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SAINT FRANÇOIS D'ASSISE

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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SAINT FRANÇOIS D'ASSISE

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JEAN VIGNAUD

SAINT FRANÇOIS D'ASSISE

ET SON MESSAGE AU MONDE

BORDAS

1950

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OUVRAGES DU MÊME AUTEUR L'Accueil, Poèmes. (Ollendorf, édit.).

Les Amis du Peuple, Roman. (Fasquelle).

La Terre Ensorcelée, Nouvelle. (Fasquelle).

La Passion de Claude Bernier, Roman. (Fasquelle).

Les Sauveurs du Monde, Nouvelle. (Renaissance du Livre).

Sarati le Terrible, Roman. (Plon).

La Maison du Maltais, Roman. (Plon).

Le Huitième Péché, Roman. (Albin Michel).

L'Ange du Treizième jour, Roman. (Albin Michel).

Fille de Lave, Roman. (Les Deux Sirènes).

Frère Charles ou la vie héroïque de Charles de Foucauld, couronné par l'Académie Française. (Albin Michel).

L'Esprit Contemporain, Pages critiques. (Ed. Sagittaire).

Notre Enfant l'Algérie. (Flammarion).

Notre Maître (pour la jeunesse). (Hachette).

Niky, Roman. (Plon.).

THÉATRE

Sarati le Terrible, drame lyrique représenté sur la scène de l'Opéra- Comique. Musique de Francis Bousquet.

A L'ECRAN Vénus.

Sarati le Terrible.

La Maison du Maltais.

POUR PARAITRE Le vrai roman de la Dame de Montsoreau.

Le Capitaine Costa.

TOUS DROITS RÉSERVÉS POUR TOUS PAYS COPYRIGHT BORDAS 1950

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LE SAINT DE TOUT LE MONDE

De tous les saints, et Dieu sait s'ils sont nombreux, le petit pauvre d'Assise est celui qui, dans l'Univers, compte le plus d'amis, quelle que soit leur religion ou leur absence de religion. « Saint François, a écrit Maurice Denis, l'exquis illustrateur des Fioretti, jouit de cet extraordinaire privilège que les incroyants le vénèrent comme les croyants eux-mêmes ; il est le saint des hérétiques, des agnostiques, des catholiques tièdes et des catholiques fervents ; il est le saint de tout le monde. » Ce n'est pas là propos d'atelier ni boutade de peintre ; c'est l'hommage rendu par un des plus purs artistes de notre temps à celui qu'il considérait comme un frère bien aimé.

Maurice Denis ne se trompait point. De nos jours, saint François s'est acquis droit de cité auprès de toutes les nations et chez tous les peuples. En Europe, comme aux Etats-Unis et aux Indes, se sont multipliés les Sociétés d'études franciscaines et les groupements du Tiers Ordre qui compte plus de deux millions de fidèles. Saint Fran- çois n'est donc pas seulement un saint italien ; c'est un saint international.

En septembre 1924, lors du septième centenaire de l'arri- vée des premiers Frères Mineurs en Grande-Bretagne, des fêtes solennelles eurent lieu à Canterbury et l'archevêque primat d'Angleterre, le cardinal Bourne, accueillit sur le seuil de sa cathédrale les disciples du Poverello, qui compre- naient, à côté de moines de toutes obédiences, des représen- tants de l'Eglise anglicane du Royaume Uni et des Domi- nions, des délégués de l'Amérique et du Japon. François

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est le saint de tout le monde, parce qu'il compte des frères dans toutes les religions, et qui sait si, dans l'église épis- copale de Canterbury, parmi les moines et les pasteurs, ne s'était pas glissé quelque rabbin ayant subi à son tour le rayonnement du petit pauvre d'Assise.

Au cours d'un voyage en Ombrie, un voyageur qui mani- festait quelque surprise devant les témoignages de véné- ration dont la foule entourait un vieux missionnaire fran- ciscain, reçut d'un assistant cette édifiante réponse :

— Signor, notre médecin est juif. Eh bien ! lui aussi aime le padre ; il a coutume de dire : je ne crois pas beau- coup aux saints, mais s'il y a des saints, celui-là en est un.

Des fils d'Israël sont donc prêts à lier amitié avec les fils de saint François ; mais leur nombre, j'imagine, est assez restreint. Plus nombreux, sont les Protestants qui l'ont adopté, parce que, selon les paroles d'un pasteur français, « durant sa vie terrestre, il est monté au Calvaire à la suite du Christ ».

C'est cette vie terrestre de François d'Assise que nous nous sommes proposé de raconter dans ce livre, en nous inspirant aussi bien des vieux auteurs du XIII et du XIV siècles que des études les plus récentes dues à des chercheurs religieux ou laïques. Ce livre est le récit d'une vie et non le roman d'une vie. Il faut reconnaître que la conduite d'un être original, puéril et sublime, comme François, a quel- que chose d'incroyable. Charles Péguy a écrit qu'un saint est un « monsieur difficile » ; c'est souvent même « un monsieur dangereux », car il ne cherche qu'à troubler notre repos, à nous entraîner Dieu sait où. Il nous invite sans cesse à monter sur l'échelle de Jacob pour escalader le ciel.

Et qu'on ne dise pas que seuls les esprits faibles sont trou- blés par ces sortes d'hommes ; ce sont, au contraire, les plus fortes personnalités qui subissent à leur contact les commotions les plus vives.

On en a, d'ailleurs, la preuve avec les trois plus célèbres biographes contemporains de saint François : le pasteur français Paul Sabatier, le poète danois Johannes Jœrgen- sen, l'écrivain anglais G. K. Chesterton. En faisant la con- naissance du saint, deux d'entre eux devaient, en effet, bou- leverser leur vie.

Le premier, le pasteur Sabatier, ne pouvait savoir le destin qui l'attendait lorsqu'il réunissait des matériaux pour son

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fameux Saint François d'Assise, qu'il publia en 1893. En étudiant l'une des périodes les plus dangereuses que connut l'Eglise Romaine, menacée au XIII siècle d'un schisme aussi bien en France qu'en Italie, Paul Sabatier ne voulait faire œuvre que d'historien, mais lorsqu'il communiqua son manuscrit à ses amis, ceux-ci ne manquèrent pas de lui si- gnaler les nuages noirs qu'il amoncelait sur sa tête. « Votre livre, dirent-ils à l'auteur, fâchera tout le monde : les libres penseurs, car vous exaltez un saint ; les catholiques, car vous accusez l'Eglise de n'avoir pas compris le plus noble de ses enfants ; les protestants, auxquels vous reprochez avec une sorte de désinvolture d'avoir fait une œuvre irra- tionnelle inachevée. » L'orage annoncé éclata. Le biographe de saint François fut accusé d'avoir fait de son héros un révolutionnaire, un réformateur et presque un devancier de Calvin. Cela n'empêcha pas son ouvrage d'avoir un grand retentissement. Pour expliquer ce succès inattendu, l'auteur devait écrire plus tard : « Mon livre a donné une voix à une foule de préoccupations qui hantent les conscien- ces ; les contradictions qu'on y rencontre ne sont-elles pas l'image des expériences d'un nombre infini de nos contem- porains ? La France actuelle ne veut ni du matérialisme, ni de l'incrédulité... Que veut-elle donc ? Elle ne le sait pas elle-même. Elle attend des paroles de vie. Elle est suspen- due à une espérance ».

Ces paroles sont encore vraies de nos jours ; le pasteur lui-même avait, en fréquentant Saint François, trouvé les paroles de vie qu'il cherchait. Après avoir attiré l'attention du monde civilisé sur le saint d'Assise, il publia une série de documents d'un intérêt capital et fonda une Société d'Etudes Internationales franciscaines qui comptait un pré- lat catholique, Mgr Duchêne ; un homme d'Etat juif, l'Ita- lien Luzzati ; un chanoine anglican, l'Anglais Rawnsley ; le siège de la Société était naturellement à Assise.

De la cité de l'Ombrie, le pasteur Sabatier devait être pendant quarante ans l'un des ornements, plus exactement l'une des gloires. Un évêque italien nous l'a dépeint, tel qu'il était à cette époque, et non sans malice. « Son allure, a-t-il écrit, sa parole, son geste, son sourire avaient on ne sait quoi de séraphique, d'attrayant, qui faisait se dissiper toute méfiance. Personne plus que lui n'était enthousiaste de Saint François. Vous le voyiez assidu aux fonctions diur- nes et nocturnes de la basilique de San-Francesco dans une attitude exemplaire, sérieuse, digne, édifiante. »

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Cette allure avait également frappé le Danois Jœrgensen, autre disciple du Poverello, qui écrivait : « L'érudit français a été proclamé citoyen d'honneur d'Assise et chacun de ses fréquents séjours dans la ville de Saint François lui vaut d'être traité avec presque autant de respect que le Saint lui- même. Les vieilles femmes se plaisent à raconter de quelle façon les enfants qui mendient dans les rues reçoivent de lui, non point des sous, mais des bons alimentaires, et, en vérité, rien n'est plus curieux que de le voir passer dans les étroites ruelles d'Assise : figure à la fois remarquable et imposante, avec son haut front blanc, ses grands yeux bruns, son nez d'aigle, sa barbe noire aux fils soyeux et sa longue chevelure de poète, teintée de gris, retombant en masse pleine sur le collet de sa redingote sombre ».

Le citoyen d'honneur d'Assise, qui mourut en 1928, ne cessa de réviser, jusqu'à son dernier jour, ses pensées sur le saint de la colline. A la fin de sa vie, il ne voyait plus en François un révolutionnaire, l'annonciateur d'un schisme ; mais, au contraire, un fils sublime de l'Eglise Romaine, qu'il avait contribué à sauver. Nous possédons, grâce à la sollicitude d'un franciscain notoire : Arnold Goffin, des notes sur l'ouvrage que préparait Paul Sabatier ; l'une d'elles fait autant d'honneur à la science qu'à la conscience de l'homme. « On s'est étonné, dit-il, que mon jugement ait évolué sur Saint François d'Assise. Y a-t-il quelque honte à se déjuger, quand on expose nettement la raison de cette différence ? Le progrès n'est-il pas une lente évolu- tion ? L'historien qui adopte des positions nouvelles, ne montre-t-il pas par là qu'il n'avait pas de préjugés, ni de parti pris ? » Pour ce livre, que nous ne lirons malheureusement pas, Paul Sabatier avait rédigé cette touchante dédicace : « Aux fils et aux filles de saint François, fils par leur profession ou fils par leur désir, ces pages sont humblement offertes avec l'espoir qu'ils y trouveront des nouvelles raisons d'ai- mer, d'admirer leur père spirituel et de continuer son œu- vre ». Ainsi, ce protestant resté fidèle à son Eglise, ne cessa jamais de se proclamer un fils de Saint François. Tel est l'effet de l'amour.

Sur son second biographe, le Danois Johannes Jœrgen- sen, le saint devait avoir une influence plus décisive encore.

C'est en 1894 que le poète scandinave, quittant Copen- hague pour se rendre en Italie après avoir traversé l'Alle- magne, trouva son chemin de Damas sur la route d'Assise.

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Le poète, qui n'avait pas encore atteint la trentaine, était alors un bel et sain exemplaire de la jeunesse intellectuelle de son pays. Il se plaisait à boire, chanter, disserter dans les tavernes avec ses camarades ; il se proclamait même volontiers « sensualiste », comme on disait alors de ceux qui ne voulaient rien voir au-delà de la matière, rien sentir au delà des limites étroites de la chair ; tel était Jœrgensen avant son départ pour l'Italie.

Pendant les semaines que dura son voyage, le touriste visita les musées, les églises, discuta et trinqua. Il fit halte dans la vieille ville de Nuremberg, nouant des amitiés avec des étudiants de son âge, grands amateurs de bière comme lui, surprenant ses partenaires par la vivacité de ses juge- ments. Il était sceptique en religion, radical en politique et cosmopolite en art, comme tous les disciples du célèbre critique danois Georges Brandès, juif internationaliste et libre penseur.

Cependant, sans l'avouer, le jeune poète était attiré par les ouvrages d'un écrivain français, J.-K. Huysmans, dont les derniers livres, A Rebours et Là-Bas, révélaient une âme torturée qui cherchait, dans l'art et la foi, à se dépouiller et se dépasser. Car Jœrgensen éprouvait les mêmes tour- ments que Huysmans, et pour les mêmes raisons. En route, il faisait de longues stations dans les anciennes églises et dans les vieux cloîtres, et ces visites lui fournissaient d'am- ples sujets de méditations ; mais devant les toiles des primi- tifs, il se demandait comment l'on pouvait, ici bas, se conten- ter seulement des joies célestes et conserver l'amour de la vie en se retirant d'elle.

Jœrgensen se posait ces angoissantes questions, lorsqu'il aborda la ville d'Assise, où toutes les vertus franciscaines : douceur, paix et simplicité l'attendaient. L'élève de Brandès était bien décidé à leur résister, et, après bien des combats avec lui-même, refusant d'écouter les appels secrets de la colline, c'est presque dans un état de révolte qu'il reprit le chemin de Copenhague. Mais, dans sa ville natale, il ne devait plus trouver de repos : que ce fût au milieu d'une foule bruyante, dans quelque réception mondaine, ou parmi ses joyeux compagnons, il demeurait absent...

Il avait fui Assise et il ne pouvait s'en détacher, obsédé par le souvenir des moines de la sainte montagne, de leurs prières, de leurs paroles, de leurs chants et surtout de leur idéal. Un jour, n'y tenant plus, le Danois revint à Assise

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et, cette fois, non plus pour résister à lui-même et se poser des questions, mais pour se mettre, délibérément, au service de Saint François. Finies les incertitudes, terminées les an- goisses ; la voie de Jœrgensen était maintenant tracée et toute droite. Il se convertit d'abord au catholicisme pour pouvoir entrer dans le Tiers Ordre de Saint François ; puis, pour convier les hommes à le suivre, il écrivit et publia le récit de sa conversion.

Son Livre de la Route, immédiatement traduit dans tou- tes les langues, connut un immense succès ; il y ajouta, par la suite, une Vie de Saint François d'Assise et les admira- bles descriptions de ses Paysages Franciscains. Dans tous ses ouvrages, Jœrgensen proclame sa pleine félicité, sa joie sans bornes. « Loué soit-tu, Seigneur, s'écrie-t-il dans un recueil de poèmes : Laudes Italiae, pour ma sœur l'alouette, dont le chant coule sans arrêt comme un torrent invincible, fontaine de chant, source de bonheur, ruisseau familier de tes louanges ; et béni sois-tu, Seigneur, pour la route blan- che et solitaire qui m'a conduit fidèlement jusqu'aux blan- ches cités des montagnes lointaines... Et béni sois-tu, Sei- gneur, aussi bien pour ma sœur l'alouette que pour cette âme que tu m'as donnée et qui, comme l'alouette, s'élève jusqu'au ciel. » Téodor de Wyzewa, en nous révélant ce poème, a raison d'écrire que Jœrgensen s'est servi des cantiques de Saint François pour chanter la véritable patrie de son cœur.

A diverses époques de sa vie, le poète, devenu un grand écrivain franciscain, habita comme Sabatier sur la douce colline de l'Ombrie, et c'est à Assise au cours d'un péle- rinage qu'il fêta son quatre-vingtième anniversaire ; dans la sainte cité, François lui-même reçut le meilleur de ses fils.

Le troisième biographe du Frère François, l'Anglais J. K. Chesterton, en se liant avec le saint, n'a pas connu pa- reil bouleversement dans son existence, parce qu'il n'a ja- mais fait de différence entre le réel et l'imaginaire. Ayant, dans son enfance, vécu sur un pied de parfaite intimité avec les elfes, les lutins, les gnomes et les géants, il continua dans son âge mûr d'avoir des relations suivies avec l'invi- sible. C'est le fait des vrais mystiques, et ce qui donne tant de saveur à son livre sur Saint François d'Assise. L'ouvrage n'est qu'un essai, mais tout rempli de la verve extraordi- naire que l'auteur a mise dans toutes ses œuvres. C'est une suite de pages éblouissantes dans lesquelles se joue l'esprit

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d'un dieu, sinon de Dieu, et Chesterton nous y démontre avec une grâce magique que, pour Saint François, à la fois poète et jongleur, le surnaturel n'existait pas. Tout, selon lui, était naturel à cette âme lumineuse, ailée et tendre, qui voyait vraiment dans le faucon, le loup, le vermisseau, l'hi- rondelle et l'alouette, des frères et des sœurs dans l'amour du Christ.

Pour nous en convaincre, Chesterton s'improvise lui- même jongleur et nous rappelle cet autre ancêtre de la pro- fession qui, pour honorer la Vierge, avait fait devant elle ses meilleurs tours. Chesterton, dans son livre, se révèle lui aussi un jongleur étourdissant ; ce n'est pas avec des assiet- tes, des couteaux, des balles qu'il opère, mais avec des idées, des paradoxes, des plaisanteries, des audaces, et il fait preu- ve, dans ses exercices, d'une habileté, d'un esprit et d'une conviction qui sont irrésistibles. Par amour pour Saint Fran- çois, il gagne la partie, comme jadis le jongleur de Notre- Dame pour glorifier la Vierge.

Tels sont, parmi les meilleurs, les trois biographes du Poverello accourus vers la colline d'Assise pour se proster- ner aux pieds de leur père spirituel. Certes, il en est d'au- tres, comme les Pères Mandonnet et Urbald d'Alençon, com- me André Peraté et Louis Gillet, Maurice Beaufreton et Edouard Schneider, qui, par leur talent et leur savoir, ont bien mérité de l'idéal franciscain. Gabriel Faure a égale- ment écrit un livre sur Saint François d'Assise, mais il parle surtout du pays natal du Saint, de cette Ombrie dont il est le chantre inspiré.

Nous n'avons pas, quant à nous, la sotte prétention d'a- jouter quoi que ce soit d'inédit à leurs travaux. Si nous avons tenté de faire, une fois de plus, revivre Saint Fran- çois, c'est parce que nous avons cru bon, en ces temps si chargés de menaces, de rappeler le message que le petit pauvre d'Assise a donné au monde, et que le monde doit écouter s'il veut connaître la vraie joie et redécouvrir le sens profond de la vie.

J. V.

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CHAPITRE I

MAITRE BERNARDONE, DRAPIER

Quand on l'aborde par le chemin de fer, que l'on vienne de Pérouse ou de Florence, si l'on oublie pour un instant sa gare et ses voitures automobiles, Assise, accrochée au mont Subasio, sous le ciel de l'Ombrie, montre à peu près le visage qu'elle avait au temps de saint François : la ville a conservé son air féodal en dépit de ses bâtiments moder- nes. Pour y accéder, il faut passer par des portes où l'on distingue encore l'emplacement des chaînes que l'on ten- dait au crépuscule, afin de la préserver des visites de voi- sins indésirables.

Nous sommes bien dans une cité montagnarde, avec ses pentes raides, ses sentiers de chèvres, ses vicoli longeant des façades étroites et des fenêtres grillagées, ce qui lui donne un aspect conventuel qu'agrémentent, heureusement, çà et là, des rangées de pots de fleurs, minuscules jardins suspendus aux couleurs éclatantes. Les portes de plusieurs demeures sont encore appelées, par les habitants, les portes des morts, comme si derrière les planches usées, des con- temporains du saint s'étaient pour toujours retirés d'un monde où la loi de l'amour est méconnue.

Un lourd passé pèse sur Assise, où quelques ruelles res-

semblent à d'anciens coupe-gorges, et certains logis aux

murs crenelés à de vieux bastions ; cela explique, mieux

que tous les guides, la physionomie de la ville du XIII

siècle, sans cesse menacée par les invasions des Pérugins

et les rivalités locales qui opposaient en de sanglantes

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mêlées, plébéiens et nobles, clercs et laïcs. Son histoire ne fut longtemps qu'une suite de meurtres et de pillages, ce qu'on a peine à s'imaginer, aujourd'hui, tant son atmos- phère nous imprègne de confiance, de paix et de douceur de vivre.

Certes, il subsiste, pour la postérité, de muets témoins de ces haines séculaires, mais qu'il s'agisse des vestiges romains ou des monuments du moyen âge, on ne leur porte d'ordinaire que peu d'attention, car, ici, ce sont les souvenirs d'un homme que l'on vient chercher plutôt que ceux d'une civilisation, et si des places comme celles de l'Evêché ou du Municipe retiennent notre intérêt, c'est parce qu'elles ont été mêlées à la vie d'un saint et qu'elles ont participé à son ascension spirituelle.

On est un peu surpris, à vrai dire, du grand nombre de rues, de places, d'églises qui se parent du nom de Fran- cesco, mais ce n'est pas sans raison ; elles marquent toutes des étapes dans la destinée de celui que, de son vivant, les foules saluèrent comme un second Christ. « Dans Assise, écrit à ce propos Gabriel Faure, chaque coin raconte un épisode de la vie merveilleuse de saint François. On marche sur ses chemins ; ceux-ci ont peu changé. »

Assise, elle-même, a peu changé et l'on serait tenté d'a- jouter que c'est le Moyen Age qui vous accueille sur le mont Subasio. Il suffit, pour s'en convaincre, de lever les regards vers les tours de la Rocca, vers les ruines du châ- teau-fort, qu'occupait un prince allemand sous la domina- tion de l'Empereur Barberousse, et qui fut démoli, pierre à pierre, en 1198, par les patriotes d'Assise dont faisait partie François, car le bienheureux tâta de la carrière des armes avant celle, autrement périlleuse, de la sainteté.

Est-ce à dire que tous les lieux où vécut saint François ont été respectés ? Ce serait trop demander aux hommes, qui ne peuvent s'empêcher de détruire, même avec les meilleures intentions. Comme partout, pour résoudre des problèmes de circulation et réparer les injures du temps, des travaux ont été jugés nécessaires ; il faut les accepter, mais certains d'entre eux, comme la construction de l'église Sainte-Marie-des-Anges, bâtie hors de la ville sur l'empla- cement de la Portioncule, visent plus au sensationnel qu'à cette humilité que prêcha Saint François par toute sa vie.

On eut mieux fait, semble-t-il, de conserver la minuscule hutte de branchages, au milieu des bois, qui constitua la première chapelle de son Ordre.

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Ce sont là des erreurs excusables, puisqu'elles sont dues à des excès de foi et, d'ailleurs, elles sont rares. De la sainte colline, on découvre par l'anfractuosité des rochers, la riante vallée ombrienne où le saint faisait des sermons à ses sœurs les hirondelles comme à ses frères les hom- mes. Le paysage qu'avait saint François sous les yeux est toujours là et l'on croit entendre, en le parcourant, ses prières et ses chants.

C'est au centre de la ville, dans une des ruelles avoisi- nant la Piazza Communale que s'élevait la boutique du riche marchand, le drapier Pierre Bernardone, près de l'évêché, dans le quartier le mieux achalandé, ainsi qu'il convenait à un homme qu'on appelait messire, parce qu'il avait un métier noble, le droit de circuler à cheval et de porter des vêtements d'écarlate.

C'est qu'à cette époque, où les professions savaient dé- fendre leurs privilèges au moins autant qu'aujourd'hui, Bernardone appartenait à cette aristocratie du négoce qui comprenait, outre les drapiers comme lui, des merciers et des changeurs ; il faisait partie du popolo grasso, la classe des gras, par opposition aux maigres : boulangers, forge- rons, maçons, charpentiers, marchands de bois. Riche et considéré, le bonhomme à son comptoir se montrait auto- ritaire et rude, tandis qu'au dehors il faisait preuve de bonne humeur, surtout quand il parlait de ses heureux moments passés en Provence, où, chaque année, il se ren- dait pour les foires d'Aix et de Beaucaire. D'une de ces ran- données, il avait ramené sa femme, cette pieuse Dona Pica, un peu effacée, qui lui avait donné deux enfants : Angelo et Francesco ; il avait toutes raisons d'aimer le royaume de France.

A propos de la naissance de Francesco, en 1182, — on invente souvent des fables sur les bambini qui feront, un jour, parler d'eux —, on a dit de la très pieuse Dona Pica, qu'aux premières douleurs, elle avait quitté sa maison pour s'en aller dans une étable proche mettre son fils au monde, afin qu'il naquît sur la paille à l'image du Christ. Or, il est plus vraisemblable que Dona Pica attendit dans son lit sa délivrance, souhaitant que le Seigneur mît fin au plus vite à ses douleurs.

Une autre légende rapporte que le jour où l'enfant vint au monde, un mendiant s'était présenté chez le drapier Bernardone et d'un ton pressant, avait dit à la servante :

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« Je t'en prie, apporte-moi l'enfant qui est né, ici, aujour- d'hui, car j'ai un grand désir de le voir ».

C'était une curiosité singulière, car il n'est pas d'usage d'enlever un enfant au sein de sa mère pour le présenter au premier venu ; aussi la servante refusa. Le besacier dé- clara qu'il ne partirait point sans avoir contemplé le petit ; sur quoi la domestique lui ferma la porte au nez et se dépê- cha de faire part à sa maîtresse de l'étrange visite. Mais Dona Pica, loin de donner raison à sa servante, la pria de montrer son fils au mendiant. Alors, lit-on dans la Lé- gende des Trois Compagnons, l'homme, prenant dans ses bras le bambino, avec une joie respectueuse, comme autrefois avait fait le vieux Siméon avec Jésus, s'écria :

« Aujourd'hui, dans ce bourg, deux enfants sont nés, dont l'un, qui est celui-ci, sera des meilleurs, tandis que l'autre sera des pires qu'il y ait au monde ». Que le meilleur fût François, cela, plus tard, devint clair pour tous ; mais qui donc était l'autre ? Nous ne le saurons jamais.

Nous n'en avons pas fini, d'ailleurs, avec les origines de François : deux siècles après sa naissance, nous voyons un archidiacre de Langres, Gérard de Hauterive, soutenir, documents en mains, que le père Bernardone était allié aux comtes de Grancey et qu'il avait droit à un blason :

« d'azur au cygne d'argent et membré de sable ». Quelle joie eût saisi le drapier si, de son vivant, on lui avait oc- troyé pareil présent. Celui qu'il fit à son fils fut plus mo- deste, car il s'agissait d'un simple prénom. L'enfant étant venu tandis que le père se trouvait en France, Dona Pica l'avait appelé Jean, comme si elle devinait que, semblable à l'apôtre, il serait toujours prêt à dormir sur la poitrine du Seigneur pour lui communiquer la chaleur de son amour ; mais Bernardone, à son retour, n'avait pas ratifié ce choix : il voulait que son fils rappelât les gais gentilshom- mes de cette France qu'il aimait, également capables de tenir une lance et d'écrire un poème, et il exigea que fût changé le prénom de Jean en celui de Francesco, qui signi- fiait « petit Français ».

C'était là une nouvelle preuve de l'admiration qu'avait pour notre pays le maître drapier et la postérité devait lui donner raison, car c'est sous le nom de François que Jean Bernardone devait conquérir le monde.

Au vrai, l'idée d'une conquête accomplie par Francesco ne venait à l'esprit de personne dans son entourage, tant

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l'enfant, puis l'adolescent, était maigre et de pauvre appa- rence. L'instruction lui fut donnée à sa paroisse d'Assise, mais Francesco, toujours distrait, ne retenait pas grand' chose ; cependant, il finit par apprendre un peu de latin, juste ce qui était nécessaire pour lire les Evangiles, mais il écrivait mal et signait d'un tau grec au lieu d'écrire son nom tout entier. Thomas de Celano, son disciple, dit qu'il était un garçon sans lettres. Etait-ce à sa mauvaise santé qu'il fallait imputer sa paresse à apprendre ou bien plutôt à sa légèreté ?

A l'école, François s'amusait de tout : d'une mouche qui volait, du bourdonnement d'une guêpe, d'un chant d'oi- seau. Un coin de ciel, entrevu par l'étroite fenêtre de sa classe, l'incitait à de longues rêveries ; à l'étude, son esprit n'était jamais présent. Aussi, le maître ne faisait-il guère attention à ce garçon chétif, dont la figure longue, aux oreilles écartées, n'était animée que par des yeux noirs au regard flamboyant. Il le trouvait stupide et se montrait en cela très mauvais psychologue car, si cet étrange écolier était distrait, c'est que sa vie intérieure dévorait déjà son sens pratique. François comptait mal et ne s'intéressait ni à la géographie, ni à l'histoire ; mais au moindre récit d'aventures, son âme de poète s'exaltait et le transportait dans un monde ignoré de tous, un monde vibrant et lumi- neux peuplé d'anges, d'arbres et d'oiseaux. Il y avait en lui une source spirituelle inconnue qui ne demandait qu'à jaillir, un feu secret qui n'attendait qu'une occasion pour éclater. Cette exaltation allait lui faire commettre des folies et des fautes, mais combien de grands saints ne s'étaient-ils pas égarés dans la voie du péché avant de trouver celle qui menait vers le salut.

Mais nous n'en sommes pas encore là avec François Ber- nardone ; pour le moment, en dehors de ses heures d'école, il se contentait d'écouter son père parler de la vie des jon- gleurs et des poètes ambulants qu'il avait entendus aux foires de Provence, où, chaque année, il allait acheter des toiles et des brocards ; il savait par cœur leurs chansons et leurs poèmes. François écoutait, François s'enthousias- mait, François aurait tout donné pour devenir, lui aussi, un de ces troubadours. Mais il se rendait compte que c'était une profession bien difficile ; son père riait de lui quand il lui en parlait et citait les conseils d'un savant jongleur à l'un de ses élèves : « Sache, disait-il, non seulement trou- ver des poèmes, mais aussi bien sauter et bien parler ; sache

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jouer du tambour, des castagnettes et faire retentir la sym- phonie. Sache jeter et rattraper deux pommes avec des cou- teaux, imiter le chant des oiseaux et faire mouvoir des ma- rionnettes ; sache jouer de la cythare et de la mandore et sauter à travers des cerceaux ».

Comment un enfant imaginatif n'aurait-il pas envié de tels dons ? Mais la plupart de ces poètes de grands che- mins et des cours d'amour étaient séduisants et François, qui devenait un jeune homme, restait maigre et pâle, déparé encore par la petite barbe clairsemée qui commençait à lui pousser. Une seule chose pouvait lui donner une supériorité sur ces chanteurs qui étaient le plus souvent des gentilshom- mes en mal de pécune et misérablement vêtus : grâce au père Bernardone, le riche drapier, François pouvait s'habil- ler magnifiquement si cela lui plaisait.

A la maison, il ne perdait pas un mot des récits que rapportait son père : inoubliables exemples tirés de glo- rieuses vies comme celles de Charlemagne, de Roland ou des Chevaliers de la Table Ronde ; touchantes idylles de Tristan et d'Iseult, de Perceval et de la fée Morgane, de Flore et de Blancheflore. Des figures passionnées et chastes enivraient le jeune Francesco et lui faisaient une compa- gnie idéale et secrète. Tous ces récits montaient à la tête du jeune exalté, qui préférait les chansons à l'argent, et, s'il réussissait auprès de la clientèle de son père, c'est surtout parce qu'il montrait dans son métier l'inlassable courtoisie des jongleurs qu'il admirait tant.

Il existait alors entre la France et l'Italie un échange in- cessant de marchandises et d'idées. Dans les châteaux de l'Ombrie et de la Toscane, des poètes locaux, imitant les troubadours et les trouvères provençaux, étaient reçus par des gentilshommes irascibles, toujours en guerre avec d'au- tres seigneurs leurs voisins ; la venue des chanteurs consti- tuait une détente, un court répit entre des assauts et des coups de main. Il advenait aux jongleurs d'encourager l'humeur belliqueuse de leurs hôtes parce qu'il fallait vivre, mais ils préféraient aux combats des armes ceux plus subtils de l'amour.

Comme en France, la femme était la source inépuisable de toute inspiration ; cependant, certains poèmes avaient parfois un autre accent ; ils s'adressaient à la Nature, dont ils célébraient les richesses et les beautés : « J'ai autour de moi assez de maîtres et de maîtresses de chant ; ce sont les vergers, les arbres, les fleurs, les roulades plaintives des

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oiseaux », s'écriait un troubadour, et il ajoutait : « que les chalumeaux soient aux bergers, aux enfants les jeux folâ- tres, à moi telles amours qui me permettent de procurer et recevoir de la joie ».

Amour et joie étaient des richesses qui valaient aux yeux de François plus que tout l'or que l'on trouvait dans la cassette des princes, plus que tous les joyaux dont se pa- raient les empereurs et les rois, et, quand il pensait aux jongleurs qui s'embarquaient sur la mer pour aller en Terre Sainte combattre les Infidèles et prendre la garde autour du Tombeau du Christ, une force mystérieuse le soulevait au- dessus de lui-même ; il aurait voulu sur-le-champ les re- joindre.

Naturellement, ses parents ne se doutaient de rien.

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CHAPITRE II LE ROI DE LA FÊTE

Les habitants d'Assise et des environs se fournissaient chez Maître Bernardone, drapier, parce qu'il vendait les meilleures étoffes et aussi parce que son fils Francesco ac- cueillait les clients avec une gaieté et des paroles gracieuses qu'on ne trouvait pas d'ordinaire dans la bouche d'un com- mis. L'acheteur, qu'il fût gentilhomme, citadin ou paysan, avait du plaisir à écouter Francesco tandis qu'il aulnait sa marchandise. Celui-ci s'informait de la santé des famil- les, sans omettre les enfants qu'il connaissait par leurs noms ; il s'inquiétait des vieillards, prenait sa part des soucis et des joies de tous avec une charmante aménité, et les gens s'en allaient, reconnaissants, car de tels pro- cédés étaient assez rares à cette époque.

Ainsi, la courtoisie que lui avaient enseignée les trouba- dours, François la mettait dans ses manières et ses propos, cherchant par ce moyen à satisfaire le besoin de justice et de charité qui grandissait chaque jour en lui. Certes, il se montrait affable envers les notables et les seigneurs d'Assi- se ; mais c'était toujours aux ouvriers de la ville et de la campagne qu'il réservait le meilleur accueil ; malgré lui, il pensait à ce que représentait de peine et d'économies pour un pauvre artisan l'achat d'une chemise ou d'une veste de droguet et il lui cédait la pièce la plus solide au plus juste prix ; il ajoutait souvent par dessus le marché un morceau de toile ou de drap pour les raccommodages.

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Aux côtés de son père, François recevait les tisserands, ies fileuses de laine, les teinturiers, et, comme Maître Ber- nardone demeurait impitoyable sur la qualité de l'ouvrage qu'on lui présentait, François s'efforçait d'adoucir l'humeur du drapier par une plaisanterie qui le déridait, glissant subrepticement à un apprenti quelque menue pièce d'argent pour le dédommager des rudesses du patron. Toutes ces marques de générosité et de gentillesse avaient vite rendu populaire le jeune drapier dans toutes les classes de la so- ciété ; elles indiquaient plus de sensibilité que de sens pra- tique.

Mais il ne suffisait pas au jeune Francesco de jouer au généreux avec la marchandise paternelle ; il s'entendait par d'autres moyens à dépenser les ducats du drapier. C'est que l'argent ne représentait rien d'autre à ses yeux que la possibilité de procurer de la joie autour de lui. Aussi, Fran- çois comptait-il à Assise beaucoup d'amis auxquels il ou- vrait sa bourse sans réserve ; ceux-ci lui faisaient une sorte de cour aussi intéressée que joyeuse, car il était toujours prêt à leur procurer des distractions ; mais cette pensée n'effleurait pas un instant l'esprit du prodigue, qui se croyait recherché pour lui-même, tant il avait le besoin d'aimer. De plus en plus, ses compagnons l'empêchaient de travailler et de réfléchir, et lui, le naïf garçon, si sin- cère, si probe, se laissait entraîner à des plaisirs où le guettaient la désillusion et le dégoût.

Il n'était pas rare que des jeunes gens d'Assise, passant devant la boutique du drapier, fissent signe à Francesco : le commis n'hésitait point : il plantait là les clients de son père pour courir vers ses camarades et accepter leurs rendez- vous pour quelque folle partie. Il lui était alors impossible de maîtriser ses élans, de ne pas répondre, sur-le-champ, à un geste de sympathie, à un salut qu'il imaginait fraternel.

Le vieux Bernardone reprochait furieusement à son fils le mauvais exemple qu'il donnait aux apprentis ; mais il finis- sait toujours par rire des explications naïves du coupable et par céder à Dona Pica qui soutenait son Francesco, dont le bon cœur rachetait largement la tête légère.

Une fois échappé de la boutique, Francesco, exubérant et fastueux, semblable, par sa tenue, à un jeune seigneur de Florence, allait retrouver ses amis, fils de notables comme lui, ou jeunes hobereaux qui s'ennuyaient ferme derrière leurs hautes murailles : tous passaient d'interminables soi- rées à boire, à jouer, et, ce qui était plus important pour

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ACHEVÉ D'IMPRIMER POUR LES ÉDITIONS BORDAS, SUR LES PRESSES DE L'IMPRIMERIE DE LA PRESSE JURASSIENNE

A DOLE - DU - JURA LE 15 MARS 1950

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