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Au chevet du malade

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Academic year: 2021

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SOMMAIRE : Page 2 Action du 5 novembre • Tribune libre : après les exclusions à Aubervilliers • Page 3 Au chevet du malade • Précarité • Retraites • Page 4 Forum social européen

• Sécurité sociale • CO-Psy • Page 5 Grand débat : les enjeux du collège • Pages 6-7 Métier • Technologie au collège • Avenir du CNDP • Mission générale d’insertion • Observatoires du SNES.

Epigone

L’ancien ministre Claude Allègre, on s’en souvient, avait commencé son travail de discrédit des professeurs en dénonçant un absentéisme abusif que toutes les statistiques du ministère ont formellement contredit.

C’est pourtant au nom de ce prétexte que la formation continue des enseignants de second degré a quasiment et durablement disparu. C’est également au nom d’un pseudo- rapport commandité par le même ministre que Luc Ferry a prononcé l’arrêt de mort des MI-SE. Comme nous l’avions prévu, le système des assistants d’éducation censé remplacer les

surveillants montre toutes ses limites : difficultés de recrutement, volatilité du personnel, diminution des candidats étudiants et discrimination à l’embauche. Sans tambour ni trompette, une opération de même nature est en train de se mettre en place contre le système des titulaires sur zones de remplacement. Ce système, que nous avions imposé il y a quinze ans, pour en finir avec le recrutement d’auxiliaires, est jugé trop coûteux à l’heure de la gestion « à flux tendu » des moyens d’enseignement.

Comme, par ailleurs, le gouvernement réduit les recrutements, les TZR sont placés sur des postes à l’année pour beaucoup d’entre eux, les autres voient leur zone largement étendue ; il est prévu de leur faire perdre la bonification au mouvement inter qui rendait cette fonction plus attractive. Les rectorats sont sommés

d’embaucher des vacataires pour les suppléances au plus grand mépris des élèves et de personnels sans droits sociaux et droit aux congés payés. Pendant ce temps, plus de la moitié des contractuels sont au chômage. Evoquant ces problèmes devant le directeur de cabinet de Luc Ferry le 20 octobre, le SNES a reçu la proposition d’une discrète mise à plat de la question des

remplacements et du devenir des 43 000 précaires du second degré ; nous ne savions pas qu’au même moment le ministre en déplacement à Orléans proposait publiquement un « donnant- donnant » qui supprimerait le recours aux vacataires si nous acceptions l’annualisation des services qui permettrait de demander aux personnels en place d’assurer les remplacements.

Décidément Luc Ferry s’inspire de plus en plus de Claude Allègre.

Denis Paget, cosecrétaire général

En bref…

Budget de l’Éducation nationale 2004

Journée d’action :

mercredi 5 novembre

L es cinq fédérations de l’Édu- cation (FSU, FAEN, FERC- CGT, SGEN-CFDT, UNSA- Education) se sont rencontrées le 17 octobre. Elles ont confirmé à cette occasion leur analyse du pro- jet de budget pour 2004 qui appa- raît comme un des plus mauvais depuis de nombreuses années et manifeste un manque total d’am- bition pour le service public et pour les jeunes. Ce budget est marqué par d’importantes mesures de régression concernant notamment l’emploi public, les recrutements et l’encadrement éducatif. Deux sec- teurs sont particulièrement visés.

Celui des personnels administra- tifs pour lesquels 1 050 emplois sont supprimés (administration centrale, rectorats et IA). Celui sur- tout du second degré pour lequel le projet de budget remet en cause 13 000 postes. C’est d’abord l’ac- célération du passage du statut de MI-SE au statut d’assistant d’édu- cation, amorcé l’an dernier. En dépit des sérieuses difficultés ren- contrées sur le terrain pour recruter des assistants d’éducation, le minis- tère prévoit, pour la rentrée 2004, de remplacer 9 000 postes de MI- SE par des postes d’assistant d’éducation. Si l’on tient compte

des fins de contrats d’aide-éduca- teur, le nombre d’adultes présents dans les écoles, lycées et collèges subira une nouvelle diminution de 10 à 20 000 personnes à la pro- chaine rentrée après celle qu’ils viennent de subir à cette rentrée. Le second degré subit en outre une ponction de 1 500 postes redé- ployés vers le premier degré dont les effectifs sont en progression.

Mais surtout, il se voit retirer 2 500 postes d’enseignant stagiaire, ce qui annonce une forte baisse des postes mis au concours au moment même où le nombre de départs en retraite va considérablement pro- gresser. Cette mesure annonce sur- tout pour les élèves, selon toute vraisemblance, une

Suite p. 2

L es Diafoirus ne manquent pas ces derniers temps au chevet de l’école. En quelques jours quatre experts ont fait connaître leur diagnostic en 111 pages, le Haut Conseil de l’évaluation a rendu son avis et la commission Thélot a rédigé pas moins de 22 sujets de débat et 80 pages de constats et de questions. Tous ces travaux ne sont pas équivalents.

Le SNES a pu agir sur certains et faire changer des formulations très dangereuses ; c’est le cas de l’avis du Haut Conseil de l’évaluation.

Mais, sur de nombreux points, ces travaux reprennent des idées mille fois débattues et mille fois remi- sées par les enseignants de second degré.

Ces documents tentent de réhabili- ter l’idée d’une scolarité obliga- toire limitée à 16 ans et rappro- chant le collège des écoles primaires avec un corps d’ensei- gnants unique de la scolarité obli- gatoire ou un professeur de collège

polyvalent au moins en Sixième et Cinquième. Au nom du « socle de base » et de la critique d’un collège qui ne préparerait de façon élitiste qu’à la voie générale du lycée, on voudrait refermer le collège sur lui- même en en faisant sa propre fin.

Composée d’une quantité de per- sonnalités des médias et des ténors habituels du débat figé entre « péda- gogues » et « républicains », la commission Thélot semble manier avec un plaisir inassouvi les fausses oppositions qui ont envahi le débat éducatif depuis deux décennies : l’école doit-elle s’adapter ou résis- ter ? La pédagogie doit-elle être fondée sur l’autonomie des jeunes ou sur l’autorité des savoirs ? L’école est-elle le lieu de la séduc- tion ou de l’effort, doit-elle ins- truire ou éduquer ? Faut-il tolérer les diversités ou effacer les appar- tenances ? Faut-il privilégier le socle culturel nécessaire à l’inté- gration ou l’insertion profession- nelle ? Faut-il prendre acte de l’al-

Grand débat

Au chevet du malade

PÉTITION

Mouvement 2004

Le ministère projette d’ap- porter des modifications lourdes de conséquences à la note de service muta- tions 2004. Nous avons lancé une lettre-pétition au ministre pour qu’il renonce à ces dispositions nou- velles.

Signez et faites signer ce texte, diffusé par les S3 et sur www.snes.edu

Quand le MEDEF investit dans

l’Éducation nationale...

Les 22 et 23 octobre vont se dérouler au lycée Louis-le-Grand deux journées de « formation » pour 200 professeurs de sciences économiques et sociales, dans le cadre du plan national de formation, pilotée par la DESCO.

Ciblés par l’Institut de

l’entreprise (proche du MEDEF) comme les personnes à qui il faut transmettre une vision positive, idéalisée, voire enchantée du rôle des grandes entreprises. Le débat, l’échange, le regard critique sont exclus a priori des stages et de cette

« université ».

Pour preuve ont été exclus notamment Gisèle Jean et Daniel Rallet, enseignants de SES et responsables du SNES.

Le SNES a décidé de lancer une pétition nationale auprès de tous les collègues pour la défense de la laïcité attaquée par le MEDEF avec l’accord de l’Éducation nationale.

Le 15 novembre : manifestation aux dimensions de l’Europe

Première grande manifestation nationale et européenne depuis la rentrée, qui partira à 14 heures de la place de la République, passera par Bastille pour arriver à Nation. On y attend des milliers de participants.

Non-titulaires : pas d’avenir comme vacataire !

Le conseil national du SNES a décidé de développer une campagne offensive contre le recours à la vacation.

Donnons lui un coup d’envoi le 5 novembre !

C’est l’occasion d’exprimer nos revendications sur le réemploi et la titularisation, la conservation et l’amélioration d’un système de remplacement par des titulaires remplaçants , la programmation des recrutements de titulaires et la nécessité de créer des prérecrutements.

Signez massivement notre carte pétition (disponible sur le site www.snes.edu).

longement de la scolarité ou faire le choix de la formation tout au long de la vie ?... La commission veut nous enfermer dans la pensée binaire alors que beaucoup de réponses à ces questions relèvent de la capacité du système à concilier ce

qui est apparemment inconciliable.

Nous le vivons au quotidien.

Qu’avons-nous à faire d’un débat qui, ainsi mené, figera comme irré- ductibles des oppositions et des postures, laissant aux personnels, sur le terrain, le

Suite p. 3

Une brochure grand public “Pour un vrai débat”

Vous recevez avec cette US, un petit fascicule de 20 pages résumant les prin- cipales propositions du SNES. Ce fascicule est tiré à 800 000 exemplaires dis- ponibles dans les sections départementales. Il vise le grand public. Nous avons donc veillé à une écriture très simple sur tous les sujets. Il doit servir à animer les débats avec les parents, les élus, les associations en convergence si possible avec nos partenaires syndicaux et les associations de parents d’élèves. Il pourra servir aussi dans les réunions officielles qui se tiendront entre le 20 novembre et le 15 janvier dans les établissements et les arrondissements.

A noter une erreur qui s’est glissée en page 3 : il faut lire 2001 et non pas 1981 pour l’accès en classe terminale et les sorties sans qualification.

©CLÉMENT MARTIN

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L ’ A C T U A L I T E

forte baisse de l’offre de forma- tion (remise en cause des ensei- gnements technologiques et pro- fessionnels jugés trop coûteux, des regroupements d’élèves en effectifs réduits, des dédoublements et des options). Les fédérations de l’édu- cation appellent donc les person- nels à s’impliquer dans la journée nationale d’expression des besoins, le 5 novembre, dont l’objectif est de peser sur les choix budgétaires du gouvernement. Voir ci-dessous les modalités unitaires arrêtées dans les académies et les départements.

A noter que deux thèmes seront tout particulièrement au centre de ces initiatives : la précarité et l’en- cadrement éducatif (MI-SE, aides- éducateurs, assistants d’éducation, CPE).

Ces choix budgétaires doivent en même temps être mis en relation

avec les propositions rétrogrades que multiplie le gouvernement et qui augurent mal de ses intentions au moment où il ouvre le « grand débat pour l’école ». Les fédéra- tions de l’éducation ont lancé un appel aux personnels à se saisir de toutes les occasions de débat pour exprimer les besoins, leurs revendications et leurs proposi- tions de démocratisation et de transformation. Elles ont invité leurs équipes au plan départe- mental à se rencontrer pour orga- niser des débats largement ouverts aux partenaires du système édu- catif (parents, jeunes, associations complémentaires...) d’ici la fin du trimestre. Elles proposent que ces initiatives soient prioritairement centrées autour des questions qui ont été portées par le mouvement :

• une école de la réussite pour tous,

• les moyens du système éducatif,

• les équipes et le rôle de tous les personnels,

• l’encadrement éducatif,

• le service public et son organi- sation,

• la mixité scolaire et la mixité sociale,

• la gratuité.

Ces débats doivent s’organiser à tous les niveaux : établissement, ville, département. La brochure

« 20 pages pour l’école » jointe à cette US, et que le SNES vient de diffuser à plus de 800 000 exem- plaires est un excellent moyen de lancer le débat et de faire connaître nos propositions.

Enfin le SNES propose depuis plusieurs semaines à la FSU et aux fédérations de l’éducation ses propositions d’une initiative natio- nale unitaire sur les problèmes de

l’éducation, qui pourrait avoir lieu en décembre et qui pourrait per- mettre la synthèse des discussions menées au niveau local. Pour le second degré, le bureau national du SNES du 14 septembre a décidé de mettre en débat dans le syndicat le principe d’une initia- tive nationale. La décision défi- nitive sera prise avec les sections académiques du SNES au lende- main de la réunion du CDFN de la FSU dont la réunion est prévue pour les 3 et 4 novembre. ■

Bernard Boisseau

Journée d’action : mercredi 5 novembre

(Suite de la page 1)

PALESTINE La construction du

« Mur » continue

La situation au Proche-Orient n’en finit pas de désespérer tous ceux qui croient encore à la création d’un État palestinien indépendant et viable aux côtés de l’É- tat d’Israël. Feuille de route en lam- beaux, retour au cycle infernal des at- tentats et des bombardements ciblés, projet israélien d’expulser (voire de tuer) Arafat… Pendant ce temps, les Israé- liens continuent de construire le « Mur ».

Cette idée d’ériger un mur remonte à l’automne 2000, alors qu’Ehoud Ba- rak était encore Premier ministre. Son tracé suivait alors la « ligne verte », c’est-à-dire la frontière de référence entre les deux États et son objectif, dé- fini à cette date comme temporaire, se voulait sécuritaire. Il relevait (et relève toujours officiellement) de la croyance selon laquelle la sécurité d’Israël peut être assurée par des barrages, des tunnels, des check-points…

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Ariel Sha- ron, sensible aux exigences de l’ex- trême droite et des représentants des colons, le projet a évolué. Il a été dé- cidé que le « Mur » serait permanent et, qu’à certains endroits, il serait com- plété par un second mur intégrant des colonies israéliennes et des terres cul- tivées par des Palestiniens. Par ailleurs, ce « Mur » qui revêt des formes diffé- rentes selon les endroits, ne s’oppose plus seulement au passage des véhi- cules mais aussi à celui des piétons.

Selon B’Tselem (une organisation is- raélienne de défense des droits de l’homme, membre de la FIDH) plus de 210 000 Palestiniens sont déjà vic- times de la réalisation du mur. Les uns parce qu’ils se rendaient tous les jours en Israël pour travailler, les autres par- ce qu’ils vendaient leurs produits lors de marchés locaux fréquentés par de nombreux Israéliens, d’autres enfin parce que le mur a pris soin de sépa- rer le village où ils habitent, des champs qu’ils cultivaient, ainsi que des écoles, hôpitaux et autres services so- ciaux qu’ils fréquentaient. A titre d’exemple, la ville de Kalkilya est au- jourd’hui littéralement enclavée et les relations avec l’extérieur se font par un seul point de passage.

C’est une étape supplémentaire dans la volonté de séparer définitivement Arabes de Palestine et Juifs d’Israël, alors que tant de choses devraient les rapprocher. L’ONU a dénoncé l’annexion illégale pratiquée avec ce mur et la communauté internationale doit dé- noncer ce projet et se mobiliser pour imposer au Proche-Orient une paix jus- te et durable. Françoise Dumont

Notre collaborateur Daniel Mau- noury expose quarante images de lutte. Des photos en couleur, essen- tiellement sur les luttes de cette année : les retraites, les intermit- tents, les sans-papiers… au Magic Cinéma de Bobigny, jusqu’au 17 novembre 2003.

Métro : Bobigny/Pablo-Picasso, rue du Chemin-Vert (à côté du métro).

Tél. 01 41 60 12 33.

Tribune libre parue dans Libération du 22 octobre 2003

Le renvoi d’Alma et de Lila Levy-Omari ne doit pas justifier une loi contre le voile à l’école. Une exclusion assumée

Initiatives du 5 novembre 2003

PARIS-CRÉTEIL-VERSAILLES

Rassemblement à 14 h 30 au métro Solferino, bd Saint-Germain, afin de consti- tuer une « Chaîne Humaine » en direction de l’Assemblée nationale. Il sera suivi de délégations unitaires en direction des groupes parlementaires ville de Paris.

• Seine-et-Marne : rassemblement devant l’inspection académique à Melun à 14 heures puis assemblée générale.

AIX-MARSEILLE

• Alpes-de-Haute-Provence : de 15 heures à 19 heures à la salle des fêtes des Mées. Quel débat pour l’école ? Citoyens, parents d’élèves, personnels de l’éducation, venez débattre. Quel projet, quelle école ? Comment agir, comment intervenir ? A l’appel de FSU 04, UNSA 04, FERC-CGT 04, SGEN 04, FCPE 04.

• Bouches-du-Rhône : Marseille, manifestation unitaire (FSU-SGEN-UNSA- CGT) 14 h 30 devant l’IA.

• Vaucluse : Avignon, rassemblement 15 heures, préfecture.

AMIENS

« Remise des cahiers de doléances » devant les médias le 5/11 à 17 heures à Amiens, salle Dewailly, à l’appel de la FSU, la FERC/CGT, l’UNSA Education, SUD Education, FO, SNETAA/EIL, FAEN.

BORDEAUX

• Gironde : rassemblement unitaire place de la République à 14 h 30 suivi d’une manifestation à la préfecture de Bordeaux.

• Lot-et-Garonne : rassemblement à Agen, place de la Préfecture à 15 heures suivi d’une AG à 17 heures sur la précarité au lycée Jean-Baptiste-de-Baudre.

CLERMONT

Conférence de presse. Audience au rectorat.

DIJON

Manifestation à Dijon à partir de 16 h 30, place de la Libération.A l’appel de la FSU, de l’UNSA, FO et du SGEN-CFDT. Audience chez le préfet, tract à la population.

LILLE

Conférence de presse.

LYON

• Rhône : rassemblement intersyndical devant le rectorat sur la précarité à 14 h 30.

MONTPELLIER

• Hérault : rassemblement à 17 heures devant la préfecture de Montpellier.

• Pyrénées-Orientales : rassemblement à 17 heures devant la préfecture de Perpignan.

• Gard : rassemblement à 15 heures devant l’Inspection académique de Nîmes.

NICE

Nice : à l’appel de l’intersyndicale de l’éducation : rassemblement à 14 h30 sur la promenade des Anglais, en face du kiosque à musique, pour une œuvre éphémère « les chaises de la promenade » avec au dos l’état des lieux et des besoins de nos établissements. Toulon : rassemblement à 14 h 30 place du Mûrier, en bas du cours Lafayette, pour accrochage avec des pinces à linge de l’état des lieux et des besoins de nos établissements et distribution de tracts. Draguignan : rassemblement à 14 h 30 devant la sous-préfecture pour accrochage de l’état des lieux et des besoins de nos établissements.

ORLÉANS-TOURS

• Eure-et-Loir : Chartres (28) , conférence de presse intersyndicale et audience auprès du préfet.

• Indre-et-Loire : rassemblement à 17 heures place de la Préfecture à Tours. Audience préfet.

REIMS

• Marne : rassemblement à l’appel de la FSU, du SGEN, de la CGT et de l’UNSA à 14 h 30 devant le rectorat de Reims.

STRASBOURG

Assemblée générale à 15 heures au lycée Couffignal à Strasbourg (avec confé- rence de presse).

TOULOUSE

• Ariège : conférence de presse à 17 heures.

Aveyron : conférence de presse.

• Haute-Garonne : Toulouse, rassemblement intersyndical à partir de 14 heures devant le rectorat place Saint-Jacques où se tiendra le CTPA de rentrée.

• Lot : Cahors, conférence de presse à 15 heures avec appel à expression et témoignages des S1.

• Hautes-Pyrénées :Tarbes, rassemblement place de Verdun à partir de 15 h 45.

Les personnels des départements qui n’organisent pas leur propre rassem- blement sont appelés à venir à Toulouse.

Depuis quelques années, les cas de port de foulard islamique par des élèves – bien que fort peu nombreux – ont régulièrement émaillé la vie de notre établissement. Il y a trois ans, à l’occasion de l’une de ces « affaires», notre communauté éducative, après débats, s’était déterminée à une très large majorité sur l’approche suivante : privilégier une démarche édu- cative de dialogue, expliquant notre opposition au voile au nom de la laïcité et des droits des femmes, à des mesures immédiates de sanction. Certaines élèves acceptaient de retirer le voile à l’entrée du lycée. Pour les autres, nous acceptions qu’elles se rendent en cours les cheveux couverts par un foulard noué derrière le cou. Ce compromis qu’elles tentaient par- fois de remettre en question nécessitait un dialogue permanent mais nous avait toujours per- mis de régler les conflits. A la rentrée dernière, le cas posé par Alma et Lila Levy-Omari s’est avéré de nature fondamentalement différente. Plus de signe discret mais un voile recouvrant l’ensemble de la tête accompagné d’une tunique tombant jusqu’aux pieds. En outre, l’affirmation personnelle d’une conviction religieuse avait fait place à une volonté militante, affirmée devant la télévision, de défendre le port du voile pour toutes les jeunes filles. Malgré leur obstination à refuser tout compromis, les personnels ont décidé majoritairement de se donner un ultime délai de quinze jours avant d’envisager des pers- pectives de sanction. Pendant ces deux semaines, nous avons persévéré dans notre volonté de dialogue. La médiatisation ne nous y a pas beaucoup aidés. A l’inverse, la famille, uti- lisant un réseau de connaissances politiques et professionnelles, a préféré se lancer dans une agitation médiatique, n’hésitant pas à recourir aux insultes (ayatollah de la laïcité, «isla- mophobe») et aux menaces de poursuites judiciaires envers les personnels. La recherche d’un accord n’a pas abouti et un conseil de discipline a donc été convoqué. Les élèves, avec qui nous avons débattu, n’ont jamais manifesté de réelle solidarité envers leurs deux camarades – tout au plus un rassemblement ponctuel d’une quarantaine d’entre eux. Cela

démontre bien, selon nous, que beaucoup d’entre eux perçoivent parfaitement l’esprit de conciliation qui nous a toujours animés. Notons aussi que malgré de légitimes divergences d’appréciation et de point de vue, et en dépit de débats parfois assez vifs, il s’est toujours dégagé une opinion largement majoritaire parmi les personnels, ce qui a permis de traverser ces épreuves sans faire imploser la communauté éducative. Jusqu’au bout, nous avons voulu croire que la raison l’emporterait ; une ultime tentative de médiation entre des ensei- gnants, le MRAP et la famille a tourné au dialogue de sourds. Quelques jours plus tard, le conseil de discipline prononçait à contrecœur une exclusion définitive. Nous assumons cette décision – seule voie possible – que nous ressentons cependant comme un échec.A ceux qui déclarent que cette décision «est une terrible défaite de la laïcité, une victoire vénéneuse de l’intolérance»(Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP), nous répondons qu’aucun sentiment de victoire ne nous habite, mais plutôt la conviction d’avoir œuvré à la préservation du service public, laïque d’éducation et au droit de nos élèves à ne pas subir des pressions pour porter le voile. Nous refusons clairement que les événements d’Aubervilliers (surve- nus dans le contexte des auditions de la mission Debré et de la commission Stasi) soient opportunément utilisés pour élaborer une loi interdisant le voile à l’école. Ce débat traverse largement la société française, en dépassant les clivages idéologiques traditionnels. Pour ce qui nous concerne, nous pensons qu’une telle loi apparaîtrait comme humiliante et discri- minatoire envers une partie de nos élèves et aurait pour conséquence de renforcer de manière redoutable les discriminations et donc les communautarismes. Enfin, tout cela nous rappelle la nécessité de travailler avec nos élèves sur la question du sexisme et du rapport à l’autre.

Anne Lafran, Marc Delval, Pierre-François Grond, Rémi Duloquin, Jean-Pierre Hennuyer, enseignants à la cité scolaire Henri-Wallon d’Aubervilliers

©THIERRY NECTOUX

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SOUTIEN À MICHEL BOUCHET Non à la criminalisation

de l’action syndicale

Michel Bouchet, cosecrétaire dépar- temental de la FSU, a été mis en exa- men le 2 octobre pour diffamation, in- jures et intimidation, suite à une plainte déposée par le sénateur-maire PS Mi- chel Charasse. Cette plainte fait suite à une manifestation organisée le 18 juin 2003 par l’intersyndicale (CGT, FO, UNSA, FSU, UNEF, Union Solidaire, URI- CFDT, SNETAA) à Puy-Guillaume, ville dont il est maire, manifestation qui s’est déroulée sans incident.

Avant cette manifestation M. Charasse avait non seulement pris publiquement position en faveur des projets gou- vernementaux de décentralisation et de remise en cause des droits à la re- traite, mais aussi stigmatisé les op- posants à ces projets.

Le dépôt de cette plainte est bien une attaque directe contre le monde du travail et les organisations syndicales, puisque le droit de manifestation est ainsi remis en cause en étant abusi- vement assimilé à une intimidation d’une personne détentrice d’une part de l’autorité publique.

L’intersyndicale du Puy-de-Dôme, avec la FSU et ses syndicats, demande le re- trait de la plainte. Elle appelle à orga- niser la solidarité la plus large pos- sible autour de Michel Bouchet :

• en signant la pétition de soutien (en ligne sur les sites de la FSU, du SNES, du SNUipp) ;

•en rejoignant le comité de soutien à Mi- chel en cours de constitution par cour- rier à FSU, 29, rue Gabriel-Péri, 63000 Clermont-Ferrand, ou par courriel à : fsu63@fsu.fr). Roland Hubert

CPE

Logé à mauvaise enseigne

Le département du Val-d’Oise avait dé- cidé, par un règlement, de fixer des priorités pour l’attribution des loge- ments de fonction des collèges : d’abord le chef, puis le sous-chef, puis etc., et en fin de course le petit personnel, notamment le CPE.

Or il se trouve que le décret n° 86-428 du 14 mars 1986 prévoit que c’est le conseil d’administration (C.A.) du col- lège (ou du lycée) qui formule la pro- position d’attribution des logements de fonction par nécessité absolue de service, cette proposition étant plus qu’un simple avis, même si ensuite c’est le président du conseil général (régional pour un lycée) qui accorde les concessions individuelles (1).

En imposant des critères de priorités qu’il n’avait pas compétence pour édic- ter par voie de règlement, et qui ajou- tait à la loi, le département du Val- d’Oise a entaché sa décision d’excès de pouvoir.

C’est ce que vient de juger le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, sur recours du SNES, auquel le juge ac- corde en outre la contre-valeur en eu- ros de 3 000 francs pour les frais de procédure (2).

Le département a fait appel, mais le ju- gement est exécutoire dès à présent.

Nos collègues dans les C.A. ne se lais- seront pas impressionner par des « rè- glements » mal fondés, non plus que par ceux qui invoqueront des circu- laires caduques depuis les lois de dé- centralisation. Francis Berguin

1.L’autorité qui statue sur proposition d’une autre n’a que trois possibilités : accepter la proposition, la refuser, demander une autre proposition, mais elle ne peut imposer sa décision (en ce sens et a contrario, à pro- pos de l’attribution du logement de fonction d’un collège : TA Caen, 3 mai 1994, Marie- Paule Chambon Perrier, n° 93-1712).

2. TA Cergy-Pontoise, 5 juin 2003, syndicat national des enseignements de second de- gré, n° 9702387.

Le dessin de la semaine

Retraités

La rupture

n’est pas consommée

C asser les solidarités actifs- retrai- tés, supprimer la notion de salaire continué du code des pen- sions, diminuer le montant des pen- sions, c’est la réalité de la loi Fillon, la même qui a été présentée comme la sauvegarde du système de réparti- tion et l’assurance de l’avenir des retraités.

Pour les actifs comme pour les retrai- tés, le gouvernement se refuse tou- jours à toute revalorisation des salaires et des pensions dont la perte de pouvoir d’achat depuis 2000 avoi- sine les 4 %, se cumulant avec le contentieux antérieur. C’est à 1,5%

que la loi de finances 2004 estime l’évolution de l’indice des prix à la consommation hors tabac et c’est cette augmentation pour les pensions que prévoit au 1

er

janvier 2004 le décret annoncé.

Pas de négociations, pas de rattra- page, pas de progression pour les salaires et les pensions avant décembre 2003? Le compte n’y est pas, le déficit s’aggrave.

Cependant aux yeux des actifs pour lesquels le gouvernement ne prévoit pas de mesures, ce 1,5 % pourrait

accréditer l’idée répétée à l’envi que les retraités sont des privilégiés ; ce serait ne voir qu’un élément et oublier le reste, le décrochage définitif entre salaires et pensions, le mécanisme le plus dévastateur de la réforme Bal- ladur. Ce serait ne pas voir le ministre s’engouffrer dans la brèche et annon- cer une réforme de la rémunération des actifs, le mérite intervenant direc- tement au bas de la fiche de paie dès 2005, tentant une diversion quant au niveau de rémunération de tous.

Retraités c’est, on le leur souhaite, l’avenir des actifs, c’est souvent la situation de leurs parents. A ceux qui croiraient que l’on peut dissocier le sort des retraités de celui des actifs, sachons dire NON.

Les syndiqués ne quitteront pas le SNES et la FSU au moment de la retraite, mieux même, ils continueront à se mobiliser aux côtés des actifs.

Dans l’intérêt de tous. ■

Annie Clavel, Anne Féray Les demandes communes aux sept fédéra- tions de fonctionnaires peuvent être signées en ligne sur le site de la FSU www.fsu.fr

Non-titulaires

Pas d’avenir

comme vacataire ! L e « donnant-donnant » du

ministre : Luc Ferry a déclaré à Orléans que pour régler le problème des vacataires et des remplaçants, il faudrait annualiser les services des titulaires ! A cette condition oui, il accepterait de supprimer la vacation , c’est

« donnant-donnant » a-t-il dit.

Comment ignore-t-il que l’insuf- fisance des recrutements (pro- grammée par le gouvernement auquel il prend part) est largement responsable de la précarité ; que dans le second degré le déficit par rapport aux départs en retraite est de 1 500 emplois (et 2 500 sta- giaires) et que pour combler ce déficit il faudra inéluctablement recourir à des précaires, que la grande majorité des titulaires rem- plaçants est d’ores et déjà affectée sur poste fixe et que les absences de courte et moyenne durée donne automatiquement lieu à des recru- tements de vacataires, de nom- breux contractuels ayant été mis au chômage, faute de crédits. Ce n’est pas en imposant des heures de plus aux titulaires par le biais de l’an- nualisation de leur service que l’on résoudra le besoin permanent de remplacement généré par les demandes de l’administration, les congés maladie et de maternité.

C’est un affront aussi bien pour les titulaires que pour les collègues précaires, ces derniers à qui le

ministre refuse en fait la fin de leur précarité, après la suppres- sion nette de 1 209 titularisations à la session 2003. Comme le disait déjà Bossuet, il est une rhétorique du pouvoir qui « s’afflige des effets mais s’accommode des causes ».

On la pratique largement au minis- tère et dans les rectorats.

Banqueroute au rectorat de Lyon : il ne serait plus en mesure de financer les remplacements. Les contractuels dont les contrats se finissent dans les semaines ris- quent de voir leur contrat non renouvelés, l’administration a déjà fait pression sur les collègues titu- laires pour qu’ils assurent les heures vacantes. En tout état de cause le rectorat va vivre d’expé- dients jusqu’en janvier : pressurer les TZR et les MA au maximum, (nominations sur trois établisse- ments voire plus, hors zone, dans une matière qui n’est pas celle de leur formation). Une des causes évoquée du bout des lèvres est le recours à de vacataires au rectorat pour opérer le retrait des jours de grève !

Le SNES de Lyon appelle tous les non-titulaires et titulaires à venir adresser un « carton rouge » à leur recteur ce 5 novembre. Parti- cipez dans toutes les académies aux actions et rassemblements. ■ Florence Dursapt

Au chevet du malade

(Suite de la page 1)

soin de résoudre les contradictions

en s’usant à la tâche ?

Est-il vraiment utile de ressortir les sujets qui ont fait descendre dans la rue des centaines de mil- liers de professeurs et d’étudiants, d’introduire la sélection à l’uni- versité et augmenter les droits d’inscription, de renforcer la décentralisation, notamment celle des Co-Psy, des assistantes sociales et des médecins ?

La lecture de ces travaux montre aussi l’obsession de renforcer l’en- cadrement, le pouvoir des chefs et les techniques managériales. Le renforcement de l’autonomie des établissements c’est d’abord le ren- forcement du pouvoir des chefs d’établissement, étendu au recru- tement de certains personnels et à la gestion locale des remplace- ments. Améliorer la condition enseignante, prendre soin de notre travail et le rendre possible, recru- ter des enseignants qui vont cruel-

lement manquer, compléter les équipes avec des CPE, des CO- Psy, des infirmières, des assistantes sociales, des étudiants surveillants qui auraient le temps de travailler ensemble... autant de sujets mino- rés ou totalement ignorés.

Ces travaux seront présentés le 24 octobre devant le Conseil supé- rieur de l’Education, le SNES dira ses désaccords. On verra si les organisateurs du « Grand débat » en tiendront compte. Quoi qu’il en soit, il faudra que tous les col- lègues, dès la mi-novembre et jus- qu’à la mi-janvier, soient sur le pont pour combattre les fausses solutions et dire ce qui pourrait améliorer notre système éducatif dans et hors des débats officiels.

Le SNES vient d’éditer une petite brochure grand public, tirée à 800 000 exemplaires. Un Courrier de S1 four- nira des aides sur tous les sujets. C’est la suite de notre combat du printemps dernier. ■ Denis Paget

©DANIEL MAUNOURY

?

Avez-vous pensé à régler votr e

COTISATION SYNDICALE ?

2003/2004

(4)

L ’ A C T U A L I T E

Sécurité sociale

La santé livrée au marché

15 novembre 2003

Une manif aux dimensions de l’Europe

L e gouvernement a fixé le calen- drier et les orientations de la réforme « pour sauver la Sécu » !

Le Haut Conseil est chargé d’éta- blir dans les 3 mois un « diagnos- tic partagé » sur l’état de l’assu- rance-maladie. Suivrait alors un processus de « concertation » avec les professionnels de santé et les partenaires sociaux, afin d’abou- tir en juillet à des décisions qui seraient mises en œuvre dans la

loi de financement de la Sécurité sociale à l’automne 2004. Un calendrier qui n’est pas sans rap- peler celui des retraites.

Jean-Pierre Raffarin a d’ailleurs déjà indiqué les grandes lignes du projet gouvernemental, qu’illustre le PLFSS : l’augmentation du for- fait hospitalier, la limitation des prises en charge à 100 % de cer- tains actes, la baisse du rembour- sement de l’homéopathie... doivent permettre de contenir les déficits en

transférant sur les malades une part croissante des dépenses. La mutua- lité à dénoncé ces transferts qui coûteront 1 milliard d’euros aux mutuelles et se traduiront inévita- blement par des hausses de cotisa- tion. Faute de mettre en œuvre des politiques de croissance, qui favo- risent l’emploi et les salaires et se refusant à l’augmentation de pré- lèvements obligatoires qui per- mettraient de consacrer une part plus importante des richesses à la santé, le gouvernement choisit d’abandonner les principes de soli- darité qui fondent la Sécurité sociale et qui permettent à chacun, quels que soient ses revenus, de

La FSU écartée

Jean-Pierre Raffarin a installé le 13 octobre le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie. La FSU dont le Conseil d’État avait pourtant reconnu qu’elle consti- tuait « l’une des organisations de salariés les plus représentatives », et qui est représentée à ce titre au Conseil économique et social et au Conseil d’orientation des retraites, en a été écartée. Sa combativité lors de la réforme des retraites aurait-elle déplu ?

D ans la foulée du Forum social européen de Paris/Saint- Denis /Bobigny/Ivry se déroulera le samedi après midi 15 novembre une manifestation- parade avec comme mot d’ordre

« Pour une Europe des droits sociaux dans un monde sans guerre ». La mobilisation autour des droits sociaux est nouvelle par rapport à la manifestation du FSE de Florence, réelle avancée pour le syndicalisme. Déjà à Flo- rence on dénombrait entre 700 000 et 1 million de partici- pants. La délégation FSU y avait été très applaudie, seule à brandir une banderole sur le thème :

« Non à la marchandisation de l’éducation ». Cette année, la FSU et le SNES doivent être à la hau-

teur de leur investissement dans la préparation du FSE (participation à 5 plénières et à 23 séminaires ; participation au secrétariat d’or- ganisation ; coordination française et européenne des activités édu- catives). Soyons en nombre à

cette manifestation, qui fera évé- nement et qui réunira bien plus largement que les participants au FSE, autour des droits sociaux : droit à l’éducation, à une retraite décente, à la santé, à un emploi stable, à des services publics amé-

liorés, etc. Cette manifestation à l’appel du FSE est tout à fait com- patible avec celles organisées par le syndicalisme européen. Y seront présents tous les syndicats français (sauf la CFDT). La CGT prépare une affiche d’appel à la manifestation.

C’est la convergence des diffé- rentes forces européennes en lutte qui permettra à une autre Europe de voir le jour.

Cette manifestation sera à l’image des débats du FSE, qui porteront sur le projet de Constitution, la remise en cause des services publics, l’har- monisation européenne impulsée par le processus de Bologne (ensei- gnement supérieur) et de Bruges (enseignement et formation pro- fessionnels), la décentralisation et

Raffarin à Épernay le samedi 26 octobre

Rassemblement à l’appel de la FSU, de la CGT, de l’UNSA

Place des Théatres à 9 heures

CO-Psy

Avis de tempête L e projet de budget 2004 fait

apparaître une baisse des recru- tements dans le second degré (14 % environ) qui augure mal des conditions dans lesquelles pourrait se construire une politique ambi- tieuse de formation pour tous les jeunes.

Dans notre catégorie ce chiffre atteint 25 %. En 2006, 190 sortants de formation sont censés compen- ser les 300 départs en retraite. En cinq ans le déficit en postes pourrait atteindre 700 ! Les évaluations du MEN sont nettement plus basses mais nous nous interrogeons sur leur fiabilité.

La réunion du collectif de catégorie a mis en évidence une importante dégradation des conditions d’exer- cice dans plusieurs académies.

Dans certaines académies (Orléans, Lille par exemple) les recteurs refu- sent de recruter de nouveaux contractuels pour faire face aux besoins de remplacement alors que tous les TZR ont été affectés sur poste dans les CIO. De nombreux établissements ne sont donc pas couverts. Dans d’autres académies (Limoges, Dijon) certains CIO vont se trouver en cessation de paiement dans quelques semaines. Les bud- gets des CIO d’État ont en effet subi une baisse de 20 % en moyenne ce qui, cumulé avec la baisse de l’an dernier, peut corres- pondre à une diminution de 40 % ! Les frais de déplacement sont éga- lement dans le rouge. Ce contexte est peu propice à une discussion sereine sur le métier ! Le débat qui

va s’engager ne peut évidemment pas consister à s’inscrire dans cette réduction de nos capacités d’action pour tailler dans nos missions. Pour nous, il ne peut s’agir que d’exa- miner les conditions d’améliora-

tion de l’existant tant au plan quan- titatif que qualitatif. Tous ceux qui auraient en tête de rejouer une pièce dont la fin ne leur aurait pas convenu doivent se faire une raison!

Nous serons très vigilants sur la

manière dont les débats vont être lancés dans les académies afin de faire prendre en compte les acquis du mouvement et la parole des col- lègues. ■

Catherine Remermier l’autonomie des établissements, etc.

Ce sera également une grande manifestation-parade festive où les personnels de la culture inter- viendront tant sur le plan artis- tique que revendicatif (lutte des intermittents du spectacle).

Saisissons cette opportunité pour prolonger nos luttes du printemps dernier : donnons à notre action une dimension européenne, en unis- sant nos forces à toutes celles qui combattent pour une Europe des droits, sociale et démocratique et pour une Europe de la paix. L’Eu- rope se construit comme espace politique. Elle est aussi en train de se construire comme espace social et syndical : la manif du 15 en est une étape essentielle. ■

Dominique Giannotti

©DANIEL MAUNOURY

recevoir les prestations correspon- dant à ses besoins de santé. En dis- tinguant les « besoins objectifs et subjectifs », les petits et gros risques, il entend différencier ce qui relèverait de la solidarité col- lective et de la responsabilité indi- viduelle. Dans la logique du rap- port Chadelat, il entend ainsi définir un panier de soins relevant de l’as- surance-maladie obligatoire, et ouvrir aux assurances privées une partie croissante des prestations, avec, au terme du processus, des inégalités accrues d’accès aux soins et la privatisation de la santé. Le MEDEF par la voix d’Ernest- Antoine Seillière a quant à lui considéré que le gouvernement n’allait pas assez loin et qu’il fallait introduire « une relative concur-

rence » dans le secteur de la santé.

C’est une tout autre réforme que la FSU entend porter, pour recon- quérir une assurance-maladie obli- gatoire de haut niveau, promouvoir une véritable égalité d’accès aux soins et améliorer le système de santé. ■ Élizabeth Labaye

DR DR

(5)

Une unification progressive

Le collège dit « unique » a été initié par la réforme de René Haby en 1975. Alors qu’auparavant, les élèves issus de l’école pri- maire étaient orientés dans une des trois filières distinctes de formation, socialement marquées, cette réforme visait à scolariser tous les élèves dans un même lieu : le col- lège.

L’unification, très progressive, a été plus apparente que réelle pendant 20 ans. Un fort palier d’orientation en fin de Cinquième vers les formations professionnelles courtes (CAP) a été maintenu jusque vers le milieu des années 80 et concernera jusqu’à 20 % des élèves en 1981. Des structures, vécues par les élèves et leurs familles comme des voies de relégation (CPPN et CPA

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ont existé jusqu’en 1991. L’enseignement y était très difficile et la violence y régnait déjà. Enfin, bon nombre d’élèves repérés en difficulté ont été regroupés dans des classes spécifiques : certaines ont quasiment disparu (Quatrième et Troisième technologiques, 42 500 élèves en 2002 contre 166 000 élèves en 1990), d’autres perdurent (Quatrième d’aide et de soutien : 12960 élèves en 2002 ; Troisième d’insertion : 22 537 élèves). Des élèves présentant des troubles cognitifs importants sont par ailleurs accueillis dans une structure spécifique (SES devenue par la suite SEGPA

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) sur dossier instruit par une commission départementale.

La population accueillie dans les collèges a ainsi été multipliée par près de 2,5 en quelques années (de 1 090 700 élèves sco- larisés dans le public en 1960 à plus de 2 500 000 à partir de 1980).

Une massification réelle

Le collège scolarise donc aujourd’hui la quasi-totalité d’une classe d’âge. Il a pour mission théorique d’assurer pour tous les élèves la transmission d’une culture com- mune d’un bon niveau, garantie d’une bonne insertion sociale et culturelle, de permettre à chaque élève de développer ses compé- tences et des savoir-faire en lien avec des savoirs formateurs et de les préparer à des études ultérieures dans une des trois voies du lycée.

Ainsi, le nombre d’élèves accédant à un second cycle professionnel passera de moins de 400 000 en 1960 à près de 700 000 en 2002, tandis que le nombre d’élèves inté- grant un second cycle général ou technolo- gique passera d’environ 420 000 à plus de 1 500 000 en 2002 (augmentation conjointe des flux d’élèves au sein du collège et du taux de passage de la Troisième à la Seconde). Le taux de réussite au brevet national des collèges a par ailleurs aug- menté de plus de 10 points entre 1987 et 2002 pour atteindre 79 % dans la série générale, qui concerne 9 candidats sur 10.

Même si on reste encore loin de l’objectif de la loi d’orientation de 1989, la grande majo- rité des jeunes (80,1 %) accède aujourd’hui au niveau V de formation (c’est-à-dire atteint au moins une Seconde de détermination ou une année terminale de CAP, de BEP ou d’un diplôme professionnel équivalent).

Mais un noyau dur de l’échec scolaire persiste…

202000 jeunes quittaient le système scolaire sans aucun diplôme en 1980 ; il n’y en avait plus que 94 000 en 2001. Si le taux de sor- tie du système éducatif sans qualification ou diplôme a baissé de façon significative en 20 ans, on note cependant un coup d’arrêt vers 1995, pour se stabiliser autour de 107 000 aujourd’hui.

De plus, le taux de passage vers le lycée général et technologique a lui aussi cessé de progresser depuis 1992 (voir tableau).

On peut sans doute dire que le collège ren- contre ses limites sur un noyau dur d’élèves en grande difficulté scolaire.

Les données relatives à la grande diffi- culté scolaire sont très fragiles et certaines interprétations avancent des chiffres (de 20 à 25 %) fort discutables. Selon l’« état de l’école 2003 », 15 % des élèves pré- sentaient des difficultés de lecture à l’en-

trée en Sixième en 2002, dont 3 % en

« grande difficulté », 4 % qui sont des lec- teurs « extrêmement lents » et 8 % qui connaissent des « difficultés partielles ». À l’issue de la scolarité obligatoire, les com- pétences des jeunes de 17 à 18 ans sont mesurées à l’occasion des JAPD

(3)

. Le nombre de jeunes en difficulté de lecture reste élevé mais en baisse continue depuis 2001 : 6 % seraient en situation de « très grande difficulté » pouvant déboucher sur l’illettrisme. Ces résultats doivent être rela- tivisés par les comparaisons internatio- nales qui montrent que 4,2 % des élèves français de 15 ans sont en grande diffi- culté contre une moyenne de 6,2 % pour les pays de l’OCDE.

… sans que le collège ait les moyens de le résorber

En tout état de cause, la prévention de l’échec scolaire doit commencer en amont du collège puisque la difficulté scolaire se constitue très tôt. Mais il faut aussi don- ner au collège les

moyens d’apporter des réponses satis- faisantes tant aux é l è ve s q u i y entrent en situa- tion de grande fra- gilité qu’à ceux qui perdent pied malgré une scola- r i t é c o r r e c t e e n primaire.

Or, alors même que le collège

« unique » accueil- lait en plus grand nombre des jeunes éloignés des pra- tiques scolaires, tout en visant des compétences de plus en plus éle- vées, rien n’a été prévu pour facili- ter les apprentis- sages des élèves, en dehors de quelques heures de

soutien qui finiront vite par disparaître.

Depuis la loi Haby de 1975, toutes les réformes du collège ont sous-estimé les enjeux disciplinaires des apprentissages.

Par le biais de la réduction des horaires, des dotations étriquées, des classes chargées trop rarement dédoublées, elles ont ignoré l’essentiel du travail scolaire. Enseigner au collège, c’est affronter des problèmes de comportement, d’inattention, des difficul- tés à mobiliser les élèves et à tenir la classe : des problèmes à traiter dans et hors la classe qui impliquent de resserrer les liens et le travail commun des équipes éducatives.

Victime d’un redéploiement de postes vers les lycées, le collège n’a pas eu les moyens de lutter sérieusement contre les échecs et les retards scolaires constatés à l’entrée en Sixième et en amont. L’aide aux élèves en difficulté s’est alors réduite à des « mesu- rettes » nettement insuffisantes pour relever le défi de la démocratisation : études dirigées en Sixième rétribuées en HSE en 1996, remplacées par 2 heures d’aide au travail personnel des élèves (ATP) de Sixième en 2002, quelques heures parfois pour du sou- tien ou de la remédiation. Les réponses ont donc été souvent apportées en termes de structures : cycle Sixième/Cinquième en 3 ans, Sixième de consolidation... mais aussi Quatrième et Troisième technologiques, Quatrième AS, Troisième d’insertion puis plus récemment Troisième préprofession- nelles et dispositifs en alternance. Le bilan de ces expériences a été mitigé. Certaines classes, portées par de vraies équipes volon- taires disposant de véritables moyens pour maintenir des objectifs de culture commune, ont pu donner des résultats intéressants, mais bien souvent les élèves ont été stig- matisés dans des classes sans perspective d’avenir.

Refuser les fausses solutions : ni polyvalence, ni collège ségrégatif Pour le ministère, la rupture serait trop forte entre l’école primaire et le collège ; la solu- tion passerait donc par l’introduction d’en- seignants polyvalents, au moins en Sixième et Cinquième. Or aucune étude sérieuse n’a démontré l’efficacité d’une telle mesure qui semble davantage motivée par une volonté de réduire les coûts et d’assouplir la gestion.

Améliorer la transition CM2/Sixième ne passe pas par une moindre qualification des enseignants mais au contraire par l’harmo- nisation des contenus et des pratiques péda- gogiques. Si le maître unique de CM2 n’a pas réussi à résoudre les problèmes, pour- quoi un enseignant polyvalent réussirait-il mieux en Sixième ?

Certains voudraient utiliser la crise actuelle pour revenir à un collège sélectif et ségré- gatif, triant une partie de ses élèves dès la fin de la Cinquième (éviction du collège, retour à des filières pour élèves en difficulté...). Ce serait une régression dont les élèves d’origine populaire seraient les pre- mières victimes. Ce serait également une mesure inadaptée au besoin d’élévation des qualifications (notre système édu- catif devra former à l’horizon 2010 moins de titulaires de CAP et BEP et plus de bacheliers et au-delà : cf. l’US n° 592).

Les comparaisons internationales indi- quent en outre que les pays qui favori- sent la réussite du plus grand nombre sont ceux qui orga- nisent la plus longue scolarité commune. Et l’ex- périence montre qu’une orientation précoce vers la voie professionnelle entraîne un grand nombre d’abandons.

Le recours au lycée professionnel ou à l’en- treprise avant la fin de la Troisième doit donc rester une mesure exceptionnelle pour aider certains élèves âgés, totalement démo- bilisés, qui manifestent un intérêt pour un projet professionnel, à accéder à une pre- mière qualification professionnelle.

Si des mesures d’urgence sont envisageables, au cas par cas, pour tarir le flux annuel de sorties du système éducatif sans formation, les propositions ministérielles qui entendent ériger l’alternance en système sont dange- reuses car elles préfigurent un renoncement politique à faire réussir tous les élèves.

Parcours individualisés en LP pour certains élèves, classes spécifiques portées par des équipes qui n’en rabattent pas sur les exi- gences de culture commune, ne sont pour nous que des mesures transitoires qui ne sauraient dédouaner l’Éducation nationale de ses responsabilités en matière de préven- tion et traitement précoce de l’échec scolaire.

Peut-on concilier culture commune et diversité des élèves ?

L’objectif d’un collège accueillant tous les jeunes dans leur diversité et leur dispen- sant une culture commune d’un bon niveau reste légitime. Cela suppose en préalable que les collèges retrouvent une réelle mixité

sociale dans le cadre d’une politique de la ville autrement plus ambitieuse. La culture commune ne saurait se réduire à quelques connaissances élémentaires ; elle doit s’ap- puyer sur des programmes intéressants, cohérents et assimilables, des savoirs for- mateurs et des compétences multiples qui préparent tous les élèves à poursuivre leurs études dans les trois voies diversifiées du lycée. L’acquisition de cette culture com- mune doit profiter de l’allongement de la scolarité. Le collège n’est pas une fin en soi.

Mais il est vrai que les programmes actuels du collège sont souvent inadaptés à l’âge des collégiens et incitent peu à l’éveil de la curiosité et à l’ouverture sur le monde.

Le collège de la réussite pour tous reste à construire. La diversification des structures porte le risque de recréation de filières ségré- gatives ; la diversification des disciplines conduirait à une spécialisation précoce des élèves. La diversification des pratiques péda- gogiques reste une priorité. Les classes de niveau n’ont que très rarement profité aux élèves les plus faibles. Le maintien de classes hétérogènes reste une nécessité sociale et pédagogique, mais elles ne peu- vent être efficaces que si des groupes réduits ou de besoin se développent à côté de temps communs d’apprentissage dans des classes moins chargées. Les professeurs doivent en outre être mieux préparés à la prise en charge d’élèves hétérogènes et avoir les moyens de travailler en équipe.

Une relative diversification des contenus est cependant envisageable : choix élargi d’options, au-delà des enseignements obli- gatoires, pour découvrir des disciplines enseignées en lycée mais sans figer les choix de manière irréversible. Est-ce pos- sible sans réduire les horaires du tronc commun? Sous quelle forme? La question reste entière car le temps d’enseignement n’est pas facilement extensible.

Préparer une orientation positive La découverte du monde professionnel ne doit pas être réservée aux seuls élèves repé- rés en difficulté. Si le rôle du CO-Psy est éminent, voire déterminant, chaque disci- pline doit y contribuer, dans le cadre de ses horaires et de ses contenus. Une orientation précoce des élèves les plus en difficulté ren- forcerait le sentiment d’exclusion des élèves concernés, accentuerait l’orientation par l’échec et contribuerait bien plus encore à dévaloriser les séries professionnelles.

Dans le cadre de la réforme initiée en 2001, l’architecture de la future classe de Troi- sième reste encore à définir. Le dernier pro- jet connu affiche l’objectif de maintenir une culture commune à tous les élèves dans le cadre d’une classe unique de Troisième (mais avec la possibilité de créer localement des classes dérogatoires) offrant une diversifi- cation des contenus (tous les élèves feraient 1h30 de technologie mais pas dans le même domaine) et des disciplines (3 heures de LV2 ou découverte professionnelle, et palette élar- gie d’options facultatives). Compte tenu des enjeux, nul ne comprendrait que l’architec- ture proposée soit définitivement arrêtée sans avoir été débattue dans la profession, notam- ment à l’occasion du « grand débat » de novembre-décembre. ■

Monique Parra-Ponce, Bruno Mer

(1) CPPN : classe préprofessionnelle de niveau ; CPA : classe préparatoire à l’apprentissage.

(2) SES : section d’éducation spécialisée ; SEGPA : section d’enseignement général et pro- fessionnel adapté.

(3) JAPD : journées d’appel de préparation à la défense.

Évolution des taux de passage Troisième-Seconde

(France métropolitaine : public + privé)

1975 1985 1992 2002*

Troisième générale-Seconde 53,6 54,7 64,4 60,7

Toutes Troisièmes-Seconde 53,6 54,7 57,7 56,2

Troisième générale-BEP/CAP2 22,8 23,1 22,2 23,7

Toutes Troisièmes-BEP/CAP2 22,8 23,1 27,2 26,7

*DOM inclus

Les enjeux du collège

©THIERRY NECTOUX

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FORMATIONS AIDES- ÉDUCATEURS

Le dégel

Nos interventions ont porté leurs fruits : les crédits formation des aides-éducateurs annoncés en juin comme « gelés » ont fina- lement été attribués courant septembre mais ne semblaient toutefois pas être réellement « arrivés » dans les rectorats.

Les aides-éducateurs qui s’étaient vu refuser leur formation cette année faute de crédits, vont pouvoir la reprendre, avec retard malheureusement. Et les avances de frais seront remboursées.

Nous avons demandé qu’une large information soit faite dans les académies auprès de tous les AE en poste. Nous ne savons toutefois pas si « l’enveloppe » permettra de satisfaire les nouvelles demandes de formation, même si le ministère se montre rassurant.

Tenez-nous au courant et faites-nous connaître les problèmes qui demeureraient en suspens, pour intervention au ministère.

Élizabeth Labaye

JOURNÉE D’ÉTUDE FSU

Enseignants en situation de handicap

En cette fin de l’année européenne du handicap, la FSU a décidé d’organiser une journée d’étude spécialement consacrée à la question peu médiatisée mais pour nous importante de l’intégration des enseignants en situation de handicap. Cette jour- née aura lieu le mercredi 19 novembre au FIAP, rue Cabanis, Paris 14

e

(locaux accessibles aux handicapés).

Cette journée sera l’occasion de témoigner sur les conditions de travail, les difficultés, les améliorations à apporter, la ques- tion des assistants. Ce sera aussi le moment de réfléchir sur les propositions à faire pour que l’Éducation nationale accueille plus et mieux les personnes handicapées mais se penche aussi sur la situation des personnels déjà en place, devenus malades ou handicapés, parfois non recensés.

Cette journée d’étude a le statut de stage de formation syndi- cale (formulaire à demander dans les SD FSU ou à la FSU nationale).

E. L.

ENSEIGNEMENTS ARTISTIQUES

Où en est-on pour la Troisième ?

Comme vous avez pu le lire dans l’US n° 592 du 10 octobre 2003, l’avant-projet concernant la nouvelle architecture de la classe de Troisième nous a été communiqué : les arts plastiques et l’édu- cation musicale resteraient dans le tronc commun de Troisième.

Le dispositif qu’a mis en place le SNES depuis février a cer- tainement pesé sur ce dernier projet : 4 pages pour informer les collègues des projets initiaux du ministère qui s’orientaient vers une optionalisation de nos disciplines, consul- tation de la profession débouchant sur un mandat voté au congrès de Toulouse, rencontres avec Monsieur Baqué et courriers communs avec le SNEP envoyés au ministre.

Il nous faut tout de même rester vigilants sur la dénomination et le contenu des deux disciplines en Troi- sième, puisque le ministère en préconise une redéfinition : « arts du son, arts visuels ».

De plus, le maintien des deux disciplines dans le tronc commun ne signifie pas l’aban- don par le ministère d’une expérimentation d’optionalisation : nous n’avons pas d’informations claires sur la parution éven- tuelle de la circulaire enseignements artistiques qui introduirait cette expérimentation.

Sandrine Charrier, Hélène Davit

CLASSES PRÉPARATOIRES

Procédures de recrutement

La procédure informatisée de recrutement sera reconduite pour tous les élèves de Terminale désirant postuler à une classe préparatoire aux grandes écoles l’an prochain. Des amé- liorations sont en cours de discussion, notamment sur le vœu géographique qui n’a pas suscité un réel enthousiasme des can- didats. Il faut également développer l’information sur toutes les filières et voies offertes, car il apparaît qu’un certain nombre de lycées envoient très peu d’élèves en CPGE. Rappelons que chaque année, à l’issue des concours, il reste des places non pourvues dans les grandes écoles, scientifiques ou commer- ciales. Ainsi, les deux ou trois ans de prépa garantissent à l’élève sérieux un débouché. Notre pays a besoin de former un nombre important de cadres pour faire face aux évolutions démographiques à venir, il faut donc encourager les élèves à s’orienter dans ces voies. Des informations détaillées se trou- vent sur le site du SNES, http://www.snes.edu/clet/, rubrique classes préparatoires.

Jean-Hervé Cohen, classes.prepas@snes.edu

METIER

Délocalisation

La survie du CNDP en jeu

Observatoire national des programmes et des pratiques

Deux journées

de réflexion stimulantes

D epuis dix mois qu’a été annon- cée par le gouvernement son intention de délocaliser le Centre national de documentation pédagogique à Chasseneuil-du-Poi- tou, les personnels regroupés en intersyndicale ont lancé plusieurs mises en garde solennelles sur la méthode employée et l’avenir de leur établissement.

Le choix délibéré d’un calendrier intenable par la direction du CNDP

débouche d’ores et déjà sur un désastre. En pleines vacances, le 24 juillet, un conseil d’administration clairsemé a voté les étapes du transfert. Dès le lendemain, Claude Mollard, le directeur géné- ral, lance la dissolution de la direction de la documentation – l’épine dorsale d’un service public créé en 1879 par Jules Ferry – et crée le nouveau département des ressources et des technolo- gies (DRT), censé absorber à Chasseneuil-du-Poitou (Vienne) les postes de ladite direction. Le recrutement du futur directeur de ce département n’est lancé au BO que le 28 août, avec un mois de délai pour les candidatures. Résultat : il n’a été choisi que le 10 octobre.

Entre-temps, les personnels de feue la direction de la documen- tation se sont dispersés, voire ont quitté le CNDP ; seuls deux jeunes contractuels ont fait le choix du nouveau DRT dans le haut Poitou. Bref, la majorité des services documentaires du CNDP sont aujourd’hui suspendus, plusieurs chantiers d’envergure inter- nationale compromis (ainsi la nouvelle version du thésaurus Mot- bis à l’échelle européenne) : la continuité du service public est rom- pue – de manière peut-être irréversible.

Parallèlement, la direction de la commercialisation se délite : le directeur a démissionné, des contractuels vont être remerciés (telle collègue a 14 ans d’ancienneté!), le service commun au

réseau CNDP/CRDP de vente par correspondance a été fermé alors que les recettes des ventes accu- sent une nette baisse en raison de la récession économique.

L’accompagnement social des per- sonnels devant se reclasser est proche du degré zéro : les agents concernés en sont réduits à se débrouiller par eux-mêmes, dans le contexte catastrophique de réduction des emplois publics.

Bref, le CNDP, soumis aux aléas d’une direction générale flottante, est en situation de crise grave, qui redouble la précarisation financière des CRDP. Le désordre et le gâchis sont d’autant plus déplorables que six groupes de travail sont en cours sur les conséquences de la délocalisation du CNDP, associant l’inter- syndicale, des représentants de l’établissement et du ministère et des personnalités extérieures. Les conclusions de ces groupes ne devant pas être connues avant novembre-décembre, com- ment peut-on déjà charcuter et déplacer postes et personnels ? À l’inverse de l’action de cette opération dite de « délocalisation » engagée, qui ressemble fort à celle de l’INRP, il importe au contraire de maintenir une forte tête de réseau à proximité des centres de décision et un éditeur-producteur riche de compétences et de savoir-faire. C’est en ce sens que les personnels du CNDP ont lancé un appel à la communauté éducative (

1)

, pour éviter la disparition à terme d’un service public de ressources éducatives indispensable aux enseignants, aux élèves et plus largement à tous les usagers de l’Éducation nationale. ■ Gisèle Jean

Contact :Jean-Claude Arrougé, 06 82 22 61 77.

(1) www.nodeloc.net/html/communaute.htm

ou www.snes.edu/snesactu/article.php3?id_article = 672.

D epuis 4 ans, le SNES au niveau national a mis en place les observatoires des programmes et des pratiques.

Certaines académies (Nice, Rennes, Reims, Toulouse par exemple), se sont lancées dans un travail syndical de réflexion sur les questions de contenus dis- ciplinaires mais également et plus difficilement sur nos pratiques.

Les journées nationales des observatoires des 1

er

et 2 octobre ont été l’occasion de mener un bilan du travail entrepris dans les différentes disciplines, dans les stages.

Notre travail syndical doit s’em- parer de toutes les questions qui sont au cœur de notre métier : comment mieux y parvenir ? Comment impliquer davantage de collègues dans ces réflexions ? Nous sommes les experts de notre métier, nous devons pou- voir capitaliser nos expériences, les observatoires du SNES sont un outil pour y parvenir.

Durant ces deux journées, nous avons travaillé la question des systèmes éducatifs en Europe à partir d’une conférence de Jean-Marie Maillard, vice-président du CSEE*. En par- tant du cadre général de travail dans lequel se déroulent les débats et réflexions européennes, nous avons abordé la question du collège, celle de l’autonomie des établisse- ments, de leur organisation pédagogique, des contenus, et du statut des personnels (avec les exemples de l’Italie, l’Al- lemagne, le Danemark, la Finlande). Il est à noter que les pays pour lesquels les évaluations internationales sont les meilleures sont des pays dans lesquels la scolarité obliga- toire se déroule en continu et sans redoublement.

À partir de l’intervention de Christian Laval auteur de

« L’école n’est pas une entreprise », nous avons débattu des questions de marchandisation de l’école, questions qui ont été au cœur des précoccupations du mouvement du prin- temps dernier. La marchandisation de l’école est-elle si avancée ? Dans quels domaines ? Quel rôle le syndicat peut-

il jouer dans la définition et la réalisation d’alternatives ? Com- ment parvenir à maintenir et développer un service public de qualité par exemple pour les res- sources pédagogiques ? De ce point de vue l’Europe est-elle un obstacle ou un levier ? Le collège unique a été abordé avec Jean-Louis Derouet, socio- logue. Il a opéré une remontée historique sur l’approche de l’école dans notre nation : du souhait de construire une société, de créer un lien social par le recours à des valeurs com- munes à la fin du

XIXe

siècle au discours sur l’égalité des chances et son impossible atteinte dans une société pro- fondément inégalitaire. Les mêmes demandes aujourd’hui sont portées par la société ; l’école doit être créatrice d’un lien social qui se délite, et elle doit réduire des inégalités éco- nomiques et sociales croissantes.

Le débat s’est porté sur ces points, notamment sur le concept d’égalité des chances, mais également sur les évaluations internationales, sur la dif- férence entre adaptation au terrain et autonomie, sur le sens des savoirs au collège, sur la façon dont se construisent les connaissances. ■

Gisèle Jean, Sandrine Charrier

*CSEE : Comité syndical européen de l’éducation.

Le compte rendu de ces journées sera disponible sur le site Internet du SNES.

Stages observatoires nationaux : Langues vivantes : mercredi 5 novembre

Technologie collège : mercredi 5 et jeudi 6 novembre

Physique-chimie : mercredi 19 novembre SVT : mercredi 17 et jeudi 18 décembre

©THIERRY NECTOUX ©THIERRY NECTOUX©THIERRY NECTOUX

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