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L’art culinaire au Japon

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Géographie et cultures 

86 | 2013

Désastres et alimentation

L’art culinaire au Japon

Nicolas Baumert

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/gc/2925 DOI : 10.4000/gc.2925

ISSN : 2267-6759 Éditeur

L’Harmattan Édition imprimée

Date de publication : 1 septembre 2013 Pagination : 135-137

ISBN : 978-2-343-04262-6 ISSN : 1165-0354 Référence électronique

Nicolas Baumert, « L’art culinaire au Japon », Géographie et cultures [En ligne], 86 | 2013, mis en ligne le 08 décembre 2014, consulté le 28 novembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/gc/2925 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gc.2925

Ce document a été généré automatiquement le 28 novembre 2020.

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L’art culinaire au Japon

Nicolas Baumert

RÉFÉRENCE

ISHIGE Naomichi, 2012, L’art culinaire au Japon, trad. par Emmanuel Marès, Nîmes, Lucie éditions.

1 L’art culinaire au Japon de l’anthropologue Ishige Naomichi, écrit tout particulièrement à l’intention du public occidental1 est une vraie synthèse et une excellente introduction à l’étude de l’histoire et de l’anthropologie de l’alimentation au Japon. L’auteur, ancien directeur du Musée National d’Ethnologie d’Osaka, est un éminent spécialiste de la question qu’il traite avec un postulat de départ qui ne peut que satisfaire les géographes de l’alimentation. Il indique dès la préface qu’« un aliment, quel qu’il soit, est toujours porteur d’une information sociale, historique et culturelle. Le repas d’un être humain ne se résume pas simplement à l’absorption de certaines substances dans le but de se nourrir mais c’est aussi le moyen d’assimiler toutes les différentes informations qui sont associées aux aliments ». Ainsi, ajoute-t-il, « Tout repas ouvre à une dimension holistique » (p. 7).

2 La première partie de l’ouvrage, historique, dresse le tableau de la maturation de l’art culinaire japonais en partant du paléolithique pour arriver à l’introduction des cuisines étrangères et aux brassages culinaires actuels dans les grandes métropoles japonaises.

Le choix du découpage n’est pas fait directement selon les périodes historiques classiques mais selon ce que l’auteur appelle les « périodes culinaires », c’est-à-dire, chasse et cueillette, période agraire antique avec introduction de la riziculture, phase formative, bouleversements techniques, maturation et modernité. Chaque chapitre est précédé d’un rappel historique resituant ces évolutions culinaires dans la grande histoire avec une clarté pédagogique remarquable. La seconde partie de l’ouvrage traite de la culture alimentaire avec une analyse des repas (À table), de l’espace et des techniques de la cuisine (Dans la cuisine) et enfin une typologie des classiques de la gastronomie japonaise (Le menu), passant en revue aussi bien les sashimis, les sushis et

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les tempuras que le saké ou le nattō. À la manière d’une encyclopédie, chacune des parties, et même des chapitres du livre peuvent être lus isolément et l’index aide à retrouver aisément les différents thèmes abordés.

3 Le premier mérite du livre est de présenter une très bonne vision de ce que peut être la gastronomie japonaise, mais aussi de faire le point sur la recherche dans ce domaine avec des sources originales en japonais et une bonne bibliographie de base bien traduite sur la question. L’autre qualité de l’ouvrage tient à l’esprit de synthèse de son auteur et à sa volonté de replacer non seulement l’étude de l’art culinaire sur le temps long mais aussi de resituer le Japon dans l’espace asiatique, à petite échelle, soulignant ainsi les influences diverses venues de Chine, d’Asie du Sud-est, de Mélanésie ou de Sibérie. Ce choix, bien mis en valeur par la cartographie, permet ainsi d’éviter la vision d’une culture gastronomique japonaise unique et irréductible à celle de ses voisins qui caractérise souvent les ouvrages de vulgarisation. Ishige montre ainsi très bien comment le Japon a pu adapter à la fois des ingrédients et des techniques culinaires extérieurs pour se les approprier au point d’en faire des préparations perçues aujourd’hui comme typiquement japonaise. C’est le cas du saké dont les procédés de fermentation ont été élaborés en Chine pendant l’époque des Hans (-227 - 207), ou des sushis dont le lointain ancêtre, le narezushi est apparu dans le bassin du Mékong pendant l’Antiquité. Au moment où le repas japonais se voit reconnu comme patrimoine immatériel de l’Unesco, ce rappel de la diversité des apports et de l’originalité de leur mise en forme au Japon est particulièrement d’actualité.

4 Bien entendu, l’exercice d’une synthèse aussi large, réalisée par un seul auteur, présente les inconvénients de ses avantages, car il est impossible de brosser en 300 pages autant de sujets et l’auteur a dû effectuer des choix. Ceux-ci conduisent parfois, en particulier dans la première partie, à certains déséquilibres reflétant ses centres d’intérêts sur des sujets originaux comme la consommation de viande par exemple.

D’autres sujets se voient traités beaucoup plus rapidement que l’on aurait souhaité comme celle sur les brassages culinaires actuels, mais seul un ouvrage collectif aurait permis une étude exhaustive et ce n’était pas le but de ce travail. En fait l’ouvrage garde sa cohérence et son originalité, grâce justement à la rigueur de l’organisation et à la bibliographie qui permet d’orienter les lecteurs japonisants vers des ouvrages plus spécialisés2.

5 L’art culinaire au Japon est donc une introduction indispensable en français pour toute étude sérieuse sur la culture alimentaire japonaise. Il bénéficie de l’apport des nombreuses recherches effectuées et dirigées par Ishige Naomichi depuis plus de 40 ans. Le texte est particulièrement bien traduit et agréable à lire et l’éditeur a su faire l’effort d’illustrations de manière à permette à tous de se faire une idée des produits et des plats décrits dans les différents chapitres. L’ouvrage permet une lecture à plusieurs niveaux, satisfaisant à la fois le spécialiste par l’originalité de ses conclusions mais aussi le besoin de comprendre d’un lecteur français, moins au fait de spécificités japonaises, pour lequel ce pays reste un espace culturel difficile d’accès dont les fondamentaux de la cuisine sont bien souvent à l’opposé des siens.

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NOTES

1. Une version en anglais a été publiée en 2001, The history and culture of japanese food, London, Kegan Paul. L’édition en français la reprend en partie avec une mise à jour et des ajouts.

2. En langue française, il est possible d’avoir une très bonne synthèse et une bibliographie exhaustive sur les travaux récents publiés en japonais, anglais et français sur l’alimentation au Japon avec l’article de Joji Nozawa, 2012, « Dix ans d’histoire de l’alimentation au Japon », Food &

history, vol. 10, n° 2, p. 223-232.

AUTEURS

NICOLAS BAUMERT Université de Nagoya

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