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L4Z957
NOTICE
LA GAZETTE ARABE DE BEYRGUT.
EXTRAIT
N° 10DR L'ANNEE
1858 DU JOURNAL ASIATIQUE.NOTICE
SUR
LA GAZETTE ARABE DE BEYBOUT,
LUE DANS LA SEANCE GENERALE DE LA SOCIETE ASIATIQUE DU 29 JUIN 1853,
PAR M. REINAUD,
MEMBREDE L'INSTITUT,
CONSERVATEURDES AIANUSCUITSORIENTAUX DE LABIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE, PROFESSEUR DE LANGUE ARABE,ETC.
PARIS.
IMP1UMËHIE IMPÉRIALE.
M
DCCC
LVIIIPA/
NOTICK
LA GAZETTE ARABE DE BEYROUT.
Les lecteurs
du
Journal asiatique savent qu'unmouvement
littéraire s'est produitparmi
les popu-lationschrétiennesdela Syrie.
Une
Sociétéorientale s'estformée dans la ville de Beyrout, centre actueldu commerce
de lacontrée; desimprimeriesarabes y ontétéfondées, etmaintenantcetteville,qui, sous la domination romaine, jeta quelque éclat par ses richesses etsonécolededroit, tendàrenouvelerl'as-pect intellectuel et moral
du
pays1.Un
jeunechrétiendu
ritegrec,nommé
Khalil-al-Khouri, le
même
dont il a déjà été parlé dans ce recueil, a eu lapensée de fonderun
journal destiné à servird'organe aux idées deprogrès qui se mani- festent de toute part, et il a trouvéun
auxiliaire1 Voyez monTableau de l'état de la littératurechez les popu- lationschrétiennes arabesdelaSyrie.[Journalasiatique,juin 1857.)
J.As.Extrait n° 10. (1858.1 1
-
Q-
zélé dans la personned'un riche négociant,
M.
Mi- chelMcdawar,
dont il a également étéfaitmention.Cette feuille, quisepublieavec l'autorisation
du gouvernement
ottoman, a été calquée sur le plan desgrandsjournauxd'Europe.Ce
quienfaitlefond,
ce sontlesnouvelles localesquiintéressentlamasse
du
public,auxquellesonjointlesfaits contenus dansles principaux journaux de France et d'Angleterre.
L'éditeur y entremêle des noticeslittéraires etscien- tifiques,desvues morales ethygiéniques,
un
tableaudu
prixdesmarchandises,une
indication des navires qui arriventauportdeBcyrout ou
quiensortent,etc.Ils'y trouve
môme
detemps
entemps un
feuilleton,
consistant dans
un
récitsérieuxet suivi.Maisles dis- cussions religieuses etpolitiquesensontbannies,etlaraisonde cetteexclusionsedevinesans peine.
Le
titredu
journal estJardin des nouvelles1.Le
premier nu-méro
a été mis au jourle vendredi ierjanvier dela présente année.
Le
format en est in-folio,etilsedis- tribue par feuille de quatre pages. 11paraîtune
foispar semaine; maintenant c'estle samedi.
Voicileprospectus, qui a d'abord étédistribué à part, et qu'ona reproduit dans le premier
numéro.
Il est signé par
M.
Khalil-al-Khouri:AxaIoj <>Uai»-jJi Ah&[>
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*AÀ*Ji Sàîj^i ouiX*j «Xi,.*XJL>j u^àJÎj
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(jU^lj X=»-ljJl (j*^J i^-i—tï; QJ*>Ji Lô*Xa-»_£ <_aJ«X^j
Oit-A-J ,$ Itiuwff ymjj**&2 iLjUf «»ljïJL>
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=r">-À~* ^wy-è«La
volonté auguste, souveraine, adonné
laper- missiondepublier ce journaldanslavilledeBeyrout, afin de propager les connaissances et les nouvelles de divers genres, et de favoriserlesprogrèsdel'ins-truction de ceux de ses sujets qui, à l'ombre de sa
—
8—
protection, se sont abreuvés àla coupe
du
repos etde lasécurité.
Conformément
aux ordresdontnous
avons été honorés,cejournal seraimprimé une
foisparsemaineetembrasseratout cequiestsusceptible d'améliorer l'espritde
l'homme. Une
partie seracon- sacrée auxfaitsquiintéressentnoscontréesdeSvrie, ainsiqu'aux nouvellesempruntées
aux meilleurs etaux principauxjournaux étrangers.
Une
autre divi- sion renfermerales faits diversainsique
des exposés scientifiques.On
trouveradansune
troisième partieun
tableau de l'étatdu commerce
et les renseigne-ments
quis'y rapportent. Enfin il y nura à la findu numéro un
récit intéressant diviséen chapitres, et cette partie,imprimée
avecune
pagination particu- lière,pourraêtreà la findel'annéedétachéedu
jour nal, de manière à formerun volume
d'histoire.«Le
prixdu
journal est de120
piastres par an (environ27
francsde notremonnaie) pour
Beyroutet les régions environnantes.
Pour
les exemplaires envoyés audehors,on
y ajoutera les frais de port, etle prix serapour
touslespays indistinctementde cent quarante-quatre piastres (environ32
francs), avec décharge detoute autre dépense.Nous
espéronsque
touteslespersonnesquiprennentintérêtaubiendu
paysetqui,douéesd'un goûtsain, sont hienaisesde voirl'instruction se répandre, s'empresserontde
faire inscrire leur
nom
chezl'éditeur.»Je vais maintenant entrer dans quelques détails
propresà
mieux
faireconnaîtrelagazettedeBeyrout.Ces détails ne sortent pas
du
cadredu
Journalasia-—
y—
tique, et peut-être seront-ils de quelque utilité aux personnes qui aborderont pour la première fois la gazette arabe.
Avec
les idéesque
notre siècle ima- gine sans cesse, il a fallu inventer des expressions nouvellesou
modifierlesacceptionsdecertaines ex- pressions anciennes.Souvent
ces expressionsem-
barrassent chez nousles personnes qui
ne
sont pas initiéesauxprogrès des sciencesetdel'industrie.Que
doit-ilenêtre pourles
mêmes
expressionstranscrites en arabe, c'est-à-dire dansune
langueoù
l'on nemarque que
les consonnes, et dontla transcription n'a pas toujours été faite correctement?Ilest dit entête
du
journalque
lepi'ixestpayable d'avance1,etqu'on yadmettradesannonces'2moyen-
nant cinq piastres par ligne.On
peut s'abonner àBeyrout, au bureau de rédaction3
du
journal, ainsiqu'à
Damas,
à Alep, à Bagdad, à Alexandrie, au Caire et à Constantinople,où
il existe des bureaux de souscription.Le
journal estpolitique4, scientifique5,commer-
cial ethistorique7.
Chaque numéro
porte la date de l'année musul-mane,
qui est lunaire et qui secompte
à partir de l'hégire; vient ensuite la date correspondante de l'année chrétienne, qui est solaire et quisecompte
à partirdela naissance de Jésus-Christ. Mais
parmi
leschrétiens orientaux, si les catholiques ontadopté
—
10—
laréforme
du
calendrierfaiteparlepapeGrégoireXIII, la plupart des autres ont, à l'exemple des Russes, conservé le vieux style, ce qui fait à présentune
différenced'environ douzejours.Le
journaldeBey- rout s'est cru obligé dedonner
lesdeux
chiffres. -Le
premiernuméro commence
par des compli-ments
adressés au sulthande Constantinople, qui a bienvoulu permettre lapublicationdu
journal,ainsiqu'aux
membres du
divan, quiont secondé le sou- veraindansses dispositions libérales,enfin auxfonc- tionnaires publicsdelaSyrie,dontleconcours peut être utile au succès de la publication. L'éditeur dit ensuite:«J'aivoué avectoute l'effusion demon âme mon
existenceau
service dema
patrie1.Combien
je seraisbeureuxsimes
effortspouvaientluiêtredequel-que
utilité! C'est ce sentiment quim'afaitcourirleschances decetteentreprise.
Heureusement
j'aitrouvéun
appui dansM.
MichelMcdawar.
Cet honorable négociant, qui estplein de zèlepour
la littérature, n'a pas craint de s'associer aux embarras d'une pa- reillepublication.Du
reste, ilyabien longtempsque M. Mcdawar
consacresonexistenceau
succèsdetoute entreprise qui peut tourner au bien de sa patrie chérie.»Al-Khouripoursuitainsi : «Si àprésentnouséten- dons leregardsurlafacedenotre pays,
nous voyons que
leshabitants cherchentàs'éclairerau flambeau de la science, et qu'ils ontpris goût à ce quifait leS'A
—
11—
caractère de l'âgeactuel.
Comment
n'enserait-ilpas ainsi, lorsqueJalittérature arabeetlessciencesd'ap- plication se développent dans la contrée, etqu'une foule de jeunes gensdu
paysselivrentàl'étude des langues étrangères,moyen
le plus efficacepour
se familiariser avec les idées, lesmœurs
et les usages qui sonten vigueursousun
autrecieletjusque dansles régions les plus éloignées?Aussi nous nousflat-
tons de l'espoir
que
notre pays recouvrera son an- cienne prospérité et son éclat primitif,notamment
la ville de Beyrout la fleurie, quifutjadissi célèbre parson
amour
des sciencesen généraletdelàjuris- prudence en particulier, alors qu'elle était décorée»du
titre de Jalia Fclix.»L'épitbète de\fleurie fait allusion aux eaux abon- dantes qui, en descendant
du mont
Liban, arro- sent le territoire de Beyrout et en fontpour
ainsi direun
jardinnon
interrompu.Quant
auxmots
Jalia Fclix, c'est le titre
que
l'empereur Augustedonna
à Beyrout, lorsqu'ily envoyaune
colonie ro-maine
1.Le
journal fuitensuitemention
dela crisefinan- cièredes Etats-Unis d'Amérique, etdu
contre-coup de cette crise en Angleterre etjusqu'en Syrie.Puis il est parlé de la fondation d'un théâtre à Alexandrie,aux risquesetpérilsd'unbanquierilalicn
,
et le
mot
théâtre estrendu
en arabe parune
exprès-
1 Ici ladénomination latinea étéaltérée. Au lieude l î«_;
q^SsJS, ona imprimé -w^JwLJi Llta..
—
12—
sion
que
je n'avaispasencore rencontréeMl
estparle aussidelaconstructiondu
vaisseau gigantesquebap-tisé par les Anglais
du nom
de Lcviatlian-,et à cette occasion le rédacteurse livre à quelquesconsidéra- tionssurles facilitésqu'on trouvemaintenantàvoya- ger, grâce aux bateaux à vapeur et auxchemins
defer.
D'après ce
que
j'ai dit ailleurs surl'usage bizarre deschronogrammes
en Orient3, le premiernuméro
de la gazette de Beyroutne
pouvait passeterminer sansquelquepiècedecegenre.Icilechronogramme,
qui secompose
de troisvers, est destinéà célébrerà la fois le
commencement
del'annéeet lapremière apparitiondu
journal.Le
voici :Si l'année que nous venons de passer a offert bien des chosesque nous nedemandionspas,
1 C'estle mot ^y«qui est employé ailleursau pluriel sousla formefx\y>- Lejournal porteciibLJl (_saU JlJJc&i j£V°-
8 Voyez lanotice déjàcitée.
—
13—
L'année qui commence s'annonce par unejoie capable
tlefaire tournerla lêtc.
On
peul ainsi marquer lejourcîe lanouvelleannée: Une journée charmante où leJardin des nouvelles a fuit son appari-tiondanslemonde.
L'ensemble des lettres arabes qui correspondent aux
mots
français soulignés, rendues d'après leur valeur numérale, produit lasomme
1858
, chiflVe de la présente année.Le
cheikh Refaa, dont lenom
est bienconnu
en Europe,etquiremplit aujourd'huiau Cairelesfonc- tions d'inspecteur de l'école militaire, vientdecom-
poser, enl'honneur
du
vice-roid'Egypte,àl'occasion de l'anniversaire desanaissance,un compliment
qui se termine parun chronogramme
etoù
la fortunedu
prince estcensée s'exprimer ainsi :Que ma
joieetma
durée se perpétuentàjamais!Or
ces trois mots, rendusd'aprèsleur valeurnu- mérale, produisent lasomme
127/1,annéeprésente de l'hégire.Le deuxième numéro
de la gazettede
Beyroutcommence
parun
exposédesphénomènes du
calo- rique, de la vapeur, etc.Il est parlé ensuite de l'ouverture
du
parlement anglais,etl'onreproduitlediscoursprononcé
parla reine Victoria.Puis
on
rapporteles nouvellesvenues del'Angle-—
14—
terre, de la France, de la Russie, de l'Inde, de la
Chine, ele.
Le numéro
se termine parun
premierextraitdela chronique arabe d'Ibn-Scholma,disposé en
forme
defeuilleton.Ïbn-Schohnaestun
écrivainmusulman du commencement du
xv° sièclede notre ère-,ilest auteurd'unechroniqueuniversellequicommence
à la créationdu monde
et qui seprolongejusqu'àson temps.Comme
il était originaire d'Alep, ildonne un peu
plus d'attention auxévénements
quiintéres- sentla Syrie. Voilàprobablement
le motifqui luia faitaccorderlapréférenceparl'éditeur.Maissa chro- nique esttrès-abrégée, et ellene faitque donner
la substance desouvragesanaloguescomposés
antérieu- rement,notamment
de la chronique d'Aboulféda.Si d'Herbelot s'en est
beaucoup
servipour
lacom-
position de sa Bibliothèque orientale, le savant orien- taliste Reiskc, qui avait d'abordformé
le projet dela publier en entier, texte et traduction, y renonça
pour
s'attacheràlachronique d'Aboulféda.Ne
serait-il pas plus naturel
que
l'éditeurdu
journal arabefitchoix dequelque chronique chrétienne relative aux provincesdelaSyrie,soit
que
l'onrédigeâtun
nouvel ouvrage à cette occasion, soitqu'on secontentâtd'a- dapterun
ouvrage ancienà cemode
depublication?L'histoire de la Syrie, dans l'antiquité et au
moyen
âge, nous est plus
ou moins
bienconnue
à l'aide des écrivains grecs et romains et des écrivains des guerres descroisades;mais,pour
lestemps
modernes, nous ne savons guèreque
ce qui nousa ététransmis—
15—
par lesvoyageurs européens, qui souvent n'avaient qu'une idée vaguedes événements. Les écrivains in- digènes
du
pays pourraient ajouterbeaucoup
à nos connaissances sur ce sujet; à la vérité ils ontun
double écueil àéviter :le premierest ladiversitédes races et descroyances; lesecond est lasusceptibilitédu gouvernement
ottoman.Dans
letroisièmenuméro
,ilestparlé,entre autres choses, delagrandequestiondu
jour, lepercement
de l'isthme de Suez.On
trouve ensuiteun
tableau des différentes manières de se procurer de l'eaupour
l'arrosement des terres, etc.A
l'occasion des neiges abondantes qui étaienttombées
sur la chaînedu
Liban, et qui, à celteépoque
de l'année, interceptaient lescommunica-
tions, le cinquième
numéro
contientcesdeux
versdu
célèbreMotenabbi
:L<—*.laJL) oLa-Sj (jLLjJ JLa_==-j
Aï}
wL^_
«?La—y_J \— _i&_»
Ces montagnes du Liban, commentlestraverserau fort del'hiver, là oùl'été lui-même estun hiver continuel?
Lesneigesm'yont faitperdre
mon
chemin: ondiraitque (parl'effetdeleurmasseprofonde)lesténèbres sont sorties de la blancheurmême.Dans
cemôme numéro,
il est faitmention
de—
16—
l'horrible attentat par lequel, le 1k janvier dernier, la vie de l'empereur et de l'impératrice fut mise
en
danger, lors d'une visite qu'ils firent au théâtre de l'Opéra.Le mot
opéra estrendu
par pièce chantée1.On
y parle aussi desphénomènes du
fluide élec- trique2,du
galvanisme3, de la galvanoplastie4,du
daguerréotype5, de la photographie6 et des diffé- rents gaz7.A
cette occasion, le rédacteur parle de sonem-
barras
pour
rendreen
arabe des expressions qui n'ont pas d'équivalent dans cette langue. Il ditque
toutes les fois qu'il a trouvé dans l'arabe desmots
qui, à l'aide d'une périphrase, pouvaientdonner
le sens des termes européens, il a faitusagede cesys-tème
de traduction;mais làoù
tout étaitnouveau,
le
terme
et l'idée, il a bien fallu se borner àune
transcription.
Malheureusement
ces transcriptionsne
sont pas toujours exactes.Une
circonstance qui ajoute à la difficulté, c'estque
le rédacteur, enemployant
destermesanglais, français, italiens, etc.a plus égard à la prononciation particulière à cha-
cune
deces langues qu'à l'orthographe établie.Le même numéro
contientune
notice sur l'ou-vrage de Nasif Al-Iazigi, intitulé Confluent des deux mers,dontj'aidéjà eu occasion de parleravec quel- ques détails.
On
yremarque
de plusune
pièce de'' (^LyCuajjliià aulieude (jXvX^JajlsAc.
—
5 o^j>-£=>j^-2-—
° Lsîyojjf.—
7 Cemot est forittantôt;tt ettantôt vL*.—
17—
vers
composée
par Nasif, pour être jointe àun
exemplaire qui était destiné à être offert enhom- mage
au sulthan de Constantinople.Enfin ce
numéro
faitmention
d'un projet sur lequel on revient dans lesnuméros
suivants. Il s'agit d'un planconçu
parM.
MichelMedawar,
et qui consisterait dans la construction d'une route carrossable entre Beyrout etDamas,
à travers les gorgesdu
Liban.En
cemoment,
avec l'extensionque
les affaires ont prise à Beyrout, les relations entre cetteville et l'intérieurdu
pays sonttrès-con- sidérables.Or
lescommunications
sont interrom- puesune
partie de l'année, soit qu'iltombe
de laneige, soit qu'il ait plu
un peu
fort; d'ailleurs cescommunications
ne peuvent avoirlieu qu'à l'aidede bêtes desomme. Avec une
route carrossable,les re- lations se maintiendront dans toutes lessaisons, et, d'après le calcul qu'on a fait, le trajet ne prendra pas plusde neufheures.Des
ingénieursfrançaissont venus dans le payspour
concerter les mesures né- cessaires.M.
lecomte Edmond
de Bertou, qui ne reste étrangeràriendece qui sefaitd'utileen Syrie,
est allé à Constantinople solliciter l'autorisation
du
gouvernement. Maintenantils'agitdeformeràParisune compagnie
financière qui se charge des détails de l'exécution.Le numéro
6 renfermeun compte
rendudu
procès deM
mo deJcufosse,emprunté
à l'Illustration.Les
numéros
8 et îU fournissentun
exposé his- torique de lacompagnie
anglaise des Indes.—
18—
Dans
lenuméro
8, il étaitparlé deschambres
decommerce
1 établies à Beyrout et àDamas,
et desnombreux
servicesque
cesdeux
institutions ren- daient au pays.En même temps
le rédacteur té-moignait son
élonnement
de ce qu'une ville aussi importantequ'Alep fûtprivée d'une institutionsem- blable.Le numéro
1oannonce que
legouvernement
s'est empressé de faire droit à cette réclamation.
Il n'est guère de
numéros
de la Gazette de Bev- routoù
ilne soitparlé de lacrisecommerciale
qui, desEtals-Unis, s'est étendue partout, etdesembar-
ras quotidiens auxquels cette circonstance donnait lieu à Beyrout.
Le
rédacteurrend ordinairementlemot
crise parun terme
arabe qui signifie gêne2; mais il paraitque
lemot
crise3a passé dans le lan- gagedu
pays avec lachosemême,
etque
ce terme revient a tout propos dans la conversation. Il est dit dans le dixièmenuméro
qu'unefemme
d'unebonne
familledela villeétantaccouchée d'unefille,
lorsqu'il fut question de lui
donner un nom,
quel- qu'un proposa de l'appeler crise, etque
cenom
fut adopté tout d'une voix.Le numéro
1 1 renferme la nouvelle suivante :«
Un amateur
de Paris possède en cemoment
dans sa bibliothèque lesœuvres
complètes d'AlexandreDumas
4père,un
des écrivains français del'époque, et cette collection s'élève à i,55ovolumes
in-8°5.1
ij)^f <j~^£-
—
2 *£j!-«-••—
z <J>'j?y-—
4 sO^£~\—
19—
Une
personne qui ne ferait pas autre chose aurait besoin de cinq annéespour
lire cetteœuvre
colos-sale, ouvraged'un seid
homme. Ce
qu'il y a de plus singulier, c'estque
le propriétaire de cette biblio- thèque ne désespère pas de voir lenombre
des vo- lumes porté à 2,000. »Dans
lenuméro
i ?.,on
parle de la couche d'air quienvironne laterre, de la manière dont, à l'aidedu
baromètre1,on
peuts'assurerdu
degré de la pe- santeur de l'air, de l'ascension qui, dans les pre- mières années de ce siècle, lut faite en ballon'-2 parMM.
Gay-Lussac etBiot3. Ilestparlé aussi de lama-
ladie
du
ver à soie et desmoyens
qui ont été pro- poséspour
y porter remède.Le numéro
10 traite des avantages à tirer de la lecture, etémet
l'idée d'organiser àBcyroutune
so- ciétépour
rassembler dansun
lieu particulier les livres arabesrelatifs à la Syrie,manuscrits etimpri- més.A
cetteoccasion,lerédacteurinsistesurl'utilitédes livres élémentaires,
notamment pour
l'arithmé- tique,lagéométrie etl'algèbre;maisil voudraitque
ces livres, bien
que
courts, fussent assez clairs et assez completspour
être lus sans le secours d'un maître.Maintenant à Beyrout presque toutle
monde
se livre aucommerce,
etparmi
les personnes qui se jettent dans cette carrière,on
en voit qui ne sont pas au courant desmoyens
qui sont employés enEurope pour
établirune
comptabilité régulière,
—
20—
et
pour
prévenir les embarras auxquels cette pro- fession est exposée. Ces inconvénients ont été sur- tout sensibles dansces dernierstemps, à la suite delacrise commerciale.
Pour
y remédier, le rédacteur annonce, dans lenuméro
ik et lesnuméros
sui- vants,le projetdepublierun
Codeottoman1du com- merce;
mais ce volume, qui doit être livré au prix devingt piastres, ne sera mis sous presseque
lors- qu'il se sera présentéun nombre
suffisant de sous- cripteurs.On
saitque M
gr deMazenod,
évêque deMar-
seille, a ouvert, avec l'autorisation
du
gouverne-ment, une
loterie dont leproduit est affectéà lare- constructiondu
sanctuaire de Notre-Dame-de-la- Garde, à Marseille; le prixdu
billet estde 1 franc, etparmi
les lots gagnants il y en aun
de100,000
francs.
Deux
tirages ont eulieu, etl'on enannonce un
troisièmepour
le icr juillet 1858.
Le numéro
15 de la Gazette de Beyrout renferme sur cette loterie
un
article où lemot
loterie est rendu parun
termeque
je n'avais pas rencontré jusqu'ici.Comme
l'ensemble de l'article est propre àdonner
une
idéedu
style habituel dans lequel le journal est rédigé, je vais le reproduire en l'accompagnant d'une traduction :1
jM*J[
*£x.;V^ »
C'estprobablement le mot italien co- dice.—
'21—
^^maXo
yv*
*>o^ULu^-*
ocJUwi i^-ijSU yîjJaXî iiiUÀJi« Il vint l'année dernière de Marseille des billets d'uneloteries'élevantàla
somme
de25o,ooo
francs;le prix de
chaque
billet était de î franc. Cette lote- rie, qui offrait en perspectiveun
certainnombre
de lots, était placée sous la surveillancedu
gouver-nement
français, et elle était dirigée par Sa Gran- deurM
grMazenod,
évêque deMarseille.Le
produitde cette
œuvre
était affecté à la construction d'une église.Nous
avons entendu dire qu'un tirage a eu lieupour un
certainnombre
de billets-, etcomme
plusieursdecesbilletsontété prispardespersonne*
de notre ville, nous leur
donnons
avisdu
tirage, afin qu'elles fassent leur diligencepour
savoir si elles n'ont pas à réclamer quelque lot. »Ce que
lesnuméros
î6 et suivants jusqu'au 11offrent de plus particulier, ce sont les débats
du
procès d'Orsini.Les courtes indications qui précèdent suffiront
—
22—
pour