A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
P HILIPPE B ÉNILAN
S AMIR I SMAIL
Générateur des semi-groupes non linéaires et la formule de Lie-Trotter
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 7, n
o2 (1985), p. 151-160
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GENERATEUR DES SEMI-GROUPES NON LINEAIRES ET LA FORMULE DE LIE-TROTTER
Philippe Bénilan (1)
etSamir Ismail (2)
Annales Faculté des Sciences Toulouse
Vol V I I,1985,
P 151 à 160(1)(2) Equipe
deMathématiques,
U.A. . - C.N. R.S.741,
Université deBesançon
25030Besançon.
Résumé : Etant donné
S(t)
unsemi-groupe
continu de contractions non linéaire défini sur un espace de BanachX,
on montre queS(t)
admet ungénérateur
infinitésimal au sens desgraphes,
i.e. unopérateur
m-accrétif A de domaine dense tel quesi et seulement si pour tout B : X -~ X accrëtif
continu,
la formule de Lie Trotter/
tB t
n
lim
S (-)
S(-)
x converge pour tout x GX,
uniformément pour t > 0borne,
où S B(t)
n
n/
est le
semi-groupe engendre
par B.Summary :
LetS(t)
be a continuoussemi-group
of nonlinear contractions on Banach space X.We show that
S(t)
has agraph
infinitesimal generator, that is a m-accretive operator A with dense domain such thatif and
only
if for any B : X ~ X continuousaccretive,
the Lie Trotter formula lim S(-) S (2014) j
x converges for any x E Xuniformly
for t > 0bounded,
whereS (t)
noo
B
n n/
is the
semi-group generated by
B.152
X
désigne
un espace de Banach de norme1
,1 .
On note~~o
l’ensemble desopérateurs
m-accrétifs deX,
c’est-à-dire desgraphes
A C X X X tels que, pour tout A >0, (1
+soit une contraction partout définie sur X. Etant donné A G on lui associe son
semi-groupe
continu de contractions
SA(t)
surD(A)
défini par la «formuleexponentielle» grâce
au théorèmede
Crandall-Liggett [6] ,
Etant donné B : X ~ X continu
accrétif,
on sait que A + B E~~o
pour tout A E~o
(voir [1 ] , [8] , [4] ). Supposant
A E avecD(A)
=X,
on peut donc considérer les semi- groupesSA(t), SB(t)
etSA+B(t)
sur X et il est normal de se demander si l’on a la formule de Lie- Trotterpour tout x E X
uniformément pour t > 0 borné.
Nous allons voir que la formule de Lie-Trotter
(2)
n’est pas vérifiée engénéral,
même pour uneperturbation
B constante sur X. Plusprécisément,
nous montreronsqu’étant
donné A E avecD(A)
=X,
la formule de Lie-Trotter(2)
est valable pour touteapplication
continue accrétive B de X dans X ssi elle l’est pour lesapplications
B constantes sur X et surtout ssiOr
d’après
uncontre-exemple
de M.G. Crandall et T.Liggett [7] ,
lapropriété (3)
n’est pas tou-jours
vérifiée et doncégalement
la formule de Lie-Trotter(2).
Le fait que
(3)
=~(2)
résulte d’un théorème de H. Brézis et A.Pazy [5].
Notre contri- bution est dans laréciproque.
Nous traiterons en fait ceproblème
dans un casplus général
etintroduisons d’abord
quelques
notations.C
désigne
unepartie
fermée de X. On note ~(C) l’espace
desapplications
continuesde C dans X muni de la
topologie
de la convergence uniforme sur tout compact de C. On note~ (C) l’espace
des germes(G(Q))Q E d’applications
de C dans Xlipschitziennes
de rapportI - G (Q)
1 +
0(Q)
telsque Q G(Q)
soit continue de]0,.[
dans ~(C)
etG’(0)
= lim 2014201420142014 existe~
dans ~
(C).
On note~(C) l’espace
desgermes(F(Q))Q E d’applications
de X dans Clipschit-
ziennes de rapport 1 +
0(Q)
tels que pour tout x EX, l’application
Q E]0,.[
-~F(Q)x
soit conti-nue. Enfin on note
~
l’ensemble desopérateurs
A tels que A + wl E~.~o
pour ce E IR suffi-samment
grand ;
pour A Ea6 ,
on notew(A)
=inf f w
EIR ;
A + oel E,,~o ~ ;
pour toutX > 0 avec
1, J~
_.(1
+ est uneapplication
de X surD(A) lipschitzienne
derapport
(1 - Àcj(A))"~ ;
onpeut
associer à A par la formuleexponentielle (1 )
lesemi-groupe
continu
SA(t) d’applications
deD(A)
dansD(A) lipschitziennes
derapport
On ditqu’une
suite
généralisée (Ai)
de converge si .et on note A = lim
A~ t’unique opérateur
tel queJ~
=J ~,.
On peut alors énoncer
THEOREME 1. Soit
F(Q)
E(C).
Pour tout y EX,
onnote F y(Q)x
=F(Q)x
+Qy.
1)
Les assertions suivantes sontéquivalentes
(i)
A = lim - existe dans etD(A)
= C~
(ii)
pour tout x EC, lim 1 F(£)x - x
= 0 et pour tout(x,y)
E C xX,
lim F
(-)
x existeuniformément pour
t > 0 borné.2)
Alors pour toutG(Q)
E~(C),
A -G’(o)
E~~
et .pour tout x E C et uniformément pour t
> o borné. ~
_L’implication (i)
~(ii)
et lepoint 2)
résultent facilement de[5] ;
bien que nous re- démontrerons l’ensemble duthéorème,
seulel’implication (ii)
~(i)
est vraiment nouvelle. Ce théorème aévidemment à
êtrerapproché
du résultatremarquable
de S.Reich [9] lorsque
l’onsuppose que X est
réflexif
à norme uniformément dérivable(au
sens deGâteaux)
et C est un ré-tract contractant de X : considérant
F(Q) (C),
S. Reich montre que si l’on a(5)
avec y = 0(pour
tout x EC),
alors on a(i) ;
deplus,
pour toute contraction Pprojetant
X surC,
Il en résulte en
particulier
une extension non linéaire du théorème de Hille-Yosida :l’application
A ~
SA(t)
est unebijection de {
A E..~ ; D(A) =C {
sur l’ensemble dessemi-groupes
continud’applications
de C dans Clipschitziennes
de rapport 1 +0(t).
D’après
lecontre-exemple
de M.G. Crandall et T.Liggett [7] ,
le résultat de S. Reichne
peut
pas s’étendre au cas d’un espace de Banachquelconque,
même de dimension finie(avec
dim X >
3).
Notre théorème s’inscrit dans une autre extension du théorème de Hille-Yosida : étant donné A E~~ ,
on lui associel’application
Il est clair que A est
parfaitement
déterminé parEA :
En
fait,
comme il a étéprouvé
dans[2] (voir
Corollaire1.8), l’application
A -~EA
est unebijec-
tion
de A
E~~f ; D(A)
=C }
sur l’ensemble desapplications
E de[0, oo[
X C X X dans C véri- fiant :(i) E(t+s,x,y)
=E(t,E(s,x,y),y)
pour tout t, s >0, (x,y)
E C x X(ii)
lim1 E(t,x,y) - x 1 =
0 pour tout(x,y)
E C x XtO
(iii)
il existe w E IR tel que pour tout(x,y), (x,y)
EC xX,
lesapplications u(t)
=E(t,x,y)
et
u(t)
=E(t,x,y)
vérifientNous utiliserons ici le fait que cette
bijection
est unhoméomorphisme
que l’on peut énoncer :PROPOSITION 1
([2] , Proposition 1.24) (1 ).
Etant donnée une suitegénéralisée
de .,~ ,les assertions suivantes sont
équivalentes:
:(i)
A = limAi
existe dans etD(A)
= C(ii)
sup ~ et pour tout(x,y)
E C XX,
il existe(xi)
E IID(Ai)
avecxi ~ x tel que lim existe uniformément pour t > 0 borné et
appartienne
à C.(1) Dans
[2]
on suppose 0, mais l’extension au cas général ne pose pas de problèmes (voir[3~, [4] ) ;
on vérifie aussi facilement l’équivalence entre cet énoncé et celui de[2~ .
Compte
tenu de laProposition 1,
le théorème 1 se déduit alors facilement de.laPROPOSITION
2. Etant donnéF(Q) (X),
on noteAQ
=--- , Jl03BB = JAl03BB
,S (t)
=S (t).
.Pour x E X
fixé,
les assertions suivantes sontéquivalents:
:i
limlim sup
et limS2(t)x existe uniformément pour
1~-~ 0 t > 0 borné
(ii)
tim !c ) xl
= 0 et timF(2014)x uniformément pour
t > 0, n ~ ~ n
borné.
De
plus,
alorsDonnons d’abord la
Preuve de la
Proposition
2.Supposons F(Q)
définie pour Q E]O,Qo[ lipschitzienne
de rapport 1 +wQ ;
onpeut toujours
supposer 0 etQo
1.Rappelons
l’estimation deChernoff (voir [10],
théorème1.7) :
pour tout xE X,
t ~0, Q
E et n E INPar définition
de telle sorte
qu’en appliquant (9)
àJQ
x à laplace
de x, on obtient parinégalité triangulaire :
pour tout x
E X,
t E[O,T] ,
Q E n E lN avec nQT,
?~ >0,
oùL’implication (i)
=~(ii)
et(8)
sont alors immédiates : posantu(t)
= limSQ(t)x,
onT t
a pour t E
10,T]
et n> - ,
enappliquant (11 )
avecQ =-,
Qo
nt n
Faisant l~ ~
0,
on voit donc que limF(-)
x =u(t)
uniformément pour t E]0,T] .
Aussid’après (10),
n
et à la limite
lorsque A -~ 0,
lim IF(Q)x - x (= o.
C-~0
Réciproquement
supposons d’abord lim lim supI
x -J" x!
= 0 etqu’il
existe~-~0 Q-~0
tn
lim
F(-) x = u(t)
uniformément pourtE ]O,T]
Montronsqu’alors
n
p T
lim
5 (t)x
=u(t)
uniformément pour t E[o,T] .
Fixonsno > - ;
étant donnétE [O,T] et
Q -~ 0
Qo
Appliquant (11 )
avec n réalisant leminimum,
on obtientFaisant
no ~ ~
et X -~0,
on obtient bien le résultat.Pour achever la preuve, nous suivons la
première partie
de la démonstration du théorè-me 2.1. de
[9] .
Notonsd’abord,
parrécurrence,
que pour tout n E lN et tout x EX, l’application
Q E
]o,Qo[ -~ F(Q)n
x est continuepuisque
Aussi,
supposant lim 1F(Q)x - x
=0,
on a, parrécurrence,
pour tout n ElN,
lim 1
F(Q)n
x -x
1 =0, puisque
En
conséquence,
sousl’hypothèse (ii),
!a fonctionu (t)
= !imF(-)
x est continue sur]0,~[
et se
prolonge
par continuité en t= 0 paru(0)
= x. n -~00
Montrons enfin que sous
l’hypothèse (ii),
!im !im sup !J"
x -x!=
0. Fixonst > 0 et posons
~~0 ~0nON,
Etant donné C ~
]0,~[
et n G !N avec nC t, on a,d ’après (10),
en supposant Àcj 1soit par récurrence
et donc en définitive
t
Appliquant
avec n =[-] ,
on obtient donc QOn achève en notant que l im
a(t)
= 0.En
effet,
supposons e = lim supa(t)
>0 ;
alors il existeC.
~ ~ lN tels quetk
= 0 etx-x ! >~. S!
imn~
=+ -
alors x =F(-~ ) ~
x -u(0)
= x ;2
nk
si lim
inf nk ~,
onpeut extraire
une suitestationnaire nk, ~ n,
’ alors °C.Q.F.D.
°Donnons maintenant la
Preuve du théorème 1.
Considérons d’abord
F(~)
e(C)
vérifiant(i),
c’est-à-dire A = lim2014201420142014
existe__
dans
~
etD(A)
= C et soitG(C)
C~(C) ;
on a e~(X).
Montrons d’abord que A -G’(0)
G.,é
- A -G’(0)
dans-é lorsque
£ - 0.D’abord,
£tant donné A -G’(0)
e et ~ A -G’(0)
danslorsque
~ ~ 0.D’abord,
étant donné(x,y)
~ A et X > 0 suffisammentpetit,
Ceci montre que A -
G’(0)
+ oel est accrétif pour ce suffisammentgrand ;
aussi pour tout À> 0avec Àw
1,
’
Il reste à prouver que A -
G’(o)
C; d’après [8] ,
il suffit de montrer que pour tout(x,y)
E C X X etAo
> 0 suffisammentpetit,
1
lim - dist
y) ))
= o.A -~ 0 ~
Prenant
x
= G on a, en utilisantJ’°‘ i x
ED(A),
dist
1 x+Xy - (1+03BB)x03BB
+ XXo G’(0) J A03BB 03BBo
ox03BB 1
.~+~
Mais
+ ao G’(0)x
+ etJ ~ ~ x~ ~
x d’où le résultat.o
1+~
Appliquant
lesimplications (i)
~(ii)
desPropositions
1puis 2,
on a donclim
G(-)F( )
x = pour tout x E C uniformément~ _ _
~
nn ~
pour t > 0 borné.Maintenant étant donné x E
C,
Supposons
maintenant(ii). Appliquant (ii)
=~(i)
desPropositions
2puis 1,
on a immé-diatement(i). ’
160
REFERENCES
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and differentialequations
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[2]
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[3]
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[4]
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[5]
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