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Molière. Dom Juan. ou le Festin de pierre. Texte intégral

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)
(2)
(3)

Dom Juan

(4)

D u même auteur

L’Amour médecin suivi de Le Sicilien, Librio n

o

1106 George Dandin, Librio n

o

1071

Les Précieuses ridicules, Librio n

o

776 Le Misanthrope, Librio n

o

647

Le Médecin malgré lui, Librio n

o

598 Les Femmes savantes, Librio n

o

585 Le Malade imaginaire, Librio n

o

536 Le Tartuffe, Librio n

o

476

L’Avare, Librio n

o

339

L’École des femmes, Librio n

o

277

Le Bourgeois gentilhomme, Librio n

o

235

Les Fourberies de Scapin, Librio n

o

181

(5)

Molière

Dom Juan

ou

le Festin de pierre

Texte intégral

(6)

© E.J.L., 2015, pour le supplément pédagogique

EAN 9782290118122

(7)

PERSONNAGES

D

om

J

uan

, fils de Dom Louis.

S

ganarelle

, valet de Dom Juan.

E

lvire

, femme de Dom Juan.

G

usman

, écuyer d’Elvire.

D

om

C

arlos

, frère d’Elvire.

D

om

A

lonse

, frère d’Elvire.

D

om

L

ouis

, père de Dom Juan.

F

rancisque

, pauvre.

C

harlotte

, paysanne.

M

athurine

, paysanne.

P

ierrot

, paysan.

L

a

S

tatue

du Commandeur.

L

a

V

iolette

, laquais de Dom Juan.

R

agotin

, laquais de Dom Juan.

M

onsieur

D

imanche

, marchand.

L

a

R

amée

, spadassin.

S

uite

de Dom Juan.

S

uite

de Dom Carlos et de Dom Alonse, frères.

U

n

S

pectre

.

La scène est en Sicile.

(8)
(9)

9 ActE PREmiER

Scène première S

ganarelle

, g

usman

S

ganarelle

, tenant une tabatière. – Quoi que puisse dire Aristote, et toute la philosophie, il n’est rien d’égal au tabac, c’est la passion des honnêtes gens ; et qui vit sans tabac, n’est pas digne de vivre ; non seulement il réjouit, et purge les cerveaux humains ; mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l’on apprend avec lui à devenir honnête homme. Ne voyez-vous pas bien dès qu’on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d’en donner à droit, et à gauche, partout où l’on se trouve ? On n’attend pas même qu’on en demande, et l’on court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai, que le tabac inspire des sentiments d’honneur, et de vertu, à tous ceux qui en prennent. Mais c’est assez de cette matière, reprenons un peu notre discours. Si bien donc, cher Gusman, que Done Elvire ta maîtresse, surprise de notre départ, s’est mise en campagne après nous ; et son cœur, que mon maître a su toucher trop fortement, n’a pu vivre, dis-tu, sans le venir chercher ici ? Veux-tu qu’entre nous je te dise ma pensée ; j’ai peur qu’elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette ville produise peu de fruit, et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là.

G

usman

. –  Et la raison encore, dis-moi, je te prie, Sganarelle, qui peut t’inspirer une peur d’un si mauvais augure ? Ton maître t’a-t-il ouvert son cœur là-dessus, et t’a-t-il dit qu’il eût pour nous quelque froideur qui l’ait obligé à partir ?

S

ganarelle

. –  Non pas, mais, à vue de pays, je connais à

peu près le train des choses, et sans qu’il m’ait encore rien dit,

je gagerais presque que l’affaire va là. Je pourrais peut-être

(10)

93

lascèneàjouer

Deforce

:

sans éluciDerlasituation

, D

om

J

uanparvient à s

en sortir avecéclat

. I

ln

enDétrompeaucuneetjoueD

unargumentspécieuxmais efficace

:

cellequ

ilaimesereconnaîtra

! C

omme ilsaitl

ampleurDes sentimentsqu

ilapuexciterenchacune

,

ilsaitaussiquechacunesera équitablementrassuréeparsesDéclarationsetsecroiral

élueDécrite

. A

prèsavoirDécriélelangagecommecréateurDeconfusion

,

etleDia

-

loguecommecatalyseurDemalentenDus

,

ils

enremetàl

action

:

aufonD

,

lesmotssontinconséquents

,

paslesactes

. C

esonteuxquientérineront unesituationoul

autre

. O

nsaitbienqu

aucuneDesDeuxneseraépousée

,

etparcetultimemensongequineutraliselesDeuxfemmes

,

iltriomphe DuhautDesaDuplicité

. L

essixDernièresphrasesDistribuéesàl

uneou l

autreconsacrentsavictoireetjouentDucomiqueDerépétition

. C’

est unespiralequiengloutiralesDeuxfemmesmaisexempteraleséDucteur

.) Charlotte, à Mathurine. – Je suis celle qu’il aime, au moins.

Mathurine. –  C’est moi qu’il épousera. (I

laréussiàDuperlesDeux femmes

. O

npourraitpresquevoircetteDernièreséquencecommeunacte D

hypnoseouD

ensorcellement

:

illesalittéralementcharmées

,

grâce àsonusagemagistralDelarhétorique

,

etsonà

-

proposDeséDucteur impénitent

.)

Sganarelle. –  Ah, pauvres filles que vous êtes, j’ai pitié de votre innocence, et je ne puis souffrir de vous voir courir à votre malheur.

Croyez- moi l’une et l’autre, ne vous amusez point à tous les contes qu’on vous fait, et demeurez dans votre village. (T

émoinmuetDecette scèneéDifiante

, S

ganarelleintervientenfinpourtenterDeDétromper lesDeuxpaysannes

. I

lfauDraprenDreunsoinparticulierDelaprésence De

S

ganarelle

. S

onvolumeDeparoleestcertesmoinDre

,

maisilestun relaisessentielpourlespectateurDanslascène

:

c

estparluiquenous pouvonsprenDreencomptelapuissancecomiqueoutragiqueDelascène

. A

ffligé

,

impressionné

,

Dégoûté

,

incréDule

,

amuséoublasé

, S

ganarelle Devraconstruireavecrigueursesréactions

.)

Dom Juan, revenant. – Je voudrais bien savoir pourquoi Sganarelle ne me suit pas.

Sganarelle, à ces filles. – Mon maître est un fourbe, il n’a dessein

que de vous abuser, et en a bien abusé d’autres, c’est l’épouseur du

genre humain, et… (il aperçoit Dom Juan) cela est faux, et quiconque

(11)

vous dira cela, vous lui devez dire qu’il en a menti. Mon maître n’est point l’épouseur du genre humain, il n’est point fourbe, il n’a pas des- sein de vous tromper, et n’en a point abusé d’autres. Ah, tenez, le voilà, demandez- le plutôt à lui- même. (S

i

S

ganarelleestpromptàDénoncer l

hypocrisieDesonmaître

,

salâchetéàluiesttoutaussiéclatante

– 

et férocement comique

. I

ncapable De prenDre une positionforte contre

D

om

J

uan

, S

ganarelleseriDiculiseenniantleDiscoursqu

ilvienttout justeDeprononcer

. C

ereniementestpiteuxmaisentérinelaDomination De

D

om

J

uan

. D

enouveau

,

leprocéDéDelarépétitionDesmêmespropos intervient

:

lamécaniquecomiqueàl

œuvreviDelesmotsDeleursenset faitDecettescèneunvéritablejeuDemassacre

. L

aparoleestDécréDibi

-

liséepourDebon

:

aucunmotnesignifieplusrien

,

lesensaDésertéles échangesverbaux

.)

Dom Juan. – Oui.

Sganarelle. – Monsieur, comme le monde est plein de médisants, je vais au- devant des choses, et je leur disais que si quelqu’un leur venait dire du mal de vous, elles se gardassent bien de le croire, et ne man- quassent pas de lui dire qu’il en aurait menti.

Dom Juan. – Sganarelle.

Sganarelle. – Oui, Monsieur est homme d’honneur, je le garantis tel.

Dom Juan. – Hon.

Sganarelle. – Ce sont des impertinents. (C

ommes

ilétaitbesoinDe s

humilierDavantage

, S

ganarellesemontrepleinD

unzèlepitoyable

. I

l n

enfinitpasDeseDéDireDesesproprespropos

 

etDeserétracter

: D

om

J

uanl

intimiDetellementqu

ilestcapableDeserenierlui

-

même

.)

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