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Reconstitution des chaînes opératoires des potiers du néolithique moyen dans la moitié nord de la France.

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Academic year: 2021

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Systèmes d e production e t d e circulation

Reconstitution

des

des potiers du néolithique moyen

dans

la

m oitié

nor

Caroline Colas (UMR ArScAn - Protohistoire européenne)

La dém arche

C 'est à partir d e l'étude d e la céram ique, e t notam m ent du d é c o r céram iq u e (motif et technique du d é c o r) q u e se sont mis en p la c e toutes les grandes chronologies du néolithique Européen. C'est é g a le m e n t à partir du d é c o r céram ique qu 'o n t pu être déterm inés différents groupes géo-culturels.

C e p e n d a n t, à partir du néolithique moyen, le d é c o r céram ique, qui à l'é p o q u e p ré c é d e n te constituait le critère déterminant d'attribution culturelle e t chronologique, devient d e moins en moins fréquent pour finalem ent disparaître com plètem ent. Dans le m êm e temps, les catégories fonctionnelles et les form es céram iques se diversifient e t augm entent en nom bre. Ainsi, la céram ique du néolithique m oyen, non seulem ent en France mais en Europe, se caractérise principalement par un éventail élargi des c a té g o rie s fonctionnelles céram iques (bols, coupes, bouteilles, gobelets, vases à provisions, plats à pain, puisoirs, vases supports, etc.), à l'intérieur desquelles les formes non d é c o ré e s varient relativem ent peu.

L 'a b se n c e d e décor, ainsi q u e les formes relativem ent stéréotypées d e certains vases, donnent à la c é ra m iq u e du néolithique m oyen un c a ra c tè re d'uniformité qui m asque d e m anière indéniable les distinctions ou les affinités culturelles qui pourtant existent à c e tte é p o q u e .

L'une des co n séq u e n c e s d e c e t é ta t d e fait est la multiplication des groupes régionaux, qui p e rm e t aux a rc h é o lo g u e s d e classer certains sites e t le mobilier céram ique par « p a q u e t », en m ettant en a v a n t la distinction géographique et en m asquant les problèm es culturels.

L'objectif principal d e c e tte é tu d e est d e définir, à travers toute la technologie céram ique (depuis le ty p e d'argile utilisé jusqu'au m ode d'utilisation des vases), les critères qui se révèlent essentiellem ent culturels, e t d e distinguer ceux dus soit à la m atière, soit à la fonction d e s vases, soit à la répartition géographique.

1 s'agit d o n c d e définir les m odalités générales d e la fabrication d e la céram iq u e au néolithique m oyen e t d e m ettre en é v id e n c e le savoir faire des potiers ainsi q u e l'asp ect traditionnel d e la fabrication. À partir d e quel h éritage culturel, traditionnel, se fabrique la céram ique à c e tte période ?

Le travail porte sur huit sites d e référence, répartis sur sept régions, qui représentent chacun un g ro u p e régional différent. L'étude porte sur cinq c e n t soixante-quatorze vases e t dans un second temps, sur environ cinq cents autres pour valider les observations faites sur les sites d e référence. C e travail a permis d'aboutir à un s c h é m a d e fabrication g é n é ra l pour c h a q u e site, étan t entendu q u e toutes les corrélations entre les form es e t les groupes techniques se sont révélées négatives. Il n'existe d o n c p a s d e procédés différents p a r ty p e d e forme mais un processus général propre à l'ensem ble d e la production a v e c à l'intérieur, un certain nom bre d e modalités.

La com paraison d e l'ensem ble d e s options d e c h a q u e é ta p e d e la chaîne d e fabrication d e tous les sites a permis d e déterminer le fond technique commun du néolithique moyen.

Caractérisation technologique des groupes

La période du néolithique m oyen II se caractérise par l'utilisation d'argiles locales, d é g ra is sé e s naturellem ent mais épurées d e s plus grosses inclusions. Q uand le dégraissant est anthropique, il rép o n d aux

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Systèmes d e production e t d e circulation

m êm es critères d e taille et d e fréq uence. Un soin important à toutes les é ta p e s d e la chaîne opératoire (le m o n tag e, les finitions e t la cuisson) donne d e s céram iques d e grande qualité. Cette hom ogénéité se retrouve à tous les stades : par exemple, au niveau d e là jonction des colombins ou bien dans l'obtention d e s couleurs. On peut supposer q u e l'asp e c t extérieur des vases (qualité des surfaces, couleurs e t soin a p p o rté à toutes les é ta p e s d e la chaîne opératoire) se devait d 'ê tre perceptible p ar e t pour tous.

La fabrication des plats à pain e t des ca rè n e s jouit d'u n e plus grande variété a v e c quatre modalités d e fabrication différentes chacun.

C om m e les critères les plus courants ne relèvent pas d e la m atière première, ni d e la rentabilité en term e d e tem ps ou d'effort, ri d e l'adap tatio n à des intentions particulières com m e la fonction, la forme, l'épaisseur ou la grandeur (aucune corrélation pertinente), nous pouvons d o n c bien considérer q u e nous sommes f a c e à des p référen ces qui vont perm ettre d e co m parer les sites entre eux, en fonction d e leur distance à c e tte « c h a în e opératoire standard ».

L'établissem ent des chaînes principales d e fabrication des poteries perm et d o n c d e déterminer l'am b ian c e technique d e la période e t su g g ère des différences chronologiques pour les sites qui s'en éloignent le plus. Une analyse des c o rre sp o n d an c e s suivie d'u n e classification a sce n d a n te hiérarchique a é té testé e sur les critères prépondérants d e c h a q u e site pour obtenir le « com portem ent » des sites par rapport à la chaîne standard. La classification a s c e n d a n te hiérarchique p erm et d e scinder le corpus en quatre groupes : les niveaux anciens d e Chassey, le niveau 6 et le groupe d e l'ouest, le Bassin parisien e t enfin le site d e Boury-en- Vexin.

L'ensem ble des sites est défini p ar une a m b ia n c e technique commune, mais on peut néanmoins entrevoir d es spécificités et des préféren ces propres à c h a q u e groupe ou région qui sont déterm inées par d e s variations d e critères ou des variations du taux d'un critère do n n é (par exem ple, les finitions).

Conclusion

Il existe an certain nom bre d'élém ents communs à l'ensem ble d e s sites qui forment un m ê m e dénom inateur. L'étude des céram iques du néolithique m oyen souligne bien l'hom ogénéité des productions céram iq u es : m êm es soins a p p o rté s à toutes les é ta p e s d e la chaîne d e fabrication et m êm es g ran d es techniques a d o p té e s . Un e x am en plus approfondi monfre c e p e n d a n t des différences dans le détail, qui p erm ettent d 'a p p ré h e n d e r d e s groupes d e sites. I sem ble donc que les p ro c é d é s d e fabrication d e s poteries pouvaient varier mais q u e les produits finis se d ev aien t d e respecter certaines normes clairem ent définies (grosseur du dégraissant, soin du m o n ta g e et des finitions e t gam m es d e couleur). I existe do n c une m êm e id ée d e la céram ique com m une à l'ensem ble des sites et c e n'est q u 'en jouant sur la variation e t la d istance des sites à la chaîne d e fabrication considérée c o m m e standard q u e nous pouvons observer d e s différences e t effectuer des rapprochem ents entre les sites.

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