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Revue Médicale Suisse–
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22 septembre 2010actualité, info
actualité
Réalisée au CHUV et à l’Université de Lausan ne, une étude du Pr Micah Murray démontre que les régions du cerveau ne travaillent pas de manière isolée mais en réseau pour traiter les informations auditives qui nous parviennent.
Publiée récemment dans le Journal of Neuro
science, la recherche se base sur une tech- nique de pointe qui permet d’analyser les don- nées enregistrées par le cerveau au moyen d’un électroencéphalogramme. Les études s’appuyant sur des images statiques du cerveau suggéraient que le traitement des voix est loca- lisé dans une zone bien spécifique du lobe temporal. Modifiant cette compréhension, cette nouvelle méthode a montré que des régions travaillent ensemble pour identifier tous les sons qui nous parviennent et nous permettre ainsi d’adopter des comportements adaptés aux situations, aux demandes et aux dangers qui se présentent.
L’équipe du Pr Murray a aussi intégré une dimen-
sion temporelle à son étude. Les chercheurs ont en effet pu démontrer que le cerveau ne traite pas les différents bruits à la même vites se.
Ainsi, il lui faut 70 millisecondes pour différencier un son vivant d’un bruit artificiel et 100 milli- secondes supplémentaires pour distinguer un son humain d’un cri animal.
Ces résultats incitent à penser que le cerveau reconnaît les voix aussi vite que les visages.
Pour le Pr Murray, «en dehors des avantages évidents concernant la survie, cette coordina- tion temporelle a probablement une incidence directe sur la santé humaine, les interactions sociales et la perception de la parole.» Autant de découvertes qui font dire au professeur lau- sannois «qu’il est important de remplacer les modèles de spécialisation fonctionnelle dans le cerveau par des modèles tenant compte de la dynamique temporelle.»
Michael Balavoine
Quand le cerveau se met en réseau
Photo : Mariusz Kubik
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