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se différencie en cela de limites administratives et de droits juridiques clairs.
Le problème ici soulevé est un peu le même qu'à Bitterfeld.
Le bassin de la Ruhr comme le bassin de Bitterfeld sont d'anciennes zones urbaines définies géographiquement respectivement par les puits et des trous à ciel ouvert. On ne connaît plus les noms de villes, mais les noms de
"Goitzsche" et de "Golpa-Nord". Mais lorsque l'activité minière disparut, l'identification du lieu devint plus floue.
Les trous à ciel ouvert et les puits qui symbolisaient la longue vie de labeur du mineur restent sans âme, aujourd'hui coupés de la réalité du passé minier. L'aménagement du territoire veut se réapproprier ces futurs lieux de mémoire.
Entre 1989 et 1999, la fondation du Bauhaus a évalué le potentiel du bassin de Bitterfeld, tout comme l'avait fait IBA Emscher Parken cette même période pour la Ruhr.
Le Bauhaus de Dessau (1925-1932), avait comme objectif de proposer des solutions innovantes concernant le design industriel et l'urbanisme. Transformé en fondation, le Bauhaus des années 1990 se donne de nouvelles priorités : devenir un lieu d'échange pour construire une nouvelle identité à sa région. La fondation du Bauhaus propose son projet de industrielles Gartenreichcomme modèle de développement de la zone Wolfen/Bitterfeld-Dessau-Wittenberg.
Si IBAsignifie "exposition internationale d'architecture et d'urbanisme", le industrielles Gartenreichest aussi un parc à visiter comme l'Emscher Park, mais ce parc prend cette fois-ci la dénomination de "jardin, domaine industriel".
Finalement, les acteurs locaux et régionaux, associés aux habitants, vont essayer de mettre en valeur les vestiges et les friches industriels de l'ensemble d'une zone. Les expériences de B. Weisshaar ainsi que son positionnement en tant que photographe de cette mine à ciel ouvert vont contribuer à mettre en œuvre ce projet.
Depuis 1990, et même quelques années auparavant, on est en plein tâtonnement concernant la réorganisation urbaine et économique des Länder d'ex-RDA. Faire appel à IBA Emscher Parkrevient à demander du secours aux experts de l'Allemagne de l'Ouest.
D'IBA Emscher Park à IBA Stadtumbau 2010 Les points forts d'une IBA
Que ce soit le industrielles Gartenreich, Expo 2000 ou IBA Stadtumbau 2010, on peut lister les points forts de la méthodologie impulsée parIBA Emscher Park:
- faire admettre ses spécificités d'une région en pleine restructuration économique
- promouvoir un modèle de développement qui prend en compte non pas les grandes villes, mais les franges, les zones péri-urbaines
- donner de la valeur à des lieux censés ne pas en avoir.
Des "marques artistiques" (land art) dans le paysage contribueront à aider le visiteur à mieux regarder ce paysage
- établir une carte de la zone mettant en valeur les futurs sites patrimoniaux (le gazomètre d'Oberhausen (Ruhr)), la future trame verte (même si les espaces sont éparpillés ou pollués), les sentiers de randonnées et les pistes cyclables à créer entre ces espaces verts - inscrire le projet sur une durée limitée, avec un souci de relais par une autre structure. IBA Emscher Park (1989-1999)
- présenter les projets à un public extérieur et lors d'une grande manifestation d'ampleur nationale et internationale
- faire des projets locaux qui s'inscrivent dans une démarche plus globale
- promouvoir la structure par des lieux d'échange, la mise en place de colloques, de conférences d'ampleur nationale et internationale.
- la notion de réseau et d'échange est la base du Projet Global
- les projets innovants sont mis en avant.
- la défense des intérêts locaux à défaut de ceux de l'administration du Land : refus du système pyramidal.
Les projets sont pensés de manière "horizontale", dans un souci de participation des citoyens
- l e s p r oj e t s r e l è v e n t l e s d é f i s d ' u r b a n i s m e e t d'architecture de l'époque: la reconstruction du paysage, les villes industrielles en mutation, la protection de l'environnement, la reconnaissance des sites industriels en tant que sites patrimoniaux (nécessité de dépollution et de décontamination des sites)
- la prise de conscience des entreprises du devenir de leur site industriel
- le respect d'une charte architecturale et écologique des futurs investisseurs (utilisation de l'énergie solaire par certains composants etc.).
Les applications
Le parc paysager de land art de la Goiztsche
Dans le projet de la Goitzsche, on a cherché des idées nouvelles en lançant un concours international de projets.
Entre autres, des artistes français ont été lauréats. Mais il y a eu aussi un travail important effectué avec les habitants. Le parc paysager a été pensé comme un parc de détente, au même titre que le parc paysager de l'Emscher, dans la Ruhr. L'art dans le paysage donne des repères au randonneur.
Il faut insister sur une notion qui parfois prête à confusion sur l'Emscher Park: IBA Emscher Park a d'abord construit un parc paysager autour du fleuve puis a pensé un parc au sens plus large: un parc où l'on vit, où l'on travaille, et par conséquent la zone d'intervention est beaucoup plus grande. C'est donc toute la Ruhr qui est concernée par le projet, tout comme l'est la Saxe-Anhalt dans le projet
"Saxe-Anhalt, région de correspondance d'Expo 2000".
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Sur Sur le sentiment le sentiment “hortésien” “hortésien”
C'est donc en deux p h a s e s q u ' i l fa u t c o m p r e n d r e l a notion de "parc" : o n é v o l u e d e l a n o t i o n d e p a r c paysager vers un parc à échelle d'un territoire.
I BA S ta d t u m b a u 2010 : un parc géant?
Après ces phases d e t r a n s i t i o n , différents projets ont pris forme dans la région. Sans les nommer un par un, on peut dire que si le industrielles Gartenreich proposait 16 projets à "visiter", Expo 2000 en avait 35 et maintenant IBA Stadtumbau 2010 proposera de véritables modèles des villes de demain. Depuis mars 2004, 11 villes travaillent sur ces projets. IBA Emscher Park avait aussi indiqué que la concurrence entre les villes était un bon moyen de les motiver entre elles. Par
exemple, Bitterfeld essayera de construire un nouveau centre ville en partenariat avec la ville voisine Wolfen. Une fois de plus, il faut noter que c'est la fondation du Bauhaus qui impulse ce projet : réunions et colloques en ses locaux de Dessau. Mais parallèlement, d'autres partenariats sont mis en place.
VERS UNE MÉTHODOLOGIE DU PAYSAGE
Au terme de ma réflexion, je voudrais faire part de quelques critères méthodologiques d'intervention sur le paysage, relevés de manière empirique :
- le contexte du lieu et son potentiel.
- le changement des perceptions dans le temps : parfois des projets innovants existent, mais les habitants ou les acteurs locaux sont réticents à des projets paysagers non immédiatement rentables.
- les lois : favorables ou défavorables envers le site.
(Ex: la Convention Européenne du Paysage, les lois de
dépollution des sites, l'obligation des entreprises à démonter leurs installations ou à s'engager pour une politique en faveur de l'environnement après la fermeture de leur entreprise).
- le budget : les aides européennes (U.E, C.E et autres) sont déterminantes pour la réalisation de tels projets dans les régions.
- la politique de la ville et le régime politique : la prise en compte de l'environnement était inexistante en RDA.
- la topographie du site et l'évolution des techniques : si certaines interventions techniques sur le paysage ont pris un siècle pour modifier celui-ci, l'utilisation des e x c a v a te u r s p e r m e t a u j o u r d ' h u i d e r e m o d e l e r rapidement le paysage de manière positive.
- le rôle des écoles, universités et autres lieux de diffusion du savoir : à titre d'exemple, le partenariat école / collectivités territoriales, mais aussi les partis pris et les dispositions favorables ou défavorables envers le paysage des enseignants.
- l ' i n te r d i s c i p l i n a r i té , l a n o t i o n d e r é s e a u x , d e partenariats tous azimuts.
SABINEDEGORRE, doctorante à l'institut français d'urbanisme, Paris VIII degorresabine@yahoo.fr
1. Artistes-paysagistes. Cf site internet : http://perso.wanadoo.fr/bruni.babarit/
2. J. LEENHARDT, directeur de recherche EHESS, Paris. Cf sur la Goitzsche : " Le Carré Vert ", les annales de la recherche urbaine, n° 85 (" paysages en villes "), MELT, déc. 1999.
3. Pour connaître les travaux de B. Weisshaar : http://www.atelier- latent.de
4. GARRAUD, C., L'idée de nature dans l'art contemporain, Flammarion, Paris, 2001 (réédition)
5. R.Smithson (1938-1973), landartiste, Spiral Jetty, 1970, USA 6. M. Heizer, landartiste, Double Negativ, 1969-70, Mormom Mesa, désert du Nevada, USA
7. DGUHC , L'IBA Emscher Park, un anti modèle, n°21, sept 2000, Paris
SITES ALLEMANDS À VOIR:
• Pour les projets de B. Weisshaar : www.atelier-latent.de
• Pour la poursuite des projets d'IBA Emscher Park : www.ruhrgebiettouristik.de
• Pour le industrielles Gartenreichet le projet IBA Stadtumbau 2010: www.bauhaus-dessau.de
• Projets du parc de la Goitzsche www.agora-goitzsche.de
• Parc de Duisburg
www.landschaftspark.de/
www.landschaftspark.de www.landschaftspark.de
www.landschaftspark.de
