Communiqué de presse du SNES-FSU 08/01/2022
COMMUNIQUÉ DE PRESSE : Orientation : l’avenir des jeunes n’est pas une question d’affichage !
La question de l’orientation s’impose à nouveau dans l’actualité à travers deux événements. Les mesures proposées font peser de lourdes inquiétudes sur la qualité et l’efficacité du service d’orientation et sur le rôle qu’y joueront les Conseillers d’Orientation- psychologues personnels compétents parce que formés et qualifiés.
Premier événement : lors de son point d’étape du 22 janvier, le ministre de l’éducation nationale a annoncé la création d’une plateforme téléphonique pour l’orientation accessible dès la rentrée prochaine aux élèves et aux parents et associant les conseillers d’orientation- psychologues et des acteurs du monde économique. Il promet également des entretiens plus fréquents dans les établissements les plus défavorisés alors même que le nombre de co-psy est en chute libre !
Enfin, il annonce l’expérimentation de la « semaine d’orientation au lycée », dispositif déjà proposé dans le projet de réforme qu’il avait pourtant dû abandonner.
A qui va-t-il confier cet accompagnement ? Comment les économistes seraient-ils à même de répondre aux demandes sur les débouchés professionnels à échéance de 3 ou 5 ans alors que le discours prévalant jusqu’à peu, incitant à l’orientation vers des « métiers porteurs », a été magistralement contredit par l’effondrement de l’emploi dans ces secteurs ainsi que la conception adéquationniste qui va avec !
Deuxième événement : la publication, en parallèle à ces annonces, de l’avis du Conseil d’Orientation pour l’emploi.
Encore une fois, fidèle à la méthode des précédents rapports sur le même sujet, sans aucun souci de rigueur scientifique, les rapporteurs centrent leurs propositions sur la nécessité de concevoir l’orientation en fonction de l’emploi et « d’orienter les personnes vers des débouchés plus sûrs ».
Encore une fois, les inégalités sociales devant l’orientation sont réduites à des questions d’inégalités d’accès à l’information, sans prendre en compte la manière dont les différences sociales agissent sur le rapport des jeunes à l’avenir, aux savoirs et à eux-mêmes et passant sous silence le travail approfondi de remobilisation et de revalorisation indispensables, en particulier avec les jeunes de milieu populaire.
Encore une fois, alors que la difficulté à « décrypter la signification des premiers projets à l’adolescence » est soulignée, ainsi que le manque criant de conseillers d’orientation-psychologues, les rapporteurs préconisent non pas d’augmenter leur nombre mais de former les professeurs à la psychologie et de supprimer la qualification de psychologue des co-psy !
Enfin, alors que les études du CEREQ montrent la bonne « lisibilité des CIO » pour les jeunes et les familles, les rapporteurs proposent une nouvelle fois de les diluer dans des lieux d’accueil communs avec le pôle emploi et les missions locales !
Communiqué de presse du SNES-FSU 08/01/2022
Ces mesures vont totalement à l’encontre de l’intérêt des jeunes et des parents. Elles réduisent la qualité des interventions sur l’orientation auprès des élèves, éloignent de plus en plus les co-psy des établissements scolaires et mettent profondément en cause la nature même de leur métier.
Le SNES appelle donc les personnels à se mobiliser pour alerter parents, enseignants et élus afin d’obtenir l’ouverture de réelles négociations sur l’orientation prenant en compte ses propositions.