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Avantages et inconvénients de l'usage de la somatropine et hormones de même type dans l'élevage des monogastriques et des polygastriques

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Academic year: 2022

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Avantages et inconvénients de l'usage de la somatropine et hormones de même type dans l'élevage des monogastriques et des polygastriques

parVemon R. FOWLER*

RÉSUMÉ

La production porcine en Europe se situe dans un contexte particulier sur le plan agricole, social et scientifique. Depuis plusieurs années, d'énormes efforts ont été fournis pour produire des porcs qui aient une bonne efficacité alimentaire et qui puissent aussi répondre aux normes de qualité fixées par le transformateur. Le problème majeur est de déterminer si l'utilisation de rPST améliore de façon significative la rentabilité dans les conditions de production qui prévalent en Europe.

Les expériences menées dans les élevages européens dans différents centres des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Irlande, de France et du Royaume-Uni (Ecosse), ont montré clairement que l'utilisation de rPST améliorait considéra­

blement la vitesse de croissance, l'efficacité alimentaire et particulièrement la teneur en tissu maigré des carcasses. L'augmentation la plus spectaculaire a été celle du taux de dépôt de tissu maigre et de la rétention quotidienne d'azote.

Ces faits ont été constatés pour toutes les catégories de poids entre 35 et 140 kg et dépendent de la période et de la dose administrée.

Dans le travail réalisé en Ecosse, où les traitements ont été appliqués entre 35 et 95 kg de poids vif, pour une dose très élevée de 7 mg rPST /jour et un apport de protéines de 190 g/kg, le gain moyen quotidien du groupe traité était de 20% supérieur à celui du groupe témoin, et la teneur en azote de la carcasse augmentée de 10%. Dans l'étude effectuée aux Pays-Bas sur les bilans azotés en alimentation restreinte, l'accroissement du gain moyen quotidien était de plus de 100/o, l'augmentation du gain protéique quotidien d'environ 305 et la diminution du dépôt quotidien de gras d'environ 10%, même chez le Piétrain.

Dans l'ensemble, l'administration de rPST a entraîné une réduction de l'ingestion spontanée d'environ 5 % sauf dans l'expérience néerlandaise menée en conditions d'alimentation ad libitum, où l'ingestion spontanée était augmentée de 8 % dans le cas des porcs Piétrain ou des porcs croisés pour la période 100-140 kg de poids vif.

La teneur en protéines des régimes s'est révélée être un facteur important pour que les effets de l'administration de rPST sur le dépôt de protéines

*The Scottish Agricultural College - School of Agriculture, 581, King Street, Aberdeen Ab 9 1 UD, Ecosse (Royaume-Uni).

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puissent pleinement s'exprimer. Il existe maintenant d'immenses possibilités de réalisation d'expériences modèles permettant de trouver la meilleure combinaison possible entre génotype, régime, poids à l'abattage et adminis­

tration de rPST, afin de tirer les meilleurs avantages de cette nouvelle technologie pleine de promesses.

INTRODUCTION

La science animale comprend dans ses buts essentiels l'amélioration de l'efficacité grâce à laquelle on obtient plus du produit désiré pour moins de prélèvement de ressources. Les moyens conventionnels sont :

1. La sélection génétique pour l'obtention d'animaux plus performants.

2. Un état nutritionnel meilleur.

3. Un soin pour la santé amélioré.

Ces facteurs ont transformé la percée des produits animaux à travers le monde. Le taux de progrès actuel, lorsqu'on utilise ces approches familières, a cependant lentement baissé et, pour une large part, l'avancement poursuivi est la conséquence de l'affinement et de la consoli­

dation de principes connus. En communion avec tous les esprits actifs, cependant, nous souhaitons naturellement savoir où notre connaissance sera utilisée ensuite et s'il y a, à l'horizon, des changements qui modifient radicalement notre pensée.

Récemment, de nombreux aspects de la science biologique ont été concentrés en un point chaud scientifique, qui est maintenant connu sous le nom de "nouvelle technologie". Ce secteur excitant est, dans une certaine mesure, de la science relativement "ancienne" qui a été relié à des techniques "habilitantes" variées. Par exemple, le déchiffrage du code génétique est combiné avec les techniques de séquençage des acides aminés des protéines et avec la biologie cellulaire pour permettre un génie génétique créateur. Les scientifiques sont simplement revenus à des termes avec des implications techniques étonnantes qui, tout d'un coup, ont transformé des aspirations et des rêves de frustration en une réalité potentielle. Nous avons maintenant la perspective de synthétiser aujourd'hui virtuellement tout peptide ou toute protéine se trouvant naturellement, et de même de transférer du matériel génétique d'une espèce à une autre, créant ainsi des animaux transgéniques. Perceptions du public.

Comme pour tous les aspects du progrès, cela s'accompagne de trouble.

Non seulement il y a une implication éthique quant à la moralité de toucher aux gènes, mais il y a aussi des implications pratiques, à savoir si la société a mis en place suffisamment de contrôles et de contre poids pour assurer que le résultat soit pour le bien de la société tout entière et que le bien-être de l'animal lui-même soit sauvegardé.

Au cours des dernières années, la technologie a eu mauvaise presse. Il n'est pas douteux que, dans le passé, quelques avancées techniques ont

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COMMUNICATIONS 77 demandé un coût élevé en terme de risque pour les humains et l'environ­

nement. Des exemples notoires ont été la radio-activité résiduelle des expériences nucléaires, et les accidents de toutes sortes dus à la pollution industrielle. Des fautes ont aussi été commises avec la sortie de quelques médicaments utilisés en médecine humaine, qui ont ensuite été retirés après la découverte d'effets secondaires indésirables. De façon compré­

hensible, le public est devenu très soucieux sur la fréquence de tels événements, et sur la possibilité que tous les repérages et contrôles n'ont pas été adéquats pour une protection convenable.

Cette implication accrue est bien sûr la bienvenue, et doit générer un dialogue public beaucoup plus sain sur les conséquences. En réalité, cependant, une bonne partie de la discussion publique courante est condui­

te par des figures publiques vedettes, qui se spécialisent dans la fourniture de positions sensationnelles pour la presse et les média. Répandre ainsi l'alarme et l'anxiété parmi la société constitue une publicité personnelle rapide, et cela peut aussi être profitable à son auteur. Il est facile d'effrayer des gens qui n'ont pas de connaissances en science. Fâcheusement, la

"raison d'être" de quelques correspondants a été de développer une technique cynique pour dramatiser de nouvelles découvertes et de donner l'idée que la science biologique est plutôt menaçante, spécialement s'ils peuvent jouer aussi sur les craintes des gens à propos de capacité sexuelle, de défauts génétiques ou de cancer. De telles méthodes sont plus en relation avec un "docteur sorcier" africain qu'avec un journalisme objectif. Il y a un réel danger pour que quelques-unes des techniques plus nouvelles pour prendre les systèmes biologiques plus efficaces et plus actifs soient contre­

carrées par des groupes de pression qui se font entendre et sont déraison­

nables. Il n'est pas difficile de discerner la possibilité que des protestataires dans l'aisance et bien nourris empêchent l'usage des technologies bonnes pour l'environnement, qui portent la promesse d'améliorer le style de vie et le régime de consommateurs moins bien nantis, non seulement dans l'Occident riche, mais aussi dans les pays en voie de développement.

Les scientifiques ont aussi d'importantes responsabilités, autres que la seule technologie de leur travail tout d'abord, il est important qu'ils ne prennent pas de risques avec le bien-être des autres, et il faut faire tout effort raisonnable pour s'assurer que le statut éthique de chaque nouvelle avancée est acceptable pour eux-mêmes et pour leurs collègues. Ensuite, il existe un défi clair pour les scientifiques, les enseignants et les communicateurs de s'assurer que leur travail informe et éduque, de sorte que les gens ordinaires puissent comprendre pour eux-mêmes les possibilités d'un bien réel pour les humains, qui découle de la science biologique nouvelle.

QU'EST-CE QUE LA SOMATROPINE OU HORMONE DE CROISSANCE?

La somatropine est synthétisée dans l'hypophyse antérieure. Elle est aussi appelée Hormone de Croissance (HC) ou Protéine de croissance.

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Ainsi que les protéines, c'est quasiment une petite molécule, qui n'a que 191 unités d'acides aminés de long. Chez les mammifères, les anomalies dans la sécrétion, le transport et le métabolisme de la protéine entraînent une incapacité à croître normalement. Les manifestations de cet état varient, et peuvent produire différents types de nanisme, en particulier s'il y a une déficience dans le jeune âge, ou s'il y a une intervention précoce de la somatostatine, qui bloque la sécrétion. A l'opposé, une hypersécrétion prolongée peut provoquer une acromégalie, où se produit une croissance persistance des parties du squelette qui se forment tardivement, avec souvent une croissance disproportionnée des os plats du sternum et du crâne. Il y a toujours eu un énorme intérêt pour les possibilités de modifier la croissance en utilisant l'hormone de croissance, en raison de son influence manifestement directe sur le taux de croissance et sur la taille finale à la maturité. Les expérimentations du début furent entreprises avec des extraits très bruts de l'hypophyse antérieure d'animaux ou d'humains morts. Les résultats furent souvent décevants et, à la différence de l'insuline, les matériels d'extraction provenant d'une espèce n'était pas habituel­

lement actifs chez une autre.

La venue du génie génétique a transformé la disponibilité de ces protéines et peptides actifs au plan métabolique. L'insuline humaine pour les diabétiques, et les hormones de croissance pour les humains et les animaux sont maintenant produites sur une grande échelle par culture de bactéries génétiquement codifiées. Les détails sont plutôt complexes mais, pour l'essentiel, le gène nécessaire pour produire la séquence exacte des acides aminés de la protéine a été identifié, synthétisé, puis introduit dans les gènes d'une bactérie commune, Escherichia coli. En d'autres termes, la molécule d' ADN qui porte l'information codée pour la protéine spécifique a été greffée, ou recombinée, dans l' ADN de la bactérie.

Ceci est en soi-même quasiment stupéfiant, mais ce qui suit l'est encore plus. Comme les bactéries se développent dans un milieu de culture, elles font à chaque fois qu'elles se divisent de nouvelles copies du gène, et non seulement cela, elles fabriquent la protéine pour laquelle code le gène introduit. La protéine est exactement la même que celle qui est envoyée de l'hypophyse aux tissus de l'organisme spécifique. Elle est ensuite extraite des bactéries par des techniques très élégantes, utilisées pour purifier des matériels similaires comme des vaccins, et bien sûr l'insuline humaine. Le matériel purifié a naturellement, lorsqu'il est administré par voie sous-cutanée, le même effet que la protéine naturelle.

Il est important de noter que les HC porcine et bovine ont des séquences d'acides aminés, qui diffèrent assez fortement de celles de l'HC humaine, et même si on les injecte chez les humains, elles sont totalement inefficaces pour provoquer la croissance. Cela vaut de mentionner en passant que la technique est capable de produire beaucoup d'autres hormones de valeur pharmacologique potentielle, telles que somatostatine, prolactine et cholécystokinine.

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PHYSIOLOGIE DE L'HORMONE DE CROISSANCE

Il y a beaucoup d'excellentes revues sur les interactions physiologiques de l'hormone de croissance (PROSSER et MEPHAM, 1988; ETHERTON, 1989; BOYD et BAUMAN, 1988). Ce texte ne peut pas être un ouvrage physiologique, mais quelques aspects de la physiologie peuvent aider à placer la technologie dans le contexte. L'hormone de croissance fait partie d'une cascade d'hormones cruciales que l'on peut se représenter comme étant à l'origine à un haut niveau dans le cerveau qui est dans l'hypothalamus, circulant ensuite de haut en bas à travers l'hypophyse, et de là vers le foie et les autres tissus intermédiaires, qui à leur tour relâchent d'autres hormones, et finalement vers une batterie de messagers molécu­

laires qui sont relâchés à l'intérieur de la cellule.

Le facteur de libération de l'hormone est un petit peptide sécrété par l'hypothalamus qui ensuite provoque la libération de la somatotropine dans le sang. La somatotropine est normalement sécrétée en très petites quantités, est protégée de la dégradation par une protéine porteuse spécifique, et modifie, lorsqu'elle est fixée sur un récepteur de la membrane cellulaire, le métabolisme de cette cellule. Bien qu'elle ait un effet direct sur les tissus, elle est aussi à l'origine de la production dans les cellules d'autres hormones comme les somatomédines et en particulier le facteur de croissance insuline-ressemblant FCI 1 (ou IGF 1). Tous les deux ont un complexe qui modifie les effets sur les cellules.

Les deux principaux effets sont une augmentation de formation ribosomale et d'accroissement protéique dans les fibres musculaires, et un blocage de la lipogenèse dans les adipocytes, peut-être par la prévention du métabolisme ultérieur du glucose après phosphorylation.

Diagramme schématique de la cascade hormonale

Facteur de libération de l'hormone de croissance

HYPOTHALAMUS Somatostatines

HYPOPHYSE HORMONE DE CROISSANCE Indirecte

Tissus FCII

Directe

Facteur de croissance Insuline - ressemblant Somatomédines

Muscle

(accroissement protéique) Graisse

(lipolyse) Conséquences :

Plus grand taux de croissance squelettique Plus grand taux de croissance organique

Ration alimentaire réduite Augmentation de taille à maturité?

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Le développement musculaire accru apparaît être le résultat de l'hyper­

trophie des fibres musculaires, bien qu'il y ait une augmentation dans les noyaux et aussi du nombre de cellules satellites. Le tissu squelettique semble être en phase avec le développement musculaire augmenté, et il y a manifestement un mécanisme de coordination qui assure la compétence fonctionnelle et l'intégrité des tissus en relation l'un avec l'autre puisque les proportions réelles apparaissent appropriées au poids total des tissus maigres. Cela s'applique non seulement au squelette mais aussi aux principaux organes du métabolisme comme le cœur, le foie, les poumons, et les reins. Certains résultats dans la littérature, qui semblent suggérer que l'hormone de croissance augmente la taille des organes de façon dispropor­

tionnée, s'ordonnent si la graisse corporelle sur la base du poids vif est écartée, parce que les animaux très gras ont des organes relativement petits alors que les animaux maigres ont des organes relativement grands.

QU'ARRIVE-T-IL AUX ANIMAUX RECEVANT UNE SOMATOTROPINE RECOMBINANTE?

Beaucoup d'expérimentations ont été menées à ce jour pour établir les effets physiologiques d'augmentation des niveaux de la protéine de

Tableau 1

Moyennes de traitement pour le gain de Poids vif journalier dans les expérimentations Ecossaise (série n° 1), Hollandaise (série n° 2) et Allemande de l'Ouest (série 3).

Les races sont désignées ainsi : Large White Landrace (LW /LR), Piétrain (PT), Duroc (DC) et Large White (LW).

Série Classe de

Race Dose Gain de %de

poids (kg) (mg/j.) pds vif (kg/j.) changement

1 30-95 LW/LR 0,0 0,871 -

1,75 0,938 + 8,0

3,50 0,966 + 10,9

7,00 0,974 +11,8

2 60-100 PT 0,0 0,952 -

4,0 0,985 + 3,5

LW/LR 0,0 0,962 -

4,0 1,019 + 6,0

DC 0,0 0,868 -

4,0 0,902 + 3,9

100- 140 PT 0,0 0,670 -

4,0 0,882 + 31,7

Fl 0,0 0,693 -

4,0 0,883 +27,4

DC 0,0 0,765 -

4,0 0,786 - 2,7

3 50-105 LW 0,0 0,901 -

5,0 0,857 - 4,9

PT 0,0 0,789 -

5,0 0,797 + 1,0

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COMMUNICATIONS 81

croissance circulante chez le porc. A l'heure actuelle le seul mode d'administration efficace est l'injection sous-cutanée journalière, bien que d'autres techniques soient à la mode. Les résultats aux Etats-Unis sont, pour le moins, vraiment spectaculaires (ETHERTON, EVOCK, CHUNG, W AL TON, SILLENCE, MAORI et IVY, 1986). Les porcs grandissent plus vite, sont plus maigres et plus efficaces. La question se pose alors de savoir si ces résultats sont simplement dus au fait que les porcs états-uniens sont plutôt gras ou si la même chose se produirait en Europe avec des porcs beaucoup plus maigres paraît-il, abattus à des poids plus légers. Des travaux en France, Irlande, Pays-Bas, Allemagne, Portugal, et bien sûr Ecosse, ont montré que l'effet se produit à toute latitude et avec toutes les races de porc, bien qu'à un degré variable (cf. tab. 1et2 en Appendice). Dans notre première expéri­

mentation à Aberdeen, pendant que les contrôles augmentaient de 864 grammes par jour, le meilleur des groupes traités augmentatit de 1040 grammes par jour, soit une augmentation de plus de 20%. La graisse des carcasses était quasiment divisée par deux et, dans quelques cas, il n'y avait pas de graisse visible entre la peau et le muscle quand la carcasse était coupée transversalement au niveau de la dernière côte. Le taux de dépôt musculaire était augmenté fortement 25 %, et l'efficacité de production de

Tableau 2

Moyennes de traitement pour le ratio Aliments/gain dans les expérimentations Écossaise (série n° 1), Hollandaise (série n° 2) et Allemande de l'Ouest (série 3).

Les races sont désignées ainsi : Large White Landrace (LW /LR), Piétrain (PT), Duroc (DC) et Large White (LW).

Série Classe de

Race Dose Aliments/ %de

poids (kg) (mg/j.) gain changement

1 30-95 LW/LR 0,0 2,51 -

1,75 2,33 - 7,2

3,50 2,25 -10,4

7,00 2,22 -11,6

2 60-100 PT 0,0 3,18 -

4,0 2,92 - 8,2

LW/LR 0,0 3,02 -

4,0 2,72 - 9,9

DC 0,0 3,37 -

4,0 3,13 - 7,2

100-140 PT 0,0 4,71 -

4,0 3,82 -19,0

LW/LR 0,0 4,39 -

4,0 3,70 -15,8

DC 0,0 4,45 -

4,0 4,16 - 6,5

3 50-105 LW 0,0 2,83 -

5,0 2,50 -11,7

PT 0,0 2,52 -

5,0 2,44 - 3,2

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maigre par unité d'aliment était améliorée pendant la période de croissance d'un 24% stupéfiant dans le cas le plus réagissant. En d'autres termes, pendant la période de croissance, des améliorations peuvent être facilement réalisées avec seulement les quatre cinquièmes environ des ressources normales utilisées pour produire un kilo de viande maigre. Des résultats identiques ont été obtenus au cours d'expérimentations faites dans le monde entier, bien qu'ils n'aient pas toujours été aussi spectaculaires que ceux de l'expérimentation d' Aberdeen, peut-être à cause des limitations de régime sur la performance. Dans des expérimentations plus récentes à Aberdeen, les résultats ont été plutôt moins spectaculaires, en partie à cause, supposons-nous, de l'utilisation de taux de doses plus bas, et en partie parce que nous avons inclus des mâles entiers (cf texte ci-dessous et tableaux).

QUALITÉ DE LA VIANDE

Il y a consensus pour estimer que les problèmes de qualité de la viande des porcs traités avec HC ne sont pas différents des problèmes habituels liés aux carcasses maigres, et sans doute de la plupart, si pas tous, de ceux qui peuvent survenir du fait de la technologie appliquée à la viande en cours de fabrication. Bien sûr quelques-uns pensent que la viande est plus tendre parce que la croissance s'est faite si rapidement, sans que le collagène des tissus conjonctifs ait eu le temps de devenir entrecroisé comme dans le cas typique des animaux à maturité. Le bénéfice remarquable en termes de qualité est que la viande a vraiment beaucoup moins de graisse et, d'après quelques autorités médicales, la consommation d'animal gras contribue à créer des problèmes de santé chez les humains. En fait, puisque la quantité de graisse produite est si petite, il en entre moins dans la chaîne alimentaire des humains par le biais des pâtés, saucissons et produits semblables.

MODES D'ADMINISTRATION ET IMPLICATIONS SUR LE BIEN-ÊTRE

C'est une caractéristique de toutes les protéines actives biologi­

quement que, en règle générale, elles ne puissent pas être administrées par la voie orale. Les injections journalières chez le porc et le bétail utilisées dans beaucoup d'expérimentations jusqu'à maintenant, posent, pour insignifiant qu'il soit, un problème éthique mineur. Les humains sous traitement insuline acceptent la procédure d'injection journalière comme un inconvénient mineur, et la voie hypodermique est normale pour beaucoup de protocoles de vaccination humains et animaux. L'injection journalière peut éventuellement être remplacée par des injections hebdomadaires ou une fois pour toutes de préparations à activité prolongée, qui ne sont pas moins confortables qu'une vaccination standard. Cette approche n'a pas encore été prouvée comme totalement valable, mais elle s'améliorera sans doute.

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COMMUNICATIONS

Une autre approche consiste à utiliser la technique d'application transdermique, où la dose est administrée journellement en projetant un jet de fluide à très grande vitesse sur la fine peau derrière l'oreille. La puissance de ce procédé vient de l'air comprimé et l'avantage est que, sans la compli­

cation d'une aiguille, il est confortable pour l'animal et très hygiénique.

Une nouvelle technologie est capable des plus extraordinaires avancées. Il est profondément ancré dans l'esprit de tous les nutritionnistes que à part l'absorption de protéines immunoglobulines intactes chez le nouveau-né, les protéines du régime sont totalement scindées par les enzymes protéolytiques de l'intestin en leurs acides aminés constituants et qu'ils ne peuvent être absorbées que sous cette forme. Il a été récemment montré que cela peut ne pas être inévitable et qu'il est possible d'envelopper les protéines dans une membrane lipidique (liposomes) et de persuader la barrière intestinale de laisser la parcelle entière entrer complète dans le système sanguin avec la protéine intacte. Ce sujet a fait récemment l'objet d'une revue par GREGORIADIS (1990). Cette technologie offre un moyen de délivrance qui pourrait être utilisé initialement par les diabétiques comme un moyen de délivrer l'insuline d'une manière beaucoup plus agréable pour l'utilisateur, mais en définitive cela peut signifier que des hormones peptidiques et protéiques pourraient être administrées avec succès par la bouche.

AUTRES ASPECTS DE BIEN-�TRE

Il y a d'autres rapports possibles du point de vue du bien-être. Ceux-ci ont été passés en revue par CURTIS (1989). Dans l'éventualité où la technique est poussée trop loin, il y a un risque que la maigreur extrême, puisse affecter l'isolation normalement procurée par la graisse et de ce fait augmente le risque que l'animal souffre parce que son environnement tombe sous sa température critique. Il peut aussi y avoir un désavantage mécanique en cela qu'il pourrait réduire l'effet de rembourrage de sa graisse et exposer l'animal au risque de quelques dangers physiques de l'environ­

nement comme des arêtes tranchantes et des planchers inégaux, abrasifs.

Il est un petit peu évident que des doses très élevées combinées avec un environnement concret rugueux peut causer des lésions arthritiques dans les articulations. Ces deux points pourraient naturellement être évoqués comme un possible résultat négatif de la sélection génétique conven­

tionnelle. Les solutions, cependant, ne sont pas difficiles et de tels problèmes peuvent être surmontés en modifiant le régime, en réduisant la dose et en fournissant un logement bien conçu avec une literie et un maintien de la température environnante.

SÉCURITÉ POUR LE CONSOMMATEUR

Cela est à juste titre d'un intérêt suprême. Il faut insister sur le fait que la somatotropine n'est pas du même genre que les hormones stéroïdes ou les B-agonistes. Les molécules stéroïdiques actives tendent à être efficaces chez

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toutes les espèces de mammifères. Cependant, la somatotropine bovine et porcine ont des séquences d'acides aminés et des formes moléculaires très différentes de la somatotropine humaine, et sont totalement inactives chez les humains, même si elles leur sont injectées dans leur état naturel ou natif.

Prises par la bouche, à l'état cru, elles sont brisées et détruites par les enzymes digestifs comme toute autre protéine, telles que l'albumine d'œuf, la caséine du lait ou le gluten des céréales. De plus l'activité, même chez l'espèce homologue, est supprimée par tout traitement par la chaleur aussi sévère que la cuisson, ou par un procédé chimique comme la salaison. Ceux qui manipulent le matériel à la ferme sont parfaitement à l'abri, puisque la protéine est habituellement enfermée dans une ampoule, et même dans l'éventualité hautement improbable où des opérateurs se l'injecteraient accidentellement, il n'y aurait pas d'effet en terme de reconnaissance par le corps d'un promoteur de croissance, bien que cela soit certainement une procédure à déconseiller.

ACCEPTABILITÉ PAR LE CONSOMMATEUR

Dans mon expérience limitée, il n'arrive presque jamais aux consom­

mateurs de reprocher à la viande, sur des points spécifiques, qu'elle contient de l'insuline naturelle, des corticostéroïdes naturels ou tout autre chose d'un hôte d'hormones naturelles ou de protéines de communication, Toujours, depuis que l'homme a mangé du porc ou du bœuf, les humains ont consommé naturellement les somatotropines produites, en même temps que les produits biologiques qu'ils génèrent, et aussi les dérivés dégradés variés de la séquence, sans conséquence dommageable. Il n'y a pas de raison que ce degré élevé de sécurité change, même quand la concen­

tration de ces substances est nettement augmentée pendant un temps au cours de la période de croissance. L'usage de la somatotropine ou d'autres protéines naturelles similaires qui contrôlent le métabolisme, apporte un degré de sécurité intrinsèque élevé. La somatotropine recombinante peut vraiment être considérée comme un archétype de la technologie nouvelle et

"verte". La molécule est naturelle, le mode d'action est naturel, et le produit est naturel.

Finalement, comme le montrent les tableaux joints, il est clair que l'usage des somatotropines dans la production de la viande, offre la perspective d'une viande maigre nutritive et saine, à un prix plus bas que maintenant, sans aucun danger associé pour les humains et, avec des soins, sans inconvénient pour le bien-être du porc. Bien sûr, on peut de plus arguer que la suppression de graisse dans la chaîne alimentaire des humains résultant de cette technologie, pourrait sauver des vies humaines qui, autrement, auraient été perdues via les effets des maladies dues à l'absorption en excès de graisse animale. Il revient aux consommateurs, aux scientifiques et aux législateurs de poser l'évidence et de traiter la question avec le même bon sens commun dont, heureusement, toute autre innovation positive majeure bénéficie lorsqu'on la juge.

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