Chez les graveurs et guillocheurs

Dix-neuvième Année. — N° 91 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

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Jeudi 17 Novembre 1904 Bureaux: R u e d e l a S e r r e , 5 8

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ABONNEMENTS

Un ao Six mois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr. 3»—

Union postale » 12»— » 6»—

On s'ahoune a tons les bureaux de poste.

S U I S S E

Paraissant le Jeudi et le üimaoebs à la Ghanx-da-Fonds

ANNONÔES

suisses 20tl., offres et demandes de place 10 et. la ligne, étrangères 25 centimes la ligne

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Chez les graveurs et guillocheurs

Lettre de refus.

La Ghaux-de-Fonds, le 14 Novembre 1904.

Til. Fédération des ouvriers graveurs et guillocheurs.

La Gliaux-de-Fonds.

Monsieur le Président et Messieurs, Nous vous accusons réception de votre hono- rée du 11 novembre, nous annonçant le rejet de notre proposition des 58 heures, et nous faisant -celle de 9-heur«sav€c 5¹/* °/o d'ôugmenteUon.

Dans une réunion du comité central avec les délégués des sections patronales, qui eut lieu le soir même vendredi 11 novembre, voire propo- sition fut soumise à une profonde discussion. Le comité central a élé chargé de remettre sans préavis, votre proposition, avec 2 autres, au vote par bulletin, aux assemblées des sections de hier dimanche 13 novembre.

Le résultat de ce vote est le rejet, à grande majorité, de votre proposition et le maintien de la nôtre des 58 heures soit 3'/2°/» d'augmen- tation.

Recevez, etc.

Au nom du Comité central des patrons décorateurs :

Le président, Le secrétaire, J. DiTESiiEiM. Alb. KLINGER.

La proposilion de la Fédération ou- vrière : journée de 9 heures avec salaire de de 9 Y» heures, a donc élé rejelée et à la presque unanimité, nous dil-on, par les assemblées patronales réunies dimanche.

A la.majorité, lgsiwpatrons maintiennent leur proposilion de la semaine de 08 heures au salaire actuel. La minorité est formée de patrons qui ne voudraient rien concéder du tout et celte minorité est plus forte que lors des premières décisions prises.

C'est donc la continuation de la lutte et dans des conditions plus fâcheuses qu'au début, puisque toutes les tentatives de con- ciliation ont échoué et qu'il résulte, de ces échecs successifs, un peu d'énervement et de mécontentement.

On semble décidé, de part et d'autre, à la lutte à outrance et jusqu'à capitulation complète de l'adversaire.

Du côté patronal on parait compter sur l'épuisement prochain des ressources qui alimentent la grève, alors que du côté ou-

vrier on dit être assuré de l'appui effectif des syndicats organisés de toute la Suisse.

II est difficile d'émettre des prévisions sur ce que sera la reprise du travail. Ce qui parait probable et quel que soit le vainqueur, c'est que le nombre actuel des ateliers pourrait bien être augmenté par la formation de quelques ateliers coopératifs groupant des ouvriers appartenant aux différentes branches du métier, aples à entreprendre tous genres et qualités de décors et appliquant la journée d e neuf heures.

Du côté patronal, on verra surgir des associations d'un patron avec un certain nombre de ses ouvriers, sur la base de la liberté de travail et d'une indépendance absolue vis-à-vis du syndicat ouvrier.

Ces deux tendances sont intéressantes à n o t e r ; et, sans qu'il soit possible, dès au- jourd'hui, de se rendre compte du dévelop- pement qu'elles prendront de part et d'autre, on peut cependant admettre qu'elles exerceront une certaine influence sur l'a- venir sinon sur l'existence même des deux fédérations.

Chez les fabricants d'horlogerie, on assiste avec beaucoup d'indifférence au dé- veloppement du conilit ; on admet que les stocks existant en fabrique et à l'étranger, ajoutés aux montres que l'on peut décorer dans les ateliers de graveurs où l'on tra- vaille, permettront de donner satisfaction aux besoins de la consommation et cela jusqu'à la fin de l'année.

Seuls, certains petits fabricants dont les ressources sont limitées et qui comptent sur les livraisons de chaque mois pour satisfaire à leurs échéances, éprouveront de sérieux ennuis.

* *

Faut-il abandonner tout espoir de conci- liation et la lutte ne finira-t-elle que par l'épuisement des combattants? C'est la question que s'est posée le bureau de la Chambre suisse de l'horlogerie.

Les tentatives d'entente auxquelles il s'est prêté comme c'était son devoir, lui commandaient de ne pas abandonner la partie avant d'avoir tout épuisé pour arri-

ver à concilier des intérêts qui, quoiqu'on en dise dans certains milieux où la ques- tion d'amour propre domine trop, ne sont pas contradictoires.

Son rôle de conciliateur lui comman- dait de ne pas abandonner la partie avant d'avoir tout épuisé dans le but de trou- ver un terrain d'entente qui permit, au Comité central de la Chambre, de se réunir avec quelque chance de succès. Il a dû y renoncer, ayant acquis la certitude abso- lue que, du côté des patrons, on était plus résolu que jamais à ne pas aller au-delà de la semaine de 58 heures, et que du côté des ouvriers, la revendication de la journée de 9 heures réclamée au prix du sacrifice du salaire de 3 heures par semaine était intangible.

On est donc divisé sur une question de principe et sur une question d'intérêt; et, pour nous servir de l'expression d'un pa- tron : depuis le vole de dimanche, les deux fédérations représentent deux murs soli- des séparés par un large fossé.

Il faut donc laisser les événements sui- vre leur cours et attendre, de la lassitude des combattants, la fin d'une lutte d'aulant plus inattendue qu'elle a éclaté entre deux groupements qui ont vécu de longues an- nées sous le règne de conventions élabo- rées en commun.

L'arlicle ci-dessus était composé, quand une nouvelle tentative a été faite par le Bureau de la Chambre suisse de l'horlo- gerie ; nous reproduisons la correspon- dance échangée :

La Chaux-de-Fonds, le 15 Novembre 1904.

Monsieur J. Ditesheim,

président de la Fédéra lion des patrons décorateurs.

En Ville.

Monsieur,

Ensuite d'une conversation téléphonique que je viens d'avoir avec M. le D^rPettavel, président de la Chambre, je viens vous confirmer, en son nom personnel et au nom du Bureau, la ques- tion que je vous ai posé hier par téléphone:

« Le vote négatif de vos sections sur la propo-

« silion de conciliation de la Fédération ouvrière

«journée de 9 heures avec salaire de 9 '/Î h., »

«est-il absolument définitif, ou envissgpz-vous

«qu'une nouvelle séance avec le Bureau de la

690 LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE

« Chambre suisse pourrait avoir comme consé-

« quence de faire revenir voire Comilé central ei

« vos sections sur le vote négatif de dimanche. » La présente démarche nous est dictée par notre désir d'arriver à une entente sur des bases qui paraissent raisonnables à beaucoup de per- sonnes.

Veuillez agréer, etc.

Au nom du Bureau : Le secrétaire général de la chambre,

F. HUGUKNIN.

La Ghaux-de-Fonds, le 1(5 Novembre 1904.

Monsieur le Secrétaire

de la Chambre suisse d'horlogerie.

En Ville.

Monsieur,

En répense à votre honorée de hier'15 novem- bre, qui m'est parvenue à la fin d'une séance du Comilé central, j'ai le plaisir de vous annoncer que l'assemblée générale de tous les patrons de la région, a autorisé ses délégués à entrer en contact avec les délégués ouvriers, aux condi- tions suivantes :

1" La réunion aura lieu sous les auspices du Comité central entier de la Chambre suisse,

2° que les médiateurs, pour ne pas renforcer l'un ou l'autre des adversaires, veuille bien ne pas faire de propositions en leur présence,

3° que celte réunion ait lieu aujourd'hui même ou demain malin au plus tard,

4° que les ouvriers suspendent immédiatement les mesures coercilives pour ne pas nous obliger d'en prendre ou plutôt d'en appliquer qui ren- draient tout accord impossible pour longtemps.

5° Comme nous croyons savoir qu'il y a un courant parmi les ouvriers pour la journée de 9 heures, sans augmentation, l'assemblée générale de hier soir a autorisé ses délégués de prendre celte proposition comme base de discussion.

Recevez, Monsieur le Secrétaire, l'assurance de toute ma considération.

J . DlTESHEIM,

président du Comité central des patrons décorateurs.

La Chaux-de-Fonds, 16 novembre 1904.

Monsieur J. DITESHEIM,

Président de la Fédération des patrons décorateurs,

La Chaux-dë-Forids.

Monsieur,

Je vous accuse réception de votre lettre de ce mutin, répondant à celle que je vous ai écrite hier au soir, au nom du Président et du Bureau de la Chambre.

Je remarque que votre lettre ne répond pas au second alinéa de la mienne, qui en est la partie essentielle sur laquelle le Bureau de la Chambre a besoin d'avoir votre réponse catégorique.

Veuillez agréer, etc.

Le secrétaire général de la Chambre,

F. HUGÜENIN.

Chaux-de-Fonds, le 16 Novembre 1904.

Moi sieur le Secrétaire de la Chambre suisse de l'Horlogerie,

En Ville.

En réponse à votre lettre de ce jour, me de- mandantde préciser la réponse à faire au dilemme de M1' le docteur Petlavel, président de la Cham- bre; je ne crois pas, étant donné le vote presque unanime de dimanche, que noire fédération re- vienne sur le refus d'accepter la proposition des ouvriers, soit 9 heures payées comme 9'/s heures.

Recevez, etc.

Le Président de la Fédération patronale :

J. DITESHEIM.

* • »

A la suite d'une conférence, mercredi dans l'après-midi, entre deux délégués du Comité central patronal, et deux délégués du Comilé de grève de la Chaux-de-Fonds

— qui avaient pris l'avis du Comité cen- tral ouvrier en mission à Bienne à ce mo- ment — conférence qui a eu lieu dans les bureaux de la Chambre cantonale du com- merce, à la Chaux-de-Fonds, les comités centraux des deux Fédérations reprendront jeudi, selon toutes probabilités, des pour- parlers qui, espérons-le, aboutiront à une entente.

Traité de commerce

La Süddeutsche Reichskorrespondenz an- nonce que le traité de commerce germano-suisse sera soumis au Reichstag avant le 1^er janvier 1905.

Au Palais fédéral, celle nouvelle est considérée comme fort invraisemblable, car l'Allemagne désirera sans doute conclure préalablement son accord commercial avec l'Aulriche-Hongrie, de façon à soumettre au Reichstag les deux traités simultanément. Or, il n'est guère possible que le Iraité austro-allemand soit conclu avant la fin de l'année.

Exposition universelle

La direction générale des C. F. F. et l'admi- nistration fédérale des postes ont décidé de par- ticiper a l'Exposition universelle de Liège en 1905, qui s'annonce brillante pour la Suisse.

D'autre part, l'association des sculpteurs sur bois de l'Oberland bernois a reçu l'assurance d'une subvention cantonale et fédérale pour l'or- ganisation d'un salon avec chalet. D'autres in- dustries, l'horlogerie et la bijouterie entre autres, qui seront également représentées dans une très large mesure, feront aussi appel à l'appui finan- cier des autorités cantonales et fédérales sous ré- serve d'approbation par les Chambres fédérales et les Grands Conseils cantonaux.

Fédérations ouvrières horlogères On écrit au Journal du Jura :

La réunions des comités centraux des fédéra- tions ouvrières horlogères, représentant 10,000 syndiqués environ, a eu lieu dimanche à Bienne.

Etaient représentés les monteurs de boites, les graveurs et les guillochcurs , les remonteurs, repasseurs, démonteurs et branches annexes, les doreurs, émailleurs et faiseurs de ressorts. 11 a été décidé d'adresser une pétition au Conseil fédéral pour que celui-ci.inscrive au budget une subvention annuelle destinée aux syndicats qui ont organisé l'assurance contre le chômage.

Dans le but de consolider les associations horlo- gères de notre pays, les sections des fédérations ouvrières sont invitées à se prononcer sur la re- constitution d'une fédération englobant tous les syndyeaU ouvriers horlogers existants. Pour éviter qu'il se reproduise des tiraillements entre les correspondants et le rédacteur de la Solida- rité horlogère, il sera établi un règlement fixant les attributions des parties. Les comilés centraux ont décidé de soutenir moralement et financière- ment les graveurs en grève.

Un traité d'arbitrage germano-suisse On télégraphie de Berlin au Journal de Genève, mardi matin :

Je puis vous confirmer la nouvelle que la Suisse a fait à l'Allemagne des proposi- tions en vue de la conclusion d'un traité d'arbitrage.

Dans les milieux officiels allemands on est très favorable à celte idée mais il est cependant inexact que ce traité pourra être conclu en peu de jours.

Comme le dit la Frankfurter Zeitung' l'Allemagne pourrait enlrer par celte voie dans la phase nouvelle des traités d'arbi- trage.

On sait qu'un traité analogue a déjà été conclu enlre l'Angleterre et l'Allemagne, et que cette dernière est sur le point d'en conclure un avec les Etals-Unis, sur l'ini- tiative du gouvernement américain.

La prochaine Exposition universelle A peine les derniers bruits de la dernière Exposition universelle se sont-ils éteints, que l'on parle d'en organiser une autre. Un rédac- teur du Matin est allé demander l'opinion d'un certain nombre de personnes ayant quelque au- torité en la matière.

M. Margucry est un partisan résolu des expo- sitions, et cela se conçoit. Je suppose que les expositions doivent augmenter considérablement ses recettes.'

M. Leopold Bellan s'est exprimé ainsi :

«Je considère que les expositions, pourvu qu'on ne les renouvelle pas trop souvent et qu'on ne les transforme pas en champ de foire, où les danses du ventre seules font recette, ont du bon et sont utiles. La France a le goût pour elle et elle n'a rien à redouter de la concurrence basée sur l'imitation de ses pioduits. Elle ne peut, au contraire, que gagner à un tournoi qui excite l'émulation des commerçants et indus- triels de tous les pays.

«Dans ces conditions, l'Exposition de 1920, arrivant assez longtemps après celle de 1900, viendrait bien à son heure ; d'autanl mieux qu'elle permeltrait à la France de fêler avec éclat le cinquantenaire de la troisième Républi- que. »

M. Mascuraud ne voudrait pas attendre jus- qu'à cette date : « L'habitude est prise, dit-il, des expositions se succédant à Paris, tous les onze ans; et la prochaine, j'en suis convaincu, aura lieu en 1911.

« Les inconvénients l II en existe, le fait est indiscutable ; mais il existe aussi des avantages, et ceux-ci compensent largement ceux-là. Je n'eusse sans doute pas exprimé lu même opinion il y a trente ans. Que voulez-vous? Le pli est pris maintenant. Tous les pays font des expositions universelles. Celle de Sainl-Louis fermera ses portes quand celle de Liège ouvrira les siennes.

Milan succédera à Liège, Londres peut-èlre à Milan. Et ce serait vraiment nous diminuer aux yeux de l'étranger que supprimer nos exposi- tions.

« L'entreprise de 1900 a provoqué de nombreu- ses déconvenues; mais, à cette époque, nous étions loin de l'entente cordiale. Et l'Angleterre, voyez-vous, c'est actuellement la plus grande cliente de la France. J'ai donc le ferme espoir que notre prochaine exposition — en 1911 — aura le plus grand succès. »

M. Couriot, président de la Société des ingé- nieurs civils est partisan d'une exposition en 1911: Rien, dit-il, n'empêchera de fêler la date mémorable du cinquantenaire de la République par une fête quelconque, sans reculer pour cela, une manifestation qui, je ne saurais assez le ré- péter, présenterait une incontestable utilité.

Le secrétaire du Syndicat de l'ameublement ne partage pas l'avis de M. Couriot :

«— Les expositions universelles, nous dit-il, ne donnent aux commerçants et aux industriels que des résultats pratiques fort maigres quand elle ne leur coûtent pas très cher. Dans les grandes expositions, lé public est sollicité par trop de choses. J'estime que les expositions par- tielles sont infiniment plus intéressantes. Ceux qui s'y rendent ont pour but d'examiner une catégorie spéciale d'objets. Non seulement ils y font de plus nombreuses acquisitions que dans les expositions universelles, mais encore ils y peuvent prendre plus facilement une notion des progrès accomplis par une industrie.

«— Donc, pas d'exposition universelle en 1920 ?

« — Je n'en vois aucunement la nécessité, bien au contraire ! »

«—Gardons-nous, s'écrie M. Grislie. du Co- mité national des archilectes, de renouveler la triste expérience de 1900, de préparer une se- conde édition de ce lamentable «fiasco». Jamais spectacle aussi sot ne fut donné, dans Paris, aux étrangers. Kermesse indécente, ridicule* inutile, triomphe des palais de carton, apothéose de la danse du ventre; je ne trouve point de définition assez flétrissante pour ces sortes de foires inier- nationales, où l'industrie, le commerce, l'agri- culture, les arts — tout ce qui fait la grandeur d'un pays — sont relégués au second plan, bien loin derrière les entreprises plus ou moins esthé- tiques et les attractions plus ou moins sensation- nelles organisées par les impresarios des Deux- Mondes. »

« — S i l'en voulait, ajoutent MM. Marchand et Charpentier, faire une exposition vraiment sérieuse, il faudrait qu'elle restât purement in- dustrielle et commerciale, qu'elle bannit sévère- ment de son enceinte les restaurants, les con- certs, les villages nègres, le Vieux-Paris... Rap- pelons-nous ce que furent les premières exposi- tions universelles à Paris, celle de 1855 surtout, qui sut conserver sa dignité, la correction indispensable à tontf entreprise «érieiise. Il faul

LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE G91

revenir à celle méthode, ou bien abandonner l'idée d'une exposition future. »

M. Edmond Théry, directeur de VEconomiste européen s'est exprimé ainsi:

« — Je suis un partisan résolu des expositions universelles à Paris, nous dit-il, parce que j'ai observé qu'elles attirent en France un nombre d'étrangers toujours croissant, et que ces étran- gers, après avoir visité une première fois les merveilles artistiques de Paris, reviennent en- suite pour séjourner dans nos principales stations thermales et balnéaires.

« En me plaçant sur le terrain économique et financier qui est le mien, j'estime donc que les expositions universelles sont non seulement fa- vorables à l'industrie et au commerce parisiens, mais qu'elles sont aussi de la plus haute utilité pour le commerce, l'industrie et l'agriculture de la France entière.

« Les étrangers dépensent chaque année, sur notre territoire, une somme certainement supé- rieure à ces 1.500 millions; c'est pourquoi j'ap- prouve énergiquement toutes les manifestations qui attirent les étrangers en France. Les expo- sitions universelles sont, de toutes ces manifes- tations, celles qui donnent incontestablement les plus grands résultats, et je ne regretterais qu'une chose: c'est que la prochaine exposition fût reportée à l'année 1920 et non é l'année 1911, date conforme aux précédents. »

Moniteur de la bijouterie et de l'horlogerie.

La situation financière au Japon

Si la guerre doit durer encore pendant toute l'année 1905, on peut estimer, dit Le Monde Economique, les dépenses à peu de chose près au même chiffre que le coût en 1904, soit 576.000.000 de yens, quoique, en 1905, certaines dépenses: telles que construction de chemin de fer, transport de troupes, frais de combat de la flotte ne se renouvelleront pas. Néanmoins, comme il faut laisser place à l'imprévu on peut à peu prés fixer les dépenses de la guerre à 600 millions de yens pour 1905, de sorle, que la guerre aura coûté pour 23 mois 1.476.000.000 yens ou un peu plus de la moitié du coût de la guerre dn Transvaal.

La nécessité d'avoir à se procurer une pareille somme constitue pour le gouvernement japonais un problème très sérieux.

Comme il l'a fait jusqu'ici il aura recours pour les quatre cinquièmes à des emprunts et à des fonds demandés, à des « comptes spéciaux », et pour le dernier cinquième à des impositions supplémentaires ou à des receltes forcées des monopoles de l'Etat.

C'est donc 480 à 500 millions de yens que le Japon devra trouver à emprunter en 1905, et c'est d'une pareille somme donl parle d'ailleurs le comte Okuma dans son discours. Sur ce mon- tant, on espère placer 150.000.000 de yens sur les marchés étrangers et le Japon lui-même aura donc à souscrire de 330 à 350 millions de yens sous forme, très probablement, de Bons du Tré- sor 5 °/o remboursables en sept ans.

L'émission d'un emprunt de 150.000.000 de yens à l'étranger intéressera les porteurs de ti- tres japonais. Si les financiers japonais avaient pu prévoir l'accueil favorable que le public japo- nais fit aux emprunts intérieurs, il est probable qu'au lieu de trouver à emprunter à Londres 10.000.000 de liv. st. gagés par les douanes du Japon, ils eussent trouvé 25.000.000 de livres sterlings sur la mèmegaranlie, tandis qu'aujour- d'hui, si on acceptait d'émettre un emprunt de 15 millions de liv. st. avec cette même garantie seulement, ce serait dans des conditions, que le gouvernement japonais ne saurait accepler.

On se demande donc quelle garantie on pour- rail donner, car il est hors de doute qu'on en demandera une autre que celle des recettes des douanes, tant que durera la guerre.

Le Japon modernisé De la Revue Universelle :

Il est sorti de son immobilité hiératique, il a secoué le joug de la féodalité et, brusquement, du jour au lendemain, il a adopté les coutumes et les usages des nations européennes, leur sys- tème militaire et naval, leur jurisprudence et leur code civil. La tentative était hardie. Elle a pourtant-réussi et pleinement réussi, grâce à cet esprit d'imitation, à cette faculté d'assimilation

qui est si bien le propre du Japonais et qui lui a permis de réaliser en un demi-siècle des progrès que d'autres nations ont mis plusieurs siècles è effectuer. Mais, dans un pareil moment, le Japo- nais se rendait compte que pour lui la rapidité était une question vitale. Si, en effet, il n'avait pas été en mesure d'opposer à bref délai aux na- tions de l'Europe une organisation lui permettant de lutter contre elles à armes égales en Extrême- Orient, il est probable qu'à l'heure actuelle le Japon serait à leur merci et qu'il aurait plus ou moins subi le sort de toutes les iles parsemées dans le Pacifique.

Brevets d'invention

Horlogerie et Bijouterie

LISTE DES BREVETS ENREGISTRÉS Déi>ôt»

Cl. 64, n" 30352. 22 février 1904, 8 h. p. — Mon- tre à balancier visible. — Paul Degoumois, horloger, St-Imier (Suisse). Mandataire : A.

Mathey-Doret, Chaux-de-Fonds.

Cl. 64, n° 30353- 23 février 1904, 7 '/s, h. p. — Dispositif d'ajustement à frottement gras d'une roue dentée sur une partie de montre. —

Vve Ch-Léon Schmid & C", fabricants d'hor- logerie, Chaux-de-Fonds (Suisse). Mandataire : A. Mathey-Doret, Chaux-de-Fonds.

Cl. 64, n° 30354. 14 mars 1904, 7 '/a h. p. —Mé- canisme de remontage et de mise à l'heure. —

Ch.-Edouard Fathfils, fabricant d'horloge- rie, 3, rue de la Balance, Chaux-de-Fonds (Suisse). Mandataire: A. Mathey-Doret, Chaux-de-Fonds.

Cl. 64, n° 30355. 14 mars 1904, 7 '/a h. p. — Per- fectionnement aux montres du genre Roskopf.

Bauingartner frères, fabricants d'horlogerie, Granges (Soleure, Suisse). Mandataire: A.

Mathey-Doret, Chaux-de-Fonds.

Cl. 64, n° 30356. 14 mars 1904, 7 '/s h. p. — Mé- canisme négatif de remontage et de mise à l'heure. — Müller & Vaucher, fabricants d'horlogerie, Bienne (Suisse). Mandataire: À.

Mathey-Doret, Chaux-de-Fonds.

Cl. 64, n⁰ 30357. 17 mars 1904, 7 '/< h. p. — Perfectionnement à l'échappement ancre des montres. •*- Emile Walker, horloger, 8, Pas- sage du Chemin de fer, St.-Imier (Suisse).

Mandataire: A. Mathey-Doret, Chaux-de- Fonds.

Cl. 64, n" 30358. 18 mars 1904, 7 '/s lu p. —Mé- canisme de seconde morte. — L.-Alfred Per- rier, 9, rue de l'Aurore, Chaux-de-Fonds (Suisse). Mandataire: A. Mathey-Doret, Chaux- de-Fonds.

Cl. 05, n° 30359. 12 décembre 1903, 2 h. p. — Char pour tours à forer les trous pour les pier- res de finissage. — Achille Jacot, sertisseur, 34, Quai du haut, Bienne (Suisse). — Manda- taire : Gollfr. Furrer, Bienne.

Cl. 65, n° 30360. 1" février 1904, 8 h. p. — Socle de micromètre pour pierres de finissage. — Louis Tschopp, 15, rue Centrale, Bienne (Suisse). Mandataire : Gotlfr. Furrer, Bienne.

Cl. 65, n" 30361. 18 février 1904, 5 'A h. p. — Horloge. — Marlin Wortmann, fabricant, 79, Crosby Street, City, New-Yory (Etals- Unis de l'Amérique du Nord). Mandataires : Fédérer & Naegeli, Berne.

Cl. 65, n" 30362. 18 février 1904, 6 J/i h. p. — Machine pour adoucir et polir les ébauches de ressorts de montres. — E. Ravey, 3, rue du Lac, Bienne (Suisse). Mandataire : E. Imer- Schneider, Genève.

Ituiliiiflon-».

Cl. 64, n" 19629. Assortiment perfectionné pour montres.

Cl. 64, n° 19697. Assortimenl perfectionné.

Cl. 64, n" 26285. Mécanisme de répétition à trois

marteaux. , Cl. 64, nu 26286. Mouvement de montre à se-

conde indépendante.

Cl. 64, n" 26394. Cadran de montre.

Cl. 64, n° 26395. Cercle d'agrandissement pour mouvement de montre.

Cl. 64, n° 281.39. Montre à mouvement visible.

Cl. 64, n" 28541. Mécanisme de remontoir et de mise à l'heure.

Cl. 64, n" 28682. Cadran de montre.

Cl. 64, n° 28084. Barillet de montre.

Cl. 64, n°28804. Perfeclionnementau mécanisme de mise à l'heure de montres remontoirs sa- vonnettes.

Cl. 65, n° 24235. Dispositif de serrage perfec- tionné pour tète de tours.

Nouvelles diverses

O u v r i e r s é l e c t r i c i e n s . — Une assemblée de délégués des sociétés d'ouvriers électriciens de la Suisse, réunie à Berne sous la présidence de M. Nobst, a décidé la constitution d'une Fédéra- tion des ouvriers suisses de l'électricité. Un co- mité a été chargé d'élaborer des statuts qui se- ront soumis à une nouvelle assemblée convoquée prochainement à Berne.

La section de Lucerne a été désignée comme Vorort.

F é d é r a t i o n de t e i n t u r i e r s . — Lundi s'est constituée une fédération de tous les propriétai- res de teintureries du canton de Zurich. Il a été décidé de ne pas entrer en matière sur les reven- dications des ouvriers de la m;iison Weidmann

& Ci0, à Thàlwil. Par contre, une commission de trois membres de la fédération a été chargée d'ouvrir des négociations avec les ouvriers dudit établissement, puis de présenter un rapport et des propositions à ce sujet à la fédération.

Les b r o d e u r s de St-Gall. — Le Sladt- Anzeiger annonce qu'à la suite du boycottage des ateliers de l'établissement Rohner, à Reb- slein et Widnau par le syndicat ouvrier, huit cents ouvriers ont été congédiés.

Nouvelles monnaies allemandes. — Le type des monnaies allemandes actuellement en cours va subir sous peu des modifications assez importantes.

Tout d'abord les Chambres de commerce d'Al- sace-Lorraine ont été invitées à donner leur avis sur la suppression des pièces de trois marks, c'est-à-dire des anciens thalers classiques, qui, jusque dans ces derniers temps, jouissaient delà

faveur publique.

Le lhaler était en Allemagne ce que l'écu de 5 francs était en France. On veut le supprimer pour l'unique raison qu'il ne cadre pas avec le système décimal. Or, la pièce de 5 marks (6.25) est peu maniable, lourde et encombrante. Pour en diminuer le volume, le gouvernement alle- mand projette d'employer à sa fabrication un alliage d'argent, d'or fin en faible partie et de cuivre, de manière à réduire les dimensions à celle du thaler actuel, tout en lui donnant une valeur métallique au moins égale à celle de la pièce de 5 marks en cours.

D'un autre coté, la pièce de 50 pfennings en argent est facilement confondue avec la pièce de 10 pfennings en nickel. Pour prévenir ces confu- sions, l'inscription de 50 pfennings sera rempla- cée par celle de '/^a mark et le bord en sera forte- ment crénelé.

A V I S

Afin d'éviter des confusions, nous prions nos abonnés, lors d'un chan- gement d'adresse, de bien vouloir nous indiquer l'ancien domicile.

Cote de l'argent __. ...

du i6 Novembre 1904

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