A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
S PYROS N. P NEVMATIKOS
Singularités génériques en géométrie de contact
Annales de l’I. H. P., section A, tome 41, n
o3 (1984), p. 237-253
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1984__41_3_237_0>
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237
Singularités génériques
engéométrie de contact
Spyros N. PNEVMATIKOS
Université de Dijon, Département de Mathématiques,
21100 Dijon, France
Vol. 41, n° 3, 1984, Physique théorique
RÉSUMÉ. - Soit oc une forme de Pfaff
générique
sur une variété diffé- rentiable M de dimensionimpaire.
Nous étudions lespropriétés géomé- triques
du lieu dedégénérescence
de la classe de oc et nous déterminonsl’algèbre
des hamiltoniennes de contact admissibles pour oc, i. e. les fonc- tions différentiablesf qui possèdent
unchamp
de contactX f
solutiondifférentiable sur M du
système d’équations : = f et LXf03B1
A oc = 0.ABSTRACT. - Let oc be a
generic pfaffian
form on an odd dimensional differentiable manifold M. Westudy
thegeometrical properties
of thesingular
locus of the structure(M, oc)
and we characterize thealgebra
of the admissible contact hamiltonians for
(M, oc),
i. e. differentiable func-tions/with
contact vector fieldX f
onM,
s. t.oc(X.)=/
andLXf03B1
A oc==0.INTRODUCTION
En Géométrie de
Contact,
la donnée d’une forme de Pfaff oc de classe maximale sur une variété différentiable M de dimensionimpaire
donnenaissance à une dualité
classique
entre les fonctions différentiables et leschamps
de contact sur M définie parSi oc est une forme de Pfaff
quelconque
surM, l’apparition
éventuelle d’un lieu dedégénérescence
de saclasse, s’oppose
à la réalisation de cette dualité.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique - Vol. 41, 0246-0211 84/03/237/17/$ 3,70 (0 Gauthier-Villars
L’objet
de l’article est l’étude de cette dualité dans un contextegénérique
et l’extension des
propriétés
des structuressymplectiques génériques,
cf.
[9 ],
dans le cadre de la Géométrie de Contact.Dans cet
article,
nous étudions tout d’abord lespropriétés
des lieuxde
dégénérescence
de la classe des formes de Pfaffgénériques
encomplétant
l’étude
correspondante
de J.Martinet,
cf.[4 ].
Plusprécisément,
nousdéterminons les modèles locaux
algébriques
de ces lieuxsinguliers
et ceciaprès
avoir effectué l’étudeanalogue
pour les lieux dedégénérescence
durang des
couples
de( 1, 2)-formes
différentielles. La connaissance de cespropriétés
permet d’aborder leproblème
de la détermination des fonc- tionsdifférentiables,
dites hamiltoniennes de contactadmissibles, qui
réa-lisent la dualité
précitée
sur une variété M de dimensionimpaire
munied’une forme de Pfaff a
générique.
Par unprocédé
desymplectisation géné- rique,
on ramène leproblème
dans le cadre des structuressymplectiques génériques
et on obtient la caractérisation de ces fonctions par des condi- tionsponctuelles
portantuniquement
sur lapartie
lisse du lieusingulier
de
(M, x).
L’ensemble des hamiltoniennes de contact admissiblesreçoit
une structure très naturelle
d’algèbre
deLie,
structure définie par le cro-chet
de Lagrange générique qui
est identifié au crochet deLagrange
clas-sique
sur le lieurégulier
et leprolonge
sur le lieusingulier
de(M, (x).
L’article s’achève par la
description
du comportement deschamps
decontact associés à ces fonctions au
voisinage
dessingularités
de(M, x).
Notons que ces
singularités apparaissent
aussi dans lesproblèmes qui
concernent les structures induites sur les variétés d’états
permis génériques
dans un espace de
phases
muni d’une structure de contact, cf.[7] ] [8 ].
1 POINTS SINGULIERS
DES FORMES DE PFAFF
GÉNÉRIQUES
1. Préliminaires sur les formes
génériques.
Soit M une variété différentiable à base dénombrable de
voisinages
de dimension finie n. On
désigne
parAp(M) l’espace
desp-formes
diffé-rentielles à coefficients C~-différentiables sur M muni de la
C~-topologie
de
Whitney ;
cettetopologie
fait deAp(M)
un espace vectorieltopologique
localement convexe et de
plus
un espace de Baire.La théorie
classique
de transversalité affirme que lesp-formes
diffé-rentielles dont les
k-jets
sont transverses à une stratification dénombrable dufibré pT*kM
desk-jets
de sectionsde pT*M
constituent un ensemble partout dense dans et deplus
un ouvert dès que cette stratification est localementtriviale,
cf.[4 ].
Dans ce
qui suit,
on s’en servira essentiellement de lastratification
par la classe du fibré des1-jets
de sections de T*Mqui provient
par relèvement de lastratification par le
rang du fibré T*M2T*M.
La construction et lespropriétés
de ces stratifications sont données par J. Martinet dans[4 ].
Nous donnerons ici les
conséquences qui
interviendront dans notre étude.Tout
d’abord,
si(a, ~3)
E xA2(M)
alors son espace associé~3)
est défini comme l’intersection des espaces associés de a et
A (~8)
de
~3
aupoint ~,
autrement dit l’intersection des noyaux desapplications
linéaires
L’ensemble des
points ~
de M surlesquels l’espace
associéOx(a, ~3)
n’estpas réduit à l’élément nul constitue le lieu de
dégénérescence
du rang de(oc, ~3) :
le rangx
(oc, /~)
étantprécisément
défini comme la codimension del’espace
~3)
dansT x M. Lorsque
lecouple (a, /3)
est transverse à la stratification par le rang du fibré T*M2T*M,
alors la variété Mreçoit
une stra-tification finie et localement triviale en des sous-variétés :
et
Précisons que, si
v( v
+1)/2
> n alors~y(a, /3)
est vide et si~+1)/2 ~ ~
alors est, si non
vide,
une sous-variété de codimensionv(v + 1 )/2
dans
M ; aussi,
les~,~,(a, /3)
sont vides sauf le~i)
en dimensionpaire
et le
/3)
en dimensionimpaire qui apparaissent
éventuellement commepoints
isolés surlesquels ~3
est de rang maximal. L’adhérence dechaque
strate est localement
difféomorphe
à une sous-variétéalgébrique
de !Rnet vérifie :
sauf pour les strates, en dimension
paire ~3)
dont l’adhérence contient éventuellement lespoints
de~~(a, ~3),
et en dimensionimpaire
dont les adhérences peuvent contenir les
points
Nous dirons
qu’un couple (oc, ~3)
de(1,2)-formes
différentielles sur M estgénérique
si il est transverse à la stratification par le rang du fibre T*Mx ~ T*M.
Demême,
nous dironsqu’une
2-forme différentielle(3
.sur M est
générique
si elle est transverse à la stratification par le rang du L’ensemble descouples
de(1, 2)-formes différentielles,
resp. des 2-formes
différentielles, génériques
est ouvert dense dansl’espace
x
A2(M),
resp. dansl’espace A2(M).
Vol.
Rappelons
que, sij8
est une 2-formegénérique
sur M alors lesdéfinissent une stratification finie et localement triviale sur
M ; plus pré- cisément,
sic(c - 1)/2
> n alors est vide et sic(c - 1)/2 n
alorsest, si non
vide,
une sous-variété de codimensionc(c - 1)/2
dans M.Signalons
que, étant donné uncouple (a, ~3)
de(1, 2)-formes générique
surM,
alors pourchaque
valeur du corang c on a :sauf pour les
strates 03A30(03B2)
et03A31(03B2) auxquelles
il fautrajouter respecti-
vement les
points
isolés de~,~(a, /~) /~).
On voit facilement que/3)
est ouvert dans la strate et queE,((x, ~i)
est de codimension c dans la strate Ce raffinement de la stratification induite sur M par la 2-formegénérique ~3
en cellequi
est induite par lecouple générique (a, ~3)
nous sera bien utile par la suite.
2. Les
équations algébriques
du lieu dedégénérescence
du rang d’un
couple générique.
A
chaque couple
de(1, 2)-formes
différentielles surM,
nous asso- cions l’idéalJ(03B1, 03B2) qui s’engendre
dans l’anneau des fonctions diffé- rentiables sur M par :où les
Xi
décrivent le module deschamps
de vecteurs différentiablessur M.
LEMME 1. - Soient
(a, 03B2)
et(03B1’, 03B2’)
deuxcouples génériques
de(1, 2)- formes différentielles définis respectivement
sur les variétés M et M’ de dimension n. Fixons deuxpoints
.~z EMet .~’ E 1V~’. Sialors il existe un
difféomorphisme
~p d’unvoisinage
de .~ sur unvoisinage
de .~’qui conjugue
les germes d’idéauxDémonstration. 2014 On
interprète,
à l’aide d’unsystème
de nchamps
devecteurs linéairement
indépendants
enchaque point x
d’un ouvert U deM,
les formes extérieures et
~(~)
comme les matrices àparamètre :
GÉNÉRIQUES
Puis,
on associe aucouple (a, /3)
lechamp
de matrices défini sur U paret on fait
agir
surl’espace
de ces matrices le groupe linéaire àparamètre Glx(n) par
La stratification par le rang de
l’espace
de ces matrices est visiblement donnée par l’actionprécitée
du groupeGl(n).
Enappliquant
le lemmede germes reliés
qui
est démontré dans[9] ]
etqui généralise
un lemmeclassique
de J. Mather donné dans[5 ],
on en déduit que la transversalité deschamps
de matrices associés à(a, /3)
et(oc’, ~3’)
aux orbites du groupeGl(n),
assure l’existence d’unchangement
de variable ~’ -~p(~)
et d’unchangement
de base simultané tels queIl en résulte alors facilement que pour tous
champs
de vecteursX1,~,... ,X~
on a :
en dimension
impaire n
= 2m + 1en dimension
paire n
= 2md’où la conclusion.
Le lieu de
dégénérescence
du rang d’uncouple (a, /3)
de( 1, 2)-formes
différentielles est identifié à l’ensemble des zéros de l’idéal
3(x, ~3) :
Afin de déterminer la liste des
équations canoniques qui
définissent loca- lement le lieu/3)
dans le casgénérique,
nous allons classifier les germes decouples génériques
à l’aide de la relationd’équivalence
« germes reliés » introduite dans[9] et puis
nous en tirerons la liste des modèles locaux desgénérateurs
de3((x, ~).
Nous dirons par la suite que les germes de(a, ~3)
en a et de
(oc’, ~3’)
en .~’ sont reliéslorsque
leurschamps
de matrices associéssont reliés au sens de la relation
(D).
Enappliquant
le lemme de germes reliés de[9] dans
ce contexte on a :LEMME 2. - Soit
(oc, /3)
uncouple générique de (1, 2) formes différentielles
sur une variété M de dimension n. Si en un
point a de
M lerang de (oc, 03B2)
est
2~,
resp. 2(} +1,
et laforme
a ne s’annule pas en cepoint,
alors le germede
(a, /3)
en a est relié au modèledéfini
sur une carte centrée en cepoint
par:resp.
où et
sont des
applications injectives fixées
aveci’(~) ~ i(.i , j).
Si la
forme
a s’annule aupoint
considéré .~ alors le germe ducouple (a, ~i)
est relié au modèle:
oû n’
désigne
leplus grand
entierpair inférieur
ouégal
à n.Remarque.
- On choisit i et i’injectives
pourvu quec(c - 1)/2 _-
rioù c = n -
2(},
et ce choix assure lagénéricité
des modèles.A
partir
des modèlesprécités
et par unsimple
calcul on détermine lesgénérateurs
des leurs idéaux associés et parconséquent
onobtient,
à undifféomorphisme près, l’expression
locale desgénérateurs
de l’idéal associé à toutcouple générique,
d’où le :THÉORÈME 3. - Soit
(a, 03B2)
uncouple générique
de(1,2)-formes diffé-
rentielles sur une variété M de dimension n. Le lieu est
défini
loca-lement en un
point
.~ de M par:a)
En dimensionpaire
n - 2m etlorsque
ou
où P décrit l’ensemble des
partitions
enparties
de deux éléments desuivant
que i j ou j
i.b)
En dimensionimpaire
n = 2m -f- 1 etlorsque /3)=2{},
resp.ranga
(a, /3)
= 2(} +1,
resp.
où décrit l’ensemble des
partitions
enparties
de deux éléments deLe lieu
E(x, /3)
est donc définilocalement,
dans le casgénérique,
par les zéros d’unpolynôme homogène
affin par rapport enchaque variable ;
en
particulier,
auvoisinage
dechaque point
de lapremière
strate dedégé-
nérescence
~1(a, /3),
il est défini parl’équation
d’une seule coordonnée~ 1 == 0. Vu que les
polynômes qui
sont affins enchaque
variablepossèdent
la «
propriété
des zéros », cf.[9 ],
à l’aide d’unepartition
de l’unité on obtient : COROLLAIRE 4. - Si(a, /3)
est uncouple générique de (1, 2)-formes diffé-
rentielles et
f
unefonction différentiable
sur une variétéM,
alors :Remarque.
Leprocédé
de ceparagraphe
permet aussi l’obtention de la liste des modèlesd’équations algébriques qui
définissent localementchaque
strate~3)
du lieuj8).
3.
Propriétés
du lieu dedégénérescence
de la classe d’une forme de Pfaff
générique.
Si oc est une forme de Pfaff sur une variété M de
dimension n,
sa classeen un
point x
de M est définie comme la codimension dansTxM
de sonespace
caractéristique :
.’Nous
appelons
lieusingulier
de a l’ensemble despoints ~
de M surlesquels l’espace caractéristique Kx( a)
n’est pas réduit à l’élément nul :Le lieu
singulier
est identifié à l’ensemble des zéros de l’idéal3((x)
=3(x, da), appelé
idéal associé à (X :Nous dirons
qu’une
forme de Pfaff a estgénérique lorsque
son1-jet
esttransverse à la stratification du fibre des
1-jets
de sections de T*Mqui provient
par relèvement de la stratification par le rang du fibrécf.
[4 ].
Les formes de Pfaffgénériques
constituent donc un ouvert dense dansVisiblement,
lagénéricité
de aéquivaut
à lagénéricité
ducouple (a, da) ; mais,
engénéral,
lagénéricité
d’uncouple (a, /3) implique
la
généricité
simultanée de a et~3
sans que laréciproque
soit vraie. Lespropriétés précédentes
descouples génériques
permettent de déduire que si a estgénérique
alorsest, si non
vide,
une sous-variété de codimensionv(v + 1 )/2
dans M etles zéros de a
apparaissent
éventuellement commepoints
isolés surlesquels
la différentielle de oc est de rang maximal. L’adhérence de
chaque
est localement
difféomorphe
à une sous-variétéalgébrique
de [R" etsauf pour les strates, en dimension
paire
et en dimensionimpaire
et
~,1(a),
dont les adhérences peuvent contenir les zéros de (X. La variété Mreçoit
ainsi une stratification finie et localement triviale dont le type différentiable local nedépend
que de la valeur de la classe de oc aupoint considéré ; plus précisément,
par suite du lemme1,
si a et oc’ sont deux formes de Pfaffgénériques
définiesrespectivement
sur les variétés M et M’ de même dimension et a EM, ~
E M’ deuxpoints
fixés tels queclasse
a =classe~ oc’,
alors il existe undifféomorphisme
d’unvoisinage
Ude a sur un
voisinage
U’ de .~’qui
transforme la stratification du lieu sin-gulier
de(X/U
en la stratification du lieusingulier
defx’/U’.
Par suite du théorème
3,
le lieusingulier
d’une forme de Pfaffgéné- rique
a sur M est défini localement en unpoint .~
de M :a)
En dimensionpaire n
= 2m etlorsque classe
x = 2~ ouclasse
a = 2~ + 1par
l’équation (I) ;
b) En
dimensionimpaire
~==2~+1 etlorsque
resp.classer
=2~+7 parl’équation (II),
resp.l’équation (III) ;
(cf.
notations du théorème3).
Vul’expression
de ceséquations,
on endéduit la «
propriété
des zéros » du lieusingulier
des formes de Pfaffgéné- riques :
PROPOSITION 5. - Si a est
une forme de Pfaff générique et f une fonction
différentiable
sur une variétéM,
alors :Nous démontrerons aussi dans ce cadre une autre«
propriété
de division»sur le lieu
singulier
des formes de Pfaffgénériques qui
nous sera utile par la suite:PROPOSITION 6. - Si a est une
forme
dePfaff générique
et ri uneforme
de
Pfaff quelconque
sur une variété M telles quealors il existe
une.fonction différentiable
03BBunique
sur Mvérifiant
Démonstration. - Cette
propriété
étanttoujours
satisfaite sur le lieurégulier
il nous reste à prouver que le coefficient deproportionalité ~,
se
prolonge
différentiablement sur le lieusingulier
Dans ce cas, pour des raisons decontinuité,
il seraunique.
Il suffit donc de seplacer,
dans uncontexte
local,
auvoisinage
d’unpoint
du lieusingulier.
Par unsimple raisonnement,
le lecteur pourra prouver que cettepropriété
est conservéepar la
conjugaison
faible des germes de formes de Pfaff reliés i. e. les germes decouples
reliés de la forme(a, Ainsi,
on se ramène àvérifier,
toutsimplement,
que les modèles des germes decouples génériques
du lemme 2possèdent
lapropriété
de division et cette vérification achèvera la démons- tration.II.
DUALITÉ
DE CONTACTGÉNÉRIQUE
1. Hamiltoniennes de contact d’une forme de Pfaff
générique.
Si a est une forme de contact sur une variété différentiable M de dimen- sion
impaire,
alors cette forme met en dualité les fonctions différentiableset les
champs
de contact sur M : .Le terme
champ
de contact ouchamp
de Lie sur(M, a) signifie : champ
devecteurs différentiable X sur M satisfaisant la condition de Lie
_ ~
__ _ _
Si a est une forme de Pfaff
quelconque
sur M alors cette dualité n’estréalisée que sur le lieu
régulier
de oc où sa classe est maximalemais,
leschamps
de Liecorrespondants
ne seprolongent
pastoujours
sur le lieusingulier
de a.Nous dirons
qu’une
fonctiondifférentiable f sur
M est une hamiltonienne de contact admissible pour (X, sil’équation
admet une solution différentiable
unique X f
satisfaisant la condition de Liesur M.
Nous étudierons le
problème
de la « dualité de contact» dans le contextedes formes de Pfaff
génériques.
THÉORÈME 7. - Soit a une
forme
dePfaff générique
sur une variété Mde dimension 2m + 1. Une
fonction différentiable f
sur M est une hamilto-nienne de contact admissible pour a, si et seulement si, en
chaque point
d’unepartie
dense de la strate ~1 (a)
les conditions suivantes sontsatisfaites:
En
fait,
nous obtiendrons ce théorème comme ~conséquence
d’un théorèmeplus général
concernant lescouples génériques :
THÉORÈME 8. - Soit un
couple générique de (1,2)-formes diffé-
rentielles sur une variété M de dimension 2m + 1. Le
système d’équations
où
f
est unefonction différentiable
et ri uneforme
dePfaff
surM,
admet une solution(unique) (X, ’P)
E xC(M),
si et seulement si, enchaque point
d’unepartie
dense de la strate~,1(a, /3)
les conditions suivantes sontsatisfaites:
Démonstration. 2014 On considère sur la variété M la forme
dont la
généricité
est assurée par celle ducouple (a, /3),
cf. lemme 10. On vérifie que la résolution dusystème (* *) équivaut
à la résolution del’équation
En
effet,
le second membre de cetteéquation
nedépend
pas de t et donc~ si
X(x, t)
+03A8(x, t)
2014
est unesolution,
il en sera demême,
pourtout t0
fixé
pour lecham p X ( , x
+~(x, 2014
dont les coefficie n ts nedépendent
GÉNÉRIQUES
pas
de t.
L’ensemble despoints (x, t )
de M x tR surlesquels
le rang de 0153est maximal étant dense dans M
(cf. § 1.1),
la solution del’équation (s), lorsqu’elle existe,
elle estunique
et parconséquent indépendante
de t.Le
problème
est ainsi ramené à l’étude d’uneéquation générale
associéeà une 2-forme
générique
sur une variété de dimensionpaire
et laréponse
est fournie par le
THÉORÈME 9
[9].
- Soit 0153 une2 forme générique
sur une variété Wde dimension
paire. L’équation
oû 8 est une
forme
dePfaff
sur W, admet une solutiondifférentiable
Xunique
sur
W,
si et seulement si, enchaque point
d’unepartie
dense de la strateest
satisfaite
la condition des noyaux :l’espace
associé de 03C9 est inclu dansl’espace
associé de 9.Notons que sur les
points
de la strate etlorsque
la dimension de la variété West 2m +2,
la condition des noyauxprécitée s’exprime
par la relationDans le contexte de notre
problème,
comme nous le prouverons dans le lemme10,
on a ladécomposition
Vu que la strate
/3)
est contenue dans l’adhérence de la strate~1(a, ~),
on en déduit que la résolution de
l’équation (**) équivaut
à la satisfactionen
chaque point
d’unepartie
dense de/3)
de la conditionUn
simple développement
de cette ~ condition achèvera é la démonstration du théorème.LEMME 10. - Soit un
couple générique de (1,2)-formes différen-
tielles sur une variété M de dimension
impaire.
’ Alorsla forme
’sur M x est
générique
et on a : a) la décomposition du lieusingulier
’
décomposition de chaque
’ stratec)
la relation entre espaces associésDémonstration. Considérons le
morphisme
de fibresdéfini sur
chaque
fibre parlequel
définitvisiblement,
enchaque point (x, t )
de Mx !R,
un isomor-phisme
entre les xIR)
etT*xM x T* xM.
Munissonsces fibres de leurs stratifications naturelles par le rang, cf.
[4 ],
et vérifionsque leurs strates sont liées par la relation
En
effet,
la strate x[R)
est définie par lesystème d’équations
où 2s = 2m + 2 - c et par
conséquent
on a :systèmes qui
visiblement définissentrespectivement
les stratesSc - 1 (M)
et
Après
cettedécomposition,
remarquons que la donnée d’une formedont les coefficients ne
dépendent
que de lavariable x,
définit la section(a, /3)
de la
projection
7c"qui
fait commuter lediagramme
et que
réciproquement,
toute section de 7~’ définit sansambiguïté
uneforme OJ =
cF*((x, 03B2)
nedépendant
pas de t. Il estclair,
6 étant unesubmersion,
que la transversalité de
(a, /?)
àSc - 1 (M) implique
la transversalité de OJ à x[R)
etréciproquement.
Unsimple
raisonnement main- tenant suffit pour déduire les autres assertions du lemme.Remarque.
Le théorème 7 résulte immédiatement du théorème quenous venons de
démontrer,
en notant que lagénéricité
d’une forme dePfaff a
équivaut
à lagénéricité
ducouple (a,
et enposant :
etLes hamiltoniennes de contact admissibles pour une forme de Pfaff
générique
a sur une variété M de dimensionimpaire
forment unealgèbre
de Lie très naturelle définie par le crochet de
Lagrange générique :
où
[, ] désigne
le crochet de Liequi
d’ailleurs attribue à l’ensemble deschamps
de contact associés aux hamiltoniennes de a une structured’algèbre
de Lie. Le crochet de
Lagrange générique
est identifié au crochet deLagrange classique
sur le lieurégulier
et leprolonge
sur le lieusingulier E(x).
On peut conclure :
COROLLAIRE 11. -
Soit 03B1 une forme de Pfaff générique sur une variété M
de dimension
impaire. Alors, la
dualité entre hamiltoniennes de contact admis- sibles pour a etchamps de
contact sur Mdéfinit
unisomorphisme d’algèbres
de Lie.
2. Sur la
symplectisation générique.
Étant
donnée une forme dePfaff générique
oc sur une variété M de dimen- sionimpaire,
nousappellerons
structuresymplectisée
de(M, a)
la structure(M
x où !R + =]0, + oo [, qui
visiblement est une structuresymplectique générique
i. e. une variété de dimensionpaire
munie d’une 2-forme ferméegénérique,
au sens de[9].
On sait que si
(W,
est une structuresymplectique générique,
parexemple
la structuresymplectisée
de(M, x),
alors les fonctions différen- tiables h sur Wqui
satisfont la condition des noyauxconstituent
l’algèbre
des hamiltoniennes admissibles pour cette structure i. e.à
chaque h
est associé unchamp
hamiltonienXh
solutionunique
del’équa-
tion de Hamilton-Jacobi :
PROPOSITION 12. - Soit a une
forme
dePfaffgénérique
sur une variété Mde dimension
impaire
etf
unefonction différentiable
sur M.Alors, f
est unehamiltonienne de contact admissible pour
(M, a),
si et seulement si, lafonc-
tion h =
t_f’
est une hamiltonienne admissible pour la structuresymplectisée (M
x f~+, d(ta)).
Dans ce cas, lechamp
hamiltonienX h
de h et lechamp
de contact
X f de f ’ vérifient :
3-1984.
où À est le ’
coefficient de proportionnalité défini
sur M parDémonstration. -
Supposons
que la fonction h =tf
est une hamilto-nienne admissible pour la structure
symplectisée
de(M, a)
et écrivons sonchamp
hamiltonienXh
sous la formeoù X’ est un
champ
de vecteurs sans composante en3/~.
On obtientet en posant
/)/(~ t )
= 2014~(jc, t ),
pourchaque to fixé,
on en déduit queLe
champ
de vecteursX’(~ to)
est doncl’unique champ
de Liequi
esten dualité avec la
fonctionf dans
le cadre de la structure(M, x).
Lechamp
X’ne
dépend
pas donc de t et la fonction ~, n’endépend
pas nonplus,
d’où ladécomposition
Réciproquement,
sif
est une hamiltonienne de contact admissible pour la structure(M, oc)
etX f
sonchamp
de contact surM,
alors par unsimple
calcul on en déduit que le
champ
de vecteurs est le seulqui
est en dualité avec la fonction h
= ~ dans
le cadre de la structure sym-plectisée
de(M, x),
d’où la preuve de laproposition.
Remarque.
L’existence et l’unicité du coefficient deproportionnalité ~,
sont assurées par la
proposition
6 de lapremière partie
de l’article.Nous sommes maintenant en mesure de décrire le comportement des
champs
de contact auvoisinage
dessingularités
de la structure(M, a) :
COROLLAIRE 13. -
Soit 03B1 une forme de Pfaff générique sur une variété M
de dimension
impaire.
une hamiltonienne de contactadmissible pour
aalors
le flot de
sonchamp de
contactX f
laisse invariantes les strates ,Démonstration. 2014 Soit
(W, a~)
la structuresymplectisée
de(M, a)
etXh
le
champ
hamiltonien de la fonction h =t f
sur Wqui
existed’après
laproposition
12. On sait que le flot de toutchamp
hamiltonien d’une struc- turesymplectique générique
laisse invariantes les strates de la stratifi- cationqui
lui estassociée,
cf.[ 9],
et parconséquent
le flot duchamp Xh
laisse invariantes les strates de la stratification de W
qui
est induitepar 0153.
Mais,
à l’aide du lemme10,
on en déduit ladécomposition
et donc le flot ~pt du
champ X
conserve lescouples
de stratesAussi,
commeX f
satisfait la condition de Lie et vu lapropriété
de divisionde la
proposition 6,
pourchaque t
fixé on aUn calcul simple prouve alors l’équivalence entre
et permet de déduire que le flot ~pt respecte aussi la
parité
de la classe de xd’où la conclusion.
3. Sur les conditions d’admissibilité d’une hamiltonienne de contact.
Soit a une forme de Pfaff
générique
sur une variété M de dimension 2m + 1.Si/est
une fonction différentiable surM,
on saitqu’elle
est admis-sible comme hamiltonienne de contact pour oc, si et seulement
si,
ellevérifie les conditions A et B du théorème 7 et aussi la satisfaction de ces
conditions est suffisante sur les
points
d’unepartie
dense de la stratedu lieu
singulier E(x).
Si on
impose
une condition de transversalitésupplémentaire :
le2-jet
de a d’être transverse à la stratification par la classe du fibre des
2-jets
desections de
T*M,
cf.[4 ],
alors l’ensembleest un ouvert dense de la strate
~1(a),
cf.[4 ].
J. Martinet aprouvé
que dans ce cas la forme a peuts’exprimer
dans une carteappropriée
centréeen un
point
de cet ouvert commeOn peut prouver facilement à l’aide de ce modèle que sous cette
hypothèse
de transversalité
supplémentaire
on a :Condition A ~ Condition B .
Aussi, quitte
à faire deux remarques, la condition A peuts’exprimer plus simplement.
Si x’ est la restriction de aà ~ 1 o(a),
alors :La forme da’ est
symplectique
etlorsqu’on
se donne unefonction
différentiable f sur M,
sarestriction/’
à039610(03B1) possède
unchamp
hamiltonien
X f,
défini parLa forme
(da’)m
est de volume sur et elle définit une dualité entre leschamps
et les(2m-1)-formes
On se donne la forme (X’ A et ondésigne par ç
sonchamp
dual défini parNous
donnerons,
enadoptant
cesnotations,
deux autresexpressions équivalentes
de la condition A.PROPOSITION 14. - Soit a une
forme
dePfaff générique
sur une variété Mde dimension 2m + 1 et supposons que
l’ensemble 039610(03B1)
est un ouvert dela strate
Alors,
sursespoints,
les conditions suivantes sontéquivalentes:
Démonstration. La condition A s’écrit sur les
points
deou encore
et vu la nullité du
premier
terme onobtient
d’où
l’équivalence
des conditions et(A3). Quant
à l’autreéquivalence,
remarquons que
La condition s’écrit sur les
points
deou encore
et vu la nullité du
premier
terme on obtientd’où
l’équivalence
des conditions et(A2).
Le lecteur
pourrait
dans ce contexte, en se servant du modèle de J. Mar- tinet et enexplicitant
les conditionsprécitées d’admissibilité,
déterminerles modèles locaux des hamiltoniennes de contact admissibles et d’en déduire les
expressions correspondantes
deschamps
de contact auvoisinage
despoints singuliers
de[1] V. I. ARNOLD, Méthodes Mathématiques de la Mécanique Classique. Éditions Mir, Moscou, 1976.
[2] E. CARTAN, Les systèmes différentiels extérieurs et leurs applications en Géométrie.
Hermann, Paris, 1945.
[3] A. LICHNEROWICZ, Variétés Symplectiques, Variétés canoniques et Systèmes Dyna- miques. Topics in Differential Geometry, Academic Press, New York, 1976.
[4] J. MARTINET, Sur les singularités des formes différentielles. Annales Institut Fourier,
t. 20, n° 1, 1970, p. 95-178.
[5] J. N. MATHER, Solution of generic linear equations. Dynamical Systems, Academic Press, New York, 1973.
[6] F. PELLETIER, Singularités d’ordre supérieur de formes différentielles. Thèse, Dijon,
1980.
[7] S. N. PNEVMATIKOS, Étude géométrique des contraintes génériques dans les espaces
de phases. Thèse, Amsterdam, 1981.
[8] S. N. PNEVMATIKOS, Sur les formes de Pfaff et les structures de contact singulières génériques. C. R. Acad. Sciences Paris, t. 295 A, 1982, p. 695-698.
[9] S. N. PNEVMATIKOS, Structures symplectiques singulières génériques. Annales Institut Fourier, t. 34, n° 3, 1984, p. 11-28.
[10] J. C. TOUGERON, Idéaux de fonctions différentiables. Springer Verlag, Berlin, 1972.
(Manuscrit reçu le 26 Septembre 1983) ( Version révisée reçue , le 18 Avril 1984)
Vol. 41, n° 3-1984.