, 14 77

3.4. Niveau de circulation 28 Tombe 15 79

3.5. Matérialisation des tombes en surface 28 Tombe 16 80

Tombes 17, 18, 19 83

4. Architecture des tombes

30 Tombe 20 85

4.1. Matière première 30 Tombes 21 à 24 86

4.2. Façonnage 30

4.3. Construction 31

ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE

4.3.1. La fosse 31 Christiane Kramar

4.3.2. Les dalles 31

9. Conservation du matériel

4.3.3. Les calages 32

4.3.4. Le caisson 33

anthropologique

89

4.3.5. La couverture 33

10. Démographie

89

5. Rituel funéraire

35 10. 1. Détermination du sexe

5. 1. Position des corps inhumés 35 des squelettes adultes 89

5.2. Contention ou non des corps 35 10.1.1. Matériel et méthodes 89 5.3. Inhumation individuelle 37 10 1.2. Résultats et discussion 89 5.4. Nouveau-nés et enfants 37 10.2. Détermination de l'âge au décès 91

5.5. Inhumations multiples 38 10.2.1. Matériel et méthodes 91

5.5.1. Les liens de parenté 38 10.2.2. Résultats et discussion 91

5.5.2. Les «réductions» 39 Etude de la population totale

(méthode d' Acsâdi

6. Mobilier d'accompagnement

40 et Nemeskéri) 91

6.1. L'industrie lithique 40 Etude de la population adulte

6.2. La céramique 40 (méthode de Masset) 94

6.3. La parure 40 10.3. Comparaisons 94

6.3 .1. Perles discoïdes en calcite 40 10.3 .1. Mortalité des populations

6.3.2. Perles discoïdes en lignite 41 totales 94

6.3.3. Boutons à perforation en V 10.3.2. Mortalité des populations

du type de Glis 41 adultes 95

(11)

11. Le squelette crânien

96 12.4.2. L'indice radio-huméral 126

11.1. Les crânes adultes 96 12.4.3. L'indice tibia-fémoral 126

11.1.1. Matériel et méthodes 96 12.4.4. L'indice des extrémités 126

11.1.2. Caractères généraux 97 12.5. Le tronc 126

11.1.3. Etude des normas 100 12.6. Reconstitution de la taille 128

norma verticalis 100 12.7. Résumé 129

norma occipitalis 101

norma lateralis 102

13. Etude anthropologique comparative

130

norma facialis 103 13.1. Introduction 130

norma basilaris 105 13.2. Les populations de comparaison 130

11.1.4 Les mandibules 105 13.3. Matériel et méthodes 130

Extension interradiculaire 13.3.1. Comparaisons limitées 130 de l'émail dentaire 107 13.3.2. Comparaisons élargies 131

11.2. Les crânes d'enfants 109 13.4. Résultats 132

11.2.1. Etude métrique et scopique 13 .4 .1. Comparaisons limitées:

des crânes 109 approche «intuitive» 132

11.2.2. Etude métrique et scopique 13.4.2. Comparaisons limitées:

des mandibules 109 approche statistique 133

11.3. Recherche de liens de parenté 110 13.4.3. Comparaisons élargies 137

12. Le squelette post-crânien

112

14. Paléopathologie

140

12.1. Matériel et méthodes générales 112 14.1. Définition et méthodes 140

12.2. La ceinture scapulaire 14.2. Pathologie dentaire 140

et le membre supérieur 112 14.3. Pathologie congénitale 141

12.2.1. Méthodes 112 14.4. Pathologie infectieuse 141

12.2.2. Résultats 112 14.5. Pathologie tumorale 141

12.3. La ceinture pelvienne 14.6. Pathologie «dégénérative» 142

et le membre inférieur 117 14.7. Pathologie traumatique 143

12.3.1. Méthodes 117

12.3.2. Résultats 117

15. Conclusions

144

12.4. Indices intermembraux 126 Bibliographie 145

12.4.1. Indices choisis et Planches 148

population de comparaison 126 Données individuelles 163

(12)
(13)

Fig. 1 Corseaux «en-Seyton», vue générale du nord-ouest. La nécropole est située au centre de la photographie, la profonde baie de Vevey se découpe à l'arrière plan.

(14)

INTRODUCTION

Objectifs de l'étude

Depuis les fameuses fouilles entreprises entre 1901 et 1910 par A. Naef au chemin des Chamblandes à Pully, il n'y avait plus eu de grand ensemble de cistes étudié sur les rives du lac Léman. Soixante dix ans plus tard, la découverte de la nécropole de Corseaux

«en Seyton» nous offrait enfin l'opportunité de re­

prendre, avec des moyens d'études modernes, l'ap­

proche des rituels funéraires en cours au Néolithique moyen et, plus particulièrement, ceux pratiqués dans le bassin lémanique avec les cistes de type Chamblan­

des.

Cet ouvrage a pour but premier de rendre disponi­

ble, dans son intégralité, l'importante documentation livrée par la fouille de la nécropole néolithique de Corseaux-sur-Vevey en présentant les études archéo­

logique et paléo-anthropologique des dix-huit tombes dégagées.

Les auteurs se proposent de mettre en évidence:

- les différentes pratiques funéraires observées dans ces tombes.

- de situer le site de Corseaux dans le contexte plus général des cistes Chamblandes et du Néolithique moyen rhodanien.

- de dresser le bilan paléo-anthropologique de cet important échantillon de population préhistorique.

Ce travail est à considérer, avant tout, comme une contribution apportée à la connaissance des pratiques funéraires du Néolithique moyen dans la région léma­

nique. Cette monographie de site est la première étape d'une synthèse qui reste encore à faire des cistes de type Chamblandes dans le Bassin lémanique et la haute vallée du Rhône.

Responsabilités et remerciements

Le sauvetage des différentes tombes mises au jour lors de la construction de la résidence «au Seyton» à Corseaux s'est fait en plusieurs étapes. La toute pre­

mière intervention a été menée par G. Kaenel; D.

Weidmann assura ensuite la direction des recherchei au cours des interventions de l'été 1973 et du prin­

temps 1974, en s'entourant de la collaboration perma­

nente de M.Klausener pour la fouille et les relevés et de la participation des fouilleurs: D. Ohlhorst, C.

Epars, J.-C. Gudel, et M. Mir. Les tombes prélevées sur le chantier ont été fouillées en laboratoire par D.

Ohohorst et Mmes P. Baudais et Ch. Kramar. Çes travaux ont tous été réalisés par la section des Monu­

ments historiques et archéologie de l'état de Vaud (MHA) sous la direction de J.-P. Dresco. Le finance­

ment des travaux de terrain a été à la charge du département des Travaux Publics de l'état de Vaud

dont fait partie la section des MHA. L'élaboration de la documentation archéologique qui a rendu possible la réalisation de cet ouvrage s'est faite grâce à l' oc­

troi, en 1982, d'un crédit de publication du départe­

ment de l 'Instruction Publique et des Cultes de l'Etat de Vaud par l'entremise du Musée cantonal d' archéo­

logie et d'histoire et de son directeur de l'époque, R.

Wiesendanger.

Pour mener à bien cette étude, les auteurs ont béné­

ficié de toute l'infrastructure du département d' An­

thropologie et d'écologie de l'Université de Genève, mise à leur disposition par feu le professeur M.-R.

Sauter et par le professeur A. Galla y. Dans le cadre de sa thèse - Nécropole de Corseaux sur Vevey. Etude anthropologique et description archéologique - soute­

nue à la faculté des Sciences de l'Université de Ge­

nève, Ch. Kramar a assumé l'étude paléo-anthropolo­

gique des témoins osseux en y faisant également figu­

rer la démographie et la paléopathologie de cette po­

pulation. Son travail porte sur la totalité des découver­

tes de 1965 et 1973-1974. L'étude de la pathologie a pu être réalisée grâce à l'aide et aux conseils des professeurs C.-A. Baud (Institut de Morphologie, Faculté de Médecine, Genève) et R. Lagier (Départe­

ment de Pathologie, Unité ostéo-articulaire, Faculté de Médecine, Genève). De son côté, D. Baudais s'est attaché à regrouper et à mettre en forme la documenta­

tion de terrain et à dresser la synthèse archéologique de l'ensemble. Les stratigraphies ainsi que le plan général de la nécropole ont été réalisés par M. Klause­

ner. L'illustration de la partie anthropologique a été assurée par S. Aeschlimann; sauf mention, le reste de l'illustration est dû à D. Baudais. La documentation photographique de terrain a été fournie par le service des MHA d'après des clichés de D. Weidmann et D.

Ohlhorst. Les photographies de la partie anthropolo­

gique sont l'oeuvre de J.G. Elia. Enfin, l'élaboration informatique des données anthropologiques est le fruit du travail considérable de G. Puissant, entouré des précieux conseils de feu le Dr. R. Menlc

Fig. 2 Corseaux «en-Seyton», vue du nord: à droite l'immeuble ayant occasionné les fouilles de 1973-1974, à gauche la villa où furent découvertes les trois tombes de 1965, sous la serre la

zone non fouillée.

(15)

Fig. 3 Corseaux «en-Seyton», vue du nord avec le dégagement des tombes 9 et 10. Au premier plan, T9 est dépourvue de remplissage alors que TJO est partiellement colmatée par les colluvionnements latéraux.

Historique des découvertes

La découverte du site remonte à 1965, lors de la construction d'une première villa sur l'emplacement de la parcelle 106 propriété de M. Jean Schneeberger, le long du chemin de la Maraîche (fig. 1). M. A.

Pulfer, instituteur à Corseaux, se chargea de prévenir M. E. Pélichet, alors archéologue cantonal, de la dé­

couverte de trois tombes et de leur fouille rapide.

Aucune observation détaillée n'ont lieu à cette occa­

sion. Seul le mobilier archéologique et une partie des restes anthropologiques furent sauvés et remis au pro­

fesseur M.-R. Sauter de l'Université de Genève.

La construction, en 1973, d'un petit immeuble lo­

catif, 50 mètres plus à l'ouest des trouvailles de 1965, devait une nouvelle fois faire apparaître une série de cistes préhistoriques. Cette seconde étape des décou­

vertes a à nouveau été rendue possible grâce à la prévoyance et à l'intervention de M. A. Pulfer qui a signalé au service des MHA la découverte d'une nou­

velle tombe. Cette première tombe avait été recoupée dans toute sa longueur par les fondations des garages de l'immeuble situé sur la parcelle no 90 du cadastre communal. Elle fut fouillée sur place, au début du printemps 1973, par G. Kaenel.

Fig. 4 Corseaux «en-Seyton», vue du sud-ouest avec de gauche à droite les tombes T15, T18, Tl7, T16 et T20 mises au jour lors de l'excavation incontrôlée de toute la zone située au premier plan.

(16)

Alerté par cette première découverte, le service des MHA planifia, dans les mois qui suivirent, la sur­

veillance du chantier de l'immeuble situé quelques mètres en retrait de cette première tombe (fig. 2).

MM. D.

Weidmann et M. Klausener

(MHA),

aidés d'une petite équipe de fouilleurs, se chargèrent de la fouille et de l'enlèvement des sépultures menacées par les tranchées de fondations. Les cistes se trouvaient, pour ainsi dire, toutes le long du mur Sud de l 'immeu­

ble (fig. 3); on en dénombra 13 dont 9 seulement furent fouillées ou coffrées pour être étudiées plus tard en laboratoire. Au cours de cette étape, une nou­

velle méthode de prélèvement en bloc des tombes fut mise au point qui s'avéra fort efficace. Mais malgré tous les efforts déployés par les archéologues pour s'adapter aux exigences des délais de la construction, l'intérêt de leur travail ne fut pas totalement perçu.

Entre deux phases des travaux et en l'absence des archéologues, une surface de plusieurs dizaines de m2 fut excavée au nord de la tombe 1, dans une zone qui devait révéler par la suite la présence de nombreuses tombes. On peut estimer entre cinq et dix le nombre de tombes détruites au cours de cette opération; deux

tombes seulement purent être localisées avec préci­

sion malgré leur complète destruction (T l 9, T20). Le nettoyage du front de l'excavation mit en évidence huit nouvelles sépultures de différentes tailles, dont quatre furent coffrées et une fouillée sur place (fig. 4).

Dans leur intégralité, les interventions de 1973 et 1974 ont permis de reconnaître 24 cistes: six ont été laissées dans le terrain sans être fouillées, car aucune me.nace directe ne pesait sur elles; trois seulement furent étudiées in situ et douze autres coffrées pour être fouillées en laboratoire. A cet inventaire il faut encore ajouter la tombe 14 détruite par malveillance.

Enfin, au printemps de l'année 1981, nous avons nous même fait une courte intervention à l 'emplace­

ment d'une future villa, sur la parcelle cadastrale no 91, située légèrement au nord-est des précédentes trouvailles. Ces sondages n'ont pas donné lieu à de nouvelles découvertes de tombes mais ils ont permis de fixer avec suffisamment de précision l'extension au nord de la nécropole néolithique sise à cet emplace­

ment.

(17)
(18)

Première partie

/ /

ETUDE ARCHEOLOGIQUE

DOMINIQUE BAUDAIS

(19)

1 . MÉTHODES DE FOUILLES

1.1. Dégagement et documentation générale

La mise au jour des tombes a été entièrement condi­

tionnée par l'extension des fondations de l'ouvrage en cours de construction. Dans une note manuscrite, D.

WEIDMANN, responsable de la fouille, résume ainsi les opérations de terrain et les observations qui ont pu être menées à bien:

«Le décapage du terrain à la machine pour le terras­

sement général du bâtiment prévu coïncidait pratique­

ment en tout point de la nécropole avec le sommet de l'horizon de graviers à matrice limoneuse et argileuse qui scellait les fosses des tombes ("couche brune").

»Ce sont les excavations en tranchées pour les fon­

dations des murs, pratiquées à la main, qui ont mis au jour sous notre conduite l'une après l'autre les tombes qui étaient laissées en attente dans la tranchée comme des monuments isolés. L'examen des faces des tran­

chées donnait l'occasion d'observer la stratigraphie et les fosses des sépultures (fig. 3).

»Il n'y a donc pas eu de décapage horizontal du terrain permettant d'observer la forme exacte des fos­

ses, mais on a porté une appréciation dans certains cas seulement sur la forme et l'extension des fosses, no­

tamment à l'aide des coupes de terrain. Un certain nombre d'autres éléments a été observé pendant le terrassement, dont des cailloux et blocs, dans le com­

blement des fosses (calages des dalles) et pour la tombe 9, une stèle de marquage.

»Un relevé général a été fait par coordonnées polai­

res et par quadrillage, calés sur les axes du chantier de construction. Seules les dalles verticales et horizonta­

les ont été relevées, dessinées et nivelées. Parfois le nivellement a pris en compte quelques points du rem­

plissage de la tombe, après enlèvement de la dalle de couverture ou des ossements affleurants (sommet du

crâne, etc)».

La disposition des sépultures par rapport à la cons­

truction et les délais d'intervention impartis par le maître d' oeuvre dictèrent aux archéologues le recours à deux méthodes de fouilles distinctes. Au total, qua­

tre cistes ont été étudiées sur place alors que onze autre. furent coffrée une à une et prélevées en bloc pour être t:ran portées dans un dépôt en vue de leur fouille ultérieure. Sur le terrain la fouille détaillée s'est donc limitée aux tombes dépourvues de sédi­

mentation à l'intérieur des caissons; leur contenu, fragile et souvent en équilibre instable, excluait toute possibilité de transport sous peine de destruction.

Fig. 5 Corseaux «en-Seyton», tombe 4, sans remplissage à l'intérieur du caisson. La dalle ouest a basculé à l'intérieur de la tombe à l'enlèvement de la dalle de couverture.

Fig. 6 Corseaux «en-Seyton», tombe 9 au moment de l'enlève­

ment de la dalle de couverture; seuls des fragments de roches provoqués par la desquamation des dalles recouvrent les sque­

lettes.

(20)

1 .2. Les tombes fouillées in situ

Lors de la première découverte, devant l'urgence de la situation, la tombe 1 a été fouillée sur place. L'ap­

proche des tombes dégagées par la suite a pu être envisagée avec moins de précipitation et avec des méthodes d'investigation appropriées aux besoins de la situation.

Lorsque, après l'enlèvement des dalles de couver­

ture il a été constaté que plusieurs tombes étaient vides de sédiments et les squelettes apparents (T4, T9, T16), on a été décidé de les étudier sur place (fig. 5 et 6). Le contenu anthropologique et archéologique des cistes a été relevé selon les mêmes procédés de repé­

rage déjà utilisés pour positionner les dalles.

1 .3 . Les tombes prélevées

Le prélèvement en bloc des tombes a été appliqué à toutes celles, petites ou grandes, dont le caisson était entièrement ou partiellement comblé par l' alluvionne­

ment de pente (fig.7).

Fig. 7 Corseaux «en-Seyton», tombe 2, vue du sud. Le remplis­

sage du caisson s' est fait naturellement par infiltration du collu­

vionnement de pente par les interstices des dalles disjointes.

1.3 .1. Techniques de prélèvement

Selon les dimensions des tombes, deux méthodes de coffrage ont été employées.

Coffrage au plâtre

Pour les plus petites (T5, T7, T l l, T 12, T 18),

«après dégagement périphérique, la tombe maintenue sur un bloc de sédiments était entourée d'un cocon de bandes plâtrées, enfermant tout ou partie des dalles»

(D. Weidmann, note manuscrite), puis le tout détaché du sol sans difficultés et transporté hors du site (fig.

8). La présence de dalles ou fragments de dalles à la périphérie du bloc avait tendance à réduire la cohésion du coffrage et à provoquer des affaissements en l 'ab­

sence d'un châssis rigide.

Coffrage au polyurethane expansé

- Pour les tombes de plus grandes dimensions ou plus complexes (T2, T3, T4, T lO, T l5, T 17, T20), la méthode de prélèvement fut perfectionnée pour sup­

primer les risques d'effondrement et réduire le vo­

lume à déplacer:

- «relevé général, enlèvement de la dalle de couver­

ture si elle était présente et relevé complémentaire du caisson.

- dégagement périphérique jusqu'au niveau du bas des dalles (fig. 9).

- enlèvement des dalles latérales mettant en évidence le remplissage interne du ciste.

� construction d'un solide coffre en bois cloué repre­

nant la forme des dalles enlevées, mais ménageant de petits interstices autour de la motte à empaqueter (fig.

10).

- coulage d'une mousse gonflante (Balco Pur HHG 100 ou 25) dans l'intervalle laissé entre le coffre et le sédiment (fig. 1 1). Le surplus de produit peut s 'écou­

ler librement par les orifices et la partie supérieure.

- après durcissement, relativement rapide, poursuite de l'excavation à l'aplomb de1la motte (15 à 20 cm plus bas que la base des dalles).

- calage de sécurité du coffre par des pièces de bois prenant appui sur le sol du chantier (fig. 10).

- en partant d'un petit côté de la tombe, creusement en sape sous la tombe par tranches de 15 à 30 cm, en escomptant que l'humidité du sédiment maintienne sa cohésion et évite les éboulements.

- mise en place immédiate d'une planchette sous la caisse dans l'espace dégagé (fig. 12), puis injection de quelques décilitres de mousse gonflante fraîche. L'ex­

pansion de ce matériau crée un matelas soutenant parfaitement la terre de remplissage.

- après clouage et calage du nouveau fond, l'opération est répétée par tranches successives jusqu'à la consti­

tution d'un plancher continu sous la caisse de bois.

- un bâti tubulaire ou un berceau de bois est installé sous le caisson en vue de son transport. Les câbles et attaches de grue ne sont fixés qu'à ces structures porteuses» (fig. 13).

«Au moment du coffrage il n'a pas été fait de nivellement des bords du caisson de bois ni de la surface des sédiments. Lors du dépôt des tombes transportées dans le laboratoire de fouille, la position du caisson par rapport à l'horizontale d'origine peut donc être considérée comme aléatoire»

«L'observation et la documentation des fonds de fosses de construction pour les dalles des tombes n'ont été faites convenablement que pour les sépultu­

res vides de sédiments, fouillées puis démontées sur place» (D. Weidmann, note manuscrite)

(21)

Fig. 8 Corseaux «en-Seyton», tombe 18. Prélèvement d'une petite ciste par la technique des bandes platrées, après enlève­

ment des dalles latérales.

Fig. JO Corseaux «en-Seyton». Construction d'un solide coffre en bois prenant appui sur des cales verticales pour éviter tout effondrement avant l'injection de la mousse expansée.

Fig. 12 Corseaux «en-Seyton>1. Creusement en sape sous le coffre et pose d'un fond solidaire du cadre de transport.

Fig. 9 Corseaux «en-Seyton», tombe 2 . Dégagée jusqu'à la base des dalles, la tombe est prête à être démontée; dans le caisson la terre a été enlevée jusqu'à l'apparition des premiers témoins osseux. Sur la gauche apparaît la tombe 14 qui fut vandalisée.

Fig. 1 1 Corseaux «en-Seyton». Coulage de la mousse de poly­

urethane expansé; des interstices ont été aménagés pour facili­

ter le durcissement et laisser s'écouler le surplus.

Fig. 13 Corseaux «en-Seyton». Evacuation du chantier d'une tombe coffrée, le câble est fixé à la structure porteuse.

(22)

Ces deux derniers points sont importants à souli­

gner, car pour la majorité des tombes fouillées en laboratoire nous ne di posons d'aucune altitude abso­

lue du fond des caissons.

1 .3 .2. Etude en laboratoire et lacunes de la documen­

tation

Plusieurs mois se sont écoulés entre le prélèvement des cistes sur le terrain et les premières fouilles en laboratoire. Au cours d'une première étape huit cof­

fres ont été étudiés à Lausanne par les soins de D.

Ohlhorst et P. Baudais. Deux ans plus tard, les trois grande ci tes restante (T.2, T.15, T.20) furent tran - portées à Genève pour être analysées par C. Kramar.

L'absence de directives communes aux trois fouilleurs a abouti à d'importantes différences dans l'enregistrement des témoins anthropologiques et ar­

chéologiques. Ces différences ont entraîné de nom­

breuses lacunes que nous avons tenté de limiter par de longues et difficiles manipulations graphiques à partir de la documentation photographique et par un retour fréquent aux restes osseux originaux.

Si les tombes ont, plus ou moins, toutes été fouillées selon les mêmes procédés d'observation uti­

li é · pour celles dégagée in situ, il n'en a pas été de même de l'enregistrement et des re.levés qui n ont à aucun moment été uniformisés. Il en résulte une ico­

nographie originale trè disparate, avec des écheUes de de sin multiples ( l : l 0, 1 :5, 1 :2, ans compter le 1:1 dans le cas des tombes T4 et T7). Nous avons pu constater au cours de la phase de mise en forme de la documentation que le gain de précision n'est en aucun cas proportionnel à la réduction du facteur de l' échelle employée, bien au contraire. Le relevés à l'échelle 1: 1 e sont révélé difficile à exploiter; mi à part le:

o longs, les auLre témoins osseux n'étaient pas iden­

lifiables par manque de soin apporté au dessin. Les relevés à des échelles plus grandes, 1 :5 et 1 :2, recou­

rent à la schématisation graphique de la réalité et sont de ce fait plus précis, l'utilisation du 1: 10 est par contre à déconseiller.

La numérotation rigoureuse des principaux os a rarement été effectuée; elle se serait pourtant avérée indispen able à la bonne compréhen ·ion des tombes à plu ieur individu . Dan c.ertain ca , les numéro donnés sur le terrain n'onl pa été reporté . . UT le o aprè leur lavage, rendant par là-même impos ibJ.e la dJfférenciation graphique des individu et l'étabH e­

ment de la chronologie des inhumations successives dans une même ciste selon l'âge et le sexe.

Les cistes fouillées au Département d' Anthropolo­

gie de Genève ont été entièrement documentée par des pri es de vue· photographiques à la verticale de tombes. Au moment même de la fouille, aucun des in n'a été fait à partir de ces clichés, il nous a donc fallu les réaliser a posteriori pour cette publication, dans des conditions de précision nettement moins bonnes.

Cette suite de remarques est une mise en garde à l'adresse du lecteur, elle veut attirer son attention sur les difficultés que nous avons rencontrées pour établir une documentation homogène et souligner les lacunes incontournables qui fixent d'elles-mêmes des limites à notre interprétation de cette série de tombes. C'est parce que nous croyons que la méthode de coffrage et de fouille en laboratoire mise au point à Corseaux peut être utile et mérite d'être reprise en d'autres occasions que nous nous permettons d'attirer ainsi l'attention des lecteurs sur un certain nombre de lacu­

nes. Nous voudrions ainsi éviter à d'autres de refaire certaines erreurs qui ont été pour nous autant d'obsta­

cles à l'élargissement du champ interprétatif.

(23)

Fig. 14 La région de Vevey et le massif du Mont-Pélerin. La zone encerclée situe la nécropole de Corseaux (extrait de la C.N. 1 :25000, feuille 1244, Châtel Saint-Denis, reproduit avec l'autorisation de l' Office fédéral de topographie du 19.11.1987).

(24)

2. LE SITE

ET LA STRATIGRAPHIE

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2.1 . Localisation et topographie

Le site se trouve sur la commune de Corseaux (Vaud), sur la rive droite de la zone amont du lac Léman. Le territoire de la commune occupe les pre­

mières pentes du flanc sud du mont Pélerin, à l'ouest de la ville de Vevey (fig. 1). La nécropole néolithique est installée sur un étroit replat du premier coteau dominant le lac, à un kilomètre à l'ouest du village, au lieu dit «au Seyton», altitude 411 m, Carte Nationale no 1244, coordonnés 552.580 / 146.840 (fig. 14, 15), soit à 38 mètres au dessus du niveau du lac actuel.

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Fig. 15 Plan de situation de la nécropole de Corseaux «en-Seyton» effectué d'après les documents cadastraux. Les millésimes signalent l'emplacement des différentes interventions archéologiques.

(25)

L'étude des stratigraphies nous a permis de consta­

ter que la topographie des lieux s'est profondément modifiée entre le Néolithique et nos jours. A cette époque, la nécropole était installée sur une étroite terrasse étirée d'est en ouest qui interrompait légère­

ment la pente des premiers coteaux. Avec le temps, les colluvionnements de pentes, puis l'implantation de la vigne accompagnée par d'importants terrasse­

ments ont partiellement masqué ce replat naturel.

Dans l'immédiat environnement, seule la frange litto­

rale située quarante mètres en contre-bas du site pré­

sente suffisamment de surfaces sub-horizontales (fig.

16). A cet emplacement la rive suit un tracé sinueux avec, à l'est, la profonde baie du Creux-de-Plan et à l'ouest celle moins marquée des Gonelles. Ces deux baies sont séparées par un petit éperon qui s'avance d'une centaine de mètres dans le lac à l'aplomb de la nécropole.

Fig. 16 Corseaux «en-Seyton», vue du coteau immédiatement en contre-bas du site.

2.2. La stratigraphie

La description' de la stratigraphie repose sur deux grandes coupes réalisées dans les tranchées des fonda­

tions de la construction. La première, parallèle à la pente (coupe A), est orientée nord-sud, la seconde, infléchie en arc de cercle, est dans ses grandes lignes perpendiculaire à la pente, avec une orientation est­

ouest (coupe B) (fig. 17). La stratigraphie générale du site se compose de quatre grands ensembles sédimen­

taires:

Couche 0:

Humus de surface épais de 10 à 35 cm.

Couche 1 :

Tene brune, caillouteuse et fortement remamee ( «tene à vigne») à laquelle sont associés des frag­

ments de céramique des époques historiques récentes.

Un drain destiné à l'assainissement du terrain est à mettre en relation avec l'installation des terrasses de vignes. Cette couche est partiellement artificielle, avec une épaisseur variable qui peut atteindre 130 cm au nord et à peine 40 cm au sud.

Couche 2:

Horizon très gravillonneux, de couleur brun-jaune ( «couche brune»), riche en charbons de bois, présent sur toute la zone étudiée. La grande irrégularité visi­

ble dans l'épaisseur de cette couche (13 à 45 cm) est principalement due aux remaniements occasionnés par la couche 1. La couche 2 scelle toutes les sépultu­

res mais l'ouverture des fosses d'implantation des cistes s'effectue dans tous les cas dans les premiers centimètres à la base de cette couche.

Couche 3:

Dépôts morainiques du glacier rhodanien; la partie supérieure, seule dégagée, se compose d'une succes­

sion de lits de sables et de graviers fins. Cette couche est le substrat dans lequel les fosses ont été creusées, son épaisseur n'a pu être déterminée avec précision.

2.3. Description détaillée des coupes A et B

Seule la couche 2 recèle des informations archéolo­

giques permettant d'élucider la question de l' insertion stratigraphique des tombes et de comprendre leur mode de construction. Nous nous attarderons donc plus particulièrement sur l'analyse de cette couche dans le commentaire détaillé des coupes A et B.

Fig. 1 7 Corseaux «en-Seyton». Plan des tombes dégagées, en trait épais les stratigraphies re/e1•ées.

(26)
(27)

01

0

+ + + + +

'14

Fig. 18 Corseaux «en-Seyton». Coupe A, orientation nord-sud et ouest-est. Les tirets autour des tombes 13, 9, 11 et 12 signalent des projections de coupes extérieures à l'axe nord-sud (voir Fig. 1 7). Echelle 1 :JO.

2 3 4 5 6 7 8

'IS '11!5

Fig. 19 Corseaux «en-Seyton». Coupe B, orientation ouest-est, échelle 1 :50

+

9

+ + + +

CORB EAU X a u S e y t o n

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(28)

Coupe A (fig. 18)

En elle-même la coupe A, orientée nord-sud, livre très peu de renseignements, nous avons donc été ame­

nés à l'enrichir par la projection de deux petites strati­

graphies qui recoupent respectivement les tombes T9 et T13 (coupe A') et les tombes T l 1 et T12 (coupe A»), (fig. 17). Bien que ce procédé ne soit pas totale­

ment satisfaisant - les sédiments de la partie supé­

rieure n'étant plus en place - nous sommes néanmoins en mesure de mieux préciser la relation entre les tombes et la couche 2 dans l'axe nord-sud.

Couche 1

Très épaisse au nord, elle décroît progressivement au sud où, dans les derniers mètres de la coupe, le terras­

sement agricole entaille complètement la couche 2 et partiellement le fluvio-glaciaire.

Couche 2

Elle descend en pente douce du nord au sud avec une déclivité d'un mètre pour dix mètres et une épaisseur qui varie de 20 cm à 35 cm. L'épisode de la nécropole intervient dans les premiers temps de la mise en place de cette couche; cette présence humaine momentanée ne modifiera pas la nature des limons dont le dépôt se poursuivra après l'abandon de la nécropole. Les traces du sol néolithique sont ici peu lisibles, exception faite d'une succession horizontale de quelques galets à 10 cm de la base de la couche 2, entre T l 1 et T 12. Ces pierres sont les seuls témoins tangibles de ce que l'on peut considérer comme le sol de circulation néolithi­

que. Cette hypothèse se trouve encore confirmée par le niveau de colmatage des fosses qui est toujours légèrement plus haut que la base de la couche 2 pour les tombes T l4, T9 et T12. Dans les deux cas où l'observation a pu être faite, le comblement de la fosse couvre également sur plusieurs centimètres la dalle de fermeture de la ciste (T14 et T9).

Le remblai des fosses est un mélange de couche 3 (fluvio-glaciaire) et de limons de la couche 2. Aucun témoin archéologique n'a été trouvé dans cette couche 2, ni dans les fossés de construction.

Couche 3

Les sédiments fluvio-glaciaires sont constitués d'une succession de lits de sables et de graviers pris dans une matrice argilo-limoneuse; les fractions sableuses fines sont les plus fréquentes. Le pendage doux et régulier est le même pour la couche 3 que pour la couche 2.

Coupe B (fig. 19, 20)

Cette coupe apporte plus de précisions que la précé­

dente sur l'insertion stratigraphique des tombes car elle en recoupe directement quatre sur son tracé; il n'a donc pas été nécessaire d'effectuer des projections.

Couche 1

Dans cette partie du site, l'épaisseur de cette couche artificielle ne dépasse pas 50 cm. A l'est, elle repose directement sur les sédiments fluvio-glaciaires qu'elle entame d'ailleurs partiellement.

Couche 2

Sur cet axe, cette couche est par endroits très épaisse;

son aspect bombé résulte des remaniements occasion­

nés, à l'est et à l'ouest, par la couche 1. La position stratigraphique des coffres est ici très homogène. Les tombes T15, T18 et T16 n'ont pas de remblais de comblement au-dessus de la dalle de couverture qui affleure au niveau du contact entre la couche 3 et la couche 2 (T l8), ou le dépasse très légèrement d'une dizaine de centimètres (T15, T16). Le cas de T20 n'est pas interprétable, les destructions occasionnées par la couche 1 ont fait disparaître la dalle de couver­

ture et la plus grande partie de la couche 2. La fosse longitudinale à l'ouest de T15 correspond au fossé nord de la tombe T21 totalement détruite au cours des travaux.

Couche 3

Le substrat morainique sur lequel repose la couche 2 a un pendage insignifiant d'est en ouest (50 cm pour 13 m).

Avec le développement de la viticulture et le terras­

sement des pentes aux époques historiques (couche 1), le relief naturel de la zone s'est profondément modifié, occasionnant d'importantes destructions sur le flanc sud de la nécropole. Toutes les tombes appar­

tiennent à la couche 2 avec des fosses qui descendent profondément dans les graviers de la couche 3. Le sol néolithique semble se trouver à la base de la couche 2, dans les premiers centimètres.

(29)

3 . EXTENSION

ET ORGANISATION DE LA NÉCROPOLE

3 .1 . Limites de la nécropole

Après les découvertes de 1965, les fouilles de 1973-197 4 et les sondages de 1981, nous sommes en mesure de délimiter l'extension maximum de la né­

cropole de Corseaux-au Seyton. Elle s'étire sur près de 45 m d'est en ouest et ne dépasse pas 25 m de large dans l'état actuel des connaissances (fig. 15).

A l'est, la limite passe quelques mètres au-delà de la villa de M. Schneeberger (parcelle 106), où trois tombes furent découvertes en 1965 sous le seuil de la maison. Les importants terrassement effectués au­

delà des tombes n'ont rien révélé.

A l'ouest, la tombe T7 marque l'extension maxi­

mum de la nécropole; plus à l'ouest, les autres tran­

chées de fondation de l'immeuble «au Seyton» n'ont rien livré (fig. 21).

La largeur de la nécropole est conditionnée par celle de la terrasse sur laquelle elle est installée:

A� sud, nos informations sont peu précises, aucun témom archéologique n'a été signalé au-delà de la tombe Tl, ni dans les fondations des garages de l'im­

meuble, ni lors des travaux de réaménagement du chemin de la Maraîche. La stratigraphie montre que si lll. nécropole se poursuivait plus au sud, sa destruction est probablement très ancienne et remonterait à l'ins­

tallation des «terres à vigne».

Au nord, les sondages réalisés en 1981 permettent de fixer cette limite au maximum 8 à 10 m au-delà des tombes T6 et T14. Dans cette zone, trois sondages ont

Fig. 21 Corseaux «en-Seyton», plan général des tombes fouillées en 1973-1974.

(30)

été pratiqués sur la parcelle cadastrale 91, en prévision de la construction d'une nouvelle villa (fig. 15). Ces tranchées ont montré la reprise rapide de la pente au nord, avec disparition progressive de la couche 2 au profit des sédiments morainiques et d'un fort collu­

vionnement de pente. Seule la tranchée sud-ouest a permis d'observer, sous une couche 1 épaisse de 180 cm, un petit niveau de limon brun-jaune avec quel­

ques charbons de bois attribuables à la couche 2 mais sans trace de cistes.

L'extension de la nécropole de Corseaux est infé­

rieure de moitié à celle de Chamblandes-Pully, seul autre site bien documenté des rives lémaniques (Moi­

nat et Simon, 1986).

3 .2. Disposition spatiale des tombes

Ces cistes sont faites d'un coffre de quatre dalles verticales surmontées d'une dalle de couverture; le tout placé au fond d'une fosse plus ou moins pro­

fonde. On parle plus communément de ciste de type Chamblandes en référence à la célèbre nécropole dé­

couverte au XIXe siècle sur la commune de Pully.

Au premier abord, les cistes sont toutes orientées selon une dominante est-ouest (fig. 21), mais si l'on porte plus d'attention au détail du plan d'ensemble cette impression doit être nuancée. Tout en étant cons­

cient du caractère restreint des surfaces dégagées, il semble que les tombes soient ��organisées» selon de petits groupes qui ont leur propre orientation à l'inté­

rieur de la dominante est-ouest. Sur la surface dégagée nous distinguons trois ensembles qui nous semblent significatifs:

- au nord, les tombes T2, T3, T4, T5, T6 avec une orientation plein est (fig. 22).

- au centre, les tombes T9, T lO, T l 1, T 12 orientées nord-est/sud-ouest.

Fig. 22 Corseaux «en-Seyton», vue de l' est des tombes 2, 3, 4 et 5 en cours de dégagement; on aperçoit dans la coupe les tombes 6 et 14.

Fig. 23 Corseaux «en-Seyton», tombe 14 et coupe nord. Sur la droite de la tombe la limite de la fosse est parfaitement lisible, elle montre que cette tombe est profondément enterrée.

- au sud, la tombe T 16 qui rompt avec le tendance générale par une orientation nord-ouest/sud-est et qui est, en outre, ceinturée par une série de quatre petites cistes rayonnantes (T 17, T 19, T23, T24), (fig. 21).

Il est intéressant de remarquer que la distance maxi­

male entre les tombes de ces trois regroupements n'excède jamais 70 cm. La dispersion des autres tom­

bes, sans compter les destructions, ne permet pas d'en tenir compte; leurs orientations ne sont néanmoins pas contradictoires avec la tendance générale.

Il serait aventureux d'interpréter ces regroupements sur une surface si réduite, où les conditions de fouilles n'ont pas toujours été propices à des observations détaillées. On peut imaginer, à titre d'hypothèses, que ces ensembles sont purement dus à l'effet du hasard, à savoir une organisation spatiale aléatoire au gré des décès. Ils peuvent néanmoins tout autant exprimer l 'organisation sociale du rituel funéraire (regroupe­

nent de parenté ou de filiation dans un même secteur fo la nécropole). Une étude élargie du cimetière, s'ap­

puyant sur une rigoureuse approche stratigraphique et des analyses anthropologiques fines, pourrait être en mesure d'apporter des éléments de réponses à ces interrogations qui, pour l'heure, restent en suspens.

(31)

3 . 3 . Insertion stratigraphique des tombes

Seule la couche 2 présente un intérêt archéologi­

que. Sa mise en place par colluvionnement se fait sur un substrat fluvio-glaciaire; l'édification de la nécro­

pole intervient dans la phase initiale de la couche. Les fosses, toutes creusées ,dans la couche 3, sont rebou­

chées une fois la ciste construite, mais en ce qui concerne la dalle de couverture, la lecture des coupes A-B permet de distinguer deux cas de figure qui semblent coexister:

- la ciste est profondément enterrée et la dalle de fermeture est recouverte d'une épaisse couche de remblais jusqu'à régularisation de la surface du sol (T9, T12, T l4), (fig. 23).

- la ciste est haute ou moins profondément enterrée et la dalle de couverture affleure alors à la surface du sol ou est immédiatement sous-jacente (T l , T2, T3, T l 1, T l5, T 16, T18), (fig. 24).

Fig. 24 Corseaux «en-Seyton», tombe 16 en coupe, vue du sud, de part et d'autre la large fosse est bien visible.

. Le deuxième cas est le plus courant, il correspond bien à l'idée que nous nous faisons d'une tombe destinée à être ouverte à plusieurs reprises pour procé­

der à de nouvelles inhumations. Pourtant, la confron­

tation entre le nombre d'individus par ciste et la pro­

fondeur d'enfouissement ne donne aucun résultat pro­

bant. Dans un cas comme dans l'autre nous trouvons des inhumations simples et d'autres multiples. Les observations stratigraphiques attestent que l'on devait accéder facilement aux couvercles des cistes sans avoir à faire de gros travaux de terrassement, d'autant plus que certains couvercles débordent largement les dimensions des caissons (T2, T 16); c'est un argument supplémentaire pour les envisager proches de la sur­

face. Les conditions de fouilles n'ont malheureuse­

ment pas permis de faire des coupes pour chacune des tombes et de généraliser ces observations.

Fig. 25 Corseaux «en-Seyton», coupe est-ouest à travers la tombe 1; la fosse d'implantation est particulièrement large.

3 .4. Niveau de circulation

Le niveau de circulation en relation avec la nécro­

pole néolithique est difficile à établir pour toute la surface fouillée, des incertitudes demeurent. Le sol a laissé peu de traces en stratigraphie, mais les observa­

tions convergent pour le situer dans les premiers cen­

timètres de la couche 2: (fig. 18, 19). Nous observons en effet:

- un petit lit de galets signalé entre T l 1 et T 12.

- un autre entre la dalle de couverture de T16 et la tombe T24 (non fouillée) est bien visible sur les pho­

tographies des figures 101 et 108.

- l'interruption systématique des fossés de construc­

tion au même niveau, ou très légèrement plus haut (10 cm) que le sommet de la dalle de couverture (T l, T9, T 16 et T 18) (fig. 25).

Dans tous les cas l'insertion stratigraphique est la même, elle renforce l'hypothèse d'un niveau de circu­

lation·situé dans les 10-15 premiers centimètres de la couche 2, sans que celui-ci soit toujours bien lisible en stratigraphie.

3.5. Matérialisation des tombes en surface

Le problème de l'apparition ou non des tombes à la surface du sol ou de leur marquage éventuel est conte­

nu dans les observations précédentes.

En règle générale, les remplissages des fossés sont difficiles à individualiser dans la couche 2, dont ils possèdent la texture et la couleur. Ils se lisent en toute sécurité seulement à partir du sommet de la couche 3, grâce à la différence de sédiment et de couleur et à la présence de cailloux et de charbons de bois plus nom­

breux (tombes T9, T 15 et T l6). Nulle part nous ne sommes en mesure de résoudre sans équivoque la question de la matérialisation des tombes en surface du sol d'occupation. L'analyse stratigraphique laisse supposer que de nombreuses tombes avaient leurs dalles de couvertures proches de la surface ou affleu­

rantes (T l, T2, T3, T9, T lO, T l l , T 15, T16, T 18, T20), (fig. 18, 19, 20 et 25) mais d'autres, comme T4,

(32)

T5, T6, T12 et T14, étaient au contraire profondément enterrées (fig. 23). Pour les autres tombes (T7, T8, Tl 7, T22) la documentation disponible est trop in­

complète pour se faire une idée précise.

Les délais très courts liés à ce genre d'intervention de sauvetage n'ont pas permis de privilégier l'appro­

che horizontale des structures. Dans les rares excep­

tions où des tombes (T9, TlO, Tl 1, T12) ont été dégagées selon ce principe, des observations ont pu être faites qui confortent l'hypothèse de la position des couvercles directement sous la surface de circula­

tion.

La découverte d'un petit bloc en partie couché sur la dalle de couverture de T9 est un indice important en faveur du balisage en surface des tombes (fig. 26). Ce bloc est cylindrique, long de 82 cm et épais de 20 cm, son extrémité distale surplombe légèrement le som­

met de la dalle de couverture alors que la partie proxi­

male repose dans la terre, quelques centimètres plus bas que cette dernière (fig. 27), (fig. 81). Dressé à côté de T9, il aura basculé sur le sol. Vu le soin apporté au façonnage de ce bloc et sa position, c'est de toute évidence une petite stèle. Sa position stratigraphique, marquée par un faible écart d'altitude avec la dalle de couverture de T9, confirme la proximité immédiate du sol de circulation préhistorique.

Fig. 26 Corseaux «en-Seyton», vue du nord, tombe 9 avec la stèle basculée sur la dalle de couverture; à l' arrière plan la tombe 10.

Fig. 2 7 Corseaux «en-Seyton», vue de l' est de la tombe 9 avec sa dalle de couverture et la stèle basculée qui la chevauche. Les quelques centimètres qui séparent ces deux structures sont un argument pour envisager que ce couvercle affleurait immédiate­

ment sous le niveau de circulation.

La fonction d'une telle stèle dressée entre Tl 3 et T9 pourrait être double:

- un rôle purement topographique, matérialisant en surface une ou plusieurs tombes en vue d'une éven­

tuelle réouverture.

- un rôle plus social, distinguer une tombe ou un groupe de tombes de l 'ensemble.

Les deux destinations se complètent d'ailleurs l'une l'autre; les utilisateurs de la nécropole devaient pouvoir accéder facilement aux couvercles des tom­

bes et distinguer parmi l'ensemble celle qui devait être réouverte. Il est très probable que d'autres mar­

quages devaient exister mais les matériaux utilisés n'ont pas laissé de traces. On retrouve aussi ce procé­

dé de marquage à Pully-Chamblandes, où une grosse pierre couchée et grossièrement taillée signalait la présence de deux tombes (Moinat et Simon, 1986) ainsi qu'à Villette (Elbiali, Gallay, Simon, Kramar, 1987); jusqu'à présent ce sont là les seuls cas de ce genre signalés.

(33)

4. ARCHITECTURE DES TOMBES

4.1. Matière première

Toutes les tombes sont construites avec des dalles qui proviennent des formations géologiques du Mont Pélerin. Ce sont surtout des grès compacts, parfois feuilletés, et des molasses.

L'état de conservation de la roche est très inégal, certaines dalles ont beaucoup souffert des infiltrations d'eau, de l'action du gel et des fortes pressions exer­

cées par les sédiments. Dans les quelques tombes sans remplissage interne, les grès se sont desquamés en feuillets (fig. 5). Dans certains cas, les molasses ont atteint un stade de dégradation extrême en se transfor­

mant en sable après avoir perdu toute cohésion interne (T l l), (fig. 88); dans d'autres, elles se sont fracturées en une multitude de fragments en forme de parallélé­

pipèdes (T 12), (fig. 89).

A défaut d'observations archéologiques, on peut supposer que les dalles ont été débitées avec la techni­

que rudimentaire du coin. Cette technique consiste à enfoncer progressivement des coins en bois dans les clivages et les failles naturelles de la roche puis à les humidifier pour provoquer la dilatation du bois qui entraîne par contrecoup l'éclatement de la roche en plaque.

4.2. Façonnage

Dans l'ensemble, les surfaces planes des dalles ont été peu retouchées; si certaines ont dû être amincies, cette opération a laissé peu de traces (piquetage) en raison de l'action du gel et de l'humidité sur la roche.

Une seule dalle latérale appartenant à la tombe TlO présente des traces nettes d'aménagement sous la forme de deux rainures verticales d'inégale profon­

deur permettant l'emboîtement des petites dalles est et ouest. Ce procédé confère une meilleure rigidité au caisson et le rend aussi plus hermétique (fig. 28). A.

Naef (1901) mentionne des cas semblables sur certai­

nes dalles longitudinales (nord et sud) de Pully­

Chamblandes.

Contrairement aux surfaces planes des dalles, tous les bords en contact avec d'autres dalles ont été soi­

gneusement abattus et régularisés par les techniques conjuguées de la taille et du piquetage. La forme des petites dalles est et ouest est façonnée pour les besoins de la construction et, au moins trois bords sur quatre sont régularisés, ce qui n'est pas le cas des grandes dalles longitudinales. Ce procédé concourt à la meilleure cohésion de la construction et renforce l'étanchéité des cistes.

Fig. 30 Corseaux «en-Seyton», tombe 10: dalle de couverture dont le bord n'a pas été régularisé par bouchardage.

Fig. 28 Corseaux «en-Seyton», tombe 10: grande dalle latérale avec deux rainures aménagées pour l'emboîtement des petites dalles d'extrémités.

Fig. 29 Corseaux «en-Seyton», tombe 4: dalle de couverture au bord entièrement régularisé.

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