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101 e SÉMINAIRE ROSE-ROTH

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101 e SÉMINAIRE ROSE-ROTH

TENU CONJOINTEMENT AVEC LA

COMMISSION DE LA DÉFENSE ET DE LA SÉCURITÉ (DSC)

INTÉGRATION EURO-ATLANTIQUE, PARTENARIAT POUR LA PAIX ET VOIE À SUIVRE CONCERNANT LES QUESTIONS EN SUSPENS DANS LES BALKANS OCCIDENTAUX

Belgrade (République de Serbie) du 15 au 17 novembre 2021

173 SEM 21 F | Original : anglais | 26 novembre 2021

Ce compte rendu est exclusivement présenté à titre informatif et ne représente en aucun cas un point de vue officiel de l’Assemblée. Il a été établi par Nathan Robinson Grison, directeur de la commission sur la démocratie et la sécurité.

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INTRODUCTION

1. L’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN) a tenu son 101e séminaire Rose-Roth du 15 au 17 novembre 2021 à Belgrade, à l’occasion du 15e anniversaire de l’adhésion de la Serbie au Partenariat pour la paix (PPP) de l’OTAN.

2. Les parlementaires ont salué les bons résultats des relations constructives et mutuellement profitables entre la Serbie et l’OTAN. La première ministre, Ana Brnabić, le président de l’Assemblée nationale, Ivica Dačić, et d’autres hauts responsables gouvernementaux serbes ont rappelé que le partenariat entre leur pays et l’Alliance avait pris beaucoup d’ampleur depuis son instauration en 2006. Les participants sont convenus qu’une telle coopération contribuait à la stabilité dans les Balkans occidentaux et au-delà.

3. Passant aux questions politiques et sécuritaires en souffrance dans la région, ils ont notamment étudié les possibilités de nouvelles avancées dans le dialogue entre Belgrade et Pristina et dans la résolution de la crise politique que connaît la Bosnie-Herzégovine. Ils ont estimé qu’une coopération régionale assortie d’un dialogue franc et ouvert était indispensable au maintien de la paix dans cette partie du globe et à l’élimination des problèmes hérités du passé.

4. Trois jours durant, responsables gouvernementaux, diplomates et spécialistes locaux et internationaux ont également débattu des défis et des perspectives économiques qui attendaient la Serbie, des tentatives d’immixtion et de déstabilisation menées dans la région par des acteurs extérieurs, ainsi que de la liberté de la presse, de la désinformation, de la dégradation de l’environnement, de la pandémie de Covid-19 et des cyberattaques.

5. Organisé grâce au soutien généreux des autorités suisses et du centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF), le séminaire a réuni 43 parlementaires des pays alliés et partenaires. Les séminaires Rose-Roth ont pour principaux objectifs de promouvoir les échanges et la compréhension mutuelle entre les législateurs de ces pays et d’aider les parlements partenaires à mettre au point les instruments nécessaires à un contrôle démocratique et efficace de la défense et de la sécurité.

LA SERBIE ET LA COMMUNAUTÉ EURO-ATLANTIQUE I.

A. COOPÉRATION ENTRE LA SERBIE ET L’OTAN

6. Alors que la Serbie célèbre le 15e anniversaire de son adhésion au PPP, tous les participants ont pu mesurer la profondeur de ses relations avec l’OTAN. Elle collabore avec l’Alliance dans de nombreux domaines, tels que la transformation de la défense, l’interopérabilité militaire, l’état de préparation du secteur civil, la science et la technologie, ou encore l’égalité entre hommes et femmes. De hauts responsables du gouvernement serbe et de l’OTAN ont exprimé l’espoir de voir ces relations continuer à prospérer au bénéfice des Serbes et des Alliés. Les parlementaires ont aussi dûment apprécié l’intensité du dialogue entre l’Assemblée nationale de la République de Serbie et l’AP-OTAN.

7. Le chef de la délégation de la Serbie auprès de l’AP-OTAN, Dragan Šormaz, a insisté sur la solidité du partenariat entre son pays et l’Organisation, observant qu’au fil des quinze dernières années des progrès significatifs avaient été accomplis au profit d’une plus grande compréhension mutuelle.

8. Le président de l’Assemblée nationale, Ivica Dačić, s’est réjoui de la force des relations entre la Serbie et l’OTAN. Il a affirmé que le PPP se prêtait de façon optimale à ces relations et s’accordait bien avec la neutralité militaire du pays. Il aide l’OTAN et la Serbie à atteindre leurs objectifs communs, qui consistent à favoriser la prospérité, garantir la sécurité et maintenir la paix

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dans les Balkans occidentaux. Il a salué le rôle majeur de la Force pour le Kosovo (KFOR) dans la préservation de la stabilité et dans la protection des droits de toutes les communautés du territoire.

9. Dans un message vidéo adressé à tous les participants, le président de l’AP-OTAN, Gerald E. Connolly, a fait valoir que les relations établies de longue date entre cette dernière et l’Assemblée nationale serbe contribuaient à améliorer la compréhension mutuelle. Il a souligné en outre qu’une coopération reposant sur des valeurs partagées était cruciale pour la stabilité et la sécurité des Balkans occidentaux comme de la zone euro-atlantique. Il a ajouté qu’au moment où les sociétés démocratiques – membres ou non de l’Alliance – étaient de plus en plus menacées elles devaient s’adapter et faire front ensemble aux périls communs.

10. L’ambassadeur de Suisse en Serbie et au Monténégro, Urs Schmid, a déclaré que les séminaires Rose-Roth aidaient à améliorer la compréhension mutuelle entre pays alliés et pays partenaires et à trouver des terrains d’entente ; il a ajouté que la Serbie y prenait une part active depuis longtemps. L’intervenant a aussi rappelé que la Suisse servait de point d’accueil aux diasporas en provenance des Balkans occidentaux et qu’à ce titre elle considérait de sa responsabilité et de son intérêt d’apporter une contribution à la paix et à la stabilité dans la région.

Enfin, l’intervenant a signalé que ce 101e séminaire Rose-Roth coïncidait avec le 30e anniversaire du programme de coopération entre la Suisse et la Serbie, poutre maîtresse des relations entre les deux pays.

11. Dans un message vidéo, le secrétaire général délégué de l’OTAN, Mircea Geoană, a indiqué que le partenariat entre la Serbie et l’OTAN, qui existe de longue date, bénéficiait à la population serbe et servait la stabilité des Balkans occidentaux comme celle de la zone transatlantique. Il a fait observer qu’à leur sommet de juin 2021 les dirigeants alliés avaient précisément réaffirmé leur attachement à la stabilité des Balkans occidentaux et à la promotion des aspirations euro-atlantiques de la région, dans le droit fil des efforts soutenus que déployait l’Alliance au profit de la paix, du dialogue et de la coopération dans cette partie du monde.

L’intervenant a répété que l’OTAN respectait la politique de neutralité militaire de la Serbie et a insisté sur la contribution essentielle de la KFOR à la protection et à la sécurité de toutes les communautés vivant au Kosovo et, plus largement, à la stabilité des Balkans occidentaux. Enfin, il a appelé l’attention des participants sur les menaces grandissantes qui pesaient sur les valeurs démocratiques, tant dans la région qu’à l’intérieur de l’Alliance. L’OTAN vise donc à approfondir sa coopération avec les pays qui partagent ses valeurs, parmi lesquels la Serbie et les autres pays partenaires des Balkans occidentaux.

12. La première ministre, Ana Brnabić, a déclaré d’emblée que la Serbie était militairement neutre et n’entendait pas devenir membre à part entière de l’OTAN, certes, mais qu’elle n’en souhaitait pas moins intensifier sa coopération avec l’Alliance dans le contexte du PPP pour apporter sa contribution à la préservation de la paix et de la stabilité dans les Balkans occidentaux et au-delà. Neutralité n’est pas synonyme d’isolationnisme, a-t-elle ajouté. Mme Brnabić a poursuivi en soulignant que la paix et la stabilité apparaissaient aux yeux de la Serbie comme une condition sine qua non de progrès et de développement dans la région. L’amélioration de la qualité de vie de l’ensemble des habitants des Balkans occidentaux dépend de manière cruciale des avancées sur la voie de l’intégration européenne et de la valorisation de la coopération régionale. Pour terminer, l’intervenante a affirmé que le dialogue était vital pour la stabilité et le respect des droits de toutes les communautés du Kosovo et a exprimé le soutien de la Serbie à l’action impartiale que mène la KFOR pour garantir aux communautés en question un environnement sûr.

13. Le ministre de la défense, Nebojša Stefanović, a déclaré que la Serbie s’était efforcée de développer ses moyens militaires et de moderniser ses forces armées, l’objectif étant d’assurer la sécurité et la stabilité sur le double plan national et collectif. L’armée a joué un rôle important lors de catastrophes naturelles et a été mise à contribution face à la pandémie de Covid-19. De surcroît, plus de 200 militaires serbes participent à diverses missions de maintien de la paix de l’ONU et de l’Union européenne à travers le monde. L’intervenant a précisé que la Serbie

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entretenait d’excellentes relations avec l’OTAN dans le cadre du PPP et qu’elle avait instauré une coopération bilatérale avec chacun des pays alliés. Une telle coopération est indispensable pour venir à bout des multiples menaces et problèmes auxquels les Balkans occidentaux sont confrontés.

14. Petko Doykov, ambassadeur de Bulgarie en Serbie et représentant de l’ambassade-point de contact de l’OTAN à Belgrade, a indiqué que la coopération entre la Serbie et l’Alliance était d’un excellent niveau, mais qu’elle pouvait encore être améliorée dans des domaines intéressant l’une et l’autre parties, comme l’état de préparation du secteur civil ou la parade aux menaces chimiques, bactériologiques, radioactives et nucléaires. Il a cependant observé que la force et les bénéfices de ce partenariat n’étaient pas appréciés à leur juste valeur par la population serbe. Un effort supplémentaire doit être consenti sur le plan de la communication pour sensibiliser davantage les Serbes aux principes régissant l’OTAN et aux avantages découlant du partenariat.

B. ÉVOLUTION DES RELATIONS DE LA SERBIE ET DE LA RÉGION AVEC L’UE 15. Au chapitre de l’évolution des relations de la Serbie et de la région avec l’Union européenne, les participants ont discuté des progrès accomplis par les pays des Balkans occidentaux et des obstacles qu’ils devaient encore surmonter pour atteindre leur objectif stratégique commun : devenir membres de l’UE. Plusieurs parlementaires et intervenants se sont demandé avec une certaine inquiétude s’il se pouvait que le processus d’intégration soit actuellement entravé par la réticence que manifestent les gouvernements des pays concernés lorsqu’il s’agit de tenir certains de leurs engagements.

16. Emanuele Giaufret, ambassadeur et chef de la délégation de l’UE en Serbie, a déclaré que l’Europe n’était pas complète sans les Balkans occidentaux. Les principes de l’adhésion conditionnelle et des mérites propres restent donc au centre des relations avec la région. Bien qu’ils en soient à des stades différents de leur processus de réforme, les pays des Balkans occidentaux partagent des valeurs, une culture et des responsabilités avec l’UE.

17. En octobre 2021, le sommet de Brdo a confirmé une fois de plus le caractère indissociable des liens qui unissent les Balkans occidentaux et l’UE. Il a dynamisé l’aide apportée par cette dernière dans les domaines, notamment, du développement et de la coopération économiques, de l’investissement, de la transformation verte, de la résilience et de la lutte contre les menaces hybrides qui déstabilisent la région. L’intervenant a souligné par ailleurs que l’UE était attachée à la sécurité, la stabilité et la coopération régionales, comme l’attestent les efforts de son représentant spécial pour le dialogue entre Belgrade et Pristina.

18. Le président du conseil de direction de l’European Policy Centre (Belgrade), Srđan Majstorović, a rappelé aux parlementaires que la Serbie s’était engagée depuis longtemps sur la voie de l’accession à l’UE. Le processus a débuté sur fond de réformes démocratiques dans les années 2000 et les négociations d’adhésion ont officiellement commencé en 2014. Ce processus se trouve toutefois dans une impasse, conséquence du refus de l’UE de récompenser les pays qui ont honoré leurs obligations, d’une part, et du peu d’empressement des dirigeants serbes à adopter et appliquer les principes de la primauté du droit et de la bonne gouvernance et à progresser dans le sens d’une normalisation des relations avec le Kosovo, d’autre part. Qui plus est, le non-respect de leurs engagements par les parties prenantes ne concerne pas que la Serbie : tous les pays des Balkans occidentaux candidats à l’adhésion se conduisent de la même façon. Ce phénomène porte atteinte au statut et à la position dominante de l’UE et a permis à des tierces parties – dont la Chine et la Russie – d’étendre leur influence dans la région.

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LA STABILITÉ DANS LES BALKANS OCCIDENTAUX II.

A. QUESTIONS BILATÉRALES ET RÉGIONALES

19. Évoquant les questions bilatérales et régionales, tous les intervenants ont insisté sur l’importance de la coopération régionale en tant que catalyseur de la réconciliation, de la prospérité, de la stabilité et de la paix. Certains d’entre eux ont indiqué, à propos des problèmes sécuritaires et politiques en souffrance au Kosovo, qu’aucune solution globale n’était en vue pour l’instant mais que des occasions s’offraient de progresser pour autant que les droits de toutes les communautés soient garantis et que des mesures de confiance temporaires soient adoptées. Au sujet de la crise politique en Bosnie-Herzégovine, les intervenants ont fait observer que ce pays venait de traduire les aspirations euro-atlantiques qu’il nourrissait de longue date en avancées concrètes, quoique limitées. Toutefois, les désaccords persistants entre institutions et les récentes tensions politiques représentent un défi considérable pour la stabilité des Balkans occidentaux. La résolution de ces problèmes exigera de la part de tous les acteurs politiques concernés de Bosnie - Herzégovine une plus grande disposition à la coopération, au dialogue et aux compromis.

20. Nemanja Starović, secrétaire d’État au ministère des affaires étrangères, a rappelé que tous les pays des Balkans occidentaux – y compris la Serbie – partageaient une stratégie caractérisée par une progression simultanée le long de deux axes complémentaires : avancement sur la voie de l’accession à l’UE et intensification de la coopération régionale. C’est la raison pour laquelle les chefs d’État et de gouvernement de la Serbie, de l’Albanie et de la Macédoine du Nord ont lancé, en 2019, l’initiative des Balkans ouverts, qui vise à faciliter la circulation et le passage des biens, personnes, services et capitaux entre les trois pays. Indépendamment de cela, Belgrade noue des relations constructives avec ses voisins en leur fournissant une aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle ou, tout récemment, dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Pour la Serbie, les problèmes politiques et sécuritaires du passé ne sauraient être surmontés sans un développement économique commun et d’autres formes de coopération positive. L’intervenant a ajouté que la Serbie ne s’immisçait en aucune façon dans les questions de politique intérieure de ses voisins, Bosnie-Herzégovine comprise. S’agissant de ce pays, les autorités serbes pensent qu’un dialogue entre toutes les parties est indispensable à la stabilité et à la paix.

21. Pour la Serbie, le problème sécuritaire le plus important est du Kosovo, aspect majeur des relations entre Belgrade et l’OTAN, a indiqué l’intervenant, qui a signalé que le nombre d’incidents d’origine ethnique avait augmenté au Kosovo depuis le début de l’année et qui a ajouté que les forces spéciales de la police kosovare ne devraient pas pénétrer dans les quatre municipalités du nord sans y être préalablement autorisées par la KFOR et les représentants de la communauté serbe kosovare. M. Starović a appelé toutes les parties prenantes à respecter à la lettre les dispositions de l’accord de Bruxelles et a salué l’action de la KFOR, qui s’emploie avec impartialité à s’acquitter de sa mission : faire en sorte que l’ensemble de la population du Kosovo puisse circuler librement et en toute sécurité.

22. Gyula Somogyi, conseiller politique en chef du commandant de la KFOR, a expliqué aux parlementaires que cette force surveillait l’évolution de la situation au Kosovo et intervenait promptement en cas d’incident susceptible de nuire à la sécurité. Son mandat, fixé par la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU, n’a pas changé : il consiste à maintenir un environnement sûr et protégé et à garantir la liberté de circulation de tous. Avec ses 3 700 hommes provenant de vingt pays alliés et de huit pays partenaires, la KFOR incarne l’attachement inébranlable et collectif de l’OTAN à la sécurité et à la stabilité régionales.

23. L’intervenant a également expliqué que cette force avait joué un rôle fondamental dans le traitement de récents incidents liés à l’utilisation de plaques d’immatriculation. Des officiers supérieurs ont eu sur place de longues discussions avec les parties concernées dans le but d’éviter toute nouvelle escalade. La KFOR s’est ensuite chargée de faire appliquer le plan de

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désescalade et de retour à la normale dans le nord du Kosovo – plan convenu entre Belgrade et Pristina – en déployant temporairement une présence statique dans la région. Elle a aussi supervisé les élections municipales d’octobre et de novembre, lesquelles se sont déroulées sans incident.

24. L’intervenant a déclaré que l’OTAN était favorable au dialogue pour la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, dialogue qui se déroule sous la médiation de l’UE.

L’Organisation estime que c’est là l’unique moyen de parvenir à un accord politique durable et de garantir la stabilité de la région. Par ailleurs, les parlementaires ont reçu l’assurance qu’une éventuelle modification du dispositif de la KFOR dépendrait de la situation et non d’un quelconque calendrier, ainsi que les chefs d’État et de gouvernement des pays alliés l’ont clairement réaffirmé à l’occasion de leur sommet de juin 2021.

25. Le vice-ministre des affaires étrangères de Bosnie-Herzégovine, Josip Brkić, a déclaré qu’en dépit de difficultés d’ordre institutionnel persistantes les relations entre son pays et l’OTAN avaient progressé. En décembre 2019, les autorités de Sarajevo ont présenté un premier plan annuel décrivant leurs engagements en matière de réforme. Ce document remplace de facto le programme national annuel (PNA) prévu par le plan d’action pour l’adhésion (MAP), sur lequel les forces politiques du pays n’ont pu se mettre d’accord. En février 2021, le conseil des ministres a approuvé la création d’une commission pour la coopération avec l’OTAN, qui coordonnera le partenariat avec l’Organisation au niveau de l’État. L’intervenant a fait remarquer que ce partenariat instauré via le PPP était d’une importance cruciale pour la résolution collective des problèmes de sécurité. Il a débouché sur des avancées concrètes dans divers domaines, dont celui de la préparation du secteur civil face aux catastrophes naturelles. La Bosnie-Herzégovine attache donc beaucoup de prix à ce partenariat, comme l’atteste sa participation aux opérations de l’OTAN en Afghanistan.

26. L’intervenant a indiqué que son pays s’investissait pleinement dans le processus d’intégration à l’UE et appuyait les autres pays des Balkans occidentaux dans leurs aspirations euro-atlantiques. Les réformes adoptées dans le contexte de ce processus profitent aux populations de la région. M. Brkić a ajouté que la sécurité de l’Europe était indissociablement liée à celle des Balkans occidentaux. La présence de l’UE en Bosnie-Herzégovine sous la forme d’une force de stabilisation multinationale – EUFOR Althea – est une contribution capitale à la stabilité. Il faut se féliciter que, le 3 novembre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU ait approuvé la reconduction de la mission de cette force.

27. L’intervenant a déclaré que la perspective d’une adhésion à l’UE avait grandement contribué à faire avancer les choses dans les Balkans occidentaux, mais un sentiment de frustration est récemment apparu dans la région, conséquence de l’absence de progrès tangibles. Les pays concernés doivent cependant continuer à adopter et appliquer des réformes qui vont dans le sens de l’adhésion. La Bosnie-Herzégovine demeure déterminée à aller jusqu’au bout du processus d’intégration euro-atlantique, quels qu’en soient la durée et les aléas.

28. Selon Marko Prelec, analyste consultant principal auprès de l’International Crisis Group, la situation actuelle en Bosnie-Herzégovine pose le problème politique et sécuritaire le plus grave que connaissent les Balkans occidentaux aujourd’hui. Premièrement, le pays est confronté à des difficultés institutionnelles durables. La grande majorité des Bosniaques ne sont pas satisfaits de certains aspects fondamentaux du cadre constitutionnel. Environ une moitié d’entre eux préférerait un renforcement des institutions de l’État à Sarajevo, tandis que l’autre moitié éprouve un sentiment de mécontentement, voire d’hostilité à l’encontre desdites institutions et souhaite prendre ses distances vis-à-vis d’elles. De l’avis de l’intervenant, la résolution de ce problème fondamental exige en priorité une modification en profondeur de l’organisation du pays.

Deuxièmement, la Bosnie-Herzégovine est en proie à une crise plus urgente et plus grave qui menace sa survie et sa stabilité : les dirigeants de la Republika Srpska ont opté pour le séparatisme et des frictions se sont fait jour entre le principal parti croate et d’autres formations

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politiques au sujet de la loi électorale. Ces deux motifs d’insatisfaction risqueraient d’engendrer des tensions au cas où une nouvelle loi ne serait pas adoptée avant les élections de l’an prochain et où divers acteurs politiques viendraient à boycotter celles-ci, ou encore, dans l’hypothèse où la Republika Srpska prendrait des mesures qui entraîneraient une détérioration irrévocable de ses relations avec l’État et la création de deux cadres juridiques distincts. L’intervenant a instamment invité toutes les parties prenantes politiques à parvenir à un accord formel sur la loi électorale ou, à tout le moins, à faire en sorte d’empêcher le boycott des élections, afin de prévenir une aggravation des tensions.

29. Passant au dialogue entre Belgrade et Pristina, l’intervenant a indiqué que le délai fixé pour la recherche d’une solution globale est expiré. Le statu quo pourrait durer des décennies, puisque le Kosovo et la Serbie peuvent fonctionner indépendamment l’un de l’autre. Il conviendrait que les dirigeants des deux pays fassent montre de bonne volonté et de respect, notamment en protégeant les droits des minorités qui vivent sur leurs territoires respectifs, en mettant tout en œuvre pour améliorer la qualité de vie des membres de ces minorités et en engageant le dialogue avec eux dans des zones comme la vallée de Preševo ou le nord du Kosovo. Des projets tels que Les Balkans ouverts ou la reprise des vols directs entre Belgrade et Pristina peuvent contribuer à l’instauration d’un climat de compréhension et de confiance. Des mesures temporaires de cette nature pourraient finir par acquérir un caractère permanent ; il faut donc les considérer non comme des écarts sur la voie de l’intégration européenne, mais bien comme des démarches complémentaires des réformes engagées dans ce sens.

B. ACTEURS ET FACTEURS EXTÉRIEURS

30. Il a été indiqué aux parlementaires que la récente absence de progrès des pays des Balkans occidentaux sur la voie de l’intégration européenne et la frustration grandissante qui en a résulté coïncidaient avec une extension limitée de l’influence de pays ti ers dans la région et particulièrement en Serbie. Au cours des cinq dernières années, la Chine a augmenté considérablement ses investissements dans l’ensemble des Balkans occidentaux et a multiplié ses liens commerciaux avec eux. Toutefois, ses promesses ne se sont pas matérialisées et elle se voit désormais confrontée à des exigences sociales et économiques croissantes de la part des populations des pays concernés. Quant aux objectifs visés par la Russie dans la région, ils consistent, selon plusieurs intervenants, à perpétuer et à exploiter l’instabilité pour entraver la progression des Balkans occidentaux en direction de la communauté euro-atlantique.

31. Jens Bastian, conseiller principal à la Fondation grecque de politique européenne et étrangère (ELIAMEP), a dit aux participants que la Chine avait fermement planté son drapeau dans les Balkans occidentaux. Après avoir investi dans les ports d’Europe du Sud-Est, elle a consolidé sa présence dans les pays et les secteurs d’activité de la région. Des banques chinoises mettent au point des schémas de financement destinés à faciliter ces investissements. Pour des raisons politiques, le Kosovo est le seul endroit de la région où la Chine n’ait pas investi.

32. Les liens entre Pékin et, notamment, Belgrade vont en se resserrant. La Serbie est le premier pays de la région pour les échanges avec la Chine. La Chine a fourni du matériel médical et des vaccins contre la Covid à la Serbie dans le but d’y redorer son blason, dans le cadre de son action mondiale de ‘diplomatie du masque et du vaccin’. Pékin a aussi vendu des drones militaires aux forces terrestres serbes en 2019. L’intervenant a précisé que, selon les responsables chinois, ces relations bilatérales profitaient aux deux parties ; cependant, la balance penche fortement en faveur de la Chine. Il faut savoir que la Serbie affiche un déficit commercial considérable vis-à-vis de Pékin.

33. Aussi les pays des Balkans occidentaux s’interrogent-ils de plus en plus sur les motivations et le modus operandi de la Chine. D’un bout à l’autre de la région, leurs exigences se multiplient pour ce qui est des investissements chinois : ils veulent des mécanismes de prêt plus transparents, une meilleure prise en compte de la protection de l’environnement et une

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contribution accrue aux économies locales. L’intervenant a rappelé que plus de 68 % des investissements étrangers directs (IED) dans les Balkans occidentaux provenaient de l’UE. À titre de comparaison, bien que la Serbie soit devenue le partenaire préféré de Pékin dans la région au cours des cinq dernières années, le montant des investissements chinois dans ce pays ne s’élève qu’à quelque 5 %. En conclusion, l’intervenant a estimé que si l’influence chinoise dans les Balkans occidentaux présentait certains aspects préoccupants qui devaient être contrecarrés, il convenait cependant de ne pas en exagérer l’importance.

34. Orhan Dragaš, fondateur et directeur de l’Institut international de la sécurité, a affirmé que la mauvaise influence de la Russie s’exerçait depuis longtemps dans les sphères culturelle, économique et sécuritaire des Balkans occidentaux. Il a ajouté que les pays de la région devaient lui résister et l’empêcher d’entraver leurs ambitions euro-atlantiques. En 2016 et 2017, la Russie a mis en œuvre des ressources politiques et financières considérables et d’importants moyens de collecte de renseignements dans le but de faire obstacle à l’entrée du Monténégro dans l’OTAN et d’interférer avec les élections en Macédoine du Nord. Certes, ces manœuvres ont échoué, mais elles ont mis en lumière les risques inhérents à l’influence russe dans cette partie du monde.

L’objectif ultime de Moscou dans les Balkans occidentaux est d’entretenir l’instabilité en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo et d’enrayer le processus d’intégration euro-atlantique des pays de la région.

35. Pour l’intervenant, bien que son économie soit largement liée à celle de l’UE, la Serbie subit de la part de la Russie une forte influence du double point de vue énergétique et géopolitique.

Sur le plan de l’énergie, elle dépend des Russes depuis 2008, année où elle a signé un accord stratégique qui leur donnait le contrôle de sa principale compagnie pétrolière et gazière. De plus, Belgrade considère Moscou comme le défenseur le plus solide de ses intérêts face à la communauté internationale dans le dossier du Kosovo. De surcroît, la Russie commandite en Serbie des organes de presse et des comptes de réseaux sociaux par l’intermédiaire desquels elle se livre à des opérations de désinformation. En dépit de la puissante influence qu’elle exerce, elle considère le gouvernement serbe comme un allié peu fiable qui se tourne vers les institutions euro-atlantiques, qui n’a pas reconnu l’annexion de la Crimée, qui refuse d’octroyer un statut diplomatique au centre humanitaire russo-serbe et qui avait pris le parti des autorités monténégrines lors de la tentative de coup d’État de 2016.

36. Ešref Kenan Rašidagić, professeur associé à l’Université de Sarajevo, a fait une distinction entre trois types d’influence extérieure : l’influence pure, exercée par des pays tiers présents sur place depuis peu de temps, comme la Chine ou les États-Unis, l’influence composite, exercée par des pays qui s’appuient sur des réseaux de partisans locaux, comme la Russie, et l’influence idéologique ou inspirée, exercée par des pays qui comptent sur la notion d’identité partagée pour atteindre leurs objectifs stratégiques, comme la Turquie.

LA RÉSILIENCE SOCIÉTALE FACE À LA PROBLÉMATIQUE III.

INFORMATIONNELLE, ENVIRONNEMENTALE ET ÉCONOMIQUE ET AUX CYBERMENACES DANS LES BALKANS OCCIDENTAUX

37. Les participants ont également discuté des effets des problèmes économiques intérieurs, des restrictions de la liberté de la presse, de la propagation de fausses nouvelles, de la dégradation de l’environnement et des cybermenaces pesant sur la résilience des pays des Balkans occidentaux. Ils ont estimé que l’intensification de la coopération régionale et internationale, la solidarité et l’échange de pratiques exemplaires et d’enseignements tirés de l’expérience revêtaient une importance capitale pour la protection des institutions démocratiques et pour l’aptitude des sociétés humaines à réagir et à se rétablir à la suite de n’importe quel type de crise ou de bouleversement, telle la pandémie de Covid-19.

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A. DÉSINFORMATION, MÉSINFORMATION ET COHÉSION SOCIALE

38. Snježana Milivojević, professeure d’étude de l’opinion publique et des médias à la faculté des sciences politiques de l’Université de Belgrade, a rappelé que la vague d’autoritarisme qui frappait les démocraties du monde entier n’avait pas épargné les Balkans occidentaux. La liberté de la presse dans la région est de plus en plus restreinte. Ainsi, en 2019, la Serbie avait reculé à la 93e place du « Classement mondial de la liberté de la presse » de Reporters sans frontières, alors qu’elle occupait la 59e place en 2016. L’intervenante s’est inquiétée de l’influence de certaines personnalités politiques sur les autorités de régulation, de diverses nominations dans le secteur des médias, des allocations budgétaires et leur détournement par des personnes désireuses de manipuler les médias ou de servir leurs intérêts privés. Il s’ensuit une polarisation croissante du paysage médiatique serbe qui empêche tout dialogue ou débat et qui morcelle une société déjà divisée. L’influence du gouvernement sur les médias se fait aussi sentir dans le domaine numérique. En mars 2020, Twitter a déco uvert et supprimé 8 500 comptes – et plus de 43 millions de messages – dont il a été établi qu’ils agissaient de concert pour faire la propagande du parti au pouvoir. Pour l’intervenante, la diffusion de propagande dans les médias classiques et sur les réseaux sociaux engendre un climat de méfiance à l’encontre des sources d’information et finit par saper la cohésion sociale et démocratique d’un pays.

39. Maja Bjeloš, chercheuse principale au centre pour la politique de sécurité de Belgrade, a fait observer que le recours à la désinformation visait à semer la division et la confusion et à porter atteinte à la démocratie par le biais de ce qu’elle a baptisé « la censure par le bruit ». Ce « bruit » complique la tâche des citoyens qui veulent se tenir informés de la vie politique et de la situation en général, participer au dialogue et aux processus démocratiques et, partant, exercer une forme de contrôle sur les institutions. En Serbie, les diffuseurs de fausses nouvelles et de propagande sont principalement des acteurs intérieurs plutôt qu’extérieurs. Les journalistes, les militants politiques, les personnalités de l’opposition, les migrants, les membres de la diaspora et les minorités font l’objet d’une répression grandissante et sont la cible de campagnes de désinformation. De telles pratiques mettent la paix en péril car, lorsqu’elle vise les minorités ethniques, la désinformation contribue à la propagation des discours nationalistes et entrave la recherche de solutions à des problèmes complexes et de longue date, tel celui du Kosovo.

B. LA DOUBLE CRISE DE LA COVID-19 ET DE LA DÉGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT

40. Goran Svilanović, consultant à Abkons d.o.o., a rappelé que l’Europe du Sud-Est figurait au nombre des points chauds climatiques de la planète ; d’ici à 2100, les températures pourraient augmenter de 4°C si des mesures n’étaient pas prises à l’échelle mondiale. Pour la Serbie et, plus généralement, pour l’ensemble des Balkans occidentaux, les sept principaux risques liés au changement climatique sont : les conséquences pour les secteurs du tourisme et de l’agriculture, la perturbation des systèmes énergétiques, la pollution due à l’exploitation minière et à ses résidus, une éventuelle immigration de grande ampleur, les problèmes de santé dus à la canicule et à la pollution, les répercussions sur les cours d’eau transfrontaliers et une augmentation de la fréquence des grands feux de forêt. L’intervenant a regretté que les Balkans occidentaux n’aient pas osé prendre d’engagements fermes lors de la COP26. Cependant, dans leur Déclaration de Sofia de 2018, les dirigeants des pays de la région ont fait de la question du changement climatique une de leurs priorités. L’intervenant a instamment invité les gouvernements à intensifier leur coopération autour de ce problème et à concentrer leurs efforts sur la fermeture des centrales au charbon, les investissements dans la transition énergétique et l’atténuation de la pollution urbaine.

41. Mirjana Jovanović, administratrice du programme « Énergie, climat et environnement » à la Belgrade Open School, a signalé aux participants que la Serbie avait partiellement aligné sa législation et sa réglementation sur les normes de l’UE dans les secteurs suivants : primauté du droit environnemental, qualité de l’air, gestion des déchets, qualité de l’eau, protection de la

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nature, pollution industrielle, gestion chimique, pollution sonore et changement climatique.

L’intervenante a toutefois fait remarquer que la dépendance de la Serbie au charbon pour la production énergétique était un obstacle majeur à l’accomplissement de progrès dans cette direction. Elle a également souligné que le processus de décarbonation aurait d’importantes conséquences sociales auxquelles les gouvernements devraient apporter des réponses appropriées.

42. Marko Blagojević, directeur de l’agence de gestion des investissements publics du gouvernement serbe, a expliqué que ce dernier manifestait un intérêt accru pour la résilience depuis les inondations catastrophiques qui avaient frappé la Serbie et ses voisins en 2014. La crise migratoire de 2015, puis la pandémie de Covid-19 ainsi que l’actuelle crise énergétique sont venues souligner la nécessité pour la société de renforcer son aptitude à encaisser les chocs et leurs conséquences. L’intervenant a toutefois pressé les parlementaires de ne pas circonscrire leurs efforts à l’atténuation des conséquences des crises et d’œuvrer à l’adaptation de leurs sociétés respectives aux risques, dont ceux liés au changement climatique.

C. PROBLÈMES ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX

43. Dušan Reljić, chef du bureau bruxellois de l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité (SWP), a indiqué que, sur le plan économique, les Balkans occidentaux divergeaient de l’UE et faisaient face à des perspectives à moyen terme peu réjouissantes. Pour atteindre la moyenne de l’UE, la région devrait afficher un taux de croissance de 6 à 7 % pendant les 30 prochaines années ; or son taux de croissance sur l’ensemble se situe en moyenne à 2 ou 3 %.

Cette situation pousse les jeunes à émigrer, tandis que les autres groupes démographiques forment une population vieillissante : l’avantage comparatif que possèdent les pays des Balkans occidentaux – une main-d’œuvre abondante et peu coûteuse – se trouve ainsi compromis, ce qui donne naissance à une boucle de rétroaction génératrice de divergence économique. L’intervenant a instamment demandé aux décideurs de l’UE de consentir aux pays des Balkans occidentaux candidats à l’accession un financement d’un niveau semblable à celui qu’ils ont accordé à la Roumanie et à la Bulgarie avant l’accession de ces deux pays, l’objectif étant d’aider la région à se développer de manière plus rapide, plus transparente et plus respectueuse de l’environnement .

44. Nicola Pontara, responsable de la Banque mondiale pour la Serbie, a commencé par expliquer aux parlementaires que, dans les six pays des Balkans occidentaux, la croissance était en train de reprendre : la Banque mondiale escompte une augmentation de 5,9 % pour 2021, malgré un redémarrage plus lent de leur marché du travail. Deuxièmement, la vigoureuse politique fiscale et financière menée par les pouvoirs publics pour répondre aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 a contribué à accélérer l’abaissement des niveaux de pauvreté. Troisièmement, si les perspectives qui s’offrent à eux sont favorables, les Balkans occidentaux n’en demeurent pas moins exposés à des risques considérables : leurs taux de vaccination sont encore faibles, ils pourraient pâtir de tensions commerciales et financières, leur dette publique et leurs déficits fiscaux ont beaucoup augmenté et l’inflation reste élevée.

Quatrièmement, la région doit saisir l’occasion de se doter à l’avenir d’une croissance plus verte et de devenir ainsi plus résiliente.

D. RÉSILIENCE AUX CYBERMENACES

45. Mitko Bogdanovski, vice-doyen de l’Académie militaire « Général Mihajlo Apostolski » de Skopje, a insisté sur le fait que la pandémie de Covid-19 avait souligné encore l’importance critique de la technologie dans la vie quotidienne. « Les technologies émergentes et les technologies de rupture (dont la robotique, les drones, les nanotechnologies, la bio -ingénierie et l’intelligence artificielle, de même que l’apprentissage automatique et l’apprentissage en profondeur) façonneront à l’avenir notre approche de tous les domaines, y compris ceux de la défense et de la sécurité. Aujourd’hui, des entités – étatiques ou non – lancent des cyberattaques qui menacent notre sécurité et notre résilience sociétale ». Bien que la plupart des pays des

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Balkans occidentaux aient adopté une législation qui renforce leur cybersécurité, ils doivent faire plus et se doter des moyens de prévenir et de détecter les cyberattaques, d’y riposter et de les gérer. Des efforts supplémentaires sont requis en particulier dans les secteurs de l’éducation et de la formation, dans le partage des informations de nature mondiale et dans la coopération régionale.

46. Nebojša Jokić, chef de l’équipe de réponse aux incidents informatiques du ministère de l’Intérieur de Serbie, a relevé que les notions de sécurité informatique et de cybersécurité n’étaient apparues pour la première fois dans la législation serbe qu’en 2010. Depuis lors, le pays a accompli de grands progrès avec, notamment, l’adoption de la loi sur la sécurité informatique en 2016 et, l’année suivante, de la première stratégie nationale pour le développement de la sécurité informatique. Ces textes dressent la liste des mesures de protection contre les cyberattaques et définissent les responsabilités de toutes les institutions publiques concer nées, s’agissant de prévenir ces attaques, d’y riposter et de les gérer. L’intervenant a signalé que la Serbie avait lancé diverses initiatives pour améliorer la formation et la construction de capacités en matière de cybersécurité et que, depuis 2017, elle organisait chaque année le cyberexercice Cyber Tesla conjointement avec la garde nationale de l’Ohio.

47. Vladimir Radunović, directeur de la diplomatie numérique et de la cybersécurité à la DiploFoundation, a estimé que « la défense de nos sociétés contre les cyberattaques » requérait des tactiques associant tous les ministères et tous les secteurs de la société. De telles tactiques doivent associer l’ensemble des institutions du secteur public, le secteur privé, les organisations de la société civile et les citoyens eux-mêmes. La vitesse à laquelle sont conçues et disséminées de nouvelles technologies – impression 3D, théorie des quanta, réalité virtuelle, chaînes de blocs et internet des objets – rend un changement de tactique toujours plus urgent.

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