A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
H ERVÉ R EINHARD B ERNARD R OYNETTE
Retournement des processus de Markov à un temps fixe. Remarque sur l’hypothèse de dualité
Annales de l’I. H. P., section B, tome 6, n
o1 (1970), p. 41-60
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Retournement des processus de Markov à
untemps fixe.
Remarque
surl’hypothèse de dualité
Hervé REINHARD
Bernard ROYNETTE
(Équipe
de Recherche n" 1 « Proéessus stochastiques et applications » dépendant de la Section n° 2 « Théories Physiques et Probabilités »associée au C. N. R. S.,
I. H. P., 11, rue Pierre-et-Marie-Curie, Paris-Se).
(Faculté des Sciences d’Orsay, Département de Mathématiques, 91-Orsay).
VOL. VI, N° 1, 1970, P. 41-60. Calcul des probabilités et Statistique.
RÉSUMÉ. - Nous montrons que le processus retourné à un
temps
fixe d’un processus de Markovhomogène
est, sous certaineshypothèses
dedualité,
un processus de Markov nonhomogène.
Dans
le §
1 onrappelle
la notion de processus «Espace-temps »
associéà un processus non
homogène.
On étend auxtemps négatifs
la définition de C.Mayer
et on donne unepropriété caractéristique
dessemi-groupes
ainsi obtenus.
Au §
II on montre que le processusespace-temps
obtenu àpartir
d’unprocessus
homogène
satisfait auxhypothèses
d’un théorème de Kunitaet Watanabe relatif au retournement du
temps.
Dans
le §
III on considère le processus retourné à untemps
fixe commeprojection
du processus retournédu § II,
on énonce alors le théorème relatifau retournement du
temps
à untemps
fixe. On donne une condition néces- saire et suffisante pour que ce processus soit «quasi homogène
». Enfinon montre que
l’hypothèse
de dualité est enquelque
sorte nécessaire pourretourner un processus à un
temps
de retour et obtenir un processus homo-gène.
42 HERVÉ REINHARD ET BERNARD ROYNETTE
Nous remercions Mme DUFLO de toute l’aide
qu’elle
nous aapportée
dans l’élaboration de cet article.
SUMMARY. - We show
that,
under certainduality hypothesis,
a homo-geneous Markov process reversed to a fixed time is a non
homogeneous
Markov process. A necessary and sufficiant condition for the reversed process to be «
quasi-homogeneous
» isgiven.
It is also shown that theduality hypothesis
is necessary, in a certain sense, to reverse a process toa return time and to obtain a
homogeneous
process. ,NOTATIONS
Px désigne où ~x est la masse 1 en x,
~(E) désigne l’ensemble des fonctions S mesurables bornées sur (E, ~’), désigne les boréliens de (~,
fix) désigne la section en s d’une fonction de 2 variables f(x, s), A~ désigne la section en s d’un ensemble de E x R,
désigne l’ensemble des probabilités sur (E, ~), Ck(E) désigne les fonctions continues à support compact, C(E) désigne les fonctions continues bornées,
E est supposé localement compact à base dénombrable, 03B4 est le point de compactifi-
cation.
§
I. - ESPACE-TEMPS ET PROCESSUS NONHOMOGÈNE
Les définitions - que nous
rappelons
- sont presqueidentiques
àcelles que donne C.
Mayer
dans[1]
où on trouvera toutes les remarques désirables.1.1. Soit un processus
de Markov non
homogène
à valeur dans(E, ~).
C’est :
- un espace mesurable
(Q,
muni d’une famillecroissante {Ft}
de sous-tribus de
ff 00 ;
- une famille de variables aléatoires de Q dans E telle que
Vt, Xt
soitfft-mesurable ;
- une famille
d’applications et
de Q dansQ ;
- une famille de
probabilités Pû
sur(Q, ~ ~ ~
oùtels que :
On définit un
semi-groupe généralisé
de transitionP~
par :P:
vérifie les troispropriétés
suivantes :1.2. On associe à ce processus le processus «
Espace-temps »
à valeur dans
(E, ~)
défini de lafaçon
suivante :est une
probabilité sur
et onpeut
définirOn notera la différence entre cette définition et celle de C.
Mayer qui
pose _ _
On
peut
étendre trivialement à un tel processus les théorèmes énoncésen
[1],
enparticulier
le processusXr
est un processus de Markov homo-gène
deprobabilité
de transitionPr
est lesemi-groupe homogène
associé àPi.
44 HERVÉ REINHARD ET BERNARD ROYNETTE
I.3. -
Propriété caractéristique
dessemi-groupes
«Espace-temps »
Il est clair que
Pt
satisfait les deux conditions suivantes :On
peut
énoncer uneréciproque
de cette remarque :PROPOSITION I.3. - Soit
Pt
unsemi-groupe
sur E x f~satisfaisant
àC .1. et C.
2.,
laformule
=Pt(~P( . ) 1 ( . )J(x, s) définit
unsemi-grou pe généralisé
et siQt
est lesemi-groupe homogène
associé àQt
_--_Pt.
Calculons d’abord
or
u)1( . )
et ont la même section en u doncd’après
C. 2.- Montrons maintenant que
Q~
=Pt
Pt
etQ~ qui
coïncident sur les fonctions de la forme coïncidentpartout.
§ II.
- RETOURNEMENT DU TEMPSII. 1. - Retournement d’un processus
homogène
à un
temps
de retour LSi
(SZ, ~ r, Xt, et, P x)
est un processushomogène
à valeur dans(E, ~)
on
appelle temps
de retour une variable aléatoire Lqui
vérifie les 2proprié-
tés suivantes :
1) L(ce)
oo ~L(c~) _ ~ (c~) (si Ç
est letemps
demort).
2) dt>--o
Sous certaines
hypothèses
de dualitéNagasawa
a montréqu’on pouvait
retourner au
temps
L le processusXt
enposant :
On pose aussi
On trouvera dans
[3]
des détails sur le retournement detemps.
Nous utiliserons le théorème suivant
qui
est uneconséquence
du lemmede
Nagasawa
etqui
est dû à Kunita et Watanabe.Soit
(Q, Xt, Px)
un processus desemi-groupe
de transitionPt
et derésolvante
U~.
On fait leshypothèses { K ~
suivantes :K. 1.
U~
est en dualité avecÛl
relativement à unemesure ~
finie surles
compacts,
de la forme vU où v est uneprobabilité ; Û~
est la résolvante d’unsemi-groupe Pt.
K . 2.
Il°
etU°
sontintégrables,
c’est-à-dire queU°(x, K)
est bornéeen x
quelque
soit lecompact
K.K . 3. Si
f E Ck(E)
et lim = 1.a -i 00
On
désigne
paru(x, y)
la densité de U etÛ
parrapport à ~. Si J1
est 1 pro- babilité ondésigne
par u la fonction co-excessiveOn posera
THÉORÈME II.1. Si on munit Q de la loi
P le
processus(Q, Xt)
est un processus de Markov de
semi-groupe
de transition"Pt
est le semi-groupe du v-processus :
46 HERVÉ REINHARD ET BERNARD ROYNETTE
II.2. - Retournement dans
l’Espace-temps
Soit X =
(Q, Xt, et, Px)
un processushomogène
à valeur dans(E, ~);
on
peut
luiappliquer
la constructiondu §
1 pour obtenirSoient
Pt
etU~ [resp Pt, ÛJ
lessemi-groupes
et la résolvante de X[resp X].
Soit dans
l’espace-temps
letemps
de retourNous allons retourner
Xt
autemps
L enappliquant
le théorèmeprécé-
dent. Pour cela nous faisons les
hypothèses ( H ~
suivantes :H .1. Le
semi-groupe Pt
est en dualité avec unsemi-groupe Qt
parrapport
à unemesure j
finie sur lescompacts
et on pose :H. 2.
ç
= vU où v est uneprobabilité
sur E.PROPOSITION II . 2. Sous les
hypothèses ~ H ~
on peut retourner le pro-cessus
X
au temps L.Nous allons mettre en évidence un
semi-groupe Q~
dual dePt qui
vérifieles
hypothèses {K}.
et
(x, s) u03BB(x,
s ; y,v)
estt03BB-excessive dy,
v.l(dv) désigne
la mesure deLebesgue
sur (~.Il suffit de montrer que
Û~,
est de la forme ci-dessus pour des fonctions de la formef(y)g(v)
=h(y, v).
Or
Calculons :
de
plus
sit l
0ce
qui
établit le lemme.PROPOSITION II.2’. - Soit
et
03BB
est en dualité avec03BB
par rapportà 03BE
Q 1 et leshypothèses { K }
sontuérifiées.
LEMME 1.
- Qt
est unsemi-groupe, V ~
est sa résolvante etest À-excessive pour
Q~.
ANN. INST. POINCARÉ, B-Vl-1
48 HERVÉ REINHARD ET BERNARD ROYNETTE
Si t
J,
0ce
qui
établit le lemme 1.LEMME 2.
2014 ~ == ~ 0
1 est finie sur lescompacts et ~ (8)
l =(v (8) 1) Ù.
On calcule :
LEMME 3.
2014 U
etV
sontintégrables.
En effet
De même
LEMME 4. - Si ~p E
Ck(E.
x alors E~(E
xR)
et~.V~ 1
--~ 1.1)
La deuxièmepartie
de l’énoncé est évidente caret
2)
Pour démontrer lapremière
onpeut
utiliser les théorèmes de Cairoli dans[4].
En voici uneadaptation
au processusespace-temps.
Ce lemme
correspond
au théorème5,
de Cairoli sur lesproduits
denoyaux Felleriens. Si
f E Ck(E
xf~)
onpeut l’approcher
uniformément paravec E
Ck(E)
etï~~
E onpeut
doncapprocher
uniforméments)
par
qui
est continu en vertu del’hypothèse
H. 3.b) Q1,
est faiblementcontinu,
c’est-à-dire :En effet
s)
estapproché
uniformément paret cette
expression
a pour limitea uand n -~ 0.
D’après a)
etb)
il suffitd’appliquer
le théorème deLebesgue puisque
Eest à base dénombrable
(Bourbaki, Intégration
IV.4,
n° 4 corollaire1).
Remarque.
Onpeut remplacer
H. 3. par H’ . 3.- VI compact
de (~. ~ E estéquicontinue.
ueI
En effet pour établir
c)
on montre queQuf(., .),
U El estéquicontinue.
50 HERVÉ REINHARD ET BERNARD ROYNETTE
Il suffit pour cela de le montrer pour
)~,( . )
où ~p ECk(E),
À Evoisinage
de x tels que| s - s’ | ~ ~ sup ( À(s’ - u) - À(s - u) ~ (À
uniformémentcontinue)
Alors :
Q~, f ( . , . ) (u E I)
étantéquicontinue
etf
àsupport compact
contenu dans ExILa
proposition
II. 2 étant ainsi établie onpeut
définir le processus retourné deXr
en posantYt
est un processus de Markov desemi-groupe
de transitiondépendant
de la mesure initiale.
§
III - PROCESSUSRETOURNÉ
DEX,
tAU TEMPS a
DÉFINITION. - Nous
appelons
processus retourné deXt
au temps a le processus(Q, ~ , Gt, Yt, Px)
oùet
Si
I1E désigne
laprojection
de E x (~ sur E il est clair queNous examinerons donc le processus
s)
surQ
muni de la mesureP[a OO ëj.
LEMME. - Les tribus
Gt
sont continues àdroite,
croissantes etYr
estGt-mesurable.
Seul le 3epoint
demande une vérification :d’après
la remarqueprécédente
et, commeYt
estGt mesurable,
cet ensembleappartient
àGt
par définition.Nous munissons donc
Q
de soit alors v la fonction co-excessiveYt
a poursemi-groupe
de transitionvQt.
Nous posons alors :
soit :
Remarque.
- est nul pour t + s >_ a car dansfigure v(x, a -
t -s) qui
est alorsnul ;
t est lié à"Q1
comme t à ilexiste une
propriété caractéristique
dessemi-groupes
«espace-temps
retourné »,équivalente
à lapropriété 1.3, qui
est la suivante : sialors
s)
=s),
cequi
entraîne lapropriété
desemi-groupe généralisé
de‘’Rs _ t :
En effet d’une part
52 HERVÉ REINHARD ET BERNARD ROYNETTE
qui
entraîne lapremière affirmation ;
d’autrepart
soit
comme
t’Qt,(cp .1 )( . , s - t) 1 ( . )
etL’Qt,(~p .1 )( . , . )
ont même section en s - t cette dernièreexpression
estégale
àCette
propriété
entraîne évidemment que S est unsemi-groupe.
THÉORÈME III. - Si oiz munit S2 de la
probabilité Px
le processus(SZ, ~ , Gr, Yt, Px)
est un processus de Markov nonhomogène
admettantpour
sen1Î-groupe
de transition.LEMME. Soit
f
unefonction
bornée ~Q
mesurable :Soit d’abord
u)
=u)).
Pour raisonner par récurrence montrons que la
propriété
est vraie pourf (cv, u)
de la formeh1(Xt(w, u))
xu)) . (t v)
Comme ce --
t)
est~ mesurable,
cette dernièreexpression
estégale
àLe lemme est ainsi vérifié pour toutes les fonctions
donc pour toutes les fonctions de ~ (8)
(à
condition d’avoirpris
soinde
prendre pour F
la tribuengendrée
par lesXu,
u ~ Rcomplétés).
Nous démontrons alors le théorème III en utilisant la
propriété
deMarkov pour Y et le fait que Y est la
projection
deY.
Nous démontrons la
propriété
de Markov pour des fonctions indica- trices.Soit donc
A E Gr
et nous allons établir que :En effet :
si A =
Âo d’après
le lemmeprécédent
cette dernièreexpression
estégale
àmais
vQs
étant lesemi-groupe
de transition deYt qui
estmarkovien,
l’expression précédente
estégale
à :54 HERVÉ REINHARD ET BERNARD ROYNETTE
§
IV. - SEMI-GROUPESQUASI HOMOGÈNES
DÉFINITION. Un
semi-groupe Qr
est ditquasi-homogène
si il existe unsemi-groupe homogène Qt
et unefonction positive
h tels quepour tout x, tout t et tout s.
LEMME.
- h( u)
est nécessairementégal
à1 u a
etEn effet la
propriété
desemi-groupe
entraîne queh(u) = h(s)h(u) (on
supposeQ~
=I) ;
alorsTHÉORÈME IV. - Soit a une
probabilité
sur(E, ~),
si a est invariantele processus retourné pour la mesure
P«
estquasi homogène.
Si deplus dt, pt(x, y)
>0, ~ Q ~ presque-sûrement,
si = 1d
t, la condition « a est invariante » est nécessaire pour que le processus retourné soitquasi homogène.
1. Condition
suffisante.
Nous montrons d’abord que si a est invariante
Soit s > t on
peut
calculer de deuxfaçons l’expression
d’une
part,
à cause de laprobabilité
desemi-groupe,
elle estégale
àd’autre
part,
si on remarque quel’expression
à évaluer estégale
àDonc
s)
=t).
Alorsainsi
ne
dépend
pas de t pour t + s a et est nulsinon,
cequi
montre que2. Condition nécessaire.
Soit
et
Nous
désignerons par hu
une densité de03B1U1Pu
parrapport
à Les deux relations suivantes sont alors desconséquences
de ces notationsaU 1= h 1 ~
et
03B1U1Pu
=103BE.
Soient A et B deux boréliens et u
fixé,
u E f~. Nousdésignerons
par Ils la loi deX,
soitIls(A)
= EA).
Nous allons calculer de deuxfaçons l’expression
d’où
On
peut
calculer aussi cetteexpression
en utilisant lesemi-groupe "Qt
de transition du processus retourné pour la mesure a. Par définition
mais en
intégrant
onpeut
confondre la loi deX~S + u~ -
avec de tellesorte que
56 HERVÉ REINHARD ET BERNARD ROYNETTE
L’hypothèse
dequasi-homogénéité
entraîne alors que cette dernière expres- sionpeut
encore s’écrireoù 03B2
> u et oùl’expression
nedépend
pasde 03B2;
soitaprès intégration
Donc
L’ensemble sur
lequel
cette relation n’est pas vraiedépend
deA,
maiscomme E est
supposé
à basedénombrable,
il existe un ensembleEi
1 telque
~(Ei )
= 0 et que la relation soit vraie surEi
1 pour tous les éléments d’une base dénombrable stable par intersectiond’ouverts,
comme la rela-tion
(3)
se conserve par limite monotone et pardifférence,
il en résulte que(3)
est vraie surEi.
Soit xfixé, x ~ E1.
Les deux membres de(3)
sont desmesures sur
Ei absolument
continues parrapport à ~,
leurs densités sontdonc presque sûrement
égales :
Comme E est à base dénombrable on a pu choisir
y)
universelle-ment mesurable en ses deux
arguments, hl
et v sont donc~-mesurables
etcomme
hu(x)
est~-mesurable,
les deux membres de(4) sont ç (x) ~
mesu-rables, d’après
le théorème de Fubini l’ensemble surlequel (4)
n’est pas vrai est alors demesure ~
(x)~.
nulle. Commex)
>0 ~ (x) ~
presque sûrement onpeut
écrireOn
peut
remarquer quehi(x)
> 0 entraînev(x, (~)
> 0. Soit en effetv(x, ~) = 0,
par définition de leproduit
scalairefigurant
dans(2)
estnul donc aussi celui
figurant
dans(1).
Or si A =E,
enprenant
une suiteun 0
on voit queindépendamment
de n cequi implique h1(x)
= 0 p. s. Orh1(x)
= 0 est demesure
aU 1 « ~
nulle donc aussiv(x, {3)
= 0.En conclusion nous avons mis en évidence un ensemble dont le
complé-
mentaire est de
mesure ~ (x) ~
nulle tel queVu, Vx, Vy
Alors
de même
soit
Donc ne
dépend
pas de x. Alorscar
Pt1
= 1 cequi
entraîne que= e -u 03BE
p. s. doncaU
1 p. s. AlorsVu,
=aU 1,
enintégrant aU1 U
=aU
1 ou encorecomme 03B1U
1 est
finieÛ 1 (aU 1 )
=Û 1 a
p. s. comme ces fonctions sont co-exces-sives
U 1 (aÛ 1 )
=Û 1 a.
On sait queÛla
est finipresque-sûrement, puisque
c’est la densité de
aU 1.
et queil détermine alors a donc a =
aU1. D’après
un lemme deNagasawa
etSato
[6]
une mesure a-finie est invariante pourPt
si et seulement si ellel’est pour
U 1,
ceci établit donc la condition nécessaire.58 HERVÉ REINHARD ET BERNARD ROYNETTE
§
V: -RÔLE
DEL’HYPOTHÈSE
DEDUALITÉ
Nous allons montrer la nécessité de
l’hypothèse
de dualité au sens sui- vant : si on sait que le processusYt
retourné deXt
autemps
de retour iet pour la mesure a est un processus de Markov
homogène,
les résolvantes de ces 2 processus sont en dualité parrapport
à aU(Up
résolvante deXr).
Avant d’énoncer le théorème nous donnons deux définitions :
Pour B fixé il est clair que x
B)
est absolument continue par rap-port à t
nousdésignerons
sa densité parQ~
estdéfinie ~ presque-sûrement.
Nous faisons
l’hypothèse
suivante :(H) :
Il existe unsemi-groupe {t} agissant
sur les fonctions universel- lement mesurables deE,
tel queVx, VB
t -~B)
soit borélienneet que
On
désignera
parÛp
la résolvante dePt.
THÉORÈME V. -
Supposons Ex(0
ice)
> 0 pour tout x ; dans leshypothèses (H),
les résolvantesU p
etU p
sont en dualité par rapport à aU.Nous utilisons un lemme de
Nagasawa qu’on
trouve dans(3)
sous laforme suivante :
Soit 0 une fonction borélienne
positive
surR +,
soit H une variablealéatoire
positive ~ r
mesurable etf
une fonction universellement mesu-rable
positive
sur E :On
peut
dans cetteexpression remplacer X~t _ t~ -
parD’après
celemme
Or
Soit
v(x)
=Ex(0
ioo )
on obtient la relation suivante :Nous allons calculer la même
expression
en utilisant la définition deSoit
On obtient alors la relation suivante :
En
comparant (1)
et(2)
on voit queDonc
V f, g
universellement mesurables bornées :ce
qui
établit la dualité.60 HERVÉ REINHARD ET BERNARD ROYNETTE
Remarque.
Si on ne fait pas cette dernièrehypothèse
on obtient larelation :
telle que
{ ~ = 0} c: {i; == 0}.
Cette
hypothèse
n’est donc pas essentielle.BIBLIOGRAPHIE
[1] C. MAYER, Processus de Markov non stationnaires et espaces-temps. Ann. I. H. P., vol. IV, n° 3, 1968.
[2] H. KUNITA et T. WATANABE, On certain reversed processes and their applications to potential theory and boundary theory. J. of Math. and Mech., vol. XV, n° 3, 1966.
[3] CARTIER-MEYER-WEIL, Le retournement du temps. Complément à l’exposé de WEIL.
Seminaire de Probabilités II. Lecture Notes. Springer Verlag, 1968.
[4] CAIROLI, Produits de semi-groupes de transition et produits de processus. Publ.
I. S. U. P., vol. XV, n° 4, 1966.
[5] R. M. BLUMENTHAL et R. K. GETOOR, Markov processes and potential theory. Academic Press, 1968.
[6] M. NAGASAWA et K. SATO, Some theorems on time change and killing of Markov
processes. Kodai Math. Sem. Reports, vol. XV, 1963, 195-219.
( Manuscrit reçu le 8 juillet 1969) .