• Aucun résultat trouvé

FLASH LE GÈNE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "FLASH LE GÈNE"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

FLASH

LE GÈNE

OB

CODE

-

T-IL POUR UNE HORMONE DE LA

SA Tl

ÉTÉ?

Comme cela a été récemment rappelé par Daniel Riquier dans ces colonnes

[1]

l'obésité est un désordre multifactoriel comportant, assez fréquemment, une composante génétique, à l'évidence très multigénique. En effet, la régulation pondérale met en jeu de nombreux systèmes, dont l'un agit au niveau des centres de la satiété situés dans le noyau ventro-médiant de l'hypothalamus.

Tout se passe comme si ces centres percevaient un message issu des tissus pé­

riphériques, informant l'organisme de la masse adipeuse et lui enjoignant d'augmenter ou de diminuer la consommation de nourriture. Les expériences sont nombreuses qui montrent qu'il est possible de perturber ces mécanismes en agissant directement au niveau de l'hypothalamus. Chez la souris, existent plusieurs modèles d'obésité génétique monogénique: par exemple, les souris

obese (ob)

et

diabetic

(

db

) .

Des expériences de circulation croisée entre des ho­

mozygotes ob/ob et

db

/

db

et avec des animaux normaux, avaient déjà permis de formuler des h ypothèses quant au mécanisme de ces affections. Un animal ob/ob en circulation croisée avec un animal normal ou avec un animal

db/db

di­

minue sa prise de nourriture et maigrit. Un animal normal en circulation croisée avec une souris

db/db

cesse de s'alimenter et meurt d'inanition. Ces résultats avaient permis de suggérer qu'existe dans le sang des souris normales et des souris db/db une substance provoquant la satiété, absente chez la souris ob/ob.

Y. Zhang et al., du laboratoire de J.M. Friedman

(fhe Rockefeller University

,

New York, USA) viennent maintenant d'isoler le gène ob murin et humain et ont identifié deux allèles mutés chez les souris obèses

[2].

Le gène a le potentiel de coder pour une protéine de

167

acides aminés possédant une séquence signal présomptive à son extrêmité amino-terminale. La protéine Ob pourrait donc être sécrétée, comme une hormone. L 'ARN ob majoritaire a une taille de

4

,

5

kb et n'a été détecté que dans le tissu adipeux. Deux types d'allèles mutés ont été repé­

rés, l'un avec une mutation transformant l'arginine en position

105

en un codon stop. Le messager de cette protéine mutée est en concentration augmentée chez la souris ob/ob, comme on peut s'y attendre si la protéine, synthétisée par les adipocytes, renseigne l'organisme sur leur masse totale. Un autre allèle ob correspond à un réarrangement génique et conduit à une absence de transcrip­

tion détectable. Il est très tentant de penser que la protéine Ob est une hormo­

ne adipocytaire agissant sur le noyau ventro-médiant de l'hypotalamus pour renseigner l'organisme sur la masse de tissu adipeux et contrôler ainsi la satié­

té. La souris

db

/

db

pourrait ne pas posséder de récepteur fonctionnel de cette hormone de la satiété. Naturellement, toutes ces h ypothèses restent spécula­

tives, mais les premières indications de l'effet physiologique de la protéine re­

combinante injectée à des animaux devraient ne pas tarder à être publiées. Si tel était bien le mécanisme d'action de la protéine Ob, les conséquences en patho­

logie et thérapeutique humaine pourraient être gigantesques. Non pas qu'il faille s'attendre à ce qu'un nombre d'obèses humains aient des mutations de leurs gènes ob, mais plutôt parce que la possession d'un agent comme la protéine Ob,

anorexigène naturel, pourrait naturellement révolutionner la thérapeutique des obésités, quelque soit leur cause. Il faudrait, pour cela, que cet agent de la satié­

té n'eût pas d'effets physiologiques défavorables. La distribution des récepteurs de la protéine Ob et l'éventail des effets biologiques de ces substances de­

vraient, là encore rapidement, donner des premières indications sur les poten­

tialités thérapeutiques d'un tel polypeptide.

A.K.

[1.

Riquier D. Obésité et recherche en

1994.

médecine

-

sciences

1994;

10

:

1979-81.]

[2.

Friedman JM. Positional cloning of the mouse ob gene and its human homo­

logue.

Nature

1994

; 372

: 425-32.]

Références

Documents relatifs

L’étude a porté sur un effectif total de 532 ovins adultes mâles et femelles provenant des berceaux de chacune des cinq races et répartis en 101 ovins Boujaad, 86 ovins

Figure 21 : L¶inhibition du protéasome ne résulte pas en une stabilisation de la protéine Tax. Des cellules 293T ont été transfectées avec le vecteur vide PSG5 ou le

Caractérisation du gène XBTBD6 codant pour une protéine à domaine BTB-POZ impliquée dans la neurogenèse chez le xénope1. A la suite d’un criblage in silico nous avons identifié

L’équipe allemande a détecté chez des patients ne présen- tant pas de délétions homozygotes, trois mutations ponctuelles hémizygotes (deux mutations dans un site

actif sur le métabolisme hépatique du cholestérol mais non sur le myocarde, pourrait constituer un progrès supplémentaire. Ce pro­ duit entraîne en effet, comme

[r]

A l’aide de l’exploitation des documents et de vos connaissances, proposez une hypothèse pour expliquer l’augmentation de la masse musculaire de Bruce banner suite à une

Le document 1 représente un chien qui présente une augmentation de la masse musculaire, c’est le résultat d’une mutation du gène de la myostatine, protéine qui régule la