K RAMP
Astronomie. Essai d’une nouvelle solution des principaux problèmes d’astronomie
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 5 (1814-1815), p. 1-28
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I
ASTRONOMIE.
Essai d’une nouvelle solution des principaux problèmes
d’astronomie ;
Par M. KRAMP , professeur, doyen de la faculté des sciences de l’académie de Strasbourg.
ANNALES
DE MATHÉMATIQUES
PURES ET IOUÉS.
( Troisième mémoire.) (*)
68.
DANS
notre second mémoire nous avonsentrepris
lasolution
du
problème
de déterminer les élémens de l’orbite d’un corps iplanétaire
oucométaire , moyennant
un nombre suffisant d’obser-(*)
Voyez
les pages I6I et237
du Iv.e volume de ce recueil.Tom.
V,
n.°I.er, I.er juillet I8I4.
2
P R O B L È M E S
vations.
On saitque
ces élémens sont au nombre de six: la lon-gitude
dun0153ud,
l’inclinaison del’orbite ,
laposition
de laligne
des
apsides ,
legrand
axe , l’excentricité et l’instant du passage par l’une des deuxapsides.
En continuant dedésigner
par 03BBl’angle
que constitue l’excentricité de l’orbe terrestre , chacune de ces six in-
connues pourra être
représentée
par une série telle queA+B03BB+C03BB2+...;
elle sera
très-convergente ,
étantdisposée
selon lespuissances
de 03BBque l’on sait être une fraction
angulaire égale
à un soixantième à peuprès.
Lepremier
terme A sera ce que devient cette série dans lecas de 03BB=o: c’est celui d’un mouvement uniforme et circulaire.
Ce
premier
terme constitueproprement
la difficulté duproblème ;
les coefficiens des autres se trouveront en suivant une marche ana-
logue
à celle de nosproblèmes précédens ,
etqui
sera le résultat dequelques
différentiationssuccessives.
69.
Dans leproblème
VIIqui
aprécédé
immédiatementcelui-ci,
nous avons
supposé
laposition
duplan
de l’orbite connue ; deuxobservations
suffisaient alorspour
trouver , dans tous les cas, les valeursgénérales
etrigoureuses
desquatre
inconnuesqu’il
restait àdéterminer. Si cette
position
n’est pas connued’avance ,
il y aura deux inconnues deplus ,
cequi
rend leproblème beaucoup plus
diflicile. Il sera convenable alors de
s’occuper
d’une méthodegénérale qui puisse
nous conduire à la détermination duplan
del’orbite, indépendamment
des autres inconnues. Les essais que nous avons faits pour yparvenir
serontl’objet
duproblème qui
suit.70.
PROBLÈME
VIII. Trois observations d’uneplanète
oudune comète étant
données,
déterminer les deux élémensdesquels dépend
laposition
duplan
de son orbite : savoir lalongitude
dun0153ud, et l’angle
quefait
leplan
de cet orbite avec celui del’écliptique ?
71. Solution. Les notations que nous avons
employées
dans lestrois
problèmes précédens
seront conservées. Soient doncD’ASTRONOMIE.
303B4...l’angle ESN ; longitude
du n0153ud.03B2...l’angle MNL ;
inclinaison de l’orbite.s ... l’angle ASN ,
que fait laligne
des noeuds avec celle desapsides.
b...le
demi-grand
axe de l’orbite de laplanète
ou de la comète.03BC...l’excentricité
del’orbite ;
cequi
donnebCos03BC...
pour ledemi-petit
axe ;bSin.03BC...
pour la distance dufoyer
au centre.,o...le
demi-grand
axe de l’orbite de la terresupposé
circulaire.p...le temps périodique
de la terre, dont le mouvement estsuppose
uniforme.
q...le temps périodique
de l’astre.Le
premier
de ces termes est connu.Quant à l’autre,
le théorèmeKéplérien p2 : q2=a3 : b3 nous
fait voirqu’il dépend
dudemi-grand axe b,
et que les deuxquantités b et q
ne formentqu’une
seuleInconnue.
72. Aux
cinq
élémensdésignés
par leslettres
il faut en
ajouter
un sixième : c’est celuiqui
doit fixer lemoment du passage de la comète par
l’aphélie
de son orbite. Nous supposerons donc que, dans cetinstant ,
la terre était aupoint
Bde la sienne. La sixième inconnue sera donc
03BC...l’angle
NSB que faisait laligne
des n0153uds avec le rayonvecteur de la terre
SB ,
à l’instant du passage de l’astre parl’aphélie
de son orbite.
(*)
73.
Nous continueronsd’employer
la lettre p pourdésigner
l’Ano-malie
vraie ,
et la lettre x pourexprimer
l’Anomalieexcentrique.
La
longitude
de la terre ,supposée
aupoint
Tde,
sonorbite ,
oul’angle EST ,
seradésignée par 6;
cequi
rendl’angle
NST=03B8-03B4,
et
l’angle BST=03B8201303B4201303BC.
Et comme l’astreemploie
le mêmetemps
pour
parcourir
l’arc AM de sonorbite ,
et pour décrire ainsi l’ano-(*) On suppose
toujours qu’on
a sous les yeux lafigure
du Deuxième mémoire.P R O B L È M E S
malie
vraie ~, à laquelle répondent l’excentrique x
et le rayon vec-teur
SM=r,
on aura leséquations qui
suivent :74.
En éliminant de toutes ces formules l’anomalievraie ~,
eten conservant la seule anomalie
excentrique xa,
àlaquelle
nousaurons soin de tout
réduire ,
leségailtés précédentes
seront trans-formées dans celles
qui
suivent :oc
qui
donne75.
En abaissant dupoint
Mqui
est le lieu de l’astre dans sonorbite
, laperpendiculaire
MN sur laligne
desnoeuds ,
les deuxcoordonnées de ce
point
serontexprimées
comme il suit :ce
qui
donne4
5 D’ A S T R O N O M I E.
et, en
développant moyennant
les formules du n.°74 ,
Nous continuerons
d’employer
les lettres Pet Q,
dont nous avonsdéjà
reconnu la nécessitéindispénsable
pour la solutiongénérale
du
problème.
76.
Les mêmesquantités
Pet Q
peuvent encore être autrementexprimées,
par lalongitude
et la latitudegéocentriques
au momentde
l’observation.
En continuant dedésigner
Par
A...la longitude géocentrique
Par B...la
latitude géocentrique ;
nous avons fait
voir (55)
queEgalant
entre elles les deuxexpressions équivalentes de P,
aussibien que celles
de Q ,
on aura donc deuxéquations
renfermantd’un côté
l’excentricité 03BC,
l’anomalieexcentrique x
etl’angle 03B5
que fait laligne
des noeuds avec celle desapsides ,
et de l’autre lerapport
des axes et les deuxangles 03B2
et 03B4,desquels dépend
laposition
duplan
de l’orbite.77. Ainsi
donc ,
pour résoudrecomplètement
leproblème
pro-posé,
nous avons besoin de troisobservations.
Elles nous fourniront immédiatement les troislongitudes géocentriques A, A’, A",
lestrois latitudes
géocentriques .B , B’, B",
et les troisangles 03B8’, 03B8",
6 P R O B L È M E S
dont les différences seront
supposées proportionnelles
auxtemps.
Outre les six inconnues
déjà mentionnées (7I, 72),
nous auronsencore les trois anomalies
excentriques x , x’, x" qu’il
faudra déter- minerégalement.
Le nombre des inconnues étant ainsiporté
àneuf,
il
faudra,
pour résoudre leproblème, neuf équations indépendantes
entre elles. Six de ces
équations
seront fournies enégalant
entreelles les deux
expressions équivalentes
deP,
celles de Pl celles deP",
et de même cellesde Q ,
deQ’,
deQ".
On aura deplus
les troiséquations (73),
savoir :Ici on
pourra ; par
unesimple soustraction,
éliminerl’inconnue ’1,
on obtiendra ainsi les deux
équations qui suivent :
Nous remarquerons qu’en divisant
l’une de ces deux dernièreséquations
par l’autre, on aural’équation symétrique qui suit,
etqui
est débarrassée durapport p q,
savoir :78. En
nous arrêtant aux deuxéquations
obtenues enéliminant
l’angle ~,
leproblème
sera réduit àhuit équations ,
renfermant unD’ASTRONOMIE.
7pareil nombre
d’inconnues. Pour le réduire ultérieurement auxdeux
seules inconnues 03B2 et 03B4,lesquelles déterminent
laposition
duplan
de
l’orbite ,
il faudrait donc éliminer successivement les six autresinconnues,
savoir : les trois anomaliesexcentriques x,x’,x"; l’angle E ; l’excentricité 03BC,
et lerapport p q ou a b ;
or , cette élimination estanalitiquement impossible
tant que l’on conservera la forme trans-cendante des deux dernières
équations ,
renfermant à la fois les anomaliesexcentriques
x,x’, x",
et les sinus de ces mêmes ano-malies. Reste donc à
exprimer
les unes par les autres. Depareilles expressions
au défaut d’êtrerigoureuses , pourront
au moins êtreapprochées ;
et cesapproximations
serontapplicables
à notre pro-blème ,
pour peu que les observationsqu’on emploîra
ne soientpas
très-éloignées
l’une de l’autre.79. PREMIÈRE
APPROXIMATION. L’angle
estégal à
son sinus.Cela
donne 03C8=Sin.03C8,
endésignant l’angle par 03C8.
On arigoureu-
sement
03C8=Sin.03C8+I 6 Sin.303C8+I 6 Sin.503C8+....; l’erreur
est doncégale à I 6 Sin.303C8+3 40 Sin.503C8+... En prenant
icipour 03C8
ladifférence
denos deux anomalies
excentriques
oux’2013x, l’équation
prendra
la formeet sera devenue entièrement
algébrique.
Lasupposition 03C8=Sin.03C8
nepeut
êtreemployée
sans erreur sensiblequ’autant
quel’observation
moyenne ne diffère des deux autres que del’intervalle
dequelques jours ; cependant ,
elle sert de base auxméthodes
de duSejour
et
d’Olbers ,
comme nous le verronsbientôt ;
et , dans tousles
cas, elle fournit une
première approximation
fortutile.
8
PROBLÈMES
0. SECONDE
APPROXIMATIN.L’angle 03C8 est ègal à 3Sin.03C8 2+Cos.03C8
. Il n’en diffèreeffectivement
que de03C85 I80 +....,
cequi
fait0,0002, pour
03C8=30° , 0,0018,
pour03C8=45° , 0,0080 ,
pour03C8=60 ° .
Pour un
angle
moindre que30°,
la différence est insensible. Ce théorème se trouve dansl’ouvrage
deSnellius ,
nomméCyclométricus ( Lugd.
Batav.I62I ) ;
mais des auteurstrès-instruits,
en le faisantremonter
plus haut
deprès
de deuxsiècles,
en attribuentl’honneur
au. celèbre et savant cardinal Nicolaus Cusanus.. Cette formule
fournit ,
pour la solution duproblème ,
uneapproximation plus
exacte, mais elle conduit à des
équations plus compliquées.
8I. TROISIÉME
|APPBOXIMATION. L’angle
estégal
àI4+Cos.03C8 9+6Cos.03C8 Sin.03C8.
Il n’endiffère effectivement que
de03C81 2I00+....,
cequi
fait0,000005 ,...pour 03C8=30° ,
0,000I00 ,... pour
03C8=45° , 0,000800 ,... pour
03C8=60° .En faisant usage
de
cette troisièmeformule
on pourraemployer
des observations de
quelques
mois d’intervalle.82. Dionis du
Séjour,
dans sonQuatorzième
mémoireanalitique, (
Acad. dessciences , année 1779, pag. 155),
asubstitué
ausecteur
curviligne de l’astre , qui
estproportionnel
autemps,
l’airerectiligpe comprise
entre les rayons vecteurs et lacorde
corres-pond-ante..
On a pour lepremier,
et on aurait pour l’autre
D’ASTRONOMIE.
9Cet astronome suppose donc tacitement que la différence entre les deux anomalies
excentriques
est assezpetite
pour être sensiblement confondue avec son sinus. Le théorèmeauquel
cettesupposition
l’aconduit ,
etqui
lui a servi pour déterminer laposition
duplan
de
l’orbite,
estidentique
avec celuiqu’Olbers
apublié ,
dans mitraité allemand en 1797 , et
qui
revient encore auprincipe employé
par du
Séjour. Cependant
cet astronome neparait
pas en avoir tiré tout leparti qu’il pouvait ,
parce que, dans sontraite
, il s’est renfermé dans le seul casparticulier ,
et peuprobable ,
du mou-vement
parabolique. (*)
83. Comme nous avons
(75)
(*) En poussant ces
approximations plus loin , j’ai
trouvéLes erreurs de ces formules
approximatives
sontrespectivement égales à
la neuvième,la onzième , la treizième et la
quinzième puissances
del’angle
03C8. En - calculant,d’après
ces mêmes formules , l’arc de 60°, on le trouveTom. V. 2
I0
PROBLÈMES
nous èn déduirons
ce
qui devient,
en réduisantDe
plus ,
nous avons(77)
ce
qui devient ,
enremplaçant l’angle
~’2013~ par son sinusIl en résulte
On aura de même
d’où l’on tire
La dernière peut être
appliquée,
sans erreur sensible, à toutangle
moindre que90°.
Ces
approximations , qu’il
serait facile de pousserplus
loin , peuvent , dans certains cas ,dispenser
del’usage
des tables , et donner lieu à d’autresapplications
utiles. Elles donnent en
particulier
desapproximations
faciles du nombre 03C9, et c’est même dans cette vue que Snellius s’étaitoccupé
de la formule03C8 sin.03C8=3 2+Cos.03C8.
D’ASTRONOMIE.
II-
équation essentielle,
etremarquable
par sasimplicité.
84.
Divisant les troispremières
de ceséquations
l’unepar l’autre ,
on aura
Ainsi
donc ,
tant que les observations seront assezrapprochées
pour que lesangles ~’2013~,
~"2013~’puissent
être confondus avec leurssinus,
sans erreur
sensible,
les trois différences desproduits PQ’2013P’Q, P’Q"2013P"Q’, PQ"2013P"Q,
serontproportionnelles
aux intervalles destemps.
Il en résulte deuxéquations
entièrementalgébriques , qui
nerenferment
d’autres inconnues que les deux seulsangles 03B2,
03B4 ,
desquels dépend
laposition
duplan
del’orbite,
et dont nouspourrons
tirer,
avecfacilité ,
lesexpressions
litérales de ces inconnues.85. Procédons d’abord au
développement
de ces trois différences deproduits. Faisons -
= m ; on auraI2
PROBLÈMES
86. Pour
présenter
cesdéveloppemens
sous la forme laplus simple,
nous ferons d’abordde manière que
h=t+t’ ;
ces trois lettresdésigneront
ainsi les in- tervalles destemps.
Deplus,
nousdésignerons
les trois dénomi-nateurs par
D, D’, DII ;
de manière queEnfin nous
emploirons
les lettresM , N,
0 pourexprimer
lestrois différences de
produit qui
suivent :87.
En faisant usage de cesnotations,
on aura, de la manièresuivante ,
lesùéveloppemeris qu’on demandait ,
savoir :88. Reste donc
simplement à
substituer lesexpressions
que nousvenons
d’obtenir
dans leségalités (84),
savoirEn mettant ici à la
place
deD, D’, D",
leurs valeurs respec-tives ,
tirées de(86) ;
ensuite à laplace
dePQ’2013P’Q, P’Q"2013P"Q’,
D’ASTRONOMIE.
I3PQ"2013P"Q,
leurs valeurs données(87) ,
on aurales
deuxéquations
du second
degré qui
suivent :89. Ici je remarquerai
d’abord que, tantqu il n’y
auraqu’un
inter-Talle de
cinq
à sixjours
entre lapremière
et laseconde ,
de mêmequ’entre
la seconde et la troisièmeobservations ,
la valeurnumérique
des deux différences de
produits- hSin.t2013tSin.h,
hSin.t’2013t’Sin.hsera au-dessous d’un dix
millième ,
etqu’ainsi
il serapermis
desupprimer
lespremiers
termes de noséquations,
sans erreur sen-sible. Divisant alors par
Sin.03B2,
elles seront rabaissées aupremier degré ,
etdonneront ,
pourTang.03B2
les deuxexpressions équivalentes qui
suivent90.
Essayons
de donner aux numérateurs et auxdénominateurs
I4 PROBLÈMES
de ces deux fractions la forme connue de
binâme, savoir FCos.03B42013GSin.03B4.
Dans cette vue , nous
ferons ,
pourabréger
,9I.
Enfin,
proposons ladernière
notation que la nature da pro- blèmeexige ,
etqui parait
nécessaire pourprésenter
l’inconnue sousla forme la
plus simple : savoir
,92. Les deux
expressions (89)
deviendront alorsD’ASTRONOMIE. I5
93.
Restedonc ,
pour trouverl’angle inconnu 03B4,
àégaler ensemble
ces deux fractions
qui,
par la nature duproblème,
doivent êtreéquivalentes.
On aural’équation
du troisièmedegré qui
suit :94.
Latangente
del’angle inconnu 03B4, duquel dépend
ladéter-
mination de tous les autres élémens est donc la racine d’une
équation
assez
simple
du troisièmedegré ;
et la nature duproblème
nouspermet
deprésumer qu’elle
est la seule réelle.Remarquons
quenous ne nous sommes
permis
aucunesupposition
sur la nature del’orbite,
legrand système
de lagravitation universelle
nousapprenant
uniquement
que c’est une sectionconique. En appliquant , dans chaque
casparticulier ,
les valeursnumériques données
par les obser- vations auxexpressions
littérales de nosformules ,
nous verronssi c’est une
parabole,
uneellipse
ou bien unehyperbole. Dispensa
de
l’emploi
ordinaire ettrès-pénible
desfausses positions ,
xiousdevons remarquer que notre
solution ,
de même quetoutes
celles del’algèbre élémentaire,
conduit directement au butqu’ou
s’étaitproposé.
Ensupposant
à la terre un mouvementcirculaire
et uni-forme, pendant
l’intervallequi sépare
lesobservations,
nous avons faitdisparaître
de nos formules laligne a , demi-grand
axe de l’orbe(*) En ne supposant
point
nulles les deux différences hSin.t-tSin.h et hSin.t’-t’Sin.h,l’équation
finalequi
donneTang.03B4
estbeaucoup plus compliquée ;
mais elle nes’élève néanmoins
qu’au quatrième degré.
I6 PROBLÈMES
terrestre ;
cettesupposition
nepeut
donc influer sur les résultats que sous lesimple rapport
del’inégalité
de nos trois rayons vec?teurs :
inégalité
insensiblependant
l’intervalle detemps
que nousavons
supposé.
Il nous reste donc àenseigner
lapetite
correctionqu’il
fautemployer ,
pour faire coïncider l’orbite calculée par notre méthode avec desobservations plus éloignées ;
etce
seral’objet
d’un autre mémoire.
95. Ayant
trouvél’angle 03B4,
on trouvera l’inclinaison del’orbite,
ou
l’angle
f3 ,moyennant
l’une ou l’autre des deux formules(92), dont
l’identité pourra servir d’ailleurs à vérifier le calcul. Connais-sant ainsi les deux
angles desquels dépend
laposition
del’orbite ,
rien
n’empêchera
deprocéder
à l’évaluationnumérique
desfractions
P, P’, P", Q, QI , QI’ , moyennant
les formules(85) ;
on verrasi les trois différences de
produits PQ’2013P’Q, P’Q"2013P"Q’.
PQ"2013P"Q
sont entre elles dans la raison des intervalles destemps
et si la troisième est
égale
à la somme des deux autres. Cettecondition étant
remplie ,
on sera sûrqu’aucune
erreur n’a pu seglisser
dans l’évaluationnumérique
des formulesgénérales.
g6. Toutefois rappelons-nous
que les formules(85)
ne nousfont pas trouver les
quantités P, P’ , P", Q, Q’, Q",
maisles
produits bP a, bP’ a, bP" a, bQ a, bQ a, bQ" a; la fraction -,
qui désigne
lerapport
entre lesdemi-grands
axes des deux or-bites,
étant elle-même une des inconnues duproblème.
Pour évitertoute erreur, nous
désignerons
par la lettre n, lafraction a b,
ejnous
ferons
Comme
nous avonsdéjà employé
la lettre R pourdésigner
laracine
D’ASTRONOMIE.
I7racine
quarrée
deP2+Q2,
nousdésignerons
de même par 0 cellede
M2+N2 ;
il en sera demême , lorsque
ceslettres
serontaffectées
d’un ou de deux accens.
97. La
position
duplan
étantdéterminée le nombre
desin-
connues sera réduit à six :
savoir ,
Les trois anomalies
excentriques ~,~’, ~’, L’excentricité ... 03BC,
L’angle
que fait laligne
desapsides
avec laligne
des noeuds e ,Le
rapport
des deux axes n .Pour
lesdéterminer ,
nousaurons les
huitéquations qui
suiventSix équations
suffisent pour trouver les inconnuesqui
nous restent.On ponrra
employer
leséquations (I, 2, 4, 5 , 7),
enemployant
la
première
et la secondeobservations ;
ou bien leséquations (2,3, 5 , 6 , 8),
si l’on veut faire usage de la seconde et de la troisième. Les deux solutions doivent donner le mêmerésultat,
et seiviront à vérifier l’une par l’autre.
98.
En choisissant les deuxpremières observations qui
nousfournissent les six
quantités
connuesM, M’, N, NI 03B8, nous
aurons les
cinq équations qui
suivent :Tom. V. 3
I8
PROBLÈMES
99. L’élimination de
l’angle
e nous fournit lemoyen
de réduire à trois lesquatre premières
de ceséquations.
Nous avonsdéjà observé,
dans leprécédent mémoire,
quede même que, dans le
problème précédent,
nous avonsemployé
les
lettres ~
et 03C8 pourdésigner
la demi-somme et la demi-diffé-rence des deux anomalies
excentriques ,
tellement que~’=~+03C8,
et
~=4201303C8. Moyennant
cettenotation ,
la dernièreéquation prendra
la forme
qui
suit :100. Pour
présenter
nosquatre équations
sous la forme laplus simple
dont ellespeuvent
êtresusceptibles ,
nousemploirons
lesquatre
lettresa, b, c, d,
de la manièrequi
suit : soientelles
deviendront
alorsD’ASTRONOMTE.
I9IOI. Pour tirer- de ces
quatre équations
lesvaleurs numériques
de nos
quatre inconnues ,
dans des casquelconques p
et sans aucunemploi
de moyensapproximatifs ,
il fautemployer
les fausses po- sitions.Ainsi , supposant
une valeurquelconque
al’angle p ,
lapremière
et la troisièmeéquations
nousfourniront a c = Tang.03BCSin.~ ;
ce
qui
fera connaître l’excentricité 03BC. Divisant de même lequarré
de la troisième par la
seconde ,
on auraou
d’où l’on
tirera facilementl’angle 03C8, moyennant
un nouvelangle,
tel que
Tang 03BB=c2 bCos.03BC, et qui fournira Sin.(03C8-03BB)=Sin.03BBSin.03BCCos.~.
On aura ensuite
et les
quatre
inconnues étant ainsisupposées
connues, on en feral’épreuve
sur laquatrième équation ;
on aura soin de noter l’erreurqui
en serarésultée ,
etqui
conduira à une secondeposition plus approchante
que l’autre.102. Ou
pourra cependant
se passer del’emploi
des fausses po-sitions,
dans le cas où les observations sont assezrapprochées
pour que, sans erreursensible ,
onpuisse
faireSin.03C8=03C8,
et Cos.03C8=I.Nos
quatre équations
deviendront alors20
PROBLÈMES
Il
sera très-facile, dans
cettesupposition , d’exprimer
lesangles 03BC,
~,
03C8,
en n, de la manière suivante :et
substituant,
on aura pour n ,qui
forme laprincipale
inconnuedu
problème, l’expression très-simple qui
suit :io3.
Cette expression
nous faitconnaître , sur-le-champ
, lestrois cas de
l’ellipse,
de laparabole
et del’hyperbole.
Tantqu’on
aura
2cd2>(a2+c2)b,
legrand
axe del’orbite sera positif ,
cequi indique l’ellipse.
Dans le casopposé ,
de2cd2 (a2+c2)b, l’axe,
devenu
négatif, indiquera l’hyperbole.
On reconnaîtra laparabole
à ce
qu’on
aura alors2cd2 = (a2+c2)b.
Le cercle se reconnaîtra sur-le-champ
àl’égalité
des trois rayons vecteurs,qui
sontproportionnels
aux radicaux
R, R’, RII 5
oubien 0 , 01
, O". On aura , dans cedernier cas ,
Sin.03BC=o,
etCos.03BC=
I ; cequi donne,
ce
qui fournira,
entre les troisquantités b, c, d, l’équation
decondition
d4=(b2+c2)c4.
D’ASTRONOMIE.
2II04. Substituant ,
dans lesexpressions
littéralesde 03BC, ~, 03C8,
lavaleur de n
qu’on
vient de trouver, etposant ,
pourabréger, a2+c2=f2,
on aura les formulesqui suivent :
i o5.
Ayant
ainsi trouvé les anomaliesexcentriques ~ ,
~’moyennant
~’=~+03C8
et~=~201303C8 ,
on passera aux anomaliesvraies ~ et ~’ ,
moyennant
leséquations
connues -et par
conséquent
ou bien
io6.
Connaissant
l’anomalievraie ~,
on aura , pour déterminerl’angle
i que fait laligne
desapsides
avec celle desn0153uds,
leséquations suivantes , parmi lesquelles
onpeut choisir,
I07. Reste donc à déterminer le seul
angle t] qui
fixe l’instantdu passage par le
périhélie,
etqui
sera la seule inconnue de l’unequelconque
des troiséquations
22
PROBLÈMES
ou
io8. Dans cet
exposé,
on apris
pourexemple
lapremière
etla seconde
observation , qui
ont conduit aux anomaliesexcentriques
, et
~’,
et de là aux anornalies vraies p et ~’. ()npouvait
em-ployer
de même la seconde et la troisièmeobservations y
par le moyendesquelles
on aurait déterminé les anomaliesexcentriques ~’
et
~", lesquelles auraient
conduit ensuite aux anomalies vraies ~ etfil.
Les
valeurs del’excentricité 03BC,
durapport
des deux axesa b,
del’angle
03B5, aussi bien que del’angle ~, qui
détermine l’instant du passage par lepérihélie,
doivent être lesmêmes 1 d’après
les deuxprocedés ,
avec unepetite difference ,
commune a toutes les mé-thodes
proposées jusqu’ici,
etqui
vientde ce
que nous avonssupposé
les rayons vecteurs de l’orbite terrestre sensiblement
égaux , pendant
l’intervalle
qui sépare
troisobservations
q’le deplus
nous avonssupposé
les differencesangulaires ~’2013~,
~"2013~’ sensiblementégales
h leurs sinus
respectifs ;
etqu’enfin
nous avonssupposé
hSin.t2013tSin.het hSin.t’2013t’Sin.h l’une et l’autre evanouissantes. Nous nous réser-
vons
d’enseigner,
dans un mémoiresuivant,
les moyens lesplus expéditifs
que fournitl’analise ,
pour fairedisparaitre
ce reste d’er--reur ; et , en même
temps ,
nousessayerons
de faire usage d’obser- vations moinsrapprochées
entre elles. Nous terminerons le mémoireactuel,
enappliquant
notre méthode àquelques exemples ;
et, danscette vue, nous choisirons la seconde comète que
Méchain à découverte
en
I78I ,
etqu’il
a observéependant
les moisd’octabre, de
no- vembre et de décembre. Il en a calculél’orbite , supposée Parabolique,
d’après
la méthode deLaplace ;
il a trouve ainsiD’ASTRONOMIE. 23
Le lien du n0153ud
ascendant,
oul’angle 03B4=77.°22’ 55",
L’inclinaison de
l’orbite ,
oul’angle 03B2=27.°
12’4".
Nous ferons l’évaluation de ces mêmes
angles , d’après
notreméthode, laquelle
nousapprendra ,
eu mêmetemps ,
si l’orbite estParabolique, Elliptique
ou bienHyperbolique.
iog. Des
cinq
observations deMéchain,
faites ennovembre,
nouschoisirons celles
du 4, du 19
et du 25 novembre. Elles sont toutesrapportées
à la même heure dujour ,
savoir a 8 heures29’ 44", temps
moyen de Paris : cequi fournit ,
pour les neuf élémens denotre
analise,
les valeursangulaires qui
suivent :Longitudes
de la terre , vue dusoleil ,
ouangles 03B8, 03B8’ 03B8",
Longitudes géocentriques
de lacomète,
ouangles A, A’, A";
Latitudes
géocentriques
de lacomète ,
ouangles B, B’, B";
II0. On en tire la liste des
logarithmes qui
suivent.Logarithmes
des Sin. et Cos. deslongitud.
Géocent.Log.Sin.A =9.9009382 , Log.Cos.A =9,78I9249 , Log.Sin.A’ =9,903I620 , Log.Cos.A’ =9,7780232 ,
Log.Sin.A"=9,9040889 , Log.Cos.A"=9,7763639 .
Les sinus des
longitudes
sontnégatifs.
24 PROBLÈMES
Log. des Sin.
et Cos. desLong.
de la terre, vue dusoleil;
Log.Sin.03B8 =9,9077605, Log.Cos.03B8 =9,7804949, Log.Sin03B8’ =9,928I887, Log.Cos.03B8’ =9,7248022, Log.Sin.03B8"=9,9537546; Log.Cos.03B8"=9,64I4446.
Log.
des troisdifférences Ang.
t,t’,
h et de leurSin.
Log.t =8,945503I, Log.Sin.t =8,9449397, Log.t’=9.0253840, Log.Sin.t’=9,0245700, Log.h =9,2883075, Log.Sin.h=9,2855735.
Il en résulte
hSin.t 2013t
Sin.h=0,0000853, hSin.t’2013t’Sin.h=0,0000907;
On
peut
doncregarder
ces deux différences comme évanouissantes.Log.
des Cot. des trois Lat. Géoc.B, B’, B",
et desprod.
Sin.(03B82013A)Cot.B,....;
Log.Cot.B = 9,8406070, Log.Sin.(03B8
2013A)Cot.B =9,824I976
,Log.Cot.B’ =0,0878II3, Log.Sin.(03B8’2013A’)Cot.B’ =0,0576892 ,
Log.Cot.B"=0,238935I, Log.Sin.(03B8"2013A")Cot.B"=0,I875247 , Log.
desprod. désignés par
a,b, c , a’, b’, c’; (90)
Log.a=9,62253I9, Log.a’=9,74I5452), Log.b=9,8658345, Logb’=9,9909733, Log.c=0,0I52990; Log.c’=9,I430240.
Les
produits al , b’,
c’ sontnégatifs.
Valeurs
desquantités
m, n ,o, m’, n’,
o’ etde
leurslogarithmes.
m=2013o,3454I60, m’=20130,334947I,
n
=20130,6285206,
n’=20130,6368338,
o=20130,2786088; o’=20130,3I70086.
Log.
D’ASTRONOMIE.
25Log.m=9,5383425, Log m’=9,5249762, Log.n =9,7983194, Log n’=9,8040262, Log.o =9,4449948; Log.o’=9,50I07II.
Valeurs des coefficiens D, E, F, G, H, D’, E’, F’, G’, H’; (91)
D=20130,0259450, D’=+0,0038I55, E=20130,0I4I056, E’=+0,0I235I4, F=+0,0449740, F’=+0,03542II, G=+0,0747632, G’=+0,0059353, H=+0,026I37; H’=20130,0237557.
Valeurs numériques
desproduits
nécessaires aucalcul
descoef- ficiens (93);
Ils ont été tous
multipliés
par la neuvièmepuissance
de dix.DF=-9I9000, EF’=-499636, D’F=+I7I598, E’F=+553497, DG’=-I5399I;
EG’=-8372I, D’G=+285259, E’G=+923430, DH’=+6I6342, EH’=+335088, D’H=+ 9975I’ EH’=+3229II.
Diffèrences de
cesproduits ,
servant àl’équation finale
en 03B4 ;DF’-D’F=-I090598, EF’-E’F=-I055I28, DG’+D’G=- 439250, EG’-E’G=-I007I5I, DH’-D’H=+5I659I, EH’-E’H=+
I2I77,Tom. V.
26 PROBLÈMES
Équation finale faisant connatire 03B4 ;
o=I090598
-I494378Tang.03B4
+
490560Tang.203B4
+
I2I77Tang.303B4.
La seule
racine
réelle de cetteéquation
fait connaître la tan-gente
del’angle
il seraégal
à9I.° I9’ 37":
c’est lalongitude
du n0153ud.
De là on
passera à
l’inclinaison de l’orbite oul’angle 03B2;
les deuxformules
(92)
s’accordent àdonner
03B2=I52.°II’
56".I80.°-03B2= 27.°48’ 4",
II2. Mettons à côté les résultats de la Méthode de
LAPLACE,
pour
laquelle
on aemployé
lesobservations , beaucoup plus éloi- gnées des 9 octobre , I7 novembre
et 20décembre ,
en admettanttoutefois la
supposition
peurigoureuse ,
et mêmetrès-peu probable
du mouvement
parabolique.
Elle a donné03B4=77.°22. 55",
I80.°-03B2=27.°
I 2f4". (*)
(*)
Voyez
Astronomie de Biot , 2.eédit. ,
tom. III, additions, page. 202.Dans sa
Cométographie
tom. il, pag. 108 ,Pingré, d’après Mécliain,
avait donné03B4=77.°
22’52",
.
180.°-03B2=27.°
13’ 8".J. D. G.
D’ASTRONOMIE. 27
ïi3.
Ayant
déterminé ainsi laposition
del’orbite ,
1-1 faudra passer a l’évaluation desquantités P, P’, P", Q, Q’, Q",
toutes mul-tipliées
par le facteur inconnua b,
ou divisées par n, enfaisant
usage des formules
(76).
Ensupprimant
ce facteurqui
est communa tous. on aura
P
=0.54934I5, Q
=0.89429I6,
P’=0.
372704I, Q’
=0.995I803, P"=0.I634I09; Q"=0. 1060116
d’où il résulte
PQ’-P’Q =0.2I33547, P’Q"-P"Q’=0. 24959I8, PQ"-P"Q=0 .46I44II.
Le
rapport
des deuxpremières
différences s’écartetrès-peu
durapport
destemps ;
deplus ,
la somme des deuxpremières
est presquerigoureusement égale
à la troisième dont elle ne diffère que deo,oot5.
On a
employe
ici les valeursangulaires
trouvées(i !0) ,
deduites des observations deI4, 19 et
22 novembre. En se servant de celles des 17, I9 et 22, on aurait euP QI -P’Q
=0.0588550, P’Q"-P"Q’=0. 0883I50,
P
Q"-P"Q’=0. 1470228.
La différence entre la troisième et la somme des deux autres n’est que de
0,000I5.
II4.
Reste donc àdéterminer
lerapport
n oua b des axes,
l’ex-centricité 03BC,
l’angle
03B5 de laligne
desapsides
avec celle desn0153uds,
28
PROBLÈMES D’ASTRONOMIE.
et l’instant du passage au
périhélie.
Je me bornerai ici aux deuxpremiers.
On trouveCette valeur
négative
de n, etconséquemment de b , indique
unebranche
hyperbolique.
Elleexplique
etjustifie
la différence entre nos résultats et ceux deLaplace ,
déduits del’hypothèse parabolique.
Le cosinus
de 03BC
deviendra doncimaginaire. Sin.ff
sera une quan- titéréelle,
maisplus grande
que l’unité. On trouve en effetLog.Sin.03BC=0,6609274;
doncon aura donc
Distance
périhélie
ou=(I+Sin,03BC)b=I,048364,
Distance
aphélie
ou-(I-Sin,03BC)b=I,633934.
La
première ,
obtenue par laméthode
deLaplace;
est
0,960995I;
Différence
avec la nôtre0,087369 ;
c’est un douzième du