• Aucun résultat trouvé

les cahiers L'ÉDUCATION PERMANENTE Série : ÉDUCATION ARTISTIQUE NUMÉRO 41 MAI 1967

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "les cahiers L'ÉDUCATION PERMANENTE Série : ÉDUCATION ARTISTIQUE NUMÉRO 41 MAI 1967"

Copied!
13
0
0

Texte intégral

(1)
(2)

les cahiers

d e

L'ÉDUCATION PERMANENTE

LIGUE FRANÇAISE DE L'ENSEIGNEMENT 3, rue Récamier, Paris-7 - C.C.P. Paris 4143.80

NUMÉRO 41 MAI 1967

Série :

ÉDUCATION

ARTISTIQUE

(3)

Jacques RAUX

J E U X

ET

B A S T O N N A D E S

Illustrations originales

de

Jean BRUNEAU

(4)

DU MEME AUTEUR :

— Dans la collection les « Cahiers de l'Education permanente » :

— Jeux et diableries (n° 25).

— Sam et autres jeux scéniques (n° 32).

— Jeux et farces (n° 33).

— Mars ou les jeux de la guerre (n° 34).

— Jeux pour tréteaux (n° 36).

— Editions de l'Amicale (32, rue des Vignoles, Paris-20e):

— Jeux et divertissements.

— Editions SUDEL (5, rue Palatine, Paris-6e) :

— Jeux dramatiques.

TOUS DROITS DE REPRODUCTION MEME PARTIELLE, PAR QUELQUE PROCEDE QUE CE SOIT, RESERVES POUR TOUS PAYS. — © COPYRIGHT BY LIGUE DE L'ENSEIGNEMENT, 1967.

(5)

... EN GUISE D'AVANT-PROPOS

Voici « Jeux et bastonnades ». Rien de nouveau.

Thèmes connus, mécanismes élémentaires maintes fois éprouvés... mais qu'importe, après tout ! puisque nous n'avons pas eu d'autre souci en composant ce recueil que celui d'offrir à nos jeunes troupes de théâtre quelques

« levers de rideau » ne présentant pas de difficultés...

Est-ce à dire que ces « Jeux » tout simples doivent être traités avec désinvolture ?

Certes non, si l'on veut bien admettre que le « mon- tage » d'une pièce, aussi modeste soit-elle, exige de longues heures de travail. Ce qui compte en effet et donne un sens à notre propos c'est l'esprit dans lequel ces « Jeux » seront abordés. Il y a non seulement les répétitions, la mise en scène, le réglage des éclairages et des bruitages, mais encore la confection des éléments de décor, des meubles, des accessoires, des perruques, des costumes...

Bref, tout un côté artisanal à ne pas négliger. Mais les longues veillées d'hiver ne sont-elles pas là, si propices à l'échange des idées, au travail en commun et à l'amitié ? Divertir... émouvoir... soit ! mais sans affectation, avec bonne humeur et en toute simplicité.

Et maintenant, trêve de bavardages ! n'est-ce pas à l'animateur et aux interprètes qu'il appartient de donner vie à ces « Jeux et bastonnades », de leur imprimer un style et un rythme. Laissons-les donc dresser leurs tréteaux et place au théâtre !

J. R.

(6)
(7)

LES LARRONS BATONNÉES

PERSONNAGES

Janet Guillot

Louison Le Rôtisseur

Le jeu des « Larrons bâtonnés » emprunte son thème à la farce médiévale bien connue du « Pâté et de la tarte ». Mêmes personnages, même sujet, mêmes ressorts dramatiques. Rien d'original par conséquent mais cette nouvelle version au dialogue simplifié, modernisé, réduit à l'essentiel, se prête à des jeux de scène amusants.

Pas de décors. Des rideaux. Une amorce de boutique : sorte de grand paravent à trois pans avec une large fenêtre close aux petites vitres rougeoyantes en losange, et une ouverture dissimulée par un rideau plissé. A mi-scène, un puits très stylisé avec son arceau et sa poulie.

Peu d'accessoires : une tarte, un pâté, une batte.

Les costumes très simples s'inspireront des vêtements de la fin du Moyen Age (XV siècle).

(8)

— Louison peut porter une petite coiffe en lin blanc, une jupe ample et lourde couleur tabac, un corsage de linon d'un jaune très pâle sous un corselet de velours noir lacé sur le devant.

— Le rôtisseur est un bourgeois : chaperon en feutre à bords roulés, long surcot sans manches en toile de jute teinte, cotte de drap sombre - chausses de coton - Poulaines - Bourrages.

— Les larrons contrasteront par leur aspect physique. L'un sera court et rond, l'autre maigre et long. Tous les deux porteront un petit bonnet plein de grâce, une cotte courte à manches battant sur des collants aux teintes vives, une ceinture torsadée à l'escarcelle vide.

L'éclairage évoquera un jour d'hiver : ciel gris chargé de neige.

Rougeoiements derrière la fenêtre.

Dans cette farce aux ressorts dramatiques très élémentaires, ce qu'il importe surtout de travailler c'est le mouvement, le rythme, les

« effets » un peu forcés, les « entrées », les « sorties ». Sorte de ballet, de poursuite qui aurait pour enjeu une tarte et un pâté. Ne rien chercher d'autre et surtout ne pas se formaliser à mauvais escient car, tout compte fait, les larrons sont bâtonnés et la morale est sauve.

Le décor évoque très sobrement une place. A gauche, au second plan, de trois quarts, la boutique du rôtisseur suggérée par un simple panneau peint en trompe-l'œil. Par la fenêtre d'un style médiéval de fantaisie on aperçoit dans la lumière rougeoyante de la rôtisserie un pâté énorme et une tarte. Un rideau plissé clôt l'ouverture de la porte.

A droite, à mi-plan, un puits très « théâtre » avec son arceau et sa poulie. Eclairage au gris, évocateur d'un jour d'hiver et de neige. Un temps, puis par la droite, second plan, entrent les deux larrons. L'un, Guillot, est petit mais pansu et gras. L'autre, Janet, long et sec comme un jour sans pain. Ils descendent à l'avant-scène un peu hésitants.

I Guillot. — Janet ! Janet. — Quoi ? Guillot. — J'ai faim ! Janet. — J'ai froid !

Guillot. — Regarde mon surcot... des trous et des trous... un vrai blutoir !

Janet. — Ecoute mon ventre... (il se frappe l'esto- mac)... il sonne creux ! une vraie peau de tambour !

Guillot (retournant son escarcelle). — Plus un sou ! Janet (même jeu). — Plus un liard !

Guillot (geignant). — J'ai faim !

(9)

Janet (même jeu). — J'ai froid !

(A cet instant, on entend le bruit d'une lame qu'on affile dans la boutique du rôtisseur. Les deux larrons tournant lentement la tête et apercevant soudain le pâté et la tarte font, en mimique, le jeu de la surprise et de l'émerveillement.)

Guillot (ébloui). — Oh ! Janet !... vois ! un pâté ! Janet (même jeu, avec convoitise). — Oh ! Guillot !...

admire !... une tarte !

Guillot (attendri). — Un pâté...

Janet. — ...une tarte...

Guillot (avec une émotion lyrique et bouffonne). — O reflets enivrants !

Janet (humant, avec ravissement). — O parfum délectable !

Guillot. — Croûte dorée... admirable visage ! Janet. — Pénétrant fumet... ineffable langage ! Guillot (enlevant sa toque et saluant avec une grandi- loquence burlesque, un genou à terre). — Salut ! vénérable pâté ! (il se relève).

Janet (même jeu). — Salut ! auguste tarte ! Guillot (reprenant de plus belle). — Longue vie à toi ! Janet (surenchérissant). — Longue, très longue vie ! Guillot (changeant de ton brusquement, avec une bienveillance bouffonne). — Oh ! que tu serais aise dans les petits replis de mon estomac...

Janet (même ton). — ...dans les petites circonvolu- tions de mes entrailles...

(Bruits dans la rôtisserie. Le rideau de la porte remue légèrement.

Les deux larrons se regardent, se concertent rapidement en silence, puis :)

Guillot. — Chut ! Janet. — Le rôtisseur ! Guillot. — Il s'en vient...

Janet. — C'est le moment de déguerpir...

Guillot. — Disparaissons ! Janet. — Dis-pa-rais-sons !

(Et, rapidement, sur la pointe des pieds, ils se replient vers la droite et se dissimulent derrière le puits.)

(10)

II

(Un temps bref, puis à la porte de la rôtisserie paraît le rôtis- seur. C'est un personnage énorme. Gros, gras, coiffé d'un bonnet bordé de loutre et tenant un bâton à la main. Il s'arrête un instant, tend le bras, puis :)

Le rôtisseur (maugréant). — Par ma broche ! il en est toujours ainsi... quand je veux sortir le ciel menace...

Des nuages, de la pluie, de la neige, de la grêle... c'est à dormir chez soi ! Et pourtant, je dois prendre l'air... A rester tout le jour sur les flammes, on s'empourpre, on gonfle, on éclate !... Il me faut de l'espace !... Bref, pour me divertir, je m'en vais de ce pas chez mon compère ! Ohé ! Louison ! ohé ! ma femme !

Louison (apparaissant à la porte de la rôtisserie). — Hélà ! qu'y a-t-il mon ami ? quels sont ces cris ?

Le rôtisseur. — Deux mots avant de partir... (dési- gnant le pâté et la tarte qu'on aperçoit par la fenêtre)...

Tu vois ce pâté ? Louison. — Oui...

Le rôtisseur. — Et cette tarte ? Louison. — Je vois...

Le rôtisseur. — Bien appétissants l'un et l'autre...

Louison. — Bien appétissants...

Le rôtisseur. — Bien dorés... bien drus... bien cuits...

Louison. — Bien cuits...

Le rôtisseur. — Par mon bonnet ! je veux régaler mon compère !... (lentement :) C'est pourquoi, s'il est là, je t'enverrai tout à l'heure l'un de ses valets...

Louison. — L'un de ses valets ?... Mais comment le reconnaîtrai-je ?

Le rôtisseur. — Par ses propos !... Il te tiendra un petit discours...

Louison. — Un petit discours ?

Le rôtisseur. — A sa façon... Quelques mots de latin de cuisine... truffés de baragouin... assaisonnés de jargon...

Louison (éclatant de rire). — Je vois, je vois... un petit discours où je n'y comprendrai rien...

(11)

Le rôtisseur. — C'est cela même ! Un langage secret.. très savantissime (avec application :) dans lequel la tarte devient tartatum et le pâté patatus !

Louison. — J'ai compris ! (riant :) Il n'est point besoin de porter lunettes pour entendre clair... Avec

« patatus » et « tartatum » le valet sera servi...

Le rôtisseur (admiratif). — Fine comme une mouche, ma Louison !... avec elle je peux dormir sur mes deux oreilles !

Louison. — Dormir et ronfler, mon ami !

Le rôtisseur. — Donc, à tout à l'heure ! (se repre- nant) mais, surtout, n'oublie pas le latin de cuisine...

Louison (riant). — Comment l'oublierais-je ? « Pata- tus » et « tartatum », rien de plus simple !... Sois sans crainte, j'ai la mémoire fraîche ! Et sur ce, bonsoir ! je me trotte !

(Et, vive, esquissant une révérence, elle disparaît dans la boutique.) Le rôtisseur (seul, ébloui). — Par mon coquemar ! Il n'en est point de plus finaude par toute la ville ! Elle duperait le diable lui-même, s'il en était besoin !

(Et, rapidement, d'un pas allègre, il sort par la gauche premier plan.)

III

(Un temps bref, puis les deux larrons se relèvent lentement, tendent l'oreille, puis redescendent à l'avant-scène, à droite, avec prudence.)

Guillot. — Janet ? Janet. — Oui...

Guillot. — Tu as compris ? Janet. — Fort bien !

Guillot. — Si j'en crois mes oreilles, ce pâté sera pour nous...

Janet (en écho). — Pour nous...

Guillot. — Il suffit de jeter le filet...

Janet (en écho). — Le filet...

(12)

Le Directeur ; R. DAD ER IMPRI MERIE DE LA PRESSE - LE HAVRE

(13)

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia

‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.

Références

Documents relatifs

Vous mettrez-vous au service des forces jeunes et nous aiderez- vous à construire hardiment la nouvelle vie, avec tous les risques graves d'une action non conformiste, mais aussi

[r]

Les handicaps perçus ne devraient pas empêcher l’accès à l’éducation artistique. M Un élève ayant une déficience visuelle peut participer au cours d’arts visuels; un

On peut appliquer la caractérisation précédente car les colonnes d'une telle matrice forment clairement une

territoires), qui a été missionnée pour réaliser, d’une part, une étude qualitative de trois dispositifs particulièrement stimulants et rodés portés par des

Le fil à surlier est nécessaire, il existe du fil à surlier polyester et du fil à surlier dyneema, pour ce que nous avons à faire du fil polyester est tout à fait adapté : la

CLO Community Literacy of Ontario (Community based sector represents, supports and promotes English language.. Community based programs in Ontario) COFA Coalition ontarienne

Si « tout est possible » et si « tout peut se défendre » 7 , le souci auquel les artistes sont confrontés devient communicationnel et se décline ainsi