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La collection de portraits de François Tronchin, un support de la mémoire familiale dans l'histoire de Genève

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(1)

Articles

William Eisler

A Calvinist republican at the court of His Catholic Majesty:

Jacques-François Deluc, the

Fabrique de Genève

and

Genevan-Spanish relations during the eighteenth century. Part II:

The

Fabrique

intervenes in Spain

Jan Chiarelli

L’adoption du franc de Genève (1825-1838): enjeux économiques

et réseaux d’acteurs

François Tronchin (1704-1798),

figure et mémoire des Lumières genevoises

Barbara Roth-Lochner

François Tronchin archiviste. Histoire et caractéristiques

des Archives Tronchin de Genève

François Jacob

Voltaire et Tronchin en scène

Vincent Chenal

La collection de portraits de François Tronchin, un support

de la mémoire familiale dans l’histoire de Genève

Outils et lieux de la recherche

Michel Fol et Philippe Genequand

Entre Genève et Rome. Stratégies lignagères et réseaux d’influence

autour de la fondation de la collégiale de Viry en 1488

Collectif

Chronique bibliographique

3 24 36 55 61 71 81 Bulletin 44, 2014-2015

Andreas Würgler, «A quoi sert de prêter serment en Suisse médiévale et moderne ?» – William Eisler, «A Calvinist republican at the court of His Catholic Majesty  : Jacques-François Deluc, the Fabrique de Genève and Genevan-Spanish relations during the eighteenth century» – Stefan Sigerist, «Genfer in Hamburg» – Luc Weibel, «Devenir catholique : l’aventure singulière de Théodore de la Rive»  – Jean Sesiano, « Genève, tout nouveau canton suisse, amène en hommage à Dame Helvétie, le rêve d’une, ‹ mine de goudron › » – Joël Aguet, « Maisons Mainou: trois siècles d’histoire » – Laurent Christeller, « La Fondation des archives de la famille Pictet : une institution patrimo-niale privée ouverte sur la cité ».

( CHF. 35.– )

Bulletin 43, 2013

L’historien et l’archéologue dans la cité: actes du colloque à l’occasion des 175 ans de la SHAG ( Marco Cicchini et Sarah Scholl éd. ). Marco Cicchini, « L’historien et l’archéo-logue dans la cité ». – Françoise Dubosson, « Des statuts et des hommes: les débuts de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève ». – Sarah Scholl, « Un toast à la patrie. Les jubilés de la SHAG ou le récit de soi d’une société savante ». – Bernard Lescaze, « Figures et fonc-tions de la Réforme chez les historiens genevois du XIXe siècle ». – Pierre Corboud, « L’archéologie préhisto-rique à Genève, de 1833 à 1920: quelques épisodes emblé-matiques de la recherche et de l’histoire des sciences ».  – Marc-André Haldimann, Jean Terrier, « Le plateau des Tranchées: un lieu-clé de l’archéologie genevoise ».  – Nathalie Szczech, « Calvin et Genève, entre mythes et histoire. Regards sur la genèse de l’engagement de Calvin au service de l’Eglise genevoise ( 1536-1537 ) ». – Catherine Santschi, « L’édition des textes: une tradition genevoise et ses limites ». – Anne de Herdt, « Saint-Ours, premier peintre d’histoire à Genève et lauréat à Paris du concours célébrant le Concordat entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII, avec son tableau du Rétablissement

du culte en 1802 ». – Gregory Meyer, « Genève et les

organisations internationales: une histoire locale de l’international ». – Collectif « Hommage à Louis Binz ». ( CHF. 35.– )

Bulletin de la Société d’histoir

e et d’ar

chéologie de Genève

20

16

-2

0

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, numér

o 4

5

Bulletin de la SHAG

 2016-2018, n0 45

(2)

89

95

109

Vie de la Société

Barbara Roth-Lochner et Didier Grange, archivistes

Hommage à Micheline Tripet (1930-2018)

Sonia Vernhes Rappaz

Communications présentées à la Société en 2016-2018

Sarah Scholl et Flávio Borda d’Agua

Compte rendu administratif 2016-2018

Dernières publications de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève

Mémoires et Documents ( MDG )

Jean Terrier, L’ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex à Genève : l’étude des vestiges archéo-logiques dégagés sur le site de l’ancienne église et son insertion dans le contexte des églises rurales de la région genevoise, Genève, 2014, 316 p. MDG 67,

CAR 149 ( CHF 55.– )

Marc-André Haldimann, Des céramiques aux hommes : étude céramique des premiers horizons fouillés sous la cathédrale Saint-Pierre de Genève ( 1er millénaire av. J.C. – 40 apr. J.-C ), Genève, 2014, 306 p. MDG 66,

CAR 148 ( CHF 55.– )

Charles Bonnet, en collaboration avec Alain Peillex, avec les contributions de Guido Faccani, Isabelle Plan, Marion Berti et Matteo Campagnolo, Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève, Les édifices chrétiens et le groupe épiscopal, Genève, 2012,

366 p. ( in-4 ). MDG 65 ( CHF 120.– )

Charles Bonnet, en collaboration avec Alain Peillex, avec les contributions de Matthieu Demierre, Matthieu Poux et Matteo Campagnolo, Les fouilles de la cathé-drale Saint-Pierre de Genève, Le centre urbain de la protohistoire jusqu’au début de la christianisation,

Genève, 2009, 257 p. ( in-4 ). MDG 64 ( CHF 1o0.– )

Nicolas Carrier et Matthieu de la Corbière ( éd. ), Entre Genève et Mont-Blanc au XIVe siècle, Enquête et

contre-enquête dans le Faucigny delphinal de 1339,

Genève, 2005, 401 p. MDG 63 ( CHF 60.– )

Les Cahiers

Antony Ardiri, Les enjeux du souvenir, Calvin et les Jubilés de Genève en 1909, Genève, 2017, 203 p.

Les Cahiers 12 (CHF 25.–)

Manuela Canabal, La Placette de Pierre Braillard, Un projet d’urbanisme à Genève (1958-1967), «Laissons dire et faisons bien», Genève, 2016, 188 p.

Les Cahiers 11 (CHFr. 25.–)

Fabrice Brandli, Une résidence en République, Le résident de France à Genève et son rôle face aux troubles politiques de 1734 à 1768, Genève, 2007,

224 p. Les Cahiers 10 ( CHF 35.– )

Hansjörg Roth, La fusion des communes de l’agglo-mération urbaine genevoise en 1930, Genève, 2004,

178 p. Les Cahiers 9 ( CHF 33.– )

Frédéric Joye, Projet pour une Révolution,

Jean-Bénédict Humbert ( 1749-1819 ), Prix d’histoire

de l’Institut National Genevois 2001, Genève, 2000, 136 p. Les Cahiers 8 ( CHF 30.– )

Anne-Lise Head et Liliane Mottu-Weber, Les femmes dans la société européenne, 8e Congrès des His

to-riennes suisses, Genève, 2000, 340 p. Les Cahiers 7 ( CHF 50.– )

(3)

Fidèle à la ligne éditoriale de la revue, ce quarante-cinquième numéro du

Bulletin offre un contenu éclectique qui va de la fin du Moyen Age au début

du XXIe siècle. Il consacre néanmoins l’essentiel de la partie réservée aux ar-ticles à la figure de François Tronchin (1704-1798). Tour à tour, Barbara Roth-Lochner, Vincent Chenal et François Jacob examinent la mémoire et la per-sonnalité du conseiller Tronchin. Banquier et homme politique, François Tronchin fut surtout un collectionneur assidu, amateur de peinture euro-péenne et curieux des portraits représentant les personnalités importantes de l’histoire genevoise. Mais Tronchin fut également un homme de lettres in-contournable du XVIIIe siècle genevois, correspondant de Voltaire, Diderot et Grimm, et auteur de tragédies, certes très critiquées, et en premier lieu par lui-même, mais ô combien intéressantes pour comprendre l’évolution du théâtre à l’époque des Lumières.

Ce numéro permet aussi à William Eisler de livrer la seconde partie de son étude consacrée aux relations espagnoles du négociant et politicien ge-nevois Jacques-François Deluc (1698-1780), tandis que Jan Chiarelli nous invite à examiner les conditions politiques et économiques qui amenèrent Genève à adopter son «franc» en 1839, alors que les cantons romands et alé-maniques avaient des intérêts extérieurs divergents.

Dans la rubrique «Outils et lieux de la recherche», Michel Fol et Philippe Genequand dévoilent les circonstances de la création de la collégiale de Viry, en 1488, dont ils renouvellent l’histoire grâce à la découverte de deux docu-ments exceptionnels. Pour leur part, Barbara Roth-Lochner et Didier Grange rendent hommage à Micheline Tripet (1930-2018), figure incontournable du patrimoine genevois et de son histoire, et membre éminente de notre so-ciété pendant plus de quarante ans. Suivent enfin les habituelles rubriques «Chronique bibliographique» et «Compte rendu administratif» qui portent sur les années 2016-2018.

La réalisation de ce Bulletin est due à l’investissement conséquent de Sonia Vernhes Rappaz, épaulée par le comité et le comité de lecture, et se-condée par le graphiste Christian Tännler. La rédaction est surtout redevable aux auteurs de ce numéro pour la qualité de leurs contributions qui mtiennent le niveau d’exigence et la richesse de la revue. Nous espérons ain-si que ce Bulletin suscitera parmi ses lecteurs des auteurs pour les prochains numéros voire la naissance de nouvelles plumes.

— La rédaction

(4)

François Tronchin (1704-1798),

figure et mémoire des Lumières

genevoises 

(5)

«Une médiocrité dorée était (…) son lot. (…) C’est, en somme, une physiono-mie sans grand relief que la sienne». Les auteurs des trois articles qui suivent ne partagent pas l’avis d’Henry Tronchin, exprimé dans la biographie de son arrière grand oncle le «conseiller Tronchin» (1985, p.5-6).

De son vivant, François Tronchin était connu pour ses liens avec Voltaire et d’autres intellectuels de langue française, pour sa collection de tableaux et pour son activité littéraire, mais il a été un peu oublié au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe. S’il est vrai que son rôle d’homme politique est d’im-portance secondaire, sa place dans le réseau culturel du Siècle des Lumières ne peut que susciter l’intérêt. Certes, il a fait l’objet de moins d’études que ses cousins Théodore Tronchin (1709-1781), médecin, ou Jean-Robert Tronchin (1710-1793), procureur général, contradicteur de Rousseau, mais peut-être est-ce tout simplement parce que l’histoire de la médecine et l’histoire poli-tique ont jusqu’ici davantage retenu l’attention que l’histoire des collections d’art, l’histoire du théâtre autre que celui des grands dramaturges classiques et l’histoire du rapport au passé familial.

Dans ce numéro du Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, Barbara Roth-Lochner constate que François Tronchin a pris grand soin des archives familiales et a cherché à en assurer la pérennité, non sans succès car après quelques générations au sein de la famille elles ont trou-vé en 1937 la voie des institutions publiques. En étudiant un aspect très par-ticulier des collections de Tronchin, celui des portraits de famille mais aus-si celui des portraits attestant des liens avec des personnalités importantes de l’histoire genevoise, Vincent Chenal montre comment François Tronchin fait preuve d’une véritable stratégie mémorielle et sociale. Quant à François Jacob, il analyse les raisons pour lesquelles les pièces de théâtre de François Tronchin souffraient jusqu’ici d’une si médiocre réputation; placées sous un nouvel éclairage, elles sont en mesure de révéler des pans inédits de l’his-toire du théâtre français.

Ces trois articles mettent en évidence la riche personnalité de François Tronchin et démontrent que l’attention que lui porte l’historiographie du dé-but du XXIe siècle se justifie pleinement.

– BR-L, FJ, VC

(6)

1 Renée Loche, De Genève à l’Ermitage: les collections de

François Tronchin, cat. expo., Genève, Musée Rath, 21 juin

1974-15 septembre 1974 (publié aussi dans Genava, n.s., XXII, 1974, p.1-217). Sur quelques portraits de plusieurs membres de la famille Tronchin peints par Jean-Etienne Liotard, voir Vincent Lieber, «Les portraits au pastel de la famille Tronchin par Liotard», dans Pastels du 16e

au 21e siècle, cat. expo. sous la dir. de Sylvie Wuhrmann

et Aurélie Couvreur, Lausanne, 2018, p.46-49.

2 Sur les lois somptuaires, voir Corinne Walker, Une histoire

du luxe à Genève. Richesse et art de vivre aux XVIIe et XVIIIe siècles, Genève, 2018, et particulièrement la «Galerie

Tronchin» (p. 96-99, fig.) où sont reproduits quelques portraits de membres de la famille Tronchin, dont certains ayant appartenu à François Tronchin.

3 Lettre d’Etienne-Maurice Falconet à François Tronchin,

Saint-Pétersbourg, 5 octobre 1775, Bibliothèque de Genève (désormais BGE), Arch. Tronchin 180/67.

4 Denis Diderot, Etienne-Maurice Falconet, Le Pour

et le contre: correspondance polémique sur le respect de la

La collection de portraits de François

Tronchin, un support de la mémoire

familiale dans l’histoire de Genève

 Vincent Chenal

[Vincent Chenal, «La collection de portraits de François Tronchin, un support de la mémoire familiale dans l’histoire de Genève», Bulletin

de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, 45, 2016-2018,

p.61-69]

Le Genevois François Tronchin (1704-1798) est bien connu pour sa collection d’œuvres d’art hollandaises, flamandes, italiennes et françaises. Plusieurs publi-cations, particulièrement le catalogue de l’exposi-tion au Musée Rath en 1974, lui ont rendu honneur sur ce point 1. Or, François Tronchin s’est intéressé à d’autres sujets. Outre le théâtre, l’histoire a animé fortement son esprit durant toute sa vie. Tronchin a non seulement hérité de nombreux documents d’ar-chives et réuni des notes relatives à l’histoire, mais il a aussi conservé des objets iconographiques visant à préserver la mémoire visuelle d’hommes célèbres de la République de Genève ou d’autres pays, ainsi que de personnes de son entourage direct. C’est en effet pour l’intérêt symbolique de l’image, et non en tant qu’œuvre d’art, que François Tronchin a exposé dans son appartement de la rue des Chaudronniers, puis dans sa maison des Délices, des peintures, des sta-tues et autres objets pour des raisons sentimentales, familiales et historiques, sans être inquiété par les contraintes des lois somptuaires 2.

François Tronchin et la valeur mémorielle

François Tronchin fut durant sa vie pleinement conscient des rapports étroits entre l’écrit (impri-més et manuscrits) et l’image, bien loin de ne s’inté-resser qu’à l’aspect esthétique des œuvres. Pour lui,

un sujet d’histoire ou allégorique – issu de la littéra-ture ou d’un événement – ou bien un portrait – no-tamment dans le cas des grands hommes –, pouvaient véhiculer une idée morale tout autant que les textes. Cette conviction concernant le rôle de certaines œuvres d’art apparaît dans sa correspondance sous la forme d’échos aux débats en vogue à cette époque-là sur la question de la postérité, voire de l’immorta-lité, qu’offrent les monuments sculptés. Le Genevois en fit part à quelques reprises dans ses échanges épis-tolaires, en particulier à Etienne-Maurice Falconet (1716-1791). Il était convaincu que le nom de ce sculp-teur deviendrait immortel grâce à la statue équestre du tsar Pierre le Grand de Russie qu’il réalisa à Saint-Pétersbourg 3. Ce point de vue faisait suite à la dis-pute à ce sujet qu’avait eu Diderot avec Falconet 4.

(7)

BSHAG 2016-2018, no 45 François Tronchin (1704-1798)… 62

pos térité, Pline et les anciens, auteurs qui ont parlé de peinture et de sculpture, introd. et notes de Yves Benot, Paris, 1958.

5 François Tronchin, Voyage des Provinces de France, 1769,

manuscrit, BGE, Arch. Tronchin 196, p.201.

6 Sur la galerie d’hommes illustres de la Bibliothèque

pu-blique de Genève, voir Danielle Buyssens, «Le premier musée de Genève», dans «La Bibliothèque étant un ornement

public…». Réformes et embellissement de la Bibliothèque de Genève en 1702, études réunies et publiées par Danielle

Buyssens avec la collaboration de Thierry Dubois, Genève, 2002, p.91-131.

7 Testament de François Tronchin homologué le 13 février

1798, Genève, Archive d’Etat de Genève (désormais AEG), Jur. Civ. 16.

8 Testament de François Tronchin homologué le 13 février

1798, Genève, AEG, Jur. Civ. 16.

9 François Tronchin, Catalogue de mes livres et manuscrits

de famille et autres. Octobre 1796, Genève, BGE, Arch.

Tronchin 391.

10 Christophe Chazalon, «Les ‹Icones› de Théodore de Bèze

(1580) entre mémoire et propagande», Bibliothèque

d’huma-nisme et Renaissance, 66/2, 2004, p.359-376, notamment

p.363-367 pour les portraits rassemblés par Théodore de Bèze sous la forme d’une collection.

11 Cité par Olivier Christin, «Mort et mémoire: les portraits

de réformateurs protestants au XVIe siècle», Revue Suisse

d’histoire, 55, 2005, p.390, tiré de Théodore de Bèze, Les vrais pourtraits des hommes illustres en piete et doctrine, du travail desquels Dieu s’est servi en ces derniers temps, édition de Jean

Lorsqu’il visita l’atelier de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) en 1769, François Tronchin comprit par-faitement la scénographie et la signification des allégories du tombeau du maréchal Maurice de Saxe (1696-1750) destiné à l’église Saint-Thomas à Strasbourg 5. Il avait organisé lui-même son passage à la postérité. A l’extrême fin de sa vie, il comman-da son portrait à Jean-Pierre Saint-Ours (1752-1809) pour le léguer, en guise de testament, à la Société des Arts de Genève, laissant ainsi son image en tant qu’amateur des arts (Genève, Société des Arts, Palais de l’Athénée). Il s’inscrivait ainsi dans une longue tra-dition humaniste qui s’était développée à Genève de-puis Calvin et institutionnellement à la Bibliothèque publique où les livres et les manuscrits côtoyaient les effigies peintes depuis 1702 6.

Dans son testament, François Tronchin avait très clairement exprimé sa volonté de conserver en un seul ensemble ses portraits de famille et de quelques personnalités en relation directe avec les livres de sa bibliothèque et, sous-entendu par le «etc.», les manuscrits:

J’entends que tous les portraits de famille, y joints ceux de Calvin, de Théodore de Bèze jeune & vieux, de Clément Marot, du Duc de Rohan, de sa fille Mme De Chabot, du comte de Harcourt ne soyent point détachés de mon cabinet de livres etc. 7

De ce dernier, il avait dressé un «catalogue des livres imprimés, des manuscrits etc. [qui] existe de ma main sur mon bureau» 8, document aujourd’hui conservé à la Bibliothèque de Genève, contenant une liste de ses archives et de celles de ses ancêtres 9. Il en ressort une valeur mémorielle qui est au cœur de l’héritage fami-lial de François Tronchin.

Ce caractère inséparable des images et des do-cuments écrits découle de la longue tradition de la galerie de portraits d’hommes illustres que ce soit sous la forme littéraire ou d’image (sculpture, pein-ture, numismatique, arts graphiques). Remontant à l’Antiquité, puis ravivée à l’époque de la culture hu-maniste de la Renaissance, les personnalités du pas-sé entrent dans les lieux consacrés à l’étude, les

stu-diolos, où les hommes de lettres tiennent une place

privilégiée. L’un des exemples majeurs au XVe siècle est celui d’Urbino (portraits de théologiens chrétiens et de philosophes grecs et latins aujourd’hui conser-vés à Paris, au Musée du Louvre). Au siècle suivant, Paolo Giovio (1483-1552) présentait dans sa villa à Côme des portraits d’hommes illustres afin de pré-server la mémoire de leurs actions. Il les publia dans un livre sous la forme de biographies accompagnées de gravures les représentant. C’est dans l’ouvrage de cet évêque italien que Théodore de Bèze, l’un des ancêtres par alliance de François Tronchin, trouva partiellement son inspiration en 1581 pour ses Vrais

pourtraits des hommes illustres, reproduisant des

por-traits peints, dessinés ou gravés de sa collection 10. Dans ce livre, le protestant genevois explique le rap-port fondamental entre l’écrit et l’image:

(…) en lisant les livres de tels personnages et surtout, jetant les yeux sur leurs effigies, [le lecteur est] autant ému et poussé aussi vivement en saintes pensées que [s’il les voyait] encore prêchant 11.

(8)

La collection de portraits de François Tronchin… Vincent Chenal 63

de Laon, 1581. Ch. Chazalon, «Les ‹Icones› de Théodore de Bèze (1580) entre mémoire et propagande», op.cit., p.367 donne aussi quelques extraits sur cette question du souvenir qu’offre l’image qui «rafraîchit la mémoire».

12 Sur la généalogie des Tronchin à la fin du XVIe siècle

et au XVIIe siècle, voir Olivier Fatio, Louis Tronchin.

Une transition calvinienne, Paris, 2015, p.29-39; voir aussi

la notice de Toni Cetta «Théodore Tronchin», dans le

Dictionnaire historique de la Suisse, dans e-DHS, https: //

hls-dhs-dss.ch/fr/articles/011340/2011-12-08/ (du 8.12.2011).

13 Testament de François Tronchin homologué le 13 février

1798, Genève, AEG, Jur. Civ. 16.

14 Théodore de Bèze légua ses biens, dont une partie de ses

archives à sa seconde épouse, Catherine Plan, grand-mère de Théodora Rocca qui hérita de nombreux manuscrits, passant ainsi entre les mains de Théodore Tronchin. Sur ce sujet, voir aussi l’article de de Barbara Roth-Lochner dans ce volume.

15 Une photographie du portrait de Théodore Tronchin

par un peintre inconnu est publiée dans Jules Crosnier, «Bessinge», Nos Anciens et leurs œuvres: recueil genevois

d’art, année VIII, 3-4, 1908, p.68, fig. Notons aussi un

portrait gravé d’un auteur inconnu, Portrait de Théodore

Tronchin, gravure, après 1657 et avant 1700, Genève,

Bibliothèque de Genève, Centre d’iconographie, inv. Rig-0371.

16 O. Christin, «Mort et mémoire: les portraits de

réforma-teurs protestants au XVIe siècle», op.cit.

17 Le portrait de Clément Marot est publié dans J. Crosnier,

«Bessinge», op.cit., p.75.

Il insiste sur l’importance de la mémoire véhiculée par l’image après la mort et en guise d’exemple (exempla).

La dynastie Tronchin dans l’histoire

protestante de Genève

Tout en s’apparentant à cette tradition de la repré-sentation d’hommes illustres, la série de portraits peints et sculptés conservés chez François Tronchin au XVIIIe siècle visait à assoir la famille dans l’his-toire des figures tutélaires du protestantisme gene-vois. Le collectionneur précise un point essentiel dans son testament. Pour lui, les «portraits de fa-mille» – il entend ceux de Rémy Tronchin, le fonda-teur de la branche genevoise 12 et de ses descendants directs –, sont «joints [à] ceux de Calvin, de Théodore de Bèze» 13 et aux autres acteurs du protestantisme cités dans ce document. Le rapprochement entre les fondateurs de la Réforme et les portraits de famille va bien au-delà du prestige des Tronchin dans la so-ciété genevoise car la filiation est à la fois spirituelle et familiale étant donné que plusieurs théologiens se sont succédé de père en fils dans la droite ligne de la doctrine calvinienne. Sur ce point, les écrits manus-crits de Jean Calvin, de Théodore Agrippa d’Aubigné, de Théodore de Bèze et d’autres protestants sont le support mémoriel de ces grands hommes figurés par leurs portraits peints.

La jonction entre la famille Tronchin et les réfor-mateurs de Genève, s’est établie en 1607 par le ma-riage de Théodore Tronchin (fig.1) avec Théodora Rocca, petite-fille adoptive de Théodore de Bèze (fig. 2). Grâce à cette union, une partie des archives de ce dernier passèrent par héritage entre les mains de Théodore Tronchin 14, l’un des principaux théo-logiens et chefs de file des calvinistes dans la pre-mière moitié du XVIIe siècle. Ses fonctions dans les instances religieuses genevoises ont été de premier plan: il occupa un poste de professeur de théologie à l’Académie, fut doyen de la Compagnie des pas-teurs, se rendit en 1618 au synode de Dordrecht en tant que député de Genève pour y défendre la doc-trine calvinienne. A ce titre, il était un dépositaire légitime des papiers de Théodore de Bèze contenant

des correspondances et autres documents de protes-tants du XVIe siècle.

Nous ignorons la provenance des portraits men-tionnés par François Tronchin dans son testament, mais il est fort probable que c’est son ancêtre le théo-logien Théodore qui en avait réuni plusieurs, bien qu’aucune source ne vienne confirmer cette hypo-thèse. On peut considérer qu’il avait celui de son père, Rémy (non localisé), et le sien 15 (voir fig.1). Les ef-figies de Calvin étant déjà largement diffusées de son vivant 16, il ne serait pas étonnant que Théodore Tronchin en possédât un exemplaire. A ses côtés se trouvaient vraisemblablement les deux portraits de Théodore de Bèze, l’un le représentant jeune (Centre d’iconographie, Bibliothèque de Genève), l’autre âgé. Le portrait du poète Clément Marot (vers 1496-1544), l’un des partisans de la Réforme, venait com-pléter ce premier noyau 17 (non localisé). Celui du duc Henri de Rohan (non localisé) tend à confirmer

(9)

Fig. 1 Anonyme, Portrait de Théodore Tronchin (1582-1657),

théologien genevois, professeur à l’Académie, recteur de 1610 à 1615,

84 × 66 cm, Bibliothèque de Genève (inv. 0013).

Fig. 2 Anonyme, Portrait de Théodore de Bèze jeune à l’âge de 24 ans, milieu du XVIe siècle, 45 × 32 cm, Bibliothèque de Genève (collection du Musée historique de la Réformation, inv. mhr t 32, crédit photographique: Bibliothèque de Genève).

BSHAG 2016-2018, no 45 François Tronchin (1704-1798)… 64

18 Le portrait du duc Henri de Rohan-Chabot est publié

dans J. Crosnier, «Bessinge», op.cit., p.61, 67, fig., et le nom du peintre proposé est Samuel Hofmann, attri-bution également proposée par François Tronchin. Ce portrait a été gravé par F. Rodolph Meyer en 1636 (exemplaire à la Bibliothèque nationale de France, Paris).

19 O. Fatio, Louis Tronchin, op.cit., p.115-116.

20 Sur cette série de médailles, voir William Eisler,

The Dassiers of Geneva: 18th-Century European medallists: collections of the Cabinet de numismatique, Geneva, and the Cabinet des médailles cantonal, Lausanne, Genève,

2002-2005, vol.1, p.178-228, médaille représentant Louis I Tronchin, p.204-205, no 29. Voir aussi l’article du même auteur dans le présent volume.

cette hypothèse 18 (fig.3), ainsi que celui de sa fille, Marguerite de Rohan-Chabot (non localisé), épouse d’Henri de Rohan-Chabot, qui avaient tout à fait leur place chez Théodore Tronchin. Celui-ci fut en effet l’aumônier du duc Henri de Rohan durant quelques années et lui rendit hommage en prononçant en 1638 un éloge funèbre 19.

Le fils de Théodore Tronchin, Louis I Tronchin (1629-1705), pasteur et professeur de théologie à l’Académie de Genève, incarne, avec quelques-uns de ses contemporains tel que Jean-Robert Chouet (1642-1731), un renouveau du protestantisme de la République lémanique du fait du rapprochement du cartésianisme qu’ils ont opéré. C’est probable-ment à l’initiative de l’un de ses élèves, le théolo-gien Jean-Alphonse Turrettini (1671-1737), que Jean Dassier (1676-1763) réalisa en 1725 la série des mé-dailles intitulées les Réformateurs de l’Eglise, illus-trant des théologiens de plusieurs pays 20. Louis I

Tronchin, grand-père de François Tronchin, y figure parmi plus d’une trentaine d’entre eux, dont Ulrich Zwingli (1484-1531), Jean Calvin, Théodore de Bèze, Pierre Viret (1509/1510-1571) et John Knox (1505 ou 1513/1514-1572). De son ancêtre, François Tronchin avait une peinture de format ovale le représentant en buste (non localisé).

(10)

Fig. 3 Samuel Hofmann (?), Portrait du Duc de Rohan-Chabot

(1615-1655), non localisé, peinture, publié dans J. Crosnier,

«Bessinge», p.67.

La collection de portraits de François Tronchin… Vincent Chenal 65

21 Aucun d’eux n’a exercé des fonctions dans l’Eglise

protes-tante et n’a marqué la théologie genevoise XVIIIe siècle, excepté Louis II Tronchin (1697-1756), frère de François Tronchin, qui a eu une activité de pasteur.

22 Sur Antoine Tronchin, voir O. Fatio, Louis Tronchin, op.cit.,

p.210, 800-816. Il épousa Suzanne Perret en 1693, fille du banquier Pierre Perret. Ils ont eu quatre fils: Pierre (1694-1769), avocat, Louis (né en 1697-1756), théologien, Jean- Robert (1702-1788) banquier à Lyon puis fermier général à Paris, et François banquier et collectionneur (p. 814).

23 Antoine Tronchin, «L’état du gouvernement présent de la

République de Genève: [1721]», Mémoires et documents

publiés par la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, 25,

1893/1901, p.203-234, avant-propos d’Edouard Favre.

24 Le texte d’Antoine Tronchin est conservé dans le fonds

Tronchin à la BGE: «Remarques sur l’Histoire de la Répu-blique de Genève contenue dans Simler et continuation de ladite Histoire»; au début du texte, Antoine Tronchin a ajouté: «Pour estre inséré dans la nouvelle édition de Simler en allemand, 1721, BGE. Arch. Tronchin 238. Antoine Tronchin rédigea des «Remarques sur l’Histoire de Genève par Mr Spon. Edition de Lyon, 1680», BGE. Arch. Tronchin 238.

25 Portrait d’Antoine Tronchin publié dans J. Crosnier,

«Bessinge», p. l.

26 Le portrait original peint au pastel (65 x 52 cm, inscription

au revers donnant le nom de Jean Tronchin et la date de la réalisation du pastel en 1759) par Jean-Etienne Liotard est conservé dans une collection privée et publié dans Marcel Rœthlisberger, Renée Loche, avec la collabora-tion de Bodo Hofstetter et de Hans Bœckh pour les minia-tures, Liotard: catalogue, sources et correspondance, Doorns-pijk, 2008, vol.1, p.512, no 358, vol. 2, fig.509. Cette référence bibliographique signale une copie peinte à l’huile, non attribuée, localisation inconnue, qui provient de Bessinge.

Filiation laïque au tournant

des XVIIe et XVIIIe siècles

A partir de la génération suivante, on constate que les membres de la famille Tronchin portraiturés eurent presque tous des activités laïques 21. Dans le cadre de la vie de la République, ils occupèrent des postes de magistrat ou de représentant diplo-matique, exercèrent le métier de banquier ou de mé-decin. Ce passage d’un siècle à l’autre s’effectue par Antoine Tronchin (1664-1730), fils de Louis I et père de François. Ce sont ses fonctions politiques au sein de la République genevoise – membre du Conseil des Deux-Cents (1693), puis du Petit Conseil (1704), syn-dic (1715 et 1719), premier synsyn-dic (1723 et 1727) – qui l’ont amené à étudier le système politique genevois en l’insérant dans l’histoire 22. Avec l’aide de Jean-Antoine Gautier (1674-1729), il récolta des informa-tions sur l’organisation administrative (de l’Etat) et

sur l’histoire de la Cité dans le but d’écrire un rap-port pour le Zurichois Jean-Jacques Leu qui l’inclut dans l’édition qu’il donna en 1722 du De Republica

Helvetiorum de Simler 23. Le fonds d’archives

fami-lial lui servit sans doute de support pour ce travail auquel il ajouta divers manuscrits, notamment des remarques sur l’Histoire de Genève de Jacob Spon (1647-1685) 24. Antoine Tronchin fut portraituré par Robert Gardelle 25 (non localisé) (fig. 4), en pendant à celui de son épouse, Suzanne Perret (non localisé) par le même artiste. Son frère, Jean Tronchin (1672-1761), Conseiller d’Etat et Procureur général, béné-ficiait de deux effigies, l’une peinte par Jean Ranc, l’autre sous la forme d’une copie à l’huile par Jean-François Guillibaud (1718-1799) d’après le pastel de Jean-Etienne Liotard datant de 1759 26.

(11)

Fig. 4 Gardelle, Robert, Portrait d’Antoine Tronchin, non localisé, publié dans J. Crosnier, «Bessinge», pl.

BSHAG 2016-2018, no 45 François Tronchin (1704-1798)… 66

27 Le Bénézit a une notice «Roussel», sans prénom, peintre

de portraits, pastelliste, et membre de l’Académie de Saint-Luc, actif à Paris au XVIIIe siècle, qui pourrait être l’auteur de ce portrait de Jean-Robert Tronchin.

28 Il pourrait s’agir du portrait de Jean-Robert Tronchin

publié (R. Loche, De Genève à l’Ermitage, op.cit., p.188-189, fig.6) comme celui d’un peintre anonyme.

29 J. Crosnier, «Bessinge», op.cit., p.111, fig.; Patrick-André

Guerretta, Pierre-Louis De la Rive ou la belle nature. Vie

et œuvre peint (1753-1817), catalogue de l’exposition au

Musée Rath, Genève, 2002, p.85, fig.65. Le tableau se trouve au Statens Museum for Kunst à Copenhague.

30 Selon la lettre de Joseph Vernet, sculpteur, à François

Tronchin, 11 décembre 1781, BGE, Arch. Tronchin 190/46.

31 Ce second buste est mentionné dans la lettre du sculpteur

Joseph Vernet à François Tronchin, 11 décembre 1781, BGE, Arch. Tronchin 190/46 et dans l’inventaire de la biblio-thèque. L’exemplaire qui était chez François Tronchin est publié dans J. Crosnier, «Bessinge», op.cit, p.115, et dans Adrien Bovy, «Un neveu de Joseph Vernet» dans

Société auxiliaire du Musée de Genève. Mélanges publiés à l’occasion du 25e anniversaire de la fondation de la Société,

Genève, 1922, p.108, 119, fig.

32 Signalons la version en marbre au Musée d’art et d’histoire,

par Jean-Antoine Houdon, Buste de Théodore Tronchin, marbre, inv. 1900-34, don de Charles Martin-Tronchin.

Le cénacle familial à vocation sentimentale

François Tronchin avait réuni des portraits de membres de sa famille qui lui tenaient particulière-ment à cœur. A commencer par son frère Jean-Robert (1702-1788), banquier à Lyon, puis Fermier général à Paris, avec qui il entretint des relations amicales tout au long de sa vie. Leur correspondance, que conserva en partie François, témoigne d’une excel-lente entente entre eux. Le collectionneur possédait deux portraits de son frère, l’un peint par Roussel 27, l’autre par Guillaume Voiriot (1713-1799) 28, deux ar-tistes français actifs à Paris.

Jean-Armand Tronchin était également présent par deux effigies pour les mêmes raisons. Son oncle François Tronchin lui voua une grande sympathie et, en l’absence de descendance directe, le considé-ra presque comme son propre fils. Lors de son séjour à Genève, le peinte danois Jens Juel (1745-1802) pei-gnit ce neveu chéri en chasseur dans la campagne 29.

Le sculpteur Joseph Vernet réalisa le buste en terre cuite de Jean-Armand en deux exemplaires 30 (non lo-calisés), l’un destiné à sa sœur Catherine de Loriol, née Tronchin (1730-1792), épouse de Rodolphe Jean Daniel de Loriol (1709-1793), et l’autre à François Tronchin 31.

On notera encore la mention d’un buste en plâtre de Tronchin-Calandrini (non localisé), que nous proposons d’identifier à Jacob (1717-1801), membre du Conseil des Deux-Cents et du Petit Conseil de la République genevoise, marié à Elisabeth née Calandrini (1730-1785), cousin de François Tronchin. Ce petit cercle familial était complété par deux effigies du célèbre médecin Théodore Tronchin (1709-1781), un autre cousin de François: un buste en plâtre d’après un original de Jean-Antoine Houdon 32 (non localisé) et un portrait (non localisée).

Quelques amitiés

Le cercle amical de François Tronchin était compo-sé de nombreuses personnes, mais bien peu d’entre elles eurent l’honneur de figurer dans la maison des

(12)

La collection de portraits de François Tronchin… Vincent Chenal 67

33 Le buste – conservé dans une collection privée (à Bessinge

au XIXe siècle, puis dans la collection André Givaudan) – est publié dans Guilhem Scherf, Houdon, 1741-1828. Statues,

portraits sculptés…, Paris, 2006, p.60, dans la notice de la

version en marbre, p.58-67, no 9. Il est passé en vente à Paris, Hôtel Drouot, 15 décembre 2005, no 390, fig. (selon Scherf ).

34 Sur les deux principaux types de bustes de Voltaire par

Houdon, voir G. Scherf, Houdon, 1741-1828, op.cit., p.70-75, no 11 (Voltaire, 1778, marbre, Paris, Musée du Louvre), p.76-81, no 12 (Voltaire à la française, 1778, marbre, Paris, Musée du Louvre). Ajoutons encore le Voltaire au bandeau, dont un exemplaire en marbre de 1781 est conservé au Victoria and Albert Museum à Londres.

35 Lettre de Joseph Vernet le sculpteur à François Tronchin,

11 décembre 1781, BGE, Arch. Tronchin 190/46.

36 Sur leur goût commun des Beaux-Arts, voir la lettre de

Tronchin au prince Henri de Prusse, Genève, 4 juillet 1784, BGE, Arch. Tronchin 183, no 59, dans laquelle il dit lui avoir envoyé son discours tenu à la Société des Arts en 1788 et publié à cette date: François Tronchin, Discours relatifs à

la peinture, [Genève, s.l., s.d.].

37 Tronchin précise dans le catalogue manuscrit des livres de

sa bibliothèque que c’est le prince Henri qui lui envoya ce livre. François Tronchin adressa au prince Henri une lettre le 11 août 1791 pour le remercier de l’envoi de cet ouvrage (BGE, Arch. Tronchin 183, no 73). Dans cette lettre il parle de l’immortalité des guerriers auxquels le monument rend hommage.

38 Plusieurs lettres du prince Henri de Prusse adressées à

François Tronchin sont conservées à la BGE, Arch. Tron-chin 183.

Délices où il vécut jusqu’à sa mort. Deux d’entre elles sont des littéraires et leur présence semble avoir été admise au sein de la bibliothèque, bien que plusieurs membres de la famille Tronchin y trouvassent aus-si aaus-sile (les bustes de Jean-Armand, du médecin Théodore, et de Jean mentionnés précédemment). Ces œuvres sont listées à la fin du catalogue manus-crit des livres de la bibliothèque rédigé par le proprié-taire des lieux, ce qui laisse entendre que ces objets étaient placés dans cette pièce. Ce type de disposi-tion dans une bibliothèque était très répandu et re-commandé notamment par Gabriel Naudé afin de faire correspondre l’effigie et les textes des auteurs.

Il n’est donc pas étonnant d’y rencontrer les phi-losophes et écrivains Voltaire et Diderot avec qui le collectionneur a partagé le goût de la littérature. Du premier, Tronchin possédait plus d’une dizaine de livres, dont l’Histoire de Charles XII, roi de Suède (éd. Bâle, 1732), l’Histoire de l’empire de Russie sous Pierre

le Grand (éd. Genève, 1759 et 1763), l’Abrégé de l’his-toire universelle depuis Charlemagne jusqu’à Charles Quint (éd. La Haye, 1753); du second, le catalogue de

sa bibliothèque ne mentionne que l’Essai sur la

pein-ture, mais leur correspondance fait état de leur intérêt

commun pour le théâtre qu’ils partageaient également avec Voltaire. Leurs bustes en plâtre teinté de couleur imitant le bronze par Jean-Antoine Houdon (non lo-calisés) figuraient dans la bibliothèque. Celui de Denis Diderot, aujourd’hui non localisé, dérive du buste en marbre conservé au Musée du Louvre à Paris (marbre sur piédouche, daté de 1775) et dont il existe de nom-breux exemplaires identiques ou légèrement diffé-rents en plâtre. C’est la fille du philosophe, Angélique de Vandeul (1753-1824), qui en offrit un en plâtre à François Tronchin 33. Jean-Antoine Houdon réalisa plusieurs types de bustes différents de Voltaire, et, en l’absence d’une description ou d’une reproduction gra-vée ou photographique, il nous est impossible à ce jour d’identifier laquelle de ces versions a servi de modèle à l’œuvre exposée dans la bibliothèque de François Tronchin 34. Rappelons que les deux hommes furent des amis de plus de quarante années. Un autre homme de lettres aurait pu figurer aux Délices. En effet, à la recherche de commandes, le sculpteur Joseph Vernet

proposa à François Tronchin de réaliser le buste de Friedrich Melchior Grimm 35. Mais cette idée semble être restée sans suite, en tout cas, aucune œuvre sculp-tée de l’écrivain n’est localisée.

Sans être lié à une relation littéraire, le prince Henri de Prusse, frère du roi Frédéric II, eut néan-moins en commun avec François Tronchin un intérêt pour les beaux-arts et, en particulier, pour les monu-ments sculptés 36. Il offrit un exemplaire de son ou-vrage Description du monument qui vient d’être érigé

à Rheinsberg, précédée du discours qui a été lu à l’occa-sion de l’inauguration de ce monument (imprimerie de

G. J. Decker et fils, 1791) qui reproduit par la gravure un obélisque sur lequel sont sculptés des médaillons représentant des héros militaires du royaume germa-nique 37. Leur amitié fut forgée dans leur correspon-dance 38 et confirmée par le buste en plâtre qu’il offrit au Genevois (non localisé) 39. Au bas de cette effigie

(13)

Fig. 5 Joseph Vernet, Buste de François Tronchin, vers 1780, plâtre, 69 cm avec le socle, Genève , Musées d’art et d’histoire , inv . 1911-50 .

BSHAG 2016-2018, no 45 François Tronchin (1704-1798)… 68

39 F. Tronchin, Catalogue de mes livres, op.cit.: «Le Prince

Henry de Prusse. Don du Prince. Plâtre de Houdon modelé & reçu en fevrier 1785». Ce buste d’Henri de Prusse est mentionné dans une lettre de Grimm à François Tronchin du 24 mars 1785 (BGE, Arch. 183, no 36), publiée dans Friedrich Melchior Grimm, Correspondance privée de

Frédéric-Melchior Grimm, présentée et annotée par Jochen

Schlobach et Véronique Otto, Genève, 2009, p.185.

40 Stanislas-Jean de Boufflers, copie des «Vers mis au bas du

buste de S.A.P. le Prince Henry» de Prusse, de la main de François Tronchin, sans date, BGE, Arch. Tronchin 183, no 32.

41 Le buste du prince Henri de Prusse en bronze conservé

à Berlin-Brandebourg, Stiftung Preussische Schlösser und Gärten est publié dans Houdon, 1741-1828: sculpteur des

Lumières, cat. expo. sous la direction d’Anne L. Poulet,

Washington, National Gallery, 4 mai-7 septembre 2003, Los Angeles, J. Paul Getty Museum 4 novembre 2003- 25 janvier 2004, Musée national du Château de Versailles, 1er mars-31 mai 2004, Paris, 2004, p.304-308, no 56.

42 Succession de la comtesse d’Harcourt, 13 décembre 1781,

Paris, Archives Nationales, MC/ET/XCI/1201.

43 Les lettres d’Harcourt sont conservées à la BGE dans le

fonds Tronchin, Arch. Tronchin 184.

44 Lettre de François Tronchin à sa femme, publiée par Henry

Tronchin, 1895, p. 286-287.

45 R. Loche, De Genève à l’Ermitage, op. cit., p. 186, fig.

Le portrait est passé à l’Hôtel des ventes de Genève, septembre 2017.

46 Ce buste par Vernet est publié dans A. Bovy «Un neveu

de Joseph Vernet», op. cit.

étaient inscrits quelques vers rédigés par Stanislas-Jean Boufflers:

Vers du Chev [ali] er De Boufflers mis au bas du buste / de S.A.R. le Prince Henry / Dans cette image auguste & chére / Tout héros verra son rival: / Tout sage verra son égal; / Et tout homme verra son frére 40.

L’œuvre originale en marbre était de Jean-Antoine Houdon. Elle avait été exposée au Salon de 1787 (li-vret n0 253). Une autre en bronze avait été montrée au Salon de 1789 (livret no 240) 41.

Quant au portrait peint du comte Henri-Claude d’Harcourt, lieutenant général des armées du roi, François Tronchin le tenait de l’épouse de celui-ci. Les quelques cinquante lettres adessées par ce mili-taire à François Tronchin témoignent d’un grand at-tachement pour ce dernier 42 qui les conserva dans ses archives personnelles 43. Le Genevois admira le tom-beau d’Harcourt (Paris, Notre-Dame) que l’épouse de ce dernier commanda à Jean-Baptiste Pigalle 44.

Portraits de François Tronchin

En plus de son portrait peint par Jean-Pierre Saint-Ours déjà mentionné (Genève, Société des Arts, Palais de l’Athénée), François Tronchin en commanda un autre à Jean-Etienne Liotard (pastel sur parchemin, 38 × 46 cm, Cleveland, The Cleveland Museum of Art) le représentant en amateur d’art, avec en pendant ce-lui de son épouse Marie-Anne (1713? -1788) (1758, pas-tel sur parchemin, 68 × 55 cm, Genève, Musée d’art et d’histoire, inv. 1985-0042). Dans sa jeunesse, il se fit portraiturer par un peintre inconnu (huile sur toile, 80,8 × 64,7 cm, non localisé) 45. Le sculpteur Joseph Vernet modela enfin en plâtre son buste 46 (fig.5).

L’ensemble de portraits constitué dès la première moitié du XVIIe siècle par des membres de la famille Tronchin est l’un des rares témoignages documen-tés de Genevois cherchant à affirmer leur statut so-cial dans la République par la peinture et la sculp-ture. Il illustre en particulier la volonté d’enraciner

(14)

La collection de portraits de François Tronchin… Vincent Chenal 69

47 Sur la question des portraits par rapport aux lois

somp-tuaires, voir C. Walker, Une histoire du luxe, op.cit., p.189.

une dynastie dans l’héritage direct du protestantisme représenté par la figure de Théodore de Bèze, l’un des théologiens les plus emblématiques, tout en s’ap-puyant sur les archives comme témoignage de cette histoire. Grâce à ce solide ancrage dans le passé, les portraits reflètent l’une des marques autorisées par les lois somptuaires aux personnes de première quali-té en guise de distinction des autres classes sociales 47. Ce corpus d’effigies s’est renforcé au XVIIIe siècle par des relations avec des grands hommes laïcs externes à la famille (Voltaire, Diderot), amis de François Tronchin. Celui-ci se mêle à eux avec son buste mo-delé par le sculpteur Joseph Vernet, le positionnant dans la République des lettres.

(15)

Le Bulletin forme depuis 1892 la revue annuelle de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, asso-ciation à but non lucratif fondée en 1838 et reconnue d’utilité publique le 24 septembre 2012.

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Membres: Marc Aberlé, Matthieu de la Corbière, Alain Dubois, Nicolas Fornerod, Christian Grosse, Marc-André Haldimann, Sonia Vernhes Rappaz

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Rédaction du Bulletin

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Conception graphique et maquette: Gaia Biaggi, Christian Tännler, pour izein, Genève

Composition: Julia Dubuis, l'atelier prémédia Sàrl, Attalens

Mise en pages: Christian Tännler, izein, Genève Relecture: Marie Chevalley, Genève

Photolithographie, Impression: TBS, La Buona Stampa SA, Lugano Reliure: Mosca Legatoria SA, Taverne

La Société d’histoire et d’archéologie de Genève décline toute responsabilité quant aux manuscrits et photographies qui lui sont envoyés.

Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Bulletin de la SHAG 2016-2018, numéro 45

© Société d’Histoire et d’Archéologie de Genève, 2019 ISSN 1017-849x

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Vie de la Société

Barbara Roth-Lochner et Didier Grange, archivistes

Hommage à Micheline Tripet (1930-2018)

Sonia Vernhes Rappaz

Communications présentées à la Société en 2016-2018

Sarah Scholl et Flávio Borda d’Agua

Compte rendu administratif 2016-2018

Dernières publications de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève

Mémoires et Documents ( MDG )

Jean Terrier, L’ancienne église Saint-Mathieu de Vuillonnex à Genève : l’étude des vestiges archéo-logiques dégagés sur le site de l’ancienne église et son insertion dans le contexte des églises rurales de la région genevoise, Genève, 2014, 316 p. MDG 67,

CAR 149 ( CHF 55.– )

Marc-André Haldimann, Des céramiques aux hommes : étude céramique des premiers horizons fouillés sous la cathédrale Saint-Pierre de Genève ( 1er millénaire av. J.C. – 40 apr. J.-C ), Genève, 2014, 306 p. MDG 66,

CAR 148 ( CHF 55.– )

Charles Bonnet, en collaboration avec Alain Peillex, avec les contributions de Guido Faccani, Isabelle Plan, Marion Berti et Matteo Campagnolo, Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève, Les édifices chrétiens et le groupe épiscopal, Genève, 2012,

366 p. ( in-4 ). MDG 65 ( CHF 120.– )

Charles Bonnet, en collaboration avec Alain Peillex, avec les contributions de Matthieu Demierre, Matthieu Poux et Matteo Campagnolo, Les fouilles de la cathé-drale Saint-Pierre de Genève, Le centre urbain de la protohistoire jusqu’au début de la christianisation,

Genève, 2009, 257 p. ( in-4 ). MDG 64 ( CHF 1o0.– )

Nicolas Carrier et Matthieu de la Corbière ( éd. ), Entre Genève et Mont-Blanc au XIVe siècle, Enquête et

contre-enquête dans le Faucigny delphinal de 1339,

Genève, 2005, 401 p. MDG 63 ( CHF 60.– )

Les Cahiers

Antony Ardiri, Les enjeux du souvenir, Calvin et les Jubilés de Genève en 1909, Genève, 2017, 203 p.

Les Cahiers 12 (CHF 25.–)

Manuela Canabal, La Placette de Pierre Braillard, Un projet d’urbanisme à Genève (1958-1967), «Laissons dire et faisons bien», Genève, 2016, 188 p.

Les Cahiers 11 (CHFr. 25.–)

Fabrice Brandli, Une résidence en République, Le résident de France à Genève et son rôle face aux troubles politiques de 1734 à 1768, Genève, 2007,

224 p. Les Cahiers 10 ( CHF 35.– )

Hansjörg Roth, La fusion des communes de l’agglo-mération urbaine genevoise en 1930, Genève, 2004,

178 p. Les Cahiers 9 ( CHF 33.– )

Frédéric Joye, Projet pour une Révolution,

Jean-Bénédict Humbert ( 1749-1819 ), Prix d’histoire

de l’Institut National Genevois 2001, Genève, 2000, 136 p. Les Cahiers 8 ( CHF 30.– )

Anne-Lise Head et Liliane Mottu-Weber, Les femmes dans la société européenne, 8e Congrès des His

to-riennes suisses, Genève, 2000, 340 p. Les Cahiers 7 ( CHF 50.– )

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Articles

William Eisler

A Calvinist republican at the court of His Catholic Majesty:

Jacques-François Deluc, the

Fabrique de Genève

and

Genevan-Spanish relations during the eighteenth century. Part II:

The

Fabrique

intervenes in Spain

Jan Chiarelli

L’adoption du franc de Genève (1825-1838): enjeux économiques

et réseaux d’acteurs

François Tronchin (1704-1798),

figure et mémoire des Lumières genevoises

Barbara Roth-Lochner

François Tronchin archiviste. Histoire et caractéristiques

des Archives Tronchin de Genève

François Jacob

Voltaire et Tronchin en scène

Vincent Chenal

La collection de portraits de François Tronchin, un support

de la mémoire familiale dans l’histoire de Genève

Outils et lieux de la recherche

Michel Fol et Philippe Genequand

Entre Genève et Rome. Stratégies lignagères et réseaux d’influence

autour de la fondation de la collégiale de Viry en 1488

Collectif

Chronique bibliographique

3 24 36 55 61 71 81 Bulletin 44, 2014-2015

Andreas Würgler, «A quoi sert de prêter serment en Suisse médiévale et moderne ?» – William Eisler, «A Calvinist republican at the court of His Catholic Majesty  : Jacques-François Deluc, the Fabrique de Genève and Genevan-Spanish relations during the eighteenth century» – Stefan Sigerist, «Genfer in Hamburg» – Luc Weibel, «Devenir catholique : l’aventure singulière de Théodore de la Rive»  – Jean Sesiano, « Genève, tout nouveau canton suisse, amène en hommage à Dame Helvétie, le rêve d’une, ‹ mine de goudron › » – Joël Aguet, « Maisons Mainou: trois siècles d’histoire » – Laurent Christeller, « La Fondation des archives de la famille Pictet : une institution patrimo-niale privée ouverte sur la cité ».

( CHF. 35.– )

Bulletin 43, 2013

L’historien et l’archéologue dans la cité: actes du colloque à l’occasion des 175 ans de la SHAG ( Marco Cicchini et Sarah Scholl éd. ). Marco Cicchini, « L’historien et l’archéo-logue dans la cité ». – Françoise Dubosson, « Des statuts et des hommes: les débuts de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève ». – Sarah Scholl, « Un toast à la patrie. Les jubilés de la SHAG ou le récit de soi d’une société savante ». – Bernard Lescaze, « Figures et fonc-tions de la Réforme chez les historiens genevois du XIXe siècle ». – Pierre Corboud, « L’archéologie préhisto-rique à Genève, de 1833 à 1920: quelques épisodes emblé-matiques de la recherche et de l’histoire des sciences ».  – Marc-André Haldimann, Jean Terrier, « Le plateau des Tranchées: un lieu-clé de l’archéologie genevoise ».  – Nathalie Szczech, « Calvin et Genève, entre mythes et histoire. Regards sur la genèse de l’engagement de Calvin au service de l’Eglise genevoise ( 1536-1537 ) ». – Catherine Santschi, « L’édition des textes: une tradition genevoise et ses limites ». – Anne de Herdt, « Saint-Ours, premier peintre d’histoire à Genève et lauréat à Paris du concours célébrant le Concordat entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII, avec son tableau du Rétablissement

du culte en 1802 ». – Gregory Meyer, « Genève et les

organisations internationales: une histoire locale de l’international ». – Collectif « Hommage à Louis Binz ». ( CHF. 35.– )

Bulletin de la Société d’histoir

e et d’ar

chéologie de Genève

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Bulletin de la SHAG

 2016-2018, n0 45

Figure

Fig. 2 Anonyme,  Portrait de Théodore de Bèze jeune à l’âge   de 24 ans, milieu du XVIe siècle, 45 × 32 cm, Bibliothèque   de Genève (collection du Musée historique de la Réformation,   inv
Fig. 3  Samuel Hofmann (?), Portrait du Duc de Rohan-Chabot  (1615-1655), non localisé, peinture, publié dans J
Fig. 4  Gardelle, Robert, Portrait d’Antoine Tronchin, non localisé,  publié dans J. Crosnier, «Bessinge», pl.
Fig. 5  Joseph Vernet, Buste de François Tronchin, vers 1780, plâtre,   69 cm avec le socle, Genève , Musées d’art et d’histoire , inv

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