J.
L. TROCCON M. PETIT*INRA Station de Recherches sur la Vache laitière
Saint-Gilles 35590
L’Hermitage
* INRA Laboratoire de
l’Élevage
bovinTheix 63122
Ceyrat
Croissance des génisses
de renouvellement
et performances
ultérieures
Les conditions habituelles d’élevage font souvent de la génisse le parent
pauvre des troupeaux laitiers
ouallaitants. Sa vitesse de croissance reste souvent très modeste et l’essentiel de
songain de poids est souvent réalisé
au
pâturage. Pourtant, le rythme de croissance
au coursde la période d’élevage (jusqu’au premier vêlage) n’est pas neutre vis-à-vis des performances qu’elle réalisera
au coursde
savie productive
Les
rythmes
de croissance souhaitables au cours de lapériode d’élevage dépendent
évi-demment de
l’âge
aupremier vêlage.
Le pre- miervêlage
à 30-36 mois reste unepratique dominante,
ycompris
dans lesélevages
laitiers.Pourtant, en
particulier
dans le cas de la race Pie-Noire, la maturité sexuelle desgénisses
etleur
développement corporel
sont suffisam-ment
précoces
pour permettre unpremier vêlage
aux alentours de 24 mois. Celui-cipeut
même être
économiquement
souhaitable encertaines circonstances. Il
permet
enparticulier
une
expression plus précoce
dupotentiel
lai- tier, d’autantplus
intéressante que leprogrès génétique
estimportant
pargénération.
Ilnécessite
cependant
des croissancesrapides
durant la
période d’élevage, qui
ne sont aisé-ment réalisables
qu’en plaine,
avec une saisonde
pâturage longue
et desfourrages
hivernauxde valeur alimentaire élevée
(par exemple
l’en-silage
demaïs).
Dans les
troupeaux allaitants,
lepremier vêlage
à 33-36 mois estquasiment
derègle.
Lespremières
raisons sontbiologiques : précocité
sexuelle insuffisante de toutes les races à viande et même des races
rustiques
utilisées en France,fréquence
élevée des difficultés de mise bas chez lesprimipares
de certaines races(Cha- rolaise, Maine-Anjou),
etdéveloppement
tardifdes races à
viande, qui
serait encore ralenti parune
première
lactationprécoce.
Les secondesraisons sont d’ordre
économique
etpratique :
le troupeau allaitant ayant une faibleproductivité,
la
génisse
doitimpérativement
être élevée àmoindre coût.
Enfin,
lagénisse
en croissance modérée entre un an et deux ans est la seule àpouvoir
valoriser lespâturages
et lesfourrages
récoltés de moindre valeur.
Les vaches
primipares
doivent aussi vêlerplus
tôt en saison que les vachesplus âgées.
L’intervalle habituellement
plus important
entre le
premier
et le deuxièmevêlage
restealors tolérable. Cela
garantit
le maintien de la date moyenne devêlage
de l’ensemble du trou- peau.L’allongement
de l’intervalle entrevêlages
ou de la durée de tarissementpermet
alors aussi de mieuxpréparer
la seconde lacta- tion. Pour les mêmes raisons, lespremiers vêlages
sont, dans laplupart
des cas, volontai-rement très saisonnés : les
génisses
laitièresvêlent à l’automne dans les
régions
deplaine
etsouvent au début de l’hiver dans les
régions d’altitude ;
lesgénisses
allaitantes vêlent audébut de l’hiver dans la
quasi-totalité
desrégions françaises
de climattempéré.
Seront
rapportées
ici lesprincipales
consé-quences des
rythmes
de croissance desRésumé
________________________L’élevage
desgénisses
laitières ouallaitantes, de
la naissance aupremier vêlage
à2 ou 3 ans,
requiert
des conditionsoptimales
d’alimentation et decroissance,
variables selon lesgénotypes
et leurpotentiel
deproduction.
Ungain
depoids
viftrop
élevé outrop
faible avant lapuberté,
réduit ledéveloppement
mammaire etla
production
laitière non seulement enpremière
lactation mais aussi au coursdes lactations suivantes. Un
gain
depoids
vif élevé au-delà de lapuberté
et unpoids
vif élevé aupremier vêlage
améliorent laproduction
laitière et la fertilité des vachesprimipares.
Leurs réserves mobilisables sont accrues et leur besoin de croissance estplus
faible.Cependant,
un excèsd’embonpoint
de la vacheprimi-
pare
peut
réduire sacapacité d’ingestion déjà
faible au début de la lactation et sonaptitude
auvêlage.
C’est surtout
dans le tout jeune âge qu’il
faut éviter les sous-alimentations :
un
retard de
croissancedans les
3-4
premiers
moisest
difficilement
tcompensé
par la suite.génisses
sur leurdéveloppement
et leur capa- cité ultérieure àproduire (production
laitièreou croissance des veaux dans le cas des trou- peaux
allaitants)
et à sereproduire (fertilité,
facilité de
vêlage, longévité).
Enparticulier, l’aptitude
laitièreultérieure,
surtout en pre- mièrelactation, dépendra
tout d’abord du déve-loppement
et de lacapacité
sécrétoire de lamamelle,
ensuite de la satisfaction des besoins nutritionnelsqui
endécoulent,
par une capa- citéd’ingestion appropriée
et par des réservescorporelles
mobilisables suffisantes. Pour cha- quetype
degénisse,
laitière ouallaitante,
neseront
rappelés
que lesgrands principes qu’il
convient de
respecter
dans les situations lesplus
courantes, des courbes de croissance - typesayant déjà
étéproposées (Troccon
et al1988).
1 / Développement corporel
Le
potentiel
de croissancepondérale
desgénisses
est maximal aux alentours de lapuberté
et c’est à cettepériode
que le croîtjour-
nalier des tissusmaigres (du squelette,
de lapeau, des muscles et des
viscères)
est leplus rapide. Cependant, chaque
tissu a son proprerythme
de croissance. Relativement augain
depoids vif,
la croissance dusquelette
est laplus
élevée au cours de la vie
foetale,
et celle des muscles durant lespremiers
mois de la viepost-natale (Robelin 1986).
Ledéveloppement
du tissu
adipeux
est leplus tardif,
surtout chez les races à viandefrançaises
Charolaise etLimousine, mais une élévation du niveau des apports alimentaires l’accélère fortement
(Robelin 1986).
Un retard de croissance dans le tout
jeune âge (3-4 premiers
mois de la vie desgénisses)
est difficilement
compensé
ultérieurement.Au-delà de 4 mois, les retards de croissance sont
compensés
d’autantplus
aisément que lagénisse
estplus âgée
au moment de la restric-tion et
qu’elle
est bien réalimentée par la suite.Ainsi, pour des
génisses
Salers issues des trou-peaux allaitants et élevées en montagne, sur un retard de 10
kg
depoids
vif au sevrage à 8-9mois, 6,5
kg persistent
encore lors du troisièmevêlage (Petit
etal,
nonpublié).
Enrevanche,
une différence totale de
gain
depoids
hivernalde 100
kg
pour l’ensemble des deuxhivernages
de 8 à 14 et de 20 à 26 mois, ne conduit
qu’à
une différence de 27
kg
depoids
vif aupremier vêlage
à 35 mois,grâce
aux croissances com-pensatrices
réalisées au cours des deux saisons depâturage.
C’est donc surtout dans le toutjeune âge,
et enparticulier
durant lapériode
d’alimentation
lactée, qu’il
convient d’éviter les sous-alimentations.Cependant,
la fin de la pre- mièregestation
est aussi unepériode
sensibleau cours de
laquelle
il faut éviter toutamaigris-
sement, legain
depoids
vif de lagénisse
ges-tante devant être au moins
égal
augain
depoids
de l’utérusgravide (environ
500g/j
enmoyenne durant les trois derniers
mois),
etmême
plus
chez lesgénisses
laitières devant vêler à deux ans.D’après
de nombreusesobservations,
le for-mat adulte des vaches est
généralement
atteintvers le 4’’&dquo;&dquo;’-5’’&dquo;&dquo;’
vêlage.
Cela est obtenu indé-pendamment
del’âge
et dupoids
aupremier vêlage lorsque
l’alimentation leur est donnée defaçon libérale,
enparticulier
enpériodes
delactation chez les vaches
laitières,
afin de leurassurer la croissance nécessaire
(Crichton
et al1960, Reid et
al 1964,
Hansson etal 1967).
Unesous-alimentation de
plus
de 30 % enpériode d’élevage
peutcependant handicaper plus
durablement les
développements squelettique
et
pondéral. Enfin, lorsque
l’alimentation restelimitée au-delà du
premier vêlage,
l’obtention du format adulte esttoujours
retardée voirecompromise.
Parexemple,
des restrictions ali- mentairesappliquées
au cours dechaque période
hivernale de la vie de vaches allaitantes réduisent leur formatadulte, malgré
les crois-sances
compensatrices
réalisées aupâturage (Pinney
etal 1972, Hugues
et al 1978 a etb).
Par
ailleurs,
la croissance durant lapériode d’élevage
peut influencer durablement la valeur des femellesreproductrices
lors de leurréforme ;
valeurqui représente
25 % du mon-tant des ventes d’animaux dans les
troupeaux
allaitants de race à viande(Lherm
etal 1987).
Cela est
particulièrement important
pour les femelles réforméesjeunes
pourinfertilité, vêlage difficile,
etc. Cellesqui
sont leplus développées
auront leplus
souvent une meil-leure fin en
boucherie,
ycompris
à l’issue d’unepériode d’engraissement
intensif.2 / Capacité d’ingestion
Les
génisses
des races laitières ont, pour un mêmeformat,
unecapacité d’ingestion supé-
rieure à celles des races à viande ou
rustiques.
Ces différences de
capacité d’ingestion persis-
tent chez les vaches. Elles sont à relier à des différences raciales dans le
développement
durumen,
qui
peuvent être accentuées par le sevrageplus précoce
desgénisses
laitières.Ainsi, les
génisses
Pie-Noiresingèrent
10 % deplus
que les Charolaises ou les Salers de mêmepoids vif,
et 20 % deplus
que les Limousines.Pour obtenir la même croissance, la concentra-
tion nutritive des rations devra évidemment être d’autant
plus
élevée que lacapacité
d’in-gestion, rapportée
aupoids,
seraplus
faible.La satisfaction des besoins nutritionnels des
vaches, spécialement
au cours des tout pre- miers stades de leur vieproductive, dépendra
en
grande partie
de leurcapacité d’ingestion,
elle-même très
dépendante
du format atteint.Au cours du
développement,
lacapacité
d’in-gestion
augmente linéairement avec unepuis-
sance du
poids
vif voisine de 1(0,91 : Agabriel
et al
1987).
Cela est àrapprocher
des coeffi- cients d’allométrie obtenus pour lepoids
duréticulo-rumen par
rapport
aupoids
vif vide(Jones
1981, Robelin1986). Augmenter
lepoids
au
premier vêlage permettrait
donc d’obtenirune
capacité d’ingestion plus
élevée de la toutej eune
vache.Cependant,
il semblequ’il
existe uneplage optimale
de croissancepermettant
d’obtenir lacapacité d’ingestion
maximale. Ainsi, selonMichel et al
(1985),
desgénisses
Holstein et Simmentalayant
un croît hivernal modéré(670g/j)
au cours de laphase d’élevage ingè-
rent, enpremière lactation,
0,9kg
de MS defourrage
deplus
que celles ayant eu un croîtplus
élevé(850 g/j).
Ceci est vraisemblablement le résultat de l’effetdépressif
de l’état d’en-graissement
desprimipares
dont la croissanceantérieure a été élevée. Nous manquons cepen- dant de références
précises
dans ce domaine.Enfin, la densité
énergétique
de la ration dis- tribuée à desgénisses
laitières au cours de leurpériode d’élevage,
que ce soit dès la naissance(Foldager
etSejrsen 1987),
dèsl’âge
de 3 mois(Hof
et Lenaers1984)
ou seulement au coursdes 2 derniers mois de la
gestation (Krohn
et a]1983),
ne semble pas avoir d’effet durable surles
quantités ingérées
par les vachesprimi-
pares.
La
capacité d’ingestion
des vachesprimi-
pares reste dans tous les cas
beaucoup plus
limitée que celle des vaches
plus âgées,
sous l’effet propre du rang delactation, qui
se cumule aux effets d’unpoids
vifplus
faible etd’une moindre
production
laitière. L’écart seréduit
cependant
au cours de lapremière
lacta- tion, en relation avecl’augmentation
duvolume des réservoirs
digestifs.
Ainsi, pour une ration de valeur nutritivenormale,
cet écartpasse de 3
kg
de matière sèche au début de la lactation à 1kg
de MS à la fin(Hoden
et al1988).
Enpleine lactation,
lacapacité d’inges-
tion moyenne des vaches
primipares
estégale
àenviron 90 % de celle des
multipares.
Dans les troupeaux
laitiers,
cette faible capa- citéd’ingestion
desprimipares
conduit à leur distribuer unsupplément
d’aliment concentré.Pour une
génisse
d’une race degrand
format(Pie-Noire, Montbéliarde..),
cesupplément équivaut
à uneproduction
de 5 à 8kg
de laitselon
qu’elle pèse
530 ou 460kg après
un pre- miervêlage
à 2 ans. Il doit lui assurer un croît de 60kg
au cours d’unepremière
lactation à 2ans et d’environ 30
kg
à 3 ans.Dans les troupeaux allaitants, où les four-
rages
disponibles
sont leplus
souvent demédiocre
qualité,
lesprimipares
sontincapa-
bles d’eningérer
suffisamment pour satisfaire leurs besoins ; la croissance de leurs veaux estalors
réduite,
le deuxièmevêlage
retardé et leurpropre
développement peut
même être ralenti.Il conviendrait de leur réserver les meilleurs
fourrages
et de leur assurer entre les 2premiers vêlages
un croît de 30 à 60kg
selon le formatadulte.
3 / Reproduction
Du
développement
durant lapériode
d’éle-vage
dépendra l’âge
à lapuberté,
déterminant pourl’âge
aupremier vêlage,
mais aussi, enpartie,
le bon déroulement dupremier vêlage
etla réussite de la
reproduction
durant les toutespremières
années de la vieproductive.
L’âge
desgénisses
à lapuberté,
définiecomme le moment de
l’apparition
de la pre- mière ovulation ou de lapremière
chaleur(sou-
vent un peu
plus tardive), dépend
enpremier
lieu de leurorigine génétique
et de leur niveau d’alimentation(surtout énergétique) depuis
lanaissance.
Figure
1. Relation entregain
depoids
vifdepuis
la naissance et
âge
à lapuberté
degénisses
Pie-Noires. (Sorensen et ai 1959, Chrichton et ai 1960, Reid et
ai 1964, Hansson et ai 1967, Amir et ai 1968, Short et Bel- lows 1971, Pritchard et ai 1972. Dufour 1975, Gardner et ai 1977, Sejrsen et Larsen 1977, Little et ai 1981, Grass et al 1982, Sejrsen et al 1982).
Pour une race
donnée,
lapuberté
tend àapparaître
à undéveloppement squelettique
oucorporel
constant. Lesgénisses
sont doncpubères
d’autantplus jeunes qu’elles
sont ali-mentées intensivement et réalisent des croîts élevés
(figure 1).
Cependant, l’âge
à lapuberté
est influencépar d’autres facteurs dont la saison de nais- sance, sous l’effet de la
photopériode (Little
etal 1981,
Grass et ai1982)
etpourrait
être modi- fié par desrythmes
lumineux artificiels(Han-
sen
1985) :
desgénisses
nées enphotopériode
croissante sont
pubères plus jeunes
etplus légères
que celles nées enphotopériode
décroissante.
Les
génisses
de type laitier sont, dans laplu-
part des cas, sexuellementplus précoces
que celles des races à viande ourustiques.
Lesgénisses
Holstein sontpubères
aupoids
vif de250 à 280
kg (40-45
% environ dupoids adulte) généralement
atteint versl’âge
de 9 à 10 mois.Dans ces
conditions,
un croît moyen inférieur à 500g/j depuis
la naissance conduit à une pro-portion
élevée degénisses
noncyclées
à 14-15mois. Les
génisses
Normandes sontpubères plus
tardivement que les Pie- Noires d’environ2 mois et sont alors
plus
lourdes d’environ 25kg (Loisel
etClavreul 1981).
Lesgénisses
Mont- béliardes seraientpubères
encoreplus
tardive-ment
(Garel
et D’Hour, communication person-nelle). ).
Les
génisses
des races à viande ourustiques
sont
pubères
entre 55 et 60 % dupoids
adulte(380 kg
en raceCharolaise,
350kg
en raceSalers).
Lepoids
à lapuberté
desgénisses
sexuellementtardives,
des troupeaux allaitants surtout, peutcependant
sensiblement varier selon le niveau d’alimentation ou lecroît,
et selon la saison de naissance(Lamond
1970,Grass et al 1982, Gauthier et
al 1986).
Pour des
génisses
nées en milieu ou fin d’hi-ver, même avec une croissance hivernale élevée
(600-700 g/j) après
leur sevrage àl’âge
de 8Pour une race
donnée, la puberté
survient à
développement
fcorporel
constant.La
précocité
sexuelledes Holstein
permet
aisément unpremier vêlage
à 2 ans. Dansles races à
viande,
lapuberté
estplus
tardive
et lepremier vêlage
ale plus
souvent lieu vers 3
ans.
mois, la
proportion
degénisses pubères
àl’âge
de 13-14 mois
(début
avril pour unvêlage
à lami-janvier)
est d’environ un tiers dans laplu-
part des races à viande ourustiques
allaitantes.Cette faible
précocité
desgénisses
des trou-peaux allaitants limite la
possibilité
d’unvêlage
à 2 ans. Elle peut rester un
handicap
pour desvêlages
à 33-36 moislorsque
les conditionssont défavorables
(naissance
tardive en saison,faible niveau d’alimentation
hivernal,
stabula-tion hivernale entravée,
pâturage
médiocreentre 14 et 21 mois,
parasitisme...). Un apport énergétique
très insuffisantpeut
même provo- quer un anoestrus chez desgénisses préalable-
ment
cyclées (Short
et Adams1988),
surtoutchez les
plus jeunes.
Une fertilité élevée à la
première
mise à lareproduction
nécessite un délai de 2-3cycles
au moins par rapport au
premier
oestrus. Elledépend
alors à la fois de l’étatcorporel
desgénisses
et de leurgain
depoids
autour de lapériode
d’insémination. Ainsi, desgénisses
lai-tières en bon état
corporel
ont eu une fertiliténormale à 15 mois pour des
gains
depoids
vifcompris
entre 340 et 680g/j (Leaver 1977).
Lafertilité diminue
lorsque
le croît estplus
faiblevoire
négatif (Baishya
etal 1982)
ouplus
élevé(Rochet 1973).
Pour desgains
depoids
faibleset des
génisses
en étatmédiocre,
la fertilité est améliorée par lapratique
du&dquo;flushing&dquo;
consis-tant en un apport momentané
après
l’insémina- tion artificielle(généralement
2 à 3semaines)
d’un
complément énergétique (par exemple
de+
2UF)
et éventuellement azoté.La fertilité en
première
lactation est un élé-ment déterminant pour l’ensemble de la vie
productive
de la vache(Hocking
etal 1988),
et,à
plus long
terme, lesproblèmes
dereproduc-
tion
peuvent expliquer
30 à 50 % des réformes de vaches Holstein(Reid
etal 1964,
Gardner etal
1988).
Or, la durée de l’anoestrus post-par-tum et la fertilité
après
lepremier vêlage dépendent
non seulement du niveau d’alimen- tation au début de la lactation mais aussi de celuiqui précède.
Dans uneexpérience portant
sur le niveau de croissance de
génisses
Hols-tein entre 12 et 18 mois, un
gain
depoids
de875
g/j (ensilage
de maïs àvolonté)
au lieu de640
g/j (quantité limitée)
a réduitlégèrement (de
5points %)
la fertilité au cours de lapériode d’élevage,
mais a nettement accru(de
18
points %)
celle obtenueaprès
deux insémi-nations en
première
lactation(Troccon,
nonpublié).
De même, un niveau d’alimentation satisfaisant les besoins autour dupremier vêlage peut,
parrapport
à un niveau déficitaire de 1,7 UFL, réduire de 3 semaines l’intervallevêlage-insémination
fécondante chez des vachesprimipares
Salers de 3 ans(Garel
et al1988).
Les difficultés de la
première
misebas,
et la mortalitépérinatale
des veauxqui
enrésulte,
deviennentimportantes lorsque
lerapport poids
duveau/poids
de la mèreaprès
levêlage dépasse
8 à 9 %(selon
lesraces).
Une attentionparticulière
est évidemment à porter au choix degéniteurs paternels
donnant des veaux d’un formatréduit ;
mais accroître lepoids
atteintlors du
premier vêlage
réduit lesrisques
dedys-
tocie
(Reid
etal 1964,
Fleck et al1980),
car leformat et l’ouverture
pelvienne
de la mère aug- mentent alorsplus
vite que lepoids
et lesdimensions du veau à la naissance. Une crois-
sance faible dans le
jeune âge
accroît donc lesrisques
devêlages
difficiles(Fleck
et al 1980,Johnsson
etal 1984,
Barker etal 1985).
’
De même, une réduction du niveau d’alimen- tation dans le dernier tiers de la
gestation
chez lagénisse
accroît souvent les difficultés devêlage
et la mortalitépérinatale
des veaux,même si la croissance foetale est alors
plus
aisément réduite que chez les vaches
plus âgées.
Avancerl’âge
aupremier vêlage
accen-tue encore ces
problèmes. Cependant,
il n’estpas souhaitable d’accroître excessivement le niveau d’alimentation dans la
période qui pré-
cède le
premier vêlage
car un excès d’embon-point
n’est pas favorable à son bon déroule- ment(Arnett
etal 1971, Philipson
1976,Hugues
etal 1978).
4 / Mammogenèse
Durant la
période prépubertaire,
c’est avecdes
gains
depoids
vif modérés(600
à 800g/j) qu’est
obtenu un bondéveloppement
du paren-chyme
mammaire,qui
contient les canaux lobulaires.L’allongement
et la ramification deces canaux au sein du tissu
adipeux
mammairesont
particulièrement
intensesjusqu’à
lapuberté,
même s’ils sepoursuivent
au-delà. Ils sont déterminants pourl’importance
du tissulobulo-alvéolaire
(voir
revues deFoldager
etSejrsen
1987 etJammes
etDjiane 1988).
Des
gains
depoids
élevés avant lapuberté,
voisins ou
supérieurs
aukg/j,
limitent le déve-loppement
duparenchyme (tableau 1),
au pro- fit du tissuadipeux. Cela
estpeut-être
à rappro- cher du fait que la concentrationplasmatique
de l’hormone de croissance est
plus
faibleavant la
puberté lorsque
lesgénisses
ont unecroissance
rapide (Purchas
etal 1971,
Petitclercet al 1983,
Sejrsen
et al1983a),
alors que desinjections
d’hormone de croissance à desgénisses prépubères
augmentent laquantité
deparenchyme
mammaire(Sejrsen
et al 1983b et1986).
D’autre part, en avançantl’âge
à lapuberté,
un niveau d’alimentation élevé réduit la durée de lapériode
dedéveloppement
intense des canaux mammaires. Ce
développe-
ment insuffisant du
parenchyme
mammairedans le
jeune âge
n’est pastoujours compensé
par la suite, et la mamelle contient alors moins de tissu sécréteur, même
après plusieurs
lacta-tions
(Swanson
1960, Harrisson et al1983).
Ilconvient
cependant
de remarquer que l’état duparenchyme
mammaire n’est pas nécessaire- ment considéré comme le bon indicateur de laproduction
laitière à venir(Capuco
etal 1988).
Au-delà de la
puberté,
laquantité
de tissusécréteur augmente au même
rythme
que lepoids vif,
mais n’estplus
affectée par la vitesseavec
laquelle
cepoids
est atteint, comme lemontrent les résultats de
Sejrsen
et al(1982)
pour des vitesses de croissance de 600 ou 1 100
g/j. Cependant,
une vitesse de croissance éle- vée augmente lepoids
de la mamelle en aug- mentant lepoids
de tissuadipeux (Amir
et al1968,
Sejrsen
et al 1982, Harrisson eta11983).
Inversement, le faible
développement
dutissu
adipeux
mammaire, résultant d’untrop
faible niveaud’alimentation, pourrait
être àl’origine
d’un moindredéveloppement
descanaux lobulaires avant ou
après
lapuberté,
ainsi que du
système
lobulo-alvéolaire au coursde la
première gestation.
La nature de la ration
(par exemple ensilage
de luzerne ou de
maïs)
ne modifie ni la propor- tion deparenchyme
dans la mamelle(Smith
etal 1986)
ni laquantité
dADN contenu dans ceparenchyme (Capuco
et al1988)
si legain
depoids
vif reste modéré(725 g/j).
Enrevanche,
pour des
gains
depoids
vif élevés(950 g/j
entre175 et 325
kg),
elles sontplus
faibles avec lerégime
leplus
favorable àl’engraissement (ensilage
demaïs) ;
cerégime
réduit d’ailleurs la concentrationsanguine
de base de l’hor-mone de croissance
(Capuco
et al1986).
5 / Production laitière
La
production
laitière enpremière
lactations’accroît de 50 à 60
kg
par moisd’âge
au pre- miervêlage.
Mais laproduction
laitière parjour
de vie augmentelorsque l’âge
aupremier vêlage
est avancé de 30-36 mois à 20-24 mois(Amir
et al1978).
Cetteaugmentation
de pro-duction par
jour
de vie atteint 15 à 21 %(18
%en
moyenne)
pour une durée de vieidentique (5
à 6ans),
et reste de 6 à 9 %(8 %
enmoyenne)
pour un même nombre de lactations(3
à 4 selon lesessais).
Mais augmenter le
poids
aupremier vêlage permet généralement
d’accroître laproduction
laitière
indépendamment
del’âge.
Cette pro- duction n’estcependant
pasindépendante
desrythmes
de croissance aux différentesphases
de la
période d’élevage.
5.
1 / croissance dans le tout jeune âge
Un
gain
depoids
trop faible desgénisses
lai-tières Pie-Noires de la naissance à 6 mois réduit la durée de vie
productive
des vaches. Cin- quante pour cent desgénisses
Holstein ayantun
gain
depoids
vif de 700g/j
de la naissanceà 6 mois sont réformées avant le 3ème
vêlage
alors que 30 % seulement le sont
lorsque
legain
depoids
vif a été de 825g/j (figure
2, Troccon, nonpublié).
Lesproductions
laitièrespar lactation ne sont pas modifiées. En
revanche,
laproduction
laitière cumulée(au
maximum 4 années de vie
productive)
moyenne des animaux les mieux nourris de la naissance à 6 mois a été de 2000
kg plus
élevée.Par
ailleurs,
les animaux les mieux alimentés dans lejeune âge
ont eu une meilleure crois-sance en
première lactation,
unpoids plus
élevé au cours des lactations suivantes et une
moindre mortalité au cours de la vie
produc-
tive.
Cependant,
une suralimentation lactée et uncroît élevé dès les
premiers
mois de la vie peu- vent réduire laproduction
laitière de la vache(Amir
et al1968).
Desgénisses
Holstein sevréesvers
l’âge
de 14-15 semainesaprès
avoir reçu 900kg
environ de lait entier, oul’équivalent,
de l’aliment concentré et de
l’ensilage
de maïsont eu leur
production
laitière en 250jours
de lactation réduite de 8 %(lère lactation)
et 12 %(2ème lactation)
parrapport
à celles sevrées àl’âge
de 8 semaines avec 50kg
d’aliment d’al- laitement(Troccon,
nonpublié).
De la même
façon,
dans les troupeaux allai- tants, ce sont lesgénisses légères
au sevrageLes suralimentations sont à éviter
dans le
jeune âge :
unecroissance modérée
durant
cettepériode
conduit
à unemeilleure
production
laitière ultérieure.
La
production
laitière des
primipares
augmente
avec legain de poids
vifréalisé après la puberté.
qui produisent
ensuite les veaux lesplus
lourds(Mangus
et Brinks 1972,Johnsson
et Morant1984).
Des niveaux d’alimentationélevés, appli- qués
auxgénisses
avantl’âge
de 8 mois, rédui-sent en effet leur
production
laitière ultérieureet le
poids
au sevrage des veauxqu’elles
allai-tent
(tableau 2).
Lesperformances paraissent
un peu moins sensibles à l’alimentation des
génisses
au-delà de 8 mois, outre si lapuberté
intervient souvent au-delà.
D’après
Ferrell(1982),
ungain
depoids
vif de 600g/j (au
lieude 400 ou 800
g/j)
au cours de l’hiver suivant le sevrage degénisses
de diverses races permet laproduction
laitière laplus
élevée et le meilleurgain
depoids
vif des veaux allaités(tableau 2).
5.a
/ croissance jusqu’à la période pubertaire
Lorsque
lesgains
depoids
vifs avant lapuberté
sont inférieurs à 400g/j,
laproduction
laitière est réduite
(Foldager 1978)
carl’espace d’expansion
duparenchyme
mammaire consti- tué par le tissuadipeux
a été insuffisant. Par contre, des croîts modérés(700 g/j) imposés
avant le
premier
oestrus n’affectent pas les per- formances laitières des vachescomparative-
ment à des
gains
depoids
vif de 400 à 600g/j (Reid
et al 1964, Hansson et al 1967, Amir et Kali1978). Cependant,
selon Hansson et al(1967),
la variation deproduction
laitière dueaux différences d’alimentation est reliée
négati-
vement au
potentiel
laitier : lesgénisses
à hautpotentiel
laitier sont moins sensibles à ungain
depoids
vifélevé, peut-être
en relation avec un formatplus
élevé.A mêmes
âges
aupremier vêlage,
les vacheslaitières
primipares
ont uneproduction
de laitréduite de 10 à 20 %
lorsque
leur croît aclepaase
1100g l i
lii IldjSSdt1CU d Ii lt1uis elles
âges
de 15-19 mois,comparativement
à descroîts
plus
modérés de 600g/j (Amir
etal 1978, Sejrsen
1978,Foldager
etSejrsen
1987, tableau3).
Cette réduction deproduction
a pu atteindre 40 %(Little
etKay 1979).
L’effetnégatif
sepoursuit
aux cours des lactations suivantes(Hansson
etal 1967,
Little etKay 1979).
La pro- duction laitière est encoreplus
réduite(900
à2000
kg) lorsque
lesgénisses ayant
desgains
depoids
vif élevés vêlentplus
tôt(21
mois au lieude 25; Gardner et
al 1977, Foldager
et al 1978,Sejrsen
1978, Little etKay 1979).
Au cours deslactations suivantes, l’effet
négatif
subsistemais s’atténue.
D’après Foldager
etSejrsen (1987),
lapériode
sensible commence à 100kg
de
poids
vif pour s’achever à 300kg
en raceHolstein,
c’est à dire autour de lapuberté.
Cettephase critique pourrait
varier selon la race enfonction de son format adulte et de sa
précocité
sexuelle.’
Ainsi, un croît de 1000
g/j
entre lespoids
vifs de 175 et 325
kg
n’est paspréjudiciable
à laproduction
laitière enpremière
lactation desgénisses
Holstein américaines(Waldo
et al1988, tableau
4).
Un croît de 890 au lieu de 780g/j
de la naissance aupoids
vif de 340kg
nemodifie ni la
production laitière,
ni lalongévité
des vaches Holstein
(Gardner
et al1988).
Eneffet,
lesgénisses
Holstein « modernes » réali-sent ce croît sans
engraissement
excessif appa- rent(Kertz
et al 1987, Smith etal 1986).Il
fautpar ailleurs remarquer que dans tous ces essais, les
génisses
onttoujours
reçu desrégimes
à base defourages
conservéscomplémentés
par desquantités
variables d’alimentconcentré,
régimes plus
favorables àl’engraissement
que l’herbepâturée
ou ensilée(Glover 1984). j.
5.
3
/ Croissance jusqu’au premier vêlage
Au-delà de la
puberté,
ungain
depoids
vifélevé accroît la
production
laitière desgénisses
en
première
lactation. SelonFoldager
etSejr-
sen
(1987),
desprimipares
Holstein ontproduit
925
kg supplémentaires
de lait à 4 % dematières grasses
lorsqu’au-delà
dupoids
de 325kg (et jusqu’à
3 mois avantvêlage)
leurgain
depoids
vifjournalier
a été de 850 g au lieu de 350 g. De même, laproduction
laitière depri- mipares
Frisonnes de 2 ans estplus
élevée chez celles dont legain
depoids
entrel’âge
de 9mois et le
premier vêlage
a été accru : parexemple,
+ 21 %lorsque
lepoids
avantvêlage
passe de 450 à 525
kg (Gleeson 1984),
+ 7 %pour un écart de
poids
<le 457 à 492kg (Crosse
et Gleeson
1986).
Un niveau d’alimentation élevé entre 12 et 18 mois, obtenu par un ensi-lage
de maïs offert àvolonté,
peut de la mêmefaçon
favoriser ledémarrage
de laproduction
laitière de
primipares
Holstein vêlant à 2 ans(Troccon,
nonpublié).
Inversement, une réduc- tion continue desapports
alimentaires(-
34%)
entre
l’âge
de 4 mois et lepremier vêlage
vers 2ans réduit le
poids
des vachesJersey primipares (-
22%)
et leurproduction
laitière(- 13 %).
L’effet d’un niveau d’alimentation élevé est
encore favorable durant les derniers mois de la
première gestation.
Ainsi, desgénisses préala-
blement restreintes, réalimentées au cours des 12 dernières semaines de
gestation,
recouvrentune
production
laitière normale(Swanson
et al1967, tableau
6).
De même, desgénisses
ayantun
gain
depoids
nul au cours des 10 dernièressemaines de
gestation
ontproduit
25 % demoins que celles dont le