L ENTHÉRIC
Analyse élémentaire. Résolution de quelques cas de l’équation à deux termes
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 21 (1830-1831), p. 101-116
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I0I
ANALYSE ÉLÉMENTAIRE.
Résolution de quelques
casde l’équation à
deux termes ;
Par M. LENTHÉRIC, docteur ès sciences, professeur
aucollège royal de Montpellier.
ÉQUATIONS A DEUX
TERMES.ï.
On a appelé équation
à deux termes touteéquation
à une in-connue
qui
ne renfermequ’une
seulepuissance
de cetteinconnue ,
et dont la forme
générale
estconséquemment
où
il estpermis
de supposer les nombres A et B entiers et lepremier positif,
tandis que le secondpeut
être indistinctement po- sitif ounégatif (*).
() Les équations
à deux termes ont leursanalogues
dans lesproblèmes à plusieurs
inconnues ; ce que les ’auteurs d’élémens ne devraient pas , ce noussemble,
négliger
de faire remarquer. On peut avoir , parexemple
entre xet y, les deux équations
lesquelles,
par l’élimination de yn , donnentl’équation
à deux termes en xTom. XXI ,
n.°4,
I.er octobre I830.I4
2. Si 1 on
fait =B A=~P,
de manièreque P représente constam-
ment un nombre
positif,
-et si p est la racine m.iemearithmétique
de ce
nombre, l’équation prendra
la formePosant
alors y=px,
substituant et divisant parpm,
on auraÉquation qui répond
auproblème
où ils’agirait
d’extraire la ra-cine m.; me de ±I ; de sorte que l’extraction cle la racine m.ieme de
quelque
nombre que cesoit , et par
suite la résolution de touteéquation à
deux termes , se réduittoujours
finalement à extraireune racine
arithmétique
d’un nombrepositif,
et àmultiplier
tour àtour cette raine par toutes les valeurs de la racine m.ieme de
~I.
3. On
sai t ,
par la théoriegénérale
deséquations ,
que ces ra-cines,
au. nombre de m, sont ’toutesinégales.
On saitmême , depuis long-temps,
lesexprimer,
sous formefinie ,
par des fonc- tionscirculaires ;
et cette manière de lesreprésenter
prouve ,quand
bien même on ne le saurait pas
d’ailleurs ,
que ,lorsqu’elles
sontimaginaires ,
ellespeuvent
ctrcrangées
parcouples, comprises
dansla formule
a±b-I,
où a et b sont desquantités
réelles. Dansdes temps plus
voisins de nous ,Lagrange ,
mettant àprofit
lessavantes théories de M.
Gauss , a prouvé (
Résolut. deséquant.
nu-mériques,
2.meédit.,
noteXIV )
que ces mêmes racines étaienttoujours exprimables algébriquement
sous forme finie. Tout ce quenous nous proposons ici est
simplement d indiquer
desprocédés
élé-mentaires et uniformes pour obtenir les
expressions
de ces raci-nes, dans les cas les
plus
aisés à traiter. Maisrappelons
d’abordquelques principes généraux
propres à nousguider
sûrement danscette recherche.
A DEUX TERMES. I03
4. Lorsque
m est un nombreimpair ,
les racines des deuxéqua-
tions
ne diffèrent
uniquement
les unes des autres que par lesigne:
caralors on
peu!
passer d’uneéquation
àl’autre,
enchangeant
sim-plement
x en -x.Si m est un nombre
impairement pair,
les racines de l’une de de ceséquations
ne seront que les racines de l’autremultipliées
par
-I;
car alors on passera duneéquation
à 1 autre par lesimple changement
de x enx-I.
Si m est un nombre
pair
de la forme4(2n+I),
les racines de1 une des
équations
ne différeront de celles de l’autre quepar le facteur -I:
car alors le passage d uneéquatlon
a autre pourras’opérer
par lesimple changement
de x enx4-I.
Généralement,
si 111 est un nombrepair
de la formeles racines de la seronde
équation
se déduiront de celles de lapremière ,
enmultipliant
celles-ci par2k-I; car
alors lapremière équation
devient la seconde en ychangeant simplement x
enx-I.
Le
premier
pas à faire dans la recherchequi
nous occupe est donc de savoir d abord ce que valent lesmultiplicateurs
successifsPour y
parvenir,
remarquons d’abord que chacun (feux étant la racinequarrée
duprécédent,
tout se réduit àsavoir
passer de2k-I à -I.
I04
Supposons
doncqu on
ait trouvéa et b étant deux
quantités réelles,
on auraPosons
donc
d’où ,
enquarrant ,
ce
qui donnera ,
enégalant séparément
le réel etl’imaginaire,
en
extrayant
la racinequarrée
de la somme desquarrés
de cesdeux
équations,
on auracela donnera
et
conséquemment
ce
qui donnera ,
ensubstituant
A DEUX
TERMES.
I05au moyen de cette formule
générale ,
et en observant que, pour lepremier
terme de notre série deracines ,
on a a=-I etb=0,
tandis
que,
pour lesecond ,
on a a=0 etb=I,
on trouvera suc- cessivementau moyen cle ces
résultats ,
nous n’avonsplus
à nous occuper quede
la recherche des racines del’équation
5. Si a est une racine de cette
équation
op en sera uneaussi , quel
que soit lenombre
entierpositif
p. Eneffet, à
cause que aest racine
ce
qui
prouve laproposition
annoncée.Si ,
deplus,
m est un nombrepremier,
et que oc soitdifférent
del’unité ,
la totalité des racines de laproposée
seraEn
effet , d’abord ,
par cequi précède , chaque
terme de cettesuite sera une racine de
l’équation
dont ils agit ;
en outre ellepe pourra renfermer
deux
termeségaux ; car si ,
parexemple ,
en
pouvait
avoir 03B1p=03B1q , avecqp
etpm ,
il en résulterait 03B1p-q=I, avec la conditionp-qm,
et , comme on a aussi 03B1m=I ii s ensuivrait que leséquations
devrait avoir une racine commune, autre que
l’unité ,
et consé-quemment
un facleur commun différent de x-I, cequi
est im-possible , lorsque
m estpremier
etqu’on a p-qm.
6. Si nl est le
produit
de deux facteurspremiers
a et b et queex
et 03B2
soientrespectivement
des racines deséquations
différences de
l’unité;
les racines del’équation
xm-I=0 seronttous les termes du
produit
En
effet , d abord,
ces termes seront au nombre deab=m;
en secondlieu ,
ils seront tousinégaux ;
enfin unquelconque
destermes de ce
produit
étant de la forme03B1pq;
comme on a(5)
on aura aussi
d’où ,
enmultipliant,
ce
qui
prouve que03B1p.03B2q
est racine del’équation.
En raisonnant de la même manière il sera facile de
prouver
que,
généralement,
si l’on am=a.b.c..., a, b, c,
... étantdes nombres
premiers
tous différens les uns des autres , et que03B1, 03B2,
03B3, ... soientrespectivement
des racines deséquations
A DEUX TERMES. I07
différentes
del’unité,
les racines de laproposée
seront lester-
mes du
produit
7. Ces choses ainsi
entendues,
soit Sabord m=I; leséquations
à résoudre seront
lesquelles
donnent immédiatement8.
Soit,
eu secondlieu ,
m=2; leséquations
à résoudre serontla
première revient
àqui
donne(7)
les racines de l’autre seront donc
(4)
g. Soit ensuite
m=3;
leséquations
à résoudre serontla
première revient
àet donne
conséquemment
les racines de l’autre seront donc
(4)
I0. Soit
m=4;
leséquations
à résoudre serontla
première revient
àet donne
(8)
les racines de 1"autre seront donc
(4)
il. Soit
m=5 ;
leséquations à
résoudre serontla
première revient
àqui
donne d’abord la racine +1 , tandis que sesquatre
autres ra- cines sont données par uneéquation réciproque qui peut
êtreécrite ainsi
posant
alorsI09
A
DEUX TERMES.
il
viendra,
ensubstituant ,
d’où on tirera
et par suite
mais
l’équation
de relation entre xet y
donneen substituant donc pour .y et
y2-4
leursvaleurs ,
on trouvera.finalement,
pour lescinq
racines de laproposée,
les cinq
racines de l’autreéquation
serontdonc (4)
12. Soit
m=6;
leséquations à
résoudre serontla
première
revient àTom. XI. I5
et donne
(9)
les racines de l’autre seront donc
(4)
13. Dans le dessein où nous sommes de ne considérer que les formules
qui
lie contiennent pas de radicaux desdegrés supérieurs
au
second ,
nous passerons de suite à lasupposition
dem=8 ;
les
équations
à résoudre seront ainsila
première revient
àet donne
(I0)
pour ses racinesles racines de l’autre seront donc
(4)
A
DEUX TERMES.
IIII4.
Pour les mêmes raisons queci-dessus ,
nous passerons desuite_
à lasupposition m=I0;
leséquations
à résoudre seront ainsila
première
revient àet donne
(11)
pour ses racinesles racines de l’autre seront donc
(4)
I5. Soit m=I2; les
équations
à résoudre serontla
première
revient àdonc les racines sont
(12)
les racines de l’autre seront donc
(4)
16. Soit
m=I5;
leséquations
à résoudre serontLes racines de la
première
s’obtiendront(6)
enmultipliant
deuxà
deux ,
de toutes les manièrespossibles ,
les racines des deuxéquations
II3
A DEUX
TERMES.
ce
qui
donnera(9) et (II),
Quant
aux racines de l’autreéquation ,
comme elles ne diffèrent(4).
de celles-ci que par le
signe ,
nous nousdispenserons
de les écrire.I7. Soit encore
m= 16;
leséquations
à résoudre serontla
première revient
àdont les racines
sont (13)
les racines de l’autre seront dunc
(4)
18.
Lorsque
m=I7, les racines sont encoreexprimables
par des radicaux du seconddegré ;
mais les moyens de lesobtenir,
dans ce cas , sortent tout à fait des
élémens,
et tout cequ’on
peut faire alors en
s’y renfermant ,
est de fairedépendre
la re-cherche de ces racines de la résolution d’une
équation complète
du huitième
degré.
Il serait fort désirable que l’on découvrîtquel-
que
procédé
biensimple
et bien uniforme pour résoudre toutes leséquations
à deux termes danslesquelles l’exposant
de l’incon-nue est un
quelconque
des nombres de la sériec’est-à-dire un des nombres de la série
A DEUX TERMES. II5
ig.
Toutefois ,
avec les résultats que nous venonsd’obtenir ,
Hest
facile ,
sansbeaucoup
decalcul,
d’en obtenir une multitude d’autres d’un ordrebeaucoup plus
élevé.Qu U
soitquestion,
parexemple,
de résoudrel’équation
on la mettra d’abord sous cette forme
ce
qui
ramenera laquestion
à résoudre les deuxéquations
ou
plutôt
lapremière seulement ;
les racines del’autre
se dédui-sant des siennes
(4) ,
enmultipliant
celles-ci parI 2(I+V-I)2.
Cette
première équation peut,
à son tour , être mise sous cetteforme
ce
qui
réduit leproblème
à résoudre les deuxéquations
ou
plutôt
lapremière seulement ;
les racines de l’autre se dédui-sant des siennes en les
multipliant (4)
par -I. Cettepremière équation revient ,
à son tour , àce
qui
réduit leproblème
à la résolution des deuxéquations
EQUATIONS
dont nous avons
déjà
obtenu les racines(16) , lesquelles
nousayons vu ne
dépendre
que de celles des deuxéquations
de sorte que c’est à la résolution de ces deux
dernières que se
réduit finalement celle de
l’équation
Les racines de cette
dernière ,
une foisobtenues ,
en lesmulti- pliant (4)
paron
obtiendra
celles del’équation
on aura donc aussi celles de