A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
C. C AMICHEL
Recherches sur les conduites possédant des réservoirs d’air
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 10 (1918), p. 221-259
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1918_3_10__221_0>
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RECHERCHES
SUR LES
CONDUITES POSSÉDANT DES RÉSERVOIRS D’AIR(I)
PAR M. C. CAMICHEL.
~ . Les recherches
qui
vont être résumées ont eu lieu tout au début du travail sur ,lescoups
debélier,
fait en collaboration avec MM.Eydoux
et Gariel(~).
Bienqu’elles
,soient
déjà anciennes, je
crois’ nécessaire de lespublier,
car elles montrent d’unefaçon précise
les méthodesqui
ont été suivies au cours de cetravail;
leur but a étéde
préparer
ces méthodesplutôt
qued’étudier complètement
leproblème
desréser-
voirs d’air.
’
. Au moment où nous avons commencé nos
recherches,
MM. Joukowski, Allievi et deSparre
avaient donné des coups de bélier une théorie à peuprès complète,
mais les vérifications
expérimentales manquaient.
Les essais queJoukowski,
avaitfait exécuter à
Pétrograd
étaient peu nombreux et sesgraphiques présentaient
des.
perturbations
trèsgrandes;
desexpériences plus
récentes donnaient avec calcul des différences de 300/0.
D’ailleurs les conduites industriellesprésentaient ,des
anoma- liescurieuses, qui
avaient conduit à admettre une vitesse depropagation
de l’onde ,augmentant
avec lapression.
’ Dans les
premières expériences
quej’ai
effectuées à l’Institutélectrotechnique
de~Toulouse,~ j’ai
d’abordemployé
une conduite de 300 millimètres dediamètre,
5 mil-limètres
d’épaisseur
et de 3o mètres delongueur.
Cette conduite alimente trois tur- bines. Enplaçant
à son extrémité aval un indicateurCrosby j’ai
obtenucomme
gra-phique
de fermeturebrusque
des courbesarrondies,
comme parexemple
~
IE - 1 6 , ~f9~ ~)
très différentes de celles que la théorie
permettait
deprévoir.
,’
(’)
Ce travail a été faitgrâce
à des subventions du Ministère des Travaux Publics, de la Société Hydrotechnique de France et de la Direciion des recherchesscientifiques
et indus-trielles du Ministère de l’Instruction
Publique.
’
.
(’’)
C. Camichel, D. Eydoux et M. Gariel, Étudethéorique
etexpérimentale
des coups de bélier.222
La
période
de la conduite ainsi déterminée necorrespond
nullement à lavaleur
4L,
Ldésignant
lalongueur
de la conduite et a lavit sse
depropagation
del’onde,
elle est
beaucoup plus
considérable. Les courbes desurpression
varient d’ailleurs.- d’uneexpérienee
àl’autre,
et se modifientprofondément, quand
on fait débiter la.conduite entre deux essais, mais elles ne donnent
jamais
lapériode théorique.
FIG. I . - JE- 16. Courbe des
surpressions
à l’extrémité d’uneconduite possédant,plusieurs poches
d’air.Comme la conduite a une
portion
horizontale assezlongue
etqu’elle possède.
quatre
robinets vannes, il était naturel de penser quel’augmentation
depériode
et.la
complexité
des courbes desurpression provenaient
depoches
d’air situées dans laconduite. ,
L’étude
des conduites munies de réservoirs d’air m’a montré que cettehypo-
thèse était exacte. J’ai pu en déduire les conditions dans
lesquelles
il fallait seplacer
.pour obtenir une conduite bien définie
(voir
Publications de l’Institut électrotech-nique,
t.I,
p.i4).
_Après
avoir obtenu une conduite entièrementpurgée,
il m’a étépossible
d’intro-duire dans celle-ci des volumes d’air bien
déterminés,
en despoints également bien
déterminés.
En étudiant les conduites à
caractéristiques
variables bienpurgées j’ai
pu recher-- cher la cause de lapériode apparente
queprésentent
celles-ci etl’expliquer
enappliquant
lesformules
de M. deSparre.
_Enfin, l’emploi
de conduites bien définies m’apermis
d’étudier les méthodesqui
ont été ultérieurement
employées
dans diverses recherches et enparticulier
à Soulom :Méthode
de
lad.épression brusque ;
’
Analyse
d’une conduite par le robinet tournant ; ’Clapet automatique,
etc..Le
travailqui
va suivre contient lesparagraphes
suivants :. Vérification
expérimentale
des formules de M.Rateau,
relatives à une con-duite munie à son extrémité aval d’une
poche
d’air d’un volume tel que la com-pressibllité
de l’eau et la dilatation del’enveloppe
soientnégligeables.
Extension des formules de M. Rateau au cas de n
poches d’air;
cas de deuxpoches d’air,
dont l’une située à l’extrémité aval. ’ °Calcul des
grands
coupsde
bélier dans les conduites munies d’unepoche
.d’air à leur extrémité aval.
Application simultanée
deséquations
de MM. Allievi et Râteau.Équations permettant
d’étudier les conduites munies depoches
d’air dans le’
cas où le volume de celles-ci ne
permet
pas denégliger
la dilatation de la con- . ,’
duite et la
compressibilité
de l’eau.Enfin, quelques
indications sur leremplissage
desconduites, l’enregistreur
de purge, le fonctionnement des ventouses
employées pour l’expulsion
de l’airet les accidents que celles-ci sont
susceptibles
de provoquer.~
~ v. .
Conduite munie d’un réservoir d’air
à sonextrémité aval.
Formules de
M.Rateau..
Rappelons
la démonstration des formules de M. Râteau.Supposons
que le vo- lume de lapoche
d’airpermette
denégliger
la déformation del’enveloppe
et la.
compressibilité
de l’eau.’
.
Soit
Li,
lalongueur
de la conduite( fig. 2), H~
la hauteur dechute,
P lapression atmosphérique, HI(I +z)
lapression au temps t
à l’extrémité B de laconduite;
S sasection, v
la vitesse de l’eau autemps t;
cette vitesse estsupposée
la même surtoute la
longueur
de laconduite,
elle estcomptée positivement
d’amont en aval. ,Désignons par h
la distance verticale du niveau de l’eau dans le réservoir amont etdu plan passant
par l’extrémité amont de la conduite.Considérons la colonne
liquide comprise
entre deux sections droites de la con-duite voisines de A et de B. La masse de cette colonne Le travail des pres- .
sions pendant
letemps
est :,
.le travail de la
pesanteur
est :On a donc :
.L’équation
de continuité est :enfin en
supposant
lescompressions
et dilatationsadiabatiques,
on a :. FIG. 2. - Schéma d’une conduite
possédant
unepoche
d’air à son extrémité aval.Dans le cas où les coups de bélier sont assez faibles pour que
H,z
soitnégli-
geable
vis-à-vis deH~
+P,
on.déduit de ceséquations
lapériode
T des oscillations ;En
désignant
par v0 la valeur initiale de lavitesse,
on aTelles sont les formules de NI. Rateau
(’);
il suppose ,~ =1, c’est le cas leplus
fréquent
dans lapratique.
Si lescompressions
et dilatations se fontlentement, si
le . réservoir estmétallique, ,,
est assez voisin de i; aucontraire, quand
lesphénomènes
sont
rapides
et que le réservoir est en verre, y serapproche
= I,4I.. J’ai montré que la formule
(ï)
donne lieu à une remarqueimportante.
Dansl’établissement de cette formule, rien
n’indique
que la sectioninférieure
se trouve’
en B à l’extrémité aval ; la formule
(i)
est doncapplicable
en tous lespoints
de laconduite et montre que la
surpression Ht z
estrépartie
linéairement sur lalongueur
de la
conduite, puisque ~U est constant à un instant donné d’un bout à l’autre de celle-ci.
~
’ .
2.
Vérifications expérimentales.
-Répartition linéaire des surpressions.
Dans la
portion
verticale de la conduite de300, qui
était nécessairement bienpurgée d’air, j’ai placé
trois manomètres Bourdon,qui
étaient lus en mêmetemps
par divers observateurs. Les
élongations
de ces manomètres ont été trouvées propor-. tionnelles à leurs distances à
l’origine
de la conduite. C’était une confirmation del’hypothèse
de laprésence
depochés
d’air dans la conduite... Cette vérification était
incomplète; j’ai pensé qu’il
était nécessaire de faire uneétude expérimentale plus soignée
des formules de M. Râteau. En effet, lesquantités qui
interviennent dans cesformules
n’ont pas la mêmesignification
dans le calculet dans
l’application pratique qu’on peut
enfaire ;
en cequi
concerne lapression,
.il
n’y
a aucune difficulté, lapression
est bien définie dans les conduitesemployées
.qui
ont un faible diamètre(p.
ex.3cm)
vis-à-vis de lacharge (p.
ex. 12 m. 5od’eau);
il n’en serait pas de même si les conduites étaient très
larges
et soumises à descharges
très faibles. En cequi
concerne la vitesse, cellequ’on
détermine dans lesap- plications pratiques
est lavitesse
moyenneprovenant
de la mesure du débi t ; la vitesse vraievarie,
aucontraire,
aux diverspoints
de laconduite;
nulle à laparoi,
elle aug- mentejusqu’au
centre de la conduite.L’hypothèse
del’égalité
des vitesses en tous.
(’)
Rateau, Revue deMécanique,
mai I900.les,
points
de la conduite n’est donc pas conforme à la réalité. La formule de M. Rateaus’applique-t-elle
à la vitessemoyenne ? L’expérience
seulepermet
de s’en assurer.Relativement à la
poche
d’air en contact avecl’eau,
lesphénomènes
ne sont pasnon
plus
biendéfinis,
etle
concours del’expérience
estégalement indispensable.
La vérification par
l’expérience
des formules de M. Rateau a été tout à fait satis- faisante.Je citerai le tableau suivant relatif aux
périodes
T : :IE-37; le
graphique
de l’une desexpériences
IE-37-7 estreprésenté ( fig. 3).
I
La
figure § représente
le dessin despoches
d’airemployées.
La formule
(4)
montre que lapériode
d’oscillations estproportionnelle,
touteschoses
égales d’ailleurs,
à la racine carrée du volumed’air,
ou à la racine carrée de lalongueur
h de lapoche d’air,
si celle-ci estcylindrique;
on le vérifiefacilement,
citons les
expériences IE-36, IE-37 , IE-38,
faites sur la même conduite IE de 33 millimètres de diamètre intérieur., Dans la
figure 5,
on aporté
en abscisses desquantités proportionnelles
à la ra-cine carrée de la
longueur
h de lapoche d’air, qui
étaitcylindrique;
enordonnées,
on a
marqué
les valeurscorrespondantes
de lapériode
T. Le courbe obtenue estune droite
passant
parl’origine.
~Les
points marqués
d’une croix serapportent
àl’expérience IE-37 ;
on voit queparmi
cespoints,
1 , 2,3,
sont notablement en dehors de ladroite,
surlaquelle
seplacent
les autrespoints;
celatient
à la valeur du coup debélier, qui
esttrop
forte pour que les formulesprécédentes
soientrigoureusement applicables;
pour lespoints
1 , 2,3, marqués
d’unecroix,
n’est pasnégligeable
vis-à-vis deHi +
Pdans la formule
(3);
on le vérifie facilement en mesurant la valeur de la surpres-, FIG. 4. - Dessin
représentant
une’
des poches d’air
employées.
Echelle: 1 /3.
~
FIG. 5. -
Expériences : IE-3 ~
et 38. Vérification de la formule(4).
’
sion ;
d’ailleurs lesdiagrammes correspondants
ont la formecaractéristique
desgrands
coups de bélier.(Voir plus loin flg.
La série
IE-38,
pourlaquelle
lescoups
de bélier étaientplus faibles,
a donnéune série de valeurs satisfaisant à la formule
(4)
etmarquées
sur lafigure (5)
par .des croix entourées de
petits
cercles.Les tableaux suivants résument les
expériences IE-37
et IE-38.IE-37
( fig. 5) points marqués
d’une croix.Les lectures de la
longueur
de la chambre d’air étaient faites avant etaprès
lecoup de bélier.
°
La concordance des formules de M. Rateau en ce
qui
concerne la vitessepeut s’expliquer
de lafaçon
suivante :’
’
. Dans le
régime
dePoiseuille,
larépartition
des vitesses u dans un tubecylindri-
que de rayon R est
représentée
par uneparabole
’
r
désignant
la distance dupoint
considéré à l’axe dutube, et ri
le rayon du tube. Lerégime hydraulique,
aucontraire,
est caractérisépar
une variationbeaucoup plus rapide
de la vitesse auvoisinage
de laparoi,
et uneuniformisation
des vitesses dans la section du tube.,
. FIG. 6. -
Répartition
des vitesses dans lerégime hydraulique.
Tube de verre de 4 Cm x 1~~~. Vitesse maximum om,64.
La
figure
6représente
larépartition
des vitesses entre deuxplaques parallèles,
dans le
régime hydraulique;
les abscisses sont les distances à l’une desparois,
lesordonnées les vitesses. D’ailleurs les
perturbations qui accompagnent
lerégime hy- draulique
et même lerégime
de Poiseuille dans les conduites usuelles ont pour effet desimplifier
lephénomène
enégalisant
les vitesses dans la section droite de celles-ci.Pour terminer, je
citerai uneexpérience
montrant, d’unefaçon plus précise
queplus
haut(p. 4),
larépartition
linéaire dessurpressions.
Onpeut
remarquer que la formule(i)
est vraie même si le coup de bélierH1z
n’est pasnégligeable
vis-à-vis.de
Ht f P;
c’est le cas del’expérience suivante, qui
a été faite sur une conduite de io5 m. 2( delongueur
enfer,
5 millimètresd’épaisseur amont;
aupremier
tiersamont la
pression statique
était de 10 m. 80 et à.l’extrémité aval de i5 m.95 ( fig. 7;
expérience : IE-i34-i6).
,Les
pressions
relevées sur les deuxgraphiques
sontindiquées
dans le tableau suivant :Le
rapport
despressions
a étépris égal
anrapport
des ordonnées correspon- dantes ; les deux manomètresemployés
dans cetteexpérience
donnaient t très sensi- blement les mêmes déviations, sous l’influence desmêmes pressions;
on a d’ailleurs .procédé
danschaque
cas à une vérification de cesappareils;
parexemple
sous l’in-fluénce de la
pression
de 1 5 m.g5
d’eau la déviation du manomètreplacé
à l’extré-mité’ de la conduite était 23 mm. 7 ; le manomètre
placé
aupremier tiers,
sousl’influence de la
pression
de 10 m.80,
donnait une déviation de 16 mm. o.On
avait :
On
pourrait
citerbeaucoup
d’autresexpériences analogues
mettant en évidencecette
répartition linéaire, qui présente
ungrand
intérêt aupoint
de vuetechnique.
’
3. Fermetures lentes.
’
Les
équations
sont faciles àécrire,
endésignant
par c la surface parlaquelle
l’eau
s’écoule, multipliée
par le coefficient de contractionsupposé
constant, on a ... les
équations suivantes :
~ - _avec les
relations :
On
prendra
leplus généralement
une loi de fermeture linéaire :Fie.
8. - Schéma de l’extrémité aval d’une conduite munie d’unepoche
d’air.4.
Conduite possédant deux poches d’air.
Prenons une conduite
possédant
deuxpoches d’air,
dont l’une est située à l’extré- mité aval.. Les notations sont
indiquées
dans lafigure
9 : A est le réservoir de mise encharge;
les deuxpoches
d’air sont en C et D.Les
équations
reliant les volumes :U,
etU~
des deuxpoches
auxpressions
cor-respondantes
+H2(I
+Z2)
sont :FIG. 9. - Conduite munie de
deux poches
d’air.(Figure
défectueuse; les longueursH1
etH!1
’
sont les distances verticales du niveau A et des plans horizontaux passant par C et
D.)
d’où :
Les
équations
de continuité sont, endésignant
par v1 la vitesse dans lepremier
tronçon et par v2 la vitesse dans le second tronçon :
~
d’où l’on
déduit :
/en
posant :
et
négligeant H1z1
vis-à-vis deHi + P,
et deHg
+P.
L’équation
des forces vivesappliquée
à laportion
BC de conduite nous donne :ou : O O
Cette
équation
estapplicable, quelle
que soit laposition point
Cqui limite
à sapartie
inférieure la colonneliquide
sur lepremier tronçon
de laconduite;
il enrésulte,
commeprécédemment,
que lasurpression
serépartit
linéairement lelong
de ce
premier
tronçon.Considérons le tronçon
CD,
danslequel
la vitesse est vt; on obtient de même :ou :
Même remarque que pour le
premier
tronçon ; cetteéquation
montre que lasurpression
serépartit
linéairement lelong
de ce deuxième tronçon. Larépartition
des
surpressions
se fait comme celle despotentiels
dans des conducteurshomogènes
et de section constante
placés
en série et traversés par le même courant.En éliminant
et v~
entre leséquations (8), (9), (10)
et(11),
on obtient :équation qui
nechange
pasquand
onpermute
les deuxtronçons; l’équation
sera
identique
à laprécédente.
J’ai calculé les
périodes
données par cetteéquation,
dans le casparticulier
sui-vant : ,
J’ai obtenu les valeurs
suivantes]pour
les deuxpériodes Tl
etT~ :
:’
Courbes
représentatives
despériodes
d’une conduite munie de deuxpoches
d’air.FIG. 10. - Périodes dans une conduite munie de deux poches d’air.
5. Expériences
sur uneconduite comprenant deux poches d’air.
Expériences :
: IE-49-5, IE-49-4(fig. 11
etfig. 12).
. En
employant
deuxpoches d’air,
on obtient desgraphiques
mettant en évidence. deux
périodes
dont les valeurs concordent avec les formules deséquations indiquées plus
haut.Voici
quelques
chiffres :Les deux
périodes
observées étaient : ,.
Remarque.
- Pour déterminerexpérimentalement
les diversespériodes
d’une-conduite,
onpeut
munircelle-ci,
à sonextrémité,
d’unpetit
robinetqui
est entraînépar un moteur dont on fait varier
lentement
lavitesse;
les diverses résonances sont alors mises en évidenceavec la plus grande nétteté,
comme pour les conduites pur-gées d’air (voir fig. 74,
tomeI) ;
lespetites périodes
s’amortissentplus rapidement
et
disparaissent
au bout d’un certaintemps.
6. Augmentation de la période apparente d’une conduite
sousl’influence
~
d’une poche d’air située
àl’extrémité aval.
Je citerai un seul
exemple
de ce fait. Dansl’expérience :
l’alterna-teur actionné par la turbine alimentée par la conduite
P3 C)
était enréparation ;
il était donc
impossible
decharger
la turbine et de purger laconduite,
legraphique
de fermeture
f3)
donnait unepériode apparente
de18,76,
biensupérieure
à lapériode (apparente) Is,36 qui correspond
à la conduite entièrementpurgée (tome I,.,
p.
242).
’~
7.
Atténuation des coups de bélier par les réservoirs d’air (2).
On
peut
réduire les coups de bélier dans une conduite au moyen d’un réservoir’
d’air
placé
à l’extrémité inférieure de celle-ci.Prenons par
exemple
une conduite danslaquelle
(1)
Recherches faites en collaboration avec M. Eydoux, à l’Usine de Soulom.(2)
Camichel et Eydoux, Revuegénérale
des Sciences, 1 5 nov.Prenons un réservoir
ayant
comme section seize fois la section de la conduite et commelongueur
4 mètres; lerapport
des coups de bélierqui
seproduisent,
touteschoses
égales d’ailleurs, quand
le réservoir d’air existe etquand
il estsupprimé
est’
évidemment : -
en
prenant
P = 10. ,En reliant ce réservoir d’air à la conduite par une tubulure établie dans des conditions que M. de
Sparre 1’)
aindiquées,
onpeut
réduire de moitié le volume de ceréservoir
d’air tout en obtenant la mêmeréduction
du coup de bélier..
L’emploi
des réservoirs a en outre, pour laprotection
desconduites, l’avantage
de donner une
répartition
linéaire despressions,
cequi
estparticulièrement
avan-tageux
dans le cas où les fermetures sont trèsrapides.
Dans ce cas, le coup de bélierse transmet
intégralement jusqu’au
sommet de laconduite ;
les réservoirs d’airpermettront
donc deprotéger
lesparties
hautes desconduites.
L’emploi
des réservoirs d’air évite toute’perte
d’eau. , .. Les réservoirs d’air ont divers
inconvénients, parmi lesquels
il convient de citerla nécessité de
renouveler
l’airqui
se dissoutrapidement
sous despressions
élevées.En outre, les oscillations dont nous venons de
parler
sont unobstacle
auréglage
des
turbines ;
ellesexposent
à dedangereuses
résonances etproduisent parfois
lephénomène
connu sous le nom de pompage. Les variations depression rythmiques qui prennent
naissance ainsi sont très nuisibles pour lesconduites.
~
. 8. Calcul des grands coups de bélier dans les conduites munies d’un réservoir
°
d’air
àleur extrémité aval (2).
L’approximation
faite page 5 et consistant ànégliger
lasurpression Hiz vis-a-vis
de
H,+
P estsouvent
tout à faitinadmissible;
c’est le cas desgrands
coups de bélierqui
seproduisent
dans les presses à obus munies de réservoirs d’air. Onpeut
dansce cas faire le calcul de la
façon
suivante :Prenons une conduite munie à sa
partie
inférieure d’un réservoird’air,
de volume suffisant pourqu’on puisse négliger
lacompressibilité
de l’eau et la variation devolume de la
conduite. Étudions
le cas d’une fermeture de très courte durée.e)
DeSparre,
Houille blanche, octobre I g t I .’
(2)
C. Camichel, Revuegénérale
del’Électricité,
mair .
En
désignant
par :L la
longueur
de la conduite enmètres;
S la section de la conduite en mètres
carrés ;
v la vitesse de en mètres par
seconde ;
H la
pression statique
en mètres d’eau à l’extrémité de la conduite; .. y =
H(i + ~)
+ P lapression
en mètresd’eau,
autemps t,
à l’extrémité aval dela
conduite ;
’P la
pression atmosphérique
en mètresd’eau ;
U le volume de l’air en mètres cubes à la
pression
y;Do
le volume initial à lapression
y~ = H + P ; .’
y le
rapport
des chaleursspécifiques
des gaz C et c.On a les
équations suivantes,
ensupposant
que l’air secomprime adiabatique-
ment : ’
L’élimination de z,
U, v entre
lesquatre équations précédentes
donne :En
posant :
on obtient :
d’où l’on déduit :
avec
En écrivant que o,
l’équation permet
de déterminer le maximum et le minimum depression.
’
Cette
équation
admet deux racinesqui
résolvent laquestion.
En outre, en rem-plaçant
y par y~ dans la relation(18),
on obtient le coeflicientangulaire
de latangente
àl’origine
à la courbe desurpression.
Enprenant
la dérivée du secondmembre de
l’équation (18)
et enégalant
àzéro,
on obtient l’ordonnée dupoint
d’inflexion de la même courbe. Enfin on construit cette courbe par
points
par leprocédé
suivant :’
.
Appelons F (y)
le second membre del’équation (18),
on a :qui
donne letemps t
par uneplanimétrie.
En
appelant
yn lapression
maximum et y~ lapression minimum,
lapériode
Tsera donnée par la formule :
La courbe
représentant 1 ayant
des branchesasymptotiques
pour y == ymm et y = VM , , on se contente de faire laplanimétrie
entre les limites ym + E et yx - E ;E étant très
petit.
On
peut
ensuite faire le même calcul enprenant
unecompression
isotherme.Nous
appellerons
A’ la nouvelle constante : .on obtient facilement
l’équation
suivante :et
. La
question
se résout de la mêmefaçon
pour la valeur maximum et minimum de lapression,
pour la construction parpoints
de la courbe desurpression
et pour la détermination apriori
de làpériode.
Quand
Hz estfaible
vis-à-vis de yo, les formulesprécédentes
sesimplifient ;
on a, dans le cas d’une
compression adiabatique :
En
développant
en série etnégligeant
les termes àpartir
du troisièmeordre,
on obtient la formule de Râteau : .
de
même,
dans le cas descompressions isothermes,
onpeut
écrire :qui donne, toujours
avec les mêmesapproximations,
la même formule de M. Râteau avecY==t.~
~
"
EXPÉRIENCES
IE-I39-4
ET -L’expérience
vérine d’unefaçon
très satis- faisante les formulesprécédentes.
Lesexpériences
ontportée
enparticulier,
sur uneconduite dans
laquelle
on a : .,’
Quand
les coupsde
bélier sontpetits,
la courbe desurpression
est de formesinusoïdale. Au
contraire, quand
les coups de bélier deviennentconsidérables,
c’est-à-direlorsque
Hz n’estplus négligeable
vis-à-vis de yo, les courbesobtenues,
comme le montrent les
figures
i4 et15,
ont desportions positives beaucoup plus
pointues
que lesportions négatives,
c’est-à-dire situées au-dessous de laligne
depression statique;
lasurpression
et ladépression deviennent
donc trèsinégales.
L’équation
rendcompte complètement
de cetteforme; exemple : expérience IE-139-4.
La fonction
F (y)
est réelle pour les valeurs de ycomprises
entre18,2
m et37,2
mdans le cas de la
compression adiabatique,
et entre les valeurs19,3
m et35,2
mdans le cas de la
compression
isotherme. On trouve les résultats suivants :Pour cette
expérience,
la valeurde Vu
est :0,224
m etDo
=490
cm3 à la pres-sion de
735
mm de mercure.Le
graphique
dessurpressions
estreprésenté figure
i4.On voit donc que la
compression
estcomprise
entre une isotherme et une adia-batique ;
avec des réservoirs d’air àparois métalliques
et despériodes
assezlongues,
elle se
rapproche davantage
de l’isotherme que del’adiabatique.
Autre
exemple
de la même série :Expérience (fig. 15), v0 =
0,I90 m,U~
= 720 cm3 à lapression
de735
mm de mercure.La courbe
représentant
lessurpressions
obtenues estreproduite figure
15.On trouve, pour
l’expérience IE-13g-!~ :
Période isotherme :
0,278
s ;Période
adiabatique : o,330
s ; ...’ La
période
observée est :0,300
s.Pour déterminer la
surpression
maximum yMproduite
par une fermeture ins-’
tantanée du distributeur dans une conduite munie d’un réservoir d’air à son extré- mité
aval,
on fera donc usage deséquations (18)
et(20) ; l’équation (18)
donneraune limite
supérieure
etl’équation (20)
une limite inférieure de lasurpression
cherchée. ’
Remanque.
- Lesphénomènes
de résonanceproduits
paf le fonctionnement d’unclapet automatique (fig. 19)
dans une conduite munie d’unepoche
d’air donnent des courbes desurpressions analogues
auxprécédentes.
On remarquera sur lafigure
16 : .10 le coup de bélier
produit
dans la conduitepurgée d’air,
en fermant à la main leclapet
et le maintenantfermé ;
2° le coup de bélierproduit
dans les mêmes condi-tions, quand
on crée dans la conduite unepoche
d’air de378
cm3(mesurée
à lapression
de 10 m,d’eau),
et enfin lephénomène
de résonance obtenu en abandon- nant leclapet
à lui-même(expérience : IE-123-3).
La.figure
17 donne un autreexemple
dephénomène
de résonance(expérience :
On trouvera dans un
important
mémoire de M. A. Foch(1); qui paraîtra
pro-chainement,
l’étude de cesphénomènes
de résonances.Le
dispositif employé
pour lesphénomènes
de résonanceressemble
au bélierordinaire ; il en diffère néanmoins par la
présence
de la soupape S et du tube Tqui communique
avec le réservoirsupérieur
B. :Il en résulte un fonctionnement tout à fait différent :
quand
lasoupape
S estfermée,
la conduitepeut
être considérée comme une conduite entièrementpurgée
(i)
A. Foch, C. R. Académie des Sciences, t. p.687 (I9Ig).
,munie d’un
clapet automatique; quand
la soupape S est ouverte,l’ensemble
estassimilable à une conduite munie
d’un clapet automatique
et d’un réservoir d’air danslequel
lapression
varie peu à cause de sa communicationpermanente
avec le bassinsupérieur
B.’
FIG. 18. - Schéma d’un bélier
hydraulique.
FIG. 19. - Phénomènes de résonance :
Clapet automatique
dans une conduite. .
possédant
unepoche
d’air à son extrémité aval.9. Application simultanée des équations de MM. Allievi
etRateau.
. Au
début des
recherches en collaboration avec M.Eydoux, j’ai songé
àappliquer
° simultanément les
équations
d’Allievi et de Rateau auphénomène
de l’oscillationen masse.
’
Considérons une
poche
d’air située à l’extrémité d’une conduite delongueur 1 ;
a
désignant
la vitesse depropagation
del’onde,
Yo lapression
initiale àl’extrémité aval, considérons
des intervalles detemps égaux
à2~; a
soient y~ et v k lapression
etla vitesse à l’extrémité de la conduite à la fin du ke intervalle. Les
équations
d’Allievisont : ,
,d’où,
en éliminantFk
etFk+,
entre cesquatre équations :
Prenons un
graphique
desurpression
IE-io6-3. Partons d’unpoint
pourlequel
la vitesse est connue, par
exemple
d’unpoint correspondant
au maximumd’élonga-
tion
(point
d’abscisse4,
5 dans lafigure
20 et numéroté 1 dans lafigure 21) ;
la for-mule
précédente permet
de calculer deproche
enproche
les valeurs de la vitesse v.D’autre
part,
la formule de Rateau .permet
enchaque point
de déterminer la direction de latangente.
Lafigure
2ïmontre que les
tangentes
ainsi obtenues seplacent
très bien sur la courbe des°’
vitesses. .
M.
Eydoux
a utilisé unprocédé
de calculanalogue
dans l’étude du fonctionne- ment des accumulateurshydrauliques.
Conduite de 80mm de diamètre
intérieur; longueur
:2==ii5~,75;
volume d’airJe citerai un autre
exemple :
FIG. 20. - Courbe des
surpressions qui
a servi aux constructionsindiquées figure ai.
.Fie. 21. -
Application
simultanée des formules de MM. Allievi et Rateau.FIG. 22. - Application simultanée des formules de MM. Allievi et Rateau. On voit que les tangentes calculées se placent très bien sur la courbe des vitesses.
10. Équations dans le
casdes petites poches d’air.
,Pour calculer les
surpressions
dans le cas depetites poches d’air,
il est néces-saire de tenir
compte
de lacompressibilité
de l’eau et de la déformation de l’enve-loppe.
Supposons
que la conduitepossède
unepetite poche
d’air à son extrémité aval:Les
équations
sont les suivantes :et enfin :
on en déduit :
où l’on
remplace v
par sa valeur tirée despremières équations,
il vient :d’où l’on tire :
formule
qui permet
decalculer 1
en fonction de y et de construire lapremière
por- tion de la couche desurpression
pour :Pour le deuxième intervalle :
on
procède
demême; appelons Y~
la valeur de ypour 1
=2014,
nous avons :d’où:
F~
est connu. ’’
On
obtient,
commeprécédemment
enremplaçant
v par sa valeur dans :les variables sont
séparées;
on calculera la courbe desurpression correspondant
audeuxième intervalle par la formule :
et ainsi de suite. ’
. Connaissant les valeurs des fonctions
F pour
les diversintervalles,
on pourracalculer la
répartition
despressions
lelong
de la conduite. ,Dans le travail
auquel j’ai déjà
faitallusion,
M. Foch a fait l’étudecomplète
des~ conduites munies de
petites poches
d’air et a mis en évidence desrésultats
d’un~
très
grand
intérêt.~° ’
11. .
Applications diverses.
’
Remplissage
des conduites.Dans les conduites de basse
chute,
il seproduit parfois,
au moment duremplis-
sage, des oscillations en masse
susceptibles
de provoquer despressions élevées ;
ces oscillations
peuvent provenir
dudéplacement
desgrandes
bulles existant dansla conduite. . ’
D’une
façon.générale,
il convient de faire arriver l’eau avec le maximum de len- teurcompatible
avec les conditions de l’installation et d’attendre que la purge de la conduite soitcomplète
pour mettre en marche lesturbines,
laprésence
debulles
d’air étant