Lettre a` la re´daction
Profilallergologiquedespatientssensibilise´sa`Blomiatropicalis Allergyprofileofpatients sensitizedtoBlomiatropicalis
Motscle´s: Acariensdestockage;Blomiatropicalis;Rhinite;Asthmeallergique;Allerge`nesdomestiques Keywords:Storagemite;Blomiatropicalis;Rhinitis;Allergicasthma;Householdallergens
1. Introduction
Lesacariens sontdeminuscules insectesde lafamilledes arachnides qui se développent dans les milieux chauds et humides et dont le principal réservoir est l’environnement domestique. Lesprincipaux acariens sont Dermatophagoides pteronyssinus (DP), Dermatophagoides farinae (DF) et le Blomiatropicalis.Cedernierestdeplusenplusincriminédans les zones tropicales. À Casablanca, ville connue pour son humidité, les acariens représentent la cause majeure des asthmesetrhinitesallergiques.
Lebutdenotretravailétaitdepréciserlaprévalencedela sensibilisation cutanée au B. tropicalis sous nos climats et d’étudierleprofilallergologiquedesmaladessensibilisésàcet allergène.
2. Matériel etméthodes
L’étudeestuneanalyse descriptiveétaléesur unepériode d’un an (septembre 2010–septembre 2011) portant sur les dossiersdepatientsvusenconsultationd’allergologie.
Les données sont recueillies sur une fiche d’exploitation, précisant:
le profil épidémiologique des patients : âge et sexe des patients,habitat,tabagisme(actif,passif),atopiefamilialeet expositionallergénique ;
le profil clinique : fréquence et type de symptômes allergiques, classification selon les stades de sévérité de l’asthme(GINA)etdelarhinite(ARIA);
les prick-tests (PT) pour les principaux pneumallergènes suivants(laboratoireStallergène):témoinpositif(histamine) et témoin négatif (sérum physiologique), acariens (D. pteronyssinus, D. farinae et B. tropicalis), blatte, moisissures (Alternaria et Cladosporium), phanères d’ani- maux (chien et chat), latex, pollens (5 graminés, cyprès, pariétaire,olivieret4céréales).Dansnotreétude,nousavons utilisécommecritèredepositivitél’existenced’unepapule
dontle diamètre est supérieur à 50 % de celui du témoin positifetsupérieurautémoinnégatif.
3. Résultats
3.1. Profilépidémiologique
Notreétudeaconcerné108patientsdont31patientsétaient sensibilisésauB.tropicalis.Lamoyenned’âgedenospatients était de 26,5ans avec des extrêmes allant de 8 à 45ans (Tableau 1).
3.2. ProfilcliniquedespatientssensibilisésauB.tropicalis ChezlespatientsB.tropicalispositif,l’asthmeétaitclassé respectivement persistant modéré àsévère dans 60 % versus 59%chezlespatientsB.tropicalisnégatifetpersistantléger dans24%versus29%.Larhiniteétaitclasséerespectivement persistantemodéréeàsévèredans72%descaschezlespatients B.tropicalispositifversus82%chezlespatientsB.tropicalis négatif et intermittente légère dans 20 % versus 12,5 % (Tableau 2).
3.3. PrévalencedelasensibilisationauB.tropicalis
Lestestscutanésallergologiquesétaientpositifsdans74% descas.LasensibilisationcutanéeauB.tropicalisétaitde29%, venanten3epositionaprèsDP53%etDF33%.Nousavons noté une sensibilisation au B. tropicalis associée aux autres Disponibleenlignesur
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Revuefrançaised’allergologie54(2014)37–39
Tableau1
Caractéristiquesdelapopulationétudiée.
Nombre Pourcentage
Hommes 17 55
Femmes 14 45
Tabagismeactif 2 6
Habitathumide 14 45
Atopiefamiliale 16 52
1877-0320/$–seefrontmatter#2013ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2013.11.008
acariens dans tous lescas sauf dans un seul cas. Les autres allergènesassociésétaient:pollensd’olivierdans19%,poils dechiensdans16%,Alternariaetnoisetierdans10%descas chacun(Fig.1).
4. Discussion
B. tropicalis se trouve principalement dans les régions ayant un climat tropical ou subtropical. Dans les régions humides, B. tropicalis serait un composant allergénique importantdelapoussièredemaison[1].ÀCasablanca,ville caractérisée par son humidité et où le degré d’hygrométrie peut atteindre 98 %, la prévalence de la sensibilisation à B.tropicalis,selonnotreétude,estde29%,celle-civienten 3e position après DP et DF. Dans une étude réalisée au Vietnam, la prévalence de la sensibilisation à B. tropicalis étaitde35,2 % aprèsDP (45,4%)et DF (37%)[2] ce qui rejoint nos résultats. À la Martinique, île tropicale, où la populationestexposée àune très grandevariétéet quantité d’acariens,uneétudeaconfirméqueleB.tropicalisestplus sensibleàcertainesvariationsdumilieu ambiantetfréquent chezlesasthmatiques[3].Ilestprouvéscientifiquementquela responsabilitédeB.tropicalisdanslasurvenuedesymptômes allergiquesestcroissantedanslemonde.Ilpeutêtrelacause derhiniteetd’asthme,parfoissévères[4,5].AuMaroc,selon l’étudeISAAC(InternationalStudyofAsthmaandAllergyin ChildhoodphaseIetIII1995–2001)menéeàCasablanca,la prévalencedel’asthmeestpasséede12,1%à14,6%.Dansle mêmeintervalle,laprévalencedelarhiniteestpasséede36à 54,7% [6].Dans certainspayscomme leBrésil,le taux de sensibilisation atteint 95 % des sujets atteints de rhinite et d’asthmeallergiques[7].Ilestde68,1%àCuba[8],91,6%au
Venezuela [4] et 73,3 % à Taiwan [9]. Plusieurs patients allergiquesdanslesrégionstropicalesetsubtropicalesontdes testscutanéspositifsàlafoispourDPetpourB.tropicalisce quirejointnotretravail.
B. tropicalis présentedes allergènes spécifiquesd’espèce.
Plusieurs études ont conclu àl’absence de réactivité croisée chezdenombreuxpatients. Plusspécifiquement,laréactivité croisée entre Der p 5 et Blo t 5 (allergène important chez B. tropicalis) adonné des résultats variables, avec réactivité croisée chez certains patients. Globalement c’est plutôt la dissociation qui prévaut sur les doubles sensibilisations indépendantes[10].
Pourl’évictiondeB.tropicalis,unrangementetunménage soigneux doivent êtrefaits dans les piècesprincipales où se prend l’alimentation et dans la cuisine pour éviter leur prolifération.
Les moyens d’éviction, souvent contraignants, rendent parfoislecontrôledelamaladieasthmatiquedifficile.
5. Conclusion
Cette étudemontre quela prévalence de sensibilisation à B. tropicalis à Casablanca est de l’ordre de 30 % chez des patientsconsultantpourdesmanifestationsd’allergies respir- atoires, ce qui confirme le rôle de ce micro-organisme dans l’environnementdespatients.Mêmesicettesensibilisationest leplussouventassociéeàunepositivitédestestscutanésaux autresacariens,lesdonnéesconcernant lafaibleallergénicité croisée de B. tropicalis avec DP et DF justifient d’inclure systématiquementB.tropicalisdans lepaneldesallergènesà tester en présence de symptômes évocateurs d’allergie respiratoire.
Déclarationd’intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.
Références
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Tableau2
Fréquencedesmanifestationsallergiques.
Blomiatropicalis positif
Blomiatropicalis négatif
Asthme 25cas(81%) 54cas(70%)
Rhinite 25cas(81%) 56cas(73%)
Conjonctivite 15cas(48%) 28cas(36%)
Asthme-rhinite 8cas(32%) 23cas(43%)
Asthme-rhino-conjonctivite 11cas(44%) 17cas(31%)
Fig. 1. Sensibilisation cutanée aux différents allergènes chez les patients sensibilisésauBlomiatropicalis.
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N. Souki*,W.ElKhattabi, M.Lahroussi,A.Aichane, H. Afif,Z.Bouayad Servicedesmaladiesrespiratoires,hôpital 20-Août, CHU IbnRochd,rueLahcenEl arjoune,Casablanca, Maroc
*Auteurcorrespondant Adressee-mail:nihal.souki@hotmail.com(N.Souki).
Rec¸ule:30mai2013 Accepte´ le:15novembre2013 DisponiblesurInternetle10janvier2014
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