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Dystopies. Classe de 3 ème A. de Mme Veillas. Année scolaire

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Dystopies

Classe de 3

ème

A

de Mme Veillas

Année scolaire 2020-2021

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Alors que l’utopie est « un pays imaginaire où un gouvernement idéal règne sur un peuple heureux », une dystopie serait une utopie qui n’aurait pas fonctionné et qui aurait conduit ses habitants au désastre et au malheur.

A partir de leur lecture de dystopies, les élèves de 3eA ont écrit trois romans d’anticipation :

Table des matières

2040

Auteurs : Inès, Léonie, Noa, Ruben, Amalia, Neila, Sohane, Yazane et Théo

Border Of The Wealth

Auteurs : Florent, Andrew, Diégo, Aïssa, Chiraz, Sacha, Laura, Maelys, Rebeca, Cylia et Emma

Azerty

Auteur : Saji, Babacar, Hannah, Line, Manelle, Noéva, Antoine, Matthieu et Raphaël

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2040

Inès, Léonie, Noa, Ruben, Amalia, Neila, Sohane, Yazane et Théo

Chapitre 1

En 2015, une catastrophe naturelle touche la planète Terre, une terre brûlée, carbonisée, calcinée.

Des survivants, les plus intelligents, partent à la recherche d'une terre saine, les autres sombrent dans le désespoir. Vladimir, un savant un peu plus chanceux que les autres, découvre une terre habitable.

L'herbe y est verdoyante, le soleil rayonnant et l'eau limpide. Il voit en ce petit bout de vie comme un monde d'espoir : Russéania est née.

Vladimir construit des maisons, des terrains de jeux, des laboratoires, des usines et des écoles. Il rêve de voir arriver un jour des hommes, des femmes et des enfants. Seul dans sa tour, il attend en vain pendant des années leur venue.

Après cinq ans de solitude et de recherches intenses, il réussit à créer un système de naissance in vitro. Chaque être a sa propre personnalité, son propre ADN. Mais ils ont tous été conçus de la même façon, ils possèdent une puce implantée à leur naissance dans leur cou, afin que Vladimir puisse les

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observer constamment. Un être met environ trente- huit heures à se former. À la suite de ses multiples progrès, il produit en un temps record le nombre de douze mille habitants en trois ans.

Il est fier de sa réussite, néanmoins ces êtres humains n’ont aucun moyen de se reproduire. Le seul moyen pour eux d’avoir une famille est d’adopter des nouveau-nés.

Pour la survie de Russiéania, cette usine est indispensable, mais Vladimir qu'on surnomme le savant fou est le seul à y avoir accès. Ce monde, à première vue, semble parfait. Les habitants y vivent en harmonie, mais dans l'ignorance de ce que le savant réalise dans sa tour.

Des frontières invisibles entourent la ville. Elles ont été conçues lors de la première naissance effectuée par Vladimir, car un petit garçon qu'il considère comme son fils a tenté de s'échapper vers le monde extérieur, un monde sans vie.

Aujourd’hui, nous sommes en 2036, le monde va mal. Une surpopulation touche Russéania depuis quelques mois. Le pays est maintenant divisé en deux parties : côté nord, côté sud. Le côté nord est réservé aux moins aisés, ils vivent dans la pauvreté et la misère, les maisons sont en ruines, les rues sont polluées de déchets. Ils sont sans ressource et mal nourris. Les enfants ne peuvent plus se rendre à l’école qui se situe de l’autre côté du pont, côté sud.

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Les adultes ont quasiment tous perdu leur travail afin de pouvoir s’occuper de leurs enfants ou de leurs proches. Ce sont aussi les plus vulnérables aux maladies : ils n’ont pas les moyens d’être immunisés. Tandis que de l’autre côté, côté sud, les maisons sont grandes et magnifiques et surtout bien entretenues, les rues sont fleuries et colorées. L'école est obligatoire pour chaque individu de moins de 16 ans. Et tous les habitants du côté sud sont en bonne santé.

Vladimir vit, quant à lui, dans sa tour, qui domine son monde.

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Chapitre 2

Je m’appelle Yégör Palüski. J’ai 16 ans depuis trois jours et je vis dans le côté nord. Je réside seul dans une pièce d’environ 6 mètres carrés. C’est petit, néanmoins j’ai le nécessaire pour survivre, un lit où je me sens à l'étroit, une cuisine microscopique et un salon... inexistant. Depuis la crise, je ne peux plus étudier, je suis dans l'incapacité de rejoindre mon école. C’est également très compliqué au niveau de la nutrition, car nous n’avons quasiment plus de ressources. Je semble identique aux autres. En vérité, ce n’est pas le cas, car j’ai reçu par erreur génétique, mais moi je dis plutôt par chance, le don de connaître parfaitement les secrets de la nature.

Si un jour on doit s’enfuir, je pense être le seul à pouvoir déjouer les obstacles de la nature.

Dans le côté nord, je fais partie d'un petit groupe contre le gouvernement. On l'a créé pour donner suite à la rencontre d'une vieille personne qui nous a avertis sur ce qui se passe dans le côté sud. Nous luttons contre la crise et l'inégalité entre les deux camps de Russiéania, cependant nous ne faisons pas le poids face à un gouvernement si dangereux. Ce groupe est composé de six personnes, elles ont à peu près toutes mon âge mis à part la plus jeune, qui est âgée de 13 ans. Même si je suis bien intégré dans ce groupe qui défend la même cause que moi, je me sens quand même différent des autres membres, va savoir pourquoi...

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Depuis la crise, je vis dans le côté nord et je me porte assez bien. Tous les soirs, je dors sur un lit composé de bois, de feuillages et d’un peu de foin. Ce n’est pas très confortable, mais je fais avec, puisque d’autres habitants du côté nord dorment sur des planches en bois, donc je me contente de mon lit.

Tous les matins, j’essaye de manger à ma faim, avec quelques petits gâteaux, parfois du lait, rarement des céréales. La seule fois où j’ai pu boire un verre de jus de fruits, c’est quand de nouveaux arrivants sont venus avec en leur possession une bouteille de jus de fruits. Ces derniers m'en ont proposé et c'est vraiment bon. Le midi, je mange souvent du pain, de temps et temps des sandwichs et des yaourts avec un peu de sucre. Puis, tous les soirs, je me nourris de pain avec un peu de beurre. Quand je trouve des fruits, je les mange le soir, voilà à peu près ce que je consomme chaque jour, ce n’est pas beaucoup, mais cela me suffit.

Je m’habille de la même manière tous les jours, un débardeur et un bermuda. Tous les habitants du côté nord s'habillent de la même façon. Je possède aussi un sweat pour les grandes occasions ; ici il fait souvent très chaud, il n’y a pas d’hiver. Pour me déplacer, je me suis fabriqué une sorte de skateboard avec une planche de bois que j’ai trouvé dans des débris et pour les roues j’ai pris celles d’un caddie du dernier supermarché du côté nord, ce n’est pas très pratique, mais ça fait l’affaire.

J’ai quelques amis qui font partie de l’autre côté,

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on communique de temps en temps secrètement et aujourd’hui je viens d’apprendre une nouvelle très surprenante et inattendue...

D'après eux, un parti anti-gouvernemental va être créé. Malheureusement, les exigences et critères pour y entrer sont drastiques. Il faut avoir minimum 20 ans, et également une condition physique adaptée. De plus, les fondateurs de cette alliance anti-gouvernementale doivent se montrer discrets puisque si le gouvernement apprend qu'un complot est en train de se préparer, ils risquent de ne plus voir très longtemps la lumière du soleil...

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Chapitre 3

Nous sommes en 2040, j'ai à présent 20 ans et je deviens dorénavant éligible pour les épreuves. Je suis en grande forme physique également après avoir travaillé cet aspect durant ces quatre dernières années.

Les épreuves vont se dérouler le 23 janvier.

C'est le grand jour, et à mes yeux le plus important de l'année. Nous sommes une centaine de personnes à avoir le même objectif. Lequel ? Celui de devenir le chef du parti anti-gouvernemental appelé aussi «AG

».

J'ai entendu parler qu'il n'y a en réalité qu'une épreuve : ''Le parcours du combattant''.

Je me rends non loin des éminences Russéaniennes. Je suis accompagné de Terrence, d'Igor et de Dimitri, ce sont mes amis, ils ont eux aussi envie de participer.

-Dépêche-toi, Dimitri, criai-je.

Il me répond essoufflé qu'il arrive.

Une fois arrivé à la cérémonie, je vois plusieurs hommes vêtus d'une fine toile de soie, l'un d'entre eux porte un livre et un autre un papyrus. Personne ne peut imaginer ce qui va se passer.

Un vieil homme commence à réciter un discours.

-Aujourd'hui, je suis là pour vous annoncer que vous allez participer à un concours. Vous êtes venus pour prouver que vous possédez les capacités à rejoindre ce parti qui va vous demander de grandes compétences morales et physiques. Un parcours du

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combattant qui sera long, intense et sans répit ! À cet instant-là, je regarde mes amis et je vois leur visage se décomposer au fur et à mesure de l'annonce.

Je me sens impuissant face au discours.

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Chapitre 4

Enfin après quelques heures de marche, j’aperçois le parcours. Le vieil homme reprend alors la parole :

-Nous sommes arrivés devant l'épreuve du jour, nous allons pouvoir observer vos qualités face à l'adversité. Cette épreuve est éliminatoire.

C'est la deuxième fois que je vois le visage abasourdi de mes amis aujourd’hui. À vrai dire le mien aussi.

Cet aîné ne m'inspire pas confiance ! Il a quelque chose de particulier que je ne peux pas définir, de surcroît, ce vieillard qu'on surnomme le chef ne s'est pas présenté.

Le régent déclare l'épreuve ouverte !

-Vous avez une heure pour faire ce parcours et revenir, dit-il.

Ça devient une habitude de voir le visage stupéfait de mes amis.

-Yégör, dépêche-toi, crie Dimitri me coupant dans mes pensées.

Le parcours est très physique. On doit nager, courir, traverser des chemins plus boueux les uns que les autres et cela avec un temps qui n'est pas illimité.

Durant la course, certains meurent à cause de l'intensité de l'épreuve, d'autres abandonnent et il y a ceux qui ne lâchent pas malgré la difficulté. Il n'y a aucune entraide entre les personnes, si quelqu'un tombe, il n'a qu'à se relever lui-même ! Nous sommes

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tous venus pour un objectif : rentrer dans le parti ! Je me prépare depuis plusieurs années donc je tiens le choc. Près de cinquante minutes d'efforts intenses plus tard, je finis premier !

À cause de fortes intempéries, la cérémonie des remises de prix est remise au lendemain. En rentrant chez moi, je trébuche et puis là, plus rien, le néant.

Une personne crie:

-Vite, il y a un mort !

-Non, il respire encore, il a probablement glissé, répond un de mes amis.

-Emmenons-le chez nous, poursuit-il.

-Où suis-je ? dis-je en me réveillant.

-Tu dors depuis hier, s'exclame le jeune homme!

-Qui es-tu ?

-Je suis Nikolaï, on se promenait mes amis et moi et on t'a trouvé inconscient dans la rue. On a alors décidé de t’emmener chez nous pour te donner des soins. En répondant tout doucement pour ne pas te faire mal à la tête.

Après avoir été accueilli, je repars au lieu de l'épreuve pour recevoir le rôle de chef du parti grâce à ma victoire de la veille.

La cérémonie se passe comme prévu, mais le directeur me prend à part pour me confier une des missions les plus importantes qui ait jamais été données :

- Écoute-moi bien, Yégör ! D'après certaines rumeurs, il existe une frontière invisible, mais il y a une chance qu'elle n'existe pas. J'ai donc besoin que

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tu prennes Anastasia avec toi et que vous alliez voir si bien oui il y'a une frontière invisible qui est infranchissable !

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Chapitre 5

La situation est trop grave. Après en avoir parlé à Anastasia, on décide d'aller traverser la frontière avec tout le groupe, il faut absolument aller voir ce qui se passe.

Avec Igor, on a marché vers notre base, la maison abandonnée puis on a téléphoné au reste de la bande pour leur dire de se retrouver là-bas.

- Réunion d'urgence, venez vite.

Anastasia est arrivée la première après nous. En entrant, ses cheveux roux ont flotté dans la poussière du salon. L'ambiance était feutrée, légère au milieu des vieux meubles, tous plus abîmés les uns que les autres. Et puis Dimitri est arrivé.

Maintenant, tout le monde est là, je peux enfin exposer mon plan :

-Avec Yégör, nous avons réfléchi et nous pensons que pour connaître la vérité il nous faudrait quitter le pays, on doit traverser la frontière. Je sais que cela implique de tout abandonner, mais nous n'avons pas le choix, je sais aussi qu'il y aura sans doute des réticences, mais je vous promets que nous connaîtrons la vérité.

En balayant la scène des yeux, j’ai vu le visage inquiet de mes amis, la peur de quitter leur famille, ou le peu qu'il en reste.

- Je comprends cette peur, moi aussi je dois laisser mon père seul...

Anastasia a répondu la première avec une voix

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tremblante :

-Yégör, ma sœur ne peut pas rester seule.

Puis Dimitri :

-Comment comptes-tu t'y prendre ?

-Nous savons qu'il y a une frontière infranchissable et invisible.

Je me suis tourné vers Igor qui a acquiescé.

Dimitri a repris :

-Je te suis, je n'ai plus de famille, je n'ai plus rien à perdre.

Soulagé de ce soutien, j'ai tout de même attendu la réponse d'Anastasia. Deux personnes me suivent dans mes idées, il n’en reste plus qu’une à convaincre.

J'ai continué :

-Anastasia, tu es certaine de ne pas vouloir connaître la vérité ?

-Évidemment que je veux connaître la vérité, mais je ne peux pas laisser ma sœur seule, elle a besoin de mon aide...

- Je comprends cette angoisse, je te laisse vingt- quatre heures pour réfléchir à ma proposition.

Anastasia nous avons besoin de toi, tous nos plans sont déjà prêts.

Sur le chemin du retour, j'ai repensé au plan défini avec Yégör : dans deux jours nous nous retrouverons à minuit devant la frontière. Je suis excité, j'ai besoin de parler, de planifier encore et encore.

En sortant mon téléphone de ma poche pour

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appeler Yégör, une brûlure intense m'a envahi la main, j'ai laissé échapper un cri de douleur et lâché mon téléphone par terre. Je l'ai ramassé en me protégeant avec la manche de mon pull, mais mon téléphone est redevenu froid.

Me voilà arrivé chez moi, ma main est brûlée, rouge et avec des boursouflures. Après un temps de repos, je décide de réexaminer mon téléphone : rien d'anormal en apparence, je l'essaye, le reprends en main, le retourne, toujours rien d'anormal.

Problème : le téléphone refuse de fonctionner, je décide donc de l'ouvrir : une pince et une loupe.

Me reviennent les conseils que mon oncle m'a donnés lorsqu'on ouvre un téléphone :

- D’abord, on commence par observer comment l’engin est construit, ensuite on regarde si chaque pièce est bien à sa place, après on recherche la moindre anomalie. Il faut toujours avoir une loupe sinon on ne voit rien.

Mon oncle a fait de grandes choses pour notre pays, Russéania. Des réparations d'avions de chasse, de machines de survie avant l’apocalypse. C’était l’as de la mécanique et de l’informatique, chez nous, tout le monde est fier de lui ! Mon oncle, c'est comme un grand-père, je l'ai toujours écouté parler de son métier pendant des après-midis entières. Et puis un jour, il est décédé dans une mission très dangereuse, tué par la force de la Terre, un ouragan l’a emporté avec tous ses compagnons de mission. Ça, c’était le

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début du cauchemar, il y a eu d’énormes ouragans d’une très grande puissance, des séismes de magnitude douze sur l’échelle de Richter. Les scientifiques ne peuvent même plus les prévoir.

C’est le gros risque, la nature qui se rebelle, la nature qui parle, la nature qui s’exprime à tout moment et constamment.

Aujourd’hui, la menace n’est plus la nature, mais le gouvernement, les dirigeants. Du jour au lendemain, des virus apparaissent et tuent quatre mille personnes par jour, les citoyens sont traqués et surveillés par tous les moyens. Tout le monde le sait : le gouvernement cache des choses ; personne ne sait quoi.

En me reconcentrant sur mon téléphone, je remarque un léger clignotement rouge derrière ma carte SIM. Je pense tout de suite à la fameuse « puce

», celle dont tout le monde parle ces derniers temps autour de moi. Cette fois-ci cela ne fait plus de doute, le gouvernement nous épie un par un dans notre intimité.

Cette situation ne m’étonne qu’à moitié, elle me fait presque rire. Un rire nerveux. Pourquoi des puces nous traquent-elles ? Dans quel but ?

Il faut absolument savoir, il me faut des réponses ! Il doit être 19 heures lorsque je me détache de toutes ces questions. Comme tous les autres soirs, mon père n’est toujours pas rentré. Je ne sais pas ce qu'il fait, je n'ai jamais su. "Je suis au

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travail Yégör." La voilà sa réponse habituelle, il travaille, encore et encore. Mon père est au service de l'État, c'est tout ce que je sais. Ce même État dictatorial et autoritaire qui manipule le peuple sous prétexte de "cohésion de la société". Ce régime a banni la démocratie pour faire de nous des marionnettes, des soumis. Dans notre monde, les choses ne changent plus, le gouvernement a figé nos destins. Le gouverneur, lui, est entouré de ses ministres, mais ne parle jamais, il ne voit personne excepté quelques conseillers. Et mon père n'est toujours pas rentré...

Vingt heures. Je me dirige vers le canapé et j’allume la télé : un mauvais film d’action. Je zappe.

Vingt heures trente-deux. Je décide de me faire à manger. Le frigo est vide, tant pis, je mange des pâtes. Vingt-et-une heures quatre. Me revoilà sur le canapé. Je lance un autre film. Lorsque celui-ci est fini, j’essaye de dormir. Vingt-trois heures trente, j'appréhende. Dans vingt-quatre heures, je vais traverser la frontière invisible. J'espère qu'Anastasia va venir. Je refuse de l'appeler, mon téléphone est sur écoute, maintenant j'en suis certain. Minuit treize, je vois Anastasia. Mon père n'est toujours pas rentré. Je stresse. Minuit quatorze.

Je m'endors.

Le jour de la traversée

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Me voilà réveillé après une courte nuit. Malgré le stress, je parviens à grignoter un petit déjeuner puis je sors de chez moi. Je dois retrouver Anastasia, Igor et Dimitri à onze heures :

- Salut, Dimitri ! Ça va ? Pas trop stressé ? - Salut, Yégör, ouais ça va.

Anastasia arrive en même temps qu’Igor, je lui lance sans hésiter :

- Bon, Anastasia, on est là pour que tu nous donnes ta réponse, tu nous suis ?

Anastasia marque un silence, puis en me regardant dans les yeux :

- C’est bon, je viens.

À l’intérieur je crie de soulagement, Anastasia fait bien partie du plan. On a absolument besoin d’elle pour notre première mission ! La tension est immense au sein du groupe, il y a comme un très grand stress qui nous lie les uns aux autres, mais je suis le leader, je garde la tête froide :

- Tu fais le bon choix, rendez-vous ici ce soir à minuit. Personne ne prend son téléphone, le mien est sur écoute, le vôtre sûrement aussi. Il n'y a rien à faire contre. Faites-moi confiance. Compris ?

- Compris Yégör, à ce soir, faites attention, répond Igor.

En partant, je croise le regard d'Anastasia, elle est belle.

Vingt-trois heures. Je suis rentré chez moi à midi et j’ai passé la journée à tourner en rond dans le salon.

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J'ai hâte d’être ce soir. Je n’ai pas vu mon père depuis cinq jours, je lui en veux, beaucoup. Dans la vie, mon père préfère son travail, sa seule famille. Et moi je ne suis plus rien depuis la mort de ma mère. Va-t-il être triste de mon départ ? N’aura-t- il aucune réaction, il s'en fiche de savoir où est son fils.

Dans ma chambre, je prends un sac, déjà fait de cet après-midi. J’y ai mis quelques habits, le strict minimum, une gourde, de la nourriture, une crème pour ma main ainsi qu’un bandage, une couverture, une corde, un couteau et une photo de famille.

De retour dans le salon, j’attends une heure. Il est vingt-trois heures quarante-cinq, j’éteins la lumière, je ferme la maison.

J’arrive le premier, suivi d'Igor et de Dimitri.

Anastasia est là elle aussi.

Minuit, il est l'heure.

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Chapitre 6

Nous voilà marchant vers l’inconnu, comme si chaque pas se fait dans le vide, pourtant on avance bel et bien, je crois.

Au bout d’une journée de marche rythmée de pauses, nous arrivons dans un étrange lieu.

Anastasia prend la parole :

- On ne dirait pas que l’on est dans notre pays, vous ne trouvez pas que la nature est plus belle ? Que l'air est plus pur ?

- Oui, tu as raison, mais où on est ? Dimitri me répond :

- Je ne sais pas, mais personne ne m’a parlé de cet endroit.

- C’est bizarre, je ne vous l’ai pas dit tout à l’heure, mais j’ai ressenti que la verdure n’est pas la même qu’à Russéania, confirme Igor.

Je réplique :

- Mais est-ce que l’on est dans la bonne direction au moins ?

- Oui, normalement, tout est bon.

Je me pose beaucoup de questions, et s’il n’y a pas de frontière invisible ? Si c’est juste une stratégie de la part du gouvernement pour nous priver de liberté ? Si depuis le début nous sommes tous libres ?

Nous nous retrouvons dans un champ magnifique, nous n'avons jamais vu cela auparavant même dans les films. Les couleurs sont gaies, dans le ciel, il n'y a

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aucun nuage, des fleurs multicolores nous entourent.

Au loin, nous pouvons apercevoir une forêt avec des arbres plus beaux et plus grands les uns que les autres.

Les oiseaux chantent et des animaux accompagnent notre marche. Les rayons de soleil réchauffent nos paupières closes et nos peaux blanches. Impossible de ne pas sourire face à un tel spectacle. C'est une idylle. Tout ça ne ressemble en aucun cas à Russéania.

Là-bas, il n'y a qu'une saison : l'hiver.

Ici, c'est l'été.

Dimitri décide d'avancer, nous suivons.

Nous voilà face à une majestueuse cascade, l'eau est transparente et les poissons se glissent entre les vaguelettes.

- On se baigne ? dit Anastasia.

C'est la première fois que je la vois autant sourire. Elle m'éclabousse en remplissant sa gourde, Dimitri et Igor nagent déjà au milieu des poissons. Anastasia sort de la rivière au bout d'un moment, elle a repéré une grotte sous la cascade...

Nous la suivons.

Stupéfaction, nous tombons nez à nez avec un groupe d'individus assis autour d'une table où sont entreposés des corps de gibier et des fruits tropicaux.

Inquiet, je les questionne : -Qui êtes-vous ?

-Nous nous appelons Diaga, Dev, Brandon et Boston-Jr, nous sommes originaires de Russéania.

Je n'en crois pas mes oreilles.

-Vous êtes de Russéania ?

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-Oui et nous nous sommes enfuis du pays, car nous voulions savoir ce qu'il se cachait derrière la « frontière ». Nous avons découvert qu'il n'y avait pas de frontière. Nous nous sommes résolus à nous dire que c'était une stratégie du gouvernement. Faire peur pour ne pas risquer de perdre des habitants. Il n'avait pas assez d'argent pour construire une frontière invisible... Mais nous voilà ici depuis un mois.

-Nous sommes dans la même situation que vous.

Je regarde un par un le visage de mes amis et je dis :

-Que diriez-vous d'unir nos forces ? De réunir nos provisions et de former un seul groupe ? Nous serions le groupe qui a réussir à fuir Russéania...

-D'accord nous voulons bien.

-La nuit approche, nous restons ici ?

Pendant que certains préparent un feu, d'autres sortent pour réunir la nourriture. À nous tous, nous avons assez de réserve.

Alors que nous commençons à manger l'un d'entre eux prend la parole, c'est Diaga qui nous raconte comment ils sont arrivés dans cette grotte :

-Lorsque nous avons pris la décision de quitter Russéania, nous avons découvert l'existence de puces électroniques qui nous traquaient et nous espionnaient. Ne sachant que faire, nous avons laissé nos téléphones là-bas, mais Dev l'a oublié dans son sac par mégarde... le téléphone

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nous localisait toujours, et le gouvernement nous voyait. Un jour, la police de Russéania a réussi à nous tomber dessus, mais nous sommes parvenus à nous réfugier dans cette grotte... Nous sommes là depuis un mois, nous nous nourrissons essentiellement en chassant. Mais nous sommes libres.

Anastasia semble dégoûtée, cette information ne nous rassure pas, mais la soirée se déroule sans encombre. Diaga continue de nous raconter ce qu'il s'est passé après avoir trouvé ce refuge.

- La police est partie après être restée quelques jours dans les parages. Nous pensons qu'ils ont abandonné, du moins, nous l'espérons. Peut-être pensent-ils que nous sommes déjà tous morts. Et vous ? Vous n'avez pas eu à faire à eux ?

Igor répond :

- Oh, c'est assez simple, nous avons laissé nos téléphones à Russéania.

Je leur demande :

-Qu'avez-vous découvert depuis un mois ? -Nous sommes peu sortis de cette grotte, nous n'avons pas dépassé le champ.

-Donc, vous n'avez rien appris depuis un mois ? Je trouve cela étrange.

-On voulait surtout être prudents.

-Vous avez réussi à passer la soi-disant frontière, vous vous êtes cachés de la police et depuis un mois vous n'avez rien découvert ? Quel était votre objectif

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de départ ? Vous vous en rappelez ? Je sens la culpabilité et la gêne s'installer.

Je me lève et sors. Je n'étais jamais allé dans une grotte auparavant, je n'ai jamais su à quel point c'était oppressant.

Au loin les "bonnes nuits" des autres.

Comment j'en suis arrivé là ? Moi, Yégör Palüski, à quel moment de ma vie n'aurai-je plus aucun problème ?

Je décide enfin d'aller me coucher.

Le jour d'après

Je me réveille le premier, le soleil n'est pas encore levé. C'est l'aube. Je m'aventure à l'extérieur de notre base. J'y découvre une fois de plus le paradis.

J'entends du bruit derrière moi. Je me retourne.

Anastasia. Elle s'assoit. Je fais de même.

Elle me parle :

-Salut, tu as bien dormi ? Mais je ne l'entends même pas.

Elle s'approche de moi, pose sa tête contre mon épaule. Me regarde. M'embrasse.

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Chapitre 7

Le lendemain, je réunis tout le monde pour un possible retour en Russiéania :

-Je dois repartir dans mon pays, ce n'est pas mon choix, mais c'est un devoir que je dois accomplir en tant que chef des résistants. Ce qui veulent me suivre, nous partons dans une heure.

Je me prépare au mieux mentalement au bord de la mer pour être prêt au futur obstacle. Heure de départ, je crie :

-Qui viens ?

-Nous ! répondent en cœur la totalité du groupe.

Nous sommes le 23 juin 2040 et une grande réforme vient de prendre place ! Le dictateur Vladimir décide d'interdire aux paysannes non issues de la police d'avoir des enfants. Ce dernier impose également au peuple de se faire un tatouage en forme de cercle au niveau du poignet gauche au risque de mourir.

Nous sommes dans une petite campagne qui se situe à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale.

J'ai pensé que grâce à ce refuge qui se situe loin de la ville centre, nous allons être en sécurité, malheureusement, j'apprends par un intermédiaire qu'un simple paysan nous a dénoncés, car il a pris connaissance de notre complot. En Russiéania, une alliance contre la hiérarchie est passible de plusieurs

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années de prison. Nous avons juste quelques minutes pour nous enfuir. Notre plan que nous avons mis des années à élaborer va s'effondrer. Ce régime politique oppresse les habitants sans cesse, c'est pourquoi le parti anti-gouvernemental a été créé, cependant, les gens sont réduits à les suivre pour sauver leur vie. En plus, la police du gouvernement peut vous arrêter à tout moment à cause des puces et des agents présents dans chaque ville.

Surprise, Anastasia décide d'abandonner la mission après avoir appris que la police se rapproche de la maison et va partir sans nous pour se rendre dans la capitale. Quant à nous, nous allons passer par les égouts pour accéder à un bunker abandonné depuis plusieurs années. Je remarque que le groupe devient moins soudé depuis le départ de mon bras droit, pour les remotiver, je prends la parole :

-Si nous continuons comme ça, nous finirons tous égorgés un par un !

En une petite phrase, toutes les personnes semblent convaincues, mais Boston-Jr nous rappelle quelque chose :

-Attendez ! Rappelez-vous que nous avons des puces sur nous et qu'ils peuvent nous retrouver à tout instant !

-Il faut donc se disperser ou créer des groupes à plusieurs qui permet d’étendre le groupe et poser plus de problème à la police et au

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gouvernement. Continue Brandon.

-Il a raison, on ne va pas se laisser tuer, dispersons- nous avant la tombée de la nuit, dis-je.

Je commence à élaborer les groupes :

-Brandon avec Boston-Jr, Dev avec Diaga, enfin je prends Dimitri avec moi.

Dev répond d'une voix assez inquiétante :

-En parlant de lui, je crois qu’il n'est plus avec nous, j'ai bien peur que vous vous retrouviez seul chef.

Je me pose énormément de questions après cette annonce, mais où est-il ? Je n'en sais pas plus que vous. Est-il parti avec Anastasia ? Je commence à me poser des questions sur leur fidélité, est-elle réelle ? Je ne le sais pas.

Après l'annonce de cette bien triste nouvelle, je dois retourner au travail. Je dois élaborer un plan puis organiser la dispersion. Je prends la parole : -Pourquoi ne pas se rendre dans la ville-centre et insérer un espion au sein de la police ?

-Pas mal ! s'exclame une personne dont la voix m'est familière.

Anastasia est de retour, mais elle est accompagnée de ceux qu'on surnomme les faux gardiens de la paix.

Elle continue :

-Yégör, je ne t'ai pas trop manqué ?

-Tu es donc complice, mais pas de notre côté, pourquoi tu nous as trahis ? Pourquoi, pas ça pas

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maintenant, pas après tout ce que tu as fait ! Anastasia réplique :

-Je t'ai manipulé à la perfection, tu es tombé sous mon charme, tu m'as dévoilé tous tes plans, tes cachettes. Tu n'es plus un secret pour moi à vrai dire, c'était très facile de vous retrouver.

Maintenant je n'ai plus qu'une chose à dire, soldat à vous de jouer !

Des coups de feu éclatent. Sans plus attendre, nous essayons de nous cacher dans la maison pour ne pas mourir. J'avais superposé deux petites armoires expéditivement devant et sur le côté et cette petite cachette permet non seulement d'avoir une deuxième personne avec moi, mais aussi de pouvoir m'en servir afin de les jeter sur l'ennemi si ces derniers se dirigent vers nous. La personne qui s'est cachée avec moi est Boston-Jr.

J'entends les cris des camarades. J'entends ces derniers mourir. J'entends le dernier souffle de mes coéquipiers. J'entends la traîtresse rire. J'entends les soldats jubiler après avoir tué de jeunes personnes.

Je vois Boston-Jr pleurer juste à côté de moi, sans hésiter je le prends dans mes bras afin de faire le moins de bruit possible. Il pleure, car il perd des amis, des camarades avec qui il a tissé des liens depuis de longues années.

Quelques minutes d'intenses fusillades et Anastasia décide de reprendre la parole :

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-Yégör et Boston-Jr, je sais que vous m'entendez, tous vos petits camarades sont morts. C'est la fin pour vous. Vous ne pouvez plus lutter contre nous, le gouvernement gagnera toujours à la fin ! Nous allons revenir bientôt où que vous soyez pour finir ce qui était à faire aujourd'hui.

Je regarde mon désormais coéquipier et il est terrifié, le visage pâle après un discours qui moi- même m'a donné froid dans le dos. La police est partie et je chuchote à l'oreille de Boston-jr au cas où quelqu'un soit resté :

-Je ne suis plus ton chef, maintenant nous sommes coéquipier, chacun a son mot à dire dans les décisions finales qui vont être prises et ne l'oublie jamais, il faut apprendre à perdre avant de triompher. Tous nos amis sont morts, nous n'allons surtout pas abandonner après ce massacre, mais au contraire, ça doit nous donner une motivation supplémentaire pour les vaincre. Ce ne sont probablement que de simples paroles pour toi et tu as perdu le courage et la détermination qui forgent ta personne. Mais je t'en supplie quitte à mourir, reste avec moi jusqu'au bout, reste avec moi jusqu'à notre dernier espoir, reste avec moi jusqu'à notre dernier souffle !

-J'ai certes perdu une grande partie de mon courage après cette débâcle, mais tant que j'aurai foi en cette mission, je resterai à tes côtés jusqu'au bout.

On va peut-être mourir demain ou dans quelques années après notre probable victoire face au

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gouvernement, mais sache que j'ai été fier de te côtoyer. On peut le faire et nous le ferons, répond Boston-jr.

En sortant de la cachette, je vois une pièce remplie de sang. Je ne veux pas le dévoiler à mon associé, mais j'ai peur à présent.

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Chapitre 8

Je désire qu'une seule chose : la liberté du peuple, plus de puce, plus de police dictatoriale, une démocratie, c'est tout ce que je demande.

Malheureusement, la patrouille nous traque jour et nuit. Je remarque que ces derniers ont plus de difficultés à nous localiser à cause de la faible connexion dans les villes du nord. Je mène mon coéquipier vers l'ancienne maison de Brandon qui se trouve dans une petite campagne dans le nord du pays.

Sur le chemin, je remarque comment les conditions de vies des habitants sont désastreuses. Les températures sont très basses, il y a donc un manque d'agriculture et le magasin se situe à des heures de marche ici, ce qui rend leur alimentation encore moindre. Il n'y a pas d'école. Les enfants ne savent pas parler, ni écrire. Il commence à émettre une idée : -Pourquoi on n'essayerait pas de retenter le plan initial ?

Je lui réponds :

-Tu veux te faire tuer facilement ?

-Oui, mauvaise idée, essayons d'en trouver une meilleure, dit Boston-Jr.

Je lui demande :

-Est-ce qu'on peut les piéger ?

-As-tu oublié les puces ? s'exclame-t-il avec un air intéressé.

Il continue :

-Écoute-moi ! Et si on s'introduit dans la tour

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gouvernementale d'après la légende, il y a une pièce où on peut désactiver toutes les puces et rendre aux personnes leur liberté.

Après de longues heures de réflexion, on décide d'opter pour cette idée, mais comment s'introduire dans cet endroit qui parait si sécurisé par l’état ? Je remarque que Boston-Jr commence à avoir un début d'illumination. Il prend la parole :

-Ceux qui sont rentrés dans cette tour font partie du gouvernement ou de la police, nous sommes bien d’accord ? En plus, nous avons la chance d'avoir la capacité de parler, contrairement à plus de la moitié de la population, à cause du fait que l'école n'est pas atteignable en raison de la pauvreté des personnes.

Je réponds : -Oui ! Il continue :

-Cela paraît probablement très compliqué à faire, tant les policiers marchent en groupe de quatre ou cinq, mais si on fait en sorte que deux nous poursuivent, nous les abattons, on prend leurs uniformes. Puis, nous nous rendons au palais et à partir de ce moment, ce sera une course contre la montre entre nous et nous. Plus on va vite, plus on aura de chance de réussir ! Moins on est efficace, moins on aura de chance de réussir ! Tu me suis ?

Je réplique :

-Bien évidemment ! Tu es un génie, maintenant il faut trouver comment se rendre au chef-lieu du pays.

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Il me propose d'y aller à vélo, néanmoins la capitale se situe à plus de quatre cents kilomètres de là où nous nous situons. Je propose :

-Boston-jr, écoute, et si nous organisons un voyage de huit jours? Si mes calculs sont bons, on devra faire cinquante kilomètres par jour.

Les détails manquants du plan vont être confectionnés en route. On doit prendre en compte que la police et Anastasia sont à nos trousses, le danger de la route, les ravitaillements, les lieux où dormir...

J'appelle mon ami pour lui dire que nous partons dès le lever du soleil. Je n'ai pas pu dormir de la nuit, j'ai pensé à ce qui peut nous arriver, une probable mort ou un emprisonnement.

Le soleil se lève. Je réveille Boston-Jr et nous prenons un petit déjeuner avant de directement prendre la route afin d'arriver dans la ville qu'on surnomme ''La ville de Vladimir''. En ayant bien réfléchi la veille, j'indique à mon partenaire que nous prenons le chemin passant par les montagnes.

Certes, c'est plus difficile, mais le risque de se faire arrêter devient moindre. Il est tout à fait d'accord et m'a affirmé qu'il n'a pas pu trouver mieux. En dépit de la fatigue, Boston-Jr reste motivé tout le trajet et je ne peux pas être plus fier de lui !

Nous arrivons où tout va se jouer, des années et des années de lutte, on a perdu des coéquipiers, même des amis proches, des traîtres ont même fait leur apparition, mais tout cela prend fin dans les jours

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qui vont suivre. Quel que soit notre sort, je suis fier d'avoir fait partie de cette mission. Boston-jr ressent les mêmes sentiments à propos de cette mission.

C'est un retour à la case départ pour moi, je me situe là où tout a commencé quatre ans auparavant et prêt à en finir. On décide de laisser la journée afin de se préparer à chaque situation qui peut arriver, je commence à parler:

-Je vais attirer l'attention des policiers.

-Tu sais comment ? me répond Boston-jr.

Je continue :

-Dans le côté sud, il y a une petite allée assez sombre, tu n'as qu'à prétendre de te faire agresser, j'appelle les policiers et s'ils sont plus de trois, on tue sans hésitation. Ça te convient ? De plus, cette allée est connue par les policiers, car ils violent de jeunes femmes. C'est un crime, mais le gouvernement ferme les yeux dessus.

-Ohhhhh ! Cela me paraît pas mal du tout, même excellent, mais comment tu connais l'histoire des viols ? me répond-il d'un air inquiet.

Je lui dévoile :

-Je connais ces détails, car j'ai pu les apercevoir durant ma jeunesse et contre toute attente, les passants ne disaient rien, à vrai dire, ils ne pouvaient pas parce qu’attaquer ou même toucher un policier est passible de prison ! Bref, revenons au plan. On sait que nos puces sont implantées dans notre cou. Il faudra donc doubler de vitesse dans la capitale parce que c'est encore plus dangereux que les petites villes

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où nous étions. À ce moment-là du plan, nous avons l'uniforme de policier, il faut qu'on atteigne la tour de Vladimir grâce aux badges de l'uniforme ensuite tu vas rester en bas et je vais trouver le plus rapidement possible la salle où je pourrai désactiver les puces.

Il répond :

-J'approuve, j'approuve ! Ton plan est merveilleux, là on a toutes nos chances de réussir, tu es vraiment un génie, Yégör !

La nuit passe et plus je regarde Boston-Jr, plus je me dis que c'est devenu comme mon frère. On se connaît depuis quelques mois, mais il est resté malgré toutes les difficultés rencontrées durant cette mission. Je ne peux que le remercier !

Le soleil commence doucement à se lever, je réveille mon ami et je l'emmène dans une petite épicerie pour manger notre petit déjeuner et ensuite partir pour la petite allée. En passant dans les rues, je remarque à quel point les conditions de vie sont atroces. Les paysans sont tous habillés de la même façon, sont tous très maigres à cause de la famine qui touche actuellement le pays. Je remarque que les gens portent des ceintures de différentes couleurs, je demande donc à l'épicier pourquoi ? Il me répond que c'est par rapport au souhait de chacun. Il m'indique que la ceinture noire veut dire arrêt des camps de travaux forcés, l’orange représente la démocratie, la blanche désire l'arrêt du racisme. Le gouvernement a fait passer une réforme : ce sont les grands bruns aux yeux bleus qui peuvent

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prétendre aux grands postes tandis que les blonds aux yeux bleus ne disposent plus de droits et sont réduits à être au chômage et à subir de la discrimination. Les privilégiés sont très bien habillés, possèdent de grandes maisons et mangent à leur faim alors que c’est tout le contraire pour les blonds aux yeux bleus. Ils ont même enlevé les sentiments des personnes résidant dans cette ville grâce à un procédé informatique à travers la puce pour que tout cela soit normalisé.

Après avoir appris des nouvelles qui font froid dans le dos, nous arrivons enfin dans la rue étroite, un groupe de policier approche. Boston-Jr part simuler une agression, s'ensuit son faux cri, je hurle :

-Messieurs ! Une agression ! Venez vite !

Sans douter, les policiers arrivent, ils sont quatre, c'est parfait pour notre plan.

Un policier me dit d'un air soucieux : -Il n'y a aucune agression !

Boston-Jr répond : -Si elle est là !

Ce dernier sort une arme et tue tous ces faux gardiens de la paix en un rien de temps ! D'un air épaté, je l'applaudis et dis :

-Tu t'es entraîné en cachette ? Il m'affirme d'un ton ironique : -Oui, durant des heures !

Trêve de plaisanterie, il faut immédiatement partir pour ce qu'on surnomme ''la tour de Vladimir'‘ ! Je demande à Boston-Jr d'enfiler l'uniforme aussi

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rapidement que possible et nous partons dans la foulée.

Douze heures, l'heure où nous nous sommes rendus au grand bâtiment. Le chemin ne peut pas être plus rude, nos combinaisons sentent le sang.

J'explique à mon associé qu'il faut que je rentre d'abord puis toute personne qui veut rentrer dans la tour durant notre présence ne doit pas se soucier un seul instant que nous sommes des intrus.

Je commence à monter les étages un par un, fouillant pièce par pièce. Boston-Jr m'indique que nous n'avons pas un temps illimité et il faut que j'accélère pour espérer pouvoir trouver la pièce tant attendue ! Arrivé dans les derniers étages de la tour, j'entends un coup de feu qui provient du bas de la tour ! Je ne sais pas si cela concerne mon équipier, mais je dois continuer seulement après avoir fouillé une pièce, je trouve un tiroir qui a besoin d'un code pour l’ouvrir ! Mais qui connaît ce code ? Au moment même, j'entends plusieurs personnes se rapprocher de là où je me situe, par conséquent, je pars me cacher derrière le grand écran de la pièce. Une personne ouvre la porte et s’exclame :

-Yégör, ton coéquipier est mort, je m'en suis occupé ! C'est à ton tour d'y passer ! Si tu sors sans attendre de ton coin, je ne te ferai pas tuer, mais si le contraire se déroule, je n'hésiterai pas à tirer !

Je reconnais cette voix, c'est celle d’Anastasia ! Je sors sans hésiter, elle m'embarque et m'emmène direction la gare. Je vais être envoyé dans les camps

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de travaux forcés. Durant le trajet, je commence à murmurer :

-Ce que je conclus de cette aventure, j'aurais dû plus recruter, être moins autoritaire. Tout ce que je cherchais, c'était la liberté du peuple et le fait qu'il puisse avoir leur mot à dire dans chaque débat ou même décision, mais je n'ai même pas écouté mes propres coéquipiers qui avaient un but similaire au mien. À la fin, Boston-Jr avait l'autorisation de dire ce qui lui plaisait ou même déplaisait et il pouvait émettre des idées également. Nous étions si proches du but, à un code près comme quoi si j'avais l'occasion de redevenir un leader un jour, je n’hésiterai pas à écouter ceux qui seront avec moi. Je n'étais probablement pas la meilleure personne pour gérer ce genre de mission, ce qui est vraiment dommage. Comme quoi, si on avait collaboré en s'écoutant les uns avec les autres on aurait pu réussir...

Plusieurs années plus tard, Vladimir qui est à la toute fin de sa vie décide de me libérer et pour s'assurer que je ne recommence pas, ce dernier me met sous surveillance policière jusqu'à la fin de mes jours.

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Border Of The Wealth

Florent, Andrew, Diégo, Aïssa, Chiraz, Sacha, Laura, Maelys, Rebeca, Cylia et Emma

Chapitre 1

Je cours, je cours, une miche de pain rassie sous le bras, je l'ai volé aux gardes. Ce genre de nourriture dure environ une semaine, accompagnée de gibier, mais nous sommes en hiver, les temps sont durs et les gardes ne nous donnent pas assez de nourriture.

Ici, il n'y a que des enfants, ils arrivent à l'âge de trois ans, les grands qui le veulent bien doivent s'en occuper. Ils leur apprennent les bases de la chasse, les règles de vie ou plutôt de survie. Les nouveaux ont intérêt à les écouter, car s’ils pleurent, ils vont se faire tabasser par les vieux. Ceux qui vont bientôt partir, le jour de leurs dix-huit ans, les gardes viennent et les embarquent.

En attendant, j'aurais seize ans le treize janvier.

-Tom ! Tu fais quoi, t'es encore en train de rêvasser devant les arrivages ! Allez, viens, j'ai vu des lapins plus au Sud, on va les attraper !

C’est mon ami. Nous sommes à côté des maisons.

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Il y a une bonne vue pour trouver des proies.

Parfois, on vend du gibier aux gardes pour qu'ils nous donnent un peu d'argent, pour nous acheter à manger. Certains jeunes vendent du matériel pour chasser et d'autres essaient de les attaquer, mais c'est inutile, ils ont des armures d'une technologie très avancée, mais on ne sait pas d'où elles proviennent.

Un jour après qu'une bande de jeunes ait lancé un nouvel assaut inutile près de la frontière, ils ont réussi à tuer un garde avant de se faire tous tuer, et moi, j'ai réussi à voler l'armure du mort, après quelques jours, j'ai enfin compris comment elle marche. J'en ai même profité pour fabriquer deux trois trucs qui vont nous être utiles. Je suis allé voir mon ami pour lui en faire part.

-C'est bon, j'ai enfin réussi.

-Réussi quoi ?

-L'armure, j'ai créé des capteurs de mouvement pour trouver plus de gibier, je te montre, regarde, je pose le capteur ici, et quand tu passes devant mon bracelet, il fait de la lumière.

-Mais c'est génial ! Avec ça, on va mieux manger.

-Attends, ce n’est pas tout, j'ai créé un pistolet qui envoie une décharge électrique, mais le seul problème est pour le recharger, j'ai pensé à utiliser la foudre, mais je n’ai pas encore trouvé le moyen.

-C'est super bien ! -Allez, on va l’installer.

Grâce à cela, on peut mieux manger et aider quelques nouveaux à s’adapter

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Ici, il faut penser avant tout à s'entraider, c'est important.

Après quelques semaines, on a eu un problème, un de nos modules est tombé en panne, plus d'énergie et je n'ai toujours pas trouvé le moyen de le recharger. Puis, durant un repas, cela m'est venu comme une évidence, alors je suis monté sur le toit de ma maison, j'y ai installé une grande tige en métal et je l'ai relié à un fil de cuivre qui vient jusqu'à la batterie du module. Après une bonne pluie et quelques éclairs, mon module est complètement rechargé.

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Chapitre 2

-Tom, viens, j'ai trouvé quelque chose !

Il vient de trouver d’anciennes armes de la police.

Parfois, ils les jettent quand elles sont abîmées ou si elles ne marchent plus. Et là, on vient de trouver des choses pas trop abîmées, et comme je suis un génie de l'informatique, c'est une vraie mine d'or pour moi, je vais essayer de fabriquer des pièges pour les animaux.

Hier, j'ai découvert que les armes ainsi que les armures sont alimentées par des tubes remplis d'eau et chargées d'une énergie verte qui semble plus puissante que l’électricité habituelle qui est normalement bleue.

Après une journée passée à travailler sur les modules, je suis rentré chez moi. Et comme tous les soirs, le plus âgé d'entre nous raconte une histoire qui fait peur, mais ce soir, pas d'horreur. C'est un garçon qui part demain qui prend la parole, il s'assoit et dit :

-Un jour, on m'a raconté, que quelque part, il y a une civilisation, une civilisation d'enfants et d'adultes comme nous. Ils vivent dans une harmonie parfaite où tout le monde mange à sa faim. Apparemment, ils seraient tous égaux. Selon les récits qui passent d'année en année, tous les habitants de ce pays seraient des êtres parfaits sans aucun défaut, la technologie dépasse l'entendement, les habitations ressemblent à de grandes tours sans fin.

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-Voilà, c'est tout ce que je sais sur la cité perdue.

Il se lève et part faire son sac, car demain, il s'en va, il a atteint la limite d'âge.

Aujourd'hui, j'ai seize ans, je me réveille, il est 9 heures. On toque à la porte, j'ouvre, mais personne.

Je baisse la tête et je trouve une lettre par terre.

Ensuite, je prends mon petit déjeuner, tout en lisant la lettre :

"Bonjour Tom.

Tu viens d'avoir 16 ans, ta vie va se compliquer surtout que nous sommes au courant pour tes petites manigances. Voler des armures n'est pas autorisé, mais ce que tu as réussi à faire est incroyable, je n'en attendais pas moins de toi."

À ce moment-là, je me suis posé des questions, ils nous surveillent, mais les gardes sont

inactifs, presque tout le temps

saouls, comment connaît-il mon nom ?

"Tu es intelligent, tu as donc bien compris que tu ne dois pas faire de vague jusqu'à tes 18 ans.

Nous serons très heureux de te recevoir, ici, il n'y a que des gens comme toi, des génies.

À toi de faire les bons choix.

Le Quartier Général."

Comment ? Le Quartier Général ?

Plus tard, je suis sorti chasser. Le soir, j'ai invité tout le monde pour faire la fête, nourriture et alcool en quantité.

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Chapitre 3

Je me réveille de cette nuit du passage à mes 16 ans et pour la seizième fois sans mes parents. À cet âge, je souhaite découvrir l'inconnu et ne plus rester ici. Aujourd'hui, j'ai décidé de préparer mon sac et de commencer à trouver une zone peu protégée.

Il y a des gardes à la frontière. Pendant 5 ans j'ai économisé l'argent que la classe aisée m'a envoyé pour que je me nourrisse et que le peuple de ce bidonville puisse marchander entre eux. Pendant des semaines, je n'ai pas mangé, je n'ai pas acheté de vêtements, mais grâce à mon mental, j'ai réussi à survivre. Avec cet argent, j'ai acheté de l'armement et de quoi payer les gardes. L'un d'eux s'appelle Johnny. C'est un ancien habitant du bidonville et il a été recruté par la classe aisée grâce à son intelligence et à son talent dans l’informatique. Il est très utile pour eux puisqu’il les aide à nous empêcher de sortir. Je ne sais pas s'il veut nous aider ou nous trahir.

Il est difficile de sortir des bidonvilles et cela depuis longtemps. Personne n'est parvenu à franchir la frontière, vivant, mais je compte bien réaliser cet exploit. La frontière est bien protégée avec des murs d'une hauteur titanesque et des gardes armés. Pour sortir d'ici, je vais devoir être patient et attentif. Le bidonville contient quatre portes, la porte nord, la porte sud, la porte ouest et la porte est. La porte la plus protégée est la porte A, celle du Nord.

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La ville des riches est droit devant cette porte.

Elles sont toutes très bien protégées, mais la porte B celle du Sud l'est moins.

Cela va sûrement être le moyen le plus facile pour moi de sortir du bidonville. Le soir, les gardes terminent leur tournée et laissent leur place à l'équipe du soir. Comme l'équipe du soir n'est pas très vigilante, c'est le meilleur moment pour s'évader.

Le jour J, grâce à l'aide d'un complice qui fera diversion pour les attirer vers la porte A, je pourrai m'enfuir vers l'autre porte. Ce matin, je vais parler à Johnny pour lui faire part de mon plan d'évasion. Il m'a l'air de bonne humeur lui aussi, c'est une bonne nouvelle. Je prends un gros risque en allant lui parler, c'est peut-être déjà la fin de mon aventure.

J'y vais avec courage, je n'aurai pas de regrets.

-Bonjour, Johnny.

-Bonjour, Tom, qu'est-ce qui t'amène aujourd'hui ? -Je viens te parler d'une chose qui me tient à cœur.

-D'accord, je t'écoute.

-Je sais que depuis qu'ils t'ont recruté tu es heureux, mais je voudrais te soumettre mon plan d'évasion.

-Tu prends trop de risques, Tom, et tu me mets dans l'embarras en me disant cela.

-Je t'explique, je sais que tu as toujours rêvé de partir avec moi depuis que je suis ici. Je te demande juste d'attirer tous les gardes vers la porte A, pendant que je sors avec mes crampons pour escalader le mur.

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-Je vais réfléchir, mais je ne te promets rien. C'est pour quand ?

-Ce soir.

-Ce soir ?

-Oui, le soir, il y a le changement de gardes.

-Tu es malin, Tom, mais je vais revenir vers toi plus tard, c'est une décision très importante.

-D'accord, mais ne prends pas toute la journée.

-À tout à l'heure, Tom.

-À tout à l'heure, Johnny.

Je retourne me reposer en attendant que Johnny vienne me chercher. Il faut que je réfléchisse à un plan B si la diversion ne marche pas. Il y a une tour vers la porte D qui a une vue sur toutes les portes et qui donne accès à la salle de contrôle avec toutes les caméras de surveillance. Je vais tenter de pirater les vidéos de surveillance et de mettre les images vidéo d'hier pour qu’ils ne voient pas que je m’échappe.

Johnny me réveille.

-Tom, je veux t’aider à nous échapper, j'ai bien réfléchi et je ne me sens pas heureux ici.

-Je te comprends, Johnny, je veux qu'on sorte vite d'ici.

-Donc ton plan est que l'on s'échappe par la porte B et que je les attire vers la porte A.

-Oui, c'est ça, j'ai pensé aussi à m'infiltrer dans la tour de contrôle, d'aller dans la salle des caméras et de mettre les images vidéo d'hier pour qu'on ne nous voie pas sortir sur les écrans.

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-Super idée, Tom, tu es un génie !

-Grâce à nos compétences en informatique, cela devrait être rapide. Quand tu les auras attirés vers la porte A, tu viendras vite vers moi pour t'échapper.

-Je te fais confiance, Tom, j’espère que ça va fonctionner.

-Quand je siffle, tu cours vers moi, d'accord ? -Oui.

-À dans une heure.

C'est le grand moment, je regarde Johnny et je lui dis de se diriger vers la porte A afin d'attirer les gardes. Je prends mon sac et mes armes, j’espère que c'est la dernière fois que je regarde mon lit, je me dirige vers la tour, je commence à grimper avec mes crampons et à l’aide d’une corde que j'ai accrochée au mur.

J'ai de la chance il n'y a personne dans la tour. Il y a des écrans partout, j'aperçois la salle de surveillance.

J'entre dans la salle et je mets les vidéos d'hier.

Je sors par l’ascenseur, mais quand il s’arrête au rez-de-chaussée, des gardes attendent devant. Ils me reconnaissent avec mes habits et commencent à me frapper, je sors ma matraque pour ne pas faire de bruit et je les assomme, plus de peur que de mal.

Je sors, je vois Johnny me regarder au loin et commence à me couper la peau en criant que mon agresseur est parti vers la porte A. Je reste caché derrière la tour, tous les gardes se dirigent vers la porte A. Le plan fonctionne à merveille, je me dirige

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ensuite vers la porte B mais je vois un garde qui est resté pour surveiller.

Je me dirige vers lui discrètement et je l'assomme.

J'escalade la porte B, j’aperçois des barbelés. Je décide quand même d'y aller, je ne vais pas abandonner si près du but. Je fonce dessus et m’écorche sévèrement, mais je reste debout.

Je trébuche et tombe de l'autre côté du mur.

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Chapitre 4

Je me retrouve de l'autre côté, les jambes en sang, et je crois qu'en tombant, je me suis déboîté l'épaule, j'ai enfin atteint mon but.

En relevant ma tête, j'aperçois une terre aride et chaude avec du sable, c'était un désert. Mon premier objectif est de soigner mes blessures, découvrir l'inconnu peut encore attendre un peu. La première nuit passe, mes jambes me font un mal de chien. Il faut vite me soigner pour pouvoir m’éloigner le plus loin d'ici.

Je suis triste, Johnny n'a pas réussi à s'enfuir, il a été tué lorsqu'il escaladait le mur.

Je dois me battre pour lui rendre un hommage digne de ce nom, car c'est grâce à son aide que je suis là.

Je me couche dans le sable pour passer la première nuit en dehors du bidonville. Je me réveille lors de la nuit et j'aperçois une lumière à l'horizon. Je décide de m'y rendre malgré la douleur. Cela doit faire 5 heures que je marche sur le sable, c'est très fatigant, cependant, je commence à voir des bâtiments abandonnés et à moitié détruits. Je rentre dans cette petite ville et des inconnus se jettent sur moi, ils voient que je ne veux pas leur faire de mal et que je souhaite juste découvrir ce qu'on m'a caché toute ma vie. Ils me questionnent :

-D’où viens-tu ?

-Je viens d'un bidonville pas loin, je me suis

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échappé.

-Qu'est-ce qui t'amène ici ?

-Cette nuit, j'ai vu une lumière au loin et cela m'a amené ici.

-D'accord, à présent, tu es avec nous, es-tu d'accord ?

-Oui, je n'ai pas trop le choix pour survivre.

-Tu devras dormir avec Léa, c'est une fille qui est arrivée, il n’y a pas longtemps comme toi.

-On dort où ?

-Dans une tente dans les bâtiments, je t'y emmène.

On m’emmène vers ma tente et je fais la rencontre de Léa.

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Chapitre 5

Je m'approche de Léa, nerveux à l'idée de me confronter à elle, mais je veux des réponses à mes questions, bien que je lui aie promis de ne plus lui parler de son passé.

-Léa ? Est-ce que tu penses souvent à ta vie d'avant, celle dont tu m'as parlé ?

-Franchement, j'essaie d'oublier, mais je t'avais dit de ne plus m'en parler !

-Oui, je sais, mais j'ai besoin de réponses !

-Mais pourquoi ? Des réponses à quelles questions ?

-Je...

-Stop ! Que veux-tu savoir de ce monde si « idéal

» alors qu'ils m’ont jeté de là où je venais, de ma famille, de mes amis !

-Je ne savais pas...

-Je commence à me méfier de toi, enfin bon... il est tard.

On se couche sans dire un mot. Je repense à ce qu'on s'est dit avec mépris. Malgré les peines que ce monde si « idéal » lui a faites, j'ai toujours cette envie dévorante d'en connaître encore plus.

Une idée me parcourt l’esprit depuis quelque temps, pourquoi ne pas partir ? Franchir les frontières de l'autre monde ?

Le soleil se lève, Léa est encore endormie. Je suis

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si excité à l'idée de partir que je ne peux m’empêcher de la réveiller.

-Léa ? Léa ! Réveille-toi ! -Quoi, Tom ?

-J'ai une idée, et si on partait ? -Mais où ?

-Dans ton ancien monde !

-Tu es fou ! Jamais je ne retournerai là-bas ! -S'il te plaît, j'ai besoin de réponses ! -D'accord, mais sans moi !

Je ne peux pas la laisser, mais j'ai besoin de partir.

-Je te propose quelque chose.

-Essaie toujours...

-Si nous partons tous les deux, je te promets de t'aider à retrouver ta famille et en échange, tu m'aides à trouver des réponses.

-Je ne sais pas...

-S'il te plaît...

-Bon d'accord. Mais mettons-nous en route rapidement.

Je suis tellement heureux de partir de l'Entre-deux.

Cet endroit sinistre me pèse sur la conscience.

J'imagine que Léa n'est pas mécontente de partir aussi. Nous sommes maintenant en route.

Cela fait déjà quelques heures que nous sommes

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partis. Pour l'instant, nous n'avons pas croisé la police, nous sommes encore trop loin, mais je sais très bien qu'on ne sera pas tranquilles encore très longtemps.

Depuis notre départ, nous avons vu de nombreux paysages : la forêt, les montagnes et à présent le désert. Le sable chaud sur lequel nous marchons depuis des heures me brûle les pieds et cette chaleur étouffante m’empêche de respirer. Je pense sans cesse au moment où cet enfer cessera, mais la fin me paraît tellement loin que je ne peux percevoir le bout de ce long chemin.

Depuis notre arrivée au désert, Léa et moi ne nous avons pas adressé un mot. Au moment où les réserves d'eau se vident et que je commence à désespérer, je vois apparaître, sous mes yeux ébahis, un torrent d'eau. L'eau coule à flot tout comme la sueur sur mon front qui coule depuis des heures. Je m'élance vers l'eau, plein d'espoir. Je remarque rapidement dans ma course que Léa reste insensible. Lorsque j'arrive à destination, je me jette sur cette eau fraîche qui me paraît au fur et à mesure de plus en plus chaude. J’entends derrière moi Léa qui ricane bêtement, je me retourne et lui lance un regard de mépris puis me retourne et découvre avec désespoir que le torrent d'eau est maintenant devenu sable. C'est une hallucination. Après ce moment de solitude et de déception, nous décidons de nous coucher. Le sommeil est la clé pour bien continuer notre voyage.

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C'est le matin, il semblerait que je me sois réveillé avant le soleil, Léa dort encore paisiblement.

C'est fou, à la regarder, on ne pourrait pas croire tout ce qu'elle a vécu, elle a été séparée de sa famille, de ses amis et a même changé de « monde ». Je dois l'aider à retrouver sa famille, tout comme elle m'aide à aller vers le monde des Riches pour découvrir ce que l'on m'a toujours caché.

J'espère qu’aujourd’hui Léa et moi pourrons marcher beaucoup plus. Qui sait, peut-être même arriver à destination.

Léa se réveille enfin et nous partons. Nous marchons des kilomètres jusqu'à arriver dans une forêt. Il fait froid et humide. L'ambiance devient d'un coup sombre et triste, j'ai peur. Nous nous enfonçons dans la forêt de plus en plus. Léa me regarde, inquiète, des bruits se rapprochent de nous. J'écoute avec attention les bruits. Des grognements se faufilent autour de nous, j'ai de plus en plus peur.

D'un coup, une patte visqueuse m'attrape la main, je crie de terreur. Léa se retourne et se met à courir à la vue de la terrible bête qui m'a agrippé. Je me détache et me mets à courir avec elle. Nous courons quelques mètres jusqu'à ce que je m’arrête net devant un mur gigantesque d'au moins 40 mètres.

Je croise le regard de Léa, stupéfaite.

C'est la frontière. Nous sommes coincés entre le mur haut d'au moins 40 mètres et ses monstres qui avancent de plus en plus au fur et à mesure que je

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réfléchis à comment s'échapper.

Est-ce la fin ? Je n'aurais donc jamais de réponse à mes questions ?

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Chapitre 6

Il n'y a aucune issue, les monstres nous encerclent.

Tout semble fini, jusqu'à ce qu'une porte s'ouvre comme par magie. Nous courons comme jamais auparavant. Nous faisons la rencontre de Jérémy et Dwayne, ils font partie d'un groupe de résistants.

Ils nous posent quelques questions : -Que faites-vous ici ?

-Nous voulons passer de l'autre côté du mur pour découvrir la vérité sur mon passé.

-Vous ne savez pas que c'est dangereux dans le coin. Il y a des montres comme ceux que vous avez rencontré, ils ont été créés par le gouvernement pour dissuader quiconque voudrait passer.

-Non, nous ne savions rien de tout cela, mais d'après ce que vous nous avez dit, le gouvernement me paraît horrible.

-Oui, mais vous êtes encore loin de savoir toute la vérité.

Après cette courte discussion, Jérémy et Dwayne nous emmènent dans leur camp. Sur le chemin pour aller à leur camp, nous voyons un peu la ville. Nous arrivons dans une ville complètement différente de celle que j'ai toujours connue. Il y a plein d'écrans plus ou moins grands, des bâtiments modernes tout en verre. Cela ne ressemble en rien aux bidonvilles où je vivais. Mais nous n'avons pas le temps de visiter plus que cela, car à tout moment un garde peut nous voir.

Après une dizaine de minutes de marche, nous

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