EPREUVE DE PHILOSOPHIE
Classe : Tle A Durée : 4 heures
Coef : 4
Le candidat traitera l’un des sujets au choix.
1) Sujet 1 : La société peut-elle changer la personnalité de l’homme ? 2) Sujet 2 : Quelles réflexions vous suggère cette allégation de
François Jacob : « Ce ne sont pas les idées de la science qui engendrent les passions, ce sont les passions qui utilisent la science pour soutenir leur cause. » ?
3) Sujet 3 : Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée.
« Mais considérons encore le problème sous un autre angle et nous verrons qu’il y a bon espoir que la mort est un bien. De deux choses l’une en effet : ou bien la mort implique que le défunt n’ait plus rien et n’éprouve plus la moindre sensation de quoi que ce soit ; ou bien, comme le rapporte, elle se trouve être une métaphore et une migration de l’âme de celui-ci vers un autre lieu. Dans l’hypothèse où il n’y aurait plus aucune sensation, mais plutôt un de ces sommeils au cours desquels le dormeur ne voit rien, même en rêve, la mort serait une merveilleuse aubaine. (…) C’est pourquoi, si la mort est quelque chose de semblable, je dis, moi, qu’elle est une aubaine car, dans ces conditions, toute la suite des temps ne parait plus qu’une seule nuit. Et dans l’autre hypothèse, où la mort ressemblerait à un voyage d’ici-bas vers un autre lieu, si ce qu’on dit est vrai (à savoir que tous ceux qui sont morts se retrouvent dans ce lieu), quel plus grand bien peut-il y avoir, messieurs les juges ? En effet si, une fois arrivé chez Hadès et délivré de ces gens qui prétendent être des juges, on y trouve des juges véritables, ceux précisément dont on rapporte qu’ils rendent la justice, …est-ce que le voyage n’en vaudrait pas la peine ? »
Platon, Apologie de
Socrate, 40-41.
EPREUVE DE LITTÉRATURE OU DE CULTURE GENERALE Classe : Tle A Durée : 4 heures Coef : 2
Le candidat traitera l’un des sujets proposés.
Sujet de type 1 : Contraction de texte
Télévision et culture
Certes on ne peut attribuer à l’apparition de la seule télévision, les bouleversements que nous sommes en train de vivre dans le domaine culturel.
Mais ce moyen qui est le symbole du nouveau monde en train de naitre, est effectivement, pour le moment, le plus universel et le plus concret de tous les moyens de communication. Et son existence ne peut manquer de toute façon de transformer progressivement, même à elle seule, les données fondamentales de la participation des hommes au monde de la culture. On pourra dater le point de départ de cette révolution de la même façon que l’on a daté, après coup, la révolution déclenchée par Gutenberg ; mais l’ampleur du phénomène télévision doit être considérée à l’égal de celle du phénomène imprimerie.
Dans les deux cas, la plus immédiate (et instinctive) destination du nouveau moyen découvert aura été la diffusion de la culture du passé. La fonction culturelle de la télévision doit être tout naturellement de diffuser les chefs- d’œuvre de la culture reconnue auprès de la grande masse, comme celle de l’imprimerie aura été longtemps d’abord de diffuser la Bible. Mais les effets seconds qui ont mis si longtemps à se déclencher pour l’imprimerie commencent déjà à apparaitre pour la télévision. Le moyen transforme les conditions de la création et à la limite le contenu même de la culture dont il est le support.
Que grâce à l’apparition de la télévision, l’ensemble de la population d’une société puisse être mis en mesure de suivre d’une façon directe, concrète, façon dont sont remplies des activités qui constituent l’essentiel de la vie d’une société, que tombent les barrières qui protégeaient sans qu’on s’en rendit vraiment compte beaucoup d’entre elles, que rien d’humain ne puisse être désormais tenu a priori pour étranger au plus commun des mortels, ne peut être finalement indifférents. Tout ne sera jamais montré, il est vrai, et ce qui ne sera pas montré prendra une importance plus grande, opèrera de nouvelles discriminations entre les hommes. Mais de toute façon, la perception par les différents groupes humains de la réalité de l’existence de leurs partenaires et leur perception commune et contradictoire de l’ensemble seront radicalement transformées.
Leur vision du monde, leur logique, leur « imaginaire », leurs besoins et leurs capacités de participation culturelle ne peuvent manquer d’en être bouleversés.
Pour toutes ces raisons, l’impact de la télévision sur la culture sera à notre avis beaucoup plus profond qu’il ne le parait pour le moment. C’est le contenu
même de la culture et l’idée que nous en avons qui seront finalement affectés.
Car le contenu n’est jamais indépendant du type de rapports humains qui les sous-tend. Nous n’en apercevons pour le moment que les effets négatifs. Il nous semble que cette ouverture ou cet envahissement vulgarisent notre culture et risquent de l’étouffer ; beaucoup d’exemples très probants peuvent être cités à sa vraie place qui n’est pas seulement celle d’un trésor lentement amassé et qu’il faut préserver jalousement de toute atteinte, mais celle d’un moyen essentiel à l’homme pour son développement et qui n’est si précieux que parce qu’il est indispensable. On doit aussi admettre que l’élargissement de l’univers qu’apporte pour tant de membres de nos sociétés l’apparition de ce moyen, va permettre la mobilisation de ressources intellectuelles et affectives jusqu’alors inexploitées et va forcer par le défi même qu’elle impose au créateur, un renouvèlement profond de notre culture.
M. Crozier, « Télévision et développement culturel », article de la revue Communication n°7, 1966.
I- Résumé : 8points
Ce texte comporte 609 mots. Faites-en un résumé en 152 mots. Une marge de 15 mots en plus ou en moins vous est accordée. Précisez, à la fin de votre résumé, le nombre de mots utilisés.
II- Discussion : 10points
Crozier, parlant de la télévision, affirme : « Son existence ne peut manquer de toute façon de transformer progressivement, même à elle seule, les données fondamentales de la participation des hommes à la culture. » Partagez-vous l’idée que la télévision serait la principale source de l’aliénation culturelle dans les temps modernes ?
III- Présentation : 2points
Sujet de type 2 : Le commentaire composé ABSENCE : II Je sors au bras des ombres,
Je suis au bras des ombres, Seul.
La pitié est plus haute et peut bien y rester, La vertu se fait l’aumône de ses seins,
Et la grâce s’est prise dans les filets de ses paupières.
Elle est plus belle que les figures des gradins, Elle est plus dure,
Elle est en bas avec les pierres et les ombres.
Je l’ai rejointe.
C’est ici que la clarté livre sa dernière bataille.
Si je m’endors, c’est pour ne plus rêver.
Quelles seront alors les armes de mon triomphe ? Dans mes yeux grands ouverts le soleil fait les joints, O jardin de mes yeux !
Tous les fruits sont ici pour figurer les fleurs.
Une fenêtre de feuillage
S’ouvre soudain sans son visage.
Où poserai-je mes lèvres, nature sans rivage ? Une femme est plus belle que le monde où je vis Et je ferme les yeux.
Je sors au bras des ombres, Je suis au bas des ombres Et des ombres m’attendent.
Paul Éluard, Capitale de la douleur, Ed. Cognito, 2018 (réédition).
Vous ferez de ce texte un commentaire composé sans dissocier le fond de la forme. En vous inspirant des outils linguistiques (champs lexicaux, figures de style, lexique, etc.), vous montrerez, si vous le voulez, comment l’imminence de la mort crée un foisonnement de sentiments chez le poète.
Sujet de type 3 : La dissertation littéraire
Roger Caillois écrit : « Une littérature existe dans une société donnée ; elle en reçoit l’empreinte et, en retour, lui prime une direction. »
Vous montrerez le bien-fondé de cette pensée en vous référant à votre culture littéraire.
EPREUVE DE LANGUE FRANCAISE
Classe : Tle A Durée : 2 heures
Coef : 2 Texte :
Le Sida, considéré majoritairement comme une maladie, n’échappe guère aux préjugésfaits autour de toute maladie. Dans la plupart des cas en Afrique, les maladies n’ont pas une explication scientifique. Ainsi, des sociétés traditionnelles considèrent le Sida et bien d’autres maladies comme une fatalité imposée à l’homme et contre laquelle on ne peut prendre aucune mesure de prévention. Toujours dans les sociétés traditionnelles et celles modernes, d’autres considèrent le Sida comme un mythe, une fable ou un mensonge émanant des sorciers pour masquer leur sorcellerie.
Mais, dans le contexte sanitaire actuel, croire que le Sida est un mythe, une fatalité ou un mensonge n’est pas une croyance utile à la vie ; car des références tangibles en témoignent. La cause du Sida est bien connue : le VIH. Une personne infectée (séropositive) va connaitre une destruction progressive des défenses immunitaires (manifestation clinique), laissant des symptômes (amaigrissement, toux, diarrhées, boutons douloureux…). Et comme aucun remède n’est encore trouvé, tout ceci conduira l’être infecté à la mort.
L’existence du Sida, plus qu’une croyance, est une réalité mêlée à notre existence quotidienne. En prenant des précautions bien connues pour l’éviter, on donne un sens à sa vie. Vous comprenez donc que le Sida n’est pas un mythe. C’est une réalité quotidienne et mortelle qui frappe tout le monde : fœtus, enfant, jeune ou vieux, homme ou femme, élève, étudiant, ouvriers, paysan, commerçant, ou bureaucrate, pauvres ou riches, chrétien, musulman ou animiste, blanc ou jaune.
On se protège et on protège l’autre être bien aimé. Dans l’intérêt de notre propre vie et celle des autres que nous aimons tant, préservons-nous du VIH/Sida. Car il constitue le premier facteur de douleur et de souffrance de l’être infecté pendant la maladie, et la souffrance des autres après la mort.
GNAKOU Armand et AGBENDA K. Aimé, www.fichas.free.fr, 2020.
I- COMMUNICATION : 5 points
1) Identifiez l’émetteur et le récepteur de ce texte et dites par quels indices vous les reconnaissez. (2pts)
2) Après avoir identifié le réfèrent de ce texte, dites s’il est implicite ou explique et justifiez-vous. (1,5pt)
3-a) Quels contenus implicites se cachent derrière cet énoncé : « Vous comprenez que le Sida n’est pas un mythe. » ? (1pt)
b) Déduisez-en la satire émise par le destinateur. (0,5pt).
II- MORPHOSYNTAXE : 5 points
1) Étudiez le présent de l’indicatif dans le texte, puis justifiez l’occurrence de l’impératif. (2,5pts)
2) Identifiez et expliquez l’abondance de la virgule au 3ème paragraphe. (1,5pt)
3) Donnez la nature des propositions contenues dans la phrase suivante : «On se protège et on protège l’autre être bien aimé. » (1pt)
III- SEMANTIQUE : 5 points
1) Construisez dans le texte les champs lexicaux de la maladie et de la tradition et dites comment vous comprenez leur association. (3pts)
2) Décomposez les mots en gras dans le texte et déduisez-en leur sens respectifs.
(2pts)
IV- RHETORIQUE DES TEXTES : 5 points
1) Après avoir montré à l’aide d’indices textuels précis qu’au moins deux types de textes s’imbriquent dans l’extrait, dites quelle intention de l’auteur s’en dégage.
(2pts)
2) Dites quelle est selon vous la tonalité dominante de ce texte. (1pt)
3) Identifiez dans le texte une comparaison et une métaphore, puis montrez en quoi ces figures participent de l’objectif de l’auteur. (2pts)
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