FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DE PHARMACIE DE BORDEAUXANNÉE 1897-1898
l'ËÏACDATfis un lit:
des Epanchements non purulents du Genou
ooo
THÈSE POUR LE DOCTORAT UN MÉDECINE
présentée et soutenue
publiquement
le 19 Janvier 1898PAR
Georges FTJJOI-i
Né à Toulouse (Haute-Garonne), le 17 septembre 1872.
Élève du Service de Santé de la Marine
/ MM. DEMONS professeur.... Président.
„ • . j i mi• ) BOURSIER professeur....) Examinateurs de la These :< Trri . . '
j BINAUD agrege Juges.
(
BRAQUEHAYE agrégé^
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les
diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE DU MIDI — PAUL CASSIGNÔL
91 — RUE PORTE-DIJEAUX — 91 189 8
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux
M. DE NAB1AS, doyen — M. PITRES, doyen honoraire.
B» 18 41 F 10S SBOII BB S .MM. M1GE..
AZAM .
DUPU Y Professeurs ho 110raives.
Clinique iulerne Clinique externe Pathologie interne...
Pathologie et théra¬
peutique générales.
Thérapeutique
Médecine opératoire.
Clinique d'accouche¬
ments
Anatomie pathologi¬
que Anatomie
Anatomie générale et
histologie
mm.
picot.
pitres.
demons.
lanédongue.
n.
vergely.
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coyne.
bouchard.
viault.
A dn EB 10 C* HO S BOA
«kction niemédecine (Patholog
MM. MESNARD.
CASSAET.
AUCHr,.
Physiologie Hygiène Médecine.légale Physique Chimie
Histoire naturelle ...
Pharmacie*.
Matière médicale....
Médecine expérimen¬
tale
Clinique ophtalmolo- gique
Clinique desmaladies chirurgicalesdis en¬
fants
Clinique gynécologique BOXB0BKK B0 :
ie interneetMédecine Légale.)
MM. SABRAZÈS.
Le DANTEC.
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P1ECHAUD.
BOURSIER.
sectionde chihuiigie et accouchements
Accouchements...■
\MM. RIVIÈRE.
CHAMBRELE NT (MM. VILLAR.
Pathologie
exlerne]
BINAUD.(
BRAQUEHAYE |section des sciences anatomiqueset physioi.og1ques
1MM. PRINCETEAU | Physiologie MM. PACHON '"'I CANNIEU. Histoire
naturelle BEILLE.
Anatomie
section des sciences physiques
Physique MM. S1GALÀS. | Pharmacie M. BARTHE.
ChimieetToxicologie DENIGÈS. |
€'Os 18& € O11 a»SjB0 1B 30 A T A 1 18 30 S :
Cliniqueinterne des enfants
Cliniquedes maladies cutanées etsyphilitiques Clinique des maladies des voies urinaires Maladies du larynx, desoreilles et dunez Maladies mentales
Pathologieexterne Accouchements Chimie
MM. MOUSSOUS.
DUBREUILH.
POUSSON.
MOURE.
RÉGIS.
DENIJCÉ.
RIVIÈRE.
DENIGES Le Secrétaire de la Faculté: LEMAIRE.
Pardélibération du 5 août 1879, la Faculté aarrêté que les opinions émises dans les Thesesqui luisontprésentées doivent être considérées commepropres à leursauteurs, et
qu'elle n'entendleurdonnerniapprobation niimprobation.
A MES CAMARADES DE
L'ÉCOLE
DE SANTÉ NA VALE'
A MES MAITRES
A UX OFFICIERS I)E
L'ÉCOLE
DESANTÉ
NAVALEA MONSIEUR LE DOCTEUR MAUREL
ANCIEN MÉDECIN PRINCIPAL DE LA MARINE
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOULOUSE
CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR
A MONSIEUR LE DOCTEUR BRAQUEIIAYE
ANCIEN INTERNE DES HOPITAUX DE PARIS
PROFESSEUR AGRÉGÉ DE CHIRURGIE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE
DE BORDEAUX
A mon Président de Thèse
MONSIEUR LE DOCTEUR DEMONS
PROFESSEUR DE CLINIQUE CHIRURGICALE A LA FACULTÉ DE MÉDEi
DE BORDEAUX
OFFICIER DE LA LÉGION D'HONNEUR
OFFICIER DE i/lNSTRUCTION PUBLIQUE
MEMBRE CORRESPONDANT DE i/ACADÉMIE DE MÉDECINE
Arrivé aux termes de nos
études médicales, il nous est
agréable de
témoigner notre reconnaissance à ceux de nos
maîtres qui nous
ont porté quelque intérêt. Notre sujet nous
a été
inspiré
parM. le professeur agrégé Braquehaye, nous
tenons à le remercier tout
d'abord et d'autant plus vivement
qu'il n'a
cessé de
nousprodiguer ses conseils. Il nous a
fourni des observations
inédites qui figurent dans notre
travail.
M. le professeur
agrégé Villar a droit à toute notre recon¬
naissance pour les
observations qu'il a eu l'obligeance de
nouscommuniquer.
C'est àlaconstante complaisance
de
monami le D1' Barbe,
prosecteur
adjoint à la Faculté de médecine de Bordeaux,
que nous devons
la planche représentant les diverses inci¬
sions del'arthrotomie.
Que M. leprofesseur
Démons daigne accepter nos bien sin¬
cères remerciements pour le
grand honneur qu'il nous fait
en acceptant
la présidence de notre thèse.
INTRODUCTION
Parmi les questions
importantes de pratiques journalières,
les épanchements
de l'articulation du
genouviennent en
premier lieu.Ces épanchement peuvent être divisés en
épanchements
suppurés et
enépanchements
nonsuppurés.
Il est
aujourd'hui admis
partous les chirurgiens
quetout
épanchement
purulent du
genoudoit être ouvert et qu'il faut
donnerissue au pus le plus
vite possible. Aussi
ne nous oc¬cuperons-nous pas
d'une question qui
aété résolue par les
les travaux deMM. PiéChaud, Nicaise, Bœckel et
Weiss.
Nous diviserons les
épanchements
nonpurulents du
genouen épanchement
sanguin
ouhémarthrose et épanchement
séreuxou hydarthrose.
L'hydarthrose est
uneaffection arti¬
culaire caractérisée par la présence
d'un liquide séreux plus
ou moins abondant dans la cavité
synoviale.
Les causesles
plus communesde l'hydarthrose sont les traumatismes, le
froid, lerhumatisme, la
syphilis et la blennorragie. Les prin¬
cipaux symptômes
de l'hydarthrose du
genou,très faciles à
constater du reste, sont les
suivants
:augmentation du
volume de l'article dont la formea changé;
il est devenu
arrondi, sailliescaractéristiques de chaque côté de la rotule
et au-dessus dans le cul-de-sac
sous-tricipital, fluctuation,
choc rotulien.
L'hémarthrose est un
épanchement intra-articulaire
cons¬titué pardu sang auquel se
mélange la synovie.
Le genou présente
alors des caractères physiques analo¬
gues à ceuxque nous venons
de décrire pour l'hydarthrose-
Et si leur mode de développement
n'était
pasdifférent, il
— 12 —
serait très
difficile'de distinguer
ces deux affections l'une de l'autre. La rotule est reportée en avant, la synoviale est dis¬tendue, la fluctuation manifeste et les mouvements articu¬
laires
impossibles.
Lorsque cesphénomènesapparaissentrapidementà l'occa¬
sion d'un
traumatisme,
il n'est pas douteux qu'il s'agisse d'unehémarthrose.Les observations- qui font partie de notre travail ont rapport aux hémarthroses et aux
hydarthroses
d'originetraumatique
afrigore
etblennorragique.
Nous montrons que le seul traitement qui leur convienne est l'évacuation rapide soit par la ponction, soit par l'arthrotomie.Nousne ferons ni la
clinique,
ni l'anatomiepathologique
de ces
épanchements,
nous nous occuperons seulement de leur traitement.Dans un premier
chapitre
nous étudions les traitements médicaux de cesépanchements,
c'est-à-dire larévulsion, l'immobilisation,
la compression, le massage et les injec¬tions etnous verrons leur insuffisance. C'est cette infériorité qui nousconduit au
chapitre
II de notre thèse.Ce dernierest consacré au traitement des
épanchements
non suppurés du genou par la ponction pure ou suivie d'in¬
jection. Observations.
Le
chapitre
III est l'étude du traitement de ces mêmes épanchements parl'arthrotomie. Après un rapidehistorique
de la question, nous décrirons le manuel opératoire de l'ar¬
throtomieque nous avons pratiqué sur le cadavre et nous
terminerons le
chapitre
par des observations.Dans un quatrième
chapitre
nous comparerons les résul¬tats fournis par la ponction et par l'arthrotomie. Suivent les conclusions.
CHAPITRE PREMIER
Des traitements
médicaux.
Dans un cas
d'hémarthrose traumatique doit-on abandon¬
ner à la nature le
soin de la résorber? Les épanehements
sanguins
abandonnés à eux-mêmes se résorbent habituelle¬
ment; mais
si
nousnousen rapportons aux observations de
Nicaise, nous verronsque
ces épanehements sont très longs
à se résorber. M.
Nicaise cite le fait d'un épanchement san¬
guin
articulaire qui persista après quatorze mois de durée.
M. Trélat, à la
Société de chirurgie, signalait aussi cette ten¬
dancedes
épanehements sanguins à durer indéfiniment.
Il faut donc traiter
les épanehements sanguins intra-
articulaires.
M. Lagrange,
dans
unarticle du Traité de chirurgie de
Duplay et
Reclus,
nousdit que l'hydarthrose peut guérir
spontanément
parrésorption plus ou moins lente du liquide,
mais que
plus souvent l'épanchement reste stationnaire ou
augmente en
déformant la région articulaire et en gênant
touslesjours
davantage le fonctionnement du membre.
Dans tous les
épanehements du genou la jambe se place
dansun léger
degré de flexion qui correspond précisément au
maximum de
capacité de l'articulation. Cette situation est
obtenue
quand la jambe fait avec la cuisse un angle de 140°.
Dans cette situation, les
ligaments, et par conséquent la
synoviale, sont le plus relâchés : c'est l'attitude choisie ins¬
tinctivement par
les malades afin de soulager leurs douleurs.
On l'observe tous lesjours
dans les salles. Il y a donc là un
premier
danger
dans révolution de lamaladie,
à savoirPankylose
qui se produira.Pankylose
en cette position vicieuse. De telle sorte que si le malade arrive un jour à la guérison, son membre inférieur ne sera plus dans la recti¬tude.
M.
Gosselin,
dans sesCliniques
del'hôpital
de laCharité, s'exprime
ainsi : « Letriceps
doit lutter contre la contraction desfléchisseurs.
Quand l'attitudedoit êtrelongtemps
main¬tenue, la tonicité ne suffitpluspour maintenir
l'articulation;
la contraction volontaire doit intervenir pour lutter contre l'action de la pesanteur, qui tend sans cesse à modifier
l'angle
rend lade flexion. Une influence bien plusimportante,
qui tonicité bieninsuffisante pour conserverl'immobilitéà
l'articulation,
c'est la douleur réveillée par le mouvement, par lesébranlements
des segments osseuxintra-articulaires,
par le travail
inflammatoire
lui-même. Descontractions réflexes
réagissent
sur les musclespéri-articulaires.
Le groupe desfléchisseurs,
plusfavorablement
placé, entraineles muscles dans le sens delà flexion.
Progressivement,
le membre seporte dans une flexion de plus en plus grande.La nouvelle position que prend le malade est de plus en plus
douloureuse,
mais il estimpuissant
à lamodifier;
les muscles,fatigués
par unecontractionprolongée
etrépondant
à l'excitation qui a
l'articulation
pour point dedépart,
n'obéissent plus à lavolonté,
ils se contracturent. »M. Gosselin signaleaussi le
danger
de cescontracturesque l'on retrouve dans presque toutes lesarthropathies
: « 11 seproduit, dit-il,
dans le coursdes arthritesdouloureuses,
des modificationsphysiologiques
etanatomiques
remarquables du côté des muscles. Us cessent de se contracter volontaire¬ment et ils prennent unecontracture
prolongée
quicomplètel'immobilité,
tantôt dans laflexion,
tantôt dans l'extension.Quand la contracture a duré uncertain
temps,
les musclespéri-articulaires s'atrophient,
puis passent à l'état fibreuxetgraisseux,
qui caractérise la rétraction. Plus ces lésions musculaires seprolongent,
plus elles favorisent l'établisse-— 15 —
mentde
Pankylose,
enlaissant s'établir et s'organiser des
adhérences.»
A côtéde
Pankylose, il faut insister sur l'atrophie muscu¬
laire qui
frappe toujours les extenseurs. Cette atrophie mus¬
culaire est un accident du
début,-et commence dès qu'il y a épanchement. Elle peut atteindre un degré très prononcé et
parfois
le membre est absolument décharné, ldle contribue
en tout cas pour une
large part à l'impotence fonctionnelle.
A cause de ses redoutables
conséquences
untraitement s'im¬
pose
dès
quel'on
setrouve en présence d'un épanchement
du genou.
Traitement médical. — Nous ne
parlerons du traitement
médical des
hydarthroses
que pourmémoire : il est aban¬
donné aujourd'hui, ce
qui
ne nousétonne pas, vu l'impuis¬
sance de cette méthode.
En 1838, Ginelle propose
l'usage du tartre stibié à haute
dose pour
dissiper les collections séreuses du genou. Cette
méthode futcombattue par
Velpeau, Bonnet et Rochoux, qui
enconstatèrent l'inefficacité.
Le calomel fut
préconisé
parO'Beirn en Angleterre.
En 1863, M. le
professeur Laboulbène publia un cas de
guérison
d'hydarthroscpar l'administration delà ciguëintus
et extra.
Le seul traitement
général qui ait donné de merveilleux
résultats est le traitement
spécifique
parle mercure et l'io-
dure de potassium
dans des cas d'épanchemeut d'origine
syphilitique. Les
observations de Reclus, Taylor, Verneuil,
Fourniërne
permettent
aucundoute à cet égard.
Méthodes
simples.
—Nous qualifierons le traitement par
l'immobilisation,
la-compression, les révulsifs, le massage, de
traitement par les
méthodes simples ou de douceur, réser¬
vant le nomde traitement
chirurgical à la ponction et à l'ar-
throtomie.
L'immobilisation se fait dans un
appareil exactement
appliqué, un
appareil plâtré
parexemple, en maintenant le
membre en bonne position; en
extension, par exemple, s'il
— 16 —
s'agit du genou. La compression sera toujours appliquée en même temps quel'immobilisation : elle doit être régulière, égale et énergique. On placera toujours danslecreux poplité
uneattelle de carton pourprotéger le paquet vasculo-nerveux,
La bande
élastique
donne de bons résultats,mais elle estdangereuse
et difficilement supportée par les malades; la compression avec des bandes de toile ou de flanelle estpréférable.
Pour égaliser la pression, on entourera l'articu¬lation de feuilles de ouate. L'immobilisation etlacompression sont regardées comme de puissants auxiliaires en facilitant la
résorption
del'épanchement,
mais leuremploi estdifficile.L'immobilisation est une cause
d'ankylose
dès qu'il y aarthrite,et nous savons quela compression, même modérée, est péniblement supportéepar le malade.
Les révulsifs peuvent être combinés à la méthode dont nous venons de parler. Les
badigeonnages
de teinture d'iode sur le genou malade sont très souventemployés,
peut-être parce qu'ils sont inoffensifs. Dès la plus haute antiquité on a eu recours, dans l'affection qui nous occupe, à la cautérisation : le fer rouge et les caustiques en sont lesprincipaux
agents. Lemoxaesttrèspeu employé aujourd'hui,
on préfère de
beaucoup
le thermo-cautère de Paquelin sous formede pointes de feu.Certains chirurgiens
prétendent
obtenir d'excellents résul¬tats de larges applications de vésicatoires sur les genoux atteints
d'hydarthrose.
Il est possible qu'en créant des voies de retour au sang, en dégorgeantmécaniquement
les tissus péri-articulaires, on procède par dérivation; il est possible aussi que l'excitation du révulsif réveille, soit par irritation du voisinage, soit par action réflexe, la vitalité des éléments de l'articulation et active leur pouvoir de résorption. Duplay, à propos de l'hydarthroseblennorragique, s'exprime
ainsi :« La révulsion sera obtenue au moyen d'un ou deux larges vésicatoires; s'ils ne produisentpas de résultats rapides, il
ne faut pasinsister, ils ne donneront rien. »
Les inconvénients du traitement par les révulsifs sont
nombreux: inconstance et longueurde cette
thérapeutique
quineparvient sûrement
pasà prévenir l'atrophie du triceps
et
Pankylose du
genou.D'après Beylier, le
massageagit très heureusement sur l'engorgement de la synoviale. Il conseille d'aller jusqu'à
l'éclatement de la
synoviale.
Comment pratique-t-on
le massage? Les frictions sont tou¬
jours
centripètes, c'est-à-dire pratiquées dans le
sensdu cou¬
rantveineux. On luhréfie la peau de
la région, puis
onglisse
la l'ace
palmaire des phalangettes le long de la partie malade.
Cette pression,
d'abord légère, devient graduellement plus
forte. De temps en tempson
fait de légers pincements, des
pressions
intermittentes, de petites percussions, des malaxa-
tions surla région massée,
tandis qu'on imprime des mou¬
vements à l'articulation malade.
Les pressions,
dirigées de la périphérie
versle cœur, font
progresser
le
sangveineux et la lymphe dans le sens de la
circulation en retour et par
conséquent
enempêchent la
stagnation. Cette
chasse est d'autant plus active que les liqui¬
des entraînés
produisent
unvide dans les vaisseaux et font
un appel
mécanique des liquides situés en amont. On cons¬
tate aussi par
le
massagedes phénomènes de vaso-dilatation.
Nous trouvons déjà deux
conditions très favorables à la ré¬
sorptiond'un
épanchement: les vaisseaux dilatés et la circu¬
lation plus
rapide.
Déplus,
larésorption des liquides, en diminuant la com¬
pression des
filets sensitifs, diminue la douleur.
L'atrophie
des muscles est aussi évitée.
Parmi les inconvénients de cette
méthode,
nousciterons la
récidive de
l'épanchement qui est à craindre si l'articulation
est mobilisée trop tôt, ou
l'ankylose si le contraire a lieu, la
durée plus
grande et surtout la possibilité de réveiller une
inflammation mal éteinte.
Nous serions incomplet
si
nous neparlions pas du traite¬
ment de
l'hydarthrose
parles injections hypodermiques qui
ont été pratiquées par
M. le Dr Mennella, médecin militaire
- 18 -
italien. Pendant un tempsassezlong les malades
qu'il
a trai¬tés par les injections avaient été soumis aux applicationsde glace, de teinture d'iode, de vésicatoires sur l'articulation at¬
teinte, à l'immobilisation de la
jointure,
enfinà l'administra¬tion de l'iodure de potassium prescrit à l'intérieurjusqu'à la dose de 8 grammes par jour. Après deux mois environ de cette médication
infructueuse,
M.Mennella, ayanteu recours auxinjections péri-articulaires sous-cutanées d'une solutioniodo-iodurée,
eut la satisfaction de voir, après la quatrièmeinjection,
l'hydarthrosedisparaître
comme par enchante¬ment. La solution dont M. Mennella sesert pour les injec¬
tions contient 1
o/0
d'iodemétallique
dissous dans de l'eau distillée bouillieaumoyend'une quantité suffisantede iodure de potassium. On injecte une fois par jour 1 gramme de cettesolution,
soit 1 centigramme d'iode pur.Les trop rares observations qui ont été publiées ne per¬
mettent pas d'avoir une conviction bien arrêtée sur lavaleur dece traitement.
Si les maladies des articulations occupent le
chirurgien
: ce n'est pas que ces nombreux moyensthérapeutiques
n'aient une efficacité plus ou moins contestable, mais ce traitement est en général long, exige une immobilisation continueet les conséquences désastreuses qui peuvent en résulter sont bien faites pour tenir son esprit en éveil.
Comme résultats de ces longs traitements le chirurgien a eu souvent à constater
l'atrophie
des muscles,l'ankylose,
la suppuration, des entorses fréquentes et quelquefois une tu¬meur blanche. Aujourd'hui, grâce à la découverte de l'anti¬
sepsie, on peut sans crainte aborder une articulation,et l'in¬
tervention du
chirurgien
devient par cela même des plus légitimes. Ceci nous amène à parler d'unethérapeutique
chirurgicale,
je veux direlaponction et l'arthrotomie.CHAPITRE II
De 1a Ponction.
Boyer, en
pratiquant la ponction des hydarthroses avec le
bistouri ou avec un trocart fit faire un
progrès réel à la thé¬
rapeutique des
épanchements
nonpurulents du genou.
Après lui, Malgaigne
avecle bistouri, Jarjavay avec la lan¬
cette, JulesGuérin par
la ponction sous-cutanée pratiquent
ungrand
nombre de ponctions
avecsuccès.
Mais les(Chirurgiens
ayant constaté quelques cas de réci¬
diveemploient
l'injection de liquides antiseptiques après la
ponction. En
1830, Jobert de Lamballe injecte de Peau d'orge
alcoolisée dans l'articulation du genou pour
des hydarthro¬
ses. Velpeau
emploie les injections de teinture d'iode dans
l'articulation du genou.
Bonnet, suivant la méthode de Vel¬
peau,
pratique la même opération.
On ne doit pas
oublier les méfaits de la teinture d'iode. A
l'hôpital
deBordeaux,
unmalade est mort sept jours après
l'injection de ce
liquide dans l'articulation. L'opérateur vou¬
lut retirer la teinture d'iode,
mais
uncaillot s'étant engagé
dans le trocart, on
abandonna le liquide injecté dans l'arti¬
culation. A l'autopsie,
la synoviale était épaissie, lesérum du
sangetle
liquide de la vésicule biliaire contenaient de l'iode.
Il faut préférer
à l'iode le liquide antiseptique préconisé par
Schede,l'acide
phénique.
La méthode de Schedeconsiste en
l'évacuation des épan¬
chementsarticulaires de toute
nature, suivie de l'injection
d'une solution phéniquée.
Le chirurgien allemand commence
- 20 —
par
ponctionner l'articulation
avec un gros trocart en sui¬vant toutes les règles de la méthode
antiseptique.
Puisaprès
avoir donné issue au sanget à la sérosité épanchés,il injecte dansl'intérieur de l'articulation une solution à 3
0/0 d'acide
phéniquejusqu'à
ce quele
liquideressorte clair. Le trocart est alors retiré et la plaie ferméeavec le protective et un peu de ouatesalicylée.
Guérin applique le premier l'aspiration à
l'évacuation
des collections liquides par le trocart. Enfin M. Dieulafoy perfec¬tionna l'appareil et exposa les indications de l'intervention :
«Quandun liquide, quellequesoitsa nature,s'accumuledans
une cavité séreuse, notre premier soin doit être de retirer ce liquide ». Cette pratique,employée avec succès dans les cas
d'hémarthrose, nous amène tout naturellement à parler du traitement de cette affection par la ponction.
En 1863, Jarjavay attire l'attention sur les épancliements sanguins articulaires. Ayant remarqué la longueur du trai¬
tement ordinaire: repos, immobilisation, compression, etc., il proposed'appliquer aux hémarthroses le traitement par la ponction. C'est avec la lancette que
Jarjavay
opérait. D'une main, ildéplaçait légèrement
la peau pour détruirele paral¬lélisme du derme et des tissus sous-jacents, et de l'autre il
pratiquait
une ponction sur le côté interne de l'articulationau niveau du tiers inférieur du condyle fémoral et engageait la lancettejusque dans la synoviale. La lancetteune fois re¬
tirée, il faisait des pressions sur tous les points delà syno¬
viale, afin d'évacuer le liquide, qui souvent sortait en jet.
L'opération terminée,
la plaie était recouverte d'un morceau dediachylon
et on appliquaitunpansement légèrementcom- pressif.Voillemier, à la même époque, préconise contre les épan¬
cliements sanguins des ponctions presque capillaires faites
avec la tige d'un trocart explorateur. Mais la lancette fut abandonnée dès que parut l'aspirateur de M. Dieulafoy. Ce dernierjoignait à l'appui de sa méthode de nombreuses ob¬
servations heureuses, auxquelles s'ajoutèrent
beaucoup d'au-
— 21 —
très recueillies par MM.
Gosselin, Labbé, Axenfekl, Potain,
Gubler, 'Filiaux. La
ponction aspiratriee tomba dans un cer¬
tain discrédit
après la communication faite
parM. Dubreuil,
à la Société de Chirurgie, d'un cas
de mort après deux
ponc¬tionsd'un
épanchement considérable du
genou.En 1878, le professeur
Broca voit
ceprocédé lui donner des
résultats excellents. Il
employait
untrocart long de G centi¬
mètres etde 1 millimètre1/2 de
diamètre.
«La ponction une
fois décidée, disait-il dans une
Clinique, doit être l'objet de
beaucoup de
précautions qui permettent d'évacuer le liquide etdenepasblesserlescartilages.Ce dernier accident doit
êtreévité, car il
pourraitamener plus tard des complications.
On sait, en effet, que
les piqûres descartilages ne se réparent
pas à
moins
quela blessure n'ait été jusqu'à l'os. Autrement,
il se faitune cicatrice fibreuse.
Néanmoins, il faut craindre
dans ce cas l'altération
velvétique du cartilage. Aussi
doit-on avoir soin, lorsque
l'épanchement n'est pas con¬
sidérable et par
conséquent plus difficile à ponctionner,
de concentrer le liquide sur
le côté interne du genou,
entre la rotule et le fémur;
c'est là
quepénétrera facilement
le trocart si la poche
est suffisamment distendue ; mais en¬
core devra-t-on, lorsque l'on
croira avoir pénétré dans la ca¬
vité de l'articulation, retirer
la pointe de l'instrument afin de
ne pas
atteindre les surfaces articulaires. »
De nosjours,
le chirurgien aseptique ne redoute plus la
piqûre
d'un cartilage, que le professeur Broca, dans notre
citation,
recommande d'éviter si l'on ne veut pas avoir de
complications.
Cesaccidents qu'on
mettait
surle compte des lésions des
cartilages
doivent être attribués plus justement à l'infec¬
tion.
En 1880, M. le
professeur Piéchaud, dans sa thèse sur « la
ponction et
l'incision dans les maladies articulaires», s'oc¬
cupe du
traitement des hémarthroses parla ponction etn'hé-
site pas à
affirmer la nécessité de cette opération en pareil
cas.
— 22 —
« La ponction dans
l'épanchement
traumatique du sang- est innocente. Uneponction seule, deux au plus suffisent.La guérison qui suitla ponction est
rapide
et les mouve¬ments de la jointure sont absolument conservés ». Quelques lignes plus loin, nous lisons dans la thèse de M. le profes¬
seur Piéchaud : « Les deux ou trois faits malheureux recueil¬
lis dans la pratique des chirurgiens qui ont
poncttonné
cesépanchements demanderaient
à être discutés, mais les ac¬ceptât-on comme défavorables à la méthode, il est permis de
sedemander s'ils ne doivent pas être négligés en présence desrésultats
déplorables
qu'aura la pure expectative...»Le long séjour dansune salle d'hôpital qui expose singu¬
lièrement la vie d'un blessé, l'altération probable des fonc¬
tions du membre ne doivent-ils pas être évités à tout prix?
Si l'on songe, en effet, que ce genre de lésion se rencontreà peu
près
uniquement chez les artisans, qui ont besoin de toutel'intégrité de leur force musculaire,onacceptera,après
lecture des observations, la ponction déjàpratiquée par plu¬
sieurs chirurgiens. »
Pour nous résumer, nous dirons que la ponction d'une articulation, suivied'injection d'un
liquide
antiseptique, est quelquefois très grave. La ponction simple d'une articula¬tion est exempte de danger, si l'opération est pratiquée en se conformant auxrègles de l'antisepsie.
Manuel opératoire. —Nousavons vu que la ponctionpeut être pratiquée au moyen de trois instruments : lalancette, le trocart oul'aspirateur. Nous donnerons notre préférence à
l'aspirateur Dieulafoy
ou Potain. Ondoitemployer
une grosse canule, leno 4 ou au moins le n° 3,de l'appareilDieulafoy.
Le genou malade et les parties environnantes,
jusqu'à
la partie moyenne de la cuisseet de la jambe, sont soigneuse¬ment aseptisés. On savonne, on brosse et on lave au sublimé à
1/1000,
puisà l'alcool.Le malade étant couché, le membre dans l'extension, on chasseen avant tout le contenu articulaire: «L'opérateurse place à gauche du malade; il opère legenoudroit par-dessus
- 23 —
le gauche.
Sa main gauche embrasse toute la partie antéro-
inférieurede l'articulation, les
doigts comprimant le côté
éloigné,
ultra-rotulien,
surtoute
sahauteur, le pouce le côté
rapproché jusqu'au bord de la rotule. Ainsi le liquide, chassé
en avant par
l'extension imposée
aumembre, chassé en
haut par la
main, vient soulever la rotule et faire, en dedans
et endehors, une
saillie qui remonte le long du tendon du
triceps. »
Il faut enfoncer l'aiguille au
niveau de la base de la rotule
au moins à un travers de
doigt de l'angle correspondant de
la régionexterne ou
interne du genou.
Endehors, il n'y a sous
la
peau quele fascia lata dur et
tendu, adhérant au
bord mince de la rotule ; en dedans on
trouvesous un coussinet
graisseux les derniers faisceaux
du vaste interne dont
l'épaisseur est considérable, D'autre
part, la
cicatrice est moins visible en dedans.
Lorsquele
liquide s'échappe, il faut exercer sur la rotule
et sur les
parties déclives de l'articulation, une très légère
pression,
de manière à chasser le liquide vers le cul-de-sac
ponctionné.
Dès que
le liquide
nes'écoule plus dans l'aspirateur, on
retire la canuleeton obture
la plaie
avecdu collodion.
Faireimmédiatement une
compression ouatée ; l'appareil
ouaté devra
partir du bout du pied et remonter jusqu'à la
partiemoyenne
de la cuisse.
Après
dixjours de compression en moyenne enlevez l'ap¬
pareil.
Les résultats obtenus par
la ponction simple sont les sui¬
vants :
Pas d'ankylose.
Pas d'atrophie du
triceps.
Disparition
rapide de la douleur.
Parmi les inconvénients de
cette méthode nous signale¬
rons la difficulté d'évacuer le
liquide d'une articulation lors¬
que le
trocart est obturé
parun caillot ou des dépôts fibri-
neux. Il n'en est pas
moins vrai
quela ponction reste une
très bonne méthode.
— 24 —
1°
Observations
d'hémarthrose. Ponction.Observation I
(Jarjavay. GazettedesHôpitaux.)
1. Homme, vingt-huitans. Chute sur le genou contre un trottoir.
Ponction à la lancette faite deuxjours
après
et donnant issue à de la sérosité sanguinolente. Compresses résolutives. Bandage compressif.L'épanchement se reforme. Deux ponctions cinq jours après la pre¬
mière. Troisième ponction. Compressions de huit jours. Sort guéri sept jours après la première ponction.
2. Femme, dix-huitans. Chute sur le genou, d'un premier étage.
Ponctionfaite immédiatement avec la lancette. Bandage compressif, immobilisé. Lamalade, pouvant marcher sept jours après,en abuse et le
liquide
sereproduit. Compression. Guérison totale en dix-huit jours.Observation II
(Thévenot, in Thèse 1866.)
1. Homme, seize ans. Chute d'un quatrième étage le 28 juin 1866.
Ponction à la lancette (29 juin) donnant issue à trois quarts de verre de liquide sanguinolent. Immobilité.
6juillet. Le liquide a presque disparu.
11 juillet. Le maladeselève. Le 18juillet, ilsort guéri. Guérison en treizejours.
2.Homme, cinquanteans. Chute sur le genou le 28 février. Ponction àlalancette le30, donnant issueàundemi-verre dé sang.Repos. 2 mars, deuxième ponction. Compression. 6 mars : troisième ponction, liquide sanguinolent. 14* plus d'épanchement. 17, sort guéri. Guérison en
quinze jours.
3. Homme, soixanteans. Chute de lm50 sur le genou gauche le
29juillet; Ponction à la lancette le 2 août, issue de trois cuillerées à
bouched'un liquide
sanguinolent, compresses résolutives. 17, sort guéri.
Guérisonen quinze
jours.
4. Homme,cocher, 8
décembre. Douleur subite en dansant. Entorse
chez unrachitique. 11,
ponction à la lancette. Trois quarts de verre de
sang/Compresses
résolutives. 22, exeat. Guérison en dix jours.
Observation III
(Aubry, inThèse
1871.)
1. Homme,
quarante-six
ans.7 novembre. Chute de 1 mèt. 50.
8 novembre, ponction avec
l'appareil Dieulafoy. 100 grammes de
sang noir.
Compression. 10 novembre, le malade a repris son travail.
On lerevoit, le 20
novembre, allant très bien. Guérison en trois jours.
2. Homme,
vingt-neuf
ans.Choc
surle genou. Ponction aspiràtrice
faite le lendemain. 100 grammes
de liquide sanguin. Compression.
Guérisonen deux jours.
Observation IV
(Dieulafoy,
Gazette des Hôpitaux.)
1. Fauxpas,
épanchement sanguin du genou. Yésicatoire le qua¬
trièmejour.
Ponction le dixième jour. Bandage compressif. Le malade
sort guéri le
treizièmejour.
2. Chute sur legenou.
Trois ponctions faites le deuxième, le trei¬
zième et lequinzième
jour. Compression. Vingtième jour, guérison.
3. Unépanchement
traumatique, traité quatre mois en vain par les
anciennes méthodes, est guérien
dix jours après une ponction.
4. Homme, trente-cinq ans.
Faux
pas.Une première ponction donne
issue à85 grammes
de liquide sanguin. Une seconde, faite le surlende¬
main, à 45 grammes.
Une troisième, faite trois jours après, à 30 gram¬
mes.
Compression. Guérison en six jours.
- 26 -
Observation Y
(Troncin, in Thèse1873.)
Homme,
trente-cinq
ans. Chute d'unpremier étage sur le genou le8juin. Ponction aspiratricefaite par Labbé le 9juin, 120grammes de sang.
Bandage
ouaté compressif. Le 17, on retire le pansement.Marche. 21, exeat. Ouérison en huitjours.
Observation YI (Ficatier, Thèse de Paris 1878.)
Un cocher de fiacre faitune chute sur le genou en descendantde son
siège, le 29 avril 1878. Douleur viveau moment de l'accident, se cal¬
mantassez dans lecourant de lajournée pour permettre au cocher de continuersonservice. Pas de douleur pendant lanuit. Ilveutreprendre
ses occupations le lendemain. Mais la tuméfaction et la douleur ayant augmenté, ilentra à
l'hôpital
Necker le 30avril.30 avril. Genou tuméfié, douloureux à lapression et pendant lesmou¬
vements. La tuméfaction occupe toute l'articulation et soulève la rotule. Le malade rapporte qu'immédiatement après sachute le genou gonfla. Immobilisation dansune gouttière, compressesrésolutives.
Le 4 mai, après avoir
diagnostiqué
un épanchement sanguin, on pra¬tiqua la ponction avec, un trocart. Il s'écoule un liquide sanglant très épais
(45 grammes).
Par le repos,il se sépare en deux couches : pre¬mièrecouche, dépôt de globules;deuxièmecouche, sérosité sur laquelle surnageun dépôt de fibrine.La douleur disparaîtet l'articulationrevient à sesproportions normales.
Deuxjours après, leliquide se reproduit, il s'accroît dejour enjour.
On le suppose hématique et on fait une deuxième ponction. Il sort 35 grammes de liquide sanguin semblableau premier.
Le 16 mai, l'épanchement sereproduit encore, mais en petite quan¬
tité.
20 mai. Gouttièreplâtrée.
10juin. Encoreun peu
de gonflement, mais mouvements faciles.
16juin.
Sortie. Guérison.
Observation VII
(Communiquée à
M. Dievlafoy,
parle Dr Jkssop, de Londres.)
Unhomme,âgé de
quarante
ans,envoulant grimper sur un mur,
tombasur son genou gauche et
arriva à pied jusque chez lui, bien
qu'éprouvant une
grande douleur. Son genou augmenta aussitôt de
volume; néanmoins,pendant
trois jours, il continua
sonouvrage.
Après plusieurs
jours de
repoi, onfit des applications de teinture
d'iodeetle maladefutadmis àLeeds Inflirmarv.
18septembre.
J'aspirai trois
oncesde liquide coloré par du sang. La
jambe
fut placée dans
unbandage jusqu'au 28 septembre, puis dans un
appareil
plâtré.
14 octobre. L'appareil
fut levé et le malade, avant obtenu une gué¬
risoncomplète, put
reprendre
sesoccupations.
Observation VIII
(Communiquée àM.
Dieulafoy,
parLebêle, du Mans.)
AugusteGl...,
soldat
au12me régiment de cuirassiers, entré à l'hôpi¬
tal du Mans,salle
Saint-Louis,
n°20, dans le service de M. Lebêle. Ce
hommen'ajamais eu
de maladie antérieure importante. Il entre à
l'hôpitalpour un
épanchement du
genoudroit, survenu dans les cir¬
constancessuivantes : voulant monterà
cheval
sans seservir del'étrier,
il estretombé surlepied
droit, puis
■aussitôt
surle genou, du même
côté, etil aressenti une
violente douleur dans le genou.
Pendanthuitjours,
il
agardé le lit à l'infirmerie de la caserne, et, les
douleurs augmentant, ila
demandé à venir à l'hôpital. On trouve, en
examinantle genou,un
épanchement
assezconsidérable, et, pendant dix
jours
consécutifs,
onappliqua
surl'articulation des fomentations avec
— 28 -
de l'eau-de-vie camphrée. La tumeurreste stationnaire et le malade se
plaint des mêmes douleurs.
18décembre. On pratique
la
ponction avecl'aiguille n<> 2 de l'aspi¬rateur de M.
Dieulafoy,
et la tumeurdisparaît
complètement. Le maladen'éprouve aucun malaise, aucune fièvre, ni dans lajournée, ni lesjourssuivants.22 décembre. Le maladecommence àse lever.
28 décembre. Ilse promène dans le jardin sans aucune fatigueet, le 15janvier, laguérison étant complète,il quitte
l'hôpital.
Observation IX
(Troncin, Thèse de Paris 1873.)
R...
(Charles),
trente-cinqans, peintre enbâtiments, d'une constitu¬tion forteetvigoureuse,faitune chuted'unpremier étage
le8
juin 1872.Iltombesur lecôtégauche. Le genoude ce côté porte violemment sur le sol. Il ressentde suite une violente douleur dans le genou. Impossi¬
bilité défaire exécuter aucun mouvement à l'articulation.
Il est transporté àl'hôpital de la Pitié, service de M. Labbé. On lui met uncataplasme surle genou. Le lendemain matin,à la visite (9
juin),
gonflement considérable du genou, qui s'est manifesté aussitôt après l'accident. Les culs-de-sacsynoviaux sont distendus et résistants à la pression ; la rotule esttellementrepoussée en avant qu'il est impossiblede luifaire toucher les condyles fémoraux. Le malade se plaint de souffrir beaucoup, il tientsa jambe demi fléchie sans qu'on puisse la changer de position. La sensibilité est encore plus vive sur le côté externe de l'articulation par suite de la distension exagérée à ce niveau.
Onfait ausommet du cul-de-sacexterne une ponction avecl'aiguille
n° 2 de l'appareil
Dieulafoy,
etl'on retire 120grammesde sang.Soulagementimmédiat etpourainsi dire complet. On place lemembre dans l'extension eton l'immobiliseau moyen d'un bandage roulé.
10juin. Presquepasde sensibilité dans le genou, pas de fièvre; le malade a mangé convenablement.
I)u 11 au 17juin, il ne présenterien de particulier; le malade garde l'immobilité.
17
juin. Le pansement est retiré. Le genou est revenu à son état
normal; on permetau
malade de s'essayer à la marche.
21juin.
Il sort de l'hôpital complètement guéri.
Observation X
(Aubry,Traitementdes
épanchements simples et hémaliques de l'articulation
du genoupar
aspiration, Th. de Paris, 1871.)
Un ouvrier maçon, âgé de
quarante-six
ans,tombe, le 7 novembre
1871, d'une hauteur
de lm50 environ; en descendant une échelle, il
manque un
échelon, tourne autour de l'échelle et tombe sur les genoux.
Lorsqu'il
serelève, il prétend ne souffrir que du genou droit. Ses coudes
sont assezfortement
contusionnés.
8 novembre. Lelendemain
matin, le
genoudroit est énorme, mesu¬
rant 40 centimètres, la rotule
soulevée, fluctuation manifeste dans
l'articulation.
Ponctionavec l'aiguille
n°2 de Dieulafoy; issue de 100 grammes d'un
sang noir non
coagulé; le malade accuse un grand soulagement.
Compression avec
ouate, lames de carton et bande de flanelle.
0 novembre.
L'épanchement
nes'est
pasremontré; je remets l'appa¬
reil pourplus
de précaution et recommande au malade de ne pas se
lever.
10 novembre.Le malade a
disparu, et
commeil demeurait provisoi¬
rement dans la rue où son
travail l'appelait, je ne pus obtenir son
adresse.
Dixjours
après, je l'ai rencontré place Blanche en train de badigeon¬
ner une maison, il allait
parfaitement bien, et ses coudes seuls le
faisaientsouffrir.
Observation XI (Contal,
Thèse 1881)
Weber
(Ch.), quarante-quatre ans, terrassier au chemin de fer,
d'une constitution robuste,