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UV HE 09 Examen final automne 2010

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HE09-2010A-FS-01-01

UV HE 09

Examen final automne 2010

Vous traiterez au choix l’un ou l’autre des deux sujets suivants en indiquant clairement en tête de copie le sujet choisi.

Sujet 1 :

Vous traiterez par un ensemble problématisé et structuré le sujet suivant : Expériences et expérimentation en science de l’Antiquité au XXe siècle

Sujet 2 :

Vous commenterez de manière critique le document des pages suivantes en mobilisant vos connaissances, dans un texte problématisé et structuré.

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Voltaire, article « histoire naturelle » in L’Encyclopédie (dir. D. Diderot, J. Le Rond d’Alembert), 1751-1788.

HISTOIRE NATURELLE.

[…] Les animaux, les végétaux & les minéraux constituent les trois principales parties de l'Histoire naturelle ; ces parties font l'objet de plusieurs sciences qui dérivent de l'Histoire naturelle, comme les branches d'un arbre sortent du tronc. Observons cet arbre scientifique, & voyons quel degré de force la tige donne à chacune de ses branches.

La description des productions de la nature fait la base de son histoire ; c'est le seul moyen de les faire reconnoître chacune en particulier, & de donner une idée juste de leur conformation. Il y a deux sortes de descriptions ; les unes sont incomplettes, & les autres sont complettes. Dans les premieres, on n'a pour but que de caractériser chaque chose au point de la faire distinguer des autres : cette description n'est qu'une dénomination, le plus souvent fort équivoque, quelque art que l'on emploie pour exprimer les caracteres distinctifs de chaque objet. Les productions de la nature sont trop nombreuses & trop variées ; la plûpart ne different entr'elles que par des nuances si peu sensibles, que l'on ne doit pas espérer de les peindre dans une phrase, ce portrait est le plus souvent infidele. Pour s'en convaincre, il suffit de jetter les yeux sur les systèmes de nomenclature qui ont été faits en Histoire naturelle ; ils sont tous fautifs.

Cependant si l'on parcourt les listes des auteurs de ces systèmes, on ne doutera pas qu'ils n'en eussent fait d'exacts, s'il eût été possible de parvenir à ce point de perfection dans les descriptions qui n'ont pour but que la nomenclature, & qui n'embrassent que quelques parties de chaque objet. Les descriptions complettes expriment tous les objets en entier ; & non seulement elles les font reconnoître sans équivoque, mais elles indiquent les rapports qui se trouvent entre leurs parties constituantes. […].

La Botanique est une des principales branches & des plus étendues de l'Histoire naturelle ; mais en parcourant les ouvrages des Botanistes, on voit cette branche amaigrie par un rameau excessif qui lui enleve presque toute sa substance. La nomenclature des plantes, qui n'est qu'une petite partie de leur Histoire naturelle, semble avoit été le principal objet des Botanistes ; ils ne se sont appliqués pour la plûpart, qu'à faire des dénominations. Voyez BOTANIQUE. La signification des noms, & l'explication des termes, sont les préliminaires de toutes les sciences, & ces préliminaires sont peut-être plus nécessaires en Botanique, qu'en toute autre science, parce que le nombre des plantes est si grand, que sans cette précaution, il y auroit nécessairement de l'équivoque & de l'erreur dans l'application de leurs noms. Il seroit donc nécessaire d'avoir en Botanique un vocabulaire qui contînt les noms & les descriptions complettes de toutes les plantes connues, & qui servît d'interprete pour tous les auteurs. Quelque méthode que l'on employât pour l'arrangement d'un tel ouvrage, il seroit plus utile que tous les systèmes qui ont jamais été faits pour la distribution méthodique des plantes. Par le moyen des descriptions complettes que contiendroit ce vocabulaire, l'on seroit assuré d'y trouver le nom de toutes les plantes que l'on auroit sous les yeux ; ce que l'on n'a pas encore pû faire par les méthodes de nomenclature, parce qu'elles ne contiennent que des descriptions incomplettes qui ne suffisent pas pour faire reconnoître toutes les plantes indiquées par ces méthodes.

Peut-être aussi ce vocabulaire une fois établi, feroit renoncer les Botanistes à la

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prétention chimérique de suivre dans leurs systèmes l'ordre inintelligible de la nature, qui ne peut être conçû que par le Créateur.

En réduisant la nomenclature des plantes à ses justes limites, relativement au reste de la Botanique, on verra que le plus difficile & le plus important de cette science n'est pas de nommer les plantes, mais de connoître leurs propriétés, de savoir cultiver les plantes utiles & de détruire celles qui sont nuisibles, d'observer leur conformation &

toutes les parties qui concourent à l'économie végétale ; voilà jusqu'où s'étendent la Botanique & l'Histoire naturelle des plantes. Ainsi la Botanique contient une grande partie de la matiere médicale qui est renfermée en entier dans l'Histoire naturelle générale, puisque cette science comprend non-seulement les plantes, mais tous les animaux & tous les minéraux qui ont des vertus medicinales. Ces propriétés sont si précieuses, que les Naturalistes doivent réunir toutes leurs connoissances à celles des Medecins pour les découvrir. Jusqu'à présent, le hasard y a eu plus de part que les lumieres de l'esprit humain ; mais en faisant des tentatives sur les animaux, en les soumettant à l'effet de certaines plantes, on trouveroit dans ces plantes des propriétés utiles aux hommes ; & cette découverte seroit bien moins difficile, si l'on avoit seulement les élémens d'une medecine comparée, établie sur les animaux considérés en état de santé & en état de maladie. Que de nouvelles propriétés n'auroit-on pas encore découvert dans les plantes relativement aux Arts, si les Botanistes avoient employé à les éprouver le tems qu'ils ont passé à les nommer ! Les choses dont les propriétés sont connues, ne peuvent manquer de noms ; les gens de la campagne savent les noms de toutes les plantes qui leur servent ou qui leur nuisent, & ils les connoissent mieux que les Botanistes ; ils sont aussi presque les seuls qui s'occupent de leur culture. […]

L'Agriculture a des parties de détail qui méritent l'attention des Botanistes, & qu'ils peuvent perfectionner par les connoissances générales qu'ils ont sur les plantes, avec plus de succès, que les gens qui n'ont que des connoissances bornées chacun dans leur art. La culture des légumes & des arbres fruitiers, l'art des greffes, sont dignes des soins des Botanistes, parce qu'il est possible de varier ces productions, & d'augmenter par la culture, le fond de nos richesses en ce genre. On peut changer les qualités des legumes au point de les rendre meilleurs & différens d'eux-mêmes à quelques égards ; on peut former des fruits qui n'auront jamais paru sur la terre. Les nomenclateurs de Botanique diront : la laitue de Batavia n'est qu'une variété de la laitue sauvage ; la poire cressane n'est qu'une variété de la poire sauvage. Mais ces variétés sont des biens réels dont nous devons être très-reconnoissans envers les hommes laborieux &

inventifs qui nous les ont procurés ; tandis que la dénomination caractéristique d'une plante inutile n'est en elle-même qu'une vaine connoissance, & que la définition d'un nouveau genre de plante n'est qu'une chimere. […]

La connoissance de cette économie est le but le plus élevé de la Botanique ; pour y parvenir il a fallu commencer par l'examen détaillé de toutes les parties des plantes ; c'est une sorte d'anatomie plus simple que celle des animaux, mais qui demande des recherches aussi fines & des opérations aussi délicates. De grands observateurs y ont fait des progrès rapides ; l'invention du microscope leur a donné le moyen de découvrir les parties les moins apparentes des végétaux. Par l'exposition anatomique de toutes les plantes, ou au moins de celles qui different entr'elles par leur conformation, on répandroit de nouvelles lumieres sur le méchanisme de la végétation.

On a deja fait de grandes découvertes sur le développement des germes, sur l'accroissement des plantes, sur la suction des racines & des feuilles, le cours &

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l'évaporation de la seve, la reproduction des végétaux, &c. mais il y a encore beaucoup de connoissances à desirer dans toutes les parties de la Botanique. […]

Dans le siecle présent la science de l'Histoire naturelle est plus cultivée qu'elle ne l'a jamais été; non seulement la plûpart des gens de lettres en font un objet d'étude ou de délassement, mais il y a de plus un goût pour cette science qui est répandu dans le public, & qui devient chaque jour plus vif & plus général. De tous ceux qui travaillent à l'Histoire naturelle, ou qui s'occupent de ces matériaux, les uns observent les productions de la nature & méditent sur leurs observations : leur objet est de perfectionner la science & de connoître la vérité ; les autres recueillent ces mêmes productions de la nature & les admirent : leur objet est d'étaler toutes ces merveilles, &

de les faire admirer. Ceux-ci contribuent peut-être autant à l'avancement de l'Histoire naturelle que les premiers, puisqu'ils rendent les observations plus faciles en rassemblant les productions de la nature dans ces cabinets qui se multiplient de jour en jour, non-seulement dans les villes capitales, mais aussi dans les provinces de tous les états de l'Europe.

Le grand nombre de ces cabinets d'Histoire naturelle prouve manifestement le goût du public pour cette science ; on ne peut les former que par des recherches pénibles & par une dépense considérable, car le prix des curiosités naturelles est actuellement porté à un très-haut point. Un tel emploi du tems & de l'argent suppose le désir de s'instruire en Histoire naturelle, ou au moins de montrer pour cette science un goût qui se soutient par l'exemple & par l'émulation. Dans le siecle dernier & au commencement de notre siecle, il y avoit beaucoup plus de cabinets de médailles qu'à présent ; aujourd'hui on forme des cabinets d'Histoire naturelle par préférence aux cabinets de machines de Physique experimentale. Si ce goût se soutient, peut-être bien des gens aimeront-ils mieux avoir des cabinets d'Histoire naturelle que de grandes bibliotheques. Mais tout a ses vicissitudes, & l'empire de la mode s'étend jusques sur les sciences. Le goût pour les sciences abstraites a succédé au goût pour la science des antiquités ; ensuite la Physique expérimentale a été plus cultivée que les sciences abstraites ; à présent l'Histoire naturelle occupe plus le public que la Physique expérimentale & que toute autre science. Mais le regne de l'Histoire naturelle aura-t-il aussi son terme ?

Cette science durera nécessairement autant que les sciences physiques, puisqu'elle en est la base & qu'elle donne la connoissance de leurs matériaux. Son objet est aussi curieux qu'important ; l'étude de la nature est aussi attrayante que ses productions sont merveilleuses. L'Histoire naturelle est inépuisable ; elle est également propre à exercer les génies les plus élevés, & à servir de délassement & d'amusement aux gens qui sont occupés d'autres choses par devoir, & à ceux qui tâchent d'éviter l'ennui d'une vie oisive ; l'Histoire naturelle les occupe par des recherches amusantes, faciles, intéressantes & variées, & par des lectures aussi agréables qu'instructives. Elle donne de l'exercice au corps & à l'esprit ; nous sommes environnés des productions de la nature, & nous en sommes nous-mêmes la plus belle partie. On peut s'appliquer à l'étude de cette science en tout tems, en tout lieu & à tout âge. Avec tant d'avantages, l'Histoire naturelle une fois connue, doit être toujours en honneur & en vigueur, plus on s'y appliquera, plus son étude sera séduisante ; & cette science fera de grands progrès dans notre siecle, puisque le goût du public y est porté, & que l'exemple &

l'émulation se joignent à l'agrément & à l'utilité de l'Histoire naturelle pour assurer son avancement. […].

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