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PSYOPS et Internet : de l’Irak au Sud-Liban

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Academic year: 2022

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doi : 10.3166/r2ie.1.69-80 © 2009 Lavoisier SAS. Tous droits réservés

PSYOPS et Internet : de l’Irak au Sud-Liban

Par Emmanuel Durville

Officier de l’Armée de Terre

Résumé

Nouveau venu dans le champ de l’action psychologique, Internet, très habilement exploité par les guérillas et groupes terroristes, intéresse également les armées conventionnelles.

Son influence, difficilement mesurable, peut s’exercer directement ou au travers de relais : médias ou citoyens actifs. Sur le web, l’enjeu ne réside pas seulement dans la publication d’une information, mais dans la circulation de cette dernière. Élément clé de la Netwar (guerre en réseau), la lutte d’influence sur Internet en reproduit la principale caractéristi- que : l’avantage compétitif dont bénéficient sur ce terrain les organisations réticulaires.

Propre à faciliter les visées subversives, le Web est donc un enjeu crucial pour les armées conventionnelles. Une étude des conflits Israël - Hezbollah (juillet 2006) et irakien permet d’approfondir l’étude de ce mode d’influence. © 2009 Lavoisier SAS. Tous droits réservés

Mots clés : Influence, psyops, internet, réticulaire, communication, déstabilisation

Abstract

PSYOPS and Internet: from Iraq to South Lebanon. Internet, a newcomer to the field of psychological action, is very skilfully exploited by guerrillas and terrorist groups; it is therefore also of particular interest to conventional armies. Its influence, which can be exerted directly or indirectly through the media or active citizens, is difficult to measure. The importance of the Web lies not only in the publication of information but also in its circulation. As a key element of Netwar, the struggle for influence on the Internet reproduces its main characteristic: the competitive advantage that networked organizations have in this field. In so far as it is an ideal tool for facilitating subversive goals, the Web is therefore of crucial importance to conventional armies. The author analyses this mode of influence in depth, through a study of the Israeli-Hez- bollah conflict (July 2006) and the war in Iraq. © 2009 Lavoisier SAS. All rights reserved

Keywords : Influence, psyops, Internet, networked, communication, destabilization

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« Cette guerre ne se dispute pas uniquement sur le sol irakien, mais aussi dans le cyberespace » (Petraeus, 2007). Ces mots, prononcés devant le Congrès par le général Petraeus, commandant à l’époque la force multinationale en Irak, soulignent l’enjeu militaire que représentent les opéra- tions d’influence sur Internet. Les opérations psychologiques – PSYOPS – menées sur Internet ont en effet pris un relief particulier lors des derniers grands conflits : depuis l’intervention de l’OTAN au Kosovo jusqu’aux conflits asymétriques qui marquent le début du XXIe siècle.

Les opérations psychologiques - que les Français préfèrent appeler opérations militaires d’influence - se définissent comme un ensemble d’activités destinées à modifier le compor- tement et les attitudes d’individus ou de groupes humains hostiles, neutres ou amicaux, en vue de contribuer à l’atteinte d’objectifs politiques ou militaires1. Nous chercherons donc à préciser le potentiel que recèle Internet dans ce champs d’action, et à faire émerger quelques- uns des principes qui contribuent à l’efficacité des opérations d’influence sur le web.

Pour refléter fidèlement l’utilisation d’Internet dans les conflits contemporains, il sem- ble indispensable d’étudier sur un même pied les opérations psychologiques menées par les forces armées occidentales et celles menées par leurs opposants, souvent des acteurs non étatiques, nébuleuses terroristes ou guérillas. Une des caractéristiques des conflits asymétriques est de brouiller les catégorisations communément admises : les oppositions entre paix et guerre, civil et militaire, ami, neutre et ennemi, comme les distinctions entre niveaux stratégiques, opératif et tactique perdent de leur netteté. Internet renforce cette confusion, en abolissant les frontières entre local et mondial, interne et externe, etc. Aussi cet article ne pourra, sous peine de tronquer une réalité complexe, s’abstenir d’évoquer le rôle d’acteurs civils, ou de citer des campagnes d’influence dont la portée internationale dépasse le simple cadre des opérations psychologiques militaires.

L’étude de la littérature consacrée à la gestion de la réputation et à l’influence sur Internet, combinée avec les travaux portant sur la « guerre en réseaux » nous permettra de formuler deux hypothèses sur les facteurs d’efficacité des opérations militaires d’influence sur Internet. Ces hypothèses seront confrontées aux retours d’expérience du conflit irakien et de la guerre de Juillet qui opposa en 2006 Israël au Hezbollah sur le territoire libanais.

1. Influence sur Internet : les réseaux parlent aux réseaux.

Le recours à Internet comme instrument d’influence militaire est encore peu étudié en tant que tel dans la littérature scientifique. La confrontation d’études menées sur les utilisations d’Internet par des groupes jihadistes et de publications militaires permet de dégager les prin- cipaux objectifs des opérations psychologiques sur Internet. D’autres travaux, consacrés à l’influence sur Internet dans le cadre économique ou politique en décrivent les mécanismes.

Enfin des considérations plus générales sur la guerre en réseau et la révolution de l’information soulignent l’avantage inné des organisations réticulaires à utiliser Internet.

1 La publication de reference de l’OTAN précise : “Planned psychological activities in peace, crisis and war directed to enemy, friendly and neutral audiences in order to influence attitudes and behavior affecting the achievement of political and military objective”. (NATO/NSA, 2005)

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1.1. Cibles et messages

La théorie militaire (Nato/NSA, 2005 ; Joint chiefs of staff, 2003 ; état-major des armées/CICDE, 2006) prévoit trois principaux objectifs pour les PSYOPS : affaiblir la volonté de l’ennemi et des audiences potentiellement hostiles ; renforcer l’adhésion des audiences favorables ; s’attacher le soutien des groupes ou individus « neutres ». Gabriel Weimann observe que les groupes terroristes utilisent Internet dans ces trois directions.

Pour affaiblir la volonté de l’ennemi, les sites ou contenus web2 ciblent les citoyens de l’État que combat l’organisation, et cherchent, soit à propager la terreur par la diffusion de contenus mettant en scène leurs opérations (vidéos d’exécutions, attentats suicides, etc.) soit à dénoncer l’attitude des forces qui leur sont opposées. D’autres sites, rédigés en plusieurs langues, offrent une présentation des motivations de l’organisation. Enfin, des sites plus engagés, souvent rédigés en langue locale, s’adressent à des sympathisants actifs et diffusent des slogans, des conseils, des objets promotionnels, voire des jeux vidéos…S’appuyant sur divers sites communautaires (partages de vidéos, forums, chats), les organisations terroristes cherchent à convertir les sympathisants en militants, dans une démarche qui inclut parfois la formation en ligne (Weimann, 2006).

1.2. Les Mécanismes de l’influence

L’efficacité de ces actions d’influence menées sur le web est difficile à évaluer. Aucune étude permet de la quantifier : les opérations psychologiques menées sur le net sont comple- xes, trop récentes et souvent couvertes par la confidentialité. Certains travaux en revanche décrivent quelques mécanismes d’influence sur Internet dans les sphères politiques et économiques. Sous certaines conditions, leurs conclusions semblent pouvoir s’appliquer aux opérations psychologiques militaires.

La visibilité d’un message sur le net est bien sûr un facteur d’efficacité important. Elle repose principalement sur deux facteurs fortement corrélés : le classement du message dans les moteurs de recherche, et sa citation par d’autres sites. The Power and Politics of Blogs décrit les jeux d’influence au sein de la blogosphère. Les auteurs notent que le nombre de liens pointant vers un blog suit une loi asymétrique – et non une courbe de Gauss classique : un petit nombre de blogs très populaires côtoie une majorité de blogs presque anonymes.

Cependant, une information pertinente publiée sur un blog de second rang pourra être reprise, et donc propagée, par un ou plusieurs blogs populaires. L’influence d’une publication ne réside donc pas tant dans son support d’origine que dans sa reprise en chaîne et sa republi- cation par d’autres sites. De même, l’optimisation du classement de sites favorables à une marque, une entreprise ou un produit fait l’objet de nombreuses études et offres commer- ciales (Hoffman, 2008). Dans le cadre d’opérations psychologiques sur Internet, il importe de connaître et d’exploiter cette dynamique et ces jeux d’influence internes.

Au-delà de l’influence directe , l’influence indirecte renforce le potentiel d’un message diffusé sur le web. Ce mécanisme, bien connu des spécialistes de l’action psychologique, est ici souligné dans deux études liées à la politique intérieure américaine. Daniel W. Drezner et

2 Articles, vidéos, sons, commentaires sur les forums ou les blogs, etc.

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Henry Farrel ont mis en évidence l’influence d’Internet par l’intermédiaire des médias classiques (Drezner et Farrel, 2004). Leurs travaux montrent que de nombreux journalistes utilisent la blogosphère comme source d’informations, en particulier pour détecter les sujets potentiellement porteurs. Dans certains cas, les médias servent donc de caisse de résonance à des messages publiés sur le web. Il semble raisonnable d’envisager que le phénomène étudié aux États-Unis soit transposable dans d’autres pays3. Dans une autre approche de l’influence indirecte, une étude4 menée à l’occasion des élections américaines de 2004 montre que les citoyens actifs sur le web (ceux qui consultent les sites politiques, les forums, etc.) sont également ceux qui sont les plus influents autour d’eux (Institute for politics, Democracy & the Internet, 2004).

Ce constat est à mettre en parallèle avec les rôles décisifs des « consommateurs influents » observés en marketing (Vernette, 2002) et avec les « avant-gardes » détectées à l’occasion des phénomènes de buzz (Dye, 2000). Si cette observation sur l’influence des citoyens actifs sur le web n’est vraisemblablement pas transposable sans réserve dans tous les environnements sociaux et culturels, elle demeure cependant un élément important à considérer dans le cadre d’opérations de PSYOPS sur Internet.

Enfin, le Net a permis le développement d’une nouvelle forme de bouche-à-oreille, forme de communication qui, exerce une forte influence sur les jugements des individus (Herr et al. 1991). En effet, blogs, forums, courriers électroniques, réseaux sociaux, sites de partage de contenus, souvent équipés d’un dispositif d’évaluation par les internautes, sont des prolongements virtuels du bouche-à-oreille. Les internautes portent naturellement une confiance supérieure à ce type de contenus, appelés consummer generated media, qu’aux sites officiels ou aux campagnes publicitaires s’appuyant sur les médias traditionnels. Ce nouveau champ d’action, incontrôlable et imprévisible, constitue un véritable défi pour les spécialistes du marketing : bien analysés, ces consummer generated media permettent de mieux connaître le consommateur et d’anticiper les crises informationnelles ; connaî- tre ce phénomène sans forcément chercher à le contrôler permet d’y insérer finement sa communication officielle pour une plus grande efficacité (Blackshaw, Nazzaro, 2006).

Ainsi, l’enjeu de l’influence sur le web n’est plus la publication d’un message en tant que telle, mais sa circulation sur le réseau. Celle-ci apparaît comme un levier puissant mais difficile à maîtriser.

1.3. Hypothèses

Nous pensons ici pouvoir formuler deux hypothèses. La première pose que les organi- sations réticulaires favorisent l’utilisation d’Internet comme outil d’influence. En effet, les PSYOPS sur internet peuvent être perçues comme une application particulière du concept

3 Ainsi le blogueur irakien Salam Pax, célèbre pour ses chroniques publiées en 2003, a-t-il été suivi un temps par The Guardian avant de tenir une chronique pour ce journal. McCARTHY, Rory.

Salam’s story, The Guardian [en ligne], 30 mai 2003. Disponible sur <http://www.guardian.co.uk/Iraq/

Story/0,2763,966819,00.html> (consulté le 12 janvier 2008).

4 INSTITUTE FOR POLITICS, DEMOCRACY & THE INTERNET. Political Influencials online in the 2004 Presidential Campain, février 2004. Disponible sur <http://www.ipdi.org/UploadedFiles/influentials_

in_2004.pdf> (consulté le 20 janvier 2008).

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de Netwar, développé notamment par deux chercheurs de la Rand corporation, John Arquilla et David Ronfeld. La « guerre en réseau », définie comme un conflit dans lequel les prota- gonistes combinent des formes d’organisation en réseau avec des doctrines, des stratégies et des technologies de l’ère de l’information (Arquilla et Ronfeldt, 2002), semble l’arme privilégiée des organisations militantes, guérillas, mouvements terroristes et organisations criminelles. Elle englobe aussi bien le domaine des opérations concrètes sur le terrain, que celui de la guerre de l’information. Or, la nature même d’Internet renforce naturellement l’efficacité d’organisations travaillant en réseau, au détriment, ceteris paribus, d’organisations plus hiérarchiques : « la révolution de l’information est en train de modifier la nature des conflits […] celui qui maîtrise l’organisation en réseau sera en position de force » (Arquilla et Ronfeldt, 2002 ; Wehling, 1995).

La seconde hypothèse suppose que, dans le domaine de l’influence, Internet favorise les forces de déstabilisation au détriment des forces de stabilisation. Mizerski a montré que des informations négatives transmises par bouche-à-oreille avaient plus d’influence sur les consommateurs que les informations positives ; elles sont en outre plus facilement retransmises (Mizerski, 1982). De nombreux autres exemples de déstabilisation d’acteurs étatiques (Danitz et Strobel, 2002) ou économiques majeurs (école de guerre économique, 2002) existent dans la littérature. François-Bernard Huygues, s’appuyant sur des cas issus du monde de l’entreprise note que sur Internet « tout semble se combiner pour faciliter l’exercice de l’influence négative » (Huygues, 2004). Internet, qui permet à des organisa- tions sans aucune ressource de diffuser des messages au monde entier, semble bien être une arme idéale pour une guerre psychologique du faible au fort.

2. Guerre sur le Net, de l’Irak au Sud Liban.

2.1 Contexte

Parmi les conflits de l’ère Internet, deux ont retenu notre attention.

Le conflit ouvert le 20 mars 2003 en Irak, et qui occupe une place centrale dans l’actualité de la décennie présente l’intérêt d’avoir vu se succéder deux modes d’affrontements très différents : une intervention offensive de quelques semaines menée par la coalition contre une armée conventionnelle, et une phase de stabilisation qui oppose une force multinationale à divers combattants irréguliers. Dans ce conflit, le recours à des opérations d’influence sur le web est significatif, malgré un taux de connexion à Internet particulièrement faible en Irak (1,4 pour 1 000 habitants5).

La guerre qui a vu Israël et le Hezbollah s’opposer du 12 juillet au 14 août 2006 mérite elle aussi une attention toute particulière. Comme les principaux conflits de ce début de siècle, elle est asymétrique, en ce sens qu’elle oppose des forces disproportionnées et aux modes d’action notablement différents ; et elle se joue au milieu des populations. En revanche, l’affrontement de 33 jours se distingue des conflits irakiens ou afghans : sans-être interétatique, le conflit

5 BADIE, P. et DIDIOT, B. (dir.). L’Etat du monde 2007, La Découverte, 2006.

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est frontalier. Cette « guerre à la frontière » s’oppose aux guerres de corps expéditionnaires menées par les occidentaux sur d’autres théâtres. Cet aspect n’est pas sans rétablir une certaine symétrie – celle de la vulnérabilité physique des populations. Enfin, ce conflit a pour cadre des pays dans lesquels l’accès à Internet est notablement répandu (169 points d’accès pour 1 000 habitants au Liban, 466,3 en Israël6). Cette dernière donnée tend à conférer à ce conflit une dimension de laboratoire de la cyberwar et notamment des « cyber-PSYOPS ».

2.2. Opérations psychologiques, cyber-mobilisation et self-media

Internet – souvent complété par un autre réseau, celui des téléphones mobiles – s’impose d’abord dans ces conflits comme le prolongement des vecteurs traditionnels de propagande ou d’action psychologique. Ainsi les sites web peuvent-ils remplir le rôle de tracts ou de brochures, au détail près, que la portée d’un site Internet est potentiellement mondiale, tandis que mails et SMS peuvent délivrer des messages à des cibles ou des segments identifiés.

Les messages sont dans ce cas conformes aux trois axes des PSYOPS : affaiblir la volonté de l’ennemi, s’attirer le soutien des neutres, et renforcer les audiences favorables.

Pour affaiblir la volonté de l’ennemi, les forces américaines ont, pendant l’offensive de 2003, adressé aux hauts responsables irakiens des courriers électroniques les incitant à modérer leur soutien au régime (Collins, 2003). De façon similaire, les Israéliens ont cher- ché à intimider certains militants du Hezbollah par des SMS ou messages vocaux (Baudot et al. 2007). Les insurgés irakiens, visant probablement l’opinion publique occidentale, diffusent des vidéos d’exécutions ou d’attentats, reprises sur les sites de partage de contenu les plus populaires.

Les audiences ‘neutres’ sont le plus souvent visées par des sites de « relations publiques », à la rhétorique adaptée à la population ciblée. Le site israélien www.all4lebanon.org était visiblement destiné à isoler le Hezbollah au sein de la population libanaise, encourageant les Libanais à transmettre des renseignements à l’armée israélienne par téléphone (Baudot et al. 2007). Les sites officiels du hezbollah, comme www.moqawama.org, développent en arabe, en anglais, parfois en français et en Hébreux un discours axé sur la résistance.

Les insurgés irakiens comme les membres du Hezbollah cherchent à conquérir de nouveaux militants parmi les populations qui leur sont a priori favorables. Cette « cyber- mobilisation » (Cronin, 2006), s’appuie sur un réseau de sites, forums et messageries instantanées. Les clips vidéo à la gloire des insurgés irakiens largement diffusés sur le web, comme le Sniper de-Fallujah. (Thomas, 2006), concourent à cet objectif. Le jeu vidéo hezbollah Special Forces, qui met en scène des combattants opposés à Israël, contribue également à cette mobilisation d’audiences a priori favorables au « parti de Dieu » (Thomas, 2007).

Aux côtés de ces utilisations d’Internet par les belligérants à des fins de propagande ou d’action psychologique, le conflit libanais a aussi été le théâtre de l’apparition des self media, sans doute en raison de l’implication dans ce conflit de populations ayant acquis une forte culture de l’internet. La combinaison de la photo numérique, du téléphone mobile

6 Ibid.

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(Ohrstrom, 2006) et des blogs ou des sites de diffusions de vidéos impose en effet l’individu comme nouvel acteur de l’échiquier informationnel : il est désormais non seulement cible mais aussi vecteur ou source de l’information. Au-delà de la diversité des blogs israéliens et libanais, dont les lignes éditoriales varient de l’attitude la plus belliqueuse aux appels au dialogue et à la paix (Baudot et al. 2007), il faut souligner que leur importante et complexe contribution au façonnement de l’opinion en font un enjeu majeur de la guerre informa- tionnelle, au point que les médias évoquent une « première bloguerre mondiale »7. Souvent chargés émotionnellement (narration à la première personne, diffusion d’images choc), ils véhiculent un sentiment d’authenticité (le citizen journalism) opposé aux médias officiels, qui, néanmoins, relaient souvent leur contenu8. Cette nouvelle « arme informationnelle » qu’est la blogosphère reste cependant très difficile à maîtriser. Elle semble avoir été favorable au Hezbollah, notamment en contribuant à la diffusion d’images chocs des bombardements israéliens - images dont il est difficile de déterminer si certaines ont été mises en scène, comme l’affirme le Jerusalem Post9. Cependant, un blog comme Live from an Israeli bun- ker, tenu par un jeune israélien, a permis de montrer le visage de victime d’Israël, nuançant ainsi son image d’agresseur dans ce conflit (Baudot et al. 2007).

La guerre de Juillet et les opérations en Irak soulignent l’efficacité des opérations d’influence sur Internet. Le phénomène de self-media, transposition géopolitique du consumer-generated media apparaît comme un enjeu fort mais difficilement maîtrisable de l’échiquier opérationnel.

2.3. La puissance des réseaux

Les conflits étudiés permettent de valider la première hypothèse formulée, qui pose que les organisations réticulaires sont mieux adaptées aux opérations d’influence sur Internet que les organisations plus centralisées.

« Pour parler franchement, il apparaît qu’un groupe d’insurgés, sans aucune formation théorique et doctrinale en opération d’influence (OI), s’est mesurée avec succès aux forces  d’OI des États-Unis et de la coalition, bien organisées et bien financées. Par exemple, les  EU ont un Corps OI, une doctrine OI, des magazines OI, des cours OI dans des institu- tions militaires, etc. Les forces américaines sont souvent gênées par un long processus d’approbation hiérarchique. La capacité de « cyber-mobilisation » de l’insurrection, qui, entre autre, manipule l’opinion publique, mobilise des combattants et recrute des auteurs d’attentat suicide, sans de telles règles hiérarchiques – ou même sans règles tout court  – souligne le manque de réactivité de l’approche américaine de la contre-insurrection »  (Thomas, 2006). Cet aveu d’un officier américain souligne la difficulté d’une organisation conventionnelle, malgré sa supériorité matérielle et technologique, à dominer sur un plan informationnel une guérilla œuvrant en réseaux. Cet officier montre ensuite combien le

7 BLECHER, Ludovic. Première bloguerre mondiale. Libération, 29 juillet 2006.

8 Ibid., ou bien : MANACH, Jean-Marc. Libanais et Israéliens dialoguent sur le Web. Le Monde [en ligne], 19 juillet 2006. < http://www.lemonde.fr/la-crise-au-proche-orient/article/2006/07/19/libanais-et- israeliens-dialoguent-sur-le-web_796681_734511.html#ens_id=759824> (consulté le 25 janvier 2008).

9 GLICK, Caroline. Column one : terrorist theater tricks. The Jerusalem Post, 28 août 2006.

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cycle de décision bien connu de l’armée américaine OODA (Observer, Orienter, Décider, Agir) est mis en échec par le paradigme opérationnel des insurgés : (PAIR : Physical Action, Information, Response) ; une action physique (attentat) est aussitôt suivie de la diffusion d’une « cyber-réponse », qui permet aux insurgés de diffuser en premier leur version des faits. Combinant rumeur « orale », téléphones portables et communication par Internet, les insurgés sont ainsi capables d’imposer leur version des faits à partir de n’importe quel inci- dent. Il est extrêmement difficile pour les forces américaines de contrer ce type d’opération psychologique très réactive, parfaitement intégrée aux modes de communication locaux, et à laquelle Internet sert de caisse de résonance et d’amplificateur.

Une organisation en réseau peut se caractériser par trois propriétés : des communications et des relations entre « nœuds » du réseau qui ne sont pas formalisées et évoluent en fonction des besoins ; des connexions internes complétées par des connexions externes de manière souple et évolutive ; des normes partagées. Il est frappant de noter à quel point cette descrip- tion d’une organisation en réseau est proche de celle de « blogosphère », définie comme un ensemble de blogs traitant d’un même sujet. Il n’est donc pas surprenant qu’un réseau de sites du Hezbollah réponde au réseau des cellules de cette organisation. La galaxie des sites web du

« Parti de Dieu » est composée d’une vingtaine de sites, de natures très différentes10. A côté de sites généraux (www.moqawama.org), les sites de médias (www.manartv.com.lb) côtoient des sites locaux (www.houla.org, site du Hezbollah de la ville de Houla, sud Liban), et les sites d’institutions sociales (www.alshahid.org). Cette diversité de sites permet de s’adresser à des audiences diverses - la segmentation est facilitée par le critère linguistique - la cohérence d’ensemble étant assurée par un référentiel idéologique commun plus que par un processus de contrôle hiérarchique, ce qui confère à l’ensemble une grande réactivité.

Face à cet adversaire, les forces et autorités israéliennes, par nature proches du modèle d’organisation hiérarchique, ont cherché à développer des modes d’action en réseaux, ce qui leur a permis d’améliorer l’efficacité de leurs opérations d’influence sur Internet. Un outil développé par Israël illustre à la fois l’enjeu informationnel que représentent Internet et l’importance du travail « en réseau » sur ce nouvel échiquier - que certains modélisent plus volontiers sous la forme d’un jeu de Go. Megaphone est un logiciel téléchargeable sur www.giyus.org (site du collectif Give Israel Your United Support) : il alerte l’internaute en cas de sondages, forums, blogs, prises de position sur Israël et l’invite à réagir (Baudot et al. 2007). Apparemment fruit d’une initiative privée, mais soutenue et encouragée par Amir Gissin11, le ministre israélien des affaires étrangères, Megaphone montre qu’un État peut utiliser à son profit le caractère réticulaire d’Internet. Sans liens hiérarchiques ou administratifs, des milliers d’internautes12, résidant ou non en Israël, sont devenus autant de combattants dans ce qu’Amir Gassin appelle « la guerre sur le web ». Dans cet exemple, l’État hébreu, appliquant ainsi les conclusions des études de J. Arquilla et D. Ronfeldt, a encouragé la création d’un réseau en grande partie non gouvernemental, destiné à diffuser la vision israélienne du conflit sur Internet.

10 BAUDOT, Martial, et al. op.cit.

11 PURVIS, Stewart. Israel ups the stakes in the propaganda war. The Guardian, lundi 20 novembre 2006.

12 25 000, selon l’article de PURVIS, op. cit.

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Dans le domaine des opérations d’influence, Internet favorise donc les organisations qui savent travailler en réseau. Soulignons cependant que des organisations structurées hiérarchiquement peuvent néanmoins développer cette aptitude.

2.4. Internet et déstabilisation

Selon la seconde hypothèse que nous avions formulée, Internet privilégie les forces de déstabilisation au détriment des forces de stabilisation.

Il est difficile de confronter ce point de vue à l’exemple libanais, car aucun des deux acteurs de ce conflit ne poursuivait une mission de stabilisation.

Le conflit irakien est plus significatif. En effet, lors de la phase offensive de leur intervention en mars 2003, les Américains, visant la déstabilisation du régime de Saddam Hussein, ont utilisé le web à leur avantage, en recourant notamment à des opérations psychologiques par courriers électroniques ; en revanche, aucune action de cet ordre n’est à mettre à l’actif de leur adversaire. De même, les forces de l’OTAN avaient préservé les infrastructures du réseau Internet en ex-Yougoslavie tout en neutralisant les médias serbes, car « un accès libre et ouvert à Internet ne [pouvait] qu’aider le peuple Serbe à connaître la vérité au sujet des atrocités » du régime de Milosevic13. En revanche, les forces de la coalition, qui s’efforcent désormais de stabiliser la situation irakienne, sem- blent singulièrement démunies pour faire face à l’exploitation du « cyberespace » par les insurgés irakiens, comme le soulignent les articles d’officiers américains confrontés à cette problématique (Thomas, 2006 ; Lamb, 2005). Les tentatives des autorités amé- ricaines pour interdire ou limiter les milblogs, ces blogs de soldats14, montrent bien que la blogosphère est perçue par la coalition comme une menace, alors que les insurgés cherchent au contraire à multiplier les sites créés en leur nom : les jihadistes diffusent à leurs sympathisants des logiciels destinés à leur permettre de créer leur propre site ; un concours de réalisation de site web a même été lancé par des insurgés irakiens sur le réseau mondial : le gagnant remportait la possibilité de déclencher le tir d’un missile sur une base américaine d’un simple clic (Felter, 2007).

Les difficultés qu’éprouve une force de stabilisation à bénéficier de la dynamique d’Internet s’expliquent sans doute par la nature de sa mission, qui repose sur la cohérence des actions militaires et politiques (reconstruction), et donc sur la cohérence du discours. En termes d’in- fluence, l’enjeu de la force multinationale en Irak n’est pas tant de décrédibiliser son adversaire que d’inspirer la confiance dans ses capacités, ses intentions, et son aptitude à soutenir le gouvernement irakien. Par analogie avec la communication d’entreprise, la confiance est le core business de la force de stabilisation : ce qui implique un discours cohérent et construit, qui bénéficie peu de la réactivité de l’Internet. À l’opposé, les insurgés cherchent à démontrer leur capacité à mettre en échec la force de stabilisation : un discours qui ne réclame nulle cohérence, et se renforce au contraire des multiples contenus diffusés sur Internet : discours

13 RUBIN, James P, Porte parole du Département d’état Américain (DENNING, 2005). <http://www.

nautilus.org/archives/info-policy/workshop/papers/denning.html> (consulté le 16 avril 2008).

14 SHACHTMAN, Noah. Army Squeezes Soldier Blogs, Maybe to Death. Wired, 5 février 2007. http://www.

wired.com/politics/onlinerights/news/2007/05/army_bloggers (consulté le 20 janvier 2008)

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de chefs religieux ou militaires, montages vidéos, scènes d’attentats ou d’embuscades, reven- dications diverses. La réactivité d’Internet, sa faible barrière à l’entrée, la volatilité même de l’information qui y est diffusée sont donc des atouts pour les insurgés.

Enfin, notons qu’une information négative n’a pas le même impact selon qu’elle concerne la force multinationale ou les insurgés : ainsi, les photos d’Abu Ghraib ont-elles durablement affaibli la légitimité de la force, tandis que les vidéos d’exécutions d’otages renforcent la crédibilité des insurgés. Cette dissymétrie est naturellement amplifiée par Internet, qui participe à la diffusion de l’information, souvent selon un mode rappelant le bouche-à-oreille, et dont l’efficacité complète celle des médias de masse.

L’étude des opérations d’influence menées sur le web durant les campagnes militaires irakiennes et libanaises a donc permis de mettre en évidence une double observation : Internet favorise les organisations qui travaillent en réseau ; Internet est d’avantage propice aux opérations de déstabilisation qu’aux opérations de stabilisation.

Conclusion

S’il est permis de généraliser les conclusions de cette étude, on observe donc une double sensibilité de l’influence sur Internet : sensibilité au mode de fonctionnement de l’organisation qui mène l’opération psychologique (fonctionnement en réseau ou centralisé) ; sensibilité au type de mission (selon axe stabilisation – déstabilisation). L’efficacité d’Internet à des fins d’action psychologique pourrait se schématiser selon la matrice suivante.

Dans une telle matrice, le positionnement d’une organisation selon son mode de fonc- tionnement et selon le type de mission qu’elle mène permet de déterminer a priori si elle est dans une position de force ou de vulnérabilité.

Une armée étatique en mission de stabilisation sera donc, selon cette modélisation, placée dans la configuration la plus défavorable qui soit. Deux axes s’offrent à elle pour améliorer son efficacité (Felter, 2007).

Développer des modes de travail en réseau : « on combat des réseaux avec des réseaux ».

L’enjeu pourrait être d’une part de gagner en réactivité sur le terrain, ce qui implique, sans perdre la cohérence d’ensemble, la mise en place de processus collaboratifs, de délégations, etc. Il pourrait aussi résider dans la collaboration d’acteurs appartenant à des organisations différentes : interarmées, interministérielles… Un responsable des opérations d’influence sur un théâtre pourrait, par exemple collaborer avec un réseau d’universitaires travaillant sur la propagande ou spécialistes de la région du théâtre d’opérations.

Chercher localement à déstabiliser son adversaire (inverser les rôles) : profiter de la mine d’informations fournies par le réseau de sites, blogs et forums de l’adversaire pour cerner son profil, ses intentions… et ses divisions effectives, latentes ou potentielles. Le renseignement ainsi obtenu pourra permettre de lancer des offensives physiques ou psychologiques.

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Internet n’est pas seulement un nouveau vecteur d’influence, il est une arène. Une arène qu’il semble illusoire de contrôler, tant elle est perméable à l’apparition d’une multiplicité d’acteurs aux ressources et motivations très diverses, et tant la notion de flux (l’information qui circule) y est plus importante que celle de position (le site que l’on tient).

Une arène en tout cas qu’il est impensable de déserter : une rumeur propagée sur Internet fait descendre dans la rue des foules bien réelles, et un combattant recruté sur le web tendra des embuscades qui n’auront rien de virtuel. La capacité à faire prévaloir ses messages sur ceux de l’adversaire dans cet espace, qui doit être appréhendé non comme un champ clos mais comme une dimension nouvelle du champ de bataille, est donc un enjeu clé pour les forces armées conventionnelles.

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++

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- (C )

+ (D) +

(A)

Objectif Déstabilisation

Stabilisation Organisation

En réseau

Hiérarchique

Efficacité d’Internet comme outil de psyops

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