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Le développement rural dans le cadre de la planification du développement régional

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Distr.

LBTITEE

E/CN.14/SWCD/59

23 juillet 1970 FRA&CAIS

Originals . ANGLAIS

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE Reunion d'experts sur le Developpement de la Vie et des Institutions rurales en Afrique de 1'ouest

Accra, 22-31 juillet 1970

LE DEVELOPPEMENT RURAL DANS'LE CADRE DE LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT REGIONAL*

Le developpement rural a pour o"bjeotif principal la transformation des zones agricoles afin qu'elles s'integrent entie"rement dans l'economie marchandu de la nation et permette ainsi 1'amelioration du niveau de vie des popula tions rurales. Le secteur rural comprend des forces humaines et naturelles ou en d'autres termes des forces sociales, eoonomiques et physiques en sorte que toute politique concernant sa planification doit e"tre necessairement multidisciplinaire et engager plusieurs departements. En Afrique, le seoteur rural constitue plus de 80 pour cent aussi bien de la superficie que de la population de la plupart des pays, ce qui en fait un secteur strategique.

Les conceptions du developpement rural qui ont ete largement adoptees dans plusieurs pays africains sont celles du developpement communautaire et de la cooperativea "L'animation rurale" est aussi en train de gagner du terrain dans certains pays. Ces plans de developpement rural et d!autres, tel que le service de vulgarisation agricole? se sont jusqu'ici concentres sur la promotion du developpement par l'intermediaire d'institutions locales au niveau de la simple communaute mais cLane un cadre administratif national Nous avons 1'experience de cette conception depuis longtemps et sommes done en position de juger de son efficacite pour ce qui est de la planification et du developpement. B"ous avons parle de "planification par le haut" et de

"planification par le bas". II apparait cependant qu'il y a une dimension qui manque et il s'agit de la possibilite d'une voie moyenne. La notion de communaute rurale a ses merites pour ce qui est de 1'execution du programme^

* Prepare par la Division du-Developpement Social,. .Section du Developpement Regional et Communautaire, Nations Unies, New York. . .

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raais a moins d'elargir ce concept des relations plus etroites entre les

differentes communautes du sectour rural ne sauraient e"tre raises en jeu.

Un moyen plus efficace de planification ferait ainsi defaut.

La Conference de Moshi sur le developpement rural a conclu quo "le 1/

developpement rural ne si*niifie pas des programmes isoles 'd'action populaire

•d'education de masse1,'da vulgarisation agricole', 'de reconstruction rurale1 ou n'importe lequel des terrnes utilises pour entreprendre des plans isoles dans la zone rurale ou la communaute rurale". La Conference a concu le developpement rural, plut6t, oomme "une approche globale du developpement de la zone rurale". La Conference s'est mise d1accord pour

definir la nature et les objectifs d'un programme de developpemont rural

integre en ces termes s

"Le developpement rural ... est le resultat d'une serie de trans formations qualitatives et quantitatives qui se produisent au sein d'une population rurale donnee et dont les effets convergent indiquent

avec 'le temps un relevement du niveau de vie et une evolution favorable

du mode de vie. II implique la modernisation qui apportera une augmenta

tion de la capacite de production et des changements dans les attitudes humaines, remplagant le sentiment de 1'alienation au milieu nature1 par le desir et la capacite de changer les effets de ee milieu".

Le concept de developpement rural ne peut done Stre 1'equivalent de la simple execution de programme pour les communautes rurales. II est possible

de se lancer dans des programmes isoles visant a assurer le developpement

des hameaux et des villages et les communautes rurales peuvent @tre developpe :- sans un plan a, long terme visant a leur integration dans 1'economie de la

nation dans son ensemble, plusieurs plans de developpement rural rentrent dans cette oategorie bien que les planificateurs les enveloppent parfois danc de "beaux cliches, Fais pour reussir et produire des resultats durables, le developpement rural doit §tre un effort harmonieux situe dans le cadre d'une philosophie nationale - e'est S, dire un programme continu qui se rapporte et est coordonne avec les efforts de developpement dans les villes. Cette philosophie doit se traduire dans un plan national de priorites et de pro cedures que l'on peut concretiser.

1/ CEil, Projet de rapport de la Conference Regional sur une PolitiquQ Harmonj.3oe_

de Developpement Rural en Afriquea I969? p,5«

2/ Ibid, pages 5-6.

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On considere parfois et a juste titre le developpement rural comme etant une activite economique. L'activite et le progres economiques ne se

situent pas seulement dans le temps. Us se situent aussi dans 1'espace et disposent d'une base sociale. A cause de la haute integration des

valeurs sociales, des attitudes, des relations et des activites eeonomiques des communautes rurales, l'action doit se placer aux niveaux physique, ps;ycho- social3 organisationnel et politique afin d'arriver a une transformation

significative de 1'economie et de la societe rurales. Ceci supose I1existence de politiques, d'organisme et d'action arranges sur une "base integree, afin que le travail de vulgarisation agricoles des organes d1information, "dee

cooperatives rurales, de l'assistance sociale et du developpement communautair^

de la sante rurale? du gouvernemen-t local, de la science et de la technologic

se renforcent mutuellement. Indus dans une telle approche sont la stimula

tion de plusieurs facteurs dont la participation active des populations ru rales ? les facteurs physiques et e*onomiques propres au developpement rural, le developpement des"resBOUroes humaines rurales, les facteurs institutionnols qui constitueront un cadre solide pour soutenir et entretenir le developpe ment rural, et la machine administrative appropriee pour coordonner les diverses specialites concernees et pour assurer les liaisons effectives a

tous les niveaux.

Les problemes du developpement rural ne se confinent pas aux simples communautes et a leurs problemes individuels. Quand ils n'entrainent pas des problemes emotionnels et politiques tel que le regime foncier,, le deve loppement rural implique des problemes et des types d'habitat, C^ci eat parfois coraplique par le fait que les changements dans le secteur rural sont fortement lies au developpement urbain par des processus de migration interne, II en resutlte que le developpement rural ne peut plus etre considore inde- pendamment de ses consequences sur 1'amenagement des agglomerations urbaines et pour le developpement urbain. Le developpement rural et le developpement urbain doivent se faire conjointement si 1'on ne veut pas que le grave desw- quilibre demographique et economique tel que la defection des jeunes instruitn des communautes rurales, et l&:-taux extraordinaire du sous-emploi dans les villes ne mettent en danger les programmes de developpement si bien concus

soient-ils.—'

1/ Voir E/CN.l4/sWSA/7? louth Employment and National Development in Africa

et Rapport de la Conference Regionale sur unePolitique Harmonisee de

Developpement Rural en Afrique.

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Afin de planifier de facon plus efficace, 1-optiqua de la planification doit done couvrir une unite plus grande que la communaute d'un village ou la communaute dans une concession urbaine. Les organes d'execution des pl^

doivent auBsi §tre coordonnes a la fois a l'echelle du village et de la coair--.

nauteetoe qui est plus important a un point a mi-chemin entre la communauto et la machine administrative nationale. En d'autres termes, les relation centre le village ou la communaute rurale et la ville ou la comraunauife urbainc-

doivent trouver une solution non dans le plan national mais dans un plan regional si l'on veut que les plans de developpement a l'un des niveaux -puissent etre efficaces et conformes a l'objeotif national. C'est le cas

de la planification regionale et de la notion de developperaent regional.

Qu'est ce que le developpement regional ?

Le developpement regional est le resultat oumulatif de processus de developpement agissant les uns sur les autres, influences ou controles par 1'intervention du gouvernemeiit et par la decision collective ou individuellc;

aux echelons local, intermediaire ou regional et central. Ces interventions et ces decisions se rapportent aussi bien a la nature de 1'administration que des ressources et de la facon dont celles-ci doivent Stre reparties.

En d'autres termes, le developpement regional entraine la planification

regionale.

La planification regionale est 1'etude de la conduce economique et

sociale de l'homme et son application dans 1'espace. D'une fa9on plus simple, c'est la planification pour une ou plusieurs regions dans un pays, Elle

analyse les processus sociaux, politiques et economiques dans un cadre territorial et enqueue sur In structure du paysage socio-economique.

La plupart des theories sur le developpement dont nous nous somir.es

occupes jusqu'ici, ont ete "basees sur les prohlemes de developpement "en un point" - la communaute rurale ou la ville. On peut en dire de m§me des

programmes de developpement economiques du passe. La conception du deve loppement rural d'apres la theorie du !ideveloppement coramunautaire11 par exemple semble souffrir beaucoup de son "unidimensionalite" ou en d'autres termes du fait d'etre a une seule dimension Dans la planification economic^

aussi, les questions de savoir ce qu'il faut produire, comment le produire

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semblent avoir ete examinees at analysees pour un monde oti les questions de distances? de coflts de transport ou d'autres facteurs sociaux et mate- riels n'etaient pas bien etudiees.

La politique de developpement regional precede la planification du

developpement regional et la programmation et 1'etude des economies regionales, Un pays dote d'un systSme administratif tre"s centralise ne peut se lancer

dans le developpement regional a moins d1adopter ou de creer un cadre admi- nistratif regional &u moins i^our la zone ou les zones concernees.

■ Une politique de developpement regional est "basee sur les donnees-

suivantess—'

1. Expansion economique^

2. T^pes d'habitat humain et de localisation industrielle ameliores^

3. Realisation de l'equilibre entre la population|3»s.migrations et les offres d'emploi^

4. La promotion du progres social et la liaison entre le developpement

social et le developpement economiquej et

5. La definition de systemes legaux? politiques? organisationnels et

administratifs efficaces pour conduire un effort de developpement regional.

Les. politiques de developpement regional sont nees en reponse a un . melange de pressions politiques, sociales et economiques et il n'est pas toujours facile de determiner lequel de ces facteurs a joue le rSle predomi nant. Les desequilibres regionaux economiques qui precipitent les crises

.politiques, ou les. crises politiques elle8-me"mes ont souvent attire l'attention sur 1'importance du type de planification qui cherche a corriger ce desequi-

libre.

Un plaidoyex- pour une politique de developperaent regional ne peut se

baser sur des considerations purement politiques. La motif politique peut

I/Design for a Worldwide Study of Regional Development (Baltimore* The John

Hopkins Press, 1966)? pages 2-3. .

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parfois dominer. En Afrique par exemple? c'est lo facteur politique qui

peut-Stre? s1oppose le plus a la planification du developpement regional^ car ioij le besoin se fait sentir plus pour les politiques qui encouragent

1'integration nationale que pour eelles qui recherchent la diversification.

Les seuls resultats economiques ne sauraient constituer des stimulants suffi- sants pour contrebalancer le danger reel d'un mecontentementregional et d'un&

dislocation de la nation si lea regions devenaient trop independantes et economiquement viables. Cependant?pour le pays en tant qu'entite, il ne se pose pas de problems quant au fait que los regions ne sauraient dependre eternellement du gouvemement central et qu'elles doivent se suffire a ell&s- monies. Du point de vue economique aussij l'unite peut exister dans la

diversites surtout si cette diversite sur laquelle la planification regionale semble se baser? existe deja en fait.

Types de regions' de developpement

Les Nations Unies emploient le terme "region" pour se referer aux continents et la designation "Region Afrique" est utilisee pour la diffe- rencier de la "Region Asie et Extreme-Orient" ou des regions d'Europe et d'Amerique Latine etc. Nous n'utiliserons pas ce sens ici. Par region, on veut dire une soue-section d'un pays ou d'un Etat.-' Plusieurs caracteristiqu^;

differencient les regions au sein d'un rnSma pays. Elles sont politiques, eoonomiques ou geographiques. Certaines regions sont definies par des traits naturels telsque les "bassins de cours d'eaus les zones agriooles ou do foret.

II existe des regions tribales ou ethniquess des regions politiquos ou adrai- nistratives, ou des regions metropolitaines. Les principaux facteurs cara-

cteristiques d'une region sontV (l) la conscience de l'existence de problomus

et de possibilites regionaux et (2) le sentiment anticipe quo l'on est capable de les regler gra"ce a la planification et au devolopperaent.—' Mais ces deux

2/

importants facteurs ne sont pas predestines. Us peuvent se developper de la me~me facon que la nation. En Afrique ceci est tres important.

1/ Une region peut aussi signifier une zone geographique ou de developperaent

qui depaese les frontiSres nationales. . - -

2/ Design for a Worldwide Stud;y of Regional Development, page 4.

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En Af rique la responsabilite des problemes regionaux retomb . eurtout sur les homines politiques^ et il en sera encore ainsi durant la periods de construction nationale et des debuis d1industrialisation quand les ressources seront limitees et les activites concentrees dans un ou plusieurs centres adrainistratifs. Mais c'est en Afrique qu'il iraporte que l'on reflechisse un peu sur la notion de planification regionale afin que les quelques centres qui existent ne se developpest trop rapidement et hors de proportion pour creer des probleTnes d'expansion economique et de developpement. Ces quelques centres agissent souvent cpmme des aspirateurs qui attirent les elements les plus d^namiques de la population des regions les plus statiques3releguant auss:

le rest© du pays a une zone peripherique de seconde classe. Si ceci n'est pas contrSle par 1'etude do la repartition des ressources du developpement, le resto du pays sera place dans une position quasi-coloniale par rapport a la villa, au chef-lieu ou a la municipalite, subissant des sorties de population, de capital et des ressources au profit du centre ou la croissance economique tendra a etre rapides soutenue et accrue.

Plusieurs types ou categories.de regions ont ete delimitees^

!'■ Region monocentree Cette region s1organise autour d'une ressource naturelle specifique et de son developpement intensif. Un "bassin de fleuve tel que le Nil en RAU ou la Volta au Ghana pent gtre

6 uni.<iuement pour l'irrigation, 1' electricite et d'au-tree frontiere Quand un territoire vierge ou une partie du pays doit §tre developpee a cause de la pression de la population ou en raison de la decouverte de tres norabreuses ressources naturelles, les frontieres contigu^s aux plus anciennes regions mises en valeur ou peuplees peuvent s'etendre spontanement ou deliber^ment suivant un large front. Les regions de ce type peuvent se trouver bien loin de tout centre ou region de devoloppement et peuvent constituer des enclaves en elles-m§mes0 La zone Awash en Ethiopie est un exemple

de ce type de region.

1/ Voir John Friedman and William Alonso, Regional Development and Planning (Cambridge, Mass; The M.I.T. Press 1964; pages 3~4S et fiesign for a

Worldwide Study of Regional Development, pages 4-5

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J3wJ-:i Region desesperee. Les parties d'un pays qui presentent des signes de declin et ne repon&ent pas aux activites economiques normales pourraient constituer une region pour ..la planif ication du developpement. De telles zones sont remarquables par leur economie stagnante et leur retard social parce qu'elles sont souvent isolees. Certaines regions du Hord Ghana, du Soudan et du Uiger, par exeraple rentrent dans cette categories

4- Region metropolitaine Les zones metropolitaines sont parfois dites

"regions centrales", ou "pdles de croissance". Ce sont de grands centres

urbains pour le commerce, 1'administration et l'industrie et qui sont souvent etablis, administres et developpes separeraent du reste du pays.

Une telle region coraprend souvent un centre et les zones d1influence envi-

ronnantes. Accra-Tema au Ghana et Lagos au Nigeria sont deux examples classiques en Afrique.

5- Regionalisation politique pour le developpement economique. Quand un pays divise tout son territoire en regions, non seulement pour des raisons d'administration locale, mais aussi pour des raisons de planification et de developpements on peut alors dire qu'il rentre dans cette categorie.

Une telle subdivision de l'Etat pout §tre appelee regions^ Etats, republiquos oa prefectures pour respecter les organisations administratives et legales etablies. Le Ghana s'est lance dans la regionalisation de la structure do son administration publique^ mais ceci n'est pas un bon exemple de devolopp:.-- ment 2;'!gioual. Le Nigeria offre un meilleur exemple de cette action.

Lee programmes de developpement regional ont aussi ete classes selon les

types de strategies adoptees de la'faeon suivantes-'

1. Developpement dans les bassins de fleuve et de lac» ex;.

Awash (Ethiopia), Sebon (Maroc) et Pangani et Wami (Tanzanie).

2* Developpement regional autour de grands projets d'infrastructure,

ex^ Asswan (RAU), Volta (Ghana), Kariba (Rhodesie), Kainji (Nigeria), Chemin-de-fer Tan-Zam (Tanzania et Zambie).

3. Developpement rural integre, exi Developpement regional du Sebon.

4* L'utilisation de nouvelles regions administratives ou de celles

existant pour la planification regionale; exi Tanzania? CSte-d'Ivoire

; Congo (B-razzaville), .Caraeroun, Lybie, Madagascar.

1/ Voir Ralph von Gersdoff, Regional Development Experiences and Prospects -

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5- Utilisation des theories de centre et de pole de croissance ex; etudes faites ^our le Kenya, 1|Angola.

6. La conception multidisciplinairet ex; Ethiopie (etude agro- industrielle)? Nigeria, Tanaanie et Zambie.

Criteres pour le choix -des regions

La nature des regions, quand elle : existent deja? et le choix des different enormement entre les pays en voie de developpement et les pays developpes, entre les pays en periode de transition et les pays cconomique- ment avances. II n'exisfe done pas de critere simple pour le choix de region

de developpement. Neanrapins, le choix doit s'effectu-er a la iumiere des

contributions potentielles que peuvent etre apportees aux objectifs de

developpement de la. nation. Ces objectifs, specialement dans le cas des

pays africains, ont surtout trait a I1integration economique et sociale.

Des pays tels que le Nigeria ou le Congo (Kinshasa), pourraient croire qu'en tant que nations elles sont excossivement regionalisees en sorte que leur objectif national pourrait etre avant tout la realisation d'un ethos

commun et ensuite d?un sjsteme economique national interdependent, Dans ces pays comme dans d'autres on pourrait considerer le developpement comme un processus conduisant a une integration progressive interne de ces territoires composant la nation. Maii: il n'y a rien qui empeche ou qui interdise a ces pays et a d'autres d'utiliser l'approchu regionale pour ciraenter les liens de 1'unite nationale.

Le developpement regional a souvent ete etudia dans son rapport avec la croissance economique. Cependant, il ne s'occupe pas seulement de la localisation des activites economiques pour repondre aux diffsrentes exi

gences regionales comme certains .eoonomistes pourraient nous faire croire—/.

Pour note etude, qui est la promotion du developpement rural, nous devrons

nous, eloigner de la definition strictemeirt economique ^du developperaent regional convenable aux pays plus avances. Comme illustrations^ nous nous

proposons d'examiner deux approches du "developpement regional" - 1'une,

qui est une realite^ 1'autre qui est un projets

1» Developpement regional en RAU - le Haut barrage d'Assouan—'

Deux facteurs d'importance nationale ont ete decisifs pour la oonstructioi,

1/ Voir Friedman et Alonso, op cit. page 20

2/ D'apres le Rapport sur Assouan du groupe preparatoire des Nations Uxiies -ju:-

la Recherche et la Formation en ma,tiere de Developpement regional, 1966.

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du Haut barrage d'Assouan * (a) contr61e du Nil pour une plus grande utilisa tion de ses eaux^ (b) production d'energie electrique pour l'economie croissante de la Repwblique Arabe Unie. Les activites liees a la construction du barrage et les nombreux services et institutions requis pour appuyer cette grande entreprise avaient cree de nouvelles conditions tres favorables au developpe- ment du Swd de 1'Egypte (tiers de la superficie totale). L'energie produite par le Haut Barrage a ameliore 1'utilisation de ressources deja connues mais non exploiters, et les nowvelles ressources pour le developpement agricole et industriel ont deja commence a" produire des resultats.

Corame consequence de la construction du barrage, une vaste etendue d'eau

(Lac Nasser) aussi bien qu'une vaste zone agricole irriguee dans le desert, la zone desertique du barrage, n'ont pas seuleraent dote la region d1Assouan de meilleures conditions physiques et d'un meilleur climat mais ont fourni en abondance des services sociaux et d'excellents reseaux d'a^rovisionnement organises pour les trente mille entrepreneurs et leurs families et qui pro- fitent aussi a la population croissante de la region. Ces donnees constituaient une nouvelle serie de facteurs de developpement dont 1'importance avec le

temps a couvert les objectifs initiaux du Haut Barrage qui etaient limites.

Ceci etait vrai non seulement en ce qui concerne Assouan mais aussi pour la strategie de developpement national de la RAU.

■ Avant l'ave-nement du Haut Barrage la ville dlAssouan etait restee sans grands changements pendant des generations. Sa population d'environ 30.000 habitants en faisait le centre d1approvisionnement des populations riveraines et des regions desertiques environnantes. La construction du Haut Barrage a entraine une augmentation de la population qui atteint le chiffre de 120.000 en 1966. Des ressources connues ont ete p«4#couvertes et de nouvelles- autres ont ete estimees corame constituant une source de richesses economiques pour la RAU. Une superfine additionnelle de 300.000 hectares de terres cultivablea etait prevue comme devant s'ajouter aux 2,400.00 hectares de l'Eg^pte. Les eaux du Lac Nasser devaient constituer la base d'une culture de denrees alimentaires. II existe apparemment en quantites suffisantes des gisements de mineral de fer, de phosphates, d'argiles de cuivre et d1autres minerals pouvant donner naissance a" un complexe chimique et Industrie 1." De nouvelles industries exigeant un approvisionnement enorme en energie (lareducation du fer, et l'alurainium par exemple) semblent aussi gtre rentables comme bases d-industri-a

secondaires et dey services.

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Pour porter au maximum les nouvelles possibilites de developpement, un centre de recherche et de planification fut etatlie en 1963 par le

gouvernement de la EAU pour diriger le developpement de la region d'Assousan.

"le Projet de Planification Regionale d'Assouan1'. Le Decret Presidential No. 445 - 1966 etablissant la Planification Regionale du Projet d'Assouan definit ses ohjectifs comme suits

1. Etudier les conditions economiques et sociales de la region "

et entreprendre les etudes necessaires dans les

2. Faire des recommandations au sujet de 1'orientation du developpe ment et tracer les grandes lignes des changements sociaux connexes en les traduisant dans des programmes specifiques;

3. Inclure dans ces programmes I1etablissement de lafeoratoires de recherche necessaires et de pro jets experimentaux:;

4. Organiser en m§me temps que les services de developpement, des programmes de formation technique et scientifique dans la region;;

5- Faire des recommandations a la lumiere des '&tildes et des recherches faites sur les pr-iorites dans I1 execution des programmes et des projets specifiques.

La direction politique de la planification et du developpement etait assuree par un Comite preside par le Gouverneur d'Assouan (qui a aussi rang de Ministre pour les affaires se rapportant au "barrage). Le comite comjpu- naits l'Administrateur General de 1'administration locale^ les Sous-Secre - taires d'Etat au Tresor, a 1'Agriculture^ a lfEducation Nationals, a la Sante a la Planification, aux Affaires Sociales^ le Directeur General de la Haute-Autorite de 1'Industrialisation^ le President de I1Organisation

pour le developpement du desert.) le President de 1'Organisation des

Eessources Aquatiques^ le Directeur General de la Planification Regionale

'd'Assouan et un Secretaire General. Les fonctions du Comite comprenaient

la formulation de la politique generalej la presentation de rapports sur

tous les aspects de la planification et du developpement dans la region d'Assouanj les projets dont le financement necessite l'approbation du

Premier Ministre^ et les contracts avec d'autres organismes pour les

operations de recherche et de formation liees au projet.

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L'organisme pour le ":rojet de Planification Regionale d1Assouan"

travaillait en association etroite avec le Ministere de la Planification et sous la direction d'un Conseil d'Administration compose de Sous-Secre taires d'Etat des ministeres concernes? preside par le Gouverneur d'Assouan.

Une etude glohale des informations sur les ressources humaines? agricoles, minieres et aquatiques a ete preparee, assemblee et etudiee en I964 au cours d'une conference de dix jours a laquelle ont pris part 150 representants officiels et experts de la RAU et de 1'etranger* La Conference avait suggero 1'orientation a suivre dans l'action pour chacun des differents secteurs de developpement et avait fait des recommandations sur les moyens de les integrer dans un plan regional global, Ces recommandations sont devenues le cadre general du programme du Projet de Planif ication Regionale d'Assouan.

Le Projet de Planification Regionale d1 -fesouan etait compose de cinq centres de recherche et de developpement^ le Centre du Developpement

Agricole, le Centre du Developpement Industrial, le Centre Hinier, le Centro des -.Ressources aquatiques et le Centre du Developpement des Ressources

Humaines. Chaque oentre avait la charge d'etudier? de cataloguer et d'evaluer les ressources potentiellea de son secteur, d'analyser les condi tions, les methodes et les procedures existantes3 aussi "bien que les projots envisages dans le domaine de l'utilisation des ressources a^ant des oapaci tes de production les plus prometteuses. Les centres pour lfagricultures l'industrie, les rainerais et l'eau, formulaient des projets jusqu'au niv^au de "recommandation" § a ce point les pro jets etaient analyses et examines or:

fonction d'autres demandes de finances, de personnel^ etc., dont l'approvi- sionnement pouvait exister en quantites limitees. Le Centre du Developpemeir';

des Ressources Humaines operait comrae un "Centre pour faciliter la recherche et les services" afin d'assurer l!approvisionneraent, au moment voulu, en main d'oeuvre professionnelle, technique, qualifiee et ordinaire suffisante. II etait aussi responsahle de la planification sanitaire? des services aooiaui educatifs et communautaires* powr la region d'Assouan.

Deux autres. "centres de recherche et de servico", a savoir le Centre de

Developpement d^ Moyens de Transport et le Centre de Developpement du Kilieu,

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appuyaient les cinq, centres en facilitant I1integration du developpeinent sectoriel a 1'echelle regionale. Le premier planifiait 1'extension des necessaires reseaux hydrographiques, ferroviaires? routiers et aeriens?

alors- que le second organisait la reconstruction des villes et des vill:^r

de la region3 I1 amelioration du.logementj la bonne distribution de I1 elect:-.

cite. II planifiait aussi les autres services et facilites d'infrastruotir afin de transformer la region en un lieu plus attrayant pour vivre et en un milieu physique plus convenafele pour la croissance economique.

Les rapports entre les Gouvernements central et regional., et entre la planification nationale et le developpement regional en RAU ont ete guides par la reconnaissance des faits que les activites regionales doivent e"tre etroitement liees a la planif ication nationale % que? les plans de developpement dresses au niveau de la region peuvent §tre d'abord examines pour determiner s'ils sont economiq.uement realisables compte tenu des ressources locales aussi bien humaines que d1infrastructure\ que le developpement regional permet I1identification et 1'utilisation de ressources locales qui autreinent resteraient inexploitees3 dirainuant ainsi les apports exterieurs§ que les benefices sociaux ultimes que la population de la region tirerait de tels plans peuvent se traduire en objeotifs- concrets et rapprcches, que par cette mesure le citoyen moyen - peut s'engag-er plus directement dans le processus de developpement5 et que l'allocation des ressources nationales pour la realisation des projets de developpe-ment regionaux e-st la responsabilite des min.isteres centraux dont les allocations sectorielles totales, a leur tour3 sont etablies dans le cadre du plan national.

Pour s'assurer que les activites des sept centres de developpement etaient en harmonie avec les plans sectoriels nationaux et les politiques des ministeres correspondants, des "Offices Strategiques" furent etablis pour chaque centre. Chaque centre etait lie d'une part au plan regional et d'autre part au-ministere qui devait executer ou bien faciliter la realisation des plans sectoriels respeotifs dans la region d'Assouan.

Ces offices etaient composes d'au raoins quatre membress deux membres represehtant la Planification ■ Regionale du Projet d'Assouan et deux

representanie du ministere concerne. Chaque office dirigeait la politique

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du centre correspondent et approuvait la realisation des projets individuels.

L1 approbation et 1' appui aussi Men a l'echelle locale que nationale pouvai^nt

ainsi 5tre assures a l'avance. Cette institution veillait egalement a, ce que l'ensemble du plan d'un minister© se poursuive a 1'echelle regionale grace au

developpement par secteur? elle s'assurait aussi que les finances necessaires pour un tel developpement regional soient disponiblesj et que la realisation

serait bien supervisee par le centre dont les travaux do recherches et de planification avaient conduit a une activite specififue de developpement.

Voici un exemplo qui montre comment le Pro jet de Planification Regionale d'Assouan cooperait avec los ministeres. Les travaux de recherche du Centre de Developpement Agricole peuvent avoir indique qu'une amelioration rentable des va.ch.es laitieres locales est possible. En consequence, le Centre soumot a 1'approbation de l'office de strategie la mesure a prendro. Le projet est ensuite discute avec le Departement Agricole du Gouvernorat d'Assouan (armo du Ministere de 1?Agriculture) puisque c'est ce departement qui doit fournir les animaux pour 1'experimentation, les hangars, les manoeuvres etc. Leurs specialistes de terrain peuvent aussi experimenter la proposition avec la cooperation de quelques fermiers de la region minutieusement selectionnes afin de s'assurer de leur appui et 3.3 leur collaboration avant le lancoment du projet a une grande echelle. La planification devient ainsi une affairo pratique directement liee a sa realisation. Un autre avantage de cot

expedient organisationnel reside dans le fait qu'il combine les fonctions dc planification et d1execution et les populations concernees dans un systemo dc rapports de cooperation assumant conjointement la responsabilite du succes.

C'Stait clair9 meme en 1966 quand la mission des Nations Unies a visite

le projet de developpoment regional d'Assouan-^ que la notion de d^veloppcmoni

regional etait un succes9 a tel point qu'elle bouleversait la structure du gouvernement local et 1'effort de developpement national de la RAU. Le projet lui me-me avait commence sous la farm© d'unQ "experience" ou d'un projet pi- lote. Mais il n'existait alors aucune indication (et il n'en existe toujours pas) que les-legons tirees d'Assouan pourraient s'appliquer dans d'autres regions du pays. Ceci, a la verite, semblo etre la faiblesse de tous "les projets-pilotes". Car, quelle que soit leur valeur, ils sont rarement transposes ailleurs. Le Tennecse Valley Authority en Amerique a ete un exemple spectaculaire de developpement regional et de cooperation entre plusieurs institutions depuie qu'il fut etabli, et pourtant il n'a jamais eu son double en Amerique, A travers ..le monde entier, en Inde, au Child, au Bresil, au Japon, etc, nous avons des exemples de "projets-pilotes" uniques qui, reussis ou nori9 deviennent dec fins en elles-m§mes plutot que des moyens

d'r,93uror 1'extension du programme ailleurs-

' ' TT ides Nations,

(15)

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Cependant il n'y a pas de doute, que le projet de Developpement Regional

d'Assouan comporte beaucoup d1elements qus les autres pays africains peuvent adopter, ou adapter pour le developpement rural. A ce proposs nous allons

examiner le systdme de "gouverneraent local" de 1'administration du Ghana

considere comrne cadre possible du developpeinent rural dans le contexte d'une

planification du developpement regional.

2. La conception regionale du developpement rural au Ghana—'

Depuis avant I1accession a 1'independence, le Ghana a eu une machine administrative a direction centrale avoc une certaine administration regionalc autonome. II y a neuf regions - huit regions et le District du Grand Accra.

Ces regions avaient ete etablies, beaueoup plus, pour des raisons dTadministra tion locale, regionale qu'en vue du developpement. Les departements du

■Gouvernement et les services auxiliairos ont leurs siSges a Accra, la capitals.

Les Chefs regionaux de departement disposent d'une autorite limitee. Les Commissaires Regionaux avaient la charge administrative de la region et y agissaient comme representants du Gouvernement Central.

Le mode d1organisation du gouvernement local au Ghana est defini par le Local Government Act, I96I. Cette lor prevojait la division du pays en

zones administratives dirigees par des conseils de ville, des conseils muni-

cipaux, des conseils urbains ou des conseils locaux. Ces autorites locales travaillaient dans le cadre des huit regions et du District d'Accra sous la direction des Commissaires Regionaux qui avaient rang de ministre. Les auto- rites locales n'avaient pas le pouvoir de determiner le caractdre et l'etenduc de leurs fonctions. Certainee de celles-ci sont deleguees par le Ministre dc la Justice - qui etait responsable aupres du President des questions relatives

au gouvernement local.-*

2/

Le Constitution de 1969 reconnait 1'existence des

regions actuelles et prevoit des fusions s'il cela est necessaire. iillle prevoit aussi les Conseils Locaux, les Conseils de District^ et les Conseils

Regionaux pour I1administration locale.-^

1/ Puisque le Ghana est le siege de la Reunion sous-regionale sur le Develops.-

ment de la Vie et des Institutions rurales, pour laquelle ce document a tt-:

redige, cet exeraple offre aux participants I1occasion de mcner une enquetv.

plus detaillee sur le terrain.

2J Voir J.K. Hsarkch, Local Government in Ghana (Accra? Ghana Universities

Press, 1964).

$j Gouvernement du Ghana, Constitution de la Republique du Ghana," Accra, I96S,

paragraphs 156-161-

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Les faiblesses essentielles que le s^sterae d!administration centraiisee presente quand il s'agit de developpenent, ont ete raises en lumiSre dans Is recent rapport d'une Commission nominee au Ghana par le-Gouvernement. Le

rapport declare —^s

"Une des faiblesses majeures, pour ce qui est de 1'efficacite et de 1'execution des programmes dans l'actuelle organisation de la Machine de l'Etat est la centralisation excessive des pouvoirs et des responsabilites dans les ministeres a, Accra. D'apres les informations, on compte 36 fonctionnaires ayant rang de Secretaire Principal. D'autr part, la majority des Districts que nous avons visites sont diriges par de jeunes inexperimentes. La meme situation se rencontre dans beaucoup de departements professionnels et techniques^ dans une region, par exemplesil nous aete rapporte qu'il y a seulement un ingonieur pour la region et ce dernier n'avait que deux annees d'experience ..."

"... avec les annees, ies rainisteres semblent s'etre de plus en plus engages dans la gestion des programmes aux depens de leur r81e qui est de servir d1 instruments pour la determination des objectifs, des priorites eft dee "strategies pour la nation dans son ensemble, et pour l'estimation? la classification et la repartition des ressouroes..."

"... la nation a subi d'autres mefaits de la tendance du passe a la centralisation excessive. En particulier, il est evident que le developpement a Accra est tres disproportionne par rax^port a ce qui est fait dans les autres regions du pajs.. ...Les zones rurales en parti culier ne semblent pas avoir obtenu une part equitable .des commodites et des possibilites d'emploi,"—'

2/

Les recommandations de la Commission comprenaient entre autress—' 1. "Compte tenu de tous ces aspects9 nous sommes arrives a la

conclusion suivante, pour ameliorer 1'efficacite et 1foconomie,

pour construire une Machine du Gouverneraent nji.eux adapts© .a- la

realisation des programmes de developpement rapide? social et economique? il est necessaire de proceder a une decentralisation radicale des responsabilites pour la gestion des affaires

publiques" (paragraphs 29).

l/ Gouverneraent du Ghana, Rapport de la Commission sur la Structure ot

les Salaires des Services Publics au Ghana, Accra, 196~7»

2/ Xbid* pp. 2-3.

3/ Ibid, pp. 4 ff•

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2. "Hous somraes arrives a la conclusion que les organes d'administration et d'execution de "base qui doivent fournir ces services g-ouvernementaux

aux niveaux des locality's devraient etre (avec quelques exceptions) uno Autorite du District". (para. 31). "A notre avis on devrait etablir

une distinction nette et claire entre les fonctions deliberatives du conseil et les fonctions professionnelles et executives do la gestion"

(para. 39)O

3. "Nous recomir.andons qu'il soit etabli une Autorite Regionale entre 1'Autorite de District et le Gouvernement Central. Cette autorite

regionale sera avant tout un organe de planification et de coordination, II devra comprendre des horaraes de profession parmi son personnel (y

compris un economists du developpement, un pjanif.i.cateur? des ingenieurs.,

des comptables, etc.) et sera responsable de devaluation des possibiiites

de developpement de la Region en rapport avec chaque action gouvernement^

et integrera ces activites dans, des programmes coordonnees au sein du Plan de Developpement Natiora.1" (parau 44).

4. Chaque Autorite Regionale sera dotee d'un Conseil qui sera un organe consultatif et deliteratif. Nous suggerons qu'il ait comme President?

I'Administrateur Regional et com^renne en son sein le fonctionnaire

le plus grade de chaque minist.ere travaillant dans la region ainsi quo

deux representants de chaque Autorite de District de la Region pour defendre les interets du District" (para, 48).

Dans un Livre Blano-' , le Gouvernenient a accepte les principales rfeoojiij , tions (^ oomprxs' celles citees ci-dessus) et est actuellement en train de

proceder a leur application.

L'importance du rapport de cette Commission pour une appreciation do la

notion d'administration regioi ale du developpement reside dans le fait que lut

Membres de la Commission insis tent que la centralisation excessive est "defa- vorable au developpement social et economique rapide", et sur le fait que le Gouvernement a vite accepte la politique de decentralisation" et est en train d'essa^er de renforcer ^-'administration regionale au Ghana.

1/ Livre Blanc sur le Rapport de la Commission d'etudes de la Structure et des

salaires doa SorvioeB PuIjIlcs au Ghana, Accra, 19^8. Voir para. 9 page 3.

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Nous avons deja insiste plus haut sur le fait que le developpement

regional quel qu'il soit, presuppose, 1'existence, ou 1'acceptation, de la philosophie ou le cadre de I1administration regionale pour "la region"

.ooncernee. Et pourtant, les economistes et les sociologues n'ont pas

insiste sur la necessite d'une machine administrative solids? stable et

efficace pour les besoins du developpement. Ceci est vrai pour les "pro jets-■

pilotes" et les projets de developperaent aussi bien que pour lea projets

de developpement rural et urbain. L'on semble s'occuper uniquement de la

direction des techniques de planification et de la mobilisation des ressource^

financieres, techniques et en main d'oeuvre qui se rapportent directement a la realisation du plan. Le cadre administratif aux niveaux de la region

et de la looalite semble etre egalement important. Le cas du Ghana va loin

pour qu'il soit inecessaire d'insister sur cette importance.

Le Ghana a eu trois, principaux plans de developpement couvrant des periodes de cinq et sept annees. Comrae dans les autres pays africains, ces

plans n'avaient surtout rapport qu'a des projets nationaux. Us parlaient

de planification de ^industrialisation, de l'augmentation de la production agricole, de ^electrification, etc. La Produciion Nationale Brute s'est accrue. Mais la vie au sein des communautes rurales semble inchangee, et dans une certain'raesure, s'empirer. Tout ceci malgre de longues annees d'experience dans le travail de developpeiatnt communautaires de cooperatives et dans 1'execution de programmes de vulgarisation agricole. Et quoique

ces plans de developpement aient meme essatye d'utiliser les Comites de pla

nification regionale? les efforts de ces Somites'avaient surtout rapport au

programme national et non au developpemen . des regions respectives. Les Comites de Planification peuvent beaucoup «;ontribuer a la planification du developpement national et aux plans natioranxj mais ils ne .sauraient rempla-

cer 1b. planification regionale ou sa machine. Ce sont surtout des organes consultatifs sans fonction executive, et dsns le cas des anciens Comites, etaient tres politises,

Les recommandations de la Commission d:^tude-de la Structure et des Salaires des Service Publics au Ghana, entn-uragent jusqu'a un certain point,

la regionalisation des Services Publics et du sjste'me de gouvernement local

au Ghana. Avec ces propositions, et avec la renaissance des Comites de Plani

fication Regionale,-le Ghana ne se sera ^-ou jours-pae..■encore lance dans un

(19)

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programme (de dimension nationale) de "developpement regional" tel que nous

l'avons defini, Le s^steme d'enseignement, par exeraples continuera a Stre a dimensions nationales, inadapte aux "besoins speciaux des regions? et dis-

posant de peu ou de rien pour susciter la conscience et les aspirations

regionales. II y aura peu sinon rien dans le systeme d'ensoignement (ce qui pourait se realiser gr£ce a la production regionale de manuels) qui suscitc

la fierte regionale et encourage les jeunes qui sortent des ecoles a demeurer

dans leurs regions respectives ou dans leurs communautes rurales parti- culieres. Les debouches pour les entreprises eomroerciales et autres conti- nueront de se trouver a Accra, la capitale? et le developpement des autros centres tels que Cape-Coast et Takoradi ne pourra §tre entrepris avec le caractere urgent qu'il faut. Les problemes qui se posent aux paysans dans les differentes regions continueront de s'accroltre parceque les centres de commercialisation sont eloignes des centres ou les problSmes 3e posent, et les paysans, individuellement, continueront a avoir peu dfinfluence sur les decisions relatives a la politique et a la planification qui les affectent.

Dans cette atmosphere, parler" de developpement rural, c'est Stre moins quo

candide et c'est se moquer du paysan.

La notion de developpement regional ne saurait etre considoree comme un

remede universel a tous les probleraes qui affligent le secteur rural et le developpement rural. Et pourtant d'un point de vua rationnel3 elle_meritc dStre prise en consideration comme etant sans doute la voie la plus efficace

de concevoir une solution aux problemes de planification et d1administration

et aussi d'encourager la meilleure utilisation des ressources. Si 1'on no v.

pas que le developpement rural signifie la perpetuation de la condition

miserable du paysan? il faudrait trouver une voie plus realiste de rondro I1agriculture rentable, de mettre sur pied un cadre administratif plus proche du paysan et sur lequel il pourrait exercer un certain contrSle, une

voie pour ameliorer 1'infrastructure coramerciale et de I1enseignement qui met en rapport les problemes particuliers et les aspirations de paysans d'une region avec ceux des autres. Ceci signifies peut-§tre? que le stade actuel du developpement dans les pays en voie de developpement - surtout en

ce qui concerne los comraunautes rurales - exige des programmes courageux de developpement auxquels le paysan peut reellement participer. Parler de

"participation populaire" sans qu'il s'agisse de participation economique et politique c'est §tre irealiste.

(20)

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Le Ghana a done fait un pas important dans son attitude en faveur d'une administration regionale solide. Dans un discours recent—' s le Ministre des Finances et de la Planification economique a indique que It Gouvernement est pre*t a reanimer les Comites de Planification Regionalo qui existaient dans le passe et cela en rapport ayec la preparation du prochain plan quinquennal?

1. pour developper les ressources naturelles et humaines;, 2. pour determiner 4es possibilites majeures pour un nouveau

developperaent agricole et Industrie! et les goulots d'etranglement qui existent dans I1 expansion des activites agricoles et industrielL..' actuellesj

3. pour coordonner les programmes de developpement des diversos insti tutions gouvernementales aux niveaux de la region et dc la locality afin de les harmoniser;

4. pour ameliorer les aspects locaux des principaux elements de la politique economique nationale^ et

5- pour raettre en oeuvre le Plan de Developpement National et le Budget National.

Tout ceci indique la necessite d'un developperaent regional-

Administration regionale et developpfcment regional

A Assouan? I1administration regionale sxistante avait du §tre renforceu afin de profiter des facilites creee du fait de la construction du Haut Barrage et aussi afin de developper la zone essentiellement rurale dans

laquelle le Barrage etait situe. II en.resulta le Asswan Regional Development

Authority (1'Autorite du Developpement Regional d'Assouan) dont la description

a deja ete faite, .Au Ghana, un barrage similaire a ete construit - le Barrage d'Akosombo but la Volta. Une Volta Eiver Authority (L'Autorite du

Fleuve Volta) a ete creee en consequence Mais, a la difference d'Assouan

cette Autorite n'est paa destinee au developperaent. Son principal but semblo

§tre dereinstaller les paysans deplaces par la montee des eaux de la Volta a la suite de la construction du barrage? et la distribution et la vente de 1'electricite.

l/ Voir le Daily Graphic, Accra, 19 juin I97O,

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La Volta River Authority la difference de Assouan Regional Development Authority, est situee a Accra et loin du site du barrage. La construction du complete hydro-electrize et du barrage d'Akosombo et la creation du plus grand lac artificiel dans le monde, n'a entraine, aucun plan magistral pour la region d'Accra3 la Region de la. Volta ou pour l'aire geographique du barrage. II est douteux que le plan de reinstallation ait ete un succes.

La production vivriSre dans cette zone n'a pas augments, on nc trouve pas d;felectricite dans le villages environnants e$ les paydans sont aussi p^uvresi qu'avant la construction du barrage. jBt'pourt^nt, le site du

barrage et les terres inondees appartiennent aux gens qui ont ete reinstalles a.illeurs on qui vivent dans les yarrages. Une soyte de plan de developpement regional aurait pu gtre con5u en rapport avecjune entreprise aussi formidable

que le Barrage de la Volta. i

(22)

Tableau1sAnalysestatistiquedesneufregionsduGhana

Po RegionCheflieu Superficieenmiles

carres PopulationNomfcrePopulationde-.iduCheflieud'lndus-laRegionI96CMdelaRegion,/strieseta-

. - . 1960-/ blies 1964

Upper

Northern

BrongAhafo

Ashanti

'Tbstern

Central

Eastern

Volta

GreaterAccraDist. BolgatangaTaoi^ieSunyaniKuraasiSekondiCj,penoast

Koi'oridua

Acer? 10.54827.17515.2739.4179.2363.8157.6987.943

995

92.100 757.000532.000588.OOO,109.000626.000751.000,094,000777.000492.000

6.727.OOO

SourcesGhanaGovernment?EconomicSurvey,1964 5.51540.440

15.813

180.642

75.450

41.230

34.000

17-000

333.828

743.918 14847351219394

223 Personnesemployeesdans1■indus-trie:I964

3762.341

15.536

26.043

1.877

5.495151

14.062

65.932 ValeurdelaproductiontotaledesIndustries1964132

1.585

15.43524.806

1.420

5.536

57

31.412

80.393

C\J

1/ Le chiffred du recemement de 1970 ne sont pas disponibles. Les estimations faites par le Bureau des Statistiques .donnent les ohixfxas suivants pour 1966s Ghana - 7.945.OOO5 Accra - 522.OOOj Kumasi - 249.000^ Sekondi 111.000

O

(23)

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Un programme planifie ie developpement des ressources de chaque region du Ghana exigerait que chacune des huit ou neuf regions soit organisee de

telle facon que (prenant l'exemple du projet d'Assouan) chaque region puisso

evaluer ses ressources et ses autres potentialites et poursuive une politiquo et un programme de developpement - spocialement le developpement rural - conforme a, leurs potentiels rcspectife5 et dans le cadre des objectifs fixes par un plan national.

Le Ghana est, pour plusieurs raxsons> un bon exemple d'otude des possi-

bilites qu'offre le developpement de I1administration et de la planifica~

tion regionaless

1. Le Ghana a une tradition d1administration regionale dans ses huit

(ou neuf) regions^

2. La plupart des regions ne tiennent pas compte dee limites tribales ce qui est un trait positif d'integration nationale;

3. Le pays est suffisamment grand et chaque region assea etendue

pour soutenir une planification du developpement et son execution^

4- Chaque region est dotee de centres ou de p81es de croissance ainsi que de possibilites de developpement? et la plupart de ceux-ci sont situes de fagcon centrale ou sont facilement accessibles^2/

5. Chaque region dispose d'une infrastructure suffisamment developpee pour ce qui est des routes carossables,dee etahlissemonts d'en- seignementj d1institutions legales et politiques.

Le Ghana a la chance d'avoir une fonction puhlique toien fournie et dus fonctionnaires competents qui peuvent etre detaches dans les administrations regionales pour aider B. la planif ication et a" 1'execution de programmes de developpemente Un programme de recherche et de formation dans 1'administra tion regionale pourrait Stre facilement cree a l'lnstitut d'Administration d'Accra. La proxiraite de cet Institut avec l'Universite du Ghana offre des

avantages suplementaires.

1/ Ce ne sont pas tous les pays qui sont assez etendus pour pouvoir entre-

prendre un programme valable de regionalisation. La Gam"bie; par exemplG est peut-etre trop petite pour etre divisee en regions de developpement.

2/ Voir tableau 1.

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Un programme de developpement regional pourrait etre place sous la, direction du Ministre du Developpement Social ou sous le Ministere du Developpement Regional qui n'existe pas.

Resume et conclusions

Dans le cadre limite de co document, nous nous sommes occupes du developpement regional considere commo l'un des moyens de developpement effectif des communautes rurales africaines. Ce ne sont pas tous les pays africains qui, me"me pour des motif economiques5 peuvent adopter la conceptior du developpement regional II faut c-ompter avec les dimensions du pays.

Ajcutoe a cela3 la necessite de s'assurer que les regions prevues disposbnt suffisamment de rossources physiques, ^economiquesj en main d'oeuvrej ainoi que d'autres ressources ou d1infrastructure pour susciter le dbveloppemont Quelques-uns de ces criteres one ete presentes. Une meilleura comprehension du concept et des techniques du developpement regional est possible gra"ce B. des lectures supplementaires.

En effct? nous avons dit quo les pays africains ont besoin de se fam:V liariser avec la notion de planification regionale du developpement de lav -.

communautes rurales et d'apprebier un peu plus cette notion, A present,, om raison de la centralisation excessive de la planification et de I1effort 1^

developpement aux sieges administratifs centraux - qui est d1habitude la capitale - les communautes rurales connaissent tres peu le developpement, Non seulement est-il necessaire d'eta"blir un lien entre les priorites na,t.: :•

et locales grSce 5. un organisme regional3 administratif et do planificat~u.

mais il est aussi necessairu de voir le developpement rural comme ctairt etroitement lie au devclopperaent ur"bain? les deux devant §tro planifies e>.

^ temps.

Si les centres de oroissance pouvaient etre deveioppes au niveau rugio- la vague actuelle d1 exode'rurale q_ui caracterise la fraction productive de population rurale pourrait etre remplacee par les migration do la campagno vers les centres urbains, Les centres regionaux s'empareraierrt au moins de

la pression des capitales.

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Le developpement regional et l'administration politique regional^, ou le gouvernement regional local, vont ensemble. La ou une tolle decon-cx-,- lisation pourrait constituer un danger reel a 1'integration nationals, unr telle conception serait politiquement maladroite et devrait etre utilisee avec prudence. La tonne utilisation de groupes divers et de ressources diverses au sein d'un pays peut promouvoir 1'unite, si l'on trouve un

moyen de le faire.

Dans la region d'Assouan de la RAU? nous avons montre un cas d'appli-

cation reussie de la politique de developpement regional ou &° developpement

des communautes rurales. Ceci a ete realise gra"ce a une combinaison de faoteurss "bonne direction, soutien du gouvernement central, renforeeraent de l'administration locale ou regionale pour le developpement, disponibilitc des fonds, et creation le l'autorite de developpement regional mettant

l'accent sur la recherclE.Au Ghana, les conditions sont favorables au d<Sve- loppement et a la planification regionale "bien que le pays soit encore administrativement sur-cerrtralise et qu1 une plus grande regionalisation soit necessaire. Le projet d'Assouan ne concerne qu'une region, et il est centre autour du Haut-Barrage d'Assouan. Au Ghana? nous avons propose un different type de regionalisatiom une pour tout le pays, quoique, comme en RA.Uj elle soit dotee d'un barrage hydro-e'leotrique.

Lg developpement regional en RAU profite seulement aux zones rurales de la Region d'Assouan. II n'y a pas de raison que d'autres communautes rurales en EAU ne profitent aussi du developpement regional^ Ceci s'avere possible dans notre approche au Ghana^ non par I1 intermediate d'un "projet- pilote" comprenant la Volta River Authority ou une seule region du pays,

mais grace au developpement de toutos les huit ou neuf regionsj simultane-

ment ou successivement.

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