ÉTUDE DES MESURES DE CONFORMATION DU POULET
II. - RECHERCHE DES COMPOSANTES DE IrA VARIABILITÉ MORPHOLOGIQUE DU POULET VIVANT
R. ROUVIER F. H. RICARD
l’Atelier de Calcul de la Station centrale de Génétique animale Station centrale de
Génétique
animale,Centre national de Recherches
zootechnigues, Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise),
.Station
expérimentale
d’Aviculture duIlagneraud,
6’aM<-P!;’ff<’-!’!!!:7yy,(Charente-ll2aritirne)
SOMMAIRE
Nous avons étudié la variabilité
morphologique, exprimée
par les variations et covariations de 13 mensurationscorporelles,
chez despoulets
de deux souches et des deux sexesâgés
de 8 semaines.Nous avons utilisé la méthode
d’analyse
en composantesprincipales appliquée
à la matrice des coefficients de corrélation entre les 13 mensurationsprises
deux à deux, cette matrice comprenant dans ladiagonale
les communautés des variables standardisées. Les quatre groupes d’animaux onété traités
séparément.
La somme des communautés
(variance
due aux 13composantes calculées ou variancecommune)
des 13variables
représente
71 à 72 p. 100de la variance totale, les variances dues auxspécificités
de chaque caractère en
représentent
16 à 17 p. 100, lecomplément
à 100p. 100correspondant
àla variance des erreurs de mesure.
La variabilité liée à la taille
générale (première composante)
affecte les 13 mensurations defaçon comparable
dans les quatre cas. La variance de la taille définie par lapremière
composante représente 73-77 p. 100de la variance commune et 52-55p. 100de la variance totale. Pour un groupe d’animauxhomogène
etparmi
les 13 mensurations étudiées, lalongueur
du tronc semble être la meilleure mesure individuelle de la taille.La deuxième composante
indique
une variation de forme notable,expliquant
de 6 à 9 p. 100 de la variance totale. Elle seraitl’équivalent
chez lepoulet
du facteur de linéarité du corps et des membresdéjà
décrit chez les Mammifères. Cette composante sembles’exprimer
de façon différenteen fonction des mesures chez les deux souches B et S, et chez les deux sexes de la souche S, sans
qu’un
test
précis
decomparaison
ait pu être fait.L’interprétation
simultanée des troisième etquatrième
composantesindique
laprésence,
sui-vant les cas, de trois à quatre groupes de mesures :
angle
depoitrine
etlargeur
de la cagethoracique,
hauteur de la
poitrine
et tour depoitrine,
tour dupilon
et diamètre de la patte,longueurs
des seg- ments des membres. Les relations entre ces groupes sont discutées. Leur existence devrait permettreune réduction du nombre de mesures
prises
en vue de décrire la variabilitémorphologique.
Lorsqu’on exprime
lepoids
vif en fonction des composantes on trouve que celui-cidépend
principalement
de la taille(r 2 =
0,84à 0,92) et très peu de la forme.INTRODUCTION
L’étude
de la variabilitémorphologique présente,
enplus
de sesapplications pratiques,
un intérêt en elle-même pour legénéticien
ou le zootechnicien. CASTRE(ig 4
i)
admet l’existence degènes
contrôlant la taille et la formecorporelle.
WRIGHT(
191
8, 1932 ),
àpartir
d’uneanalyse
des mensurations d’os delapins
et depoules,
met en évidence l’existence de facteurs de
taille, agissant
sur l’ensemble des carac- tèresmesurés,
de facteurs deforme, agissant
sur certainesrégions
du corps, et de facteursspécifiques
propres àchaque
caractère.L’étude
de laF i
et de laF 2
de croi-sements entre
lapins
de tailles très différentes luipermet
d’attribuer unepartie
dela variabilité observée à la
ségrégation génétique.
Les mensurations
corporelles
d’un animal ont été très souvent utilisées pourexprimer
sa conformation. TOUCHBBRRY( I95I ),
BLACMORE et al.( 195 8),
àpartir
de 6 mensurations
prises
sur des bovins laitiers et de leurs corrélationsgénétiques,
mettent en évidence l’existence d’un facteur
général
detaille,
et de deux facteursde groupe. Certains chercheurs ont utilisé des méthodes
d’analyse
àplusieurs
varia-bles,
defaçon
à dissocier les facteurs de variation dus à la taille et à la forme. Chez lesinvertébrés,
TBISSŒR( 1955 )
étudie de cette manière lamorphologie
du crustacéMaia
squinado,
B!,ACKiTH(ig6o)
et Cousm( I9 6 I )
celle des insectes. Chez les verté-brés,
citons les travaux deJ OLIC Œ UR
et MoszMnrr( I9 6 0 )
sur la tortue, deJ OL I C Œ UR (
19 6 3
)
sur la martre américaine et de BAILEY( 195 6)
sur la souris. Chezl’espèce humaine,
KRAUS et CHOI( 195 8)
ontétudié,
à l’aide d’uneanalyse
encomposantes principales,
la croissanceprénatale
des oslongs
dusquelette.
Chez lesespèces
domes-tiques,
des méthodesanalogues
ont été utilisées par WRiGHT(1 954 )
sur des mensu-rations d’os de
lapins
et depoules,
par SMITH et al.( 19 6 2 )
pour des mensurarions du porc, par TANNER et BURT(1954)
par RASCH(zg62),
par Tny!,ox et ROLLINS( 19 6 3
)
et par ROUVŒR et VrsSAC( 19 6 3 )
pour des mensurations sur bovins.Il nous a semblé intéressant de
préciser quantitativement l’importance
desvariations de taille et de forme chez le
poulet,
variations que l’on observe couram- ment mais defaçon empirique.
Pour cefaire,
nous avonsappliqué
la méthode d’ana-lyse
encomposantes princ:pales
à un ensemble de 13mesures de conformationprises
sur le
poulet
vivantâgé
de 8 semaines. Une étudestatistique préliminaire
a été faitepar ailleurs
(R I C ARD
et ROUVŒR,1965).
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
L’étude a
porté
sur 8z3poulets
obtenus en 4lots d’éclosion et élevés defaçon identique.
Ilsappartenaient
aux 2 sexes d’une souche B, de type Bressepile,
et d’une souche S de type Sussex.Les r3 mensurations
prises
enplus
dupoids
vif, à l’âge de 8 semaines, étaient les suivantes :angle
de
poitrine,
tour depoitrine,
tour dupilon,
longueur du tronc,largeur
de la cagethoracique,
hau-teur de
poitrine,
longueur du bréchet,longueur
des blancs,longueur
dupilon, longueur
de la patte, diamètre de la patte,longueur
de l’avant-bras etlongueur
de la crête. Les animaux et les mesures ont été décrits en détailprécédemment
(RICARD et ROUVIER,zg6 5 ).
Les corrélations
phénotypiques
intra-lots ont été calculées entre les r3 mensurationsprises
2 à 2,
séparément
pour chacun des groupes souche-sexe. Nous avons ensuite recherché les compo- santesprincipales (IIoTTEtLtNC,
1933) de chacune des quatre matrices de coefficients de corréla- tion. Ces matricescomprenaient
dans leurdiagonale
des estimations des « communautés » des va-riables. La
première approximation
de la communauté dechaque
variable a étéprise égale
au carrédu coefficient de corrélation
multiple
entre cette variable et les xz autres, selon la méthodepréco-
nisée par HARMAN
( 10 6 0 ).
Lapremière analyse
en composantes des matrices nous a donné un cer-tain nombre de valeurs propres
négatives.
Apartir
dupremier
résultat et compte tenu des compo- santes dont les valeurs propres associées étaientpositives,
une nouvelle estimation des communautésa été faite. Elles ont été
prises égales
à la somme des carrés des coefficients de corrélation entre la variable considérée et les composantes à valeur propre associéepositive.
Ces nouvelles valeurs étant mises dans ladiagonale
nous avons effectué un nouveau calcul sur les matrices des coefficients de corrélation. On aprocédé
de la mêmefaçon
pour 2calculssupplémentaires.
Le résultat duquatrième
calcul a été étudié.
Pour
chaque
groupehomogène
souche-sexe, seules les quatre composantes deplus grande
variance ont été considérées. Les valeurs des corrélations
partielles
entre les variables, les quatre composantes étant maintenues constantes,indiquent
dansquelle
mesure celles-ci rendent compte des corrélations observées. Nous avons calculé ces corrélationspartielles
suivant la méthode de BURT( 1952 ).
Nous avons recherché les corrélations entre le
poids
vif, considéré comme un critère dequalité
du
poulet
à 8 semaines, et chacune des quatrepremières
composantes. On a, dans ce but, calculéles
équations
derégression multiple
dupoids
vif en fonction des 13caractères, les variables étantsous forme centrée réduite, et nous avons opéré ensuite suivant la méthode décrite par RouW Ex et VISSAC
(1963).
Les calculs ont été réalisés en
majorité
sur l’ordinateur I.B.M. i6zo de la Station centrale deGénétique
animale. Nous avons utilisé les programmes 62 ozi(VissAC
et al.,19 6 2 ),
6z oz; et 63027(R
OUVIER
et al.,19 6 2 ).
RÉSULTATS
Les coefficients de corrélation entre les 14 caractères
(mensurations corporelles
et
poids vif)
pour la souche B et la souche 5(mâles
et femelles danschaque cas)
sont donnés dans le tableau i.
Le tableau 2donne les carrés des coefficients de corrélation
multiple
entrechaque
mensuration
corporelle
et les 12autres. Ces valeurs ont servi commepremière
appro-ximation des communautés.
Dans le tableau 3 nous
indiquons,
pourchaque
grouped’animaux,
les valeurs propres associées à chacune des 13composantes,
la variance commune de l’ensemble des 13 caractères(variance
due aux 13composantes),
lepourcentage
de la variance totale(ici égale
à13 ) représenté
par cette variance commune.Dans les tableaux 4et 5
figurent
les coefficients de corrélation entre les variableset les
quatre composantes (numéros
1 à4 )
de variances lesplus élevées,
dans l’ordre décroissantd’importance.
On aindiqué également
des valeurs des communautésqui
sont la somme des carrés des coefficients de corrélation de la variable avec cesquatre composantes,
et les variances descomposantes
en p. 100de la variance com- mune et de la variance totale.Les moyennes et
écarts-types
des corrélationspartielles,
les 4composantes
deplus grande
variance étant maintenues constantes, sontindiqués
dans le tableau 6.L’explication
des7 8
corrélations observées par les 4composantes
semble satisfaisante dans le cas de la souche B(mâles
etfemelles)
et dans celui des mâles de la souche S : peu de corrélationspartielles
sontsupérieures
en valeur absolue à leur moyenneaugmentée
de1 , 9 6
foisl’écart-type.
En cequi
concerne les femelles de la soucheS,
ilapparaît
un certain nombre de corrélationspartielles
anormalement élevées(supé-
rieures à 0,4 en valeur
absolue)
concernant lalongueur
de lapatte.
Cela semble dû à une surestimation de la communauté de lalongueur
de lapatte.
L’interprétation
d’ungrand
nombre decomposantes
est délicat. Dans le casprésent
il semble satisfaisantd’interpréter
les résultats desquatre composantes
deplus grandes
variances et denégliger
les autres, d’autantplus
que les variances deces dernières sont relativement faibles par
rapport
à la variance totale.Dans le tableau 7 nous
indiquons
les corrélations entre lepoids
vif et lesquatre composantes étudiées,
pourchaque
groupe d’animaux.DISCUSSION
La discussion sur les coefficients de corrélation
ayant déjà
été faite(Ric9xD
etRouvWR, zg6 5 ),
nous ne discuterons que les résultats del’analyse
encomposantes principales.
i. Considérations sur la méthode
La méthode utilisée pour
analyser
la variabilitémorphologique présente
l’inté-rêt de considérer simultanément les variations et covariations de tous les caractères étudiés.
L’utilisation
des coefficients de corrélationsupprime
l’effet des échelles demesure différentes pour les diverses variables
(T E issiER, zg 55 ).
Cela revient en effet à considérer ces variables sous forme centrée réduite.J OLIC Œ UR ( 19 6 3 )
estimepré-
férable d’utiliser les variances et covariances des valeurs
logarithmiques, qui
sontégalement indépendantes
de l’échelle de mesure. La transformationlogarithmique
a été
justifiée,
sur leplan biologique,
dans le cas d’étude de la croissance relative par TmssŒR( 194 8)
et par]oLIcœu R ( 19 6 3 ).
Dans notre cas où les mesures ont étéprises
à unâge donné,
l’étudestatistique
de la forme des distributions que nous avons faite(R ICARD
etRouviE R , zg65),
nous a conduit à conserver les nombres arithmé-tiques.
Deplus,
l’obtention de valeurs très voisines pour les corrélationslogarith- miques
etarithmétiques permet
de considérer que les résultatsnumériques
de l’ana-lyse
encomposantes
auraient été trèscomparables
dans les deux cas.L’interprétation biologique
descomposantes
dans le cas de mensurations cor-porelles
externes a été donnée enparticulier
par TBISSŒR( 1955 )
et par]oLlcœu R (
19 60, 1963).
Selon ce dernier auteur la
première composante, qui
rendcompte
du maximum de la variance totaleanalysée
etqui s’exprime
comme une fonction linéaire àcoefli- cients touspositifs
des variablesétudiées,
traduit uneaugmentation
ou une dimi-nution simultanée de toutes ces variables. De ce fait on
peut
fairecorrespondre
unevariation de taille à la variation de la
première composante.
La deuxième compo- sante,indépendante
de lapremière,
rendcompte
du maximum de la variation rési-duelle,
ets’exprime
comme une fonction linéaire des variables à coefficientspositifs
et
négatifs.
La variation de la deuxièmecomposante peut
être définie comme une variation de forme des animaux de même taille. Il en est de même descomposantes
suivantes.L’interprétation
descomposantes peut
être différente suivant la nature des variablesétudiées,
comme ce fut le cas dans un travail de SMITH et al.( 19 6 2 )
sur les
qualités d’engraissement
et de carcasse de porcs. La méthode que nous avonsutilisée, appelée analyse
en facteursprincipaux
par RAO( 1955 )
et HARMAN(1960),
est
légèrement
différente de celleemployée
dans les articlesprécédemment
cités(TBISSŒR, ] OI, I cœu R )
en ce sens que la varianceanalysée
n’est pas la variance totale mais la variance commune ou due aux facteurs communs. La méthode serapproche
donc de celle de
l’analyse factorielle,
comms l’asouligné
RAO( 1955 ). Cependant
le
procédé
de calculcorrespondant
à celui descomposantes,
c’est ce terme que nous utiliserons dans la suite dutravail,
depréférence
à celui de facteur.W RI G H
T
( 1954 )
a donné unexemple
d’uneanalyse
encomposantes
des coeffi- cients de corrélation entre 6 mensurations dusquelette
chez lapoule (longueur tête, largeur tête, longueurs
del’humérus,
ducubitus,
dufémur,
dutibia).
Unepremière analyse
de la variance totale a été faite. Ensuite uneanalyse
en facteursprincipaux
a été effectuée en considérant trois
composantes
et six facteurs propres àchaque
caractère. Cet auteur fait ainsi
apparaître
l’existence de 3 groupes de caractèresqui correspondent
aux mensurations de latête,
du membre antérieur et du membrepostérieur.
Nos données ne
permettent
pas de retrouver les résultats de WRIGHT, carparmi
les mesures
prises
nefigurent
pas toutes celles étudiées par cet auteur. Deplus
lenombre de caractères était limité.
Dans notre cas, en
décomposant
la variance unité dechaque
variable suivant le modèle utilisé enanalyse
factorielle en variance due aux facteurs communs(ici
les z3
composantes extraites)
oucommunauté,
en variance due à l’erreur de mesure(coefficient
defidélité)
et en variancespécifique,
nous trouvons que : la somme des communautés(variance commune)
des 13 variablesanalysées
pourchaque
groupede
poulets
s’élève à 9,314(souche B, mâles),
9,299(souche B, femelles), 9 , 27 6 (souche S, mâles),
9,355(souche S, femelles).
Celareprésente, respectivement, 71 ,6 5
p. 100, 71,53 p. 100, 71,35 p. 100,71,96
p. ioo de la variance totale(égale
ài 3 )
des variables.La variance des erreurs de mesure
représente
en moyenne 12 p. 100 de la variance totale : ce nombre est calculéd’après
les résultats de RICARD et ROUVIER( 19 65)
comme étant
égal
ài diminué de la moyenne des coefficients de fidélité des 13carac-tères. Les variances
spécifiques
dechaque
caractèrereprésentent
en moyenne 16 à 17 p. 100 de la variance totale.2
.
Interprétation
des résultats dans le cas de la souche BL’examen du tableau 4 donnant les corrélations entre chacune des i3 variables et les
composantes
montre que les résultats sont très voisins pour les deux sexes.Cela
indique
une similitude de la variabilité intra-sexe.Cas des mâles.
La
première composante
traduit la variation commune des mesures due à la taillegénérale
etreprésente 7 6, 5
p. 100 de la variance commune,5 4 ,8
p. 100 de la variance totale. La variableprésentant
laplus
forte corrélation avec cette compo- sante est lalongueur
de lapatte (r
= +o,go6). Cependant
ce caractère ne mesurepas
uniquement
lataille,
du fait de sa corrélation avec les autrescomposantes.
Parcontre la
longueur
du troncqui présente
une corrélation élevée avec lapremière composante (r
= -f-0 ,88 3 ),
semble être une bonne mesure de lataille,
ses corré- lations avec les autrescomposantes
étantpratiquement
nulles(sauf
avec la4 e
com-posante qui explique
une fraction très faible de lavariance). L’angle
depoitrine présente
une corrélation faible avec la Irecomposante ( v=
-f-o,162),
sa variationest donc relativement
indépendante
de celle de la taille. Il en est de même pour lalargeur
de la cagethoracique.
La deuxième
composante peut
êtreinterprétée
comme traduisant une variation de la forme du corps dans son ensembleindépendamment
de la taille. Elleexplique
13
, p. 100 de la variance commune et 9,4 p. 100 de la variance totale. La nature
biologique qu’il
estpossible
d’attribuer à cettecomposante
découle de l’examen dessignes
et de lagrandeur
des coefficients de corrélation : au niveau de lapoitrine, l’angle
depoitrine (r
= -!0,!63)
et lalargeur
du thorax(r
= +0 , 457 ) présentent
des corrélations
positives
élevées avec cettecomposante,
la hauteur depoitrine pré-
sentant une corrélation
négative (r
= —0,33!).
Le tour depoitrine,
lalongueur
dubréchet,
lalongueur
desblancs, présentent
des corrélationspratiquement
nulles aveccette
composante ;
au niveau desmembres,
le tour dupilon (r
= -!0 , 290 )
et le dia-mètre de la
patte (r
= +o,i8o) présentent
des corrélationspositives
avec cettecomposante,
leslongueurs
dupilon (r
= —o,1 93
),
de lapatte (r = — 0 , 10 8),
del’avant-bras
(r
= —0 , 247 ) présentent
des corrélationsnégatives.
Cette
composante traduit,
à taille constante, uneopposition
dans les croissancesen
largeur
de l’animal et enlongueur
dessegments
des membres. Elleindique
deplus
une
opposition
dans les variations enlargeur
et hauteur de lapoitrine.
Cette compo- sante sembles’apparenter
au facteur de « linéaritédéjà
décrit chez d’autresespèces :
par TANNER et BURT
(ig 54 )
àpartir
de mensurationscorporelles
debovins,
par Tnrr-N E
Ret SAWIN
(ig 53 ) d’après
une étude dusquelette
de la colonne vertébrale dulapin.
Il est intéressant de noter que la
longueur
de lacrête,
indice dedéveloppement
des caractères sexuels
secondaires,
varie enopposition
avec les mesures delongueur
des
segments
osseux et donc dans le même sens que les mesures delargeur
del’animal.
Les troisième et
quatrième composantes
sontd’interprétation
délicate si on lesenvisage séparément.
Il semblepréférable
de lesinterpréter
simultanémentaprès
avoir tracé le
graphique
despoints-extrémités
des vecteursreprésentant
les variables dans leplan
descomposantes
3 et 4 ramenées à unelongueur-unité (pour l’exposé
détaillé de la
méthode,
voir ROUVŒRetVissar, zg6 3 ).
Cettereprésentation (graph. z) indique
legroupement
des variables dans leplan
descomposantes
3 et 4. Il appa- raît un groupecomprenant
leslongueurs
dupilon,
de lapatte,
desblancs,
dont la variation est enopposition
avec celles des groupes tour dupilon
et diamètre de lapatte
d’unepart,
hauteur depoitrine
et tour depoitrine
d’autrepart.
Ces deux der- niers groupes sont en corrélation très faible. On observe que lalongueur
de la crêtese situe à
proximité
du tour dupilon
et du diamètre de lapatte.
Cas des
f emelles.
La
première composante
est très semblable à lapremière composante
chez les mâles.La deuxième
composante s’interprète également
de la mêmefaçon
que dansle cas des mâles. Elle
représente
une fractioncomparable
de la variance totale. Lalongueur
du bréchetprésente
une corrélationnégative
avec cettecomposante plus grande
en valeur absolue que dans le cas des mâles. Lalongueur
des blancs est encorrélation très faible avec cette
composante,
comme dans le cas des mâles.Dans le
plan
descomposantes
3 et 4, on observe legroupement
des variables(graph. 2 ) :
les trois groupes ci-dessus définisapparaissent
defaçon comparable.
Comme
précédemment,
on observe uneopposition
dans les variations deslongueurs
de la
patte
et dupilon
d’unepart,
et de la hauteur depoitrine
et du tour depoitrine
d’autre
part.
3
.
Interprétation
des résultats dans le cas de la souche SIl
apparaît
une certaine différence entre les souches B et S dans ladescription
de la variation
morphologique,
de même entre les deux sexes de la souche S. La pre- mièrecomposante,
de mêmeinterprétation
queprécédemment, représente
une frac-tion
légèrement plus
faible de la variance totale.Cas des
f emelles.
La deuxième
composante représente 6,8
p. 100 de la variance totale et elle est trèscomparable
à la 2ecomposante
de la souche B.Cependant
la hauteur depoitrine
semble se
comporter
defaçon différente,
étant associéepositivement (r = + o,16 4 )
à cette deuxième
composante.
Les troisième et
quatrième composantes
décrivent les variations de la forme de lapoitrine : l’angle
depoitrine
et lalargeur
de la cagethoracique
sont en corréla-tions
négatives
avec la hauteur depoitrine
et nulle avec le tour depoitrine.
La lon-gueur du bréchet est en corrélation
négative
avec chacune des mesuresprécédentes.
Il
apparaît
deplus
uneopposition
dans les variations de lalongueur
de lapatte
et de la
longueur
de la crête.Cas des mâles.
La deuxième
composante peut toujours
être considérée commecorrespondant
à un facteur de
linéarité, principalement
au niveau des membres. Les variationsau niveau de la
poitrine
décrites par cette deuxièmecomposante
ne sont pas nettes :il
apparaît
uneopposition
très faible entrel’angle
depoitrine
et lalargeur
duthorax,
contrairement aux trois autres casprécédemment analysés.
Les
composantes
3 et 4 traduisent des relations entrel’angle
depoitrine
et lalargeur
du thorax d’unepart,
les hauteur et tour depoitrine
d’autrepart,
semblables à cequ’elles
étaient dans le cas des femelles de la même souche. Elles fontapparaître
de
plus
uneopposition
dans les variations deslongueurs
dessegments
de membres(longueur avant-bras, longueur pilon, longueur
de lapatte)
et le diamètre de lapatte
et le tour du
pilon.
4
. Relations entre le
Poids et
lescomposantes
Les corrélations entre le
poids
et lapremière composante
sont dans tous lescas très
élevées,
variant deo,gI6
ào,q62.
Ceciindique qu’une partie
trèsimportante
de la variance du
poids
est déterminée par la taille définie àpartir
des mensu-rations.
A
l’âge considéré,
lepoids dépend
très peu de la forme(tabl. 7 ).
Si on assimilela deuxième
composante
au facteur delinéarité,
on note unelègère
tendance pour lespoulets plus compacts
à être aussiplus
lourds. Les corrélations entre lepoids
etles autres
composantes
sontpratiquement
nulles.Ces résultats
expliquent l’importance particulière
dupoids
vif dans la sélection des souches chair. La valeur de lacomposante
linéaritéapporte cependant
unequalité supplémentaire,
la bonne conformation chair semblant biencorrespondre
à despoulets
«compacts
».CONCLUSIONS
Nous avons
indiqué,
pour chacun desquatre
groupesd’animaux,
lesparts
des variations communes etspécifiques
des 13 mensurationscorporelles
étudiées.L’analyse
de la variation commune nous apermis d’exprimer
les variations detaille, qui
enreprésentent
laplus grande partie (près
de 75 p.ioo)
et lesvariations de forme. La
composante
de forme laplus importante (composante
linéa-rité), qui apparaît
nettement dans le cas de la soucheB, exprime
defaçon quanti-
tative que
parmi
des animaux de mêmetaille,
ceuxqui
ont lapoitrine plus large
l’ont aussi
plus aplatie
etplus
courte, cequi s’accompagne
d’un tour depilon plus grand
et de membresplus
courts, le diamètre de lapatte
étant peu affecté. Cet en-semble de relations
poitrine-membres
nes’exprime
pas de la mêmefaçon,
dans lecas de la souche S. Une étude sur des effectifs
plus importants permettrait
depréci-
ser s’il
s’agit
desimples
écartsd’échantillonnage
ou d’une différence réelle dans ladescription
de la varibialitémorphologique
des deux souches. Du fait de laprésence
de groupes de caractères variant dans le même sens, il serait
possible,
àpartir
deces
résultats,
de rechercherl’expression
de lacomposante
linéarité en fonction d’un nombreplus
réduit de caractères. Nous pensons réaliser ce travail sur des échantil- lons d’effectifsplus importants.
Reçu pour
publication
en décembre r96.!.SUMMARY
STUDY OF CONFORMATION MEASUREMENTS IN THE CIIICKEN II. ATTEMPTS TO FIND TIIE COMPONENTS OF MORPIIOLOGICAL VARIABILITY
IN TIIE LIVE CHICKEN
We have studied the
morphological variability, expressed by
variations and covariations of I3 body measurements, in chickens of two strains and two sexes at the age of 8 weeks. We have used theprincipal
componentsanalysis
methodapplied
to the correlation matrix of the r3 mea-surements, this matrix
having
as itsdiagonal
the common factors variances of the standardized variables. The four groups of animals were treatedseparately.
The sum of the communalities of the 13variables represent 7t-7z per cent of the total variance,
specificities comprising
16-17 per cent and the rest of the variancebeing
due to unreliabilities.Table i represents the correlation matrix of the r3 measurements and live weight.
Table 2 indicates the squares of the
multiple
correlation coefficients between each variable and the 12 other ones, these valuesbeing
taken as a firstapproximation
of the communalities.Table 3
gives
the latent roots associated with each of the !3 components.Table 4 and 5 indicate the correlation coefficients between the variables and the four compo- nents with the greatest variances, and the variance of each of these components as a percentage of the common factors variance.
Table 6 indicates the means and standard deviations of the
partial
correlation coefficients when the 4 components with the greatest variances arekept
constant.Table 7
gives
the correlation coefficients between liveweight
and the 4components with the greatest variances.Variance correlated with general body size (first
component)
affects the 13 measurements ina
comparable
manner in all four cases. Variance ofbody
size definedby
the first component repre- sents 73-77 per cent of the common factors variance and jz-55 per cent of the total variance. Fora
homogeneous
group of animals and among the t3 measurements studied, trunklength
seemsto be the best individual measurement of general
body
size.The second component indicates a notable shape variation,
accounting
for 6-9 per cent of the total. It would be theequivalent
in fowls of thelinearity
factor ofbody
and limbsalready
describedin mammals. This component seems to be
expressed differently
as a function of the measurements in the two strains B and S, and in the two sexes of strain S,though
a test ofcomparison
has not beenmade.
The simultaneous
interpretation
of the third and fourth components(graphs
I and 2) indicatesthe presence of three or four groups of measurements : breast
angle
and thorax width,body depth
and heart
girth,
tibia circumference and shank width, lengths of limb segments. The relationshipsbetween these groups are discussed. Their existence might permit a reduction in the number of
measurements taken in order to describe the
morphological
variability.When live
weight
is expressed as a function of the components one finds that itdepends mainly
on the
body
size( y2
= o.8q to0 . 92 )
and very little onshape.
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