J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
N
ATALIYA
C
HEKHOVA
P
ASCAL
H
UBERT
A
LI
M
ESSAOUDI
Propriétés combinatoires, ergodiques et arithmétiques
de la substitution de Tribonacci
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
13, n
o2 (2001),
p. 371-394
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_2001__13_2_371_0>
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371-Propriétés combinatoires, ergodiques
et
arithmétiques
de la substitution de Tribonacci
par NATALIYA
CHEKHOVA,
PASCAL HUBERTet ALI MESSAOUDI *
RÉSUMÉ. Nous étudions certaines
propriétés combinatoires,
er-godiques
etarithmétiques
du point fixe de la substitution deTri-bonacci
(introduite
par G.Rauzy)
et de la rotation du tore T2 quilui est associée.
Nous établissons une
généralisation géométrique
du théorèmedes trois distances et donnons une formule
explicite
pour lafonc-tion de récurrence du
point
fixe. Nous donnons despropriétés
d’approximation diophantienne
du vecteur de la rotation de T 2 :nous montrons, que pour une norme
adaptée,
la suite de meilleureapproximation de ce vecteur est la suite des nombres de
Tri-bonacci. Nous calculons enfin les invariants
ergodiques
F et FCdu
système
dynamique
associé à la substitution.ABSTRACT. We
study combinatoric, ergodic
and arithmeticprop-erties of the fixed point of Tribonacci substitution
(first
introducedby
G.Rauzy)
and of the related rotation of the two dimentionaltorus.
We
give
ageometric
generalization
of the three distances the-orem and anexplicit
formula for the recurrence function of thefixed point of the substitution. We state
Diophantine
approxi-mation’s
properties
of the vector of the rotation of T2: we provethat,
for a suitable norm, the sequence of bestapproximation
ofthis vector is the sequence of Tribonacci numbers. We compute the
ergodic
invariants F and FC of thesymbolic
system relatedto the substitution.
1. Introduction
Les suites sturmiennes constituent une famille
d’exemples
particulière-ment intéressants en
dynamique symbolique
et théorie deslangages.
Onpeut
lesdéfinir,
parexemple,
comme les suites non ultimementpériodiques,
de
complexité
minimale. Elles ont faitl’objet
de très nombreusesétudes,
Manuscrit reçu le 25 octobre 1999.
tant du
point
de vue combinatoire(voir
parexemple
[5], [6],
[15],
[20],
[36],
[40],
[48])
que pour lesinterprétations géométriques
(cf [4], [28],
[47]),
arithmétiques sous-jacentes
(cf
[32],[33], [34],[35], [42], [22])
etergodiques
([3]).
Les suites sturmienness’interprètent
géométriquement
comme lescodages "canoniques"
des rotations irrationnelles du toreT .
Parmi les nombreuses
généralisations
des suitessturmiennnes,
G.Rauzy
(cf.
[45])
a introduit unexemple
desystème
symbolique qui
constitue un"codage
naturel" d’une rotation du tore1f2.
Lesystème symbolique
est lesystème
associé à la substitution de Tribonacci Q définie par :Du
point
de vue de la théorieergodique,
le résultat de G.Rauzy
signifie
que le
système symbolique
de Tribonacci estmétriquement isomorphe
àune rotation
Ra
deLa rotation
Ra
deT2
s’obtient comme lequotient
d’unéchange
demorceaux, dans le
plan complexe,
de domaine fractal(appelé
fractal deRauzy).
Le fractal deRauzy E possède
diversespropriétés
géométriques :
c’est uncompact
deC,
connexe, à frontière fractale et à intérieursimple-ment connexe et il induit un pavage
périodique
de C modulo un réseau.Le fractal de
Rauzy
a faitl’objet
deplusieurs
études(voir
[2], [45], [30],
[37], [38],
[49])
etpeut
être relié à différentsproblèmes :
-
Système
de numérationcomplexe
[37], [38].
-
Représentation géométrique
dessystèmes dynamiques symboliques
[45],
[30], [37], [38], [49], [50], [51].
- Méthode de
Dekking
pour la construction
d’objets
fractals[30].
-Pavages quasi-périodiques
duplan
[30].
- Partitions de Markov
pour les
automorphismes hyperboliques
du tore’1~3
[2],
>[37].
°Dans cet
article,
nous étudions certainespropriétés
combinatoires eter-godiques
dupoint
fixe v, de la substitution de Tribonacciqui
généralisent
despropriétés
connues pour les suites sturmiennes.Nous donnons une
généralisation
du théorème des trois distances dû à Sôs[52],
qui
a étéétudié, récemment,
d’unpoint
de vue combinatoire parP. Alessandri et V. Berthé
(cf.
[1]).
Plusprécisément, soit ’0
laconjugaison
entre le
système
symbolique
et la rotationRa
et v un mot finiapparaissant
dans u, onappelle
v([v]),
l’image
ducylindre
[v]
parl’application ’lj; ;
étantdonné un nombre entier n, on l’ensemble formé
où v est un mot de
longueur n
dulangage
de u. Nous montrons que, pourtout entier n, l’ensemble
e(Ln(u»
estconstitué,
à translationprès,
de trois373
Nous donnons une formule
explicite
pour lafonction
de récurrence R de lasuite de u,
qui
mesure lalongueur
minimalequ’il
fautprendre
dans la suitepour être certain de voir tous les mots de
longueur
n. Onpeut
vérifier,
parexemple,
que :ce
qui
vérifie,
dans ce casparticulier,
laconjecture
deRauzy
[46],
selonlaquelle
cettequantité
esttoujours
supérieure
à3, 618 ... ,
valeur atteinte pour la suite de Fibonacci. Cetteconjecture
a été récement résolue parJ.
Cassaigne
[10].
Nous donnons des
propriétés d’approximation
simultanée duvecteur ~
de la rotationRa .
Nous remarquons que levecteur e
est malapproché
par les rationnels et nous montrons que, pour une normeadaptée,
la suitede meilleure
approximation
duvecteur e
(voir
définition6)
est la suitenumérique
de Tribonacci définie par la relation de récurrence :Nous
calculons, enfin,
les nombres de recouvrementFc
etF, qui
sont des invariants deconjugaison topologique
dusystème dynamique symbolique
associé à la suite de
Tribonacci ;
ilsmesurent,
respectivement,
laproportion
de la suite
qui
peut
être recouverte par desapparitions
d’un seul mot donttoutes les
apparitions
sont sanschevauchement,
et laproportion
de la suitequi
peut
être recouverte par desapparitions
sans chevauchement d’un seulmot,
voir les définitions7, 8,
ci-après.
Ces invariants ont été calculés parN. Chekhova pour les suites sturmiennes
(cf
[12]).
Ces résultats
symboliques
ont uneinterprétation géométrique,
sous formede
propriétés ergodiques
nouvelles de la rotationRa :
l’invariantFc
quenous avons calculé se traduit par l’existence de tours de Rokhlin constituées d’ensembles
simplement
connexes, une tour recouvrant0, 618...
del’espace
et trois tours recouvrant tout
l’espace,
cequi améliore,
dans ce caspartic-ulier,
certains résultats de Chevallier(cf
[14]).
2. Préliminaires
2.1.
Dynamique symbolique
etlangages
formels. Soit A unalphabet
fini ;
on considère les suites unilatérales(xo, - - - , xn, - - - ),
A.Un mot de
longueur
l (w) - h
est une suite finie w =Wl ... w~ d’éléments de
A. La concaténation de deux mots v et w se note vw. Le mot w = Wl ... Wh
apparaît
au terme i dans une suite(xn)
ou dans un mot xo - - - xs si zj = wl,... , Wh.
Soit z
appartenant
à lelangage
delongueur
h,
notéLh(z)
est l’ensemble des mots delongueur h
apparaissant dans z ;
lelangage
de z est l’ensemble des motsapparaissant
dans z.On définit le
décalage
T surl’espace
.A~,
pour x =(xn, n
EN),
par(Tx)n
=Xn+l. Pour une suite z, on définit l’ensemble
Xz
comme l’adhérence dansA~
muni de latopologie
discrète de l’ensemble(Tnz, n
EN).
Un
système dynamique symbolique
est lesystème dynamique topologique
(Xz,
T)
pour une suite z sur unalphabet
A. Lesystème dynamique
symbo-lique qu’on
considère ici est minimale(toute
orbite estdense)
etuniquement
ergodique :
il y a une seule mesure deprobabilité
invariante parT ;
onpeut
alors définir des
fréquences.
La
fréquence
f(w)
d’un mot estlimn,
-t-cloN’ w ,
oùNn(w)
est le nombred’apparitions
de w dans zo - - - zn .Dans un
système
dynamique symbolique,
étant donné un mot w, onappelle
cylindre
associé à w, noté~w~,
l’ensemble des x deXz
tel que wapparaît
dans x au terme0 ;
la hauteur ducylindre
~w~
est lalongueur
de w. Soitw un élément de
Ln (z)
etf (w)
lafréquence
d’apparition
du mot vdans z,
il est connu que
f (w)
estégale
à la mesure ducylindre
~w~
(voir
[37], [38]).
2.2. La substitution de Tribonacci.
Définition 1. Soit A l’ensemble
{0,
1,
2},
nousappelons
substitution deTribonacci
Inapplication (7
de A dans A* définie par :" ,
Nous étendons a en une
application
deAN
dansAN
parconcaténation,
c’est-à-dire,
pour tout(an ) n
EAN,
u est contractante pour la
métrique
naturelle sur elle a donc un seulpoint
fixe que l’on notera u =(Un)nEN.
A l’instar de la
pratique adoptée
dans le cas de Fibonacci(substitution
définie par 0 --~
01,
1-~0),
nousappelons
suite de Tribonacci[9]
la suite On remarque que lalongueur
du mot estégale
à oùTn
est le nombre de Tribonacci défini par la relation de récurrence :
On est amené à considérer le
polynôme
=x3 - x2 - ~ -
1. Cepolynôme
a une racine réelle{3
=l, 83929 ...
strictementsupérieure
à 1 etdeux racines
complexes
conjuguées
a et ii de module inférieur strictementà
1,
on a donc,Blal2
= 1.(Dans
tout cequi suit,
a est leconjugué
de
partie
imaginaire négative,
cette convention est arbitraire et n’a aucuneinfluence sur les résultats
ci-dessous ;
a x5 -0.419 -0.606i.)
On considère désormais le
système
dynamique
symbolique
(X~,T)
as-socié
à u ;
il est minimal etuniquement
ergodique
car la substitution estprirrcitive
[44].
375
FIGURE 1. Fractal de
Rauzy
2.3. Fractal de
Rauzy.
Définition 2. Soit 6; = une suite à valeurs dans
{O, 1}.
On ditque - est une suite admissible
si,
pour tout entier natureli,
elle vérifie= 0. On note
Nf
l’ensemble des suites admissibles.Remarque.
Une suite finie - à valeurs dansf 0, 11
est admissible si lasuite infinie obtenue en
prolongeant -
àgauche
par une infinité de 0 estadmissible.
Définition 3. Le fractal de
Rauzy
est l’ensemble(voir figure 2.3)
Le fractal de
Rauzy
estpartagé
en troisrégions
similairesqui
induisentun autre pavage non
périodique
et auto-similaire duplan
complexe.
Cesrégions
sont :So
=aS,
£1
=a3
+a2~
et~2 = a3
+ a4
+a3E.
Conjugaison
entre lesystème symbolique
et la rotation. SoitRa
la rotation(échange
de troismorceaux)
sur définie parz+a2
modulo(Z + Za)
et soit À la mesure deLebesgue
bidimensionnelle. Lethéorème suivant établit le lien entre substitution de Tribonacci et fractal de
Rauzy
(voir
[45],
[37],
[38]).
Théorème 1
(Rauzy).
Soit ml’unzque
mesure deprobabilité
invariantepour l e
système symbolique
(Xu, T).
Lesystème d ynamique
(Xu,
T,
m)
estmétriquement isomorphe
ausystème dynamique
(E,
Ra,
A)
par uneap-plication 0.
Enoutre 0
estcontinue,
surjective
etinjectzve
surOrb(u),
etpour tout x E
!1,
=Remarque.
Pour une définitionexplicite de 0,
onpeut
voir[38]
page 149.3.
Graphe
deRauzy
Définition 4. Pour une suite u et un entier
h,
on définit legraphe
deRauzy
(ou
graphe
des mots delongueur
h)
rh
de la manière suivante : lessommets sont les
points
deLh(u),
et il y a une arête de w vers w’ si w etapparaissent
successivement dans u, c’est-à-dire si w = av et w’ - vbpour des lettres a et b et un mot v de on
étiquette
cette arêtepar avb E et l’ensemble des arêtes est
Nous étudions ci-dessus la forme des
graphes
deRauzy
pour la suitede Tribonacci u. Pour tout nombre entier
h,
legraphe
rh
comporte
unpoint unique Dh
triprolongeable
à droite(trois
arêtesDhO, Dh1
etDh2
lequittent)
et unpoint unique Gh
triprolongeable
àgauche
(trois
arêtesOGh,
lGh
et2Gh
yarrivent) ;
Dh
etGh
peuvent
être confondus. Pour tout autrepoint,
il y a une seule arête entrante une seule arête sortante. Enconséquence,
la suite de Tribonacci est une suited’Arnoux-Rauzy
et songraphe
deRauzy
obéit auxrègles
définies dans[4],
que nousexplicitons
ci-après :
On
partitionne
les sommets et les arêtes derh
enquatre
branches ;
une branche est un ensemble de sommets etd’arêtes,
et salongueur
est le nombre de sommetsqu’elle
contient.~ La branche centrale
comprend
le sommetGh, l’unique
arête sortantede
Gh,
le sommet verslequel
va cettearête,
l’unique
arête sortante dece
sommet,
et ainsi de suitejusqu’au
sommetDh
inclus ;
siDh
=Gh,
la branche centrale est réduite au sommet
Dh
=Gh .
~ pour i =
0, 1, 2,
la branche icomprend
l’arêteDhi,
le sommet verslequel
va cettearête, l’unique
arête sortante de cesommet,
et ainsi desuite
jusqu’au
sommetGh exclu ;
si l’arêteDhi
va versGh,
la branchei est réduite à l’arête
Dhi.
Nous verrons que, sauf
pour h
=1,
leslongueurs
de ces trois dernièresbranches sont
toujours différentes,
et lesappellerons
respectivement
branche377
FIGURE 2.
Graphes
deRauzy
mo yen
Mh
etlong
Lh)
part
deGh
et estcomposé
de la branche centralepuis
de la branche courte(resp.
moyenne etlongue).
Les sommets de
rh+i
sont les arêtes de siDh ~
Gh,
les sommetsd’une branche de
rh+l
sont les arêtes de la même branche derh
(il
y af ente
d’unearête).
De cefait,
lalongueur
de la branche centrale diminuede 1
quand
on passe de h à h + 1.Donc,
pour une infinité deh,
la branche centrale deT~
est delongueur
1,
parconséquent
réduite à unsommet ;
d’oùGh = Dh :
on ditqu’il
y a un éclatement.Les différents
types
d’éclatements sont décrits dans[4],
mais nousintro-duisons ici une nouvelle
terminologie ;
nous disonsqu’il
y a un éclatementrenversant
(noté EL )
si les sommets de la branche centrale derh+l
sontles arêtes de la branche
longue
derh ;
il y a un éclatement mo yen(EM)
si les sommets de la branche centrale de sont les arêtes de la branche
moyenne de
Fh ;
il y a un éclatement court(Ec)
si les sommets de la branche centrale de sont les arêtes de la branche courte derh ;
dans les troisSi l’on énumère successivement les mots de
longueur h
apparaissant
dans la suite u au terme i pour i =0, ...
n, ... , on obtient un chemin infinirh
dans le
graphe rh, composé
d’une succession de circuitscourts,
moyens etlongs
(le
premier
étant éventuellementtronqué).
Si en h il y afente,
rh se déduit de enremplaçant
parCh,
parMh
et parLh ;
s’il y a éclatementcourt,
rh se déduit de enremplaçant
Ch+i
parCh, Mh+I
parChMh
etLh+l
parChLh ;
s’il y a éclatement moyen, rh sedéduit de en
remplaçant
parMh,
Mh+l
parMhCh
etLh+l
parMhLh ;
s’il y a éclatementrenversant,
rh se déduit de rh+l enremplaçant
par
Lh, Mh+l
parLhCh
etLh+l
parLhmh.
Dans toute la
suite, si,
par abus delangage,
nousparlons
d’un mot de la branche centrale(resp.
courte,
moyenne,longue),
ils’agira toujours
d’unsommet de cette branche. On
appelle longueur
d’une branche son nombrede sommets.
La méthode de
[7]
permet
de calculer deproche
enproche
leslongueurs
des circuits et les
fréquences
des mots dechaque branche ;
le résultat suivantest à
rapprocher
du résultat de[17]
sur la suite de Fibonacci.Proposition
1. Pour une valeur de h située entre le n - 2-ème éclatement(non compris)
et le n - 1-ème éclatement(compris),
leslongueurs
descir-cuits sont
Tous les mots d’une même branche ont la même
fréquence.
Lesbranches,
centrale,
moyenne etlongue,
contiennenttoujours
dessommets,
la branchecourte en contient si et seulement s’il y a
fente
pour h -1 ;
donc il y aau
plus
trois ouquatre
fréquences différentes.
Lesfréquences
communesrespectives
des mots de la branchelongue,
moyenne, courte et centrale sontPreuve. Nous montrons d’abord que tous les éclatements sont
renversants ;
pour
cela,
nous montrons par récurrence sur n que pour un h situéjuste
avant le n-ème éclatement la suite Th est la suite de Tribonacci
elle-même,
où on aremplacé
0 parLh,
1 parMh
et 2 parCh.
C’est vrai pour n = 1en choisissant pour
Li
le circuitcomprenant
les sommets 0 et1,
pourMl
les sommets 0 et
2,
pourCi
le sommet0,
car ladécomposition
de la suitede Tribonacci en mots
01, 02,
0 estunique.
Si c’est vrai pour n, soit hjuste
avant le n-èmeéclatement ;
comme -yh est invariante par a onpeut
écrire les mots de
longueur h
+ 1apparaissant
dans la suite u au terme i pour i =0,...
n, ... , en tant
qu’arêtes
derh
ou sommets derh+l,
commeun chemin infini
qui
est une concaténation de circuitsLh,
etdonc ce chemin ne
peut
être une concaténation deMh, MhCh
etMhLh
ou379
qh+i s’obtient à
partir de qh
enremplaçant
Lh
parLhCh
parMh+l,
LhMh
par etl’hypothèse
de récurrence est vérifiée avant le n + 1-èmeéclatement.
Les
longueurs
des circuits se calculent doncgrâce
à l’évolution desgraphes
indiquée
ci-dessus : pour h =1,
on asi,
pourh,
il y afente,
on asi,
pourh,
il y aéclatement,
on aSoit V un élément de
Lh (u)
etf (V )
safréquence,
supposons, parexemple,
que V
appartienne
à la branchecourte,
soit W l’élément de la branchecourte tel que V = xY et W = Yz où x et z sont dans
{0,1, 2~.
CommeV est
prolongeable
d’unefaçon unique
à droite et àgauche,
nous avonsf (V)
=f (Vz)
=f (Yz).
Parconséquent
tous les mots de la branche courte(respectivement
moyenne,longue)
ont la mêmefréquence fc
(resp
etfL).
Demême,
les mots de la branche centrale ont la mêmefréquence f+.
Par
ailleurs,
pour tout entier naturel h nonnul,
nous avonsIl faut étudier deux cas :
Premier cas : Si
Gh-1
(il
y a fentepour h -
1),
Dh-,
a un seulprolongement
àgauche,
d’oùIl en découle que
f+
=fc
+ +fL.
Dans cecas,
chaque
branche contientdes
sommets,
et l’ensemblef f (v) ~ v
ELh(u)}
prend
auplus
quatre
valeurs.Deuxième cas : Si =
Gh-i,
alors il existe xet y
dans{O, 1, 2}
telsque
Gh
=Gh-lx
etDh
=yDh-1
=YGh-1.
Dans ce cas, legraphe
rh
est enfente et la branche courte est réduite à une arête. Il y a
donc,
auplus,
troisfréquences,
qui
sontf+,
fL
etf,yl.
On continuera toutefois àdéfinir fc
parfc
=f+ -
fL - fm,
bienqu’à
ce stade ce ne soit lafréquence
d’aucun mot.Nous allons maintenant calculer ces
fréquences
parrécurrence ;
si h = 1alors
f(0) =
~,
f (1) _ ~
etf (2) _ ~
(voir
[37]).
Le circuit court est1
(le
choix du circuit moyen et du circuitlong
n’est pasambigu
en raisonde la suite du processus,
qui impose
fL
>fM),
et on aOn définit
fc,
sansobjet
à cestade, puisqu’il n’y
a pas de sommet sur labranche
courte,
parf c
=f + -
f L - f ~.
Ensuite,
le raisonnementci-dessus,
ou celui de[7],
montrent que lesfréquences
sontinchangées
par une fente(dans
le cas de lapremière
fenteaprès
unéclatement,
lafréquence f c qui
n’estfréquence
d’aucun mot derh
devient lafréquence
du mot de la branche courte de tandis que,s’il y a
éclatement,
on aoù
fc, fL, fm
sont lesfréquences
avant l’éclatement etf3,
fL
et lesfréquences après
l’éclatement(juste
après l’éclatement,
fc
n’est lafréquence
d’aucun mot mais reste définie parle
=fL -
Onpoursuit
ainsila récurrence. D
4. Généralisation du théorème des trois distances
Le théorème ci-dessous est une
généralisation géométrique
du théorèmedes trois distances.
Théorème 2. Soit n un entier naturel non
nul,
l’ensemble{~((v~) ~ v
ELn(u)~
est constitué de trois ouquatres
régions
à translationsprès
qui
sontde la
forme
etak+2£
ou bien etak+3£
suivant les valeurs de n.
Preuve. Montrons que si
f (v)
=f (w), v
et zv dansLn(u),
alors lesrégions
sont similaires au fractal de
Rauzy
et sont translatées l’une de l’autre.Considérons les fonctions de C dans C définies par
Qo :
az,1/Jl :
z H
a3 -I-
a2z
et1b2 : z
Ha3
+ a 4
+az.
Nous avons, parconstruction,
Q([1])
pour tout i E{O, 1, 2} ;
plus généralement,
en vertu du Théorème1,
nous avons le résultat suivant(voir
[38]
page151).
Lemme 1. Soit vi ... vn un éléraent de
Ln(u).
Il existeil, ... , ir
desélém-ents de
{O, 1, 2}
où r n, tels que~((vl ~ ~ ~
= 1/Ji¡
0 ... o(E).
Si,
de
plus,
vi ... vn esttri-prolongeable
àdroite,
alors pourtout j
E{0,1, 2},
on a
381
Corollaire 1. Pour tout v dans existe une suite E
~B//
et un entier k > N tels que
Le théorème 2 résulte alors de la
Proposition
1,
du Corollaire 1 et du faitque
f (v)
estproportionnel
à la mesure deLebesgue
de0 ([v]) ([38]).
D5. Calcul exact de la fonction de récurrence
Nous
calculons,
dans ceparagraphe,
la fonction de récurrence R de lasuite u. Etant donné que u est le
point
fixe d’une substitutionprimitive,
ilétait
déjà
connu(voir
[44])
qu’il
existe une constante L telle que, pour toutentier n,
R(n)
Ln. L’intérêt de notre résultat est de donner une formuleexplicite
pourR(n).
Définition 5. La fonction de récurrence d’une suite z est la
fonction,
notéeR(n),
qui
à un entier n associe leplus
petit
entier(fini
ounon)
r tel quetout élément de
Ln (z)
apparaisse
dansLT(z).
On
appelle
temps
deretour,
notél (w),
d’un mot w dans z, la distancemaximale entre deux occurrences consécutives de w dans z, et on note
1 (n)
le maximum des
l(w)
pour tous les mots w ELn(z).
On
appelle
motsingulier
de z tout mot w =xvy
apparaissant
dans z,tel que x
et y
soient des lettres etqu’il
existex’ 54
x,~’ ~
y tels quex’vy
et
xvy’
apparaissent
dans z.Lemme 2. Les
fonctions
R et 1 sont liées parPour h >
1,
letemps
de retour maximal est donné paroù
Sh(Z)
est l’ensemble des motssinguliers
de z delongueur
inférieure
ouégal e
à h .L’article
[9]
précise
une méthodegénérale,
essentiellement due àHed-lund et Morse
[28],
pour calculer la fonction de récurrence d’une suite. LeLemme 2 est démontré dans
[9,
Propositions
2 et3~ .
Lemme 3. Dans le cas de la suite de
Tribonacci,
pourtout n >
3,
il existeun
unique
motsingulier
dont lalongueur
est située entre le n - 3-ème et len - 2-ème
éclatement ; il
a pour et pourtemps
Preuve. Par
définition,
w est un motsingulier
delongueur h
si et seulement s’il estl’unique
arête d’une branche deIrh-1,
cequi
nepeut
seproduire
quejuste
après
un éclatement.On se
place
au n - 3-ème éclatement. Dans ce cas, la branche centraleest réduite à un seul sommet et la
longueur
correspondante h
estégale
àT+I+Tn-i-3 en
vertu de laProposition
1 et du fait que la2 2
complexité
p de la suite uvérifie,
pour tout entierh,
p(h)
= 2h + 1.Après
cet éclatement la nouvelle branche courteapparaît
et iln’y
apas de sommets sur cette
branche,
sonunique
arète étant le motsingulier
w. Le mot
singulier w
apparaît
àl’étape suivante,
gn = 2 comme sommet dans le circuit courtC,
etn’apparaît
dans aucun des autrescircuits,
L et M. Auxétapes
suivantes,
les circuits restent les mêmesjusqu’à
l’éclatementsuivant,
puis
sontremplacés,
au fil des éclatementsultérieurs,
par des concaténations de cescircuits,
représentées
par le schémasuivant
(1) :
Le circuit C
(et
donc le sommetw)
apparaît
dans chacun des trois cheminsLMLC, LMLCLM,
LMLCLML. Comme la suite u est un enchaînementde ces trois
chemins,
la distance maximale entre deuxapparitions
de w est réalisée dans le cheminqui
est effectivement autoriséquand
on passe à un éclatement deplus.
Donc, , , _1_1 _,f;__1 .I - _1- - ,
-Les deux lemmes
précédents
entraînent immédiatement le résultatsui-vant.
Proposition
2. Lafonction
de récurrence de la suite de Tribonacci estdonnée par
-pour
383
6.
Approximation diophantienne
Soit 11
110
une norme surR2 ;
pour q E EII82
fixés,
on notela distance de qx au
point
entier leplus
proche
c’est-à-direOn
rappelle
que(Tn )
est la suite des nombres deTribonacci,
~3
la racineréelle de module strictement
supérieur
à unde x3 = x2
+ x +1,
a, a
les deux racinescomplexes
conjuguées ;
on note,..
Pour tout
N,
posons 4 où1 UN 11
(resp.
est lenombre de 1
(resp.
de2)
dans UO ... La matriceest semblable à et
vérifie,
(voir
[45]),
sioù le vecteur
Nous
appelons
norme
deRauzy
la normeIl
Il,
telle que, pour tout v EÏT&2
Remarques.
1) l16(1) 11
=lal4
etU5(Tn+3)1I =
laln+4.
2)
Il existe deux constantes co et ci telles que, pour tout n EN,
Théorème 3
(Rauzy
[45]).
Il existe un norrabre strictementpositif
c telque, pour tout entier naturel non nul q, pour tout entier naturel m,
Proposition
3. Il existe K tel que pour tout qPreuve.
D’après
le théorèmeci-dessus,
Il
1 1
En
particulier
Prenons
T~.,2.~2
qTm+3 ;
comme qTm+3,
on aoù K est la constante ce
qui
donne la conclusion de lapropo-sition. D
Ce résultat
signifie
que e
est malapproché
par les rationnels. Eneffet,,
pour tout vecteur v =
vl ,
il existe une suite(qn )
et une constanteKo
V2
1
tels que, pour tout n,
Ko .
La démonstration élémentaire que nous avons donné de la
Proposition
3est
spécifique
àl’exemple
étudié ;
néanmoins,
cetteproposition
est uneconséquence
d’un théorèmeclassique
(cf.
Cassels[11]) :
Théorème 4
(Cassels).
Soient xl, ... , n nombres réelsappartenant
àun corps de nombres totalement réel de
degré n
+ 1 tel que1,
xl, ... , xn sont linéairementindépendants
surQ,
alors il existe une constante ’Y telleque, pour tout entier naturel q non
nul,
on aitl’inégalité :
Nous
montrons,
ci-dessous,
que la suite(Tn+3)
vérifie lapropriété
En effet
La
propriété
estvérifiée,
vu que :Remarque.
Lesinégalités
(4)
et(6)
sont vraies avecn’importe quelle
norme
quitte
à modifier les constantes(d’après
l’équivalence
desnormes).
Nousdonnons,
ci-dessous,
unepropriété plus
forte duvecteur ~
qui
ex-prime,
elleaussi,
que e
est malapproché
par les rationnels.Définition 6. Soit v un vecteur de
1I82
et Il -
Ilo
une norme, on dit que lasuite croissante d’entiers
(qn)
est la suite de meilleureapproximation
de vpour la norme
Il
.~~o
si,
pour tout n,IIlqn+lVlllo
et pour toutq on a
Proposition
4. Pour toute normeIl . 110,
la suite(qn)
des meilleures385
Preuve.
Supposons T~+2
qnTk+3.
Pour tout q ona Iliqelilo
>
i i
-Illqnçlllo.
Or, d’après
(4),
Kq;’2
> D’autrepart,
pourtout m strictement
positif,
- ", _ 1
v
Comme 0
1,
il existe mo tel que.8111- -. III. III III. -.... III
C,
par
conséquent
on ad’où le résultat. D
Théorème 5. Pour la norme de
Rauzy,
la suite de meilleureapproxima-tion est la suite
Tn+3.
Pour démontrer ce
théorème,
on utilise le résultat suivant :Lemme 4
(Rauzy).
(voir
[45])
Il existe une constante c" telle que, pourtout q E
N,
pour tout g EZ2,
Soit no =
8,
= 0.03. Commelai
1,
pour tout n > no, on aliâ(Tn+3)11
c" ;
parconséquent,
pourq >
Tno+3,
d’après
le Lemme4,
pour montrer que la suite(Tn+3)
est la suitede meilleure
approximation,
il suffit de vérifier quePour q
274,
un nombre fini(273)
de vérificationspermet
deconclure,
ces vérifications ont été établies par ordinateur.Lemme 5. Il exzste A strictement
positif explicite
tel que pour toute suite admissible E = Eo =1,
et donc
2-ème cas.
Supposons E1
= 1 et donc f2 =0,
on aOn vérifie
qu’avec
0, 027
et02 .~
0,037, A
>lall2 --
0,025.
DSoit
maintenant q
=EkTk+3.
Nous supposons que qT~+4
cequi
est
équivalent
à d 1~ > = 0 . Nous avonsalors q
=En 0
EkTk+3’
posons i =
Ek 54
0~, i
est différent de n car on suppose queq ~
Lemme 6. Si n - i > 8 alors
Preuve. Grâce au Lemme
5,
nous avonsSi maintenant n - i 7
On vérifie aisément
que il
par unnom-bre fini de vérifications
(37 vérifications)
car n - i7,
cequi
achève ladémonstration. D
Le Théorème 5 découle de
façon
immédiate des lemmesprécédents. D
6.1. Calcul de la mesure d’irrationalité. Posons
Ko
=inf{c,
il existe un infinité de q tel queq2"lIlqçlll
[
c}
La constante
Ko
est finie car il existe K tel que, pour tout q eN,
[
>387
Prenons
Tn+3 q Z’n+4, d’après
cequi
précède,
implique
donc
{c,
il existe un infinité de n tels queRemarque.
Onpeut montrer,
par cesméthodes,
que l’ensemble despoints
1
d’accumulation de l’ensemble
T+3b(T+3 ) n
EN}
est uneellipse.
7. Nombres de recouvrement pour la suite de Tribonacci Définition 7. Le nombre de recouvrement
symbolique
F est leplus
grand
réel a tel que, pour tout entier naturelho,
il existe h >ho,
un mot delongueur h,
noté w, et une suite d’indicesin, n
EN,
vérifiant~ w
apparaît
dans u àchaque
termein,
~
> in
-f- h - 1 pour tout n,~
#({in
+ EN,
0 m h -1 ~
n(0, ... ,
N -1}) ~
aN pour toutN assez
grand.
Définition 8. Le nombre de recouvrement par
cylindres
Fc
est leplus
grand
réel a tel que, pour tout entier naturelho,
il existe h >ho,
un motde
longueur h,
noté w, et une suite d’indicesin , n
EN,
vérifiant· w
apparaît
dans u àchaque
termein,
~ w
n’apparaît
dans u à aucun autre terme que lesin,
~in+l
>in
-i- tL - 1 pour tout n,.
N assez
grand.
Ces
quantités
sont des invariants deconjugaison
topologique
dusystème
dynamique symbolique
associé(voir
[12]).
Pour lescalculer,
on utiliserala notion de
fréquence
sans chevauchement : deuxapparitions
d’un mot z,c~, aux termes i etj,
sont sans chevauchement posed(w)
= lim oùMn (w)
est le nombre maximald’apparitions
sans n + 1chevauchement de w que l’on
peut
trouver dans uo ~ ~ ~ un(cette
limite existepar
unique
ergodicité).
Calculer F pour unsystème symbolique
revientà
calculer,
pour des mots arbitrairementlongs,
lesplus grandes
valeursde la
quantité
T(w)
=l(w)d(w) ;
nousappelons
T(w)
lew. Calculer
Fc
revient à considérerT(w)
pour des mots dont toutes lesapparitions
sont sans chevauchement.Proposition
5. Pour la suite de Tribonacci2
Preuve.
Si,
pourh,
il y a unéclatement,
la branche centrale est delongueur
1,
donc 2h -f-1 =c’ -I- m’ -~- l’ - 2,
oùc’,
m’ et l’ sont leslongueurs
des circuits.On a c’ m’
l’
et c’-I- m’
> l’
+ 1,
si on seplace
pour un h assezgrand ;
>m’-~.
Juste
après
cetéclatement,
on passe à h + 1 et auxlongueurs
c =l’,
m
= 1’+
c’ et 1= 1’+
m’ ;
on a h + 1 > c, et 1 > m >m’ +
c’ > h + 1.On se
place après
l’éclatement,
et onregarde quels
motspeuvent
avoirtoutes leurs
apparitions
sans chevauchement. Justeaprès
l’éclatement,
lalongueur
des mots est h + 1 et celle du circuit court est c, et h + 1 > c ;ensuite et
jusqu’à
l’éclatementsuivant,
lalongueur
des motsaugmente
et lalongueur
du circuit court reste c. Si w est sur la branchecentrale,
ilapparaît
sur les troiscircuits,
etchaque apparition
sur le circuit court chevauche lasuivante car
lwl
> c ; on nepeut
utiliser un tel mot pour calculerFC .
Siw est sur la branche
courte,
sesapparitions
sont sans chevauchement car iln’y a jamais
deux circuits courtsconsécutifs ;
on a alors un pavageégal
àqui
estmaximal juste
à l’éclatementsuivant,
où2
.Juste
après
l’éclatement,
lalongueur
des mots vérifie h + 1 m, parconséquent,
les mots de la branche moyenneapparaissent toujours
sanschevauchement ;
cettepropriété
se conserve auxétapes
suivantes,
jusqu’à
ce que lalongueur
des motsatteigne
m, cequi
seproduit
avant l’éclatementsuivant,
celui-ciayant
lieuquand
lalongueur
des mots vautOn a donc un pavage
possible égal
àm f M, lM
étant lafréquence
du circuitmoyen,
qui
nechange
pas avant l’éclatement suivant.Quand
lalongueur
dumot
dépasse
m, onpeut
améliorer le pavage caraprès
l’éclatement suivantles circuits moyens sont
isolés,
et le pavage estoptimal
àl’éclatement,
valantfM
m l+m+c-32 .Regardons
maintenant lesapparitions
des mots de la branchelongue ;
juste
après l’éclatement,
comme lalongueur
des mots vérifie h + 1l,
les motsappartenant
à la branchelongue
apparaissent
toujours
sanschevauchement ;
cettepropriété
se conserve auxétapes suivantes,
jusqu’à
ce que lalongueur
des motsatteigne l,
cequi
seproduit
avant l’éclatementsuivant,
celui-ciayant
lieuquand
lalongueur
des mots vaut l.On a donc un pavage
possible égal
à1 fil, f L
étant lafréquence
du circuitlong,
qui
nechange
pas avant l’éclatement suivant.Quand
lalongueur
dumot
dépasse
l,
on nepeut
pas améliorer le pavage car,après
l’éclatementsuivant,
il y aura deux circuitslongs
consécutifs et desapparitions
avec389
Entre le n - 2-ème et le n - 1-ème
éclatement, 1
=Tn+2,
m =Tn
+c =
f c -
pnB2.
On vérifie facilement quele meilleur pavage est donc donné par
l f L,
d’où lerésultat,
sachant queLa ressemblance entre la valeur de
Fc
et le nombre d’or(qui
vaut1, 61803 ... )
semblepurement
fortuite. On remarque queFc
pourTri-bonacci est strictement
plus
petit
que leFc de
toute suite sturmienne([12]).
Proposition
6. Pour la suite de TribonacciPreuve. Nous devons estimer la
fréquence disjointe
d’un mot w : laPropo-sition 1 nous
indique
lafréquence
desmots,
maisaussi,
encomparant
leurlongueur
à celle des circuitslongs
etcourts,
dansquelle
mesure leursap-paritions
sont sans chevauchements.On remarque tout d’abord que, si
hl
h2
donnent les mêmesfréquences
et ont les mêmes
rapports
avec leslongueurs
des circuits(c’est-à-dire
queles
parties
entièressupérieures
deI L , hl
etI C hl
ont les mêmes valeursh
IMhl
IChipour h
=h 1
et h =h2 ) ,
laplus grande fréquence
sans chevauchement d’unmot de
longueur
hi
est la même pour i = 1 ou 2. Le pavageT(w)
sera doncle meilleur
pour h
=h2 ;
on n’a donc à étudier que les valeurs extrémales deh,
c’est-à-dire cellescorrespondant
à l’éclatemment et celles pourlesquelles
lapartie
entièresupérieure
deL ,
ou‘C
change
devaleur ;
enfait,
h h IChl
les seules valeurs intéressantes ici sont à
l’éclatement, qui
estrenversant,
pour
lwl
= m et pourIwl
= 1(en
effet,
on atoujours
clwl
2m2l ,
etlwl
= kc pour k > 1n’apporte
rien de nouveau car on nevoit jamais
deuxcircuits c
consécutifs).
Pour h
fixé,
si w est sur la branche courte(resp. longue)
dugraphe
ilne
peut
apparaître
que sur le circuit court(resp. long)
et safréquence
sanschevauchement est inférieure à la
fréquence
sans chevauchement d’un motde la branche centrale. En
revanche,
un mot de la branche centraleapparaît
à la fois sur le circuitlong
et le circuitcourt ;
lafréquence
et lafréquence
sans chevauchement sont donc
toujours
maximales pour ces derniers. Nousprendrons
donctoujours
un mot wqui
se trouve sur la branche centrale dugraphe ;
uneapparition
de wpeut
se trouver soit sur le circuitcourt,
C,
de
rh,
soit sur son circuit moyen,M,
soit sur son circuitlong,
L.Pour
1 w
= l : ~1 w
1
> m > c, et la suite est un enchaînement de circuitsL,
LC et
LM ;
le pavageoptimal
s’obtient en negardant
que lesapparitions
Pour
Iwl
-m, 1
>Iwl
> c ; lepavage
optimal
s’obtient en negardant
que les
apparitions
de w sur le circuit moyen oulong,
et vaut +f L ) .
A
l’éclatement,
Iwl
= doncIwl
> 1 > m > c maism+c~/+c~~+?7~~2L
Onpeut
donc sélectionner exactement uneapparition
sur deux du mot w de la branchecentrale,
et safréquence
estf + =
D’où un pavage valant(asymptotiquement)
4 (c
+ m +l
Le calcul
explicite
montre que la deuxième formulel’emporte.
D On remarque que F 1 pourTribonacci,
bien que lesystème
associésoit de rang un, voir Section 8 ci-dessous.
8.
Conséquences ergodiques
del’approximation
diophantienne
Dans toutsystème
mesuréapériodique,
pour tout E > 0 et tout h arbi-trairementgrand,
onpeut
trouver(en
vertu du Lemme deRokhlin,
voir parexemple
[26])
des ensemblesdisjoints B, TB,
... , tels que l’union(appelée
tour deRokhlin)
de ces ensembles ait une mesuresupérieure
à1 - e. Un
système
est de rang auplus
r, si r tours de Rokhlinpermettent
d’approcher
tout ensemble au sens de la mesure, et le nombre d erecouvre-ment est la mesure maximale d’une tour de Rokhlin
permettant
d’approcher
tout
ensemble,
voir parexemple
[21]
pour les définitionscomplètes
et unsurvol de ces notions. Nous nous intéressons à des notions
apparentées,
lorsque
T est la rotationRa
sur le tore’]l’2,
que l’on sait être de rang un[18],
mais nous allons demander à B d’être mieux
qu’un
ensemble mesurable.Proposition
7. La rotationRa
a un nombre de recouvrement parensem-bl es
simpl ement
connexes d’au moinsa2+,~+1 ;
plus
précisément,
pour toutho,
’ pour tout a2+ +1 _
0, 6184 ... , il
ho et
un ensemble,Q -2,B-I-3 ’ ° °
° ’
-B
vérifiant
.
B,
RaB,
... ,
l~~-1B
sont des ensemblessimplement
connexesdis-joints,
·
> a~
. le diamètre de B est
inférieur
à10.
Preuve. Le calcul de
Fc
pour la suite de Tribonacci se traduitimmé-diatement,
dans lesystème symbolique
(Xu, T),
avec les notationsci-dessus,
par l’existence d’un
cylindre
B’,
de hauteurh,
vérifiant .B’, T B’,
, ... , sont
disj oints,
° ~.
On
prend
alors B et on sait que = sontsimple-ment connexes
~45~ .
Et B est uncylindre
de hauteur arbitrairementgrande,
391
Proposition
8. La rotationRa est de
"rang
exact par ensemblessimple-ment connexes" au
plus égal
àtrois ;
plus précisément, il
existe trois suitesde
cylindres
Bn,2, Bn,3’
trois suites d’entiershn,l,
hn,2,
hn,3
tendantvers telles que
. les
hn,i
sont des ensemblessimplement
connexes
disjoints,
. la réunion des
1~~~3?1~~~
hn,i est
de mesurepleine
dans
1f2,
. le diamètre des
Bn,i
tend vers 0quand n
tend versl’infinz.
Preuve. On se
place
juste
après
le n-èmeéclatement ;
legraphe
rh
n’a de mots que sur trois branches(moyenne,
longue
etcentrale).
En raisondes
propriétés
dugraphe
deRauzy
(voir
section2),
onpeut
alors recouvrircomplètement
la suite u par des occurences sans chevauchement de troismots dont les
longueurs
sont leslongueurs
des trois branches(voir
[4] ;
onprend,
parexemple,
pourchaque branche,
le mot formé en concaténant lapremière
lettre dechaque
mot de labranche).
Cettepropriété
se traduitpar un recouvrement de
Xu
par les itérés de troiscylindres
J3~ ;
onprend
ensuite
Bn,2
Comme toutes leslongueurs
des branches tendentvers l’infini avec n, les
Bn i
sont descylindres
de hauteur arbitrairementgrande,
donc lesBn,i
ont unpetit
diamètre(ils
sont de la formea~E
+V,
k étant un entier arbitrairement
grand
et V unvecteur) ;
les sontsimplement
connexes ; l’union des itérés des étant exactementXu,
sonimage par yli
est un ensemble de mesurepleine.
0Notons
qu’aucun
des deux résultats ci-dessusn’implique
l’autre(le
se-cond
impliquerait
lepremier
avec nombre de recouvrement au moins3 ) .
Ces résultats
généralisent
des résultats sur les rotations de1f1
([19], [12])
et améliorent des résultats de N. Chevallier sur
1f2 :
Définition 9. Soit v un vecteur de
]R2,
et(qn)
la suite de meilleureap-proximation
de v pour la normeinfinie,
on dit que v est àquotients
partiels
bornés si la suite
( ggn 1 )
estbornée ;
on dit que v est àquotients
partiels
non bornés dans le cas contraire.
N. Chevallier
[14]
a montré que toute rotation de1f2
est de rang fini par ensembles convexes.Lorsque
le vecteur de la rotation est àquotients
partiels
nonbornés,
le résultat estplus précis :
la rotation est de rang unpar ensembles convexes ; par
contre,
lorsque
le vecteur de la rotation està
quotients
partiels
bornés,
le rang par ensembles convexes est borné parune
constante,
engénéral grande, dépendant
de M = Pourun vecteur
donné,
on ne sait engénéral
pas si lesquotients
partiels
sontbornés ni