MPSI B Année 2012-2013 Corrigé DM 10 24 avril 2020
Partie I. Propriétés trigonométriques.
1. a. En utilisant la dénition :
T2= 2X2−1 T3= 4X3−3X b. On démontre par récurrence la propriété
(Pn) :
deg(Tn) =n coecient dominant deTn=2n−1
Tcn(−X) =(−1)nTn
La dernière relation signie queTn est "de même parité" que n. 2. Écrivons d'abord une relation entre exponentielles :
ei(n+2)θ+einθ =ei(n+1)θ eiθ+e−iθ
= 2 cosθei(n+1)θ En prenant la partie réelle, on obtient
cos(n+ 2)θ+ cosnθ= 2 cosθcos(n+ 1)θ De même :
e(n+2)θ+enθ =e(n+1)θ eθ+e−θ
= 2 chθe(n+1)θ
En prenant la partie paire de l'expression considérée comme une fonction de θ, on obtient
ch(n+ 2)θ+ chnθ= 2 chθch(n+ 1)θ Il sera utile pour la question 3. d'écrire ces formules comme :
cos(n+ 1)θ= 2 cosθcosnθ−cos(n−1)θ ch(n+ 1)θ= 2 chθchnθ−ch(n−1)θ 3. a. Utilisons une récurrence forte. Introduisons la propriété
(Pn) ∀k∈ {0,· · ·, n},∀x∈R: (
fTn(cosx) = cos(nx) Tfn(chx) = ch(nx)
Cette propriété est vériée pourn= 1. La relation de récurrenceTn+1= 2XTn− Tn−1 et les factorisations de la question 2. montrent quePn−1 entrainePn.
b. Pour tout nombre réelutel que |u| ≤1, il existe des réelsxtels queu= cosx.
Alors
Tfn(u)
=
Tfn(cosx)
=|cos(nx)| ≤1
Pour tout nombre réelu >1, il existe un unique réelx >0tel queu= chx. Alors
Tfn(u)
=
Tfn(chx)
=|ch(nx)|= ch(nx)>1
Pour tout nombre réelu <−1, il existe un unique réelx >0 tel queu=−chx. Alors
Tfn(u)
=
Tfn(−chx) =
(−1)nTfn(chx) =
Tfn(chx)
= ch(nu)>1 4. a. D'après les questions précédentes :
Tfn(cosx) = 0⇔cosnx= 0⇔nx≡ π
2 modπ
⇔ ∃k∈Ztel que x= (2k+ 1)π 2n Pour les racines dans[0, π], on doit se limiter auxk∈ {0,· · · , n−1}. On obtient doncnracines distinctes car la restriction decosdans cet intervalle est injective.
b. La restriction à[0, π]de la fonctioncosest strictement décroissante, lescos(2k+1)π2n pour k ∈ {0,· · · , n−1} prennent donc n valeurs distinctes qui sont toutes des racines de Tn. Comme Tn est de degré n elles forment l'ensemble de toutes les racines deTn.
À cause du caractère décroissant, pour numéroter les racines dans l'ordre crois- sant, il faut "inverser" les indices.
Lorsquekcroît de0àn−1alorsk0=n−kdécroît denà1et lescosaugmentent.
En revenant à la lettre kpour désigner l'indice, on obtient que les nracines de Tn sont les
xk = cos2(n−k) + 1
2n π=−cos2k−1
2n πaveck∈ {1,· · ·n}
Partie II. Sommes et produits de racines.
1. Dans la partie I, on a vu queTnest de degrénet de coecient dominant2n−1. Comme les racines deTn sontx1,· · · , xn, la décomposition en facteurs irréductibles s'écrit
Tn = 2n−1
n
Y
k=1
(X−xk)
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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1 Rémy Nicolai M1210C
MPSI B Année 2012-2013 Corrigé DM 10 24 avril 2020 La deuxième égalité est de nature trigonométrique.
cosnx= Re(cosx+isinx)n= Re
n
X
l=0
n l
(cosx)n−l(isinx)l
!
(binôme)
=
n
X
k=0
n 2k
(cosx)n−2k(−1)k(sinx)2k (seuls les indices pairs contribuent)
=
n
X
k=0
n 2k
(cosx)n−2k(cos2x−1)k
car−sin2x= cos2x−1.
Rappelons que dans cette questionnest pair : n= 2p. Dénissons un polynômeQn par :
Qn=
p
X
k=0
n 2k
Xn−2k(X2−1)k
On aQfn(cosx) = cosnx=Tfn(cosx). Ainsi le polynômeTn−Qn admet une innité de racines ; à savoir toutes les valeurs du cosc'est à dire [−1,+1]. Ce polynôme doit donc être nul et
Tn =
p
X
k=0
n 2k
Xn−2k(X2−1)k
2. a. Ici encore,nest pair égal à2pet la parité deTn se lit très bien sur la deuxième expression qui ne contient que des puissances paires de X. On en déduit que σ1 = 0. On aurait pu remarquer aussi que les racines vont par paires. Chaque racine peut être appariée à son opposée, la somme de toutes est donc nulle.
Le calcul duσn se fait en cherchant les termes de degré0 dans la somme. Ils ne peuvent venir que du seulk=p. On a donc
terme de degré 0 deTn= n
2p
(−1)p= 2n−1(−1)nσn= 2n−1(−1)nπn
On en déduit :
σn =πn= (−1)p21−n
Le calcul duσ2est plus compliqué car tous les termes de la somme contribuent : terme degrén−2 deTn =
p
X
k=0
n 2k
(terme degré2k−2 de(X2−1)k)
=
p
X
k=0
n 2k
(−k) (formule du binôme)
=−1 2
p
X
k=0
n 2k
2k=−n 2
n
X
k=1
n−1 2k−1
(rel. coe. binôme) La somme de tous les n−1i
est égale à (1 + 1)n−1 = 2n−1. La diérence entre les sommes pour les indices pairs et impairs est nulle. On en déduit que ces deux sommes sont égales entre elles et valent2n−2. On obtient donc :
terme degrén−2deTn=−n22n−3= 2n−1σ2⇒σ2=−n 4
b. Pour les polynômes symétriques en général : sn = σ21 −2σ2. Dans notre cas particulier, on obtient, en revenant à l'expression des racines :
sn =
n
X
k=1
cos22k−1 2n π= n
2
3. On peut calculersn directement à partir de l'expression avec les racines
n
X
k=1
cos22k−1 2n π On commence par linéariser lescos2 :
cos2θ=1 2 +1
2cos 2θ On obtient alors
sn= n 2 +1
2
n
X
k=1
cos2k−1 n π
On utilise ensuite l'exponentielle, la partie réelle et une somme de termes en progression géométrique ou les propriétés des racinesn-èmes de l'unité
n
X
k=1
cos2k−1 n π= Re
n
X
k=1
ei2k−1n π
!
= Re e−iπn
n
X
k=1
ei2πnn
!
= 0
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car la somme la plus à droite est formée par les racinesn-èmes de l'unité.
Partie III. Minimalité.
1
1 1 2n−1N(P)
−2n−1N(P)
Fig. 1: Graphe deT6
1. a. L'ensembleUn n'est évidemment pas un sous-espace vectoriel, il n'est pas stable par la multiplication par un réel car le coecient dominant est multiplié aussi.
b. La fonction polynomiale associée à un polynôme est continue. Sa restriction au segment[−1,1]est donc bornée et atteint ses bornes. On peut donc poser
N(P) = maxn P(x)e
, x∈[−1,1]o
Si la fonction polynomiale est nulle sur le segment, le polynôme admet une innité de racines, il doit donc être nul. Ainsi pour un polynôme non nulN(P)>0. c. L'ensemble{N(P), P ∈ Un} est une partie deR non vide et minorée par0, elle
admet donc une borne inférieure mn. Il n'est absolument pas évident que cette borne soit le plus petit élément, c'est l'objet des questions suivantes.
2. Le polynôme Tn est de degré n et de coecient dominant 2n−1, de plus il vérie :
|fTn(x)| ≤1pour tous les x∈[−1,1]et il atteint plusieurs fois les valeurs1 et−1 (ce point sera détaillé dans la question3.a.). On en déduit que pour le polynôme unitaire 21−nTn :
N(21−nTn) = 21−n ⇒mn≤21−n 3. a. Comme en I, on utiliseTfn(cosx) = cosnx.
cosnx= 1⇔nx≡0 mod 2π⇔ ∃k∈Ztqx= 2kπ n On se limite à[0, π]pour assurer l'injectivité ducos.
Le polynômeTn−1admet donc bn2c+ 1 racines qui sont les
cos2kπ
n avec0≤k≤ bn 2c De même
cosnx=−1⇔nx≡π mod 2π⇔ ∃k∈Ztqx= (2k+ 1)π n Le polynômeTn+ 1admet donc bn−12 c+ 1racines qui sont les
cos(2k+ 1)π
n avec0≤k≤ bn−1 2 c
Remarquons de plus queTfn(1) = cos 0 = 1. Il est évident à cause des monotonies des restrictions descos que ces racines s'entremèlent. Pour les disposer précisé- ment, il est commode de séparer les cas pairs et impairs. La valeur1est atteinte auxyi, la valeur−1 est atteinte auxzi
n bn2c+ 1 bn−12 c+ 1 racines
2p p+ 1 p y1=−1< z1< y2<· · ·< zp< yp+1= 1 2p+ 1 p+ 1 p+ 1 z1=−1< y1< z2<· · ·< zp+1< yp+1 = 1 b. Dans les deux cas, on obtientn+ 1racines qui formentnintervalles. De l'hypo-
thèse N(P)<2−n+1, on tire que 2n−1P ne prend (en module) que des valeurs strictement plus petites que1. Le polynômeTn−2n−1P admettra donc au moins nracines. Or ce polynôme est de degré strictement plus petit car les coecients de degréns'annulent.
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c. D'après la question précédente,2−n+1est un minorant de{N(P), P ∈ Un}ce qui entraine l'inégalité manquante 2−n+1 ≤ mn car la borne inférieure est le plus grand des minorants.
4. a. La fonction suivante répond aux conditions demandées t→ a+b
2 +tb−a 2
b. À partir du polynômeP vériant l'hypothèse, formons un polynômeQ: Q=P(b a+b
2 +Xb−a 2 )
Ce polynôme est de degré p et de coecient dominant (b−a2 )p. De plus, par construction, il vérie :
∀x∈[−1,1] : Q(x)e
≤2
Formons un polynôme unitaire et appliquons le résultat de 3.
N 2p
(b−a)pQ
≤ 2p+1
(b−a)p ⇒2−p+1≤ 2p+1
(b−a)p ⇒(b−a)p≤22p⇒b−a≤4
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