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GYMNASTIQUE * AU PROFESSORAT D'EDUCATION PHYSIQUE

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Academic year: 2022

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(1)LES DE. ÉPREUVES GYMNASTIQUE *. AU PROFESSORAT D'EDUCATION PHYSIQUE PAR HUBERT. NOEL. Professeur d'Education Physique, Chargé de cours à l'Institut Régional d'Education Physique de l'Université de Nancy.. Pour ceux qui en ont suivi les différentes sessions, depuis une douzaine d'années, le Professorat d'Education Physique apparaît comme un examen très fluctuant. Il est modifié presque tous les ans : des épreuves sont ajoutées ou supprimées, des barèmes sont allégés ou renforcés, des coefficients modifiés, des modalités d'exécution sont changées, etc. Cette instabilité est extrêmement fâcheuse : outre qu'elle met sans cesse les candidats dans l'incertitude de ce qui les attend (n'a-t-on pas vu des modifications importantes intervenant en cours d'année scolaire ?) elle rend difficile la tâche de ceux qui ont pour mission de préparer les futurs professeurs et surtout, elle révèle l'absence totale de ligne directrice dans l'orientation, l'évolution du Professorat d'E.P. Le malaise est assez profond pour que l'on parle, actuellement, avec insistance, de Réforme. Des travaux ont été faits, d'autres sont en cours pour préparer cette réforme. Les thèses en présence, si elles s'accordent sur certains points, s'opposent sur d'autres et quelquefois assez nettement pour être inconciliables. Il risque d'en être ainsi tant que ne sera pas résolu en entier le problème de l'Education Physique en France. Il faut tout reprendre : préciser les buts de l'E.P., établir les programmes, situer le niveau et l'orientation des études, bâtir enfin les examens qui sanctionneront ces études. Cela peut être long et il n'en faut pas moins continuer à recruter, tous les ans, de nouveaux professeurs. Il est nécessaire, autant (*) Nous avons rangé sous le vocable « Epreuves de gymnastique » les épreuves d'agrès, (le saut de cheval et à mains libres dont les caractères particuliers sont communs. Cette étude porte sur le programme masculin mais les remarques générales sont valables pour les filles.. qu'est urgente la réforme elle-même, d'assurer ce recrutement de la manière la plus valable. Tout le monde s'accorde à penser que la formation du professeur d'EP. se situe sur trois plans : a) plan culturel (intellectuel et physique) ; b) plan technique ; c) plan pédagogique. Et même si des divergences se font jour quant à l'importance et à l'orientation à donner à chacun de ces aspects, il n'en reste pas moins que le respect de certains principes élémentaires devrait permettre de donner au professorat, sur ses bases actuelles, plus de solidité, plus de stabilité en même temps qu'une valeur accrue. Chaque épreuve doit répondre à un ou plusieurs objectifs précis. Elle n'a de valeur que dans la mesure où elle s'intègre dans l'ensemble que nous avons situé précédemment. Elle doit permettre d'apprécier, d'une manière qui lui est propre, un des aspects de la formation du futur professeur et ce, différemment au cours des étapes successives. Il ne nous semble pas que les épreuves qui figurent actuellement au programme des différents examens du Professorat atteignent toutes ces objectifs. Nous allons tenter de le montrer en ce qui concerne les épreuves de gymnastique (*). Après avoir tracé leur évolution et fait le point de la situation actuelle, nous essayerons de situer la valeur formative qu'elles représentent. Nous tenterons ensuite de les intégrer (choix, niveau des épreuves, importance des coefficients) dans le Professorat. 19. Revue EP.S n°40 Mai 1958. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés.

(2) EVOLUTION.. re. Ces épreuves n'ont pas échappé — on voudra bien nous excuser l'expression — à la politique de « rafistolage » qui a été celle du professorat depuis une douzaine d'années. Prenons-les successivement. l° Epreuves d'agrès. En 1945 à la 1 Partie : un exercice imposé, un exercice libre (BP ou BF), coefficient 1,5 pour les deux exercices. Tirage au sort au moment de l'examen. En 1953 deux mouvements imposés sont publiés au moment de l'écrit ; le tirage au sort est fait au moment de l'examen. En 1954, un seul mouvement imposé publié à l'écrit, donc plus de tirage au sort. En 1955, retour à la formule de 1945. En 1957, un seul exercice et un agrès (modification parue au J.O. n° 3 du 17 janvier 1957 !!!). Deux exercices sont publiés au moment de l'écrit. Tirage au sort au moment de l'épreuve - coefficient 1. 2° Exercice à mains libres. — En 1945 (1" partie), l'exercice est libre, il doit comprendre au minimum dix mouvements. Sur ces dix mouvements, trois sont imposés au moment de l'examen. - Coefficient de l'épreuve : 1. Ces trois éléments imposés posent un problème qu'on résoud différemment à chaque session et suivant qu'il s'agit des garçons ou des filles. — tantôt, on les choisit simples et de faible difficulté ; tels que chaque candidat les trouve à coup sûr dans son exercice ; — tantôt, ils sont assez particuliers ou difficiles (1950); la plupart des candidats sont obligés de les intégrer dans leur exercice. — tantôt ils sont présentés sous forme d'une liaison et constituent un morceau d'exercice que le candidat doit introduire dans son mouvement (1953 - Filles). — en 1957, l'exercice est imposé en entier ; proposé aux candidats au moment de l'écrit, il garde son coefficient 1. 3° Grimper de corde. 1947 : grimper 5 m bras seuls. Coefficient : 1/2. 1949 : épreuve supprimée. 1951 : épreuve rétablie avec le même coefficient, mais un barème différent. 1957 : affecté du coefficient 1. Cette suite impressionnante de modifications (et nous n'avons relevé là que celles de la 1 Partie) nous laisse perplexe. Car il est bien difficile de leur trouver un lien, une commune orientation. Comment expliquer par exemple les sorts successifs réservés au grimper ? Voyons où cela nous a conduits. re. re. SITUATION ACTUELLE. En 1957, les épreuves dites de gymnastique ont été. aux différents stades du Professorat d'E.P., les suivantes : A) Concours d'admission dans les sections préparatoires. 1) un exercice à mains libres (3 ou 4 éléments choisis dans une annexe qui en comporte 10); 2) un exercice à la barre fixe ou aux barres parallèles, l'appareil est choisi par le candidat, mais les éléments (3 ou 4 pris dans une annexe qui en comporte 10) sont imposés ; 3) Grimper de corde 3 m 50, bras seuls. Chaque épreuve a le coefficient 1 ; au total donc 3 coefficients sur 10 pour l'ensemble des épreuves physiques, soit 30 %.. B) 1 Partie du Professorat. 7 épreuve : exercice à mains libres - coefficient 1 pour les candidats ; 2 pour les candidates ( 1 pour l'exercice à mains libres, 1 pour l'exercice de rythme). L'exercice est imposé en entier. 8 épreuve : un exercice imposé à un agrès (BF ou BP) après tirage au sort au moment de l'examen coefficient 1. 9 épreuve : grimper de corde 5 m - coefficient 1. Ces trois épreuves ont donc un coefficient global de 3 pour les candidats sur un total de 8 réservé à l'ensemble des épreuves physiques, soit 37,5 %. e. e. e. e. C) 2 Partie du Professorat. 7 épreuve ; exercice à mains libres : exercice libre coefficient 1/2. 8- épreuve : agrès un exercice libre et un imposé (BF ou BP) - coefficient 1/2 pour chacun d'eux. 9 épreuve : saut de cheval (1 saut libre + 1 saut imposé - coefficient 1/2. Au total, 2,5 coefficients sur un total de 5,5, soit 45 %. Classement. — Choix d'une épreuve dans une série comprenant : a) gymnastique (BF - BP - cheval - exercices à mains libres); e. e. b) natation avec plongeon de style. REMARQUES. Considérant la nature de ces épreuves, les modalités d'exécution qui leur sont fixées et l'importance qu'elles ont dans l'ensemble des épreuves physiques, nous sommes portés à faire les remarques suivantes : a) Les épreuves imposées au concours d'entrée dans les sections préparatoires au professorat ne permettent que très imparfaitement de contrôler les qualités des candidats (souplesse, agilité, adresse, rythme, etc.) et de s'assurer qu'ils ont le minimum indispensable à une telle préparation. L'exercice dit « à mains libres » composé de 3 ou 4 éléments n'en est qu'une caricature. Il est paradoxal que l'on propose à des garçons qui se destinent au professorat d'E.P. une épreuve de valeur et de difficulté moindres que celle qui est imposée aux élèves (plus jeunes de 3 ou 4 ans) qui se présentent au concours d'entrée dans les Ecoles Normales et au B.E.P.C. (voir programme particulier des exercices imposés à ces examens). L'exercice aux agrès n'est pas plus démonstratif ; il est en fait l'exécution de 3 ou 4 éléments placés l'un après l'autre sans liaison. Quant au grimper, il ne donne, à notre avis, que des renseignements insignifiants, même sur la force scapulaire des candidats. b) Il n'y a pas de relations valables entre les mêmes épreuves dans les examens successifs. Par exemple, il n'y a aucune commune mesure entre l'exercice que présente à un appareil un candidat au concours d'entrée dans les sections préparatoires et celui qu'il doit réaliser à la 1 partie après 8 mois de travail. Une telle différence de niveau ne permet pas de préparation gymnique de base ; elle oblige à l'étude la plus rapide d'éléments séparés que l'on tente — bien ou mal — de placer l'un au bout de l'autre. Par contre, l'écart en difficulté qui sépare les exercices de la 1 partie et du probatoire ne situe pas une préparation de deux années. On a été trop exigeant, il faut revenir en arrière, combler les « trous » et recommencer. re. re. 20. Revue EP.S n°40 Mai 1958. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés.

(3) c) Le saut de cheval est introduit au Probatoire ; on n'en comprend pas très bien la raison. Suivant l'intérêt que présente cet exercice, c'est trop tôt ou trop tard. d) L'épreuve que choisit le candidat à l'examen de classement dans la mesure où c'est une épreuve de gymnastique n'est qu'une répétition de l'examen précédent. e) Il n'existe pas pour les candidats l'équivalent de l'épreuve de rythmique imposée aux candidates à la 1 partie et au probatoire. Ces remarques basées, nous l'avons dit, sur l'étude des programmes d'examens et aussi sur les observations que nous avons pu faire depuis plus de dix ans au cours des sessions, nous permettraient déjà quelques suggestions, mais celles-ci ne seraient encore que des remèdes partiels. Pour résoudre les problèmes qui sont posés, il est utile de situer la valeur propre de ces épreuves, de préciser quel aspect particulier de la formation du professeur d'E.P. elles mettent en évidence et dans quelle mesure elles le font. Alors, pour chaque étape, il sera facile d'en définir les caractères. re. VALEUR-INTERET DES EPREUVES DE GYMNASTIQUE D'un point de vue général, les épreuves de gymnastique introduisent dans le professorat l'aspect démonstratif. C'est-à-dire une forme de réalisation qui trouve sa valeur dans l'exactitude du déroulement spatio-temporel, dans la précision des positions segmentaires, dans l'harmonie du geste en un mot. Elles sont, en cela, différentes— nous allions dire à l'opposé — des épreuves à performances. Cette particularité, à elle seule, les justifie pleinement dans le professorat. Par ailleurs, si l'on considère la préparation qu'elles réclament, on voit qu'elles conduisent à mobiliser le corps de la manière la plus complète. Tous les plans sont sollicités, les rythmes les plus divers sont, tour à tour, exploités, les points d'appui les plus variés sont utilisés. Voyons rapidement chacune des spécialités. 1° Les agrès (barre fixe et barres parallèles pour les candidats) (1). Sans doute, le travail à ces appareils exige-t-il une participation importante du train supérieur. C'est la seule concession que nous ferons à ceux qui parlent de déséquilibre, de mouvement antinaturel, anti-physiologique. La plupart de ces critiques ont été formulées par des personnes qui connaissaient mal la gymnastique ou qui n'en connaissaient qu'une forme déviée (2). Ce point établi, nous devons considérer que le travail aux appareils : — oblige à une mobilisation particulière du corps par rapport à la ceinture scapulaire et au segment préhenseur (inversion du point d'appui fixe de la plupart des muscles) ; — conduit à une forme d'action extrêmement intéressante des deux ceintures (ex. : rôle de volant des membres inférieurs dans toute la gymnastique d'élan); — contribue à donner ou améliore le sens de l'orientation du corps dans l'espace ; (1) On peut se demander pourquoi ces deux appareils seulement ont été retenus. La raison, croyons-nous, en est simple : ce sont les appareils qui, par le placement, la forme, la stabilitè du point d'appui qu'ils représentent offrent la plus grande variété d'utilisation. (2) Nous renvoyons à la thèse de notre collègue Andre Mottin : « La gymnastique artistique masculine ».. — renforce, d'une manière qui n'est pas négligeable, les qualités d'énergie de l'exécutant. Nous ferons une mention particulière pour le saut de cheval. Ce n'est pas, à notre sens, l'aspect détente qui le caractérise, mais plutôt : utilisation des points d'appui, sens des positions du corps en planement, virilité. C'est pourquoi nous pensons qu'il ne fait aucunement double emploi avec le saut en longueur ou en hauteur. Il se situe dans un domaine différent. 2° L'exercice à mains libres. C'est l'épreuve qui, à travers les vicissitudes du professorat, a cheminé le plus régulièrement. Accrochée successivement à différentes formules : gymnastique au sol, agilité, préliminaire, acrobatie élémentaire, elle a su trouver une orientation dont la qualité est certaine. Les réalisations de la plupart des candidats aux examens de 1957 nous le confirment. Que nous apporte l'exercice à mains libres ? — la recherche de l'utilisation la plus complète des possibilités de mobilisation du corps par rapport à son point d'appui naturel, le sol ; — la possibilité pour chaque sujet de traduire, par le geste, les aptitudes : détente, souplesse, coordination, etc. ; aptitudes que nous serions tentés de ranger sous l'étiquette ADRESSE ; — le témoignage le plus sûr de l'équilibre, la maîtrise du corps, la sûreté du schéma postural de l'exécutant ; — celui aussi de son sens artistique. Et nous n'oublions pas, pour cet exercice, comme pour les mouvements aux agrès de souligner ce qu'apporte l'enchaînement, la liaison des éléments, du point de vue de la mémoire motrice et de l'adaptation rythmique. 3°. Grimper. Il fait partie des épreuves physiques au concours d'entrée dans les sections préparatoires et à la 1 partie du Professorat. C'était une épreuve assez sélective il y a quelques années. Entre 1950 et 1953, huit à dix candidats étaient éliminés avec la note 0, à chaque session, et 40 à 45 % n'atteignaient pas la moyenne. En 1956, deux candidats seulement ont été éliminés et seulement 15 à 20 % n'ont pas la moyenne. Les futurs professeurs ont lentement pris conscience de la difficulté de l'épreuve (due à un barème sévère). Ils ont accumulé les longueurs de corde et ainsi évité l'écueil. Ils ont fait la preuve que par la répétition, il est relativement facile d'améliorer les facteurs vitesse et résistance dans le grimper bras seuls et ce, dans des proportion importantes. Il n'ont pas, pour autant, démontré l'intérêt de cet exercice. Nous considérons que c'est un geste à coordination élémentaire ; il est en cela d'une essence différente des exercices précédemment étudiés. D'autre part, le mode d'action des membres supérieurs et de la ceinture scapulaire dans le grimper bras seuls ne représente qu'un aspect des très nombreux modes d'action de cette région du corps dans l'ensemble du travail aux agrès (1). Nous sommes persuadés, pour l'avoir maintes fois vérifié, que l'apport du grimper dans la préparation gymnique générale est infime. Pour toutes ces raisons, nous considérons qu'il n'a pas sa place comme épreuve dans le professorat et que c'est un non-sens que de lui avoir affecté le coefficient 1 à égalité avec l'exercice à mains libres. re. (1) Dans une étude récente (Appui-Suspension) nous avons mis en évidence la variété de ces formes d'action de la ceinture scapulaire.. 21. Revue EP.S n°40 Mai 1958. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés.

(4) PLACE DES EPREUVES DE GYMNASTIQUE DANS LE PROFESSORAT Les caractères propres aux épreuves de gymnastique établis, il nous faut maintenant tenter de les replacer dans le professorat. Mais encore faut-il auparavant que soit situé ce que doit être la formation du professeur d'E.P. Nous avons dit précédemment que celle-ci revêtait trois aspect : culturel, technique, pédagogique. L'aspect culturel, selon nous, se situe sur deux plans : — plan intellectuel : Le professeur d'E.P. doit être doté d'une culture générale solide basée sur les lettres (philosophie, psychologie, sociologie, pédagogie) et les sciences qui ont rapport avec l'homme. Sur ce point, l'unanimité est faite, des divergences ne subsistent qu'en ce qui concerne le volume des acquisitions, le niveau général des études. — plan physique : Le Professeur d'E.P. doit avoir une parfaite maîtrise de son corps. Il doit en avoir exploité toutes les possibilités et il doit en connaître toutes les ressources. Les domaines de plus en plus nombreux dans lesquels il aura à exercer son activité (hygiénique, sportif, médical, professionnel) exigent de lui une connaissance complète du Mouvement, des possibilités et des limites d'action du corps à l'égard de ce Mouvement. Sur ce point, le professorat actuel fait montre de certaines faiblesses. Car les épreuves à performance (et elles sont majorité), si elles donnent, à la rigueur, une idée des limites, ne font apparaître que très sommairement le niveau culturel (plan physique) des candidats. On confond trop souvent préparation et entraînement. Le professeur d'E.P. n'a pas besoin d'être un champion dans quelque spécialité que ce soit. Sa préparation physique ne tend pas vers le rendement ; elle doit être telle qu'elle lui permette d'acquérir un minimum de réalisation et de technique dans n'importe quelle spécialité. Au même titre que l'on souhaite pour l'esprit « une tête bien faite plutôt que bien pleine », le professorat d'E.P. doit conduire à une sorte d'exploration du corps, mais une exploration faite en profondeur plutôt qu'étriquée par la recherche de performances. Après une sélection de départ qui tiendra compte des réalités actuelles (développement de l'E.P. dans les établissements), la formation physique du futur professeur sera orientée dans le sens que nous venons de définir. Et c'est en fonction des progrès de cette formation qu'interviendront l'étude des techniques particulières et leur application pédagogique. Nous avons exposé très sommairement notre conception de la formation du futur professeur d'Education physique. Les épreuves que nous avons étudiées précédemment s'inscrivent parfaitement dans la ligne de cette conception et leur utilisation la plus large est toute indiquée. Nous pensons cependant qu'elles sont insuffisantes à assurer en entier cette préparation. Il y manque une base plus sérieuse, différenciée ou non, de gymnastique construite et surtout une éducation plus poussée du RYTHME. Le programme féminin a pris, sur ce point, une avance sérieuse ; rien n'est plus anormal et cette insuffisance que nous voyons apparaître sans cesse et dans tous les domaines de l'activité physique doit être comblée. A cet effet, nous proposons l'introduction d'une nouvelle épreuve que nous intitulons « séquence de gymnastique construite et rythmée ». Au début, elle serait séparée de l'exercice à mains libres (lequel serait surtout, agilité au sol), puis viendrait s'y intégrer. Utilisant toutes les ressources de la gymnastique construite, elle consisterait en une suite de positions greffées sur la station debout et ses dérivées,. dont la liaison ferait intervenir toutes les formes du mouvement. Elle ferait apparaître la sûreté et l'exactitude de la mobilisation segmentaire du candidat ainsi que son sens du rythme. PROJET Voici, en fonction de ces conceptions, comment pourraient se présenter les épreuves de gymnastique dans le professorat. Ce projet est établi sur le découpage actuel de l'examen ; l'adaptation en serait aisée à tout autre futur professorat. A) Exercice à mains. libres.. 1° Concours de recrutement aux sections préparatoires : Exécution d'un enchaînement imposé (durée min. : 30") dans lequel le candidat ferait la preuve d'un minimum de correction et de rythme. L'exercice pourrait être imposé sur le plan national ou bien les candidats auraient à exécuter l'un des trois exercices (par tirage au sort) imposés au concours d'entrée dans les Ecoles Normales d'Instituteurs. re. 2° 1 partie du professorat : Deux exercices seraient imposés : a) un exercice d'agilité au sol, orientation actuelle mais difficulté légèrement moindre ; b) séquence de gymnastique construite et rythmée (positions et rythmes simples). 3° Probatoire : Deux exercices de composition libre : a) agilité au sol ; b) gymnastique construite rythmée. 4° Classement : Un exercice à mains libres, synthèse d'agilité au sol et de gymnastique construite rythmée. Cet exercice serait de composition libre, mais exécutée sur un thème musical IMPOSE (au début de l'année, 2 ou 3 thèmes seraient publiés, chaque candidat choisirait celui qui convient le mieux à la forme de sa composition). B). Agrès.. 1° Concours d'entrée aux section préparatoires. Un exercice imposé aux barres doubles. Cet exercice consisterait en une suite de positions et passages en appui et suspension (libres, doubles ou mixtes). Il permettrait de se rendre compte si le candidat est capable du minimum d'adresse, de sens des positions du corps dans l'espace, de virilité aussi, qu'il semble normal d'exiger au départ pour de futurs professeurs d'E.P. 2° 1 partie : Un exercice imposé aux barres décalées (on pourrait utiliser les barres asymétriques féminines ou un système de deux barres fixes rapprochées, une barre haute, une barre basse). Cet. exercice réaliserait une sorte de synthèse du travail effectué en huit mois dans les domaines de l'appui et la suspension. Il ne dispenserait pas d'un travail de base aux appareils séparés Barre fixe et Barres parallèles. re. 3° Probatoire : Un exercice libre et un imposé par tirage au sort aux deux appareils (BF et BP).. 22. Revue EP.S n°40 Mai 1958. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés.

(5) C) Saut. d'obstacles.. 1° Concours d'entrée aux sections préparatoires : Exécution de deux franchissements simples de mouton ou plinth bas (1 m 10 sans tremplin). 1 saut imposé, 1 saut libre. 2° 1 partie : Saut du cheval en largeur (1 m 30 avec tremplin). Deux exercices (1 libre + 1 imposé). re. Nous nous permettons de rappeler brièvement les caractéristiques de ce projet : 1° il introduit dans le professorat sous une forme plus spécifique l'aspect « culture » physique et la notion d'éducation du rythme ; 2° il donne aux épreuves de gymnastique la place qui doit être la leur ; 3° la difficulté et l'orientation des épreuves d'application sont en rapport constant avec le niveau culturel (plan physique) des candidats aux échelons successifs ; 4° les coefficients attribués tiennent compte de la valeur formative et représentative des épreuves. Il va sans dire que la mise en pratique d'un tel projet devrait être accompagnée d'une révision de tous les programmes et d'une mise au point extrêmement précise des conditions de jugement et d'organisation de ces épreuves.. 3° Probatoire : Saut du cheval en longueur. Deux exercices (1 libre + 1 imposé). 4° Classement : Saut de cheval de voltige au tremplin élastique. Deux exercices (1 libre + 1 imposé). Dans le tableau ci-joint, nous faisons apparaître le groupement de ces épreuves dans les différents examens. Nous établissons en même temps la comparaison avec l'état actuel.. CONCLUSION Nous ne savons pas comment se fera la Réforme du Professorat, ni quand elle se fera. Nous savons cependant qu'il sera difficile de conserver le statu quo. Il faudra, tant sur le plan intellectuel que sur le plan physique, faire un choix. Ou bien ouvrir le champ des connaissances, l'éventail des spécialités sportives et des applications du mouvement au maximum avec le risque de toucher un peu à tout sans pouvoir rien approfondir. Ou bien assurer d'abord intellectuellement et physiquement un niveau de culture solide, une formation de base sans faille, puis orienter vers un nombre réduit de spécialités ou d'enseignements. Cette dernière conception, à laquelle nous sommes profondément attachés, nous paraît être la plus propre à assurer l'avenir du professorat d'éducation physique ; les propositions contenues dans cette courte étude se situent exactement dans cet esprit.. H. NOEL, 23. Revue EP.S n°40 Mai 1958. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés.

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