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Les opérateurs de l'imaginaire urbain

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Colloque international Saint-Étienne, 3 - 4 mars 2011

Les opérateurs de l’imaginaire urbain

Julien Morel, Friche n°11, 2008.

Encre de chine, acrylique et brou de noix sur papier craft.

Université Jean Monnet – Site Carnot.

Salle de conférence D03 18 rue Benoît Lauras 42 000 Saint-Étienne

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La ville post industrielle, ville témoignage

La ville européenne contemporaine concentre de plus en plus les richesses, l’innovation, l’activité, le mouvement, au point qu’on a pu s’interroger sur une nouvelle révolution urbaine qui viendrait succéder à la ville fordiste des Trente Glorieuses.

L’urbanisme devient « précautionneux » pour reprendre les termes de François Ascher, attentif aux personnes plutôt qu’aux groupes sociaux, méfiant devant les utopies et les grandes opérations prométhéennes. Les politiques municipales rivalisent de procédures

« démocratiques » dans lesquelles chacun est invité à s’exprimer, voulant donner le sentiment que l’action publique pourrait être quasi individualisée. Le patrimoine, l’art et la culture sont convoqués pour « donner du sens » à l’espace urbain, lui octroyer une esthétique plus

« humaine ». La mémoire collective ou la démocratie participative, sont sensées rapprocher les citoyens de la chose publique. Cependant, au-delà de l’action conduite par les pouvoirs municipaux, avec ou sans le concours de l’État, l’espace public est également pris en charge par les habitants, souvent héritiers mais aussi nouveaux venus qui utilisent la revitalisation des lieux pour mieux s’inscrire dans l’urbanité locale.

Les anciennes villes industrielles n’échappent pas à ce mouvement, qui plus que d’autres ont la nécessité de rénover leur tissu urbain, dans des contextes économiques et sociaux souvent plus difficiles. L’obsolescence des lieux et des activités de production manufacturiers et miniers qui ont marqué les paysages urbains, les modes de vie et les mémoires, entraîne de devoir conduire des politiques de rénovation urbaine profondes. Celles- ci laissent progressivement la place à des activités culturelles ou de service, les industries passées s’interprétant de plus en plus à l’aune d’une esthétique de la trace et de la mémoire.

La ville post-industrielle, comme toute ville, se présente toujours en partie comme une ville témoignage qui sédimente les couches successives de son passé, même lorsqu’elle prétend tourner le dos à son histoire.

L’imaginaire habitant

Comment l’imaginaire de la ville post industrielle qui conduit l’action publique, articulant la trace manufacturière et la mémoire habitante, croise-t-il l’imaginaire habitant ? L’imaginaire habitant est constitué de représentations partagées, associées à des images matérielles (cartes postales, affiches, séquence de film, livres, objet patrimonial, journaux…) et immatérielles (récits, discours, mémoire, sons, odeurs). Il permet une lecture de la ville en assemblant images et représentations sociales à travers des figures telles que l’emblème, l’icône, la figure héroïque, la légende urbaine ou le stéréotype1. Largement mobilisées dans l’industrie touristique et les politiques locales, ces images sont donc également produites et appropriées par les habitants eux-mêmes pour justifier leur propre identité, mais aussi pour les critiquer, les bricoler, les ironiser, les détourner et par-là même, les valider. Ce que nous montrent en effet les enquêtes faites auprès d’habitants réalisées dans le cadre d’un programme de recherche portant sur « L'imaginaire urbain dans les régions ouvrières en reconversion : le bassin stéphanois et le bassin minier du Nord-Pas de Calais », c’est que mémoire ouvrière et images socialement partagées de l’héritage industriel doivent être instruites par la recherche autrement qu’en les confrontant à l’imagerie du marketing urbain.

1 Nous définirons l’emblème comme étant un signe conventionnel destiné à représenter une idée, un événement, un lieu , tel que le terril , devenu l’emblème du pays minier du Nord-Pas de Calais ; l’icône comme étant une image représentant une entité est porteuse d’un sens reconnu par convention, comme une carte postale ; le stéréotype comme étant un raccourci, une opinion synthétisée en quelques mots se rapportant à des caractéristiques humaines.

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Nous considérerons ainsi que l’imaginaire urbain est constitué d’images mentales socialement partagées, parfois à la fois par les acteurs des politiques urbaines et par les acteurs sociaux, même si les uns et les autres ne leur donnent pas la même signification.

Les opérateurs d’imaginaire

Les questions auxquelles les communicants sont invités à répondre relèvent de cette production/réception des imaginaires urbains. Cependant, nous souhaitons aller plus loin que le seul recueil de ces images iconiques (ou matérielles) et/ou mentales qui participent à la constitution de l’imaginaire de la ville. En effet, la question se pose de savoir pourquoi et comment tel lieu ou tel événement « fait image » plutôt que tel autre. L’argument de la diffusion médiatique par la presse ou l’action culturelle n’est pas suffisant, l’imagination habitante se nourrissant tout autant des expériences quotidiennes et des biographies. Elle procède également de dispositifs politiques et sociaux qui transforment les lectures de la ville : par exemple les politiques de gentrification qui visent à renouveler les populations des centres villes s’accompagnent de dispositifs publics comme les ZPPAUP, de stratégies foncières des agents immobiliers, de décisions politiques destinées à privilégier tel ou tel type de commerce.

Nous considérerons ainsi que les opérateurs d’imaginaires sont ces dispositifs et instruments qui produisent et diffusent les images iconiques et mentales qui s’inscrivent dans les imaginaires sociaux de la ville. Ils peuvent être de nature très variée : médias, expériences, dispositifs publics, interventions artistiques, visites guidées par les offices de tourisme ou les musées de la ville. Bref, nous ne préjugerons pas de la nature de ces opérateurs dont l’efficacité est naturellement liée à leur capacité à se coupler avec d’autres.

Les interventions à ce colloque ont l’ambition de montrer quels sont les opérateurs, comment ils fonctionnent, quels types d’images ils produisent, comment ces images sont produites, comment elles circulent, sont reçues, réinterprétées et réintroduites dans la collection des images de la ville. Elles portent sur la ville post industrielle, mais aussi, à titre comparatif, sur d’autres situations urbaines qui ont connu un traumatisme profond conduisant à des opérations de rénovation urbaine comme les villes post-socialistes en Europe de l’Est.

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PROGRAMME

JEUDI 3 MARS 2011

8h30-9h Accueil-Inscription.

9h-9h30 Introduction

Michel Rautenberg, Centre Max Weber - CNRS, Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

9h30-12h45 Session 1 : Des imaginaires imposés dans les espaces publics Discutant : Jean-Louis Tornatore, Université Paul Verlaine de Metz.

La fabrique d’un récit de la ville renouvelée : le projet urbain de l’île de Nantes et ses

« conteurs d’espaces ».

Amélie Nicolas, Cens, Université de Nantes.

Problematic Narratives as « operateur » of the regional imagination: The Problem of the South Wales Valleys. (L’intervention sera traduite en français).

Heike Doring, Wales Institute for Social and Economic Research Data and Methods WISERD et Bella Dicks, Université de Cardiff.

Les imaginaires urbains en Bulgarie contemporaine : sur l’expérience du terrain à Sandanski et Béléné.

Velislava Petrova, Université de Sofia.

Bucarest post-socialiste ? Articulations et persistances des images de la « transition ».

Filippo Zerilli, Université de Cagliari.

12h45 Repas.

14h15-17h30 Session 2 : L’opérativité sociale des images et imaginaires personnels Discutant : Pascale Pichon, CMW-CNRS, Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

Les opérateurs d’imaginaire de l’ombre et de la lumière.

Benedicte Lefebvre, Clersé - CNRS, Université Lille1.

Monstration, esthétisation, détournement et patrimonialisation : quatre opérateurs de l’imaginaire mobilisés par des artistes à propos d’une ville post-industrielle (Saint- Étienne, France).

Sandra Trigano, CMW-CNRS, Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

Les images habitantes. Retour sur la réalisation du film Habiter.

Jacques Roux, CMW-CNRS, Saint-Étienne.

La Ricamarie ville images et au-delà des accessibilités courantes les mondes sensibles.

André Peyrache, CMW-CNRS, Saint-Étienne.

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VENDREDI 4 MARS 2011

8h45-9h Accueil

9h-12h15. Session 3 : Conflits d’imaginaire Discutant : Ivaylo Ditchev, Université de Sofia.

La transmission et la circulation des images liées au passé industriel et minier : le cas du Soleil, quartier stéphanois.

Corine Védrine, CMW-CNRS, Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

Les opérateurs de l’imaginaire urbain à l’œuvre dans la refonte du paysage urbain et la réévaluation des passés à Berlin.

Marie Hoquet, CMW-CNRS, Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

La place du monument dans l’imaginaire urbain postcommuniste Ivaylo Ditchev, Université de Sofia.

Cementing identity – « Skopje 2014 ». (L’intervention sera traduite en français).

Goran Janev, Max Planck Institute for the Study of Religious and Ethnic Diversity, Göttingen.

12h 15 Repas

13h45-15h15. Session 4 : L’indifférence aux opérateurs institutionnels d’imaginaire Discutant : George Gay, Crenam-CNRS, Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

Gibellina Nuova : de l’utopie aux ruines.

Anna Juan Cantavella, CMW-CNRS, Saint-Étienne.

Peut-on approcher l’indifférence à la culture par l’enquête ?

Pascal Vallet, CMW-CNRS, Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

15h15-15h30 Conclusion et suites.

Corine Védrine, CMW-CNRS, Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

15h30 Clôture du colloque

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Résumés des communications.

Amélie Nicolas

La fabrique d'un récit de la ville renouvelée : le projet urbain de l'île de Nantes et ses

« conteurs d'espaces »

Au tournant des années 1990, la ville de Nantes avait besoin d'un nouveau récit et l'île de Nantes, vaste territoire de projet, en est devenue la nouvelle trame urbaine. L'histoire

industrielle, portuaire et navale, mais au-delà, la maritimité de la ville en a constitué le socle.

Comment s'est progressivement imposé ce nouveau récit et au prix de quelles négociations, quels consensus et quelles marginalisations avec différents acteurs de la scène urbaine? Au coeur du projet urbain et à partir des enjeux qui lui sont attachés, nous avons assisté à une captation de la revendication patrimoniale sous l'effet d'« opérateurs d'imaginaires »

(recomposition des espaces publics, production d' « espaces témoins », politiques culturelles spécifiques...) et animés par des « conteurs d'espaces », fortement incarnés par une nouvelle génération politique de médiateurs urbains.

Heike Döring et Bella Dicks

Problematic Narratives as ‘operateur’ of the regional imagination: The Problem of the South Wales Valleys

This paper looks at the classification of place in the South Wales Valleys from the 1920s to the present day. This is an ex-industrial area noted for its strong and cohesive working-class communities caught up in a long history of economic decline, industrial closure and repeated cycles of attempted state-sponsored regeneration. The starting point for the paper is to examine the production of complex (and often conflicting) relationships of local publics to particular histories, generational stories and placed identities.

We trace processes of classification by which places are ‘classed’ in particular ways so that space becomes synonymous with class. ‘Official’ socio-economic indicators, economic geographies and administrative boundaries are understood as the ‘operateurs’ of this labour of signification. By examining the processes which lead to the production of places as ‘types’ of places, or places where ‘types’ of people live, we problematise the idea of place as a crucible where things are played out, instead positioning it as a constructed understanding that acts on, with and through the people who live there in complex ways. In particular, we want to show how particular notions of class come to be invoked in these complex constructions and negotiations.

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Velislava Petrova

Les imaginaires urbains en Bulgarie contemporaine: sur l’expérience de terrain à Sandanski et Béléné

Sandanski est une ville qui se livre plus facilement à la pratique: il possède sa rue piétone principale, une vie nocturne avec ses propres lieux. Béléné est produite plutôt discoursivement autour des projet passés, présent et futurs d'industralisation, des mémoi.

Ainsi, les chercheurs eux mêmes s'impliquent plus à une observation participante beaucoup plus intense à Sandanski, et des entretiens à Béléné. L'intérêt principal sera concentré autour une réflexion sur la différence dans la production de l'imaginaire des deux villes observées et la manière dont cela affecte les pratiques urbaines et les pratiques d'investigation. La présentation sera centrée autour la manière dont les deux villes se donnent à la compréhension. Ainsi, je m’intéresserai particulièrement aux opérateurs « profanes » afin de saisir la production quotidienne de la ville (de Certeu) ; thirdspace (Soja). Une question qui se pose est-ce que les opérateurs institutionnels reproduisent les images véhiculés par les opérateurs profanes et comment leurs versions s’articulent.

Filippo Zerilli

Bucarest postsocialiste? Articulations et persistances des images de la “transition”

Ayant travaillé à Bucarest pendant le décennie qui précède l'adhésion de la Roumanie a l'UE (1996-2007), dans cette communication j'esquisse une réflexion sur la production et la diffusion médiatique des discours et images qui contribuent à construire l'identité de la ville aujourd'hui. Tout en étant souvent représentée comme un ville à l'avant-garde par rapport au reste du pays (comme le dit un ami bucarestois, « il existe deux Roumanies: Bucarest et le reste »), et malgré la rhétorique « Européiste » promue par les pouvoirs publics, selon plusieurs discours et images véhiculé par des sources médiatiques différentes (presse traditionnelle, ressources online etc.) Bucarest apparaît parfois comme une ville retardée, largement hanté par des pratiques et des idées socialistes, en un seul mot une ville sous- développée, surtout lorsqu'on la compare avec les grandes capitales Européennes. Dans cette communication j'attire l'attention sur quelque exemples pour montrer les articulations de cette vision téléologique de Bucarest, et m'interroge sur les raisons de leur persistance (notamment chez des roumains expatriés, chez des universitaires, étudiants et enseignants, ou simplement des voyageurs). Aussi, je me demande jusqu'à quel point la notion de « postsocialisme » a pu contribuer à rendre opaque plutôt qu'à éclairer la dialectique entre présent et passé qui caractérise la dynamique temporelle de chaque espace-lieu social.

Bénédicte Lefebvre

Les créateurs autodidactes, opérateurs d’imaginaires de l’ombre et de la lumière.

Bassin minier du Nord - Pas de Calais

Les images qui accompagnent les projets du bassin minier riment avec nature, loisirs, culture, patrimoine… Avec ces nouveaux paradigmes, les acteurs institutionnels comptent « tourner la page » de l’épopée minière, « requalifier » le « pays noir ». Et pourtant, dans leurs jardins, sur leurs façades, dans des musées personnels ou collectifs, des habitants, parfois anciens mineurs, arborent d’autres images, sombres pour les uns, colorées pour les autres. Pour cela, ils collectent des objets, puisent dans leur mémoire, leurs imaginaires. Avec ces bribes récupérées, ces autodidactes « opèrent » minutieusement, recollant les morceaux de vies souvent mises en pièces par de grands traumatismes collectifs : guerres, catastrophes, grèves, fermeture de la mine et destruction de ses traces, ou -pour y échapper ?- inventant des paysages de rêve puisés dans la mythologie, le cinéma, l’enfance. Leurs œuvres, souvent ignorées des institutions, rarement conservées, « embellissent » leurs vies. Elles peuvent aussi être lues comme des écritures exprimant la nostalgie, les attentes et les rêves de toute une collectivité. Ou comme d’autres manières de tourner la page ?

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Sandra Trigano

Monstration, esthétisation, détournement et patrimonialisation :

quatre opérateurs de l’imaginaire mobilisés par des artistes à propos d’une ville post- industrielle (Saint-Étienne, France)

Cette communication vise à présenter quatre opérateurs d’imaginaire utilisés par des artistes et qui leur permettent d’articuler leurs imaginaires individuels aux images sociales partagées en se nourrissant d’elles et en les reformulant. Le premier opérateur est le mécanisme de monstration. En produisant des images (photographies, spectacles, vidéos, etc.), ces artistes rendent visible ce qui ne l’est pas ou plus (la réalité du travail minier ou encore l’existence, souvent oubliée, des ouvriers contemporains). Le second opérateur est l’esthétisation d’éléments industriels parfois considérés comme laids, inintéressants ou ordinaires. Le troisième est l’usage du détournement. Les artistes retournent les stigmates qui ternissent l’image de la ville en les détournant, souvent avec humour. Le quatrième est la patrimonialisation. Les artistes participent également à une modification de l’imaginaire urbain en contribuant à faire de l’expérience industrielle un patrimoine, et en opérant ainsi à une reconnaissance de celle-ci.

Jacques Roux

Les images habitantes. Retour sur la réalisation du film Habiter.

Nous appuyant sur la proposition de Cynthia Fleury (Imagination, imaginaire, imaginal, PUF, 2006), nous proposons d’approcher l’imaginaire urbain comme un espace actif d’images habitantes, qui non seulement caractérise l’habitant mais également le lieu habité, la ville, et au-delà l’activité même d’habiter. Dans ce cadre, les opérateurs de l’imaginaire urbain, ce sont ces images habitantes elles-mêmes. En revenant sur trois séquences significatives du film Habiter, nous préciserons : la place du corps comme porteur d’un en-commun de la ville (un imaginaire phénoménal) ; les enjeux de reconnaissance de la ville (une ville quelconque ou cette ville, reconnaissable si on la connaît) ; l’opérativité morale des images habitantes qui donnent à la ville sa dignité de ville, qui la rendent habitable.

Corine Védrine

Conflits entre communautés générationnelles imaginées au sein d’un ancien quartier minier : le cas du Soleil, Saint-Étienne.

À partir du cas du Soleil, nous nous intéresserons à la transmission des images associées au passé ouvrier et minier du quartier aux jeunes générations et aux nouveaux arrivants. Cette transmission, assurée par les institutions familiales, sociales (Maison de quartier, Amicale laïque) et scolaire, sera abordée comme opérateur qui produit et transforme les imaginaires sociaux et urbains.

Dans ce cadre, nous examinerons plus particulièrement la manière dont circulent les emblèmes urbains et stéréotypes sociaux entre les « anciens » habitants (acteurs de la production et de la transmission de la mémoire et de l’identité locales) et les étrangers à l’histoire industrielle de la ville. Nous verrons comment les modes de transmission et de circulation des images du quartier alimentent une incompréhension et un conflit entre ces communautés générationnelles imaginées.

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Marie Hoquet

Les opérateurs de l'imaginaire urbain à l'œuvre dans la constitution du paysage mémoriel communiste à Berlin

Dans cette communication, il sera question du Musée de la Stasi, situé dans les locaux de l’ancien siège du ministère de la Sécurité d’Etat à Berlin. Fruit d’une initiative citoyenne, ce musée est à la fois un lieu témoin d’un événement – l’occupation des locaux de la centrale du MfS par la population est-berlinoise – et un projet qui, en sa qualité de lieu porteur d’une mémoire de l’opposition et de la résistance, se situe dans la prolongation du travail des groupes d’opposants. Egalement porteur de la mémoire de la répression, ce lieu vise à rendre justice aux victimes et à marquer les bourreaux de l’opprobre. Le Musée de la Stasi véhicule de fait un imaginaire polysémique en lien avec les aspects les plus sombres, mais également les plus héroïques de l’histoire de la RDA. Toutefois, il semble que les logiques des acteurs de l’association porteuse du projet entrent en conflit avec les logiques des experts mandatés par le Bund afin d’orienter le travail sur le passé socialiste. Nous proposons ici d’analyser cet antagonisme en termes de conflit d’imaginaires révélateur de l’enjeu que constitue la patrimonialisation de la mémoire relative au contrôle social et à la répression sous le régime est-allemand.

Ivaylo Ditchev

La place du monument dans l’imaginaire urbain postcommuniste

Le monument communiste en Bulgarie sera analyse en tant que front de luttes symboliques, de réinterprétations idéologiques et d’appropriations urbaines et médiatiques. De nombreuses tentatives ont été entreprises pour l’intégrer dans l’imaginaire urbain, cependant il reste toujours un front de luttes symboliques suscitant des passions politiques, identitaires et esthétiques. Au centre de la présentation sera analysé le passage des conflits d’un espace a un autre : en commençant par les tensions institutionnels et corporatistes au temps du régime, en passant par les « guerres sémiologiques » dans l’espace de la ville lors de la transition, et finissant par la virtualisation des monuments par les nouvelles formes de communication et respectivement, la vitalisation des batailles qui s’en servent comme argument et front de démarcation. A travers les monuments je poserai la question plus générale du destin d’un héritage urbain ayant perdu son persique qu’est la sculpture monumentale communiste, ainsi que les débats pour sa revalorisation.

Goran Janev

Cementing identity - “Skopje 2014”

Over a dozen of buildings, two new bridges, over hundred new sculptures in some neo- classical style will completely alter the image the Macedonian capital, Skopje. Following the disastrous earthquake in 1963, Skopje was rebuilt as a city of solidarity, openness, modernity.

This is now discarded as socialist architecture and the introduction of the historicist style of some imagined Macedonian character is to compensate for this image of the city allegedly void of identity built by the communists.

In February 2010 the government promoted the new vision for the capital “Skopje 2014” by broadcasting a 6 min video clip. What were sporadic reactions up to that moment became much better articulated through various forms of protest and opposition. Just by glimpsing at the use of new social media for expressing alternative possibilities, in a proverbial anthropological fashion, I will present the two conflicting imaginaries of the city, from top- down and bottom-up.

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Anna Juan Cantavella

Entre l’indifférence et l’oubli : les échecs de la reconstruction de Gibellina Nuova, « la città del sogno e dell’arte »

La petite ville de Gibellina (Sicile Orientale) a été conçue comme le plus grand musée d’art contemporain à ciel ouvert de la Méditerranée. Datant des années 80, les sculptures et les installations prenant place dans ces grands espaces publics, comme les architectures imposantes réalisées, n’ont pas réussi à créer la « nouvelle identité » dont parlait le projet de reconstruction d’Utopie Concrète. Bien au contraire, les habitants de la ville, préoccupés par d’autres choses, expriment leur indifférence de plusieurs façons envers ce projet et ses monuments. En même temps, ils attendent un tourisme qui n’arrive pas.

Pascal Vallet

Peut-on approcher l’indifférence à la culture par l’enquête ?

Qu’est-ce qui distingue un individu qui fréquente les salles de théâtre, les musées, les médiathèques d’un individu qui ne les fréquente pas ? Les propriétés sociales évidemment.

Mais comment caractériser, expliquer, comprendre les formes de l’indifférence aux propositions culturelles lorsqu’elles concernent des individus dotés de propriétés identiques ? Quels seraient alors les opérateurs, de cette indifférence ? Quels sont les mots qui caractérisent cette inattention, ces évitements ou cette attention oblique ? Bref, sur quelles images ou quels types d’images de la culture ou des pratiques culturelles s’appuie cette indifférence ? La proposition esquissera une réponse à ces questions en présentant une enquête pilote portant sur ce thème et menée auprès de la population de publics de plusieurs institutions stéphanoises.

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Langues du colloque :

Français, Anglais.

Les interventions en anglais seront traduites.

Contact : Fabienne MONTERYMARD

fabienne.monterymard@univ-st-etienne.fr Tél : 04 77 42 19 82

Fax : 04 77 42 19 83

Lieu :

Université Jean Monnet – Site Carnot.

18 rue Benoît Lauras, 42000 Saint-Etienne Bâtiment Central - Salle de conférence D03

Plan d’accès :

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Bulletin d’inscription

Saint-Étienne, 3 - 4 mars 2011

Les opérateurs de l’imaginaire urbain

Julien Morel, Friche n°11, 2008.

Encre de chine, acrylique et brou de noix sur papier craft.

Nom : ...

Prénom : ...

Institution, adresse : ...

E-mail : ...

Inscription pour le 3 mars 2011 Inscription pour le 4 mars 2011 Frais d’inscription : 50 euros par jour.

Tarif étudiants (sur justificatif) : 20 euros par jour.

Les droits d’inscription comprennent les pauses cafés, les déjeuners et les actes du colloque.

Le bulletin d’inscription et le règlement (à l’ordre de l’Agent comptable de l’UJM) sont à renvoyer à :

Fabienne Monterymard Centre Max Weber / Modys 6 rue Basse-de-Rives

42023 Saint-Étienne Cedex 2.

fabienne.monterymard@univ-st-etienne.fr 04 77 42 19 82

S’inscrire impérativement avant le 25 février 2011

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