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UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES
Faculté des Sciences Psychologiques et de l’Education
Contribution à l’étude de l’accompagnement psychosocial de la femme enceinte dans les services de Prévention de la Transmission Mère-Enfant du VIH au Burundi
Rénovate IRAMBONA
Dissertation préparée sous la direction de Monsieur le Professeur D. Razavi en vue de l’obtention du titre de Docteur en Sciences Psychologiques
Mai 2012
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Table des matières
I. Introduction générale ... 9 II. Objectifs de la recherche et méthodologie générale ... 21 III. Revue de la littérature sur le couple mère-enfant face au VIH/SIDA,
en guise description du contexte ... 31 IV. Première étude :
Dépistage du VIH au Burundi : le conseil pré et post-test tel qu’il est fait dans les services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH
à Bujumbura ... 47 V. Deuxième étude :
Evaluation de l’anxiété chez les femmes enceintes en conseil pré-test du
dépistage du VIH à Bujumbura ... 79 VI. Troisième étude :
Dépistage du VIH chez les femmes enceintes à Bujumbura : évaluation de l’anxiété liée à l’annonce des résultats du test ... 95
VII. Quatrième étude :
Evolution de l’anxiété au cours des activités de conseil et dépistage du VIH chez les femmes enceintes à Bujumbura ... 113 VIII. Cinquième étude :
Refus de dépistage et renoncement aux soins par les femmes enceintes séropositives à VIH à Bujumbura : étude faite par focus groups
et récit de vie ... 131 IX. Discussion, conclusion générales et perspectives ... 151 X. Annexes ... 159
3 Résumé
L’annonce des résultats du diagnostic d’une maladie grave est toujours un moment difficile à vivre pour le patient et, dans une moindre mesure, pour le médecin. Lorsqu’il s’agit du VIH/SIDA, la difficulté est d’autant plus importante que bien souvent, cette maladie véhicule honte et culpabilité avec risque de stigmatisation de la personne séropositive. Chez les femmes enceintes burundaises, cette situation est encore plus préoccupante. Des barrières liées au contexte socio-culturel les poussent à des conduites d’évitement du test du VIH, alors que le dépistage constitue une porte d’entrée pour les soins de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant.
L’objectif de cette thèse était de comprendre l’état psychologique des femmes enceintes lors du dépistage du VIH dans les services de Prévention de la Transmission Mère-Enfant (PTME) du VIH à Bujumbura. Cette compréhension permettrait d’optimiser la prise en charge psychologique de ces femmes enceintes au moment du dépistage du VIH et de mettre en place un accompagnement psychosocial dans leur milieu de vie. De façon spécifique, ce travail visait à : (1) analyser le contenu verbal des entretiens de conseils pré et post-test tels qu’ils sont faits dans les services de PTME, et de les comparer avec les normes proposées en la matière par l’OMS ; (2) évaluer l’anxiété chez les femmes enceintes à différents moments du dépistage du VIH; (3) analyser les raisons du refus du dépistage et du renoncement aux soins par les femmes enceintes séropositives à VIH.
La recherche a été réalisée principalement auprès des femmes enceintes rencontrées dans les services de consultation prénatale à Bujumbura, capitale du Burundi.Les outils de récolte des données étaient des entretiens conseillers-femmes enceintes au cours des activités de dépistage, les échelles d’évaluation de l’anxiété (HADS et STAI), des questionnaires de rétention/impact de l’information, des focus groups et un récit de vie. Ces outils nous ont permis de recueillir des données que nous avons traitées qualitativement par analyse de contenu et quantitativement par des analyses statistiques avec le logiciel SPSS.
Les résultats sont présentés dans cinq études. Notre première étude a montré que l’adaptation locale du schéma proposé par l’OMS pour les conseils pré et post-test en dépistage prénatal du VIH est une nécessité. Cela permettrait aux conseillers de mieux communiquer avec les femmes enceintes. Les trois autres études portant sur l’évaluation de l’anxiété ont montré que les besoins psychologiques des femmes enceintes au cours du dépistage du VIH devraient être reconnus et pris en compte. La détection de l’anxiété devrait être systématique afin de commencer une prise en charge psychologique dès le début du processus de dépistage et ainsi aller au devant des conduites d’évitement. La cinquième et dernière étude a montré que la stigmatisation et ses conséquences seraient à la base du refus du dépistage du VIH et du traitement en cas de séropositivité. Dès lors, le suivi médical doit être associé à un suivi psychologique pour réaliser une prise en charge intégrée des femmes enceintes dans les services de PTME. En continuité avec cette prise en charge au niveau des structures de santé, des stratégies d’accompagnement psychosocial adéquates devraient être planifiées au niveau des communautés. En outre, nous recommandons des études visant les problématiques psychologiques et sociales liées au VIH/SIDA chez la femme enceinte au Burundi.