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La grippe, non. Le vaccin, oui !

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Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 1er octobre 2014 1845 lu pour vous

Coordination : Dr Jean Perdrix, PMU (Jean.Perdrix@hospvd.ch)

La grippe, non. Le vaccin, oui !

«Docteur, la seule fois où je me suis fait vac­

ciner, j’ai quand même attrapé la grippe.»

Ce refrain, entendu chaque année, nous rap­

pelle les difficultés parfois à convaincre nos patients de se faire vacciner. Bien que la plu­

part confonde toute virose hivernale avec la grippe, il ne faut pas oublier la modeste pro­

tection offerte par le vaccin surtout dans les populations âgées, estimée à 50% selon les auteurs. Un essai clinique randomisé, contrôlé en double aveugle, multicentrique, mené par Sanofi Pasteur, a comparé un vac­

cin trivalent à haute dose (IIV3­HD) au vaccin standard (IIV3­SD) chez des adultes de 65 ans et plus. 15 991 personnes ont été rando­

misées pour recevoir le vaccin haut dosé et 15 998 le vaccin standard dans 126 centres répartis en Amérique du Nord, sur deux pério des en 2011 et 2012. 228 (1,4%) per­

sonnes dans le groupe HD et 301 (1,9%) dans le groupe SD (RR 0,76) ont eu une grippe selon les critères cliniques du proto­

cole, confirmée par laboratoire. L’efficacité relative du vaccin HD est de 24,2% (IC 95% : 9,7­36,5) comparé au SD chez des per­

sonnes de plus de 65 ans. Il n’y a pas eu plus d’effets indésirables dans le groupe HD (RR 0,92, IC 95% : 0,85­0,99). On peut esti­

mer une efficacité absolue du vaccin HD de 62% selon les auteurs.

Commentaire : Malgré l’intérêt évident pour le laboratoire pharmaceutique menant l’étude, il est rare de retrouver un tel collectif de personnes âgées avec des comorbidités (environ 10% des participants souffraient de BPCO et 20% de diabète dans chaque groupe). Au vu des résultats de cette étude, il est probable que le vaccin haut dosé soit prochainement recommandé pour nos patient s. Cependant, cette efficacité est à rela tiviser en raison du taux de vaccination faible en pratique clinique.

Dr Evelyn Buff Policlinique médicale universitaire

Lausanne Diaz Granados CA, et al. Efficacy of high­dose ver­

sus standard­dose influenza vaccine in older adults.

N Engl J Med 2014;371:635­45.

ficacité d’une telle procédure pour empê- cher l’apparition d’une autre tumeur était incertaine.

«Avec cette étude, nous pouvons désor- mais dire qu’une patiente souffrant d’un can- cer à un sein et subissant une double mas- tectomie n’aura pas de meilleure chance de survie que celle à qui on a enlevé la tumeur et qui a été traitée par radiothérapie», con- clut le Dr Kurian. L’étude californienne met aussi et surtout en lumière un phénomène qui pourrait être amplifié par le témoignage de l’actrice américaine : la pratique de la mas- tectomie bilatérale a dépassé le champ des indications génétiques. Les auteurs obser vent que l’extension de cette pratique ne concerne pas de manière égale toutes les femmes souf- frant d’un cancer du sein. «Les femmes qui ont subi une mastectomie bilatérale sont plus susceptibles d’être blanches, non hispani- ques, d’avoir une assurance privée, de vivre dans des quartiers de statut socioéconomique élevé, et d’être traitées dans des cliniques privées» soulignent les auteurs.

Ils analysent aussi les raisons d’une pra- tique qui, confient-ils, peut laisser «perplexe»

dans la mesure où elle ne répond à aucune des recommandations de bonne pratique médicale. L’une de ces raisons peut être le recours croissant à l’imagerie par résonance magnétique du sein, une technique très sen- sible qui conduit à des examens complé- mentaires et la pratique de biopsies qui peu- vent être anxiogènes. Il peut aussi s’agir de la diffusion grandissante des tests génétiques de prédisposition qui augmente l’identifica- tion des femmes prédisposées au risque. Il faut encore compter avec le risque (souvent surestimé, notent les auteurs) de récidive cancéreuse dans l’autre sein.

Il faut donc aussi, désormais, intégrer les conséquences de «l’effet Angelina Jolie». Il y a quelques mois, les spécialistes français d’on cogénétique expliquaient en observer les effets positifs. «Cette intervention a eu un effet globalement tout à fait extraordi-

naire et positif, expliquait ainsi le Dr Odile Cohen-Haguenauer, spécialiste d’oncogé- nétique à l’Hôpital Saint Louis (Paris). Elle a été déterminante pour créer un vrai mouve- ment chez les femmes les plus à risque qui n’étaient jamais allées consulter. Si les hom- mes et les femmes du commun ont pu être choqués, beaucoup de personnes réellement concernées par des cas d’antécédents fami- liaux de cancer du sein se sont "débloquées", ont "pris le taureau par les cornes" et se sont dirigées vers les consultations d’oncogéné- tique auxquelles elles n’osaient pas aller par déni ou par terreur.»

Il faut ici préciser que la France dispose d’un remarquable maillage de consultations d’oncogénétique et que leur prise en charge est assurée par la collectivité. La situation est-elle différente au Royaume-Uni ? Une étude qui vient d’être publiée dans Breast Cancer Research 3 fournit sur ce point de pré- cieux éléments de réponse.

«L’effet Angelina Jolie a été durable. Il semble avoir augmenté les consultations dans les centres appropriés» résument les auteurs, dirigés par le Pr Gareth Evans (St.

Mary’s Hospital, Manchester). Ce travail com pare le recours aux consultations spé- cialisées à un an de distance, avant et après la publication du témoignage de l’actrice. Il conclut à un accroissement notable des de- mandes (plus de deux fois et demie).

«Les déclarations d’Angelina Jolie expli- quant sa mutation génétique et son choix de la mastectomie pour réduction des risques sont susceptibles d’avoir eu un impact plus grand que les autres annonces de célébrités, et ce probablement en raison de son image de femme glamour et de sa relation avec Brad Pitt, concluent les auteurs. Cela peut avoir diminué les craintes des femmes quant à une perte de leur identité sexuelle. Cela peut aussi avoir encouragé celles qui n’avaient pas encore contacté les services de santé à prendre en considération les tests géné- tiques.»

Jean-Yves Nau jeanyves.nau@gmail.com

1 Cornuz J, et al. Prévention primaire et dépistage chez l’adulte : mise à jour 2014. Rev Med Suisse 2014;10:177­8.

2 Kurian AW, et al.Use of and mortality after bilateral mas­

tectomy compared with other surgical treatments for breast cancer in California, 1998­2011. JAMA 2014;312:

902­14. http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?

article id=1900512

3 Evans D, et al. The Angelina Jolie effect : How high cele­

brity profile can have a major impact on provision of can­

cer related services. Breast Cancer Res 2014;16:442.

http://breast­cancer­research.com/content/16/5/442

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