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La Chine depuis 1911 : de la fin de l’empire dumilieuà l’un des centres de la mondialisation

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Academic year: 2023

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La Chine depuis 1911 : de la fin de l’empire du milieu

à l’un des centres de la mondialisation

La Chine, Etat-continent de 9,780 M de km², soit l’équivalent de 18 fois la superficie de la France métropolitaine, a connu en un siècle des mutations colossales.

Si 1911 marque la fin de l’empire du milieu et annonce l’instauration, l’année suivante, d’une république nationaliste, la Chine ne continue pas moins à susciter les convoitises des puissances étrangères.

En 1949, à l’issue d’une guerre civile victorieuse, Mao proclame la République Populaire de Chine qui ouvre une rupture dans l’histoire du pays et donnera lieu, après 1978 et de nouvelles mutations, à la 2e grande puissance économique planétaire.

C’est pourquoi, tout au long de cette leçon, on se demandera comment un vaste pays soumis à l’intrusion étrangère et aux divisions internes, puis devenu un Etat communiste, a-t-il réussi, en un siècle, à s’imposer comme la 2e puissance économique mondiale ?

I – 1912-1949 : au temps de la république nationaliste, une Chine toujours dominée et en proie à des troubles

Pour qualifier cette période de l’histoire du pays, Jacques Gernet [titulaire de la chaire d’Histoire sociale et intellectuelle de la Chine au Collège de France entre 1975 et 1992] emploie le vocable de “Chine crucifiée”.

En effet, à la fin du XIXe siècle, la Chine a commencé à se déliter.

1 – Dès avant la révolution de 1911, un empire du milieu dominé par les puissances étrangères

* l’illustration du Petit Journal document n°1, publiée en 1904, est assez explicite pour mettre en évidence les convoitises que l’empire du milieu a suscitées, de la part des grandes puissances européennes, russe et japonaise, bien avant la fin du siècle précédent

- la Chine est alors considérée comme une source inépuisable de richesses,

- l’impérialisme économique a donc conduit des entreprises industrielles étrangères à s’installer en Chine, par le biais de concessions, dans les ports ouverts, de “territoires à bail” où elles profitent d’une main-d’œuvre misérable et à très bas prix [499 entreprises étrangères sont recensées en 1890],

- cette emprise économique se double aussi d’une emprise militaire : les puissances étrangères entretiennent des flottes de guerre et des troupes prêtes à intervenir à n’importe quel moment

Impérialisme : politique de domination d’un Etat sur un territoire étranger, soit dans le cadre de la colonisation, soit pour imposer son influence économique.

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* bien sûr, ceci est à l’origine d’importants échanges commerciaux au profit des puissances étrangères

- importation de coton, de soieries, de thé,

- exportation d’acier, de matériel de chemin de fer, d’armes et de produits de consommation courante comme les cotonnades américaines et britanniques et, lors des grandes famines, de riz, de sucre et de farine

* considérée comme une semi-colonie, la Chine aux 450 M d’habitants, dirigée par la monarchie impériale et absolue des Qing [Mandchous], est incapable de réussir sa modernisation

- l’impératrice Cixi projette bien des réformes des institutions et de l’enseignement, mais elles n’aboutissent pas,

- en 1908, le jeune Puyi, âgé de seulement trois ans, monte sur le trône,

- la décomposition du pouvoir politique impérial et les rivalités internes entre les gouverneurs régionaux ne résistent pas à la révolution de 1911 : la république est proclamée à Nankin et le dernier empereur quitte le pouvoir

Cela laisse libre cours à des revendications nationales.

2- Le sursaut nationaliste du Guomindang

* la situation difficile de la Chine, livrée aux puissances étrangères, entraîne une réaction nationaliste

* en 1912, Sun Yat-Sen fonde le Guomindang, littéralement le

“parti national du peuple”, dont l’idéologie repose sur trois thèmes fondamentaux

- le nationalisme : il faut que la Chine se débarrasse de l’intrusion étrangère pour se restructurer,

- la démocratie libérale : la république doit être le salut de la Chine,

- la justice sociale : cela induit la nécessité de réaliser un partage des terres cultivées [dans ce vaste pays rural, 3 % détiennent 26 % des terres]

* mais Sun Yat-Sen a du mal à s’imposer et, en 1913, il doit s’exiler et quitter la Chine pour le Japon

* il cède alors le pouvoir à Yuan Shikai qui transfère le gouvernement républicain à Pékin et proclame une Constitution qui lui octroie quasiment tous les pouvoirs

* cette dictature doit cependant toujours faire face à la pression étrangère et aux tendances régionalistes

S’ouvre alors une longue période de troubles.

Nationalisme : doctrine politique qui exalte la nation et prône, le cas échéant, l’indépendanc

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3 – Quatre décennies de guerre

* Yuan Shikai doit faire face aux seigneurs de la guerre, des chefs militaires locaux qui contrôlent une bonne partie de la Chine du Nord [tout en se livrant au trafic de l’opium]

*le traité de Versailles, qui confie au Japon les droits et les territoires conquis en Chine par l’Allemagne, entraîne un nouvel élan nationaliste : boycott des produits nippons, grèves, manifestations d’étudiants

* dans ce contexte, Sun Yat-Sen proclame la république à Canton en 1923 ; et dans le but d’anéantir les seigneurs de la guerre et de réunifier le pays, il négocie une alliance avec les communistes [le parti communiste chinois a été créé en 1921] soutenus par la Russie soviétique

* à sa mort, en 1925, son successeur, Chiang Kai-Sek achève la réunification de la Chine

- dès lors, en 1927, il rompt avec les communistes et se retourne contre eux,

- il s’ensuit une guerre civile entre nationalistes et communistes,

- pourchassés, les communistes doivent battre en retraite et se réfugient dans les campagnes [où ils recrutent de nouveaux partisans sensibles à la promesse de mise en place d’une réforme agraire], - là, en 1934-1935, ils engagent, sous la direction de Mao Zédong, la Longue Marche qui, au terme de 12 000 km, va les conduire dans le Nord-Ouest de la Chine [à Yan’am, où ils fondent une base inspirée du modèle soviétique] document n°2

* cette guerre civile est cependant mise en entre parenthèses lors de la lutte commune menée contre l’envahisseur japonais

- déjà en 1931, le Japon s’était emparé de la riche Mandchourie et avait créé le Mandchoukouo,

- en 1937, le Japon attaque Shanghai et écrase les troupes nationalistes,

- il en résulte la conquête par les Japonais d’une large bande côtière où ils se comportent, vis à vis de la population civile, avec une très grande brutalité,

- le fait le plus célèbre est celui de la prise de Nankin [Le 13 décembre 1937, l'armée japonaise entre dans la ville de Nankin et se livre à un massacre à grande échelle qui dure près de six semaines : exécutions à la baïonnette, au sabre ou à la mitrailleuse, viols et mutilations.

Probablement plus de 100.000 victimes] document n°3

* la fin de la Seconde Guerre mondiale et la défaite du Japon conduisent à la reprise de la guerre civile entre communistes et nationalistes

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- bénéficiant de l’aide de l’URSS et s’appuyant sur des milices paysannes qui se noient dans la masse des campagnes pour mener une guerre d’usure, les communistes l’emportent sur les nationalistes, pourtant aidés par les Américains et reconnus comme l’un des vainqueurs officiels du 2e conflit mondial,

- le 1er octobre 1949, les forces communistes entrent dans Pékin où Mao proclame la République Populaire de Chine ; les nationalistes de Chiang Kai-Sek trouvent refuge dans l’île de Formose.

Va alors commencer un nouveau chapitre de la déjà longue histoire de la Chine.

II – 1949-1976 : une rupture, le monde chinois soumis au totalitarisme maoïste

Les communistes héritent donc d’un pays ravagé par 40 ans de troubles et où le revenu par habitant est inférieur à 50 $. Pourtant, dès 1952 la reconstruction est achevée. L’aide de l’URSS y a fortement contribué.

1 – L’influence du grand frère soviétique

* au moment où le nouveau régime se met en place, l’influence soviétique est très forte

- en Chine, comme en URSS, les organismes d’Etat sont totalement placés sous la coupe du Parti, omniprésent,

- et en 1950 Mao signe avec Staline un “pacte d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle” dont la durée est prévue pour 30 ans

* dès lors, c’est l’application du modèle soviétique

- c’est la collectivisation des terres et la création des 1ères

“coopératives de production”, l’équivalent des kolkhozes soviétiques,

- l’industrie lourde [charbon, acier, pétrole, électricité] est privilégiée et devient une priorité absolue, à l’exemple du modèle soviétique,

- c’est à ce moment-là que le nombre de techniciens et de conseillers venus de l’URSS est le plus important document n° 4

* mais, assez rapidement, c’est-à-dire à partir du milieu des années 50, Mao se rend compte de l’inadaptation du modèle soviétique à la réalité chinoise

- les lourds investissements dans de grands combinats industriels ne sont pas adaptés à un pays pauvre qui manque de capital,

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- l’agriculture est sacrifiée alors que la population ne fait que s’accroître pour atteindre 580 M d’habitants en 1953,

- au total, cela induit une forte dépendance vis à vis de l’URSS, ce qui va à l’encontre du fort sentiment nationaliste de Mao

Aussi décide-t-il d’émanciper la Chine de la “tutelle” soviétique.

2 – La recherche d’une voie chinoise de développement

* en 1958, Mao lance le Grand Bond en Avant : en mobilisant toutes “les forces productives cachées”, il s’agit de rattraper en 15 ans le niveau de développement économique des grandes puissances

* c’est aussi l’occasion de s’affranchir du modèle soviétique - en ayant recours à un gigantesque effort de propagande et d’encadrement, les “coopératives de production” sont abandonnées et remplacées par des communes populaires : regroupant 2 000 à 20 000 familles, elles doivent s’administrer elles-mêmes et fonctionner de manière totalement autonome,

- la vie de famille disparaît au profit de la vie en collectivité ; de fait, tout est collectivisé, même les petits lopins de terre individuels des paysans,

- il faut aussi industrialiser les campagnes pour continuer, selon Mao, “à marcher sur les deux jambes”, d’où la construction de milliers de “petits hauts-fourneaux”

destinés à la production d’acier

* document n° 5 si la récolte agricole de 1958 est excellente, celles qui suivent sont une catastrophe : au moins 13 M de Chinois meurent de famine [la sécheresse y a contribué aussi]

- à cela s’ajoute un désastre écologique dû à des travaux de drainage et d’assèchement inopportuns et aussi au fait qu’il a fallu détruire les oiseaux considérés comme nuisibles pour les récoltes,

- par ailleurs, l’acier produit est inutilisable,

- et, enfin, l’URSS interrompt son aide en 1960 et rappelle tous ses techniciens ; c’est le prélude à la rupture officielle de 1963.

Au total, l’expérience du Grand Bond en Avant se solde par un cuisant échec et Mao doit abandonner la présidence de la République. Il ne garde que la direction spirituelle du Parti.

Mais, pour autant, il n’a pas vraiment renoncé à ses ambitions politiques.

3 – Le chaos général de la Révolution culturelle

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* bien que mis à l’écart, Mao garde un immense prestige et fin 1965 il lance des attaques contre ceux qui l’ont critiqué lors du Grand Bond en Avant

- il invite les étudiants à dénoncer les déviations idéologiques cachées dans les œuvres des écrivains qui avaient manifesté leurs désaccords vis à vis du Grand Bond en Avant,

- ce sont les prémices de la Révolution culturelle qui est lancée officiellement en 1966

* pour Mao, la Révolution culturelle a pour objet d’empêcher l’assoupissement de la Révolution et de combattre la classe privilégiée des bureaucrates

- Liu Shaoqi, le président de la République, accusé de révisionnisme, est destitué [il meurt en prison en 1969],

-à l’appel de Mao, lycéens et étudiants se constituent en

“gardes rouges” qui, munis du “Petit Livre Rouge”, un recueil des pensées de Mao, harcèlent, humilient, brutalisent, toujours publiquement, ceux qui sont considérés comme des

“révisionnistes”, des “droitiers”, bref des contre- révolutionnaires, document n° 6

- bien des cadres du Parti, les intellectuels et d’anciens bourgeois sont alors envoyés aux champs pour “se réformer”

par le travail manuel,

- la Révolution culturelle prétend également forger un homme nouveau - - et, dès lors, c’est bien aussi l’expression d’un totalitarisme qui se caractérise, de surcroît, par un culte démesuré de la personnalité de Mao

* la Révolution culturelle conduit à une anarchie grandissante au sein de l’Etat et du Parti

- la production est désorganisée, les écoles et les universités ferment, des grèves se produisent ainsi que des affrontements au sein de la population,

- l’armée, qui en grande partie a échappé à la décomposition générale, va rétablir progressivement l’ordre,

- la terreur disparaît alors en 1969

* les dernières années du maoïsme, entre 1969 et 1976, sont une période d’incertitude qui se caractérise par des luttes entre factions rivales au sommet de l’Etat

- sur le plan intérieur, la reprise économique est réelle et, à partir de 1970, se met en place un réel contrôle des naissances,

- sur le plan international, la Chine entre à l’ONU en 1971 La mort de Mao, en septembre 1976, ouvre une nouvelle période d’incertitude qui va durer jusqu’en 1978.

III – A partir de 1978, l’ouverture au monde fait de la Chine la 2e puissance économique planétaire

Maoïsme : doctrine politique, inspirée du marxisme, fondée en Chine par Mao Zedong.

Fortement nationaliste, elle s’appuie sur l’identité Totalitarisme : régime politique reposant sur la dictature d’un parti unique et/ou d’un homme. Le totalitarisme s’appuie sur une idéologie qui a recours à la propagande, le culte de la

personnalité et la

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En 1978, l’ancien Secrétaire général du Parti communiste chinois de 1956 à 1967, Deng Xiaoping accède au pouvoir. La démaoïsation peut commencer.

1 – La politique de “réformes et d’ouverture ” et ses lieux

* la politique de “réformes et d’ouverture”, adoptée en décembre 1978, consiste en une décollectivisation des terres et donc au retour progressif de l’exploitation familiale ; l’élevage, la pisciculture et l’arboriculture se développent ; le revenu des agriculteurs triple entre 1979 et 1985

* c’est aussi la décentralisation des pouvoirs de décision économique au profit des provinces, des municipalités, des districts et des bourgs ; c’est surtout le cas des provinces du Guangdong et du Fujian

* dans ce contexte-là, la liberté de gestion et d’initiative est rendue aux entreprises ; elles deviennent autonomes et concurrentielles ; les prêts bancaires se substituent aux subventions de l’Etat

* les nouveaux dirigeants vont au-delà et font appel aux techniques et aux capitaux occidentaux et japonais

- en 1980, c’est la création de 4 ZES sur le littoral du Guangdong et du Fujian,

- en 1984, 14 villes côtières sont autorisées à créer leur propre zone de développement ouverte aux capitaux étrangers,

- en 1985, c’est la délimitation de 3 régions littorales ouvertes, elles-aussi, aux capitaux étrangers,

- et, en 1992, le reste du territoire chinois est ouvert à son tour

document n° 7

Cette politique de “réformes et d’ouverture”, qui entraîne une littoralisation, porte rapidement ses fruits et, en 2002, la Chine devient le 2e pays attractif pour les IDE : c’est désormais une puissance mondialisée.

2 – Un acteur majeur du système mondial

* officiellement, en 2010, la Chine a dépassé le Japon et a accédé au 2e rang des puissances économiques mondiales

- depuis les années 1980, elle a enregistré des taux de croissance du PIB voisins voire supérieurs à 10 ‰,

- elle doit avant tout cette réussite à son industrie

Littoralisation : concentration des hommes et des activités sur les espaces côtiers. La mondialisation a singulièrement accentué la littoralisation.

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. c’est la 1ère au monde avec 20 % de la production industrielle planétaire,

. aucun secteur ne lui échappe, mais elle est en position dominante pour le textile, la sidérurgie et les jouets - la réussite de la Chine s’explique aussi par la puissance de son commerce

. 8 ans après son entrée à l’OMC, en 2009, elle est devenue le 1er exportateur mondial

. si les produits fabriqués en Chine inondent la planète, c’est la résultante de plusieurs facteurs : prix bas, monnaie sous-évaluée, forte productivité et faibles salaires

- bien évidemment, l’excédent commercial a contribué à faire de la Chine une puissance monétaire et financière

. la Chine détient les plus volumineuses réserves monétaires mondiales [estimées à 2 000 milliards de $],

. cela lui a permis de financer la dette des pays occidentaux, notamment celle des EU par l’achat de bons du Trésor

* toutefois, la réussite récente de la Chine n’est pas seulement économique et financière : sa puissance s’exprime aussi autrement

- c’est une puissance militaire dotée de l’arme nucléaire et riche de 1,4 M soldats dans l’Armée de Terre,

- par ailleurs, c’est l’une des rares nations à avoir envoyé un homme dans l’espace : le taïkonaute Yang Liwei,

- sur le plan géopolitique, depuis 1971, la Chine occupe l’un des sièges permanents du conseil de sécurité de l’ONU – ce qui lui confère un avantage sur le Japon,

- enfin, récemment, la Chine a modernisé sa stratégie en menant une politique de présence sur tous les continents, mais plus particulièrement en Afrique

Si la Chine est entrée sur la scène internationale en 1971 et a pu s’intégrer au système économique mondial, sa puissance connaît cependant quelques limites.

3 – Un Etat confronté à de nombreux défis

* la population a toujours été un défi majeur pour la Chine

- si elle doit se stabiliser aux alentours de 1,5 milliard d’individus vers 2030, les conséquences du boom démographique amorcé dans les années 1950, puis celles de la politique de l’enfant unique vont peser longtemps sur le pays,

- la Chine va devoir continuer à faire face à une main- d’œuvre pléthorique, insuffisamment formée, qui alimente des flux migratoires,

- par ailleurs, la Chine va être confrontée à un problème inédit pour elle : le vieillissement de sa population,

Géopolitique : étude des

rapports de force entre différents acteurs (Etats, mouvements politiques,

groupes armés) à l’échelle

Puissance : la puissance d’un Etat se mesure à sa place et à son rôle à l’échelon régional et/ou mondial. Elle est le résultat d’une position plus ou moins dominante sur les plans démographique, économique, politique, militaire et culturel. L’aire de puissance est un espace

géographique constitué d’un ensemble d’Etats ou de régions qui occupe une place prépondérante

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- enfin, le déséquilibre des sexes inquiète aussi : la Chine compte actuellement 123 garçons pour 100 filles parmi les enfants âgés de moins de 5 ans

* la Chine doit également prêter attention aux déséquilibres territoriaux et sociaux issus de l’insertion du pays dans la mondialisation

- une lecture régionale de la Chine conduit à découper son territoire en 3 vastes bandes longitudinales : le littoral, l’intérieur et l’Ouest ; parmi ces 3 Chine, la Chine littorale, qui a accueilli la plupart des investissements étrangers, concentre 43 % de la population sur 14 % du territoire et contribue à 62 % de la richesse nationale,

- de même, l’évolution récente n’a pas manqué d’instaurer des inégalités sociales ; si une classe moyenne occidentalisée est apparue dans la Chine littorale, chômage et précarité sont une réalité et le niveau de vie demeure faible dans les zones rurales de l’intérieur et de l’Ouest peu concernées par la société de consommation

* autre défi auquel la Chine est confrontée, la dégradation de l’environnement document n° 8

- le modèle de développement soviétique a privilégié une industrie lourde très polluante,

- plus tard, le développement consécutif à l’ouverture a abouti à une industrialisation sans frein ni réglementation et à une forte croissance urbaine qui, toutes deux, se sont affranchies des contraintes environnementales ; aujourd’hui, parmi les 50 villes les plus polluées au monde, 16 sont chinoises,

- aussi, le pouvoir chinois tente-t-il de réduire ces nuisances en recherchant des solutions intégrées de développement durable, à l’exemple de la création dans l’agglomération de Shanghai d’une ville écologique : Dongtan

* enfin, on ne saurait passer sous silence les tensions politiques qui perdurent

- les questions du Tibet et des droits de l’Homme, comme le déficit de démocratieet la répression politique [Tian’anmen 1989], altèrent les relations avec les Etats occidentaux, voire avec l’ensemble de la communauté internationale [Nobel de la Paix 2010 au dissident Liu Xiaobo],

- et au sein de l’Asie, les revendications sur Taïwan et la mer de Chine, ainsi que la rivalité avec l’Inde et la concurrence avec le Japon, suscitent des inquiétudes.

En un siècle, la Chine a connu de profondes mutations.

L’ancien empire du milieu, affaibli et livré aux puissances étrangères, a disparu en 1911. Le pays a alors tenté de se restructurer autour du mouvement nationaliste de Sun Yat-Sen. Mais la guerre sino-

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japonaise, puis la guerre civile, ont conduit, en 1949, à la victoire des communistes qui instaurent un régime totalitaire : le maoïsme.

Ce n’est qu’à partir des années 1980 et la politique de “réformes et d’ouverture” initiée par Deng Xiaoping que la Chine se transforme et s’intègre à l’espace mondial pour devenir le 2e puissance économique planétaire.

Adepte du “socialisme de marché”, la Chine semble avoir inventé, pour reprendre l’expression de Thierry Sanjuan, un “nouveau modèle de puissance développée d’échelle continentale”.

Jean-Michel VALADE, Lycée CABANIS, BRIVE.

Ce cours emprunte beaucoup aux deux ouvrages suivants :

Jacques GERNET, Le monde chinois, Tome 3, L’époque contemporaine, Pocket, 2006, 192 pages.

Thierry SANJUAN, Atlas de la Chine, Les mutations accélérées, Autrement, 2008, 80 pages.

DOCUMENTS

Document 1 Caricature. « En Chine. Le gâteau des Rois et…

des Empereurs »

Le Petit Journal 1904 Nathan page 159-1

Document 2 Carte. « Les lieux du maoïsme 1921-1976 » Atlas de la Chine page 19

Document 3 Photo. « Soldats japonais exécutant des civils chinois, Nankin, 1938 »

Hachette page 209-1

Document 4 Texte. « L’aide de l’URSS à la Chine » Déclaration de Khrouchtchev au XXe congrès du PC de l’URSS en 1956 »

Nathan page 161-4

Document 5 Texte. « Le Grand Bond en Avant, un grand bond en arrière ? » J.-P. Brulé, La Chine a 20 ans, 1969

Nathan page 163-3

Document 6 Affiche. « Garde rouges »

http://www.chine-informations.com/guide/gardes-rouges_1440.html Document 7 Carte. « Les étapes de l’ouverture chinoise »

Atlas de la Chine page 34

Document n° 8 Carte. « Contraintes et risques environnementaux » Atlas de la Chine page 44

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