• Aucun résultat trouvé

Ferdinand Hodler

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Ferdinand Hodler"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

4me Année N® 159 — Suisse et Zone:

; .d t

DOUZE PAGES

c ‘ s t -

Samedi-Dimanche 6-7 Juillet 1912

Cr* Rédaction al A d m in is t r a t io n : ^

7-9, RUE NECKER, 7-9

(Boul. James-Fazy)

G E N È V E

t p i p p h o n f' A J m l n l a l r 8 0 7 0 T E L E P H O N E , Htclaotiori

Santces tÊlêptionlques el lélSgrapniqon

spéciaux : Suisse si âlrangsr

LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS — NE SONT PAS RENDUS =

JOURNAL DD MATIN

S e u l quotidien il l ust ré de la S u i s s e

DERNIÈRES DÉPÊCHES ET NOUVELLES DE LA NUIT

1 ^ A B O N N E M E N T S

S U I S S E E T Z O N E ;

1

m o is

0.95

I 6 m o is

5.80

3

»

2.80

|

1

an i l . -

Httllt, FimIid», lilli Kllnlgi, ilr, lu i

IT B iN C tE it ;

î mois 2. — I 6 m ois ta. _

3

• 6 . — |

1

an

23.50

Ml parlent de n'im porte quille dût*.

A n n o n o e a, ligne

0 .1 B

I

frlx

r l g o s r i o -

R è o l a m e a , idem 0 . 7 6 | M in e n t osli. P u b lic it é e i d a s W e p o u r la SqIr m A l l t m t o d t :

L ΠW E N S T B I N & M I T E R , Z U R I C H

JUSQU A CINQ HEURES DU MATIN

JOURNAL DU MATIN

£

F. Homer

( V o i r a r t ic le p. 2 et 3)

A u C a fi du N ord, ayant à sa gauche feu son ami D. Sm ith, M M . Bitsel et L. Baudit, le maître prend son c a fi crème.

(Photos L. B A U D IT ).

Pour ses cent ans

Le Conseil d’ Etat recevait hier matin le Papa ITuber, dont nous publiions, il y a quelques jours une si hum o­ ristique interview. Alerte et joyeux, le solide vieillard qu’est encore le centenaire est introduit par M. Duhos- son, huissier, devant la haute assemblée. Son pré­ sident, M. l’razy, vient au-devant de son « in v ité » el, dans un speech plein de bonhomie et de charmante sim ­ plicité, H le félicite de lia vie de travail et de la santé physique et morale qui lui ont permis d’atteindre ce grand âge. « L ’Klat de Genève, dit-il en terminant, vous o ffre ses vœux et vous prie d ’accepter ce m o­ deste mais affectueux souvenir». Ht il remet à Papa lliib c r un très joli gobelet en argent, gravé aux armes du canton. Le centenaire remercie en très bons termes et d ’une voix encore ferme, puis après une poignée de mains échangée avec M. Fazy au milieu de l’émotion de tous Ses assistants, iiL se retire avec le petit cortège de parents et d’amis qui l’ont accompagné. Il remonte en voiture guilleret et v if et s’en retourne célébrer au milieu des siens son centièm e anniversaire.

L e maître F. H odler, dans son atelier exécute d’après nature une œuvre toute récente,

le portrait de M lle L. D.

P h o to g ra p h ie d ’un dessin ex é cu té sur une table de m arbre au C a fé du N o rd . C e dessin, v érita b le œ uvre d’art, fu t tracé en quelques m inutes. F.a table fu t sciée, le croquis encadré. D epuis, il en a été o ffe r t plusieurs fo is 2000 francs. C et original est lu propriété de

W.

l^onetfuc.

L ’ A B C n e s e s e r t

q u e d e s p l a q u e s

L u m i è r e e t J o u g la

Le * Papa H U B E R »

q u i atteint sa centièm e année a u jo u rd ’ hui.

(D écoration de 15 m. sur 4 m. 75, destinée à l’H ôtel-de-V ille de H anovre).

Harangué par Harnsburg, représentant de la commune de Hanovre, le peuple se prononce à l’unanimité en faveur de la Riform ation. (Photographie prise au Bâtim ent Electoral).

(2)

F e r d in a n d H O D L E R

A Vienne, chez M iethke, il s’édite actuellement un album composé des reproductions des m eilleures œuvres du maître F. Hodler.

Parm i ces dernières est Je « Bûcheron », Je fam eux bûcheron (le pendant du faucheur).

A u x détracteurs de cette page d’observation et de dessin savant, nous (lisons: « V e u illez com parer le cro ­ quis ou dessin original] avec l’im age qu’est le billet de banque. »

C a r ce billet de 'baiHïue est-il vraim ent de H odler? Pouvons-nous sincèrement dire: L à est son œ uvre? fih bien, non! le billet de banque est la transform ation de l’œuvre de Hodler,

iil

en est la m odification, iil n’en o.'t pas la copie. 11 en est plutôt la parodie. Les g ra ­ veurs anglais, dont la réputation est mondiale, n’ont pas eu le burin heureux. L ’œuvre de H odler n’a pas été in­ terprétée par un artiste, m ais très probablement ipiar un apprenti graveu i. Il est évident que pour tous ceux que la vogue de H odler oppresse et obsède, et ils sont nom­ breux, il’occasion était merveilleuse, unique pour éditer des brochures calom nieuses et tenter de créer une cam ­ pagne d’opposition dans les m ilieux artistiques suisses. De tout cola, qu'ust-il bien resté? D ’une part, à peine un vague souvenir; niais de l'autre, une œuvre encore plus belle que les précédentes; n'est-ce pas la consolida­ tion de 'la réputation du m aître? Dans cet album de Miethke, de Vienne, nous retrouvons la « P o sséd ée» , profil de femme dont la saisissante expression d ’hys­ térique et de névropathe dénote que H odler est un grand observateur.

La bataille de M arignan, dont l’effe t est tout autre qu’en notre salle du Musée.

Son encadrement composé de ce grand cintre en pier­ re, soutenu par de robustes mais élégants chapiteaux, asseoit bien le sujet, el le mettant bien au plan, le dote de 'finesses supérieures à toutes celles qu’elle possédait

Un clair de 'lune sur les Alpes. La reproduction de l’Elu (enfant eu prière). Puis enfin, entre tomes ces

belles œuvres, une infiniment plus puissante quoique brutale, m ais surtout colorée: c’est le portrait du frère de I1'. Ilodler. L e jeune homme est debout, i:l tient dans la main une plume d ’oie. L es deux frères studieux sont a J étude.

Ce m erveilleux portrait fut la propriété de M. £l3Q- xoni, artiste peintre; c ’est une œuvre qui est destinée à occuper l’une des premières places dans la collection des meilleures œuvres, et des œuvres lies plus ancien­ nes de F. llo d lc r.

Serait-il exagéré de dire que ce n’est que depuis qua­ tre ans environ que nous apprenons à connaître toute l’œuvre du maître. Les expositions faites dans les v i­ trines de M ax M oos, se sont succédées sans interrup­ tion; nous avons pu ainsi assister à maintes révélations «lui, sans cela, eussent été ignorées de nous. C ’est ainsi que ces jou rs derniers, nous vîmes avec étonnement une œuvre remarquable venir demander au jour sa place, et aux amateurs leur critique.

« S u rp ris par l’o ra ge» fit sensation; cette œuvre, qui resta pendant vingt ans roulée dans un coin d’atelier, est vraim ent beHe. A l’arrière de ce bateau est un solide gars, aux bras et aux jam bes nues, au torse bom bé; son académie est belle, ses formes sont d’un dessin serré, c’est du nu dont ila coloration plaît et évoque la vie. Quant aux autres personnages que la vague préci­ pite les uns sur lies autres, ils donnent bien l’image d’une mêlée, les étoffes sont peintes en pleine pâte. L e dessin est plus fort que celui de D elacroix, la facture est vigoureuse, puissante, plus lumineuse qu’un Manet, plus solide qu’un Courbet, et puisque nous avons l’honneur et le p rivilège d’écrire ces ilignes, di­ sons tout haut:

< Lorsqu’cn 1912, nous voyons cette œuvre adm ira­

ble dont le pendant est la « Fem me courageuse » (M usée de Zurich), nous sommes obligés de penser: N ’est-il pas décevant de constater qu’à Genève, pas un amateur, pas un conservateur de Musée, pas un critique d’art d’il y

a vingt ans n’a suffisam m ent vibré devant ce morceau de peinture pour nous convier à ailler lie vo ir! »

Vraim ent, ce n’est pas flatteur pour nous.

Maintenant, c’est différent. L ’oeuvre de H odler est un titre de Bourse! T o u t le monde spécule! L e chirur­ gien, le dentiste, les 'peintres, le régisseur, l’employé des Chemins de fer fédéraux, celui de la Com pagnie de na­ vigation, de nom breux marchands d’œ uvres d’art, ju s­ qu’au coiffeu r ou tla marchande à la toilette! C ’est inouï, c’est à ne pas le croire, c ’est une fièvre, c’cst: l’H odlerom anie !

M ais la com édie semble bientôt finie.

Actuellement, les personnes qui possèdent un Hodiler en connaissent la valeur. L e marché est devenu des plus étroit. Il n’est plus à la portée de tous, et le bénéfice possible devient très (limité. L es œuvres anciennes ont déjà pris le chemin de la Suisse «•vllemande, de l’A lle­ magne, et des musées. L es toiles m odernes? c ’est autre chose. Ce sont elles qui font prim e actuellement, et chez le maître, même avec des billets de mille en mains, on n’en obtient pas.

H odler n’exécute pas le portrait qui vous plaît, celui que l’on lui inspire, il exécute celui qui (lui plaît!

Ne l’ignorons pas, n’en faisons pas un m ystère, sa fortune personnelle dépasse deux millions.

Debout dès l’aurore, il ne songe qu’au tra v a il Chaque matin, et avant son prem ier déjeuner, il peut gagner s’il le désire, la coquette somme de 3000 francs... et le reste de la journée est encore devant lui.

O11 dit parfois: H odler produit trop! Q u’il nous soit permis d’a ffirm er ceci: sa production n’atteint pas 1a m oitié de ce qu’elle pourrait être.

N ’oublions pas que les grands maîtres français, espa­ gnols, boillandais ou Italiens, dont les œuvres atteignent les plus hauts prix, sont justement ceux dont la produc­ tion fut énorme, et dont le constant labeur de plus de quarante années d’études consécutives fit qu’ils laissè­ rent après eux un nombre considérable de tableaux.

Croire que lies œuvres du peintre qui produit peu sont ocMes qui atteindront des p rix fous, est une grosse er­

reur, Ce sont bien au contraire celles dont les prix res-

i (V o ir suite page suivante)

lcront slationnaires et dont la vogue s’éteindra avec le temps.

N'a-t-on pas envie de sourire lorsque l’on compare 110s tout petits, tout petits p rix pour une œuvre de F. H odler, même lorsque d'une d’elles atteint 6500 francs: «r Le V ign ero n » (M usée de Zurich). O u bien encore 4000, 5000, 6000 fr. pour une tête! Que sont donc ces prix enfantins à côté de ceux obtenus à la vente Doucet, <*00.000 francs!

Ilie r, à Londres, un Corot, un m illion!

Cessons donc de dire que les H odler atteignent des prix fous. Pensons avec sagesse qu’ils ne subissent ac­ tuellement que le commencement d'une hausse réelle.

A fin de se rendre convpte de l’état d’exécution où en est la grande fresque que H odler exécute et termine en ce moment, M. le préfet de H anovre sera de passage ces jou rs prochains, à Genève.

Dès la livraison de cette œuvre grandiose, qui est destinée à l’ Hôtel de V ille de H anovre, nous assisterons à l’extinction des cours de 3000 francs et 4000 francs, et de ce jour nous n’obtiendrons un H odler que pour 5000, 6000 fr., et ce ne sera qu’une étude.

Cette décoration, destinée à la grande salle de l'H ôtel de V ille de H anovre, mesure 15 mètres de long sur 5 mètres de haut, 45 personnages sont au prem ier plan et de nombreuses silhouettes lim itent l’horizon.

C ’est le 26 juin 1533. L es citoyens de H anovre sont réunis sur la place du M arché. L ’histoire nous dit qu’il est onze heures avant midi. Entouré de tous les chefs des différents partis, Je grand H arnsburg, habillé de rouge, la main gauche sur le cœ ur, le bras d roit l«vé, entraî­ ne et décide le peuple qui déclare à l’unanimité prendre

parti pour la Réform e. _

Si nous comparons cette dernière œuvre à la B a­ taille de M arignan, nous devons reconnaître que cette m ultitude d’hommes levant tous la main dans un même geste d ’absolue adhésion, donne une impression de sim ­ plicité, de grandeur et de sobriété que « M arignan »

n’a pas. w

Le défilé de M arignan, par scs multiples variétés de personnages, distrait l’œil, l’amuse. Dans H anovre, cula est tout autre. l . ’ce;l est rivé sur H arnsburg, il y revient toujours.

Composer une décoration de 15 m ètres avec des per­ sonnages de près de trois mètres, et placer tous ces iu- dividus, les bras levés, parallèlement les uns aux au­ tres, obtenir ainsi un morceau qui se tient, qui n’est pas disloqué, qui fait masse, le faire accepter surtout à l'œil, est un tour de force. L a Bataille de M arignan, très compliquée, amuse, disions-nous, la vue. _

H anovre frappe notre cerveau. Cette dernière œuvre nous semble autrement plus puissante que la première

T o u s ces 'personnages ont été groupés entre eux, tels que des t éléments d'architecture ».

D ans lie domaine de la peinture, c’est une œuvre ab­ solument originale, elle est d’une audace inouïe. Scs co ­ lorations sont chaudes, lumineuses, sa gam m e orange et cadmium est heureuse et plaît.

L e but poursuivi et atteint par H odler a été de ren­ dre une œ uvre dont l’harmonie rythmique devait rester originale et grandiose. l-e maître a pleinement réussi; nous devons lui adresser nos chaleureuses félicita­ tions. M algré l'im m ensité de la tâche accomplie, le maître parle d ’exécuter une nouvelle toile d’environt dix mètres, qui serait destinée aux expositions suisses et étrangères.

Viendraient encore de nom breux tableaux, m aquet­ tes, croquis, multiples commandes. H odler ne s’épuise jam ais; n’est-ce pas ’a plus grande preuve de santé et de jeunesse? Quel énorme labeur! Dans vingt ans, scs œ uvres atteindront des prix au-dessus de tout ce que nous pouvons im aginer. Ilodler, toujours alerte et ga il­ lard, tout comme le grand maître français H arpignics, autour de scs toujours fidèles, ccilébicra l’anniversaire d ’un nouveau grand succès, ou de scs... plusieurs m il­ lions, et ce ne sera que justice, car à côté du décora­ teur aux m agistrales audaces, F. Ilod ler aura créé près de 2000 études et dessins, et, après lui, il laissera la preuve indéniable qu’il fut un peintre, un grand ar­ tiste, et que de tous temps il fut considéré comme un athlète devant l’advcrsitc ou le labeur.

5 Juillet 1912. l-ouis B A U D IT .

Extr. de: ABC

Lieu d’éd.: Genève

Date: 6-7.07.1912

Page: [1-3]

Auteur: Louis Baudit

Titre: Ferdinand Hodler

Références

Documents relatifs

Properties of bidentate Lewis acidic boronic esters As the application of the prepared Lewis acids as bidentate catalysts was of special interest, the mode of coordination

Three major objectives of historical ecology, i.e., the study of human impacts on ecosystems and landscapes over time, can be distinguished: (a) preserving cultural heritage

In our system, the 50 kDa fragment was not or only weakly detectable in segments exposed to high light and in intact plants induced to senescence by nitrogen deprivation, although

Keywords Rooted q-ary tree · Ultrametric space · Gelfand pairs · Spherical functions · Spectral analysis · k-Steps transition probability · Cut-off phenomenon.. Mathematics

The third condition for Granger-causality stated in Sect. 2 implies that claims of causal relationships between the variables of interest should be investigated in a

the Shaxi Valley are able to employ a variety of different strategies not only to sustain livelihood but to generate significant cash income, indicates that this local

Study Design: In order to evaluate which type of frac- tures profit most from additional pinning after closed reduction, we performed a retrospective analysis of 225 consecutive

According to Jakubinskij, the proletariat should adopt the linguistic norms of the national language as a means of communication that “the bourgeoisie created for its interests.”