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Academic year: 2022

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APPEL A CONTRIBUTIONS OUVRAGE COLLECTIF

Titre : Féminité et masculinité : nouvelles questions de genre dans les sciences sociales en Afrique

Sous la coordination de :

Pr Sariette BATIBONAK, Socio-anthropologue-méthodologue/S&D/UEC/UY1 Dr Edith Valéry ETOLO, Sociologue/UY1/Laboratoire d’Etudes et de Recherches

sur les Sociétés Contemporaines (CERESC) Argumentaire

Les questions de féminité et de masculinité ont été longtemps abordées par les chercheurs ainsi que par les acteurs du développement. Les différents univers intéressés par le sujet ont développé des applications, parfois instrumentales, en leur faveur. Selon les époques, il se profile les formes de considération des genres, sexes et orientations normatives. Les sociétés génèrent en leur sein des marqueurs plus ou moins discriminatoires au point où on peut dire que les rapports sociaux de sexe et de genre sont socialement ancrés. Souvent, dans un même univers géographique, et au fil des époques se dessinent des formes diverses. En effet, on ne trouve pas toujours un continuum dans une même société sur les problématiques des catégories sociales, en l’occurrence celles qui concernent l’appartenance à un sexe. Il convient donc de tenir compte de la pluralité des mises en scène de genre ou de sexe, étant donné que les prismes de sexe et de genre ont été malencontreusement copiés au contexte africain.

Sous ce rapport, un livre sur le renouvellement des problématiques sur le genre dans les sciences sociales en Afrique devient opportun.

Cette initiative procède du constat de publications parfois répétitives sur ce champ de recherche. La littérature actuelle, actualisée et contextuelle sur les questions de genre en Afrique reste encore très pauvre du fait de la similitude des travaux qui ne font que circonscrire l’analyse des rapports sociaux de sexes à la domination masculine (Bourdieu, 1998) ou à la marginalité féminine. Or, dans les pays africains aujourd’hui, les identités féminines et masculines enregistrent/connaissent des bouleversements favorables dues à l’émergence de positions peu communes à celles traditionnellement assignées aux femmes et aux hommes. En effet, dans les caractères, rôles, positions, fonctions et prérogatives qui leur sont socialement attribués, la catégorie sexuée « homme » est souvent considérée comme supérieure à la catégorie sexuée « femme » (Batibonak, 1997 ; 2000 ; Sindjoun, 2000 ; Héritier, 2005). Dans cette hiérarchisation des sexes, les identités féminines et masculines sont stigmatisées par des normes de genre qui s’incorporent profondément dans les structures sociales et individuelles en définissant ce qui s’applique aux femmes et ce qui s’applique aux

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hommes. Dans cette différenciation des sexes, la masculinité et la féminité sont enfermées dans des cadres de pensées stéréotypés qui ne sont pas toujours à l’avantage des femmes.

Cependant, l’évidence d’une dynamique dans les contenus traditionnels de la féminité et de la masculinité impose désormais de poser un nouveau regard sur les relations entre femmes et hommes dans les sociétés africaines. Il s’agit donc d’être attentif sur tout ce qui se produit dans les structures sociales (Ela, 1994) et qui n’épargne pas en conséquence les structures de genre. Parce que le genre renvoie à une construction culturelle du féminin et du masculin (Oakley, 1972), son étude doit pouvoir intégrer la diversité et la complexité des formes qu’offrent aujourd’hui l’ensemble des mécanismes qui permettent de penser sa variabilité dans l’espace ainsi que sa transgression en termes de comportement. Aussi, devrait-on relever que si les différences de statut entre femmes et hommes et les rapports qui en découlent ont un caractère socialement construit (De Beauvoir, 1949), reconsidérer cette vision permet d’une part, d’introduire la question du changement comme moyen susceptible d’effriter dans ses fondements matériels et symboliques le genre comme système social (Le Feuvre, 2003) ; et d’autre part, d’apporter un autre éclairage à la construction sociale des rapports de sexe inédits.

Par-delà les modèles hégémoniques de la féminité et de la masculinité en Afrique, il s’agit de les envisager dans le cours de l’évolution des sociétés et des dynamiques sociales qu’elle entraîne. Cette option se présentant comme une alternative épistémologique utile pour analyser les transformations potentielles des rapports de genre dominants. En privilégiant les approches empiriques, il est question de souligner l’importance des contextes culturels, sociaux, économiques et politiques afin de rassembler des contributions s’intéressant à différents espaces et situations. Cet ouvrage collectif invite donc à considérer des situations de déviance ou d’inversion du genre (Guichard-Claudic et al., 2008) comme des indicateurs de la remise en cause des rapports classiques de pouvoir et de domination entre femmes et hommes.

Tandis que la plupart des études actuelles sur le genre s’inscrivent dans une approche féministe qui relie cette question à l’égalité des sexes, ce projet d’ouvrage collectif veut porter l’attention sur le trouble qui s’opère dans le genre (Butler, 2005) en marge de son emprise (Löwy, 2005) sur la féminité et la masculinité dans leur modèle dominant. Les mutations s’y opérant restent pour la plupart encore dans l’ombre, l’intérêt ici est donc d’étendre l’exploration des formes nouvelles et plurielles des rapports de genre en Afrique, ne serait-ce que pour donner continuité à l’engendrement des sciences sociales africaines (Iman et al, 2004). Par ailleurs, en interrogeant la féminité et la masculinité dans leurs habits neufs (De Singly, 1993), en analysant les relations atypiques de genre dans l’espace domestique et l’espace public, et en montrant comment celles-ci sont incarnées et transcrites dans les pratiques, il est

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question d’examiner la portée sociale des changements à l’œuvre dans des contextes sociaux diversifiés, et de repérer des variances afin de distinguer ce qui ressortirait des particularités et des pluralités africaines en termes de rapports de genre. L’objectif étant de s’interroger sur les modalités selon lesquelles les influences globales se traduisent au niveau local, notamment dans la diffusion de nouvelles normes de genre ou de nouvelles représentations sur la féminité et la masculinité.

Il s’agit donc d’effectuer une opération de dé-spécification (Commaille, 1993) en étudiant des situations particulières non pas seulement pour rendre compte de processus extrêmes et spécifiques, mais surtout pour rendre plus visibles certains impensés genrés. Sans être exhaustif, trois axes principaux pourront être explorés et les propositions devront s’inscrire dans ces trois grandes thématiques :

1. Confrontations et recompositions des normes de genre en Afrique

Dans ce premier axe, les auteurs vont s’attacher à montrer les évolutions en termes de normes dans le sens où celles relatives aux codes de genre sont confrontées à la circulation de nouvelles représentations, d’idées et d’idéaux que la mondialisation contemporaine impulse dans les contextes socioculturels et politiques africains. Sous l’effet de cette circulation, se produisent des chocs idéologiques en matière de genre qui influencent et complexifient les valeurs auxquelles il est associé. Il s’agira donc de voir les modalités de l’affaiblissement ou de la régression de ce qui est entendu comme norme classique de genre au profit d’un modèle qui modifie et redéfinit sa structure.

2. Crise des identités féminines et masculines africaines

Dans ce deuxième axe, les auteurs pourront aborder la question de la dialectique stéréotypée de la tradition et de la modernité en matière d’identité de genre. Le but étant de voir comment est-ce que les transformations sociales ont rendu possible l’émergence d’une féminité et d’une masculinité qui se démarquent de leurs traits distinctifs pour s’enrober d’une certaine originalité au point où leur modèle hégémonique est désormais inséré dans le vase clos des préjugés. Cette situation va de pair avec la volonté des femmes et des hommes de s’investir dans des rôles déconnectés des anciennes prescriptions, de telle sorte qu’aujourd’hui, la féminité et la masculinité se déclinant sous une multiplicité de formes, imposent de détacher les rapports de genre des conventions d’antan qui organisaient jusqu’ici la différenciation et la hiérarchisation des sexes.

3. Mobilité de statuts et rôles dans les relations de genre

Dans ce troisième volet, les contributeurs devront se focaliser d’une part, sur les asymétries de genre qui ressortent des rôles féminins et masculins en contexte domestique. Ils insisteront par exemple sur les facteurs et les comportements conjugaux propices à une répartition des tâches qui ne tient pas compte des compétences de genre assignées au sexe de chaque conjoint au sein d’un foyer ou des

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membres au sein de la famille. D’autre part, ils pourront s’ingénier à étudier la question de l’interchangeabilité des professions et des positions professionnelles traditionnellement considérées masculines et celles connotées féminines. Le but étant de mettre à jour les processus qui poussent à envisager une inversion des positions des hommes et des femmes dans la structure de genre.

Bibliographie

Batibonak, S., 1997, Femme entrepreneur et coopération internationale : le cas de la femme camerounaise, Yaoundé, Université de Yaoundé.

Batibonak, S., 2000, « J’entreprends donc je suis. La médiation entrepreneuriale de l’affirmation de la femme », in Sindjoun, L. (dir.), La Biographie sociale du sexe.

Genre, Société, et politique au Cameroun, Paris/Dakar, Karthala/CODESRIA, pp. 232-271.

Batibonak, S., 2009, « Entrepreneuriat et changement du rôle de la femme camerounaise », in Sow, S. (dir.), La Recherche Féministe Francophone.

Langue, identités et enjeux, Paris, Karthala, pp. 613-630, 2009.

Bourdieu, P., 1998, La domination masculine, Paris, Seuil.

Butler, J., 2005, Trouble dans le genre. Pour un féminisme de la subversion, Paris, La Découverte.

Commaille, J., 1993, Les stratégies des femmes ; travail, famille et politique, Paris, La Découverte.

De Beauvoir, S., 1949, Le deuxième sexe, Paris, Gallimard.

De Singly, F., 1993, « Les habits neufs de la domination masculine », Esprit, 11, pp.

54-64.

Ela, J.-M., 1994, Restituer l’histoire aux sociétés africaines. Promouvoir les sciences sociales en Afrique Noire, Paris, L’Harmattan.

Guichard-Claudic et al, 2008, L’inversion du genre. Quand les métiers masculins se conjuguent au féminin… et réciproquement, Rennes, PUR.

Héritier, F., 2005, Hommes, femmes. La construction de la différence, Paris, Le Pommier.

Iman, A. et al., 2004, Sexe, genre et société. Engendrer les sciences sociales africaines, Paris, Karthala.

Le Feuvre, N., 2003, « Le genre comme outil d’analyse sociologique », in Fougeyrollas, D., et al. (dir.), Le genre comme catégorie d’analyse. Sociologie, histoire, littérature, Paris, L’Harmattan, pp. 39-52.

Löwy, I., 2005, L’emprise du genre. Masculinité, féminité, inégalité, Paris, La Dispute.

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Oakley, A., 1972, Sex, gender and society, New-York, Harper Colophon Books.

Orientations et calendrier

Les propositions comportant un titre, un maximum de 300 mots avec une bibliographie sélective, pourront émaner de différentes disciplines sans restriction, des sciences humaines, sociales, juridiques ou économiques, en l’occurrence la sociologie, l’anthropologie, l’ethnologie, l’ethnographie, la philosophie, l’interculturalité, l’histoire, l’économie, la gestion, le droit, la théologie, les sciences religieuses, et la science politique. Elles pourront présenter des études de cas localisées, des études de cas comparées dans diverses aires géographiques d’Afrique. Une attention toute particulière sera accordée aux contributions ayant un fort ancrage empirique. Sans délaisser les articles théoriques, ceux-ci devront toutefois présenter une ambition digne d’intérêt et un caractère original. Les résumés pourraient être rédigés en français ou en anglais. Ces propositions peuvent être individuelles ou collectives avec une précision sur l’affiliation institutionnelle de ou des auteurs. Le problème, la problématique atterrissant sur une question de recherche, l’ancrage théorique et/ou conceptuel, le terrain étudié, la période observée, les pistes ou les propositions de modèles, devront être clairement précisés. Les textes sont à envoyer par mail à sbatibonak@gmail.com;

et edithetolo17@gmail.com. Le calendrier suivant est annoncé : 30 octobre 2018 : Publication de l’annonce ;

30 décembre 2018 : Délai de recevabilité des propositions ; 30 janvier 2019 : Retour des réponses aux contributeurs ; 30 avril 2019 : Réception des articles complets ;

30 octobre 2019 : Fin de l’évaluation des articles ;

31 décembre 2019 : Date probable de publication de l’ouvrage.

Comité Scientifique

Pr. Jean NZHIE ENGONO, Sociologie, Anthropologie, Université de Yaoundé I, Cameroun.

Pr. Honoré MIMCHE, Sociologie, Démographie, Université de Yaoundé II, Cameroun Pr. Armand LEKA ESSOMBA, Sociologie politique, Université de Yaoundé I, Cameroun.

Pr. Samuel-Béni ELLA ELLA, Sociologie du développement, Université de Yaoundé I, Cameroun.

Pr. Virginie WANYAKA BONGUEN, Histoire militaire, Université de Yaoundé I, Cameroun.

Pr. François AKA-BÉDIA, Économie sociale, Université d’Abidjan, Côte d’Ivoire.

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Pr. Sariette BATIBONAK, Anthropologie, Sociologie, Université Évangélique du Cameroun, Yaoundé, Cameroun.

Pr. Jacques CHATUÉ, Philosophie, Épistémologie, Université de Dschang, Cameroun.

Pr Raymond EBALÉ, Histoire économique, Université de Yaoundé I, Cameroun.

Pr Nadine MACHIKOU, Science politique, Université de Yaoundé II, Cameroun.

Pr. Gérard TCHOUASSI, Économie, Genre, Université de Yaoundé II, Cameroun.

Pr. Anastasie MASANGA MAPONDA, Sciences religieuses, Théologie, Université Kasa-Vubu, Boma, R. D. Congo.

Pr. Luc MEBENGA TAMBA, Anthropologie, Université de Yaoundé I, Cameroun.

Pr. Kalamba NSAPO, Sciences religieuses, Études interculturelles, Faculté d’études interculturelles de Bruxelles et Université Per Ankh de la Renaissance, Belgique.

Références

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