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VIE PROFESSIONNELLE

Une expérience de collaboration

médico-infirmière : la délégation de pose d’accès veineux central

Placement of central venous catheters by nurses. An example of physician—nurses collaboration: PICC and PORT

H. Rosay

a,∗,1

, M. Cellupica

b

, C. Thoumazet

b

,

A.-L. Boiza

b

, E. Aubert

a

, F. Montange

a

, H. Sebban

a

, S. Pouderoux-Matin

a

, P. Bachmann

a

, A. Talon

c

aDépartementd’anesthésie-réanimation,centreLéon-Bérard,28,rueLaennec,69450Lyon, Rhône-Alpes,France

bUnitéd’accèsvasculaire,départementd’anesthésie-réanimation,centreLéon-Bérard,28, rueLaennec,69450Lyon,France

cDirectiondessoinsinfirmiers,centreLéon-Bérard,28,rueLaennec,69450Lyon,France

DisponiblesurInternetle8juillet2014

MOTSCLÉS Voiesveineuses centrales; Veinejugulaire interne; Chambre implantable; Coopération médico-infirmière; Délégation

médico-infirmière

Résumé Sousréserved’uneformationrigoureuseetdansuneorganisationstructurée,les infirmières sont capables de placer des dispositifs veineux centraux PICC et Cathéters à chambres implantables (CCI) avec efficience et sans complication. Nous rapportons notre expériencevalidée parL’ARSRhône-Alpes. Pendant3ans, des infirmièresformées denotre établissementontassurélaposed’accèsveineuxcentrauxdansunesalledédiée,unmédecin anesthésisteàproximité répondantsur appel devanttoutesdifficultésetintervenant après troistentativesdeponctionsinfructueuses.Laponctiondesveinesdubrasetjugulairesétait effectuéesouséchoguidage.Lenombredeponctions,lasurvenued’uneponctionartérielle, d’unpneumothorax,labonneplaceducathéteretlenombrederecoursauxmédecinsontété recueillisdurantcettepériode.Quatremillequatre-vingt-septCVC(2517PICC,1570jugulaires internesdont1440CCI)ontétémisenplace.Aucunecomplicationn’aétémiseenévidence validantainsilaqualitédecetteorganisation.

©2014ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:herve.rosay@lyon.unicancer.fr(H.Rosay).

1Photo.

http://dx.doi.org/10.1016/j.pratan.2014.06.002

1279-7960/©2014ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

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KEYWORDS CentralVenous Catheter;

PICC;

Ports;

NurseIVteam;

Clinicalnurse specialist

Summary Wereporta3yearsexperienceofcentralvenouscatheter(CVC)placementsin cancerpatientsbytrainednurses.Anaesthetistswerecalledonlyafter3unsuccessfulattempts orincaseofunexpecteddifficulties.Thisprotocolwasvalidatedbytheregionalhealthcare regulatoryagency(ARS).Overthe3years,4087CVChavebeeninsertedunderultrasoundgui- danceby nursesunderthesupervision ofanesthesiologists.Up tonow,nocomplicationhas beenreportedmakingitpossibletheextensionofthispracticeinotherinstitutions.

©2014ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Contexte administratif et local

En France,la pose des cathéters veineux centraux (CVC) est un acte exclusivement médical non inclus dans le décret d’applicationdes gestesinfirmiers [1]. Cependant, enchirurgiecardiaqueoudanscertainsservicesdedialyse, de néonatalogie, les infirmières pratiquaient ce geste de manièrecourante.

Dansd’autrespays,lesinfirmièressontautoriséesàpla- cer des dispositifs centraux soit dans le cadre d’équipes indépendantes (PICC Team nord-américaine) ou dans une organisation mixte médico-infirmière (IV Team anglaise, australienneouitalienne).Encollaborationaveclesméde- cins,leséquipesd’infirmièresparticipentàlasurveillance, établissentdes recommandations, ontleur propresociété savante(AVA,INS,RNO...).

L’organisationquenousavonsmiseenplaceavaitnotam- mentpourbutd’évaluerlacapacitédesinfirmièresàposer des cathéters centraux dans une démarche de coopéra- tionmédico-infirmièredansune institutionposantplus de 1800accèsveineuxparan.

L’établissement où le protocole de mise en place des cathétersparlesinfirmièresaétémisenplace,estuninsti- tutdecancérologiequieffectuedesactivitésdechirurgieet d’oncologiemédicaleavecnotammentlachimiothérapie,la radiothérapieettouslessoinsdesupport:nutrition,anti- biothérapie,soinspalliatifs,traitementsantalgiquesaulong cours.Cestraitementssontparfoisinitiésàl’hôpitaletse poursuivent, dans l’immensemajoritédes cas àdomicile.

L’établissementcomporte250litsd’hospitalisation.Plusde 1000patients sont suivis en externes et rec¸oivent quoti- diennement des soins. Ces soins lourds nécessitent, dans la majorité des cas, un support intraveineux et les voies veineusespériphériquesnesontpasaccessiblesaudomicile.

Historiquement, le département d’anesthésie- réanimation composé de 11médecins était l’opérateur exclusifdelapose detouteslesvoies veineusescentrales (CVC). En cancérologie, il s’agit de cathéter à chambres implantables(CCI),devoiesveineusescentralestunnélisées d’introductionjugulaireouplusrarementsous-clavière,de PICC(cathéterscentrauxpisparvoiepériphériquesouvent brachiale);2500demandesd’accèsveineuxsontgéréespar lechaqueannée.

En 2004,1600voies veineuses centralesétaientposées chaque année en intra-muros et un certain nombre de poses étaient effectuées à l’extérieur dans d’autres éta- blissements. Les patients ne comprenaient souvent pas qu’un changement d’établissement soit nécessaire pour effectuer ce geste. Des délais importants ainsi que des problèmes de communication entre les différents

intervenantsétaientparfois observés. Lors dela prise en chargedecomplications,lestechniquesdeposeétantdif- férentes d’un établissement à l’autre interféraient avec l’ablationdesdispositifsetilétaitdifficiledefaireeffectuer lesuiviparlesintervenantsextérieurs.

En2005, le département d’anesthésiea réfléchisur le chemincliniqueidéald’un patientdevantbénéficier d’un accèsveineuxcentral.FormaliséeparlaDirectiongénérale, unecentralisationdesdemandesd’accèsveineuxaétéréa- liséeaveccréationd’unformulaireinformatisérenseignant l’identitédupatient,l’âge,lapathologietraitée,letypede traitementenvisagé,son caractèrecontinuoudiscontinu, laduréesupposéedecelui-ci.Enfin,lesantécédentsdece patientdevaientêtrenotéstelsdesantécédentsdechirur- giecervicaleouthoracique,laprésenced’unPacemakerou d’une dérivation ventriculo-péritonéale, la présence d’un troubledel’hémostaseoud’untraitementinterférantavec celle-ciainsiqueladatedudébutdetraitement.Ceformu- lairegérépar lesecrétariat dudépartement d’anesthésie permettait de planifier, sur des plages dédiées, la pose deces accès veineuxcentraux. Uncourrier d’information concernantle typede voie d’accèsproposé était adressé au patient relayant l’information du médecin oncologue prescripteur: ce courrier était associé à une ordonnance d’examenscomplémentairescomprenant:numérationfor- muleplaquettes,TP—TCAetlenécessairepourunedouche bétadinée. Le bilan biologique était réalisé 3jours avant lapose etles résultats contrôlésparlesmédecins. Enfin, lesecrétariatdudépartementconfirmaitpartéléphone,la dateetl’horairedeposeauprèsdupatient,entreJ-1etJ-3.

Grâceàcetteaméliorationorganisationnelle,1800voies veineusescentralesétaientposéesen2008.Parallèlement, l’augmentationd’activité dusecteurdecancérologieobli- geaitencoreàexternaliser800accèsveineuxcentrauxpar an.Ladisponibilitédesmédecinsposeursétantundesfac- teurslimitant,l’externalisationétantconsidéréecommeun échec vis-à-vis d’une prise en charge optimale pour nos patients,carmalvécuepareux,latrajectoiredespatients devant bénéficier de la pose d’un accès veineux central adû être repensé. À la mêmeépoque, la Haute Autorité deSantépubliaitplusieursrapportsconcernantl’évaluation qualitativedes expérimentationsdecoopération entreles professionnels de santé, puis les bases méthodologiques pourlaréalisationd’uncahierdescharges,enfindesrecom- mandationsconcernantlesnouvellesformesdecoopération entrelesprofessionnelsdesanté.

En 2009, la loi du 21juillet dite loi HPST portant sur la réforme de l’hôpital et relativeau patient, à la santé et au territoire a rappelé les principes des coopérations entre les professionnels de santé visant à les sortir du

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cadre expérimental et le 31décembre 2009, un arrêté a précisé les pièces nécessaires à l’examen des demandes, lesdélais d’instructions,les consultationspossibleset les retours d’informations vers les organisations profession- nelles.DesvisitesdansdeshôpitauxétrangersMDAnderson TEXAS—US, Presbiterian Hospital NY-US, Hôpital Universi- tairedeCambridge—UK,HôpitalCatholiquedeRome—Italie, oùopèrentdesstructuresmédico-infirmièresouinfirmières depose d’accèsveineuxcentrauxontfaitévoquerlapos- sibilitéd’adaptercetyped’organisationdansnotrepropre établissement.

Avant la mise en placed’une équipe de pose d’accès veineux centraux préalable à une demande officielle de coopérationinterprofessionnelleauseindel’établissement, uneanalysedefaisabilité aétéréaliséedontlesrésultats sontprésentésdanscetravail.

Formation théorique et pratique

Pendantl’année2010,3infirmièresvolontairesontétéfor- méespourposerlesaccèsveineuxcentraux.

En 2009, un congrès international (Multidisciplinary AdvancedCourseofVascularAccessMACOVA)regroupantdes poseursd’origines multiples:médecinsanesthésistes,chi- rurgiens,radiologuesetinfirmières,denationalitéfranc¸aise etétrangère,avaitétéorganiséàLyonetavaitpermisàces 3volontairesdeseconforterauxexpériencesétrangères.

Laformationadébuté enjanvier 2010avecuneforma- tionthéoriqueconcernantl’anatomievasculaireetnerveuse dumembresupérieuretdela régioncervicale,lesrègles d’asepsie, l’utilisation de matériel stérile, des différents typesdesuturesetd’instruments,desdifférentsdispositifs existantsurlemarchéetceuxretenusdansl’établissement, les indications, l’échographie avec les principes de fonc- tionnementavecmanipulationsurmannequin,surcollègue, ponctionsurfantômeetsurcuissededinde.

Cescoursontétéréalisésparl’ensemble desmédecins anesthésistesdudépartement,unmédecinradiologue,des IBODES,unmédecinoncologue,unchirurgienplasticien.

Cescoursthéoriquesontétésuivisd’uncompagnonnage pratiqueoùchaqueinfirmièreenformationaétéspectatrice de30actes,puisaidéesur30autresactesenfinsupervisée surles30actessuivants. Unesensibilisationparticulièrea étéeffectuéepour le dépistage d’une complicationaiguë et la conduite à tenir associée à l’appel. Chaque étape delatrajectoiredupatientétaitmarquéedans unegrille d’évaluationquelacandidatedevaitavoiracquiseavantde passeràl’étapesuivante:l’examendudossierdupatient, l’explicationaupatient,l’évaluationducapitalveineux,la pose,latransmissiondesdocuments.Autermedecettefor- mation,les 3candidates ont étéjugées aptes à travailler demanièreindépendantedansunesallesituéeàproximité immédiatedumédecindit«déléguant».

Pendant les années 2010à 2013, ces 3infirmières à mi-temps ont posé des accès veineux centraux dans une salle d’intervention à proximité immédiate d’un méde- cin anesthésiste-réanimateur pouvant intervenir à tout moment.

Lespatients étaientinforméspar le médecin prescrip- teurquelaposepouvaitêtreréaliséesoitparunmédecin, soitparuneinfirmière;l’ensembledesdocumentsadressés

au patient et disponibles sur le site internet mentionnait égalementcettepossibilité.

Lesbilansd’hémostasepréopératoiresétaientvalidéspar un médecin les jours précédant l’intervention. En cas de nécessité,les arrêtsavecousans relaisdes antiagrégants plaquettaires, des anticoagulants anti-vitamine K ou non étaientréalisésselonleprotocolelocald’établissement.À l’arrivéedupatient,l’opérateurseprésentaitetrecueillait leconsentementdupatientconcernantlaposedudispositif choisi.Unbilanéchographique completducapitalveineux desmembressupérieursetduterritoirecervicalétaitréa- lisé.

Troistypesdedispositifsontétéposés:

• desPICC(PICC4FGroshongBard, Picc5Fpolyuréthane bi-lumièreBard,PICC4FpolyurethaneBARD);

• descathéterstunnélisés(Plastimed5Fpolyuréthane);

• deschambresimplantables(8FGroshongBard).

Troissitesd’accèspossiblesontétéutilisés:

• lesveinesbasiliquesoubrachialespour lesabordspéri- phériques;

• laveinejugulaireinternepourlesabordscervicaux;

• laveine fémoralepourcertainesindications notamment decytaphérèse.

Tousles accès veineuxont étéposés sous échographie (Bardsiteright5)enutilisantunguide-aiguille.Leprincipe del’utilisationduguide-aiguilleestlesuivant:aprèsavoir repérélelieudeponctiondelaveine,ladistanceleséparant delapeauestmesuréeetleguide-aiguillechoisi,puisfixé au-dessusdelagainestériledeprotectiondel’échographie, danscesconditions,laponctionestréaliséedans100%des casàl’endroitdéterminé.

Devant toute anomalie: veine anormalement petite, absente,thromboséeetaprès3tentativesdecathétérisme, lemédecinanesthésiste«déléguant»devaitêtreappelé.

Labonneplacedel’extrémitédistaleducathéterétait initialement vérifiée par radioscopie.Mais les contraintes liéesàl’utilisationdesradiationsionisantesontfaittrèsvite abandonnercettetechnique.Lecoûtélevédelamachine, delaradioprotection,lesévolutionsdelalégislationontfait préférerlestechniquesderepérageélectrocardiographique endocavitaire(Nautilus-ROMEDEX) associéesounondepuis 2013àunetechniquederepéragemagnétiquetranspariétal (Sherlock-BARD).

Lesinfirmièresenlèventégalementenfindetraitement lescathétersàchambreimplantable.

Du1er janvier 2010au31décembre2013,lenombrede ponctions,lasurvenued’uneponctionartérielle,d’unpneu- mothorax,labonneplaceducathéteretlenombred’appels ont été recueillis au cours d’une étude observationnelle prospective.L’avisducomitéderevuedesétudescliniques del’établissementadonnésonaccordsansnécessitédeCCP.

Surveillance et résultats

Aucoursdesannées2010à2013,les3infirmièresmi-temps onteffectué465journéesopératoires.Leuractivitéestrap- peléedanslaFig.1.Ellesontposé4087cathétersveineux centraux.

Larépartitiondecescathétersétait:

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Figure1. Évolutiondel’activitéinfirmièredel’unitéd’accèsvas- culairependantlapériode2010et2013.

• 2517PICC;

• 1570jugulairesinternesdont1440CCI.

Aucunecomplicationdetypepneumothoraxouhémotho- raxn’estàdéplorer.Quatreponctionscarotidiennesontété rapportées.LeCVCaétémisenplacedèslapremièreponc- tionpour87,6%des voiesjugulaires,pour 89,8%desPICC (Tableau1).Ledispositifaétéplacéàlajonctionatrio-cave dans100%descascontrôléparuneradiographiepostprocé- dure.

Pendantlamêmepériode,les3infirmièresontprocédé àl’ablationde502cathétersàchambreimplantables.

Lesmédecinsanesthésistesontétéappelésdans3,60% descaspourmodifierletypedudispositifdemandéparles oncologues.Dans3,59%descas,lesmédecins«déléguant» ontétéappeléspourdifficultédecathétérisationdelaveine ponctionnée.Danslamoitiédescaslesmédecinsontponc- tionnédenouvellesfoisouutiliséd’autresguides,d’autres manœuvres etont réussi à positionnerle dispositif. Dans l’autremoitié deces cas,uneimpossibilité immédiatede posercecathéteraétéconclue.Laposeétaitreportéeafin d’obtenirunbilanvasculaire,scanner,Doppleretéventuel- lementdeproposerunautresitedeponction.L’expérience aufildesmois,augmentantlenombredesappelsadiminué (Fig.2et3).

Entre 2010—2013,l’externalisationpourposedecathé- terveineuxcentralestpasséede880à400alorsmêmeque l’activitédansl’établissementafortementaugmenté.

Tableau1 Nombrede ponctionsartérielles, depneu- mothorax, de ponction unique en fonction du type de CVC.

TypedeCVC PICC Jugulaireinterne (CCIetKT)

NombredeCVC 2517 1570

%deponctionartérielle 0,04% 0,19%

%depneumothorax — 0%

%deponctionsuniques 87,6% 89,4%

Figure2. ÉvolutiondunombredeposesdeCVCetdesappelsaux médecinsdélégants.

Figure3. Évolutiondelatypologiedesappelsauxmédecinsdélé- gants.

Discussion

Cetravailestlepremieràs’intéresserenFranceàladéléga- tioninfirmièrepourlamiseenplacedesCVC.Souscouvert d’uneformationrigoureuse,lesinfirmièressontcapablesde mettredesdispositifs veineuxcentrauxavecefficience et sanscomplicationdansuneorganisationstructurée.

Danscetteétude,deuxdestroisinfirmièresétaientdes infirmières anesthésistes, la troisième est une ancienne infirmière des soins intensifs. La motivation, la rigueur, la confiance ont été les critères de sélection principaux.

Dansd’autrespays(Italie),lesmanipulateursderadiologie effectuent les poses de PICC. En Angleterre, aux États- Unis,enAustralie,ils’agitd’infirmier(e)snonspécialisé(e)s.

Les équipes les plus répandues sont les PICC teams aux États-Unis.Maisd’autreséquipesinfirmièresrapportentleur expériencedeposeparvoiesous-clavièreetjugulaire[2—6].

En raison du caractère très novateur en France de l’organisationproposée,lavoiesous-clavièrequicomporte unrisque depneumothorax a été exclue du champde la délégationdetâche.Pourlespraticiensdel’équipe,cette voied’abord est exceptionnelle, réservéeaux échecs des autresaccès,échecsraressouséchographie.

L’utilisation d’un guide-aiguille à usage unique garan- tissant le caractère reproductible de la ponction a été

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choisie.Il diffère des solutions habituellement proposées parlesmédecinsanesthésistesconcernantlaponctiondans le plan ou longitudinale et le suivi de bout en bout de l’aiguille. Les difficultés de suivi de cette aiguille sur l’ensembledesontrajet peuventexpliquerlapluslongue courbed’apprentissageetlemanqued’adhésiondesméde- cins à l’échoguidage. Dans l’équipe, le taux d’utilisation del’échoguidageassistéparleguide-aiguilleatteintmain- tenant 50% dans l’équipe médicale; 10% poursuivant les ponctionsmainslibres,40%laréalisantsimplement après un repérage. Augoustides et al. rapportent l’expérience de l’utilisation d’un guide-aiguilledans le sens longitudi- nalcommeuneaideauxéchographistesnovices.Danscette expérience,lenombrederéorientationdel’aiguilleestfor- tementdiminuélorsdel’utilisationdecelui-ci[7].

Le taux de ponction artériellede 0,2% est exception- nellement bas. Dans une méta-analyse de 2002, un taux de 1,2% pour les abords jugulaires était retrouvé. Dans l’étudedePeris[8],letauxétaitde0,9%dansuneéquipe médicale habituée à la technique d’échoguidage dans la jugulaireinterne.Danscettemêmeétude,lespneumotho- rax étaient retrouvés dans 1,2% contre 0% dans la série présentée.

Lenombredetentativesréussiesdèslapremièreponc- tionestexceptionnellementélevé:89,8%dèslapremière ponctionpourlesPICC,87,6%pourlesjugulairesinternes.

La qualité de l’évaluation réalisée avant la ponction, l’expérienceetl’utilisationduguide-aiguillepeuventexpli- quercetauxélevé.

Concernantlerecoursaumédecindans3,6%descas,il aeupourconséquencedanslaplupartdescasdetransfor- merl’indication depose d’un CCIen celle d’un cathéter.

Eneffet,lesperfusionscontinuestype:nutritionparenté- rale,hydratation,mannitolétaientrelevéesparlesposeurs comme des contre-indications relatives aux cathéters à chambresimplantables.Lamodificationd’uneprescription médicale (oncologue) justifiait donc l’appel à un autre médecin(anesthésiste).

Dans les 3,59% d’appels relevant de difficultés tech- niques,ils’agissait dedifficultésd’insertion duguideJla plupart du temps. Ces difficultés étaient plus fréquentes chez lespatients ayant des dispositifs veineuxde longue durée.Cesmaladesprésentaient,parailleurs,souventdes antécédents de cathétérismes centraux ou une histoire d’infectionoudethrombosesurcathéter.

Dans plus de la moitié des cas, les médecins appe- lés n’ont pas réussi à cathétériser la veine ponctionnée et ont demandé des examens complémentaires à type d’échographieDopplerdel’axeveineuxcavesupérieurou descanner avecinjectionàlarecherchedethrombosedu territoirecavesupérieur.

Lenombremaximaldeponctionlimitéà3,minoreproba- blementlacapacitédesinfirmièresàposerl’accèsveineux désiré. En effet, les médecins appelés ont parfois ponc- tionné ensuite àplusieurs reprises afin de pouvoirréussir lacannulation.

D’autresbénéficesontpuêtre notés:ladiminutiondu nombred’acteseffectuésàl’extérieurde880à400.Lacréa- tiondecréneauxsupplémentairesdeposedesCVCapermis d’éviterdansdenombreuxcaslerecoursàunehospitalisa- tionpourlespatientsadmisenurgence etcandidatsà un retouràdomicileavecdestraitementsintraveineux.

Sur le plan managérial, plusieurs éléments sont favo- rablesàcettecoopérationmédico-infirmière:

• soulagerl’équipemédicale, d’uneactivité chronophage l’éloignantdesaspécialité,permettantlaredistribution versuneactivitéanesthésiqueetdeconsultation;l’effet collatéral de cette organisation est l’éloignement des médecinsdecetteactivitédeposedeCVC;

• favoriserl’évolutiondecarrièredecertainmembred’une équipeparamédicalequisouhaitaitévoluerdanssoncœur demétier.Lamiseenavantdecettecapacitéàfaireévo- luerlessoignantsauseindel’établissementaétérec¸ue demanière extrêmement favorable parl’ensemble des équipesinfirmièresetestélémentdynamiqueetdynami- santchezlessoignants.

Enfin,sur leplanqualitatif, lapriseencharge parune mêmefamille professionnelle delapose etde l’entretien desaccèsveineuxcentrauxestunfacteurdequalitéavec formation réalisée par les soignants poseurs vers les soi- gnantsutilisateursdecesaccèsveineuxcentraux.

Desséancesdeformationauxpansementssontréalisées dans lesservices. Lesinterlocuteursprivilégiésdes unités desoinssontmaintenantlessoignantsposeurspermettant unrelaisdirectetunepriseencomptedesconseils.

L’améliorationdes coûts parce typed’organisation en diminuant les délais d’attente, en permettant la sortie rapide des patients est bien démontrée. Il faut bien sûr poserlesCVCsouséchographieafindediminuerlenombre de ponction, les complications etles échecs. Maisil faut aussi s’organiserpour éviterles repositionnementssecon- dairesenplac¸antl’extrémitédistaleavecleplusdefiabilité possiblesoitaveclascopie,soitavecl’ECGendocavitaire.

Afinderéduirelescoûts,demanièreplusoptimaleencore, ilfaudraitfavoriserlesposesdescathétersaulitdupatient afin de ne pas immobiliser une salle d’intervention en radiologieouaubloc opératoirenotammentpour lesPICC [9—12].Nousneréalisonscetteprocédureaulitdupatient qu’exceptionnellementetlorsquelepatientn’estpasmobi- lisableetpourlesPICCexclusivement.

Initialementréservées auxposesdecathéterschezdes patients d’oncologie médicale, les indications se portent maintenant sur les patients chirurgicaux dans une atti- tudeproactiveafindediminueraumaximumlesponctions chezlespatientsdechirurgielourdeabdominale.UnPICC 4Fsimple lumièreouunPICCdouble-lumière 5Festmain- tenant inséré, si possible, laveille de l’interventionavec l’objectif deréaliser tous les prélèvementspréopératoire surcecathéterainsiquel’administrationdel’ensembledes médicationsdelapériodepériopératoire.

Conclusion et perspectives

Cetravails’intéressepourlapremièrefoisenFranceàlafai- sabilitéd’unecoopérationmédico-infirmièredanslecadre de la pose etde l’entretien des CVC delongue durée. Il montre que, sous couvert d’une formation rigoureuse et d’unencadrementmédicalcontinu,laposedesCVCestpar- faitementréalisableavecefficienceetsanscomplication.

L’ARSRhône-Alpesasigné,le22août2013,l’arrêtéauto- risantsouslesconditionsdecetteexpériencelapratiqueet ladiffusionsurleterritoirenational[13].

(6)

Des formations pour les établissements candidats sont accessibles via l’institut de formation de notre établisse- ment.

Déclaration d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.

Références

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[13]http://www.coopps.ars.sante.fr/coopps/rec/rec110.do

Figure

Figure 1. Évolution de l’activité infirmière de l’unité d’accès vas- vas-culaire pendant la période 2010 et 2013.

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