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Coopératives de vivriers et organisation spatiale a Abobopp. 31-43.

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Academic year: 2022

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COOPERATIVES DE VIVRIERS ET ORGANISATION SPATIALE A ABOBO

DOUKA Anne Marcelle

Maître-assistante A L’institut De Géographie Tropicale Université De Cocody Abidjan

ABSTRACT

Abobo, one of the largest municipalities of Abidjan, is home to nearly quarter of the economic capital population. These evolving potential consumers bring actors in food crop to improve distribution system.

From simple traders (individuals), they organize themselves into cooperatives, which are unevenly distributed over the communal sphere. Three of them excel in wholesale marketing and control in town distribution. They differ by their ownership of private markets, breakpoints of hinterland goods that are dispatched throughout communal area.

Other cooperatives (semi-wholesalers, retailers), weakest links of distribution chain, are involved in ordinary neighborhood markets they often share with other independent food operators. Thus, this analysis, which aims to show contribution of cooperatives in the spatial organization, reveals a strong infl uence of wholesale cooperatives in Abobo spatial structure. However, the spread of the commune lined to insuffi cient communication and transportation channels is real diffi culties that multiplicity of wholesale cooperatives cannot easily resolve to strengthen distribution.

Keywords: Abobo, markets, cooperatives, distribution, spatial organization, communication channels.

RESUME

Abobo une des plus vastes communes d’ABIDJAN abrite pratiquement le quart de la population de la capitale économique. Ces consommateurs potentiels en constante évolution amènent les acteurs de produits vivriers à améliorer leur système de distribution. De simples commerçants indépendants (individuels), ils s’organisent en coopératives inégalement réparties sur la sphère communale. Trois d’entre elles excellent dans la commercialisation en gros et détiennent le monopole de la distribution dans la commune. Elles se distinguent par la possession de marchés privés, points de rupture des marchandises en provenance de l’hinterland qui sont dispatchées dans tout l’espace communal. Les autres coopératives (demi- grossistes, détaillants), maillons inférieurs de la chaîne de distribution, interviennent dans les marchés ordinaires de quartiers qu’elles partagent souvent avec d’autres opérateurs indépendants du vivrier.

Ainsi, cette analyse dont l’objectif est de montrer la contribution des coopératives dans l’organisation de l’espace révèle une forte infl uence des coopératives de gros dans la structuration spatiale à Abobo.

Néanmoins l’étalement de la commune, doublé de l’insuffi sance de voies de communication et de transports constitue de réelles diffi cultés qu’une multiplicité de coopératives de « gros » ne peuvent aisément résoudre pour renforcer la distribution.

Mots-clés : Abobo, marchés, coopératives, distribution, organisation spatiale, voies de communication.

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INTRODUCTION

Abobo est l’une des plus vastes collectivités d’Abidjan (12000 hectares), limitée au nord par la commune d’Anyama, au sud par Adjamé, à l’est par Cocody et à l’ouest par Yopougon (fi g. n°1). Une telle étendue favorise l’implantation de nombreux marchés au sein de la commune. Elle héberge 22% de la population abidjanaise répartie dans vingt neuf quartiers et villages. Une telle population, en évolution constante, constituent une clientèle potentielle des marchés. Afi n de satisfaire toute cette clientèle et gérer au mieux les principaux centres de transactions et d’approvisionnement, les producteurs et distributeurs de vivriers modifient leur mode opératoire en augmentant les moyens d’intervention.

De simples intervenants occasionnels, les acteurs du vivrier s’impliquent et s’organisent pour faire face à la demande citadine de plus en plus croissante et exigeante. Dans ce contexte, les critères de qualité, de quantité, de tarifi cation et de proximité de la clientèle demeurent primordiaux. Des groupements ont ainsi vu le jour avec pour objectif de produire et ou de vendre les vivriers consommés quotidiennement en mettant l’accent sur la diversifi cation des marchés (publics ou privés, organisés ou ponctuels). Ces coopératives constituent de véritables entreprises ayant quelques originalités et des relais primordiaux dans l’approvisionnement des marchés et des ménages.

Dès lors se dessinent d’importants phénomènes de recomposition spatiale liés à l’implantation des coopératives dans la Commune d’Abobo. Il apparait donc opportun de montrer comment les coopératives de vivriers participent à la structuration de l’espace à Abobo.

Figure 1 : Localisation et infrastructures de le commune d’Abobo

Cependant, le problème demeure celui de l’accessibilité des ménages aux produits vivriers. Pourquoi, en dépit d’un bon niveau d’approvisionnement des marchés, les ménages éprouvent-ils encore des diffi cultés pour accéder aux produits vivriers? Quels sont les contraintes ? Quelles sont les structures susceptibles de réguler l’approvisionnement ? Quelles sont les stratégies adoptées par les acteurs pour résoudre les diffi cultés?

C’est ainsi que cette étude se propose d’analyser le rôle des coopératives dans l’organisation spatiale des marchés de vivriers de la commune d’Abobo. Elle s’appuie sur les données d’une série d’enquêtes et les recherches documentaires. Les résultats de cette recherche s’articulent en trois parties à savoir :

- Les caractéristiques des coopératives d’Abobo,

- L’importance des coopératives dans la distribution des vivriers ,

- L’impact des coopératives sur l’organisation de l’espace communal d’Abobo.

I- CARACTÉRISTIQUES DES COOPÉRATI- VES

L’essor toujours croissant de la demande urbaine en produits vivriers locaux et l’engouement pour une telle activité conduisent à la naissance d’une dizaine de coopératives à Abobo. Les raisons relatives aux motivations de ces acteurs du vivrier à opérer dans un nouveau cadre structurel émanent d’une part de l’intérêt grandissant de l’Etat à privatiser ce domaine après l’échec du Programme d’Action Commerciale pour l’Agriculture (AGRIPAC), d’autre part de la défense des avantages communs et du renforcement des liens de fraternité entre les acteurs de la fi lière.

En effet, c’est en 1980 qu’un groupe de commerçants grossistes crée pour la première fois une coopérative de commercialisation dénommée Coopérative des Acheteurs et Revendeurs de produits Agricoles(CAREVA). La dissolution de cette organisation pour des raisons surtout fi nancières et gestionnaires a engendré la création de petites unités illégales jusqu’ à l’avènement de la nouvelle loi n°977-721du 23décembre 1997 sur les coopératives qui offi cialise légalement leur constitution.

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I-1 TYPOLOGIE DES COOPÉRATIVES DE VI- VRIERS ET LEUR LOCALISATION

Afin de mieux appréhender les types de coopératives de produits vivriers il convient de défi nir la notion de commerce de gros et de détail.

Le commerce de gros consiste à acheter, entreposer et vendre des marchandises généralement à des détaillants, des collectivités, voire à d’autres grossistes ou intermédiaires, et ce, quelles que soient les quantités vendues (Institut national de la statistique et des études économiques INSEE (2006). En revanche, le commerce de détail consiste à vendre des marchandises dans l’état où elles sont achetées (ou après transformations mineures) généralement à une clientèle de particuliers.

A Abobo évolue une diversité de commerçants de produits vivriers dont certains exercent au sein des coopératives. Pour mieux comprendre la dynamique des coopératives il est souhaitable de retenir une typologie selon l’effectif et le mode de distribution.

I-1-1 La typologie selon l’effectif

Elle est basée sur le nombre total d’adhérents à la coopérative. L’effectif des sociétaires permet d’identifi er trois ensembles ;

- Les grandes coopératives : i l s ’ a g i t d e groupements dont le nombre des membres reste égal ou supérieur à cent personnes. C’est le cas de COPROVA(463), BROMALAH(183), GAVO KIVA(136), ASSOMIN(104), et TCHEBO CELESTE (100).Au total, on dénombre cinq coopératives de plus de 100 membres, soit (50%) des coopératives recensées à Abobo. Dans cet ensemble, se dégage une importante coopérative la COPROVA qui prédomine avec un effectif deux à quatre fois supérieur à celui des autres. Son poids constitue un élément déterminant dans l’organisation de l’espace.

- Les coopératives moyennes fonctionnent avec un effectif compris entre 50 et 99 membres. Trois groupements appartiennent à cette catégorie : BINKADI (81), CAREPA(68), et MANKADO(63). Elles représentent 30% des structures étudiées.

- Les petites coopératives ont moins de 50 adhérents. Elles représentent 29% de l’ensemble des coopératives. Il s’agit des groupements de BOTCHEVA(46) et de COODIVAF(29).

I-1-2 La typologie selon le mode de distri- bution

Le mode de distribution des vivriers concerne la manière dont les opérateurs proposent leurs produits à la clientèle. Il en résulte une classifi cation selon les volumes de transaction (gros, demi- gros, détail).

- Au niveau du commerce de « gros,» on enregistre la présence des coopératives comme (COPROVA, GAVO KIVA, CAREPA). Elles représentent 30%

des coopératives étudiées. Elles ont certes une fonction de grossistes, néanmoins, elles acceptent progressivement des détaillantes comme membres.

De telles stratégies traduisent une volonté d’écouler rapidement des marchandises en grande partie périssable. Ce système induit ainsi un certain nombre d’avantages tels que : le regroupement d’un maximum de sociétaires, le montant appréciable des cotisations des membres qui constitue une surface fi nancière plus intéressante, l’occupation quasi-totale de l’espace de la commune.

- Les demi-grossistes quant à eux sont faiblement représentés. C’est seulement 20% des coopératives notamment BROMALAH, BOTCHEVA qui se classe dans cette catégorie. Ces coopératives jouent parfois le rôle d’intermédiaire entre les grossistes et les détaillants.

- Le commerce de détail est la forme la plus développée de la distribution. Il s’agit du domaine d’action d’un grand nombre de coopérateurs. Ainsi, la moitié des coopératives étudiées pratique ce type de commerce. Finalement la classification des coopératives selon les effectifs révèle une prédominance des coopératives de «gros» tandis que celle selon le mode de distribution démontre la suprématie des coopératives de détail avec un taux de 50%. Une telle prépondérance des structures de détail essentiellement tenues par les femmes montre le rôle primordial et l’engouement des membres pour le petit commerce. En effet, la demande en constante hausse de la clientèle pauvre due à une situation précaire favorise l’existence et l’intensifi cation du commerce de micro détail. En revanche le faible pourcentage des coopératives de gros dans le domaine de la distribution révèle les contraintes et les diffi cultés d’intégration de ce type d’activité dans les groupements de grande taille.

Il s’agit en quelque sorte d’entreprises exigeant une certaine capacité fi nancière, de l’endurance,

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la prise de risques éventuels. Les coopératives de gros malgré un nombre restreint 30% demeurent incontournables dans la distribution. Elles assurent la régulation des quantités produites (24 000 t/an pour la COPROVA), la diversité de la marchandise et leur disponibilité (COPROVA, CAREPA, GAVO KIVA).

Elles correspondent aux plus anciennes coopératives installées à Abobo. De tels groupements existaient déjà sous une autre appellation qui a été dissoute, et ses membres fondateurs bénéfi cient d’une certaine expérience. Enfi n les coopératives de «demi gros»

(20%) demeurent des éléments de transition. En effet, les acteurs concernés cherchent à évoluer vers des groupements de «gros» plus bénéfi ques.

Une telle typologie refl ète à la fois la capacité des acteurs du vivrier dans l’organisation de leur profession et une certaine prise de conscience dans la gestion de leur activité. Ces opérateurs économiques s’efforcent d’améliorer leurs conditions de travail et de vie à travers l’implantation d’un réseau de coopératives plus sûre et légal. Il ya aussi la volonté à satisfaire une clientèle importante, souvent démunie et répartie sur toute la commune d’Abobo.

Tableau I : Les coopératives enquêtées

COOPERATIVE MARCHE EFFECTI F TOTAL

ASSOMIN PK 18 104

BINKADI SECTEUR 11 81

BOTCHEVA ANADOR 46

BROMALAH ANADOR 183

 CAREPA SAMANKE 68

COODIVAF BELLEVILLE 29

 COPROVA GRAND MARCHE 463

 GAVO KIVA GRAND MARCHE 136

MANKADO HABITAT 63

TCHEBO CELESTE SAGBE CELESTE 100

TOTAL 1273

Sources : enquêtes 2008

Détail

Demi –gros

 Gros

I-2 UNE LOCALISATION CENTRALISÉE DANS LES MARCHÉS

Selon nos enquêtes les coopératives s’installent près des marchés ordinaires tels que le grand marché d’Abobo, les marchés des quartiers de Samaké, Habitat SOGEFIHA etc. Finalement, la majorité des quartiers possède un marché où sont logées les coopératives. (Figure n°1). La création d’une coopérative de vivriers dépend de l’existence et de la proximité d’un marché. Ce dernier se défi nit comme un centre d’échanges entre acheteurs et vendeurs de produits manufacturés et de produits vivriers.

Il draine une diversité d’opérateurs économiques évoluant de manière individuelle ou sous forme de groupements. Sa création reste souvent liée au noyau de la ville. Dans le cas d’Abobo, le marché principal (le grand marché) se situe dans la partie méridionale (centrale) de la commune. Il est relativement proche des communes d’Adjamé et de Cocody où vivent d’autres clients potentiels. Sa situation près des grandes artères de communication lui confère un certain nombre d’avantages entre autres une facilité d’accès pour les transporteurs de vivriers. De telles opportunités expliquent le choix

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stratégique des coopératives de gros comme la (COPROVA et la GAVOKIVA) elles mêmes dotées de marchés privés, installés à proximité de ce grand centre de transaction qui drainent journellement des milliers de personnes. Ces marchés privés reçoivent et dispatchent des tonnes de produits vivriers à l’intérieur et à l’extérieur de la commune.

Cependant, la majorité des groupements installés sur les sites des marchés de quartiers et bénéfi ciant de leurs services occupent une position satellitaire (sud, nord, est, ouest,) par rapport au marché central et aux deux coopératives de «gros»

comme l’indique la figure n°2. Ils peuvent ainsi s’approvisionner auprès des coopératives de gros et ravitailler régulièrement leur clientèle de détaillants.

Mais ces derniers, exposés, et fragilisés quelquefois par les ruptures de stock dues à divers évènements (grève des transporteurs, saisons de pénuries etc.) pénalisent la clientèle. Dès lors, les groupements installés dans les marchés de quartiers apparaissent comme des voies de recours. Ils contribuent largement à l’amélioration des rapports entre les commerçants et la clientèle (ménages). Ainsi dans la quête d’un rapprochement avec les consommateurs certains acteurs économiques n’hésitent pas à créer des coopératives excentrées tel le groupement d’ASSOMIN dans le quartier d’AGOUETO PK 18, à l’extrême Nord-ouest et celui de MANKADO à l’Habitat SOGEFIHA dans le Centre nord. D’une manière générale comme l’indique la fi gure n°2, la plupart des coopératives sont situées dans la partie méridionale de la commune. Par contre, sur certains marchés, des grossistes de vivriers évoluent en association offi cieuse en attendant l’obtention de l’agrément des autorités de l’Etat. En dehors de ces deux types de marchés : marchés privés, marchés publics) qui paraissent insuffi sants ou trop éloignés, des lieux de ventes occasionnels (informels) apparaissent ça et là dans des ruelles ou des places publiques des quartiers. Un tel éparpillement montre l’importance et la nécessité d’une meilleure organisation de la distribution des vivriers dans la commune d’Abobo et des stratégies adéquates des acteurs pour se rapprocher de la clientèle.

En résumé les coopératives de «gros» peu nombreuses certes, caractérisées par des volumes de produits vivriers traités, détiennent une position centrale. Autour d’elles gravitent les autres types de coopératives. Ces dernières dont le nombre reste

signifi catif occupent l’espace communal. Néanmoins, certains quartiers excentrés souffrent de l’absence de prestations de ces structures officielles plus aptes à réguler la distribution. On constate donc une insuffi sance de coopératives. Cette situation conduit à l’apparition récurrente de pénuries. Comment s’organisent alors ces coopératives afi n d’être plus opérationnelles?

I-2-1 L’organisation et le fonctionnement des coopératives: des structures clas- siques

Les différentes lois votées en 1966 et 1977 étant incomplètes ont été modifi ées. La loi n°977-721 du 23 décembre 1997 supprime l’étape pré coopérative (GVC). Seul l’agrément confère un statut juridique au groupement et la considère comme une entreprise agricole, voir une organisation professionnelle agricole (OPA). Cette loi défi nit toutes les dispositions de gestion et de fonctionnement de la coopérative.

Elle concourt à un bénéfi cier d’un certain nombre d’avantages et de garantis: obtention de crédit auprès des partenaires internationaux, des structures publiques ou privées, par exemple l’octroi d’un espace fonctionnel par la mairie.

Sur le plan administratif, le schéma classique met en évidence toutes les composantes de l’organigramme à savoir, une assemblée générale, un conseil d’administration, une direction générale, des commissaires aux comptes, un collège de conseillers les différentes commissions (prospection, vente, achat, gestion des marchés.

Chaque coopérative a normalement adopté cette disposition administrative. Quant à l’organisation sociale, relative au genre, à l’âge et à l’origine des sociétaires (nationalité et ethnie), et au niveau d’étude, les enquêtes révèlent des particularités à Abobo. Les femmes constituent la majorité des sociétaires avec un âge moyen de 45ans. Elles proviennent d’origines diverses (Ivoirienne, non Ivoirienne). Pour le niveau intellectuel, les chiffres montrent un fort pourcentage d’analphabètes et de demi-lettrés. En effet, 72% des acteurs n’ont pas le niveau requis pour suivre des formations .Cependant, la plupart des groupements appartiennent à une faîtière, il s’agit de l’Union des Coopératives des Vivriers (UNICOVA) d’Abidjan. Créée depuis 2008, elle regroupe 19 coopératives dont 16 évoluent à

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Abobo. Les autres se trouvent dans les collectivités de Treichville, Koumassi, Yopougon. La faîtière de l’UNICOVA contrôle 23 marchés sur l’espace de la capitale économique mais elle ne possède pas une grande emprise sur les coopératives (les membres ne s’acquittent pas de leur cotisation).

En effet, les coopératives sont plus dynamiques et opérationnelles lorsqu’elles interviennent de manière individuelle. Certaines grandes coopératives comme la COPROVA envisagent de créer leur faîtière d’ où leur réticence à s’impliquer totalement dans la bonne marche de la faîtière UNICOVA.

Concernant le fonctionnement de la coopérative, l’Assemblée Générale ne possède aucun pouvoir de décision. Elle ne prend aucune initiative. Toutes ces prérogatives sont détenues par le conseil d’administration composé des membres fondateurs.

Quant à la direction des structures, en dehors des trois coopératives de «gros possédant des gérants qualifi és (bac + 4 en gestion) les autres s’adressent à l’Offi ce de Commercialisation des produits vivriers (OCPV) pour la formation en gestion fi nance de leurs agents. En dépit de cet effort les coopératives sont constamment confrontées à des cas de mauvaise gestion dus souvent à l’absence de dossiers comptables. Ces désagréments fi nanciers peuvent entraver le bon fonctionnement des coopératives et les détourner de leur fonction première.

II- L’IMPORTANCE DES COOPÉRATIVES DANS LA DISTRIBUTION DES VIVRIERS Les coopératives jouent un rôle primordial dans la distribution des produits vivriers à Abobo : collecter les produits, les stocker pour certains et les dispatchers dans la commune et au delà. Elles doivent d’abord s’approvisionner dans les zones de productions (ou chez d’autres grandes structures), et ravitailler les autres maillons de la chaîne (grossistes, demi- grossistes détaillantes). Toutes ces opérations nécessitent une réelle motivation de la part des acteurs du vivrier tant en amont (production) qu’en aval (commercialisation)

II-1 UNE DIVERSITÉ GÉOGRAPHIQUE DES ZONES D’APPROVISIONNEMENT

Compte tenu de la forte demande urbaine, les coopératives de vivriers d’Abobo tentent de satisfaire une clientèle considérable et variée en leur proposant

une gamme de produits: céréales, (riz, maïs), tubercules (igname), racines tubérisées (manioc), la banane plantain, produits maraîchers, des fruits et légumes etc. Pour leur approvisionnement, elles drainent des marchandises venant pratiquement de toute la Côte d’Ivoire. Néanmoins l’on identifi e des endroits privilégiés choisis pour différentes raisons.

L’Est, le Centre-ouest (une partie de la Marahoué), demeurent leur zone de prédilection par excellence ; le Centre, le Nord -est et le Sud constituent des régions nouvellement explorées au détriment de l’Ouest délaissé compte tenu de la crise politico militaire. Ces zones produisent plusieurs types de denrées susceptibles de satisfaire les goûts de la clientèle abidjanaise en générale et abobolaise en particulier. Il s’agit du manioc, de la banane plantain, des fruits et légumes, etc.

Les coopératives de «gros» entre autre GAVO KIVA, COPROVA, CAREPA situées au centre de la commune, près du marché principal pour les deux premières réceptionnent les produits toute l’année.

Elles fournissent des produits à leurs membres mais également aux autres groupements de vivriers. A Abobo, en dehors des acteurs indépendants, une grande partie du trafi c des zones de production vers les zones de réception est assurée par ces trois coopératives de « gros » (Figure 2). Elles jouent le rôle de centrales d’achat auprès des autres coopératives de grossistes et de détaillantes qui servent ainsi d’intermédiaires entre ces dernières et les consommateurs. Il en résulte un monopole de la distribution dû à une maîtrise parfaite des circuits d’approvisionnement. La faîtière UNIVICOA intervient de manière épisodique à ce niveau.

D’autres coopératives d’approvisionnement ont une infl uence plus locale. Il s’agit des structures moyennes ou petites pratiquant une distribution mixte (grossistes, détaillantes). A Abobo elles représentent un nombre infi me comme celle d’ASSOMIN située au nord ouest. Ce groupement collecte une partie de ses produits à Anyama, commune proche de ce quartier périphérique afin de minimiser les coûts de commercialisation. il faut signaler à cet effet que la proximité d’Abidjan de certaines zones d’approvisionnement réduit considérablement les coûts excessifs du transport.

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II-2 CONDITIONNEMENT ET TRANSPORT : DES PRESTATIONS INCONTOURNABLES Il s’agit de deux opérations indispensables à la distribution des denrées alimentaires. Les produits vivriers en général se caractérisent par leur fragilité.

Un mauvais conditionnement engendre des avaries, sources de pertes considérables pour certains produits comme la tomate.

D’une manière générale, le conditionnement est fonction du type de produits. Il se présente en « vrac » pour les tubercules et la banane plantain, dans des sacs de jute (céréales) et dans des caisses ou des cartons pour la tomate et les condiments). Les opérateurs essaient d’utiliser le mode de conditionnement adéquat. Cependant, de nombreuses contraintes entre autres les pannes répétées des véhicules vétustes, les tracasseries routières à l’origine des avaries réduisent ainsi les stocks destinés à la vente et provoquent des fl uctuations des prix. De tels dommages pénalisent souvent les consommateurs quant aux prix proposés, d’où la nécessité d’un convoyage rapide.

II-3 LE TRANSPORT ET LES VOIES DE COM- MUNICATION: DES SUPPORTS INDIS- PENSABLES

L’acheminement des denrées vivrières constitue un maillon essentiel dans la distribution. Il comporte de multiples exigences à savoir la disponibilité d’un nombre important de véhicules en bon état et opérationnel à tout moment afi n d’éviter les pannes multiples susceptibles d’affecter la qualité des denrées en majorité périssables. En 2008 les trois plus grandes coopératives ont utilisé les services de 2575 camions sur les différents marchés. Il s’agit d’une activité qui implique plusieurs types de transporteurs notamment les chauffeurs, les brouettiers, les bagagistes etc. Elle mobilise donc un nombre appréciable de personnes et génère à la fois des petits métiers et des gains parfois substantiels comme le montre le tableau II.

Tableau II : Revenus des petits transporteurs sur le marché de gros de la coprova Charretier

brouette

Charretier

« ottrotiki » Bagagiste totaux

Dépense

Journalière 2000 3500 500 6000

Epargne Journalière Moyenne

1000 3500 500 5000

Gain Moyen Journalier

3000 7000 1000 11000

Gain Moyen Mensuel

90 000 210 000 30 000 330 000

Epargne

Mensuelle 30 000 105 000 15 000 150 000

Source : enquêtes personnelles mars 2008

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Afi n d’être plus opérationnelles, et atteindre le maximum de ménages, les coopératives essaient de pratiquer une politique de proximité. Elles empruntent des voies de communication classiques pour convoyer la marchandise. A Abobo le transport concerne le chemin de fer dessert partiellement la commune du Nord ouest au Sud est (Abobo gare) mais n’intervient pratiquement pas dans la distribution des vivriers. Par contre le réseau routier prédomine. Il comporte des artères bitumées, des routes carrossables ainsi que des pistes. En effet, les voies principales bitumées assurent la liaison entre le Sud et le Nord (Sud- est, Nord-ouest (AGOUETO PK 18), le Sud-est, le Nord centre (fi gure n°1). Une ramifi cation Sud-est dessert en partie l’Est de la commune. Ces artères convergent vers le centre d’Abobo poumon économique de la commune où sont localisées de nombreuses structures (grand marché, coopératives de « gros », des coopératives de vivriers) comme l’indique la fi gure n°4.

En somme, les voies bitumées prédominent et forment des nœuds (carrefours). Par contre, les voies secondaires ne comportent pas d’asphaltes et sont mal entretenues. Elles desservent de nombreux quartiers où sont implantés les marchés de tutelle abritant le plus souvent des coopératives de vivriers ou de simples points de vente spontanés. Ces dernières s’installent le long des ruelles souvent impraticables en saison de pluies. En effet les chauffeurs «rechignent» à se déplacer dans de tels endroits susceptibles de détériorer leur matériel roulant. Ainsi les propriétaires de brouettes, charrettes et autres moyens de déplacement profi tent de cette opportunité pour développer leurs activités.

Finalement l’étude révèle l’importance des trois coopératives de «gros» COPROVA, GAVO KIVA et à un degré moindre CAREPA, de même que leur capacité en matière de collecte de stockage et de distribution. Leur présence dans la sphère communale induit une forte dynamique dans la distribution des vivriers.

II-4 LA DISTRIBUTION: UN DÉBUT DE PROFES- SIONNALISME

La distribution consiste à mettre à la disposition du consommateur les produits des paysans. Dès lors, il convient d’identifi er le mode de distribution à savoir les procédés ou stratégies des acteurs et les

endroits (espaces) où se déroulent les transactions.

Il s’agit d’un processus commercial des produits vivriers dans lequel les grossistes représentent la tête de ligne tandis que la micro activité ou commerce de détail est la forme généralisée dépendant des stocks des grossistes (Wilhelm. L. 1997).Il convient de distinguer deux circuits: le circuit direct du producteur au consommateur et le circuit indirect, qui comporte des producteurs, des intermédiaires et des consommateurs. Les coopératives sauf la GAVOKIVA dont la particularité consiste à pratiquer à la fois l’activité de producteurs et de distributeurs, empruntent le circuit indirect. Elles pratiquent surtout le commerce de gros avec d’autres coopératives ou des grossistes individuels de vivriers n’ayant pas les moyens personnels de satisfaire leur clientèle pendant toute l’année. Elles constituent une interface entre les producteurs et les consommateurs. Les intermédiaires du commerce de gros mettent, quant à eux, en rapport les acheteurs et les vendeurs (ou bien exécutent des opérations commerciales pour le compte d’un tiers), sans être eux-mêmes propriétaires des marchandises. Ainsi, les coopératives d’Abobo utilisent de nombreuses personnes tant en amont qu’en aval dans l’exercice de leurs activités. Il s’agit des commissionnaires pisteurs, courtiers, agents commerciaux, représentants non salariés, etc. Elles cèdent alors à leurs adhérents et à leurs affi liés leurs produits pour une marge de commerce très faible. Par le biais des membres, détaillantes les coopératives de « pratiquent des ventes de proximité auprès des ménages démunies incapables de faire face aux prix élevés des produits vendus en gros.

Ainsi elles contribuent à la sécurité alimentaire de la population d’Abobo. Compte tenu donc de leurs fortes capacités, les trois coopératives de « gros » d’Abobo COPROVA, GAVO-KIVA et CAREPA s’investissent totalement le domaine de la distribution sur les divers lieux d’échange.

L’ensemble des opérateurs évoluent sur des marchés organisés ou ponctuels. Une typologie des marchés d’Abobo permet de distinguer deux catégories de lieux de transaction notamment les marchés d’approvisionnement et de redistribution d’une part et d’autre part, les marchés de consommation.

La première catégorie regroupe des marchés de gros et de détail. Selon les actes du séminaire organisé par la FAO (1997), la majorité d’entre eux représentent

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toujours des lieux d’articulation entre circuits nationaux et circuits locaux, entre circuits internationaux et nationaux. Pour leur approvisionnement, ils drainent les productions et les marchandises bien au-delà des frontières nationales, leur clientèle se composant aussi bien des revendeurs détaillants, locaux et étrangers, que de l’ensemble des consommateurs urbains. Ils assurent souvent une fonction de réexpédition pour des villes éloignées. Les trois principales coopératives dotées de marchés privés, (COPROVA CAREPA, GAVO KIVA) s’inscrivent dans cette logique et étendent mêmes parfois leurs actions en dehors du pays, comme le Burkina Faso. Contrairement aux coopératives de la première catégorie, les autres groupements de commerce mixte ou de détail de la deuxième catégorie ont une infl uence plus locale car ils sont locataires des espaces de vente sur les marchés ordinaires de la commune (voir tableau I).

En plus de ces groupements, des acteurs indépendants (grossistes, détaillants) exercent les fonctions de redistribution sur les marchés dépourvus de coopératives ou dans des lieux de vente informelle. Ainsi dans la commune d’Abobo, le commerce des vivriers est pratiqué certes par les détaillantes des coopératives mais également par

une pléthore d’acteurs occasionnels installés dans les lieux ponctuels de vente (fi gure 2).

En général, le commerce de détail de produits vivriers se distingue par une «micro-activité» et de très faibles revenus 2000 FCFA par jour selon les enquêtes. Cette activité du secteur informel fournit aux femmes en particulier des ressources et des emplois, et permet à la très grande majorité des ménages urbains de la commune de survivre.

Toutes les transactions se déroulent dans divers endroits de la commune. Une telle dispersion des lieux d’échange résulte des diffi cultés d’accès aux produits. Les trois marchés de gros fonctionnent individuellement les uns des autres comme les plus gros maillons de trois chaînes dont la plus importante reste la coopérative de la COPROVA.

En somme, l’étude révèle la place primordiale des trois coopératives de « gros » (COPROVA, GAVO KIVA, CAREPA) dans le secteur des produits vivriers à Abobo. Leur capacité en matière de collecte de stockage et de distribution induit une dynamique dans la commercialisation des produits vivriers. Quel est donc leur impact sur l’organisation de l’espace de la commune d’Abobo?

Figure 2 : les différents centres de transaction des produits vivriers

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III- IMPACT DES COOPÉRATIVES SUR L’ORGANISATION DE L’ES- PACE À ABOBO

L’évolution de la population d’Abobo et sa répartition sur toute la commune, l’insuffi sance de la voirie et du transport engendrent de nombreuses difficultés quant à l’accès aux produits vivriers.

L’étude des coopératives indique les potentialités des différents groupements en matière de structurations de l’espace,

III-1- LE MAILLAGE TERRITORIAL DES COOPÉ- RATIVES DE «GROS»

Les coopératives jouent un rôle déterminant dans l’organisation de l’espace à ABOBO compte tenu de leur localisation stratégique. L’exemple des circuits de distribution des fruits et légumes (fi gure 3) et de la banane plantain (fi gure 4) l’atteste.

Figure 3 : Distribution des fruits et légumes

En effet, la fi gure 3 montre l’infl uence des deux principales coopératives COPROVA et GAVO KIVA fournisseuses de fruits et légumes. La prédominance de la COPROVA dont l’aire d’extension en toile d’araignée couvre la quasi-totalité de la commune s’explique tant par son important effectif (463), le volume traité 24000 t/an) que par sa situation fi nancière (bénéfi ces annuelles : 70000000 FCFA).

La GAVO KIVA coopérative de production et de commercialisation, bénéfi cie des denrées fournies par les membres producteurs basés à Abengourou

une région renommée pour ses fruits et légumes et la banane plantain (STATISTIQES AGRICOLES MINAGRI 2007).

Il s’agit en général de structures qui ont une bonne assise fi nancière et un vaste champ d’action organisé en réseau bien hiérarchisé avec des relais. Les coopératives de « gros » réceptionnent les produits venant de l’hinterland qu’elles réexpédient vers les autres groupements de vivriers. Ces derniers les distribuent en direction des marchés ordinaires où

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opèrent les grossistes indépendants et sur les lieux informels de vente où intervient la majorité de micros détaillants. Ainsi, les coopératives ravitaillent à la fois les deux dernières composantes d’une même chaîne (marchés de coopératives, marchés dépourvus de coopératives, et lieux de vente informels).

En effet, les coopératives de « gros » réceptionnent les produits venant de l’hinterland qu’elles réexpédient vers les autres groupements de vivriers. Ces derniers les distribuent en direction des marchés ordinaires où opèrent les grossistes indépendants et sur les lieux informels de vente où intervient la majorité de micros détaillants. Ainsi, les coopératives ravitaillent à la fois les deux dernières composantes de la chaine (marchés dépourvus de coopératives, et lieux de vente informels). Il s’ensuit une forme de hiérarchisation des relais structurant l’espace. Par exemple la figure n°3 montre un des itinéraires de la COPROVA. Sur l’axe centre, Nord est, elle établit un premier relais avec la coopérative de MANKADO qui ravitaille à la fois un marché ordinaire où interviennent des grossistes indépendants, et deux lieux ponctuels (informels) de vente de produits vivriers. Ainsi Il en résulte la hiérarchisation suivante ; au premier niveau les coopératives de gros jouent un double rôle à savoir réceptionner les marchandises de l’hinterland et ravitailler les autres coopératives. Le deuxième niveau concerne les autres coopératives dont la tâche consiste à approvisionner les grossistes indépendants basés dans les marchés dépourvus de coopératives de produits vivriers. Enfi n le dernier

relais s’instaure entre ces marchés ordinaires et les lieux de vente informels souvent installés à la périphérie Deux types de marché apparaissent: les centres d’approvisionnement et de redistribution tenus surtout par les trois principaux groupements de vivriers et les centres de consommation animés par les autres structures. Cette procédure rappelle les réfl exions de Roger BRUNET (1980) relatives aux axes avec des relais dans la distribution.

L’observation des figures n° 3-4 montre au premier abord le monopole de la COPROVA au niveau du rayonnement spatial des actions coopératives. En revanche si l’on prend en compte l’organisation de l’espace, les différents circuits de la banane et des légumes et fruits (fi gure n° 3-4) révèlent un rayonnement plus ou moins remarquable des circuits de distribution des trois coopératives.

La COPROVA s’illustre par un rayonnement diffus en toile d’araignée de la banane plantain et des légumes. Quant à la GAVO KIVA, elle se distingue par un rayonnement plus restreint en direction du Nord ouest. Enfi n la CAREPA dont le ravitaillement s’adresse surtout à la population du Nord ouest de la commune reste plus timide dans son action.

En dehors des trois marchés privés appartenant aux principales coopératives (COPROVA, GAVO -KIVA, CAREPA), l’implantation des autres groupements dépend de la présence des marchés de quartiers comme l’atteste la fi gure°3 et 4. Au vu d’une telle analyse, quelle est l’emprise réelle de ces coopératives sur l’organisation de l’espace d’Abobo ?

Figure 4 : Distribution de la banane plantain au départ des coopératives de gros

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III- 2 UNE MODIFICATION DU PAYSAGE COM- MUNAL

L’implantation des coopératives coïncide avec la présence de marchés privés des coopératives de

« gros » ou des marchés municipaux sur lesquels opèrent les autres groupements. Elle répond à des critères précis à savoir, la disponibilité des marchandises et d’une clientèle, la répartition des centres de transaction.

Ces conditions sont déterminantes quant à la structuration de l’espace comme le révèle la fi gure n°7. L’analyse de la localisation des coopératives à Abobo, met en évidence trois zones.

- La première zone comprise entre 0 et 2km, correspond au centre ville de la commune. Cet espace caractérisé par un trafi c dense (au moins mille personnes /jour y circulent selon nos enquêtes) constitue le centre des affaires où se trouvent les deux plus importantes coopératives de « gros » COPROVA et GAVO-KIVA, et où converge, la majorité des voies de communication (voir fi gure 1).

Il se caractérise par des prix bas, l’importance des volumes, la bonne qualité des produits due à un approvisionnement rapide et régulier, une grande diversité des marchandises, une importante clientèle, et des facilités de transport grâce aux multiples voies de communication.

- Quant à la zone II distante de 5km, elle abrite le plus grand nombre de coopératives, notamment sept dont la CAREPA, une coopérative de gros. C’est par excellence la zone d’implantation de la plupart des coopératives d’Abobo. On y trouve des coopératives de détaillants et de groupements mixtes un nombre de marchés ordinaires, des lieux de vente informel où interviennent également des commerçants du vivrier.

Leur présence traduit une volonté de se rapprocher des consommateurs.

-

Enfi n la troisième zone est plus éloignée du centre ville (la distance est supérieure à 5 km) et se distingue par l’existence d’une seule coopérative localisée à l’extrême Nord- ouest ; il s’agit de nouveaux centres isolés, dépourvus de la quasi- totalité des infrastructures à savoir les voies de communication, les marchés publics.

Figure 5 : structuration zonale de la commune par les coopératives

Zone 1 : présence de la plupart des coopératives de gros, du grand marché,

Zone 2 : espace regroupant le plus grand nombre de coopératives et d’autres centres de transaction des vivriers

Zone 3 : faible implantation des coopératives e t s u p r é m a t i e d e s a u t r e s s t r u c t u r e s d e commercialisation.

Une telle analyse fait ressortir une structuration en trois zones du territoire communal en fonction du degré de couverture des coopératives. Cela démontre en défi nitive que la répartition zonale des coopératives joue un rôle notable dans l’organisation de l’espace d’Abobo. Cet impact des coopératives sur l’espace communal est certes réel mais il s’amenuise au fur et mesure de l’éloignement du centre ville.

CONCLUSION

Les coopératives des produits vivriers contribuent à la régulation des marchés de la commune d’Abobo en particulier. Cependant, les coopératives de gros détiennent le monopole de la distribution et ont un impact réel sur l’espace. Face à une distribution auparavant anarchique et aux diffi cultés d’accès aux produits vivriers des ménages, elles adoptent une stratégie basée sur des réseaux et des relais.

A travers des acteurs endogènes (les membres

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des coopératives) et exogènes (les autres acteurs indépendants, les transporteurs etc.), elles tentent de satisfaire ainsi la demande récurrente des citadins en produits vivriers. Cependant, la non maîtrise totale des circuits de distribution demeure un handicap.

Il convient de mettre en place des stratégies plus opérationnelles, afi n de permettre à toute la population d’avoir accès de manière régulière aux produits, à des prix abordables et d’assurer ainsi leur sécurité alimentaire.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Références

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