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Endettement et performance des entreprises : Une étude dans le contexte camerounais

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Endettement et performance des entreprises : Une étude dans le contexte camerounais

Indebtedness and firm performance: A study in the Cameroonian context

GUETSOP SATEUFabrice Arnaud

Docteur en Sciences de Gestion Enseignant–Chercheur ESSEC, BP 1931 Douala (Cameroun)

fguetsop@yahoo.com

MAKOUET Isabelle

Docteure en Sciences de Gestion Université de Douala (Cameroun)

isabellemakouet@yahoo.fr

RESUME

Plusieurs études théoriques et empiriques continuent de susciter la controverse quant au rôle de la dette sur la rentabilité des entreprises. Ainsi, cet article vise à tester l’impact de l’endettement sur la performance des entreprises. En utilisant des méthodes statistiques et économétriques, réalisées sur un échantillon de 66 grandes entreprises camerounaises de différentes branches d’activité, il apparaît que l’endettement a une influence positive sur la performance des grandes entreprises camerounaises. Cependant, des variables telles que le secteur d'activité, le comité d'audit interne et la qualité de l'audit externe influencent positivement le niveau de performance des grandes entreprises camerounaises.

Mots clés : Endettement ; performance ; coûts d’agence ; asymétrie d’information ; théorie de l’agence.

ABSTRACT

Several theoretical and empirical studies continue to generate controversy about the role of debt on firm profitability. Thus, this paper aims to test the impact of debt on firm performance. Using statistical and econometric methods, carried out on a sample of 66 large Cameroonian firms from different branches of activity, it appears that debt has a positive influence on the performance of large Cameroonian firms. However, variables such as the sector of activity, the internal audit committee and the quality of the external audit positively influence the performance level of large Cameroonian firms.

Key words : Debt; performance; agency costs; information asymmetry; agency theory.

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2 INTRODUCTION

Malgré les avancées théoriques réalisées au cours des six dernières décennies de recherche, la question du financement des entreprises est encore plus mystifiée par les contradictions des résultats des travaux empiriques. Myers (1993) note que malgré les travaux sur la structure du capital, on ne sait toujours pas sur quelle base les entreprises font leurs choix de financement.

Alors que Brealey et Myers (1991) notent que le problème de la structure optimale du capital fait partie des problèmes importants non résolus de la théorie financière, Apergis et Sorros (2011) soutiennent que la dette financière des entreprises est un domaine de recherche très critique.

Le financement des investissements de l'entreprise et de son activité est un enjeu politique important pour l'entreprise qui influencera sa croissance future. Les entreprises qui ont l'ambition de se développer ont besoin de capitaux pour soutenir leur développement. Or, parler de financement des entreprises, c'est aborder non seulement la question de la répartition des capitaux propres et des dettes, mais aussi celle de la durée de la dette. Cependant, si le financement par endettement permet d'augmenter la rentabilité des fonds propres grâce à l'effet de levier financier, sa contrepartie peut être le risque qu'il génère tant du point de vue de la rentabilité des fonds propres que du point de vue de la solvabilité (Yota, 2016).

Modigliani et Miller (1958) ont été les premiers à étudier théoriquement l'influence de la structure financière, et plus particulièrement du levier financier, sur la valeur de l'entreprise. Ils ont conclu qu'en présence d'un marché financier parfait et sous certaines hypothèses, toutes les formes de financement sont équivalentes. Selon ce qui précède, un investissement productif n'est réalisé que s'il augmente la valeur marchande de l'entreprise, s’il ne dépend que de la comparaison entre son rendement spécifique et le coût moyen du capital. La décision est donc indépendante de la structure de financement choisie.

Par la suite, cette hypothèse a été remise en cause par Modigliani et Miller (1963) lorsqu'ils ont pris en compte la déductibilité fiscale des coûts financiers, Jensen et Meckling (1976), lorsqu'ils ont considéré les coûts d'agence, Myers (1984) avec la théorie du Trade-Off, qui intègre les coûts de faillite dans l’analyse, et Myers et Majluf (1984) avec la théorie du Pecking-Order (Yota, 2016).

Au cœur des différents mécanismes de surveillance du dirigeant (géographie du capital, conseil d’administration, marché du travail, …), l’endettement occupe une place essentielle et met en conflit certains chercheurs [Palepu (1986) ; Kesler (2001) ; Mamoghli et al. (2007)] qui montrent que la performance de l'entreprise est positivement corrélé à son niveau d'endettement, contrairement à d'autres [Depoers (1998), Amal et Faten (2010)] qui trouvent une absence d'interdépendance.

L'endettement des entreprises est traditionnellement considéré dans la littérature financière comme un outil de contrôle des dirigeants (Jensen et Meckling, 1976 ; Jensen, 2005) et d’amélioration de la performance des entreprises. Jensen (1986) considère qu'il est dans l'intérêt

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3 des entreprises de s'endetter davantage, car en augmentant la dette, le dirigeant serait contraint de mieux gérer dans l'intérêt des créanciers financiers et de toutes les autres parties prenantes, y compris les actionnaires.

Dans le cas des entreprises françaises générant du free cash-flow, Poincelot (1999) ne trouve pas d'influence de la dette sur le comportement du dirigeant. Khemir (2010) dans le cas des entreprises tunisiennes cotées, arrive à la conclusion que l’endettement influence le comportement du dirigeant dans l'entreprise. Wanda (2001) à travers ses travaux dans un contexte sans marché financier comme le Cameroun, trouve que l’endettement est une variable d'action indirecte utilisée par les actionnaires pour s'approprier la valeur auprès des dirigeants d’entreprise.

Les grandes entreprises camerounaises étant des organisations où il existe parfois de sérieux problèmes de gouvernance, la qualité de l'information financière divulguée par les dirigeants est souvent remise en cause en raison de leur comportement opportuniste. Dans la plupart des cas, l'information divulguée par les dirigeants est volontaire, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une information qui intéresserait le public, c'est pourquoi il est souhaitable d'intégrer certains mécanismes de contrôle des actions des dirigeants, comme l’endettement.

En tout état de cause, il apparaît que les débats théoriques se focalisent sur l'efficacité des systèmes de contrôle qui interviennent pour contraindre les dirigeants à gérer les entreprises conformément aux intérêts des actionnaires pour assurer une meilleure performance de l’entreprise.

La visée de cette étude est de justifier si nous sommes en mesure d’universaliser les différents résultats obtenus dans le cas spécifique d’un pays en développement comme le Cameroun, où le concept de performance des entreprises occupe une place essentielle dans plusieurs forums académiques et professionnels. Il est donc judicieux de rappeler que la plupart des entreprises, quelle que soit leur taille, cherchent constamment à atteindre un niveau de performance satisfaisant. A la lumière de ce qui précède, cette étude tente de répondre à la question suivante : Quelle est l’influence de l’endettement sur la performance des grandes entreprises camerounaises ? En d'autres termes, quelle est l'influence du recours à l'endettement pour financer ses activités sur le niveau de performance des grandes entreprises camerounaises ?

Ce papier sera structuré comme suit : nous commencerons par une revue de la littérature sur l’influence de l’endettement sur la performance des entreprises suivie de la formulation de l’hypothèse de recherche, ensuite nous poursuivrons notre étude par une validation empirique dans le contexte camerounais, puis nous exposerons et discuterons les résultats obtenus, et enfin nous conclurons notre étude.

I- ENDETTEMENT ET PERFORMANCE DE L’ENTREPRISE : REVUE DE LA LITTERATURE ET FORMULATION DE L’HYPOTHESE

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4 Selon Ngongang et Zourmba (2020), la décision de financement est l’une des plus importantes décisions financières d’une entreprise. Sur le plan théorique et empirique, les travaux sur les effets de l’endettement sur la performance des entreprises ont donné des résultats controversés.

La théorie de l'agence prédit deux effets opposés de l’endettement sur la rentabilité. Le premier effet est positif dans la mesure où l’endettement réduit les coûts d'agence des capitaux propres entre les actionnaires et les dirigeants. Le second effet est négatif dans la mesure où l’endettement augmente les coûts d'agence de la dette entre les actionnaires et les prêteurs (Yota, 2016).

Théoriquement, la dette désigne l'ensemble des aides demandées par un gouvernement à des partenaires (bilatéraux, multilatéraux, institutions financières, etc.) pour financer des actions de développement qui n'ont pu être couvertes par le budget national (Traoré, 2005). Selon Honoré et Royer (2003), l'endettement de l'entreprise correspond à l'ensemble des capitaux fournis par ses partenaires financiers, industriels ou commerciaux qu'elle utilise pour financer ses investissements tant en immobilisations qu’en besoin en fonds de roulement.

Parmi les différents mécanismes de contrôle du dirigeant dans une entreprise, il est évident de souligner que l’endettement contribue à influencer positivement la performance de l’entreprise (Caby et Hirigoyen, 2001), mais aussi à promouvoir une réelle coordination entre les parties prenantes de l’entreprise.

Concept polysémique, Bourguignon (2000) définit la performance du point de vue de l'organisation et de l'individu « comme l'atteinte des objectifs organisationnels, quelles que soient la nature et la diversité de ces objectifs. Cette action peut être comprise au sens littéral ou au sens large du processus qui conduit au résultat [...] » (Giuliano, 2012).

Otley (1999), dans ses travaux, définit une entreprise performante comme « une entreprise qui atteint avec succès ses objectifs ; autrement dit, une entreprise qui a effectivement mis en œuvre une stratégie appropriée ». Pour Bouquin (2004), une entreprise est performante si elle parvient à « répondre aux attentes de ses parties prenantes en agissant sur ces attentes et/ou en s'organisant pour produire le surplus rétributif attendu » (Bentalha et al., 2020).

La théorie de l'agence, qui découle de la théorie des droits de propriété, est fondée sur les fonctions d'utilité et sur les conflits potentiels qui existent entre le principal et l'agent. Dans le domaine financier, des conflits vont apparaître entre les dirigeants et les actionnaires, et les actionnaires et les dirigeants et les créanciers. Ces conflits et leur résolution génèrent des coûts appelés « coûts d'agence ». Plusieurs auteurs, Jensen et Meckling (1976) d'une part, et Grossman et Hart (1986) d'autre part, ont montré que l'utilisation d'une politique d'endettement peut faciliter la résolution de ces conflits (Hirigoyen et Jobard, 1997).

Les travaux en finance d'entreprise, menés dans le cadre de la théorie de l'agence, montrent notamment que l'endettement incite les dirigeants à rechercher la performance de l'entreprise et fournit aux actionnaires les moyens de contrôler efficacement la gestion. Le problème de la relation entre prêteurs et actionnaires est posé par les deux éléments suivants : lorsque l'effet de

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5 levier financier est positif (l'investissement rapporte plus que le coût de la dette), le profit enrichit les actionnaires. En revanche, si l'entreprise fait faillite, la responsabilité des actionnaires reste limitée à leurs apports. Il est donc dans l'intérêt des actionnaires d'utiliser la dette pour financer les opérations les plus risquées. Dans ce contexte, plusieurs études montrent à la fois que la valeur de l'entreprise augmente lorsque le levier financier augmente (Williamson, 1988 ; Harris et Raviv, 1990 ; Stulz, 1990) et que le niveau d'endettement augmente lorsque la valeur de l'entreprise augmente (Dann et al., 1988 ; Hirshleifer et Thakor, 1989 ; Israel, 1991).

Selon la théorie du signal en étude financière, les dirigeants peuvent utiliser la dette pour signaler la qualité de l'entreprise au marché. Lorsque la bonne santé de l'entreprise permet un endettement supplémentaire, les dirigeants signalent la qualité de l'entreprise en émettant des dettes. Cela augmente la valeur boursière de l'entreprise et par conséquent la rémunération des dirigeants. La présence d'une pénalité est suffisante pour dissuader les entreprises en difficulté de suivre le comportement des autres en émettant des dettes (Bellalah, 1998).

Le contrat de travail d'un dirigeant est une transaction exceptionnelle car il porte sur un actif spécifique pour l'entreprise. Quand l'actif n'est pas spécifique, l'échange est immédiat et la négociation se fait au coup par coup sur le marché. Par contre, lorsque l'actif est spécifique, l'échange immédiat est remplacé par une transaction, c'est-à-dire un contrat évolutif : de la négociation préalable au contrôle ex post, en passant par la recherche d'informations.

Cela se traduit par des coûts de transaction internes, puisque l'entreprise ne peut pas externaliser son management, sauf à considérer ce dernier comme non spécifique, et opte donc pour la solution du « faire avec » en achetant des heures de travail sur le marché (management de transition). La transaction manager/entreprise est marquée par un soupçon d'opportunisme qui est au cœur du modèle libéral.

Pour finir, cela signifie que les acteurs peuvent être opportunistes (ils ne le sont pas, mais ils peuvent l'être) puisqu'il est impossible d'avoir une connaissance exhaustive du futur au moment de l'échange et qu'il faut donc prendre des décisions adaptatives et séquentielles.

L'incomplétude des contrats signifie que les contrats signés ex ante n'épuisent pas l'ensemble de la relation, que les situations futures sont indéterminées et que des conflits d'intérêts peuvent apparaître tant du côté du principal (actionnaire) que de l'agent (dirigeant).

Pour cette étude, nous avons opté pour une approche hypothético-déductive, méthode scientifique qui consiste à émettre une hypothèse de recherche afin d'en déduire les conséquences futures observables, mais également passées, afin d’en déterminer la validité.

Afin de répondre à notre question de recherche ci-dessus, nous nous sommes basés sur une hypothèse de recherche.

Hypothèse : Plus l’entreprise recourt à l’endettement pour financer ses activités, plus son niveau de performance est élevé.

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6 II- ENDETTEMENT ET PERFORMANCE DES ENTREPRISES : VALIDATION EMPIRIQUE DANS LE CONTEXTE CAMEROUNAIS

Elle consiste d'abord à décrire l'échantillonnage, puis la collecte des données, ensuite à définir les variables et enfin à préciser la méthode d'estimation choisie.

II.1 Echantillonnage et collecte des données La population de notre étude est composée des grandes entreprises (GE) camerounaises.

D’après l'Institut National de la Statistique (INS) du Cameroun, une GE peut être définie comme une entreprise qui emploie plus de 100 personnes et dont le chiffre d'affaires dépasse un (01) milliard de francs CFA, soit environ 1 046 072,05 euros. Sur les 722 grandes entreprises que compte le Cameroun, 399 sont à capitaux majoritairement camerounais, tandis que 209 sont à capitaux majoritairement étrangers (INS, 2010).

Compte tenu du nombre important de grandes entreprises au Cameroun, l'échantillon de cette étude a été obtenu par la méthode des quotas. Cette méthode permet d’obtenir systématiquement un échantillon représentatif. Or, il est rare de disposer d’une liste exhaustive des individus appartenant à la population à étudier. C’est pourquoi cette méthode d’échantillonnage non aléatoire est généralement utilisée (Thiétart et Coll, 2003).

Les données ont été obtenues à partir de deux sources : une enquête par questionnaire (composé de questions fermées et semi-fermées) rédigé en français et en anglais auprès des dirigeants des grandes entreprises camerounaises et les Déclarations Statistiques et Fiscales (DSF) des grandes entreprises collectées auprès de l'INS du Cameroun. Huit (08) villes camerounaises à savoir : Douala ; Dizangué ; Nkoteng ; Ngaoundéré ; Limbé ; Edéa ; Garoua et Yaoundé ont été retenues pour l’administration des questionnaires. Sur 280 questionnaires soumis aux responsables de grandes entreprises camerounaises de manière non aléatoire, seuls 120 ont été collectés. Parmi ceux-ci, seuls 54 ont dû être éliminés pour plusieurs raisons (illisibilité, incomplétude, etc.).

Des données secondaires provenant de l'INS ont également été ajoutées aux données primaires afin de compléter certaines informations non disponibles sur le terrain de l’étude. La période choisie pour la collecte des données primaires et secondaires s’étend de 2004 à 2009. Il est important de rappeler que depuis 2004, le décret n° 04-073 du 5 avril 2004 portant application du système comptable OHADA et de la Déclaration Statistique et Fiscale (DSF) des entreprises est entré en vigueur. Les données de l'étude sont à la fois qualitatives et quantitatives. En somme, 66 grandes entreprises de 16 branches d'activité ont été sélectionnées pour notre étude.

Tableau 1 : Tableau croisé de branche d’activité de l’entreprise * villes camerounaises sélectionnées pour l'étude

Branche d’activité de l’entreprise Villes camerounaises retenues Total

Douala Dizangue Nkoteng Ngaoundéré Limbé Edéa Yaoundé Garoua

Agro - industrie Effectif 6 1 1 1 0 0 0 0 9

Pourcentage % 66,7% 11,1% 11,1% 11,1% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%

Industrie forestière Effectif 3 0 0 0 0 0 0 0 3

Pourcentage % 100,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%

(7)

7

Eau et énergie Effectif 2 0 0 0 1 0 0 0 3

Pourcentage % 66,7% 0,0% 0,0% 0,0% 33,3% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%

Fabrication des produits métallurgiques de base et d'ouvrages en métaux

Effectif 1 0 0 0 0 1 0 0 2

Pourcentage % 50,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 50,0% 0,0% 0,0% 100,0%

Construction et BTP Effectif 2 0 0 0 0 0 2 0 4

Pourcentage % 50,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 50,0% 0,0% 100,0%

Fabrication de papier et d'articles en papier;

imprimerie et édition

Effectif 1 0 0 0 0 0 3 0 4

Pourcentage % 25,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 75,0% 0,0% 100,0%

Agriculture industrielle et d'exportation

Effectif 1 0 0 0 1 0 0 0 2

Pourcentage % 50,0% 0,0% 0,0% 0,0% 50,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%

Industries du textile et de la confection

Effectif 1 0 0 0 0 0 0 1 2

Pourcentage % 50,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 50,0% 100,0%

Industrie de boissons Effectif 4 0 0 0 0 0 0 0 4

Pourcentage % 100,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%

Autres industries Effectif 4 0 0 0 0 0 1 0 5

Pourcentage % 80,0% 0,0% 0,0% 0,0% 00,0% 0,0% 20,0% 0,0% 100,0%

Transport, entreposage et communication

Effectif 3 0 0 0 0 0 1 0 4

Pourcentage % 75,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 25,0% 0,0% 100,0%

Postes et télécommunications

Effectif 3 0 0 0 0 0 2 0 5

Pourcentage % 60,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 40,0% 0,0% 100,0%

Micro finances et services financiers

Effectif 2 0 0 0 0 0 1 0 3

Pourcentage % 66,7% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 33,3% 0,0% 100,0%

Assurances Effectif 4 0 0 0 0 0 0 0 4

Pourcentage % 100,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%

Banques et établissements

financiers

Effectif 9 0 0 0 0 0 2 0 11

Pourcentage % 81,8% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 18,2% 0,0% 100,0%

Fabrication d’autres produits minéraux non

métalliques

Effectif 1 0 0 0 0 0 0 0 1

Pourcentage % 100,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%

Total Effectif 47 1 1 1 2 1 12 1 66

Pourcentage % 71,2% 1,5% 1,5% 1,5% 3,0% 1,5% 18,2% 1,5% 100,0%

Source : De l’auteur à partir du questionnaire de recherche.

Selon le tableau ci-dessus, sur un total de 66 GE de notre échantillon pour les seize branches d'activité retenues pour notre étude, plus de la moitié des GE proviennent de la ville de Douala, soit 47 GE pour un pourcentage de 71,2%, suivie de la ville de Yaoundé, soit 12 sur les 66 GE de notre échantillon pour un pourcentage de 18,2%. Les autres villes du pays ayant des pourcentages faibles sont : Dizangue (1,5%) ; Nkoteng (1,5%) ; Ngaoundéré (1,5%) ; Edéa (1,5%) ; Garoua (1,5%) et Limbé (3,0%).

II.2 Définitions et mesures des variables

A travers cette étude, certaines variables sont utilisées pour tester la relation qui existe entre l’endettement et la performance des entreprises camerounaises.

II.2.1 La variable endogène

Pour cette étude, nous avons choisi la performance de l'entreprise comme variable endogène ou dépendante. Cette variable représente la rentabilité des capitaux investis et expose la capacité de ces capitaux à créer un certain degré de bénéfices d’exploitation (Kolsi et Ghorbel, 2011).

Le Return On Assets ou la rentabilité des capitaux investis représente la rentabilité économique ou le taux de rendement des actifs. Ce ratio évalue le rapport entre le résultat d'exploitation et le total des actifs mobilisés en pourcentage dans l'entreprise (M'hamid et al., 2011). La mesure de ce ratio a aussi été utilisée par plusieurs auteurs à l’instar de Eisenberg et al. (1998).

II.2.2 La variable exogène

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8 Comme variable exogène ou indépendante, nous avons choisi l’endettement. Il est important de souligner que, lorsque la dette est émise, le dirigeant est contraint d’être plus performant en entreprise (Grossman et Hart, 1986). Dans ses travaux, Jensen (1986) souligne qu'un niveau d'endettement élevé dans un contexte de cash-flow libre limite les conflits d'intérêts entre les actionnaires et dirigeants en faisant pression sur ces derniers. Partant, les entreprises fortement endettées font moins de tentatives de prise de contrôle et sont enclines à bien communiquer (Palepu, 1986). De manière empirique, les recherches ont conduit à des résultats assez disparates (Amal et Faten, 2010). L’endettement est mesuré dans cette étude par le ratio d'endettement, qui correspond au rapport entre le total des dettes financières et les capitaux propres de l'entreprise.

II.2.3 Les variables de contrôle

Pour cette étude, nous avons sélectionné cinq (05) variables de contrôle. Il est aussi important de noter que les variables de contrôle sont similaires aux variables explicatives.

La taille de l’entreprise

La théorie de l'agence recommande que les grandes entreprises ont des coûts d'agence relativement plus élevés que les petites entreprises (Amal et Faten, 2010). Dans leurs travaux, Debreceny et al. (2002) et Raffournier (1995) ont montré que les grandes entreprises ont une structure de propriété dispersée et une participation importante des investisseurs institutionnels.

Dans ces structures, poussés par la diversité de leurs intérêts avec ceux des dirigeants, les actionnaires investissent dans le contrôle du dirigeant. Dès lors, les dirigeants sont motivés à communiquer afin de réduire l'asymétrie d'information et de diminuer leurs coûts et la pression de contrôle. Cette variable est appréciée par le logarithme népérien de l'actif total.

Le secteur d’activité

Raffournier (1995) et Wallace et al. (1994) suggèrent que le niveau de publication diffère selon l'affiliation sectorielle. Il est certain que les entreprises des secteurs soumis à la volatilité des prix et à de fortes fluctuations des bénéfices, comme le secteur de la haute technologie, sont plus susceptibles de publier que les entreprises d'autres secteurs plus stables (Lakhal, 2005).

Dans leurs travaux, Birt et al. (2006) attestent que les entreprises opérant dans des secteurs à forte concurrence sont plus susceptibles de mieux communiquer que celles opérant dans des secteurs à faible concurrence et à être plus performantes (Amal et Faten, 2010). Le secteur d'activité est mesuré par une variable dichotomique prenant la valeur 1 si l'entreprise opère dans le secteur de la haute technologie et 0 sinon.

La cotation sur un marché étranger

La cotation sur les bourses étrangères est un facteur déterminant dans le choix de la politique de communication financière. Assurément, plusieurs études empiriques ont montré que la cotation sur les bourses étrangères a une influence positive sur la qualité des publications des sociétés cotées (Amal et Faten, 2010). Debreceny et al. (2002) et Lakhal. (2005) considèrent la cotation sur les bourses étrangères comme l'une des caractéristiques clés influençant

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9 positivement le niveau des publications volontaires des entreprises. La cotation sur un marché étranger est une variable dichotomique prenant la valeur 1 si l'entreprise est cotée sur un marché étranger et 0 sinon.

Le comité d’audit

Le comité d'audit interne est généralement considéré comme une notion importante de la structure de gouvernance globale d'une entreprise, spécifiquement en termes de contrôle et d'augmentation de la transparence de l'entreprise (Amal et Faten, 2010). Selon Klein (2002b), le comité fait pression sur la direction pour qu'elle agisse dans le meilleur intérêt de l'entreprise afin de la rendre encore plus performante. Healy et Palepu (2001) et Mamoghli et al. (2007) montrent à travers leurs études, une relation positive entre la présence d'un comité d'audit interne et la qualité des informations financières publiées par l'entreprise. Le comité d'audit est une variable dichotomique prenant la valeur de 1 si l'entreprise dispose d'un comité d'audit interne et 0 sinon.

La qualité d’audit

Plusieurs études antérieures [Xiao et al. (2004) ; Debreceny et al. (2002) ; Marston et Polei (2004) ; Trabelsi (2005) ; Pervan (2006) et Paturel (2006)] confirment l’existence d'une relation positive et significative entre la qualité de l'audit et la qualité de la communication financière de l’entreprise (Amal et Faten, 2010). Dans les milieux financiers, une entreprise auditée par un cabinet d'audit international est un gage de crédibilité de l'information publiée. Un cabinet d'audit présent dans le monde entier s'avère très puissant dans le domaine de l'audit financier et comptable et assure une couverture mondiale à l'entreprise. La qualité d’audit est une variable dichotomique prenant la valeur de 1 si l'entreprise est suivie par l'un des « Big four » cabinets d'audit et 0 sinon.

Tableau 2 : Définitions et mesures des variables de l’étude

Variables

Définitions des variables

Mesures des variables Auteur (s) ayant utilisé (s) cette variable

Performance (Y) Performance de

l’entreprise Résultat d’exploitation / actif total

Debreceny et al. (2002) et Marston et Polei (2004).

Endettement (X1) Endettement Dettes à long et moyen terme / fonds propres

Wanda (2001) ; Xiao et al.

(2004) ; Trabelsi (2005).

Taille (X2) Taille de

l’entreprise Logarithme Népérien de l'actif total

Debreceny et al. (2002) ; Raffournier (1995).

Secteur (X3) Secteur d’activité Variable dichotomique égale 1 si l'entreprise opère dans un secteur de haute technologie et 0 sinon

Raffournier (1995) ; Wallace et al. (1994) ; Lakhal (2005) ; Xiao et al.

(2004) ; Birt et al. (2006).

Cotation (X4) Cotation sur un marché étranger

variable dichotomique égale 1 si l'entreprise est cotée sur un marché étranger 0 sinon

Paturel et al. (2006) ; Amal et Faten (2010).

Comité d’audit (X5) Comité d’audit interne

Variable dichotomique égale 1 si l'entreprise dispose d’un comité d’audit interne et 0 sinon

Healy et Palepu (2001) ; Mamoghli et al. (2007) ; Amal et Faten (2010).

Qualité d’audit (X6) Qualité d’audit externe

Variable dichotomique égale 1 si l'entreprise est contrôlée par l’un des cabinets d’audit et 0 sinon

Xiao et al. (2004) ; Marston et Polei (2004) ; Trabelsi (2005) ; Pervan (2006) ; Paturel et al. (2006).

Source : De l’auteur à partir de la littérature.

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10 II.3 Modèle économétrique

L'utilisation de l'analyse multi-variée basée sur le modèle de régression multiple nous permet de mieux comprendre notre étude. L'utilisation de SPSS (Statistical Package for the Social Sciences) version 20, est utile pour l'analyse et le traitement des données. Nous avons opté pour la régression linéaire multiple qui est un outil statistique généralement utilisé pour l'analyse des données multidimensionnelles, car notre variable dépendante est quantitative et les variables explicatives quantitatives, d'une part, et qualitatives recordées, d'autre part. Nous allons aussi analyser l'influence effective des variables indépendantes retenues sur la variable dépendante.

Ainsi, le modèle de recherche ci-dessous est adopté.

Modèle : test de la relation entre la performance ; l’endettement et les variables de contrôle.

Yij = α0 + α1 (Endettement)ij + α2 (Taille) ij + α3 (Secteur) ij + α4 (Cotation) ij + α5 (Comité) ij + α6 (Qualité) ij + ε ij

Avec :

Yij la performance ; α0 la constante ;

αp le coefficient de corrélation dans le modèle ; ε ij le terme d’erreur ou le résidu ;

L'indice i représente l'entreprise pendant que l'indice j se réfère à l'année de l'étude.

II.4 Présentation et interprétation des résultats

Suite à la présentation du modèle économétrique ci-dessus, nous présenterons tout d'abord la matrice de corrélation entre les différentes variables de l'étude, puis nous montrerons l'analyse de la variance (ANOVA), et enfin, nous présenterons le résumé du modèle ainsi que ses différents coefficients.

Tableau 3 : Matrice de corrélation entre les variables

Y X1 X2 X3 X4 X5 X6

Y Corrélation de Pearson 1 ,744** ,062 ,493** -,271* ,724** ,467**

Sig. (bilatérale) ,000 ,619 ,000 ,028 ,000 ,000

N 66 66 66 66 66 66 66

X1 Corrélation de Pearson ,744** 1 ,074 ,348** ,020 ,512** ,140

Sig. (bilatérale) ,000 ,552 ,004 ,874 ,000 ,263

N 66 66 66 66 66 66 66

X2 Corrélation de Pearson ,062 ,074 1 ,310* -,359** ,176 -,155

Sig. (bilatérale) ,619 ,552 ,011 ,003 ,158 ,214

N 66 66 66 66 66 66 66

X3 Corrélation de Pearson ,493** ,348** ,310* 1 -,204 ,286* ,190

Sig. (bilatérale) ,000 ,004 ,011 ,101 ,020 ,126

N 66 66 66 66 66 66 66

X4 Corrélation de Pearson -,271* ,020 -,359** -,204 1 -,321** -,267*

Sig. (bilatérale) ,028 ,874 ,003 ,101 ,009 ,030

N 66 66 66 66 66 66 66

X5 Corrélation de Pearson ,724** ,512** ,176 ,286* -,321** 1 ,280*

Sig. (bilatérale) ,000 ,000 ,158 ,020 ,009 ,023

N 66 66 66 66 66 66 66

X6 Corrélation de Pearson ,467** ,140 -,155 ,190 -,267* ,280* 1

Sig. (bilatérale) ,000 ,263 ,214 ,126 ,030 ,023

(11)

11

N 66 66 66 66 66 66 66

**. La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

*. La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral).

Source : De l’auteur à partir de l’enquête.

Le tableau ci-dessus nous montre qu'il existe une corrélation positive et significative au niveau de 1% entre la performance et l’endettement de l’entreprise. De même, il existe une corrélation positive et significative au niveau de 1% entre la performance et le secteur d’activité de l’entreprise, une corrélation négative et significative au niveau de 5% avec la cotation sur le marché étranger, une corrélation positive et significative au niveau de 1% avec le comité d'audit interne, et une corrélation positive et significative au niveau de 1% avec la qualité de l'audit externe.

Tableau 4 : Présentation de l’ANOVAa

Modèle Somme des

carrés

ddl Moyenne des carrés

D Sig.

1 Régression 10,038 6 1,673 47,386 ,000b

Résidu 2,083 59 ,035

Total 12,121 65

a. Variable dépendante : Performance

b. Valeurs prédites : (constantes), Qualité d’audit externe, Endettement, Taille de l'entreprise, Secteur d'activité, Cotation sur un marché étranger, Comité d’audit interne

Source : De l’auteur à partir de l’enquête.

Nous pouvons observer dans le tableau ci-dessus que d’après la valeur D obtenue pour notre modèle d’étude, nous pouvons rejeter l'hypothèse nulle (H0). Alors, il existe un lien statistiquement significatif entre la performance et les variables explicatives et de contrôle.

Assurément, la valeur de 47,386 est significative à p ˂ 0,001, ce qui révèle que nous avons moins de 0,1% de chance de nous tromper en attestant que le modèle prédit mieux la performance des entreprises que la moyenne simple.

Tableau 5 : Récapitulatif des modèlesb

Modèle R R-deux R-deux

ajusté

Erreur standard de l'estimation

Changement dans les statistiques Durbin-

Watson Variation

de R-deux

Variation de F

ddl1 ddl 2

Sig. Variation de F

1 ,910a ,828 ,811 ,188 ,828 47,386 6 59 ,000 2,252

a. Valeurs prédites : (constantes), Qualité d’audit externe, Endettement, Taille de l'entreprise, Secteur d'activité, Cotation sur un marché étranger, Comité d’audit interne

b. Variable dépendante : Performance

Source : De l’auteur à partir de l’enquête.

Le tableau ci-dessus contient plusieurs informations importantes. Tout d'abord, la valeur du coefficient de corrélation multiple est de 0,910. Elle se retrouve dans la colonne « R » du tableau. Cette valeur évoque que les données se rapportent assez bien au modèle de l’étude.

Elle représente aussi la force du lien entre la variable endogène et la combinaison de variables explicatives dans le modèle de l’étude. Par la suite, la signification du R-deux est analysée en fonction de l’apport de chaque étape. La variation de F liée au modèle de l’étude est significatif (P ˂ 0,01). Assurément, ce modèle explique un pourcentage significatif de la variable performance de l’entreprise.

(12)

12 Si nous élevons au carré le coefficient de corrélation, alors nous obtenons la valeur R-deux (0,828). Cela indique le pourcentage de la variabilité de la variable dépendante (Y) expliquée par le modèle de régression de l’étude. Nous pouvons ainsi conclure que nos variables indépendantes expliquent près de 82% de la performance de l'entreprise. La valeur ajustée de R-deux (0,811) est une approximation de la robustesse de ce modèle si nous prenions un échantillon autre de la même population de l’étude.

Le tableau ci-dessus à travers sa dernière colonne nous présente le test de Durbin-Watson (DW).

C’est un test statistique réalisé pour tester l'autocorrélation des résidus dans un modèle de régression linéaire. Son résultat est de 2,252 et se situe entre [0 et ddl1], c'est-à-dire entre [0 et 6]. Ceci nous pousse à rejeter l'hypothèse nulle (H0). Par conséquent, on observe ici une autocorrélation positive d'ordre 1. Au regard de ce qui précède, nous pouvons conclure qu'il n’existe pas de problème d'autocorrection dans le modèle.

Tableau 6 : Récapitulatif des Coefficientsa du modèle

Modèle Coefficients non

standardisés

Coefficients standardisés

t Sig. Statistiques de colinéarité

A Erreur

standard

Bêta Tolérance VIF

1 (Constante) -,116 ,131 -,881 ,382

Endettement ,501 ,070 ,478 7,114 ,000 ,644 1,552

Taille de l'entreprise -,013 ,008 -,097 -1,528 ,132 ,719 1,390

Secteur d'activité ,117 ,037 ,194 3,128 ,003 ,757 1,321

Cotation sur un marché étranger

-,016 ,010 -,105 -1,620 ,111 ,692 1,446

Comité d’audit interne

,305 ,061 ,345 4,989 ,000 ,609 1,642

Qualité d’audit externe

,248 ,068 ,223 3,647 ,001 ,778 1,286

a. Variable dépendante : Performance Source : De l’auteur à partir de l’enquête.

Afin de vérifier que le problème de multi-colinéarité entre les différentes variables de l'étude n'est pas présent, nous avons calculé les valeurs du VIF (Variance Inflation Factor). Ces valeurs (VIF) sont toutes inférieures à 10 (Neter et al., 1989), ce qui justifie que notre régression peut être effectuée sans biais.

L'étude de l’endettement et de la performance puis des variables de contrôle nous permet d'énoncer notre modèle de régression linéaire multiple comme suit :

Yij = – 0,116 + 0,501 (Endettement)ij – 0,013 (Taille) ij + 0,117 (Secteur) ij – 0,016 (Cotation) ij

+ 0,305 (Comité) ij + 0,248 (Qualité) ij + ε ij

Avec :

Yij la performance ;

L'indice i représente l'entreprise pendant que l'indice j se réfère à l'année de l'étude.

Les résultats du tableau précédent montrent que la variable endettement a une influence positive et significative sur le niveau de performance de l'entreprise. Avec un coefficient positif (0,501)

(13)

13 au seuil de 1%, il est intéressant de noter que plus l’entreprise s’endette, plus le niveau de performance est élevé. D’où la validation de notre hypothèse de travail formulée plus haut :

« plus l’entreprise recourt à l’endettement pour financer ses activités, plus son niveau de performance est élevé ».

Ainsi, dans les modèles financiers de la théorie de l'agence, l'endettement apparaît comme un outil efficace pour résoudre les divergences d'intérêts qui peuvent apparaître entre les actionnaires et les dirigeants (Wanda et Guetsop, 2016). Véritablement, en cas d'émission de dette, le manager est contraint à une meilleure performance (Grossman et Hart, 1986) et à limiter son comportement discrétionnaire sur le cash-flow libre (Jensen, 1986 ; Stulz, 1990).

Le tableau ci-dessus nous montre également que le secteur d’activité a une influence positive et significative sur le degré de performance de l’entreprise. Avec un coefficient positif (0,117) au seuil de 1%, il est important de rappeler que les entreprises du secteur de la haute technologie acquièrent un niveau de performance satisfaisant dans le temps et, de plus, valorisent leur image en diffusant plus d'informations via leurs sites web que les autres entreprises. Birt et al. (2006) ont attesté que les entreprises opérant dans des secteurs à forte concurrence sont incitées à communiquer davantage que les entreprises opérant dans des secteurs d’activité à faible concurrence (Amal et Faten, 2010).

Comme autres résultats du tableau précédent, nous observons que les variables comité d'audit interne et qualité de l'audit externe influencent positivement et significativement le degré de performance de l'entreprise au seuil de 1%. De nombreuses études empiriques ont prouvé l'importance du comité d'audit interne sur la performance des entreprises. Dans leurs travaux, Healy et Palepu (2001) et Mamoghli et al. (2007) ont exposé un lien positif entre l’existence d'un comité d'audit interne et la performance des entreprises. Cette étude montre également que dans les milieux financiers, une entreprise contrôlée par un cabinet d'audit international est une garantie de la crédibilité des informations divulguées. Un cabinet d'audit qui est présent dans le monde entier s’avère extrêmement puissant dans le domaine de l'audit comptable et financier et offre une couverture mondiale à l'entreprise.

Compte tenu de ce qui précède, nos résultats nous permettent de valider, d'une part, les conclusions des travaux d'Amal et Faten (2010), selon lesquelles le comité d'audit interne est apprécié comme un élément essentiel de la composition globale de la gouvernance d’entreprise, spécifiquement en termes de suivi et d’augmentation de la performance de l'entreprise. D'autre part, celles de Debreceny et al. (2002) ; Marston et Polei (2004) ; Xiao et al. (2004) ; Trabelsi (2005) ; Pervan (2006) et Paturel et al. (2006), qui ont démontré comment la qualité de l'audit externe a une influence positive sur la transparence de l'entreprise et certainement, exerce une influence positive sur son degré de performance.

Ces différents résultats corroborent à la fois les hypothèses de la théorie positive de l'agence de Jensen et Meckling (1976), puis, les conclusions des travaux de Caby et Hirigoyen (2001) et ceux de Guetsop (2021) selon lesquels dans un contexte sans marché financier important

(14)

14 comme le Cameroun, une meilleure performance de l'entreprise est tributaire d'une excellente gouvernance de cette dernière.

III- CONCLUSION

L’objectif de cette étude était de vérifier s’il existe un lien entre l’endettement et la performance des grandes entreprises camerounaises. A l’aide des méthodes statistiques et économétriques, réalisées sur un échantillon de 66 grandes entreprises camerounaises issues de différentes branches d’activité, il a été constaté que l’endettement a une influence positive sur la performance des grandes entreprises camerounais. D’où la validation de notre hypothèse de recherche. Toutefois, des variables telles que le secteur d'activité, le comité d'audit interne et la qualité de l'audit externe influencent positivement le niveau de performance des grandes entreprises camerounaises.

Cette étude introduit la notion théorique selon laquelle les notions d’endettement et de performance sont différemment valorisées dans les classes académiques et professionnelles et font l'objet d'interprétations différentes par ceux qui les utilisent. Par conséquent, le contexte camerounais apparaît comme un terrain d'étude incontournable pour répondre à la question de la relation entre l'endettement et la performance des entreprises.

En guise de solution aux questions soulevées ci-dessus, les principales limites qui ressortent de cette étude concernent la sincérité et la transparence des informations divulguées, surtout dans un pays comme le Cameroun où la conservation des informations en tant que secret d'affaires est nécessaire.

En termes de perspectives de recherche, nous pensons que plusieurs pistes restent à découvrir.

Parmi celles-ci, une étude comparative de l'influence de l'endettement sur la performance des entreprises dans d'autres pays africains revient à mesurer les différents résultats obtenus d'un contexte d'étude à l'autre.

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