A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
J.-P. L EPELTIER
B. M ARCHAL
Sur l’existence de politiques optimales dans le contrôle intégro-différentiel
Annales de l’I. H. P., section B, tome 13, n
o1 (1977), p. 45-97
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Sur l’existence de politiques optimales
dans le contrôle intégro-différentiel
J.-P. LEPELTIER B. MARCHAL (*)
Faculté des Sciences, Département de Mathématiques,
Route de Laval, 72000 Le Mans
Université Paris-Nord - C. S. P., Département de Mathématiques, Avenue J. B.-Clément, 93430 Villetaneuse Vol. XIII, n° 1, 1977, p. 45 -97. Calcul des Probabilités et Statistique.
SUMMARY. - The result
presented
in this paper is that anoptimal
non-anticipative policy
exists for a system describedby
stochastic differentialequations
withjumps
of K.Ito,
A. V.Skorohod,
if an hamiltonian function achieves its infimumpointwise.
By
theequivalence martingale problem-
stochastic differentialequations
we define the solutions on the canonic space
by
the Cameron-Martintechnique.
Thetechnique
of resolution of the controlproblem
is similarto that used
by Davis-Varaiya
in the continuous case.In addition in the markovian control with the
help
of Airault-Fôllmer results we can obtain anoptimal
markovian controlindependent
of theinitial law.
INTRODUCTION
Dans cet article nous nous proposons de donner une condition suffi- sante à l’existence d’un contrôle
optimal
pour unsystème représenté
par(*) Membre du laboratoire n° 224 associé au C. N. R. S. « Processus stochastiques et Applications ».
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B - Vol.
46 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
une
équation
différentiellestochastique
avec sauts de K.Ito,
où le contrôle modifie le terme de translation ainsi que d’unefaçon
raisonnablel’ampli-
tude des sauts.
Ce travail se
présente
comme unegénéralisation
de celui effectué encontrôle des diffusions par
Davis-Varaiya [6],
Davis[5].
La méthode de construction de solutions faibles del’équation
différentiellestochastique
sera, dans le sens
problème
desmartingales, développé
dans[14],
et leformalisme
adopté
pour laposition
duproblème
de contrôle proprement dit sera celui de Striebel[20],
dont la théoriegénérale
a étéreprise
et déve-loppée
par Mémin[16].
Pour l’obtention des conditions deprogrammation dynamique,
nous suivrons d’assezprès
latechnique développée
dans[6].
On peut toutefois remarquer que nous aurions pu choisir celle de Mémin
[16]
qui n’exige
pas la connaissance de la faiblecompacité
del’espace
des den-sités pour aboutir au même critère
d’optimalité.
Enfin de la même manièreque dans le cas continu
[5],
nous montrerons que si une fonction hamil- tonienne réalise son minimum nous savons alors construire un contrôleoptimal.
On peut enfin remarquer que comme dans le cas des diffusions
[2],
sousdes
hypothèses plus
fortes deconvexité,
on sait montrer la faiblecompacité
de
l’espace
des densités associées aux contrôlesadmissibles,
et que de la même manière que[2],
en «grossissant » l’espace canonique,
on peut alors directement obtenir l’existence d’un contrôleoptimal,
sansdévelopper
dethéorie d’Hamilton-Jacobi comme dans
[6], [5].
Notre travail se
décompose
en troischapitres :
- Dans le
premier chapitre
nous définirons d’abord leproblème
desmartingales, puis
sera fait successivement l’établissement à l’aide d’une formule de Cameron-Martin d’une solution faible à notreéquation
diffé-rentielle
stochastique
dans les cas bornés et localement bornés(§ 1),
etl’étude de la
compacité
faible del’espace
des densités relatives aux solutions définiesprécédemment (§ 2).
On peut faire remarquer que l’intérêt de lapremière partie
de cette étude débordelargement
le cadre du contrôle.- Le
chapitre
2 sera consacré auproblème
de contrôlegénéral. Après
avoir défini notre
système compatible
de contrôle(§
II .1.A).
Nous établis-sons alors successivement dans le
problème
du contrôle à horizon fini des conditions nécessaires et suffisantesd’optimalité
sous formed’équation
de
programmation dynamique (§ II .1. C),
et l’existence d’un contrôleoptimal
dèsqu’un
hamiltonien réalise son minimum(§ II .2). Enfin,
nousétudions l’existence d’un contrôle
optimal
en horizon infini(§
II.3).
- Enfin dans le
chapitre
trois nous définirons le contrôle markovien et lesproblèmes qu’il
pose(§ III. 1).
Sous unehypothèse
vérifiée enparti-
Poincaré - Section B
culier si le processus contrôlé est fortement fellérien
(§ III . 3 . A)
nousmontrons l’existence d’un contrôle
optimal qui
soit markovien etindépen-
dant de la loi initiale
(§ III. 2)
à l’aide d’un résultat d’Airault-Fôllmer[1]
et par une méthode purement
probabiliste,
cequi
nous permettra en par- culier de montrer que les coefficients du critèred’optimalité
sont marko-viens et
indépendants
de la loi initiale. Dans le dernierparagraphe
nousmontrerons que sans
l’hypothèse
que le processus contrôlé soit fortement fellérien nous avons encore existence d’un contrôleoptimal qui
soit mar-kovien,
mais nonplus indépendant
de la loi initiale(§
III. 3.B).
Seul le cas markovien
lorsque
les coefficients sont bornés et le processus fortement fellérien a été traité par Bismut[4]
et deplus
seulel’optimalité
dans la classe des contrôles markoviens est considérée.
Madame El-Karoui nous a
prodigué
des encouragements constants aucours de ce travail.
Qu’elle
en soit sincèrement remerciée.I.
PRÉLIMINAIRES
§
1. Problème desmartingales
Nous
désignons
par :l’espace canonique
des fonctions de f~ + dans [Rd continues à droite limitées àgauche (c.
a. d. 1. a.g.).
les
applications
coordonnées.2014 F~ == 6(XS,
s ~t), F° -
F° les tribusengendrées
par cesapplications.
2014 ~ une fonction borélienne bornée définie sur f~ + à valeurs définies
positives
sur ~d (8) telle quea -
1 existe et soit bornée.S(t,
x,du)
un noyau a-finipositif
sur (~ + x U(U = Il~d - ~ 0 ~ ),
tel que : _
soit fini pour tout t de
A
partir
de a et S on définitl’opérateur :
1977. 4
48 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
DÉFINITION 1.1.1. - Une
probabilité
sur(SZ°, F°)
sera dite solutionau
problème
desmartingales
associé aucouple (a, S)
partant de x à l’ins-tant t dès que :
1)
=x)
= 1 .2)
pourtout f
de~~
est une
martingale
locale relativement à la famille de tribus Nous supposons désormais que :a et S sont tels que pour tout
couple (t, x)
il existe une et une seule(H 1 )
solution auproblème
desmartingales
associé au cou-ple (a, S)
partant de x à l’instant t.REMARQUE
I.1.2. - En fait cette définitionqui
nous a étéinspirée
parMayer [15]
peut êtreremplacée
par la définition suivante :Une
probabilité
sur(S~°,
=6(XS,
s ~t))
sera solution au pro-blème des
martingales
associé aucouple (a, S)
partant de x à l’instant t dès que :est une
martingale
locale relativement à la famille de tribus Il est facile de voir que si est solution duproblème
1.1.1. alorsest solution du
problème
de la rem. I-1-2.REMARQUE 1.1.3. - Des conditions d’existence et d’unicité ont été établies par divers auteurs, notamment par Komatsu
[13]
et Stroock[21].
Pour notre part dans notre
précédent
article[14],
en utilisantsystématique-
ment
l’équivalence problème
desmartingales-équations
différentiellesstochastiques
établie danscelui-ci,
nous avonségalement
montré l’existenceet l’unicité sous des
hypothèses
deLipschitz
locales([14],
théorèmeIII.6).
Nous avons
également
établi des conditionsgénérales
d’existence([14],
corollaire
III.18). Il
Remarquant
que si nous posonsat(s, x) = a(t
+ s,x),
pt,x est solution au
problème
desmartingales
associé aucouple (at, St)
partant de x à l’instant t cequi
suit sera établi partant à l’instant 0.Supposant
alors la conditionréalisée,
et soit x un élément de (~dAnnales de l’Institut Poincaré - Section B
fixé,
nous noterons P laprobabilité
P° ~"qui
seraappelée
désormaisproba-
bilité de référence sur
(00, F~).
Soient
alors Ç
une fonction localement bornée définie sur (1~+ x S2°bimesurable telle que
4J(t, .)
soitFt-mesurable
pour tout tfini, et t/J
unefonction x S2° x Q
~(U)
mesurabledésignant
la tribuprévisible,
et~(U)
la tribu borélienne surU)
vérifiant :Il existe deux constantes
CI, C2 positives
telles que :P p. s. pour tout t.
A
partir
de a,03C6,
Set 03C8
on définitl’opérateur :
où
DÉFINITION 1.1.4. - Une
probabilité
P" sera solution auproblème
desmartingales M(a, ~, S, t/J)
partant de x à l’instant t = 0 dès que :est une P"
martingale
locale relativement à la famille de tribus(F°)t,
o.Le
problème
que nous nous posons désormais est d’obtenir des condi- tions assezlarges sur Ç et t/J
pour l’existence et l’unicité d’une solutionau
problème
desmartingales
défini ci-dessus. Nous commençons parpré-
ciser certaines notions que nous utiliserons
systématiquement
ensuite[11].
THÉORÈME 1.1.5. - Sur un espace
(Q, F, Ft, P)
considérons un processusponctuel (Yt) a-fini,
à valeurs dans un espace U lusinien. Il existe un proces-sus strictement croissant
prévisible
A et un noyau de transition de P vers(U, ~(U)), ),
a-fini tels que pour toute fonctionf ~(U) mesurable,
positive,
la mesure aléatoire= 03A3 f(Ys)
ait pourprojection
dualeprévisible
le processus croissantt0N(s, ., f)dAs.
50 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
Le
couple (N, A)
estappelé système
deLévy
du processus(Yt).
Deplus
si
p désigne
laprojection
dualeprévisible
de la mesure aléatoire de comptagela mesure aléatoire q = p -
fi
estappelée
mesuremartingale
du processusponctuel (Yt).
Avec ces notations nous déduisons le lemme suivant :
LEMME 1.1.6. - Soient M une
martingale
locale localement de carréintégrable continue, (YJ
un processusponctuel
a-finiquasi-continu
àgauche
admettant(N, A)
poursystème
deLévy. Quelle
que soit la fonctionf (t,
cv,u)
Q~(U)
mesurable vérifiant :.
ef 1 - 1 - ef ~ ~ ~ f ~ ’ l’
- 1appartient
à L1.1 °~(N, A)
.
f2
= >appartient
àA)
où
est une
martingale locale,
où preprésente
la mesure aléatoire associée auprocessus
ponctuel (Yt)
et q « la mesuremartingale »
associée.Preuve. - Posons
Zt
=Zt
xZt
avecPoincaré - Section B
Le processus est une
martingale
locale parapplication
directe de la formuleexponentielle
de[14]
à lamartingale
localequi
n’a que des sautsd’amplitude
inférieure ouégale
à 1.Soit donc :
où
Par
conséquent d’après
la formule de Doléans-Dade[7], Z;
estl’unique
solution de
l’équation :
c’est donc bien une
martingale
locale.D’autre part Z2 étant une somme
compensée
de sauts, et les sauts de Z~ 1et Z2 étant
disjoints,
lesmartingales
locales Z~ et Z2 sontorthogonales
entre elles
( [17J ).
Parconséquent Zt produit
de deuxmartingales
localesorthogonales
est encore unemartingale
locale.Il
Soit alors P la
probabilité
de référenceunique
solution auproblème
desmartingales M(a, 0, S, 0)
partant de x. Le processusoù q désigne
la mesuremartingale
associée au processusponctuel
Yt =
t{0394Xt le p le point si OXt
à l’infini est non sinon,
nul
52 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
est alors une
P-martingale
locale continue( [l4]
théorème23).
En utilisantle lemme
précédent
on en déduit immédiatement que le processus :est une
P-martingale
locale.Avant d’établir le résultat essentiel de ce
paragraphe,
nousrappelons
une formulation du
problème
desmartingales
sous formeexponentielle
démontrée dans
[14].
C’est cette définition duproblème
desmartingales
que nous utiliserons désormais.
THÉORÈME 1.1.7.
([14]
théorème12).
- SoitQ
uneprobabilité
sur(SZ°, (F°)t, °)
tellequeQ(Xo
=x)
= 1. Alors les deuxpropositions
suivantes sont
équivalentes :
1 ) Q
est une solution auproblème
desmartingales M(a, cp, S, l/J)
partant de x.pour tout h borélienne
positive,
pour tout S tempsd’arrêt,
et deplus
pour tout 8 de Rdest une
Q -martingale
locale.Nous en déduisons le théorème d’existence et d’unicité suivant : THÉORÈME 1.1.8. - Soit P la
probabilité
de référence. Avec les notationsHenri Poincaré - Section B
précédentes,
siRt
est une vraiemartingale,
et si l’on considère la pro- babilité sur SZ° définie par :P cJ>,1jJ
est alorsl’unique
solution auproblème
desmartingales M(a, cp, S, ~)
partant de x ;P cJ>,1jJ
ne peut être définie sur(S2°, F°)
que siR~
existe.Preuve. D’une
part
onpeut
écrire :avec
R~
=Rs-
exp~(s, ~XS)
d’où :
en utilisant successivement le fait que P soit solution du
problème
desmartingales M(a, 0, S, 0) partant
de x, et la définition de laprobabilité P~,,~.
D’autre part on cherche à montrer que :
Vol. XIII, n° 1 - 1977.
54 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
est une
martingale locale,
ou cequi
revient aumême,
queRtSt
est uneP-martingale
locale.Or en effectuant les calculs on obtient :
qui
est bien uneP-martingale
locale parapplication
directe du Lemme 1.1.6.D’après
le théorème 1.1.7. laprobabilité
est solution auproblème
des
martingales M(a, ~, S, t/J)
partant de x.L’unicité s’établit de la même manière que dans
[14]
théorème 26.Il
Il nous reste alors à étudier sous
quelles
conditions assezlarges
la mar-tingale
localeRt
se révèle être une vraiemartingale,
cette étude constituera la fin dupremier paragraphe.
Nous allonsrappeler
auparavant deux résul- tats établis dans[14] (Proposition
11, théorème15)
que nous utiliserons par la suite.PROPOSITION 1.1.9. - Soit
Mt
unemartingale
locale c. a. d. 1. a. g.,quasi
continue àgauche,
dont tous les sauts sont bornés en valeur absolue par unnombre k,
et tel que le processusponctuel
associé àMt
ait poursystème
deLévy
lecouple (N, A),
et soit enfin == eÀx - 1 - Àx.Alors la
martingale
locale(voir
lemme1.1.6. )
est unemartingale
de carréintégrable
dès quesont finis pour
tout ~,,
pour tout t.PROPOSITION 1.1.10. - Soit
Mt
unemartingale
localeréelle,
nulle en0, quasi
continue àgauche
telleque ( M,
M~t
Kt pour tout tfini,
et dontAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section
tous les sauts sont bornés en valeur absolue par un nombre k. Alors :
I ~ .
‘~
] est
finie pour tout ~, et pour tout t etdès que c > e, et
(Log c)2c 2kt
Nous en déduisons :
PROPOSITION 1.1.11. - Si
(~
est bornée P pour tout t par un nombreKi,
alors
Rt
est une vraiemartingale.
Preuve. La
martingale
admet pour processus croissant :
et le
système
deLévy
associé au processusponctuel
OMt
siOMt
est non nul est de la forme(N t)
avecle
point
à l’infini sinon ’N(s, f )
=u))S(s, XS -, du).
Parconséquent M,
M~t
estmajoré
par
K2 1M1t
+Lt,
oùM 1
est unmajorant
dea-l,
et L dedonc
d’après
laproposition 1.1.10. e
’‘‘)est
finie pour tout ~, et tout t.Alors
pour tout À et tout t ; de même :
56 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
pour
tout ~,,
tout t oùM~
est unmajorant
dequi
existed’après
leshypothèses
faites sur S.Il suffit alors
d’appliquer
àMt
laproposition
1.1.9. pour obtenir immé- diatement le résultat.Il
Il est
possible
d’obtenir un résultatidentique
en affaiblissant leshypo-
thèses
sur Ç
sous forme de conditions locales de bornitude.PROPOSITION 1.1.12.
- Si §
vérifie : il existe une constante Kpositive
telle que :
(3) 1 K(1
+sup 1 Xs 1) ) P.,
pour tout t,alors
Rt
est une vraiemartingale.
Preuve. - Cette démonstration ne
présente
en fait que des difficultéstechniques,
bienqu’étant
fortlongue.
Aussi afin de ne paségarer
le lecteurnous en donnons le fil conducteur.
Nous pouvons en
arrêtant Ç
la borner par une suite de temps d’arrêt tendant vers l’infini. Le résultat est alors vrai pour les obtenus. Il suffit alors de remarquer que lesmartingales R~
obtenues àpartir
descouples t/J)
sont telles queR~
converge dans L~ versRt
pour tout tfini,
d’où le résultat.Posons La fonction étant alors
bornée,
le pro-cessus
R~
construit àpartir
ducouple
est unemartingale.
Par consé-quent la
probabilité
définie par(2)
estl’unique
solution auproblème M(a, S, t/J)
partant de x.Soit in = inf
(t/I n) ;
on peut alors écrire :qui
tend vers 0lorsque n
tend vers l’infini à l’aide de lamajoration
exponen- tielle de laproposition
1.1.10.appliquée
à laP-martingale :
On en déduit donc que
P p.s. sup Xs|
S,test
fini.D’autre part sur l’ensemble sup
( Xs|
no, pour tout n > no,Rt
=s~r i
on en déduit par suite la convergence presque sûre de
Rr
versRt.
Il suffit alors de démontrer
l’équi-intégrabilité
de la familleR~
pour tout t fini.Pour
cela,
donnons nous 8, Cpositifs ;
on peut écrire :où
t)
=(
>m).
Laprobabilité
étant solutionS,r
au
problème
desmartingales M(a, ~n, S, ~r)
partant de x, il vient que :est une
P cp",t/J martingale
locale de processus croissant associé àborné par une
expression
de la forme Ktd’après
leshypothèses
faites surOn peut alors écrire :
Vol. 1 - 1977.
58 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
où
K2
est unmajorant
deEn utilisant
l’inégalité
deBellman-Gronwall
on obtient uneinégalité
dela forme :
d’où :
et si m est assez
grand (m > no)
ces deux termes peuvent alors être rendus aussipetits
que l’on veut par unemajoration
nedépendant
pas de n(le premier
par lamajoration exponentielle,
le second parce que Sintègre
~ u ~ ’~ ~ ~ u ~ ~ 1 ~
uniformément sur[0, t] ).
Fixons
alors m
no. Pour tout n > m, = et parconséquent :
Par suite
puisque
le sup porte sur un ensemblefini,
il existeCo indépen-
dant de n tel que pour tout c ~
Co
d’où
l’équi-intégrabilité
de la familleRnt
et le résultat annoncé.Il REMARQUE
1.1.13. - Si~
vérine :où
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section
par le même
type
deraisonnement,
nous pouvons montrer queR~
estencore une vraie
martingale. Il
Cette remarque sera essentielle au cours du
paragraphe suivant,
carc’est
après
une condition de ce type que nous pourrons atteindre la faiblecompacité
del’espace
des densités.§
2.Compacité
faible del’espace
des densitésA. CAS BORNÉ
T
désigne
un nombre réelpositif.
On considère alors l’ensemble~K
des
applications §
vérifiant les conditions dupremier paragraphe,
deplus
bornées
P.p,
pour tout t par un nombre K fixé. Soit encore 03C8 l’ensemble desapplications ~
vérifianttoujours
les conditions duparagraphe pré-
cédent.
Pour tout
couple (~, appartenant
à x ~I’ on note :et
On montre alors successivement :
LEMME 1.2.1. -
~(~K, T)
est borné dansL2(~°, F~, P).
Preuve. - Soit exp un élément de
~(~K, ~I’).
On peut écrire :Ep[exp
(où
M est unmajorant de a - 1).
60 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
En utilisant la formule de
Taylor,
ainsi que lesmajorations sur 03C8,
onmontre aisément :
où
M1
est unmajorant
de sup~
i u~2S(s, du) ;
et :où
M2
est unmajorant
de sup|
u|>Xs-, du)
par
conséquent :
d’où le résultat.
Il
LEMME 1 . 2 . 2 . -
~(~
est convexe.Preuve. - Soient éléments de
~K(~I’)
et~,1, ~,2 positifs
tels que pose :
D’après
la formule d’Itoappliquée
à lasemi-martingale
et àla fonction
f (x)
= e", on obtient :exp 1
D’où :
En effectuant le même calcul pour exp la combinaison linéaire
par À1
etÀ2 respectivement
on obtient :avec :
où §
est un élément de(combinaison
linéaire convexede 03C61
1 etljJ2)
et
~r(t, u)
tel que :e’~~t~u~
étant une combinaison linéaire convexe de ete~2~t~u~,
on a encorebien ~
appartenant à ’P.Il suffit de réutiliser la formule d’Ito avec
f (x)
=Log
x pour obtenir :d’où le résultat pour t = T.
Il
LEMME 1 . 2 . 3 . -
~(C~.
est fermé dans L~.Preuve. Soient une suite d’éléments de
~K, ~n
de et p appartenant à L2 telle que la suite :converge vers 0
lorsque n
tend vers l’infini. Alorsquitte
à extraire unesous-suite p est la limite
P-presque
sûre de exp.pn).
Montrons tout d’abord un résultat
intermédiaire,
à savoir que p est strictementpositive P-presque
sûrement.Vol.
62 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
Soit A
l’ensemble {03C9|03C1(03C9)
=0}
et supposonsP(A)
nonnulle,
alors la limite de est - oo sur A oùD’après
leshypothèses
faites sur a, Sest borné uniformément en n. Par
conséquent
sur Aconverge vers - oo ; Mais d’autre part,
qui toujours d’après
leshypothèses
faites sur a, S est borné unifor- mément en n. On a bien la contradiction avecP(A)
non nulle.Reprenons
désormais la démonstration du lemme proprementdite,
etsoit
p(t)
une version del’espérance
conditionnelle alors le restede la démonstration va reposer essentiellement sur le théorème de
repré-
sentation des
martingales
de Jacod([12]).
Eneffet,
ayant l’existence etl’unicité de la
probabilité
P de référence(hypothèse
on peutreprésenter
la
martingale p(t)
sous la forme :D’autre part,
d’après l’inégalité
deJensep [19]
la suiteAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Section B
majorée
par la suiteconverge vers
0,
de sortequ’en
prenant des sous-suites on peut assurer que la limite de expt/Jn)
estp(t) Pp.s.
pour tout t T.Appliquons
alors la formule d’Ito à lasemi-martingale
il vientque :
et en comparant
(5)
et(6)
La
martingale
expp(t)
admet donc pour processus croissant :par
conséquent E[ A]
=E[exp
-p]~
tend vers 0quand n
tend vers l’infini. D’où
lorsque n
tend vers l’infini expconverge vers
a(t, puis
vers2014’2014~2014~2014puisque p(t)
est non~~
nulle
Pp,,
de même exp -1)
converge verspuis e03C8n(t,u)
- 1 vers03B22(t,u) 03C1(t-).
Si 1 on pose
a(t, Xt)03B21(t) 03C1(t), e03C8(t,u)
= 1 + en reportant dans(5)
on obtient :pM ==
i +F |a-1(s, Xs)| dMs~ + F f 03C1(s-)e03C8(s,u)-1)q(ds, du)
et en utilisant la formule d’Ito
Log p(t)
=!/),
soitp(t)
= exp64 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
Par
conséquent, puisque § et t/J
sont des limites presque sûres d’élémentsrespectivement
de et’II,
ilsappartiennent
bienrespectivement
à etW,
d’où le résultat.[]
’
En utilisant alors un résultat de Dunford-Schwartz
[~D],
à savoir que dans tout espace réflexif la boule unitaire est faiblement compacte, on obtient le résultat final.THÉORÈME 1.2.4. - est un sous-espace de L2 faiblement compact.
B. CAS LOCALEMENT BORNÉ
Nous
désignerons par 03A6
l’ensemble desfonctions §
vérifiantl’hypothèse
du
premier paragraphe
et deplus
telles que, K étant fixé :pour tout t, et par FP le même espace que dans la
partie
A duparagraphe.
De la même manière on
désigne
par~(D, ’II)
l’ensemble des exp~r)
où
(~,
est un élément de 0 x ’P.D’après
la remarqueI.1.13,
le processus exp est une P-mar-tingale
pour toutcouple (03C6,03A8)
appartenant x 03A8. Parconséquent LY)
est un sous-ensemble deL 1(00, FT, P).
On montrera successivement que est
équintégrable
et par con-séquent L*)
relativement compact([19]), puis
que ce même espace est convexe et fermé dansL 1,
donc faiblementfermé,
d’où le :THÉORÈME 1.2.5. -
~(D, W)
est un sous-espace de L~ faiblement com-pact.
Ce résultat se déduit donc des trois
propositions
suivantes : PROPOSITION 1.2.6. -T)
est uniformémentintégrable.
Preuve. Il suffit de montrer
qu’il
existe un a > 1 tel que supE[e"~T«~‘~~]
~c~, ~ ~
soit fini.
Poincaré - Section B
D’après
leshypothèses
faitessur 03A8
etS,
il est clair queest borné. Par
conséquent
pour montrer que supE[e03B103BET(03C6,03C8)]
estfini,
il suf-fit d’obtenir que : sup
Ep ,03B103C8[e 03B12-03B1 2 T003C6(t)|a-1(t, Xt)|03C6(t)>dt]soit
uni.~,~ ~~
Or
Soit
Mr
== (x-r
C’est uneP(03B103C6,03B103C8)-martingale
de processuscroissant associé
à ( 0, Mr ~
qui d’après
leshypothèses
faitessur a, .p
et S peut êtremajoré
par un cer- tainmultiple de t,
soitK 1 t
oùKi
nedépend
ni de~,
ni de~r.
On sait alors(proposition 1.1.10)
que :Reprenons l’expression
deMt,
on peut écrire :les
hypothèses
sur~, ~r, S,
et donc :et en utilisant
l’inégalité
de Bellman-GronwallPar
conséquent :
66 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
et
Soit a > 1 tel que
1 ;
en utilisant(8)
on obtient le résultatannoncé,
condition suffisanted’équi-intégrabilité ([19]). Il
PROPOSITION 1.2.7. -
W)
est convexe.La démonstration est en tous
points identique
à celle effectuée dans lecas borné.
PROPOSITION 1.2.8. -
~(I), T)
est fermé dans L~.Preuve. - Considérons une suite
(exp qui
tendP p.s.
etdans L 1 vers une variable p. Il suffit alors de montrer que p est de la forme exp où le
couple (03C6,03C8) appartient
à 03A6 x 03A8.Pour tout n entier
positif
posons :Alors pour tout n,
appartient
à~K~ 1 + ,~~ ;
i parconséquent,
exp
tfn) appartient
à +JN),‘~’)
et en utilisant le fait établi en A que~(~K~ 1 + ~ N)~
est6(L2, L2)
compact, on obtient que la suite exp converge vers exp.pN)
dansL2,
oùKN
est unsous-ensemble infini de En effectuant ceci pour N =
1, 2,
... et en choisissant les suitesKN emboîtées,
nous établissons pour tout N que :En
effet,
en conditionnant parF°,
il est immédiat que(exp
converge dans L2 vers exp D’autre part par définition :
pour tout ~ t et w de
C~,
et de même pour~rk ,
de sorte que :sur
CtN
pour tout t T. En remarquant que :Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section
est d’une part nulle et d’autre part
égale
à :il vient que :
et
Nous pouvons donc poser :
et on obtient de
façon
immédiate :sur et comme tend en croissant vers
~°,
le résultat suitPp,
sur~0.
Il
II.
RÉSOLUTION
DUPROBLÈME
DECONTRÔLE
§
1. Une condition nécessaire et suffisanted’optimalité :
horizon fini A. DÉFINITION DU PROBLÈME DE CONTRÔLE
Nous
désignerons toujours
par P laprobabilité
de référenceunique
solution au
problème
desmartingales
relatif aux coefficients a etS,
partant de x fixé à l’instant initial t = 0..Nous noterons par D
l’espace
descontrôles,
espace de la formeD
1 xD2
où
Di
etD2
sont deux espacesmétriques séparables,
et~(D)
la tribuborélienne associée.
Vol. n° 1 - 1977.
68 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
Soient
également :
-
~
une fonction de[0, T]
x S2° xDi
à valeurs dansmesurable,
F~ adaptée
pourtout dl
élément deD
et tellequ’il
existe K pourlaquelle :
pour tout t et
dl.
~ "
une
application
de[0, T]
x SZ° xD2
x U à valeurs dans ~@
~(D2)
(8)~(U)
mesurable et tellequ’il
existe des constantesCI
etC2
pour
lesquelles :
Nous noterons enfin par :
-
~1
l’ensemble desapplications
de[0, T]
x SZ° dansD1, option- nelles ;
-
~2
l’ensemble desapplications
de[0, T]
x S2° dansD2, prévi- sibles ;
2014 D l’ensemble des
couples bt
=(03B41t, 03B42t)
appartenantà D
1 x cetensemble sera
appelé
ensemble des contrôlesadmissibles ;
-
~t(0
s t ~T)
l’ensemble des fonctions définies sur[s, t]
x SZ°de la même manière que l’est ~ sur
[0, T]
x~S
=~~
et un élémentde
~S
sera noté (5’ =(~S~ 1, ~S, 2) ;
- les
applications
restrictions de~t
dans~S (s
~t).
On noteraenfin par
TIt
pour tout 0 ~ t T.REMARQUE
II. 1.1. - Il est bienprécisé
que toutes les notions depré- visible, optionnel
sont entendues sous les sous-espaces considérés(par exemple pour ~1
sur[0, T]
xSZ°).
La même chose sera sous-entendueimplicitement
dans toute la suite.[]
Le lemme suivant nous fournit un résultat de recollement
important
pour la suite de
l’exposé.
LEMME II.1.2. - Soient
0 tl
1 t2t3
T etce)
appartenant à5(t, ce)
à alors la fonctionJ(f, w)
définie sur[t1’ t3]
x S~° par~t
sur
t2] et (5t
sur]t2, t3] appartient
àPreuve. En fait il suffit de remarquer que si
fl(t, m),
tl t t2 estprévisible (resp. optionnelle)
etf2(t, cv), t2
t t3prévisible (resp. option-
nelle),
alors : ,est
prévisible (resp. optionnelle)
cequi
est immédiat car :réunion de deux ensembles
prévisibles (resp. optionnels)
estprévisible (resp. optionnel). Il
Donnons-nous enfin deux
applications
réellespositives :
Alors
d’après
leshypothèses
faitessur § et 03C8
et si l’on note pour toutles fonctions et vérifient les
hypothèses
de la remarque I.1.13. Nous noterons alorsP~ l’unique
solution auproblème
desmartingales M(a, S,
partant de x à l’instant initial t = 0.La fonction de perte sera
LT
oùpour tout t de
[0, T], Yt
étant le processusponctuel Yt={0394Xt
si0394Xt
est non nulYt le point
àl’infini sinon,
et la fonction h étant
prolongée
àÛ = U ~ ~ ,u ~
parh(t,
cv,di, Il)
= 0pour tout
(t,
cv,Le coût total associé à un contrôle 5 sera alors :
70 J.-P. LEPELTIER ET B. MARCHAL
Le coût total sachant
F~
sera :Le coût conditionnel
après t :
Enfin pour tout posera :
DÉFINITION II.1.3. - Le
système
admissible de contrôle consiste enla donnée de :
REMARQUES II .1.4. - La
probabilité P~
est liée à P par la relation :d’après (2).
Si pour tout 0 s t
T,
appartenant à~r
on définit uneproba-
bilité sur
(SZ°, F~)
par :pour tout remarque aisément que pour tout con- trôle admissible
5,
laprobabilité P03A0t03B4
est la restriction deP c5
àF0t.
- Le coût conditionnel
après t
nedépend
pas des valeurs du contrôlejusqu’à
t ; en effet :qui
nedépend
des valeurs de 03B4 que pour tout t s T.Il
L’objet
du contrôleoptimal
consiste alors à trouver un contrôle admis-sible 8
vérifiant J~ pour tout [) de ~.Nous pouvons
également
considérer leproblème d’optimalité
condi-tionnelle suivant :
t étant fixé dans
[0, T],
[)t étant fixé dans~t trouver J
appartenant à ~ vérifiantntJ
= ~r et tel que :pour tout b vérifiant
03C0t03B4
= 03B4t.B. PERTE CONDITIONNELLE. CRITÈRE MARTINGALE
Les notations suivantes sont
empruntées
à Striebel[20].
DÉFINITION II. 1.5. Une famille bt
E ~t,
de fonctions définies surSZ° sera dite
t-compatible si,
pour tout. bt estF°-mesurable ; posi-
tive si 0
Pat.
p. s. pour tout bt de~t ; intégrable
sifat
estP Ót-intégrable
pour tout 03B4t de
Dt.
Une famille
( f )° , t, T
de fonctionst-compatibles
sera ditecompatible,
de
plus
elle serà ditepositive (intégrable)
sichaque f
estpositive (intégrable).
Une fonction
compatible positive intégrable F(t, bt)
sera unemartingale
si et seulement si le processusF(t,
est uneP03B4-(sous)-martin- gale.
DÉFINITION II.1.6. - Nous
appellerons
perte conditionnelle la fonc- tioncompatible F*
définiepour
tout t de[0, T]
et bt de~t
par :Nous remarquons immédiatement que
F*
estpositive intégrable.
Nouscherchons alors à obtenir un critère
d’optimalité,
relatif à Pourétablir ce résultat nous aurons besoin en fait d’une
propriété supplémentaire
d’E-treillis sur le
système
de contrôle permettant d’inverser ess-inf etespé-
rance conditionnelle
([20]),
dont le besoin se fera sentir au cours du théo- rème II .1.10.En fait ce n’est pas cette
propriété
que nous prouverons pour notresystème
decontrôle,
mais unepropriété plus
forte de relativecomplétion.
Cette
implication
se vérifie defaçon
élémentaire et est un résultatgénéral
d’E-treillis.
DÉFINITION II. 1.7. - Nous dirons
qu’un système
de contrôle a la pro-priété
d’~-treillis dès que pour tout t, 03B4t deDt, 03B4(1)
et 03B4(2) de D vérifiant=
~t~~2~ _
~t. il existe un contrôle~~°~
vérifiant~t~~o~ _ ~t,
pourlequel :
DÉFINITION II.1.8. - Nous dirons