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19 janvier 2011actualité, info
revue de presse
Cinq médecines complémentaires à nouveau remboursées
Finalement, le vote de 67% des Suisses l’aura emporté sur l’avis d’une commission consultati ve ! En réintégrant provisoirement dans l’assurance de base cinq médecines complémentaires, pour une période d’essai de six ans, le conseiller fédé- ral Didier Burkhalter a voulu respecter le résultat de la votation populaire du 17 mai 2009 qui de- mandait, par un nouvel article constitutionnel, une meilleure prise en compte de ces pratiques médi- cales.
Les cinq types de médecine les plus pratiqués, la médecine anthroposophique, l’homéopathie, la thérapie neurale, la phytothérapie et la méde- cine traditionnelle chinoise seront remboursées, à certaines conditions, par l’assurance obligatoire dès le 1er janvier 2012 pour une période provi- soire jusqu’à fin 2017, en attendant un éclaircis- sement des aspects controversés, a décidé mardi le Département fédéral de l’intérieur. Et cela malgré le préavis négatif de la commission fédérale des prestations générales et des principes (CFPP).
Cet organe consultatif estimait que ces pratiques ne répondaient pas aux critères de rembourse-
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ment par l’assurance de base. Selon la loi sur l’as- surance maladie (LAMal), «les prestations doivent être efficaces, appropriées et économiques. L’effi- cacité doit être démontrée selon des méthodes scientifiques.»
La décision de la commission avait suscité des va- gues de protestation parmi les associations de pa- tients et au parlement, car jusqu’ici, aucune autre thérapie complémentaire ne figurait sur la liste de remboursement des assurances de base. Refuser les cinq médecines les plus pratiquées revenait donc à vider de sens l’article constitutionnel. (…)
«Dans cette affaire les charlatans ne sont pas ceux que l’on croit», avait réagi vivement le sénateur vau- dois Luc Recordon (Verts), le 15 décembre, en vi- sant la commission. Celle-ci, selon le conseiller aux Etats Alex Kuprecht, avait pris sa décision dans des conditions contestables, en omettant de déclarer les intérêts personnels de ses membres – les médecins étaient surreprésentés – et sans experts extérieurs. La commission de gestion du Conseil national a dès lors annoncé son intention d’enquêter sur les conditions ayant présidé au pré- avis de la CFPP.
Le conseiller fédéral fait preuve d’un certain cou- rage et du respect dû aux décisions populaires, se félicitent les associations de patients. Le chef du Département de l’intérieur peut en effet s’appuyer sur un article de la LAMal qui permet au Conseil fé-
déral de déterminer «dans quelle mesure l’assu- rance obligatoire prend en charge les coûts d’une prestation controversée en cours d’évaluation».
Durant la période provisoire, le département va de- mander une expertise par un institut étranger inter- nationalement reconnu.
S’agissant de la commission consultative elle- même, que Didier Burkhalter se défend de vouloir sanctionner, sa composition sera revue, pour une représentation plus équilibrée, et la présidence confiée à un spécialiste non membre de l’adminis- tration fédérale, contrairement à ce qui est le cas aujourd’hui.
Yves Petignat Le Temps du 13 janvier 2011
Flambée de rougeole à Bâle
Une
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