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la Rosalie des Alpes

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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I n s e c t e s 3 1 n ° 1 2 6 - 2 0 0 2 ( 3 )

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esurant entre 15 et 40 milli- mètres, cet élégant longi- corne est d'un bleu cendré, d'as- pect duveteux, avec des taches noires veloutées en nombre et de formes variables.

Les antennes, composées de 11 ar- ticles, dépassent largement la lon- gueur du corps chez le mâle, où des touffes de poils noirs ornent les articles 3 à 6 (les articles 3 à 8 chez la femelle).

Habitat et répartition géographique

Son hôte de prédilection est le hêtre. La Rosalie des Alpes vit éga- lement sur d'autres feuillus : frêne, saule, aulne, charme, chêne…

L'espèce est présente sur l'en- semble de l'Arc alpin, les Cévennes et les Pyrénées, dans les hêtraies des étages collinéen et montagnard. On la trouve également en plaine dans les domaines atlantique (Charente) et méditerranéen (Corse, Italie du

Cycle biologique

Les adultes émergeant du bois mort entre juillet et août vivent une dizaine de jours. Les femelles attirent les mâles sur des sites fa- vorables à la ponte, du bois fraî- chement coupé, des chablis ou de vieux arbres blessés. On peut ob- server jusqu'à une cinquantaine d'individus s'activant ensemble aux heures chaudes de la journée pour s'accoupler.

Le reste de la journée et de la nuit, ils se réfugient dans le feuillage des arbres, jusqu'à plusieurs centaines de mètres, ou vont s'alimenter sur les fleurs des ombellifères.

L'accouplement dure plusieurs heures. La femelle dépose ensuite ses œufs dans des anfractuosités du bois (souches, grosses branches, plaies d'élagage…), en évitant les zones trop sèches. À l'aide de son ovipositeur long et souple, elle les insère profondément (2 à 4 cm).

Les larves, xylophages, forent des

L'adulte de Rosalia alpinaaffectionne les troncs de hêtre cou- pés sur lesquels les femelles viendront pondre leurs œufs - Cliché J.-P. Nicollet – PN des Écrins

FICHE INSECTES PROTÉGÉS

Par Jean-Pierre Nicollet, Guy Lempérièrea

Un Coléoptère protégé et emblématique :

la Rosalie des Alpes

sud, Grèce), ainsi que dans les fo- rêts de l'Europe centrale. Elle a dis- paru de la Scandinavie au début du XXesiècle.

Les vieilles hêtraies produisant régulière- ment des branches mortes et des chablis sont très favorables à la pérennité des popu- lations de Rosalia alpina

Cliché J.-P. Nicollet - PN des Écrins

Nom scientifique : Rosalia alpina L.,1758 Ordre : Coléoptères Famille : Cerambycidés

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les bûches seront brûlées avant la nymphose des larves. Ce bois doit donc être enlevé avant que les fe- melles ne viennent y pondre, c'est à dire avant l'été. Celles-ci optent alors pour d'autres sites plus natu- rels pour se reproduire (souches, chablis, branches…).

galeries. Le développement lar- vaire débute dans du bois dépéris- sant ou en cours de séchage ; il se poursuit dans le bois mort, durant au moins deux années.

La nymphose s'effectue dans une loge aménagée au contact de l'écorce, au plus tôt au début de l'été de la deuxième année suivant la ponte. Peu de temps après, les adultes émergent.

Statut de l'espèce

Cet insecte emblématique est strictement protégé au niveau na- tional. Perçue comme rare, la Rosalie des Alpes peut être locale- ment abondante. Son extrême dis- crétion dans les massifs forestiers tient à ce que les larves restent plu- sieurs années dans le bois, les adultes n'étant observables qu'un mois par an, en été.

Cette espèce figure sur les annexes II (protection de l'habitat d'es- pèces), IV (protection stricte de l'espèce) de la directive euro- péenne “habitats”. Son habitat est également pris en considération par l'annexe I (liste d'habitats) de cette même directive.

Elle est également protégée par la Convention de Berne qui vise à in- terdire sa capture et son commerce.

Mesures de protection La Rosalie des Alpes est très attirée par les bois coupés, entre autres ceux destinés au chauffage et dé- posés en bords de routes ou de pistes. Ainsi, de nombreuses pontes n'auront pas d'avenir car

Les auteurs

Jean-Pierre Nicollet est chef de sec- teur au Parc national des Écrins.

Guy Lempérière est maître de conférences au laboratoire de biolo- gie des populations d'altitude, à l'UJF de Grenoble.

jean-pierre.nicollet@espaces-naturels.fr guy.lemperiere@ujf-grenoble.fr

Répartition départementale de Rosalia alpina en France

La femelle dépose ses œufs dans les profondes fissures du bois grâce à son ovipositeur souple et long de 2 cm - Cliché E. Thibert – PN des Écrins

L'accouplement a lieu aux heures les plus chaudes de la journée Cliché J.-P. Nicollet – PN des Écrins

Larve de Rosalia alpinaprécisément âgée de 2 ans et extraite de sa galerie après ouvertu- re d'une bûche de hêtre.

Cliché J.-P. Nicollet – PN des Écrins

Conserver du bois mort en forêt de- meure la meilleure assurance de pé- renniser les populations. Il est donc important de laisser sur place les branches mortes lors des coupes de bois et de favoriser des bouquets de vieillissement. Il est également re- commandé de maintenir la mixité des forêts (présence de hêtres dans les sapinières) car c'est par le main- tien d'une activité sylvicole raison- née que l'on préserve cette espèce. r

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