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TRANSFORMER LES VIOLENCES DE PÈRE EN FILS

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TRANSFORMER LES VIOLENCES DE PÈRE EN FILS Nathalie de Kernier

Érès | « Dialogue »

2019/4 n° 226 | pages 151 à 168 ISSN 0242-8962

ISBN 9782749265537 DOI 10.3917/dia.226.0151

Article disponible en ligne à l'adresse :

--- https://www.cairn.info/revue-dialogue-2019-4-page-151.htm

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Étranger et errant

R

eparcourir dans son théâtre intérieur le drame d’Œdipe, telle est la vocation de toute adolescence. Dépasser les vœux meurtriers et les symboliser est une condition pour prendre

Nathalie de Kernier, maître de conférences hdr, Université Paris Nanterre, psycho- logue clinicienne, psychanalyste (spp). nathkernier@wanadoo.fr

L’auteure a affirmé à la rédaction que son article respecte les règles d’anonymat et que ce qu’elle dit de cette thérapie particulière n’est pas de nature à permettre la reconnaissance du cas par un tiers. Elle a informé la rédaction que la thérapie est terminée. Elle est avertie que le patient pourrait lire cet écrit. L’auteure porte l’entière responsabilité de la dimension éthique de son écrit.

Résumé

Cet article montre comment la non-élaboration du processus d’adolescence peut se faire sentir chez l’adulte, surtout quand il devient parent et que son enfant devient adolescent. À partir des notes prises juste après chaque séance dans un cadre de soins, l’auteur retrace ici la cure-type d’un homme d’une quarantaine d’années, dont l’adolescence du fils réveille des traumas en lien avec sa relation à son propre père violent, jusqu’alors impensés.

La cure permet une transformation des traumas et une reprise du conflit œdipien et favorise une évolution qui peut se résumer par un assouplis- sement de l’imago paternelle allant de pair avec une position de père plus assurée et des liens père-fils plus consistants.

Mots-clés

Violence, relation père-fils, psychanalyse, adolescence.

Transformer les violences de père en fils

Nathalie de Kernier

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sa place d’adulte. Des événements à impact traumatique entravent l’élaboration de ce conflit fondateur. Adulte, le sujet réalise qu’il ne peut rester reclus dans un mal-être diffus l’amenant à répéter un trauma cristallisé à l’adolescence. C’est ainsi que Vlad, la quaran- taine passée, consulte sur les conseils du thérapeute de son fils jeune adolescent.

Dans cet article clinique – qui n’est pas un article de recherche à proprement parler, sauf à considérer tout clinicien comme un inlas- sable chercheur de leviers redynamisant la subjectivation en panne –, nous allons reparcourir cette trajectoire psychanalytique singulière, dans un cadre de soins, à partir de souvenirs et notes détaillées prises après chaque séance. Notre objectif n’est pas l’objectivation d’une problématique, ni la modélisation d’un dispositif, mais la mise en exergue de moments mutateurs dans cette cure. Bien qu’elle soit unique, d’autres cliniciens y verront peut-être des similarités avec d’autres cures et y puiseront de quoi renouveler leur écoute avec créativité.

Ce grand monsieur très mince, blême, le regard un peu hagard, dit avec un doux accent slave qu’il « déprime ». Il exerce en libéral auprès de son père et de sa sœur sans satisfaction. Sa femme lui fait « des reproches ». Le couple n’a plus de relations sexuelles depuis deux ans. Leurs deux garçons, âgés de 11 ans et 9 ans, sont « difficiles ».

Enfant, Vlad a connu un père violent. Avec sa mère malade, Vlad et sa famille ont fui un régime de dictature, il est arrivé en France à 17 ans sans connaître un mot de français. Se mettre à niveau et passer le bac a été très dur. Il a découvert qu’il a hérité de la maladie génétique de sa mère (entre temps décédée), invisible mais pouvant devenir contraignante.

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Un sentiment le taraude : « Je suis l’étranger. J’ai l’impression d’être jugé négativement 1. » Il reste fixé à cet éprouvé qui a marqué son adolescence. Si tout adolescent se vit comme étranger à lui-même (Ladame, 1981), l’immigration, d’abord tant attendue, miroitée par une vision idéalisée de l’Occident, puis douloureusement ressentie par un choc de cultures, a provoqué un réel vécu d’étrangeté, cautionné par un environnement inconnu, une langue incompréhen- sible et les moqueries des pairs. Il y a eu une collusion traumatique : un choc entre le vécu d’étrangeté imposé par la réalité et l’étran- geté interne suscitée par l’adolescence (Gutton, 1991). Je demande :

« Peut-être pensez-vous que moi aussi je vous jugerais négative- ment ? » La verbalisation des onces de transfert négatif permet d’en limiter l’ampleur et d’expérimenter qu’il est possible d’exprimer des affects désagréables à l’égard de quelqu’un sans représailles en retour (Penot, 2004).

Installer le cadre analytique, accueillir l’adolescent négligé en soi

Nous nous voyons d’abord dans un cadre de psychothérapie hebdo - madaire en face à face. Il se dévalorise, se compare à un père bril- lant, évoque son incapacité à se sentir professionnel, son sentiment d’être un intrus dans son métier, tout autant que son incapacité à se sentir père. Je relance une proposition de psychanalyse, il met en avant sa résistance : « Dans ma famille, on n’a jamais parlé », et je dis :

« Ce qui a pu vous manquer, vous vous demandez si vous pouvez vous l’offrir maintenant. » Il est toujours déçu de lui-même, je relève sa sévérité envers lui-même. Il ne sait pas si cela pourra évoluer vers

1. Les phrases citées dans l’article sont des reconstitutions de mémoire et non des propos enregistrés.

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plus de bienveillance, mais accepte une analyse à deux séances par semaine en me mettant en garde : « Il y a vraiment du boulot. » Il imagine le divan comme une « table d’opération, comme si on allait me disséquer, fouiller dans moi ». Il veut bien essayer, même si : « J’ai peur de vous décevoir. » Ce qui n’est pas sans écho à son sentiment récurrent de décevoir son père. Je lui explique que le mieux sera de faire l’expérience qu’il peut en être autrement. La psycha - nalyse me semble en effet la voie privilégiée pour permettre à Vlad de revivre dans le transfert le traumatisme de l’adolescent qu’il a été, en écho à ceux de l’enfance, et ainsi d’en diminuer le pouvoir destructeur (Laufer, 1984).

La première séance sur le divan a lieu à une rentrée de vacances, après une séance manquée « pour raisons de santé ». La parole appa- raît plus fluide qu’en face-à-face, malgré des résistances. Il évoque sa difficulté à se souvenir de ses rêves actuels mais se souvient de cauchemars répétés durant l’enfance : « Je voyais la terre exploser.

De l’intérieur, tout se défaisait. » Il parle aussitôt de ses vacances et je lui propose de parler de son absence à la dernière séance, il évoque une grippe, la fatigue ; je lui dis que, même malade, c’est important de venir. Il revient à ses vacances : « Les enfants étaient intéressés par les visites historiques. J’ai été étonné. » Je relève son étonnement, il justifie : « Parce que les enfants s’amusent avec les tablettes. Je ne pensais pas qu’ils pourraient aimer l’histoire, que je pourrais partager ça avec eux. » Ce que je souligne par l’affirmative, il en est surpris, peut-être enfin valorisé dans son rôle de père. Quand il songe que « le temps passe à une vitesse, ça m’inquiète un peu, les grandes vacances arriveront bientôt », j’exprime que les vacances évoquent aussi une suspension des séances, une séparation ici. Et lui rappelle que, juste avant les dernières vacances, il y a eu cette fatigue qui l’a empêché de venir. « Verriez-vous un lien avec la séparation des vacances, puis

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le changement ici, le fait que vous n’êtes plus en face de moi ? » Bien qu’il banalise, je suis sensible aux angoisses de séparation qui pointent régulièrement. Même s’il s’en défend, je les formule réguliè- rement au fil de la cure autour de nos séparations. Je comprends déjà, à l’instar de Ferenczi (1933), que les relations de Vlad sont marquées par des traumas résultant de l’action excessive et violente d’une excita- tion prématurée liée à un trop de présence ou trop d’absence de l’objet, rendant de toute façon celui-ci « objet en trop » devenu effractant pour le narcissisme. Ceci se confirmera au fur et à mesure de l’analyse, à l’appui des portraits de son univers familial qu’il brossera peu à peu. Mes formulations visent, par des mises en lien, à transformer peu à peu cet objet interne par la contenance et la prévisibilité ouvrant la voie de la bienveillance.

Pendant un semestre, il vient deux fois par semaine. Les contenus sont centrés autour de sa peur d’être comme son père, sa difficulté à se sentir adulte, sa tendance à se mettre dans une position d’enfant dans beau- coup de situations : vis-à-vis d’un gérant d’immeuble dont il parle avec des angoisses de persécution, de certains de ses clients, de sa femme.

L’allongement sur le divan favorise la mobilité des associations et les aspects persécutifs sont aussi plus apparents, en lien avec les violences subies de la part de son père. Il évoque, par exemple, cet épisode sidé- rant du début de son adolescence : son père avait perdu son alliance et

« il était persuadé que c’est moi qui l’avais prise et l’avais jetée dans les toilettes. Non seulement il m’accusait, mais il m’amenait jusque dans les toilettes pour me faire avouer que je l’avais jetée dedans.

Du coup, j’ai fini par avouer, juste parce qu’il me forçait. » Il fait de lui-même le lien avec les méthodes d’un pays totalitaire. Je prends la mesure de l’emprise qu’exerce son père et je comprends davantage la résistance à s’engager pleinement dans la psychanalyse, comme si l’éloignement de ce père tyrannique était inconsciemment redouté.

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Finalement, il accepte la troisième séance hebdomadaire et ce passage à une cure-type accompagne un désir d’acquérir une maison. Comme si, après l’errance depuis l’immigration subie, il pouvait enfin projeter de s’ancrer. En se sentant encore davantage accueilli sur le divan, en ressentant le désir de l’analyste, il s’autorise peut-être à se sentir moins étranger, à se définir un chez-soi à transmettre aussi à ses enfants.

Lorsque Vlad est venu consulter, son fils aîné avait pratiquement l’âge de Vlad lors de l’accusation délirante de son père. Comme pour Œdipe portant le poids de traumas familiaux anciens (Bergeret, 1984), l’adolescence réveille les événements sidérants en quête de sens.

Les difficultés du fils aîné à l’aube de l’adolescence ont déclenché la demande de soins psychiques de Vlad, bien qu’une année ait été néces- saire pour installer le cadre adéquat.

À la rentrée des premières grandes vacances, Vlad apparaît particu- lièrement blafard. Il a attrapé la coqueluche et me demande si c’est un problème pour moi, car il tousse et c’est contagieux. Je lui réponds qu’il n’y a aucune contre-indication pour les séances et l’invite à s’ins- taller. Surpris, il prend place, s’étend sur les symptômes et son angoisse que son activité professionnelle ne baisse. Il attend par ailleurs avec anxiété des réponses de banques pour un prêt pour son achat de maison.

Je souligne qu’une attente de réponse l’angoisse. « L’idée d’investir me fait peur. J’ai envie, mais ça me fait peur. Parce qu’il va falloir s’en occuper », dit-il. Je lui demande : « Un projet dont vous avez envie qui pourrait se concrétiser, ça vous fait peur, à quoi ça vous renvoie ? » Il songe : « Ça n’a pas vraiment de lien, mais là j’y pense. Quand j’avais 16 ans, j’étais tombé amoureux d’une fille très belle. Et je crois qu’elle m’aimait. Mais j’étais incapable de lui dire “je t’aime” ou de l’embrasser. Pourtant, je crois qu’elle n’aurait pas dit non. Je m’en veux de n’avoir rien dit, rien fait. Tout bêtement, je ne me sentais pas à la hauteur. Un peu comme quand mon père était derrière moi pour

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l’école… » Il s’interrompt, reste silencieux et je lui demande : « Dans sa manière de vous dire les choses, peut-être aviez-vous l’impression que, selon votre père, vous n’étiez pas à la hauteur ? » Il poursuit :

« Mon père me battait quand j’avais une mauvaise note, tout simple- ment. » Dans cette séance de reprise et inaugurant la cure-type, cette question semble le tarauder : peut-il être vraiment accueilli par moi, avec toute sa vulnérabilité ? Ne vais-je pas craindre d’être contaminée par ce qu’il y aurait de « sale » en lui, par ses corps « étrangers » ? Vais-je supporter de recevoir le poids des violences subies, sous forme de récits chargés ou de plaintes répétées, et serai-je en mesure de l’en délester un tant soit peu ? Vais-je supporter de recevoir aussi une charge érotique transférentielle, à l’instar de son premier amour ? Peu à peu, mes interventions l’amènent à prendre conscience qu’il a intériorisé un discours paternel dévalorisant, mettant en cause ses capacités, mais qu’il pourrait en être autrement. Cette déqualification répétée a entravé le processus adolescent. Par la psychanalyse, il s’offre enfin une nouvelle chance d’en trouver l’issue. Mes interventions se veulent mobilisatrices de questionnements et renarcissisantes. La restauration d’une assise narcissique et d’une estime de soi est le premier objectif, prélude à une tolérance accrue à la conflictualité.

Un ado rendu coupable, empêché de grandir

Quelques semaines plus tard, il évoque encore son angoisse de manquer d’argent, angoisse depuis toujours : « En arrivant en France j’ai été confronté au manque, à la pauvreté soudaine de mes parents.

Tout ce que les autres pouvaient s’offrir, moi je ne pouvais pas y accéder, c’était frustrant. » En écho avec des contenus des séances précédentes, je fais le lien avec sa préoccupation oppressante que ses fils ne manquent de rien, n’aient aucune frustration. Il acquiesce :

« J’ai toujours peur qu’ils manquent de quelque chose. Je leur achète

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tout ce qu’ils veulent. Parce que j’ai peur qu’ils aient l’impression que ça leur est refusé, qu’ils ne le méritent pas. » Je fais remarquer que ce sentiment de ne pas le mériter revient régulièrement, comme à propos de son amour adolescent. Pensif, il se demande : « C’est vrai.

Mais alors pourquoi ? Je ne trouve aucune explication. » Je propose cette association : « Je pense à ce que vous disiez la dernière fois de votre mère si aimante et protectrice et de votre père par moments si violent… Comme si, par ses violences, il venait vous dire : “Tu ne mérites pas cet amour”… » Il reste encore longuement silencieux, s’interrogeant par murmures : « Je ne sais pas… Je n’ai jamais pensé à ça. » Je propose ce lien : « Je pense aussi à cette histoire d’alliance… » Il dit : « Oui, il m’avait accusé et je n’ai jamais compris, donc je n’en ai rien pensé. Je ne comprends toujours pas… Mon père a pu être frustré après ma naissance parce que sa femme était moins disponible pour lui. C’est ce que j’ai vécu moi-même après la naissance de notre aîné. Enfin, tout cela je ne pouvais pas le penser… Quand mon père m’a accusé, j’étais sidéré. J’ai avoué quelque chose que je n’ai pas fait.

Je me suis finalement rendu coupable de quelque chose que je n’ai pas fait. Et je me suis vraiment senti coupable. » Je reviens sur les cadeaux dont il croit que ses enfants manquent : « À ce moment-là, ce dont vous aviez besoin, ce n’était pas de jouets, comme ceux que vous achetez en quantité à vos enfants. » Il poursuit : « C’est vrai, ce dont j’avais besoin, c’était de l’écoute, de l’affection, de la compréhension. » Il se souvient que son père, mécontent de lui, était allé jusqu’à lui ordonner de faire ses valises pour l’orphelinat ou de défiler dans la rue avec une pancarte où il avait écrit « mauvais élève ». Sa mère laissait faire sans mot dire, pensant, croit-il, que c’était la bonne méthode éducative.

Je relève : « Des situations qui ont pu ancrer en vous l’idée que vous ne méritiez pas de meilleur traitement, d’autant plus que votre mère ne s’exprimait pas. » Je mets tout particulièrement l’accent sur le mot

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« traitement » et réalise après coup sa polysémie, renvoyant aussi à l’argent, au salaire qui le préoccupe et à la cure.

Cette séance marque un tournant, elle ouvre de nouveaux horizons de pensée. Peu à peu, des impensables sont reconnus comme impensés et deviennent pensables. Des liens se tissent, porteurs de sens. Mes interventions tentent de permettre d’accéder au conflit œdipien, barré lors de l’adolescence, pour que Vlad s’y situe et se constitue progres- sivement en père œdipien : les comportements du père, si humiliants soient-ils, peuvent prendre un sens nouveau s’ils sont reliés à une riva- lité à l’égard de la mère, ce qui revalorise l’image du père. Il réalise aussi qu’en gâtant ses enfants sans limite pour fuir les violences paternelles il risque a contrario de les reproduire.

Demander un crédit, se faire homme et père

Pendant plusieurs mois, les démarches de demande de crédit bancaire prennent beaucoup de place, avec une angoisse envahissante quand la banque tarde à répondre ou quand une réponse est négative, ce qui l’amène à revivre les refus de considération de son père. La ques- tion du placement d’argent entre en résonance avec sa propre place : peut-il s’autoriser à prendre sa place d’adulte, de professionnel, de père ? Investir un bien renvoie à la question de la manière dont il se sent investi. Et, dans le transfert, il découvre comment je l’investis, il prend conscience que je l’attends, que s’il manque une séance je n’y suis pas indifférente. Se sentir désiré et attendu par l’analyste lui permet d’aborder de manière inédite des pans de son vécu infantile et adolescent, sa souffrance de ne pas se sentir entendu. « Demander un crédit » condense un autre sens : un crédit au sens de la confiance, de la considération, insuffisamment accordé depuis la prime enfance.

Il parle des banques comme de monstres, une administration immense,

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toute-puissante, inhumaine au sein de laquelle il serait livré à lui- même, tout petit, impuissant. Le père apparaît omniprésent, comme une statue de commandeur.

Il se plaint régulièrement des relations avec sa femme et je lui fais remarquer qu’il ne semble pas s’autoriser à se rapprocher d’elle.

Sa difficulté à exercer l’autorité paternelle revient régulièrement.

Lorsqu’il pose des limites et que ses fils protestent, il culpabilise et doute du bien-fondé des interdits qu’il tente de faire valoir, malgré les préconisations des professionnels : « Mon père aussi croyait être juste en ne jurant que par les notes, en étant violent. » Je l’incite à se questionner : « Se posait-il les mêmes questions que vous ? Essayait-il d’expliquer, d’en parler, comme vous le faites ? » Il reconnaît : « Non.

Pas du tout, c’est vrai. Mais je n’ai pas de modèle de père, c’est ça qui est dur. Je me rends compte que mon père n’a pas vraiment été adulte.

Alors je ne sais pas sur quoi me baser. » Je le sensibilise à la diffé- rence entre une autorité fondée et nécessaire et une violence arbitraire et toxique. Mais de son père, il n’a connu que de l’injustice, il craint donc que ses fils vivent ainsi toute frustration. Je pense par ailleurs à sa détermination pour réussir ses études en arrivant en France, semblable à celle de son père qui a travaillé dur pour percer profes- sionnellement : « Vous vous êtes construit sur des qualités de votre père, vous pouvez aussi vous distinguer de lui sur d’autres aspects. » Il prend appui sur la relation analytique pour s’affirmer davantage en tant que père et se montre étonné quand il voit enfin ses fils l’écouter.

Restaurer l’imago paternelle est un enjeu crucial : se différencier de son propre père mais s’appuyer aussi sur lui, afin d’être conforté dans son rôle de père.

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Quand l’adolescent agit la colère inhibée de son père La crise du couple devient bruyante : la femme de Vlad parle de divorce, de partir loin avec les enfants. Sur mon conseil, ils consultent un thérapeute de couple. Peu après, leur fils aîné passe à l’acte : il casse des objets, en jette par la fenêtre, hurle qu’il veut changer de famille, refuse d’aller à l’école. Il provoque son père : « Il va se passer quoi si je n’arrête pas ? » Vlad se sent désemparé. C’est justement quand le couple commence à se rapprocher que la crise éclate chez l’adolescent. Comme s’il exprimait, de manière explosive, une quête de reprise et d’élaboration du conflit œdipien. Restaurer un triangle œdipien structurant et soutenir un rôle de père tiercéisant est crucial.

Vlad décrit son fils comme un monstre. Ne semblant pas saisir la quête criante de limites derrière ce masque provocateur, Vlad craint que les voisins, exaspérés par les hurlements, appellent la police – « Ce serait la honte. » Je lui dis : « Que la police vienne, surtout ! Votre fils sera confronté aux limites de la loi. C’est justement dans la mesure où il ressent une honte de votre part qu’il vous provoque.

Il vous met à l’épreuve dans votre capacité à lui opposer une résis- tance. » Je lui fais aussi remarquer que c’est lorsqu’il était avec son épouse chez le thérapeute de couple que leur fils a cassé la tablette de sa mère. Vlad ne voit pas le rapport. Je lui explique : « Il vous attaque non seulement en tant que parents mais surtout en tant que couple…

Si vous vous occupez de vous deux, Maman n’est plus juste à lui.

Ce qu’il semble avoir du mal à supporter. C’est pour cela qu’il ne faut surtout pas que votre épouse y réponde en partant avec ses enfants sans vous, ce serait conforter votre fils dans l’idée qu’il aurait le pouvoir de séparer Papa et Maman. » Songeur, il demande : « Ah, comme une sorte d’œdipe ? À l’adolescence, il y a aussi l’œdipe ? » Je confirme : « Oui, c’est ça… Et dire qu’il veut changer de famille, c’est attaquer votre couple. [Vlad semble étonné] Vous parliez d’Œdipe. Dans le mythe,

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s’il a épousé sa mère, c’est justement en changeant de famille, car sa mère n’était pas reconnue comme telle… » Il est pensif : « Je n’y avais pas pensé, ça me parle… » J’insiste : « Donc il faut survivre en tant que père et aussi en tant que mari de votre femme. Même s’il touche des points sensibles chez vous. » Vlad semble éprouver un certain soula- gement, comprenant mieux ce qui se joue pour son fils adolescent, en écho à sa propre histoire. Il réalise qu’il voit son fils comme son père le voyait lui-même : un enfant tout-puissant, qui aurait même le pouvoir de s’emparer de son alliance et de séduire sa mère, une crainte non fondée appartenant à son père seul, projetée sur lui et qu’il risque de projeter à son tour sur son fils.

Je continue lors des séances suivantes à le conforter dans la nécessité qu’il se positionne fermement, qu’il résiste sans honte aux tentatives de déstabilisation de son fils. Mes interventions sont plus nombreuses durant cette période délicate, afin de l’aider à percevoir que tenir bon dans cette guerre, énoncer fermement la loi et s’unir à son épouse sont des enjeux cruciaux. Bousculer le préconscient l’amène à revisiter sa propre enfance, sa relation duelle à sa mère face à un père tyrannique et humiliant. Il intègre peu à peu la différence entre la toute-puissance et la puissance, la possibilité d’exercer une juste autorité sans violence.

Les séances suivantes l’amènent à prendre conscience de la position de bouc émissaire de son fils, enfermé dans une projection d’imago dangereuse comme le père de Vlad, dépositaire de la colère inhibée de Vlad. L’inhibition de Vlad peut être en lien avec des aspects précoces de sa relation à son propre père qui n’a pu tenir une place organi- satrice (Gérard, 2009). Les séances ouvrent progressivement sur la possibilité de s’affirmer dans une position verticale autrement que son propre père. Même si la tentation de se réfugier dans ses plaintes et sa dépression le guettent, comme s’il n’avait aucun moyen de réagir aux circonstances (ce qui par moments m’amène à ressentir moi-même un

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sentiment de découragement), les crises se calment peu à peu et Vlad se positionne davantage dans une fonction paternelle.

Accès à l’ambivalence

Au cours de la deuxième année de son analyse, la situation profes- sionnelle de Vlad s’améliore considérablement, les angoisses liées à l’argent s’estompent. Apparaissent à l’avant-plan les difficultés de couple. Les colères de son épouse, violemment exprimées durant les séances de thérapie de couple qui semblent servir de déversoir, où Vlad est accusé d’être un mauvais mari et de tous les malheurs fami- liaux, sont néanmoins suivies d’un geste tendre juste après la séance – un bisou ou même un « Je t’aime » – qu’il rejette, déstabilisé par les attitudes incohérentes de son épouse. Je lui dis qu’il semble avoir du mal à imaginer que son épouse puisse éprouver des senti- ments contradictoires, qu’elle puisse l’aimer tout en ayant des choses à lui reprocher. Très progressivement, il accède à l’ambivalence, il appréhende son épouse avec ses différentes facettes et un cortège de sentiments différents et se saisit davantage des signaux positifs de sa femme sans imaginer qu’elle lui prépare un mauvais coup.

Parfois, il amène des rêves fugaces de femmes inconnues sensuelles et désirables.

Avec des hauts et des bas, la courbe générale de l’ambiance familiale est néanmoins ascendante. Vlad profite un peu plus des choses posi- tives qui arrivent, les positions deviennent moins figées. Si le père apparaissait pendant longtemps au-devant de la scène, le lien à la mère prend plus de place. Peu à peu, derrière la mère idéalisée prend forme une mère désemparée. L’idéalisation de la vierge-mère parfaite faisait écran à toute colère du petit garçon seul, livré à lui-même et en même temps empêché de se séparer d’elle. En la voyant malheureuse

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en couple, son père multipliant les conquêtes extraconjugales, il s’est d’autant plus promis, inconsciemment, de rester attaché à elle.

De surcroît, apprendre, adulte, qu’il est atteint de la même maladie que sa mère scelle encore davantage ce pacte inconscient de non-séparation.

Les plaintes dominent dans les contenus de nombreuses séances et je me vois comme assignée à la place de mère passive. Je prends le contre-pied en questionnant : « Et personne ne peut rien dire, rien faire ?! » Il peut enfin évoquer un vécu de trahison de la part de sa mère, sans réaction face aux violences du père. Plus il parle de sa mère, plus nous remontons loin dans les liens précoces, moins il a peur de modifier sa relation à son épouse.

L’achat d’un bien immobilier, tant espéré depuis le début de l’ana- lyse, se concrétise. Son épouse et lui s’unissent dans des travaux de l’appartement pour le mettre en location. Chaque étape est redoutée, comme si se réjouir pouvait se révéler dangereux. La réussite de ce projet amène Vlad à réaliser quelque chose que son père n’a pas pu faire. Au cours du rendez-vous qui suit la signature du bail – celle-ci l’ayant contraint à manquer une séance –, il amène un rêve : « Un rêve gênant à raconter. Déjà, il faut que je précise que je suis dérangé des intestins… Et j’ai rêvé que j’étais aux toilettes et que je faisais mes besoins. Mais alors ça sortait, et même ça débordait. Et mon père m’appelait – comme j’étais occupé je ne répondais pas. Et puis il frappait à la porte et il finissait par entrer. Il me voyait comme ça. Et ma sœur aussi était là. Et j’avais honte. » Je lui demande à quoi lui font encore penser les toilettes, il se souvient de la honte de l’épisode de l’alliance. Les associations se poursuivent, Vlad amène d’autres souvenirs d’épisodes où il se sentait honteux et incompris, je verba- lise sa colère débordante, difficile à transformer, envers son père et, encore plus difficilement pensable, envers sa mère en retrait. Je fais remarquer qu’il a fait ce rêve juste après la signature du bail et la

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séance manquée : « Comme si, après avoir franchi cette étape, mais qui vous a coûté une séance, vous pouviez plus facilement mettre en image cette colère accumulée… ? »

Lors de la séance suivante, il amène un autre rêve : « Je vais au cinéma avec quelqu’un que je ne connais pas. Et puis je prends le métro et là, je réalise que j’ai oublié au cinéma mon sac avec des documents de travail et une somme d’argent importante donnée par des clients.

Je sors du métro en voulant retourner au cinéma pour le récupérer et je vois mon père. Et là, horreur : je réalise que mon portefeuille est tombé dans le métro. Donc je perds tout, je me mets en échec. Je panique et mon père reste calme. » En associant, il se souvient que la personne qui l’accompagnait était un ado d’environ 17 ans, âge du fils de sa sœur incarnant pour lui la réussite scolaire et éducative et âge que lui-même avait en arrivant en France, comme s’il se voyait en « mauvais ado » errant à côté du « bon ado ». Je propose cette interprétation : « Juste après la satisfaction de la signature du bail vient comme une insatisfaction, exprimée par ces rêves où votre père apparaît quand vous êtes soit honteux aux toilettes, soit en échec, perdant votre argent… Comme si, après avoir réalisé quelque chose que votre père n’a pas fait, revenait la question : ‘‘Est-ce que je peux m’autoriser à dépasser mon père ?’’ » Pensif, il poursuit : « Je me dis que mon père pourrait être triste de se rendre compte qu’il n’a pas pu faire ça. Comme nous l’avions dit lors de l’histoire de l’alliance, mon père a pu se sentir menacé, plus par moi que par ma sœur.

Comme si la présence d’un fils le menaçait de ne plus garder son ascendant. » Par cette mise en sens, une ambivalence, la reconnais- sance de bons et de moins bons aspects en chacun simultanément, devient possible.

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Mutations

Au cours de sa troisième année de cure-type, des mutations sont bien visibles. La famille déménage dans un grand appartement, la situation professionnelle s’améliore encore. L’enjeu de l’analyse n’en devient que plus personnel, touchant de plus près aux relations intimes.

La question cruciale condensant les plaintes peut se résumer ainsi :

« Est-ce possible de grandir ? » Au cours d’une séance, il évoque une conversation avec sa sœur exprimant de la colère vis-à-vis de leur père ayant trompé constamment leur mère. Il s’étend sur des faits et je suggère : « Vous seul pouviez finalement essayer de rendre votre mère heureuse ? », puis : « La sexualité de votre père pouvait vous amener à penser que toute sexualité est mauvaise, même avec votre femme. » Il acquiesce, songeur : « Je n’ai jamais été à l’aise avec la sexualité.

Je pense qu’être avec une femme, c’était comme trahir ma mère. » Je rebondis : « Difficile de vous éloigner de votre mère et de laisser vraiment la place à une femme autre que votre mère. » Il reconnaît enfin la nécessité de déplacer ses investissements érotiques vers un objet adéquat, non incestueux (Marty, 2000). Il verbalise de plus en plus ses angoisses vis-à-vis de la sexualité, son sentiment d’être comme un ado ne sachant pas comment s’y prendre. Quelques semaines plus tard, son épouse lui fait une proposition sexuelle, il est très mal à l’aise.

Il dit : « Je me souviens qu’adolescent je n’imaginais pas du tout mes parents faire l’amour ensemble. » Il se souvient de la gêne qu’il y avait toujours quand sa femme et lui se retrouvaient sexuellement, il y a désormais plus de cinq ans : « L’idée que ce n’était pas bien, que je m’y prenais mal et même que je la salissais… » Je lui suggère qu’il pouvait voir les liaisons interdites de son père comme « sales » et qu’il pourrait redouter une punition s’il faisait jouir sa femme. Sur un ton de jeune ado timide, il dit : « Je ne sais pas si j’y arriverai. J’ai peur de ne pas être à la hauteur. » Il continue d’évoquer ses angoisses au

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cours des séances suivantes et, environ une semaine plus tard, enfin le couple fait l’amour, il en parle avec satisfaction. Le fait d’avoir parlé de sa mère en a sans doute rendu possible l’éloignement, et donc le rapprochement avec sa femme. Il s’agit là d’un tournant important de la cure. Les aspects archaïques de la relation à la mère, dépositaires notamment de transmissions inconscientes dans la lignée maternelle, ainsi que leurs échos dans la dyade transférentielle mériteraient des développements, ce qui ouvre des perspectives de recherches futures.

Sa position de père est bien plus assurée, allant de pair avec une imago paternelle plus estompée. En outre, l’abord de la transmission élargie (Braconnier, 2017) mobilise particulièrement la transformation : Vlad parle davantage de son grand-père paternel qui a maltraité ses fils. Ainsi, il comprend mieux les réactions violentes de son père :

« C’était comme un masque : mon père devait se montrer infaillible, avoir toujours l’ascendant sur les autres. Mais c’était une réaction à ce qu’il a subi. » Bas les masques : l’image du père violent laisse place à celle de l’enfant souffrant en lui. Vlad s’autorise désormais à être père autrement. Il devient possible de faire autre chose de son vécu d’enfant et d’adolescent, de ne pas y enfermer ses enfants. La cure se poursuit encore durant quelques mois, consolidant les effets de ces mutations et permettant à Vlad de se sentir vraiment lui-même, différent de son père et lui-même père différemment.

Bibliographie

Bergeret, J. 1984. La violence fondamentale. L’inépuisable Œdipe, Paris, Dunod.

Braconnier, A. 2017. « Crise de la transmission ? », Adolescence, 35, 2, 261-268.

ferenczi, S. 1933. « Analyses d’enfants avec des adultes », Œuvres complètes, IV (1927-1933), Paris, Payot, 1982, 98-112.

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gérard, c. 2009. « L’inhibition et ses liens avec le père primaire », Revue française de psychanalyse, 73, 2, 369-384.

gutton, p. 1991. Le pubertaire, Paris, Puf.

ladame, f. 1981. Les tentatives de suicide des adolescents, Paris, Masson.

laufer, m. ; laufer, e. 1984. Adolescence et rupture de développement.

Une perspective psychanalytique, Paris, Puf.

marty, f. 2000. « Potentialités perverses à l’adolescence », Cliniques méditerranéennes, 63, 263-279.

penot, B. 2004. « Action du psychanalyste sur le processus », Revue française de psychanalyse, 68, 5, 1781-1788.

Transforming violence from father to son

Keywords

Violence, father-son relationship, psychoanalysis, adolescence.

Abstract

It is shown how the adult can experience the non-elaboration of the process of adolescence, above all when they become a parent and their child in turn reaches adolescence. From notes taken just after each session in a health care environment, the author here recounts the typical cure of a man in his forties, whose son’s adolescence awakens traumas related to his relationship with his own violent father, hitherto repressed. The cure allows for a transformation of the traumas and a resumption of the oedipal conflict, fostering a change that can be summarised by a relaxation of the paternal imago, with a more secure fatherhood and more consistent father-son ties.

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