• Aucun résultat trouvé

Usages de la cigarette électronique en France à 17 ans : résultats de l enquête nationale ESCAPAD 2017

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Usages de la cigarette électronique en France à 17 ans : résultats de l enquête nationale ESCAPAD 2017"

Copied!
22
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-03488399

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03488399

Submitted on 21 Dec 2021

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Distributed under a Creative CommonsAttribution - NonCommercial| 4.0 International License

Usages de la cigarette électronique en France à 17 ans : résultats de l’enquête nationale ESCAPAD 2017

Sandra Chyderiotis, Stanislas Spilka, François Beck

To cite this version:

Sandra Chyderiotis, Stanislas Spilka, François Beck. Usages de la cigarette électronique en France à 17 ans : résultats de l’enquête nationale ESCAPAD 2017. Bulletin du Cancer, John Libbey Eurotext, 2019, 106, pp.1132 - 1143. �10.1016/j.bulcan.2019.06.016�. �hal-03488399�

(2)

Usages de la cigarette électronique en France à

17 ans : analyse de l’enquête nationale ESCAPAD 2017.

Use of electronic cigarette in France among adolescents aged 17:

results from the national ESCAPAD 2017 survey.

Sandra Chyderiotis 1,2*, Stanislas Spilka 1, 2, François Beck 1,3

1. CESP, Université Paris-Sud, Université Paris-Saclay, faculté de médecine, faculté de médecine UVSQ, Inserm, 92541 Villejuif, France

2. Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), 69, rue de Varenne, 75007 Paris, France

3. Institut national de la statistique et des études économiques, 88, avenue Verdier, CS 70058, 92541 Montrouge cedex, France

* Auteur correspondant : Sandra Chyderiotis,

Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), 69, rue de Varenne, 75007 Paris, France

e-mail : sandra.chyderiotis@ofdt.fr

© 2019 published by Elsevier. This manuscript is made available under the CC BY NC user license https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/

Version of Record: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0007455119303509 Manuscript_bb0b4aa5533f66fbbcc5b1e8859a9357

(3)

Usages de la cigarette électronique en France à 17 ans : résultats de l’enquête nationale ESCAPAD 2017.

Use of electronic cigarette in France among adolescents aged 17:

results from the ESCAPAD 2017 survey.

Résumé

Introduction : L’usage d’e-cigarette s’est développé en France depuis 2010, y compris chez les adolescents. Parmi eux, le rôle joué par l’e-cigarette par rapport au tabac n’est pas encore bien compris. Méthodes : Les données proviennent d’ESCAPAD 2017, enquête transversale et nationale réalisée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) lors de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC), en partenariat avec la Direction du service national et de la jeunesse (39 115 répondants). Des analyses descriptives et des régressions multivariées ont été réalisées afin de caractériser l’usage récent d’e-cigarette à 17 ans. Résultats : L’e-cigarette a été expérimentée par 52,4 % des 17 ans, et utilisée dans le mois précédant l’enquête par 16,8 % d’entre eux, 1,9 %

quotidiennement. La majorité des usagers récents étaient des fumeurs quotidiens (62,5 %), et seuls 7,6 % n’avaient jamais expérimenté de cigarettes. Seulement 13,3 % avaient expérimenté la vape avant les cigarettes. L’usage d’autres produits était fortement associé : tabagisme quotidien (risque relatif (RR) =2,74), expérimentation de la chicha (RR =2,31), cannabis dans l’année (RR=1,60), alcool récent régulier (RR=1,20), et expérimentation d’un autre produit illicite (RR=1,11). Les doubles usagers présentaient un profil sociodémographique plus marqué et des consommations d’autres produits plus importantes. Discussion : Bien que l’expérimentation d’e-cigarette soit répandue à 17 ans, son usage récent reste limité et associé le plus souvent à un usage quotidien de cigarettes. Il convient de suivre l’évolution des usages, des parcours et des facteurs associés à l’e-cigarette et au tabagisme chez les adolescents français.

Mots-clés : tabac, e-cigarette, adolescents, épidémiologie

Abstract

Introduction: The use of electronic cigarette has become relatively popular in France since 2010, including among adolescents. However, its use in relation to smoking and other factors is not well understood today. Methods: The data come from the ESCAPAD 2017 survey, a nationally

representative cross-sectional survey taking place at a 1-day session of civic and military information compulsory for all French nationals around 17 (39 115 respondents). Descriptive analyses and multivariate regressions were undertaken to describe the recent use of ENDS at 17 and it associated factors. Results: e-cigarettes were experimented by 52.4 % of 17 year-olds, and used by 16.8 % in the preceding month, 1.9 % daily. Most recent users were also daily smokers (62.5 %), and only 7.6 % had never experimented cigarettes before. Among those who experimented with both products, only 13.3 % tried e-cigarettes before cigarettes. The associate uses of other products were the most striking factors: daily smoking (relative risk (RR) =2.73), ever use of hookah (RR=2.31), cannabis use in

(4)

the last year (RR=1.60), regular alcohol drinking (RR=1.20) and ever use of another illicit drug (RR=1.11). Recent vapers that were also daily smokers had a more pronounced sociodemographic profile and higher other drugs consumptions than recent vapers only. Discussion: Although a majority of French adolescents experiment with vaping, they are fewer to use it regularly and its current use is frequently associated with daily smoking. Future trends and the relationship between smoking and vaping among adolescents will have to be further investigated, including the

motivations of its use.

Key words: Smoking, electronic cigarette, adolescents, epidemiology

Introduction

La cigarette électronique, appelée aussi e-cigarette ou vape, est un dispositif commercialisé en France depuis 2010. Elle permet d’inhaler un liquide aromatisé pouvant contenir de la nicotine grâce à un procédé de vaporisation [1]. Ils étaient 3,8 % adultes français (18-75 ans) à déclarer un usage actuel en 2017, alors que 41,7 % l’avaient expérimentée [2].

Elle est principalement utilisée par les adultes dans le cadre du sevrage tabagique [3], bien que peu d’études à ce jour ne permettent d’établir formellement son efficacité sur l’arrêt du tabagisme [4,5].

Par ailleurs, les effets sur la santé liés à l’utilisation fréquente et prolongée de l’e-cigarette sont encore peu documentés, bien qu’ils soient considérés comme nettement plus faibles que ceux liés au tabagisme, qui provoque le décès prématuré d’un fumeur régulier sur deux [6].

Certains effets à court terme de types respiratoires et cardiovasculaires ont pu être identifiés.

Ajoutés à l’incertitude entourant les effets à long terme, ces éléments ont conduit les pouvoirs publics de plusieurs pays à restreindre l’accès de l’e-cigarette aux mineurs et à déconseiller son usage chez les non-fumeurs [1,7–10]. En France, la publicité et la vente aux mineurs sont interdites depuis 2016 ainsi que le vapotage dans les établissements scolaires et autres lieux publics (Code de la santé publique Article L3513-1 à 6). De plus, le conditionnement des produits du vapotage doit mentionner qu’ils ne sont pas recommandés aux mineurs et aux non-fumeurs (Arrêté du 19 mai 2016 relatif aux produits du vapotage contenant de la nicotine).

Mieux comprendre la place de l’e-cigarette relativement à l’ensemble des substances consommées à l’adolescence s’avère un enjeu de santé publique. Le tabagisme quotidien concernait toujours un adolescent de 17 ans sur quatre en 2017 (25,1 %) [11]. De plus, les produits psychoactifs sont souvent expérimentés ensemble à l’adolescence [12,13]. Il s’agit notamment de savoir à quel point l’usage d’e-cigarette est répandu, s’il s’ajoute simplement, ou se substitue aux autres usages de produits ou encore si son usage caractérise des comportements plus spécifiques.

(5)

Les motivations d’usage de l’e-cigarette par rapport à la cigarette de tabac ne sont pas encore bien comprises à cet âge. Il semblerait qu’elle soit peu associée à une démarche d’arrêt du tabac comme chez les adultes [14,15]. Des études américaines et anglaises ont montré par ailleurs que les deux usages étaient fortement associés [16,17]. Il apparaît donc important de suivre l’évolution des usages, des parcours et des facteurs associés à l’e-cigarette et au tabagisme chez les adolescents français.

À notre connaissance, peu d’études françaises semblent s’être attardées sur l’usage régulier d’e- cigarette chez les adolescents, la majorité étudiant l’expérimentation [18,19]. Cet article vise donc à décrire les niveaux d’usage de cigarette électronique chez les adolescents en France en 2017 selon leur consommation de cigarettes, ainsi que l’association de l’usage dans le mois d’e-cigarette avec des facteurs sociodémographiques et de consommation d’autres substances, licites et illicites.

Méthodes

Source de données

L’enquête ESCAPAD (Enquête sur la santé et les comportements lors de l’appel de préparation à la défense) a été mise en place à partir de l’année 2000 par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) en partenariat avec la Direction du Service national et de la jeunesse (DSNJ) afin de compléter le dispositif d’enquêtes en population générale en matière de consommation de substances psychoactives [20].

Le neuvième exercice de l’enquête ESCAPAD s’est déroulé du 13 au 25 mars 2017 dans tous les centres JDC de France (y compris ceux des DOM). Réalisée selon une méthodologie inchangée depuis l’origine, l’enquête repose sur un sondage exhaustif : tous les centres du service national et tous les appelés convoqués durant la période d’enquête sont inclus. En métropole, 43 892 adolescents de nationalité française ont répondu à un questionnaire auto-administré anonyme d’une durée d’environ 25 minutes portant sur leur santé et leurs consommations de substances psychoactives dont le tabac, l’alcool et le cannabis. L’enquête n’ayant pas de caractère obligatoire, les appelés peuvent ne pas répondre. Cependant, tous ceux présents durant la période d’enquête reçoivent un questionnaire. Ainsi, les refus de participer à l’enquête correspondent à un questionnaire rendu vierge (soit 2,6 % des questionnaires). En outre, les questionnaires non renseignés sur le sexe ou le département et ceux dont le taux de réponse est inférieur à 50 % sont éliminés (soit 2,0 % des questionnaires non-vides), soit au final un taux de réponse de 95,4 %. Enfin, les individus âgés de plus de 18,5 ans ont été considérés comme hors cible, ce qui a conduit à écarter 7,3 % des questionnaires valides. Au final, l’analyse a porté sur 39 115 adolescents métropolitains (49,9 % de filles et 50,1 % de

(6)

garçons) âgés de 17,4 ans en moyenne (écart-type de 0,3). Sachant que la JDC est obligatoire pour tous les jeunes Français atteignant leurs 17 ans, l’échantillon est représentatif de la génération née en 2000, à l’exception des étrangers du même âge. Pour pallier la non-réponse et assurer la

représentativité de l’échantillon à l’échelle régionale, les données ont été redressées sur le sex-ratio et le poids de la population de 17 ans à l’échelle départementale, à partir des données actualisées du recensement.

L’enquête ESCAPAD 2017 a reçu l’avis d’opportunité du Conseil national de l’information statistique (Cnis).

Variables d’usage

L’expérimentation dans la vie est caractérisée par la question « au cours de votre vie, avez-vous déjà utilisé une cigarette électronique (« vapoter ») ? (Jamais / 1 fois / plusieurs fois) ». L’usage récent était défini par le vapotage au moins une fois dans le mois (« au cours des 30 derniers jours, avez- vous utilisé une cigarette électronique (« vapoter ») ? »). Les réponses possibles étaient « non »,

« oui, mais pas tous les jours », ou « oui, tous les jours », catégorie qui définit l’usage quotidien.

L’expérimentation de cigarettes de tabac était évaluée par les questions « au cours de votre vie, avez-vous déjà fumé des cigarettes en paquet/fumé des cigarettes à rouler/fumé des cigares ou des cigarillos » ? (Jamais / 1 fois / plusieurs fois). L’usage récent de cigarette était défini par la question

« au cours des 30 derniers jours, avez-vous fumé des cigarettes ? » (Aucune / moins d’une par semaine / moins d’une par jour / entre 1 et 5 par jour / entre 6 et 10 par jour / entre 11 et 20 par jour / plus de 20 par jour). Un usage supérieur à 1 cigarette par jour correspondait au tabagisme quotidien.

Les âges d’expérimentation de la cigarette électronique et des cigarettes de tabac étaient renseignés, ainsi que l’âge de passage au tabagisme quotidien chez les personnes déclarant fumer

quotidiennement des cigarettes à 17 ans. La question « Aviez-vous déjà fumé des cigarettes la première fois où vous avez utilisé une cigarette électronique » était utilisée pour classer les

répondants déclarant le même âge d’initiation pour la cigarette de tabac et la cigarette électronique.

Variables associées

Les variables sociodémographiques suivantes ont été prises en considération : sexe, scolarité en trois classes (élèves et étudiants, apprentis, actifs/non scolarisés), taille d’agglomération en deux classes (moins et plus de 200 000 habitants), niveau socio-économique des parents à partir des professions déclarées par les répondants en cinq classes (défavorisé à très favorisé), structure familiale (famille nucléaire, recomposée, monoparentale et autres). Le redoublement a également été pris en compte (« avez-vous déjà redoublé ? » oui/non).

(7)

Les variables de consommation de produits suivantes étaient considérées : l’expérimentation de chicha(« au cours de votre vie, avez-vous déjà fumé du tabac avec un narguilé (chicha, pipe à eau…) »), l’usage régulier d’alcool (au moins dix fois dans le mois à la question « au cours des 30 derniers jours, combien de fois avez-vous bu une boisson alcoolisée ? »), l’usage de cannabis dans l’année (« au cours des 12 derniers mois, avez-vous fumé du cannabis ? »), et le nombre de produits illicites autres que le cannabis expérimentés (« au cours de votre vie, avez-vous déjà pris l’un des produits suivants ? », reclassés en 0, 1, plus d’un), les produits concernés étant ecstasy/MDMA, champignons hallucinogènes, cocaïne, amphétamines, LSD, héroïne et crack.

Analyses statistiques

Tout d’abord, des analyses descriptives des niveaux d’usage de vape et de cigarette de tabac ont été réalisées. Les différents usages de vape étaient ensuite croisés avec ceux de cigarette à l’aide du test du Khi² de Pearson.

Ensuite, les facteurs associés à l’usage récent de vape étaient mis en évidence par un modèle de régression de Poisson multivarié comprenant les variables sociodémographiques, les variables de consommation de produits et l’âge. Un modèle de Poisson avec variance robuste a été utilisé afin d’estimer des risques relatifs (RR) [21].

Quatre profils de vapoteurs récents étaient créés selon le statut tabagique quotidien : aucun des deux usages dans le mois, usage récent de vape seul, usage quotidien de cigarettes seul ; association de l’usage récent de vape et de tabagisme quotidien. Ils ont ensuite été décrits selon les variables citées plus haut grâce à des tests de Khi² de Pearson.

Enfin, une régression logistique multinomiale permettait de comparer les facteurs associés entre ces profils : les facteurs associés à l’usage récent de vape parmi les doubles usagers étaient comparés relativement à ceux de deux autres profils, les vapoteurs seuls et les fumeurs quotidiens seuls.

Résultats

Niveaux d’usages de vape et croisements avec l’usage de cigarettes

L’expérimentation de vape (52,4 %) atteint presque celle de cigarettes (59,0 %), mais son usage quotidien s’avère nettement moins répandu (1,9 % vs 25,1 %). On note que les usages de vape sont davantage masculins contrairement à ceux de cigarette de tabac (Tableau 1).

L’expérimentation de vape accompagne largement l’expérimentation de cigarette au cours de la vie (44,8 % des 17 ans ont expérimenté les deux produits) (Tableau 2). Seulement 7,6 % des 17 ans ont

(8)

expérimenté la vape sans avoir expérimenté les cigarettes de tabac. Au total, 33,5 % des répondants n’avaient encore expérimenté aucun des deux produits à 17 ans.

Parmi les expérimentateurs de vape, on retrouve 85,4 % d’expérimentateurs de cigarettes ; 41,5 % sont fumeurs quotidiens ; 8,7 % fument plus de dix cigarettes par jour.

Parmi les doubles expérimentateurs, la majorité avait d’abord commencé par tester les cigarettes de tabac (71,4 %), 15,3 % avaient expérimenté les deux produits la même année et 13,3 % avaient d’abord expérimenté la vape. En moyenne, l’expérimentation de cigarettes s’effectue à l’âge de 14,4 ans, la transition au tabagisme quotidien à 15,1 ans et l’expérimentation de cigarette électronique à 15,4 ans.

Focus sur l’usage récent d’e-cigarette

Dès que l’on passe à un usage récent (dans les 30 jours précédant l’enquête), l’usage d’e-cigarette devient bien moins fréquent (16,8 %). À 17 ans, la majorité des jeunes n’avait en fait consommé aucun des deux produits dans le mois (62,2 %) (Tableau 3). L’utilisation exclusive d’e-cigarette dans le mois est de seulement 3,7 % et si l’usage associé des deux produits atteint 13,0 %, il est nettement moins répandu que l’usage exclusif de cigarette de tabac (21,1 %). Le tableau 1b montre que l’usage quotidien de vape, encore plus marginal, est majoritairement associé au tabagisme quotidien (1,3 % d’usages quotidiens associés).

Le tableau 4 décrit l’usage dans le mois d’e-cigarette selon différentes variables en contrôlant en parallèle certains effets de structure grâce au modèle multivarié. L’usage d’e-cigarette dans le mois est ainsi principalement du fait des garçons qui constituent 63,0 % des vapoteurs (RR = 1,39 [1,33- 1,46]). Les vapoteurs de 17 ans sont majoritairement scolarisés (83,7 %) et sont 39,8 % à avoir déjà redoublé (RR = 1,24 [1,18-1,30]). Pour autant, la vape est significativement moins utilisée de façon régulière par les adolescents dès lors qu’ils ont cessé leur scolarité – qu’ils soient en situation d’emploi ou non – (RR = 0,77 [0,69-0,86]). Ce sont les usages d’autres produits qui différencient le plus les vapoteurs récents des non-vapoteurs : ils sont majoritairement des fumeurs quotidiens (62,5 %), des fumeurs de cannabis dans l’année (63,9 %), et ont majoritairement déjà utilisé une chicha (82,5 %). De plus, ils ont plus que les autres des consommations régulières d’alcool dans le mois (RR = 1,21 [1,14-1,28]) et davantage essayé une autre drogue illicite (RR = 1,13 [1,05-1,22]). Les adolescents de familles recomposées semblent avoir des usages légèrement plus importants que ceux des familles nucléaires ou monoparentales (RR =1,11 [1,04-1,18]). Les vapoteurs résident le plus souvent dans les agglomérations de moins de 200 000 habitants (64,2 %). Enfin, la catégorie socio- professionnelle des parents ne permet pas de différencier de façon nette les usagers d’e-cigarette.

(9)

Le tableau 5 s’attache à différencier les profils de vapoteurs dans le mois selon leur statut tabagique (fumeur quotidien ou non) en comparant chaque profil au reste de la population d’enquête sur les variables étudiées. Ainsi, on retrouve chez les vapoteurs seuls la plus grande proportion de garçons (65,8 %), suivie par le profil des doubles usagers (61,4 %), alors que les non usagers sont plus souvent des filles (51,2 %). Les actifs et non scolarisés sont majoritaires dans les catégories des fumeurs simples (10,2 %) ou des doubles usagers (6,6 %). Pour les apprentis, on retrouve la même tendance, étant plus nombreux dès qu’on observe un tabagisme quotidien (13,0 % et 13,2 % chez les fumeurs simples et doubles usagers respectivement).

On observe, pour un certain nombre de variables, un gradient du profil du non-consommateur à celui du double usager, en passant par les vapoteurs seuls puis les fumeurs quotidiens seuls. Les doubles usagers représentent ainsi la catégorie avec le plus de redoublants (42,8 % contre 34,1 % chez les vapoteurs seuls). Cela est encore plus marqué sur les usages de tous les autres produits : par exemple, on passe de 4,3 % de consommateurs réguliers d’alcool chez les non-consommateurs à 12,7 % chez les vapoteurs seuls et 22,4 % chez les doubles usagers.

Ce gradient est inversé pour l’agglomération de résidence : les personnes habitant une grande agglomération sont plus nombreuses parmi les non-consommateurs (41,7 %) et ce pourcentage tend à diminuer lorsqu’on ajoute un usage pour atteindre 33,4 % chez les doubles usagers.

On note un effet de la catégorie socioprofessionnelle des parents, puisque les profils des fumeurs quotidiens (simples et doubles usagers) concentrent le moins de répondants issus d’une famille très favorisée (5,8 %), alors que les vapoteurs seuls ne présentent pas de différence significative sur cet indicateur en comparaison avec le reste des 17 ans. De façon similaire, la structure familiale semble principalement intervenir lorsqu’on retrouve un tabagisme quotidien : les fumeurs simples sont à 33,6 % issues d’une famille monoparentale, plus haut pourcentage, alors que les doubles usagers concentrent le plus d’individus issus d’une famille recomposée (14,5 %).

Le tableau 6 permet de préciser à quel point les doubles usagers diffèrent respectivement des simples vapoteurs et des simples fumeurs quotidiens grâce à un modèle de régression multinomiale.

L’analyse multivariée permet de contrôler les effets de structures liés aux variables incluses, notamment entre le sexe et la situation scolaire et professionnelle.

Toute chose égale par ailleurs, on retrouve plus de garçons parmi les vapoteurs simples que parmi les doubles usagers, alors que l’on retrouve plus de garçons chez ces derniers par rapport aux simples fumeurs quotidiens (1,67 [0,48-0,89] versus 0,61 [0,55-0,66]). Les doubles usagers sont

significativement plus souvent apprentis ou sortis du système scolaire que les vapoteurs simples, alors qu’ils sont moins nombreux que les fumeurs quotidiens simples à être sortis du système

(10)

scolaire (pas de différence sur le statut d’apprenti). Les doubles usagers sont également plus souvent issus de familles recomposées, monoparentales et autres que les vapoteurs simples. Ils sont

cependant moins nombreux à être issus de familles monoparentales et autres que les fumeurs quotidiens simples (pas de différence parmi les familles recomposées).

Dans les deux cas, les doubles usagers sont plus souvent redoublants et consommateurs d’autres produits (alcool régulier, cannabis dans l’année, expérimentation de chicha). Il apparaît toutefois que les doubles usagers sont plus différents des vapoteurs seuls que des fumeurs seuls sur ces variables, en cohérence avec le gradient observé dans le tableau 5. Enfin, les doubles usagers ne sont pas différents des fumeurs simples sur l’expérimentation de plus d’un produit illicite testé autre que le cannabis alors que l’association est très significative lorsqu’ils sont comparés aux vapoteurs seuls (0,90 [0,78-1,05] versus 0,43 [0,33- 0,58]).

Discussion

L’expérimentation d’e-cigarette concerne plus de 50 % des adolescents français de 17 ans mais son usage dans le mois reste limité et fortement associé à celui du tabagisme quotidien. En outre, cet usage est plus souvent le fait de garçons, d’adolescents en apprentissage ou déscolarisés ou vivant moins souvent dans de grandes agglomérations. Si l’usage exclusif d’e-cigarette demeure faible, il semble cependant caractériser des profils d’adolescents différents de ceux qui fument du tabac ou qui associent les deux produits. Ces derniers présentent en particulier une poly-expérimentation et des consommations d’autres produits plus importantes que les usagers d’e-cigarette n’étant pas fumeurs quotidiens de tabac.

Depuis 2014, des questions sur les usages d’e-cigarette sont systématiquement posées dans les grandes enquêtes françaises en population adolescente. Durant les années collège, en 2014, 39,4 % des élèves de 4° et 3° déclaraient avoir expérimenté la cigarette électronique alors que 1,9 % s’en servait tous les jours (enquête HBSC) [22]. Au lycée, ils étaient 35,1 % en 2015 à déclarer une expérimentation et 10 % un usage dans le mois précédant l’enquête (enquête ESPAD) [23]. Enfin, En 2014, le précédent exercice d’ESCAPAD montrait que 53,3 % des jeunes Français de 17 ans avaient expérimenté le produit et qu’ils étaient 22,1 % à l’avoir utilisé dans le mois de l’enquête (= usage récent) [24]. Le recul des niveaux en 2017 par rapport à 2014 parmi les adolescents de 17 ans reste modéré et demande à être confirmé lors des prochaines enquêtes.

Bien que la cigarette électronique soit disponible en France depuis presque 10 ans, les adolescents sont encore peu nombreux à l’adopter de façon régulière, ce qui est retrouvé dans d’autres

(11)

populations adolescentes à l’étranger [25–27]. La forte expérimentation chez les jeunes, malgré une interdiction de vente aux mineurs depuis 2016, pourrait s’expliquer par une grande accessibilité du produit via les parents ou les pairs, sans pour autant que l’expérience s’enracine ou même

simplement se renouvelle. Toutefois, les niveaux d’usage semblent évoluer rapidement en

population adolescente puisque les dernières données américaines font état d’une multiplication par deux du niveau d’usage récent de vape chez les élèves de 17-18 ans entre 2017 et 2018 [28]. Dans ce pays, les usages de cigarettes de tabac sont devenus très inférieurs à ceux d’e-cigarette chez les adolescents, un schéma qui pourrait potentiellement se reproduire en France dans le futur, notamment si la baisse importante des niveaux de tabagisme observés dernièrement se poursuit [11]. Il convient donc de suivre de très près les résultats des prochaines enquêtes nationales sur les consommations de substances des adolescents et jeunes adultes.

L’usage de vape ne semble pas être associé à des caractéristiques sociodémographiques fortes et discriminantes, mais paraît se distinguer par son association avec les usages d’autres produits, en premier lieu le tabagisme quotidien. Des résultats similaires ont été retrouvés en Finlande [29]. L’e- cigarette semble ainsi plutôt représenter un nouveau produit qui se rajoute à ceux déjà disponibles et connus des jeunes, licites ou illicites. Ces résultats, retrouvés dans d’autres publications en Suisse et en République de Corée [30,31], évoquent la théorie de la propension à l’addiction qui émet l’hypothèse que la consommation de plusieurs produits relève d’un facteur commun plus que d’un effet d’entraînement d’un produit vers les autres [13,32,33].

Les vapoteurs seuls semblent constituer pour l’instant une catégorie dont les usages de drogues apparaissent beaucoup moins fréquents que celle des fumeurs quotidiens, mais un peu plus fréquents que celle des non-expérimentateurs, alors que celle des doubles usagers s’avère être la sous-population la plus engagée dans une polyconsommation. Ces constats rejoignent ceux d’une étude américaine qui comparait elle aussi les catégories d’usagers de vape aux doubles usagers et concluait que les usagers seuls représentaient une population avec « un niveau de risque

intermédiaire » [34].

Le redoublement et la situation scolaire sont associés à l’usage récent de vape mais surtout à travers leur association avec le tabagisme : l’effet est plus important chez les doubles usagers par rapport aux vapoteurs seuls que par rapport aux fumeurs non vapoteurs. Cela est en accord avec de précédents travaux effectués sur la scolarité et le tabagisme, montrant des inégalités dans le tabagisme selon les parcours scolaires et professionnels, les apprentis et les adolescents sortis du système scolaire étant les plus susceptibles d’être fumeurs quotidiens à 17 ans par rapport aux lycéens et étudiants [11,35].

(12)

La plus forte prévalence des usages de vape parmi les garçons a été largement décrite dans la littérature [15,26,31], et est retrouvée dans les populations adultes en France [2]. Toutefois, une étude américaine faisait était d’un changement de tendance similaire à celui observé sur le

tabagisme, les filles rattrapant peu à peu les garçons dans leurs usages de vape entre 2011 et 2015 [36]. Il existe enfin un petit effet de la structure familiale sur le tabagisme, qu’il soit ou non associé à la vape [26,37].

D’autres travaux sont nécessaires (et en cours) pour déterminer le rôle de la vape dans le passage à d’autres produits psychoactifs (tabac, cannabis) chez les adolescents et jeunes adultes. Cette question de « porte d’entrée » reste centrale aujourd’hui dans la communauté scientifique

internationale [16,17] bien qu’en France, son expérimentation intervienne majoritairement après le tabac. Par ailleurs, le contexte actuel d’une nette baisse du tabagisme à l’adolescence [11] ne permet pas d’alimenter cette hypothèse à un niveau populationnel. Les prochains exercices des enquêtes en populations adolescentes permettront d’apporter de nouveaux éclairages nécessaires, notamment sur la présence de nicotine dans les liquides utilisés et les motivations, représentations et opinions des jeunes sur l’e-cigarette. Ces résultats s’inscrivent dans le cadre du programme national de réduction du tabagisme 2014-2019 (PNRT) [38] pour lequel la protection des jeunes vis-à-vis du tabagisme constitue un des axes majeurs.

Limites et perspectives

Bien que ces résultats d’ESCAPAD utilisent un échantillon large et représentatif des jeunes Français de 17 ans, les données sont transversales et peuvent donc seulement être interprétées de façon descriptive. Les relations de cause à effet entre le tabac et l’e-cigarette et inversement, ou entre divers autres facteurs et l’e-cigarette, devront être analysées de préférence avec des études longitudinales et quasi-expérimentales.

L’usage dans le mois, bien que plus précis que l’expérimentation, pourrait refléter des pratiques très différentes, de la simple expérimentation dans le mois à des usages réguliers dans le mois. Toutefois, il paraît un indicateur intermédiaire intéressant compte tenu du fait que l’usage quotidien d’e- cigarette reste encore très marginal (740 individus dans ESCAPAD 2017) en population adolescente.

Dans les prochains exercices, il sera important de pouvoir différencier un usage régulier d’une expérimentation dans le mois précédant l’enquête.

Ces analyses sont dépendantes des variables incluses dans ESCAPAD et de la façon dont elles sont mesurées à travers le questionnaire. Ainsi, certaines informations pourront être importantes à collecter dans de futures enquêtes comme les consommations des pairs [26], des parents [39], ou la présence de certains traits psychosociaux [34]. De même, l’introduction récente en France de

(13)

dispositifs de tabac chauffé [40], différents des cigarettes électroniques, nous conduira à introduire des nouvelles questions dans les prochains exercices d’ESCAPAD.

Conclusions

Ces résultats indiquent qu’à 17 ans en France, des profils de consommation d’e-cigarette se distinguent déjà, et qu’ils sont liés fortement au tabagisme, ce dernier restant beaucoup plus

fréquent que le vapotage dans cette population. Il faudra donc continuer les efforts de lutte contre le tabagisme dans cette population en incluant des messages de prévention concernant la cigarette électronique : elle ne devrait être utilisée que parmi les personnes essayant d’arrêter ou de réduire leur consommation de tabac et déconseillée aux adolescents surtout s’ils ne fument pas de tabac par ailleurs. La consommation de tabac ayant évolué rapidement ces dernières années et ses liens inhérents avec la pratique de la vape nécessitent de poursuivre le monitoring des comportements de consommation de jeunes afin d’adapter au mieux les politiques de prévention les concernant.

Remerciements

Analyses réalisées dans le cadre du Programme d’Étude du Tabagisme des Adolescents en vue de sa Limitation (PETAL) financé par La Ligue contre le cancer dans le cadre de l’appel à projet Priorité Cancer Tabac 2017. Remerciements au pôle Enquêtes et Analyses Statistiques de l’OFDT pour leurs conseils, la préparation et la mise à disposition des bases de données : Antoine Philippon, Alex Brissot, Olivier Le Nézet et Eric Janssen.

Conflits d’intérêts

Aucun.

Références

[1] S.A. Glantz, D.W. Bareham, E-Cigarettes: Use, Effects on Smoking, Risks, and Policy Implications, Annu. Rev. Public Health. 39 (2018) annurev-publhealth-040617-013757.

doi:10.1146/annurev-publhealth-040617-013757.

[2] A. Pasquereau, R. Andler, R. Guignard, J.-B . Richard, P . Arwidson, V. Nguyen-Thanh, Le groupe Baromètre santé, La consommation de tabac en France : premiers résultats du Baromètre santé 2017, Bull. Epidémiologique Hebd. 14‑15 (2018) 265‑273.

[3] European Union, Special Eurobarometer 458 « Attitudes of Europeans towards tobacco and

(14)

electronic cigarettes », 2017.

[4] National Academies of Sciences Engineering and Medicine, Public Health Consequences of E- Cigarettes, (2018).

[5] P. Hajek , A. Phillips-Walle r , D. Przu l j, F. Pes o la, K. Myers S m ith, N. Bi sal, J. Li, S. Parrott, P. Sasieni, L . Da wkin s, L. Ross, M . Go niewicz, Q. Wu, H.J. McRobbie, A Randomized Trial of E-Cigarettes versus Nicotine-Replace ment The rapy , N. Engl. J. Med.

(2019) NEJMoa1808779.

[6] U.S. Department of Health and Human Services, How Tobacco Smoke Causes Disease: The Biology and Behavioral Basis for Smoking-Attributable Disease: A Report of the Surgeon General, Dept. of Health and Human Services, Public Health Service, Office of Surgeon General, Atlanta, Ga, 2010.

[7] R. Pol osa, C. Russell, J. Nitzkin, K.E. Farsalinos, A critique of the US Surgeon General’s conclusions regarding e-cigarette use among youth and young adults in the United States of Amer ica, Harm Reduct. J. 14 (2017) 61.

[8] U.S. Department of Health and Human Services, E-Cigarette Use Among Youth and Young Adults: A Report of the Surgeon General, Atlanta, GA, 2016.

[9] Centers for Disease Control and Prevention, Electronic Cigarettes, (2018).

https://www.cdc.gov/tobacco/basic_information/e-cigarettes/index.htm (consulté le 24 septembre 2018).

[10] J.N. Newton, M . Dockrell, T. Marczylo, Making sense of the latest evidence on electronic cigarettes, Lancet. 391 (2018) 639‑642.

[11] S. Spilka, O . Le Nezet , E. Jansse n, A. Briss ot , A. Philip po n, J. Sh ah, S. Chyderiotis, Les drogues à 17 ans : analyse de l’enquête ESCAPAD 2017, Tendances. 123 (2018).

[12] R.L. D uP ont, B. Han, C.L. Shea, B.K. Madras, Drug use among youth: National survey data support a common liability of all drug use, Prev. Med. (Baltim). 113 (2018) 68‑73.

[13] L.A. A tt aiaa, F. Beck, J.B. Ri chard, C. Ma ri moutou, A. Mayet, Relationships between substance initiation sequence and further substance use: A French nationwide retrospective study, Addict. Behav. 57 (2016) 1‑5.

[14] E.L. Sutfin, T.P. Mccoy, H.E.R. Morrell, B.B. H oeppner, M. Wolfson, Electronic Cigarette Use by College Students, Drug Alcohol Depend. 131 (2013) 214‑221.

[15] A.M. Lippert, Do Adolescent Smokers Use E-Cigarettes to Help Them Quit? The

Sociodemographic Correlates and Cessation Motivations of U.S. Adolescent E-Cigaret te Use, Am. J. Heal. Promot. 29 (2015) 374‑379.

[16 ] K. East, S. C . Hitchman , I. Bakolis , S. Williams , H. Chees eman, D. Arnott, A. McNeill, The Association Between Smoking and Electronic Cigarette Use in a Cohort of Young People, J.

Adolesc. Heal. (2018).

[17] S. Soneji, J.L. Barrington-Trimis, T.A. Wills, A.M. Leventhal, J.B. U nger, L.A. Gibson, J. Yang, B.A. Primack, J.A. Andrews, R.A. Miech, T.R. Spindle, D.M. Dick, T. Eiss enberg, R.C. Hornik, R.

Dang, J.D. Sargent, Association Between Initial Use of e-Cigarettes and Subsequent Cigarette Smoking Among Adolescents and Young Adults, JAMA Pediatr. 171 (2017) 788.

[18] B. Dautzenberg, E-Cigarette: A New Tobacco Product for Schoolchildren in Paris, Open J.

Respir. Dis. 03 (2013) 21‑ 2 4.

(15)

[19] L.J. Rennie, C. Bazillier-Bruneau, J. Rouëssé, Harm Reduction or Harm Introduction?

Prevalence and Correlates of E-Cigarette Use am ong French Adolescents, J. Adolesc. Heal. 58 (2016) 440‑445.

[20] F. Beck, S. Legleye, P. Peretti-Watel, Regards sur la fin de l’adolescence : Consommations de produits psychoactifs dans l’enquête ESCAPAD 2000, Paris, 2000.

[21] G. Zou, A. Donner, Extension of the modified Poisson regression model to prospective studies with correlated binary data, Stat. Methods Med. Res. 22 (2013 ) 661‑670.

[2 2] S. Spil ka , V. Ehlinge r , O. Le Néz et, D. Pacoricona, M. Ngantcha, E. Godeau, Alcool, tabac et cannabis en 2014, durant les « années collège », Tendan ce s. 106 (20 1 4).

[23] S. Spilka, O. Le Nézet, C. Mutatayi, E. Janssen, Les drogues durant les « années lycée ».

Résultats de l’enquête ESPAD 2015 en France, Ten da nces. 112 ( 2016).

[24] S. Spilka, O. Le Nézet, M. Ngantcha, F. Beck, Consommation de tabac et usage de cigarette électronique à 17 ans en France, 2014, Bull Epidémiol Hebd . 1 7‑18 (2015) 289‑296.

[2 5] L. Ba uld, A. M acKin tosh, B . Ea stwood , A . Ford, G. M oore, M. Dockrell, D. Arnott, H.

Cheeseman, A. McNeill, Young People’s Use of E-Cigarettes across the United Kingd om : Findings from Five Surveys 2015–2017, Int. J. Environ. Res. Publ ic Hea lth. 14 (20 17) 973.

[26] A . Fotiou, E. Kanavou, M. Stavrou, C. Richardson, A. Kokkevi, Prevalence and correlates of electronic cigarette use among adolescents in Greece: A preliminary cross-sectional analysis of nationwide survey data, A dd ict. Behav. 51 (2015) 88‑92.

[27] R. Hanewinkel, B. Isensee, Risk factors for e-cigarette, conventional cigarette, and dual use in German adolescents: A cohort study, P re v. Med. (Baltim). 74 (2015) 59‑62.

[28] R. Miech, L. Johnston, P.M. O’Malley, J.G. Bachman, M.E. Patrick, Adolescent Vaping and Ni cotin e U se in 2017–2018 — U.S. National Estimates, N. Eng l. J. M ed . (2018) NEJMc1814130.

[29] J.M. Kinnunen, H. Ollila, J. Minkkinen, P.L. Lindfors, A.H. Rimpelä, A longitudinal study of predictors for adolescent electronic cigarette exper im entation and comparison with conventional smoking, Int. J. Env iron. Res. P ublic Health. 15 (2018).

[30] J.-C. Surís, A. Berchtold, C. Akre, Reasons to use e-cigarettes and associations with other substances among adolescents in Switzerl and , Dr ug Alcohol Depend. 153 (2015) 140‑144.

[31] S. Park, H. Lee, S. Min, Factors associated with electronic cigarette use among current cigarette-smoking adolescents in the Republic of Korea, Addict. Behav. 69 (2017) 22‑26.

[32] M.M. Vanyukov, T.A. Ridenour, Common liability to drug addictions: Theory, research, practi ce, D rug Al coho l De pen d. 123 (20 12 ) 2012‑2014.

[33] A. Mayet, S. Legleye, F. Beck, B. Falissard, N. Chau, The gateway hypothesis, common liability to addictions or the route of administration model a modelling process linking the thre e t heories, Eur. Addict. Re s. 22 (2016) 107‑117.

[34] T.A. Wills, R. Knight, R.J. Williams, I. Pagano, J.D. Sargent, Risk Factors for Exclusive E-Cigarette Use and Dual E-Cigarette Use and Tobacco Use in Adol escents , Pediat rics. 1 35 (20 15) e4 3‑e51 .

[35] L. Minary , H. Martini , N . Wirth, F. Th ou venot, S. Acouetey, C. Maire, Y. Martinet, A.

Bohadana, D. Zmirou-Navier, F. Alla, Caractéristiques du tabagisme chez les adolescents en Centre de formation des apprentis, Rev. Epidemiol. Sante Publique. 59 (2011) 270‑276.

(16)

[36] B.W. Chaffee, E.T. Couch, S.A. Gansky, Trends in characteristics and multi-product use among adolescents who use electronic ci gare ttes, U nit ed States 2 01 1-2015, PLoS One. 12 (2017) 1‑19.

[37] S. Geidne, L. Beckman, I. Edvardsson, J. Hulldin, Prevalence and risk factors of electronic cigarette use among adolescents: Data from four Swedish municipalities, Nord. Stud. Alcohol Drugs. 33 (2016) 225‑240.

[38] Ministère des Affaires sociales de la Santé et des Droits des femmes, Programme N ational de Réduction du Tabagisme 2014-2019, Paris, 2014.

[39] R. Hanewinkel, B. Isensee, Risk factors for e-cigarette, conventional cigarette, and dual use in German adolescents: A cohort study, Prev. Med. (Baltim). 74 (2015) 59‑62.

[40] S.A. Glantz, Heated tobacco products: the example of IQOS, Tob. Control. 27 (2018) s1‑s6.

(17)

Tableau 1 - Niveaux d’usage de vape et de cigarettes à 17 ans en 2017 (% pondérés) (ESCAPAD 2017, OFDT).

Vape Cigarettes de tabac

Ensemble 17 ans

Garçons Filles p- value

Ensemble 17 ans

Garçons Filles p- value

Expérimentation 52,4 56,5 48,1 *** 59,0 58,1 59,9 ***

Usage récent (au moins un usage dans le mois)

16,8 20,7 12,7 *** 34,1 34,7 33,5 **

Usage quotidien 1,9 2,8 1,0 *** 25,1 26,3 23,8 ***

**, *** : tests de Khi-deux de Pearson de comparaison entre le niveau d’usage des garçons et celui des filles, significatifs respectivement aux seuils 0,01 et 0,001.

(18)

Tableau 2 – Expérimentation de vape et croisement avec l’expérimentation de cigarette à 17 ans en 2017 (%

pondérés) (ESCAPAD 2017, OFDT).

Cigarettes dans la vie

NON OUI Total

Vape dans la vie

NON 33,5 14,1 47,6

12 947 5 507 18 454

OUI 7,6 44,8 52,4

2 936 17 421 20 357

Total 41,1 58,9 100,0

15 883 22 928 38 811

(19)

Tableau 3 - Usage dans le mois de vape et croisement avec l’usage de cigarette dans le mois à 17 ans en 2017 (%

pondérés) (ESCAPAD 2017, OFDT).

Cigarette dans le mois

NON OUI Total

Vape dans le mois

NON 62,2 21,1 83,3

24 125 8 212 32 337

OUI 3,7 13,0 16,7

1 433 5 064 6 497

Total 66,0 34,1 100,0

25 558 13 276 38 834

(20)

Tableau 4 – Facteurs associés à l’usage dans le mois d’e-cigarette à 17 ans en 2017 (%) (ESCAPAD 2017, OFDT).

Usage dans le mois d’e-cigarette (n = 6 540)

% pondéré en ligne % pondéré RR ajusté IC95

Age 0,80 [0,74-0,86]

Sexe ***

Filles (48,8) 12,8 37,0 1

Garçons (51,2) 20,8 63,0 1,39 [1,33-1,46]

Situation scolaire et professionnelle ***

Elèves/étudiants (89,1) 15,8 83,7 1

Apprentis (7,0) 27,2 11,2 1,00 [0,93-1,08]

Actifs/non scolarisés (3,9) 22,5 5,1 0,77 [0,69-0,86]

PCS recodée *

Défavorisé (10,4) 17,3 10,6 1

Modeste (33,8) 17,1 34,3 0,99 [0,91-1,07]

Moyen (29,0) 17,1 29,4 0,98 [0,91-1,07]

Favorisé (19,6) 16,8 19,6 0,99 [0,91-1,08]

Très favorisé (7,2) 14,5 6,2 0,97 [0,86-1,09]

Structure familiale ***

Nucléaire (64,9) 15,2 58,7 1

Recomposée (9,8) 22,5 13,1 1,11 [1,04-1,18]

Monoparentale ou autre (25,3) 18,7 28,2 0,96 [0,92-1,02]

Agglomération ***

Moins de 200 000 (60,1) 17,9 64,2 1

Plus de 200 000 (39,9) 15,0 35,8 0,94 [0,89-0,98]

Redoublement ***

Non (70,4) 14,4 60,2 1

Oui (29,6) 22,7 39,8 1,24 [1,18-1,30]

Tabagisme quotidien ***

Non 8,4 37,5 1

Oui 42,0 62,5 2,74 [2,57-2,93]

Alcool régulier ***

Non (91,6) 14,9 81,3 1

Oui (8,4) 37,2 18,7 1,21 [1,14-1,28]

Cannabis année ***

Non (68,7) 8,8 36,1 1

Oui (31,3) 34,3 63,9 1,59 [1,49-1,69]

Chicha vie ***

Non (50,1) 5,9 17,5 1

Oui (49,9) 27,9 82,5 2,34 [2,17-2,53]

Nombre d’autres produits illicites vie ***

0 (93,2) 14,9 83,2 1

1 (3,5) 39,7 8,3 1,13 [1,05-1,22]

plus d'1 (3,3) 43,7 8,5 1,00 [0,92-1,08]

*, **, *** : tests de Khi-deux de Pearson, significatifs respectivement aux seuils 0,05, 0,01 et 0,001 ; RR = risque relatif ; IC95 : intervalle de confiance à 95 %. Lecture : 12,8 % des filles ont déclaré un usage dans le mois d’e- cigarette. Parmi les usagers dans le mois d’e-cigarette, 37,0 % étaient des filles.

(21)

Tableau 5 – Description des différentes catégories d’usagers récents d’e-cigarette et de fumeurs quotidiens (%

pondérés)

Aucun usage (n = 26 571)

Usage mois e- cigarette seul (n = 2 418)

Usage quotidien cigarette seul

(n = 5 699)

Usage des deux (n = 4 079)

Sexe *** *** *** ***

Filles (48,8) 51,2 34,2 51,7 38,6

Garçons (51,2) 48,8 65,8 48,3 61,4

Situation scolaire et professionnelle

*** ** *** ***

Elèves/étudiants (89,1) 93,2 89,9 76,8 80,2

Apprentis (7,0) 4,6 7,7 13,0 13,2

Actifs/non scolarisés (3,9) 2,2 2,5 10,2 6,6

PCS recodée *** ns *** **

Défavorisé (10,4) 9,9 9,9 12,0 10,8

Modeste (33,8) 33,1 33,3 36,5 34,8

Moyen (29,0) 29,0 29,8 28,4 29,2

Favorisé (19,6) 20,2 20,1 17,3 19,4

Très favorisé (7,2) 7,7 6,9 5,8 5,8

Structure familiale *** ns *** ***

Nucléaire (64,9) 68,9 64,0 53,3 55,6

Recomposée (9,8) 8,3 10,9 13,0 14,5

Monoparentale ou autre (25,3)

22,8 25,1 33,6 29,9

Agglomération *** ns *** ***

Moins de 200 000 (60,1) 58,3 60,4 63,9 66,6

Plus de 200 000 (39,9) 41,7 39,6 36,1 33,4

Redoublement *** *** *** ***

Non (70,4) 75,1 65,9 60,7 57,2

Oui (29,6) 24,9 34,1 39,3 42,8

Alcool régulier *** *** *** ***

Non (91,6) 95,7 87,3 83,9 77,6

Oui (8,4) 4,3 12,7 16,1 22,4

Cannabis année *** *** *** ***

Non (68,7) 84,5 54,0 31,4 25,2

Oui (31,3) 15,5 46,0 68,6 74,8

Chicha vie *** *** *** ***

Non (50,1) 64,7 26,4 18,9 12,1

Oui (49,9) 35,3 73,6 81,1 87,9

Nombre d’autres produits illicites vie

*** *** *** ***

0 (93,2) 98,0 91,4 82,2 78,3

1 (3,5) 1,3 5,4 8,2 10,0

plus d'1 (3,3) 0,6 3,2 9,6 11,7

*, **, *** : tests de Khi-deux de Pearson de comparaison entre un profil et le reste des 17 ans, significatifs respectivement aux seuils 0,05, 0,01 et 0,001 ; ns = non significatif.

(22)

Tableau 6 – Comparaison des doubles usagers de vape et de cigarettes aux simples vapoteurs et aux simples fumeurs quotidiens

Vapoteurs non-fumeurs comparés aux doubles usagers

Fumeurs non vapoteurs comparés aux doubles usagers

RRR IC95% RRR IC95%

Age 0,94 [0,78-1,13] 1,48 [1,29-1,69]

Sexe

Filles 1 1

Garçons 1,67 [1,48-1,89] 0,61 [0,55-0,66]

Situation scolaire et professionnelle

Elèves/étudiants 1 1

Apprentis 0,47 [0,38-0,58] 1,14 [0,99-1,31]

Actifs/non scolarisés 0,32 [0,23-0,44] 1,65 [1,38-1,98]

PCS recodée

Défavorisé 1 1

Modeste 1,08 [0,88-1,33] 1,01 [0,86-1,19]

Moyen 1,14 [0,92-1,41] 0,97 [0,82-1,15]

Favorisé 1,20 [0,95-1,50] 0,93 [0,78-1,12]

Très favorisé 1,22 [0,91-1,64] 0,93 [0,73-1,18]

Structure familiale

Traditionnelle 1 1

Recomposée 0,80 [0,67-0,95] 0,92 [0,81-1,06]

Monoparentale ou autre 0,87 [0,76-1,00] 1,14 [1,03-1,26]

Agglomération

Moins de 200 000 1 1

Plus de 200 000 1,33 [1,18-1,50] 1,08 [0,98-1,18]

Redoublement

Non 1 1

Oui 0,70 [0,62-0,79] 0,81 [0,73-0,89]

Alcool régulier

Non 1 1

Oui 0,67 [0,57-0,79] 0,77 [0,68-0,86]

Cannabis année

Non 1 1

Oui 0,32 [0,28-0,36] 0,85 [0,76-0,94]

Chicha vie

Non 1 1

Oui 0,54 [0,46-0,62] 0,67 [0,59-0,77]

Nombre d’autres produits illicites vie

0 1 1

1 0,74 [0,59-0,92] 0,85 [0,73-0,99]

plus d'1 0,43 [0,33-0,58] 0,90 [0,78-1,05]

RRR : rapport de risque relatif. En gras : significativement différent de 1.

Références

Documents relatifs

• Décrire les motivations à l’usage de la cigarette électronique (expérimentation et usage actuel) en population étudiante. • Décrire l’évolution dans le temps de l’usage

- Application pour les mesures d’accessibilité : quel lien existe-t-il entre la fréquence d’achat de produits du tabac dans un pays limitrophe de la France et la distance entre le

Cette géolocalisation des répondants permet de redessiner une cartographie du territoire hexagonal et de réinterroger les usages de drogues à l’adolescence

Par contre chez les déficient intellectuel la mémoire fait défaut : la mémoire est une fonction cognitive la plus importante pour accéder a la fonction symbolique

«La cigarette électronique inquiète car elle pourrait ne pas être sans danger, être un moyen d’initiation des jeunes à la nicotine, rendre impossible l’application de

La répétition de ces usages de cannabis est beaucoup plus fréquente que ceux d’alcool : près de 10 % des filles et 20 % des garçons déclarent avoir souvent fumé avant midi ou

Elle peut présenter en plus des crises, des troubles plus ou moins spécifiques (intéressant une ou plusieurs fonctions cérébrales), provoqués soit par un fonctionnement

Utilisation effective d’un moyen de protection contre les grossesses à la première et à la dernière relation selon la perception de contrôle quant à l’utilisation d’un moyen