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L’aménagement d’un vallon : deux ouvrages d’art de la VIIIe légion à Mirebeau-sur-Bèze, La Combotte (Côte-d’Or)

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Academic year: 2022

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(1)

L’aménagement d’un vallon : deux ouvrages d’art de la VIII

e

légion à Mirebeau-sur-Bèze, La Combotte (Côte-d’Or)

Lydie Joan, Christophe Gaston, Bérangère Fort, Pascal Listrat, Valérie Lamy, Sylvie Mouton-Venault et Florent Delencre

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/rae/8776 ISSN : 1760-7264

Éditeur

Société archéologique de l’Est Édition imprimée

Date de publication : 1 novembre 2016 Pagination : 147-186

ISBN : 978-2-915544-36-7 ISSN : 1266-7706 Référence électronique

Lydie Joan, Christophe Gaston, Bérangère Fort, Pascal Listrat, Valérie Lamy, Sylvie Mouton-Venault et Florent Delencre, « L’aménagement d’un vallon : deux ouvrages d’art de la VIIIe légion à Mirebeau-sur- Bèze, La Combotte (Côte-d’Or) », Revue archéologique de l’Est [En ligne], tome 65 | 2016, mis en ligne le 09 octobre 2017, consulté le 25 juin 2020. URL : http://journals.openedition.org/rae/8776

© Tous droits réservés

(2)

1. PréSentAtion (l. J. / v. l.)

Le territoire de la commune de Mirebeau-sur-Bèze (Côte- d’Or) est localisé à 25 km au nord-est de Dijon. Cette région faiblement accidentée est située en moyenne à 200 m d’altitude.

Elle marque la transition entre les plateaux calcaires de la Monta- gne bourguignonne, à l’ouest, et le bas-pays du Val de Saône, au sud-est.

Mirebeau-sur-Bèze est particulièrement connue de la com- munauté archéologique pour les nombreux travaux menés sur deux sites majeurs du territoire lingon (fig. 1). À l’ouest de la commune, le sanctuaire gaulois puis gallo-romain de La Fenotte

est à l’origine de l’agglomération antique qui émerge lors de la période tibérienne (BArrAl, Joly, 2011 ; venAult, mouton, 2005). À l’est, le camp de la VIIIe légion s’installe en bordure de la Bèze dans les années 70 ap. J.-C. pour une durée d’une vingtaine d’années, suite aux troubles survenus en Gaule après la mort de Néron. Ce site a fait l’objet de nombreuses campagnes de fouilles entre 1968 et 1976, en 1985, puis de 1987 à 1990, sous la direction de MM. Goguey et Reddé (GoGuey, reddé, 1995 ; GoGuey, 2008). Si les fouilles ont essentiellement porté sur les bâtiments internes du camp, les photographies aériennes de R. Goguey ont permis de reconnaître plusieurs autres édifices situés à l’extérieur dont des thermes au sud-est du camp et un

* Inrap Grand-Est Sud, Besançon-Dijon.

** Inrap Grand-Est Sud - UMR 6249, Laboratoire Chrono-environnement, Besançon.

*** Inrap Grand-Est Sud - UMR ArteHiS 6298, Dijon.

**** Doctorant Université de Bourgogne, UMR ArteHiS 6298, Dijon.

Mots-clés Aqueduc, voie romaine, viiie légion, architecture hydraulique, terre cuite architecturale.

Keywords Aqueduct, roman road, 8th Legion, hydraulic architecture, architectural terra cotta.

Schlagwörter Aquädukt, römische Straße, Legio viii Augusta, Wasserbau, Baukeramik.

Résumé Une fouille préventive inrap réalisée à 80 m de l’angle nord-ouest du camp de la viiie légion à Mirebeau-sur-Bèze a permis l’étude de deux ouvrages d’art contemporains de cette présence militaire : un pont-canal d’aqueduc et une voie avec murs de soutène- ment et canal d’évacuation des eaux. Si quelques niveaux de travail ont pu être observés, les couches associées à ces ouvrages d’art sont essentiellement des remblais de construction, de destruction et d’abandon. Une production de chaux, illustrée uniquement par des déchets, est en relation avec la destruction de l’aqueduc.

Abstract A preventive excavation led by inrap located 80 m from the North-West angle of the camp of the 8th legion in Mirebeau- sur-Bèze has provided the opportunity to study two architectures dating to this military presence: the canal bridge of the aqueduct and a road with supporting walls and water drainage structures. if several work levels were observed the layers linked to these road structures are essentially building, destruction and abandon rubble. Waste from lime production has been observed in relation to the destruction of the aqueduct.

Zusammenfassung Eine Präventivgrabung des inrap 80 m nordwestlich vom Lager der Legio viii Augusta in Mirebeau-sur-Bèze bot Gelegenheit zwei Bauwerke aus der Zeit der Stationierung dieser Legion zu untersuchen : eine zu einem Aquädukt gehörige Kanalbrücke und eine Straße mit Stützmauern und einem Abwasserkanal. Zwar wurden einige Arbeitsniveaus erkannt, doch überwiegend handelt es sich um Schuttschichten, die beim Bau, der Zerstörung und Aufgabe der Bauwerke entstanden waren. Eine Produktion von Kalk, von der nur Abfälle zeugen, steht im Zusammenhang mit der Zerstörung des Aquädukts.

L’AMÉNAGEMENT D’UN VALLON :

DEUX OUVRAGES D’ART DE LA VIII e LÉGION

À MIREBEAU-SUR-BÈZE, LA cOMBOTTE (CÔTE-D’OR)

Lydie J

oAn

*, Christophe G

ASton

**

avec la coll. de Bérangère F

ort

***, Pascal l

iStrAt

*, Valérie l

Amy

*,

Sylvie m

outon

-v

enAult

*** et Florent d

elencre

****

(3)

01 km camp augustéen

vers P ontailler

-Besanç on

vers Bèze

vers Lang res

Mirebeau-sur-Bèze Bézouotte

vers Tana

y vers Bèze

la B

eèz

vers Lang res

vers Dijon vers P

ontailler -Besanç

on

Mirebeau-sur-Bèze

Tanay

la B eèz

la B eèz

villa

D70

D70

sanctuaire

fouille 2011

amphithéâtre

aqueduc voie aqueduc complexe militaire Fig. 1. Mirebeau-sur-Bèze : localisation (D. Watts d’après Ph. Barral, P. Nouvel, St. Venault, in : Barral Joly, 2011).

(4)

amphithéâtre à l’ouest. À environ 350 m à l’est de la forteresse, un camp annexe plus petit a également été repéré.

Une campagne de diagnostic archéologique et de prospec- tion géophysique (juillet-août 2008 et juillet-septembre 2009) a été réalisée sur l’emprise du projet de la déviation de la RD 70 (dABAS, 2008 ; venAult, 2009). Trois maçonneries antiques ont été observées au lieu-dit La combotte, à seulement 80 m de l’angle nord-ouest du camp de la VIIIe légion. Ces maçonneries énigma- tiques ont fait l’objet d’un arrêté de prescription par le Service régional de l’Archéologie de Bourgogne dont les principaux objec- tifs définis étaient d’« obtenir une interprétation cohérente et une chronologie d’occupation/abandon, à comparer avec celle du camp militaire voisin ». Pour ce faire, une fouille sur une superficie de 1 476 m2 a été menée du 11 mai au 7 juin 2011 avec une équipe de quatre personnes. Cette intervention archéologique a mis ainsi en évidence l’aménagement d’un vallon pour le passage de deux ouvrages d’art associés au camp de la VIIIe légion : un pont pour le passage d’un aqueduc et une section de voie avec contreforts et canal d’évacuation d’eau (JoAn et alii, 2012).

1.1. c

ontexteGéo

-

environnementAl

delAFouille

(v. l.)

La zone de fouille est localisée dans la partie médiane d’un vallon qui entame plus ou moins vigoureusement le plateau cal- caire (fig. 2). Ce vallon est orienté selon un axe nord-est/sud-ouest et se termine par l’émergence d’une source au Pré Fleurot et la présence d’un ruisseau temporaire, au lieu-dit champ vaurien, affluent de la Bèze.

D’un point de vue hydrogéologique, la zone environnant le site compte trois entités.

Dans les secteurs où les calcaires jurassiques sont affleurants ou sub-affleurants, une première entité sur laquelle s’établit le site est circonscrite dans un périmètre situé au sud de la commune de Mirebeau jusqu’à la commune de Bézouotte. Elle s’étend ensuite en direction de l’est et du nord-est. Ici l’entité est caractérisée par la présence d’une nappe libre comprise dans un aquifère de milieu karstique et de fissures.

Dans les secteurs où les calcaires jurassiques sont sous couver- tures, une seconde entité s’étire au nord et à l’ouest de Mirebeau.

Elle est caractérisée par une nappe libre semi-perméable en milieux poreux. Une troisième entité se déploie enfin au sud de la com- mune de Bézouotte. Elle est caractérisée par une nappe captive comprise dans un ensemble imperméable en milieu fissuré.

La position confinée et souvent très profonde des nappes captives laisse imaginer un secteur d’alimentation pour l’aqueduc plus favorable dans les deux premières zones citées ci-dessus où l’eau se trouve en surface.

D’un point de vue géographique et géologique, les formes du relief autour du site montrent des pentes moyennement mar- quées (fig. 2 et 3). Au cœur du vallon, une coupe nous a permis d’évaluer une faible pente de 8 % de la surface du terrain naturel, inclinée en direction du nord (annexe : coupe 3). Pourtant, lors du diagnostic, une accumulation sédimentaire pouvant atteindre plus de deux mètres d’épaisseur, uniquement pour les dépôts post- antiques, avait été reconnue. Le camp de la VIIIe légion étant orga- nisé le long du flanc sud de cette dépression, la question légitime de l’influence de la main de l’homme sur l’organisation du paysage s’est alors posée. En effet, l’espace de la fouille est caractéristique d’une zone d’accumulation sédimentaire, dont l’organisation stra- tigraphique des dépôts devait nous permettre d’établir au mieux la dynamique des versants et du fond de ce vallon. Contrairement à nos attentes, les données stratigraphiques n’ont permis d’identifier que des séquences liées à la présence d’occupations antiques.

La base des coupes s’établit tantôt sur un calcaire fin1 com- pact, ou à tubulures, datant du Portlandien (Jurassique supérieur, noté J9 sur la carte géologique de Mirebeau-sur-Bèze), tantôt sur un complexe argileux superficiel datant du pliocène supérieur (noté H sur la carte géologique de Mirebeau-sur-Bèze)2.

1. Us 76, coupe 1a (annexe).

2. Us 67 de la coupe 1a et b et à sa partie supérieure plus ou moins anthropisée correspondant aux Us 75 et 93 (annexe, coupe 1b et 6a et b), aux Us 173 et 172 de la coupe 7 (annexe) et aux Us 183 et 208 situées au plus profond du canal d’évacuation de la voie antique (fig. 7), ainsi qu’au fond de la coupe 3 (annexe).

N

RD 959

200

225

225

ruisseau temporaire

«Champ Vaurien»

Emprise de la prescription

0 200 m

Mirebeau sur-Bèze

Pontallier sur -

-Saône

Axe du vallon

‘ La Combotte’

Mirebeau-sur-Bèze

Axe de la voie et de l’aqueduc

Fig. 2. Implantation de la zone de fouille dans la topographie

(V. Lamy).

(5)

L’unité 118 (annexe : coupe 6a et b) largement remaniée par la présence humaine renferme des cailloutis mêlés d’argile pou- vant éventuellement témoigner de la présence, au cœur du vallon sec, du tapis d’épaisseur variable noté SC sur la carte géologique de Mirebeau-sur-Bèze. Ce niveau daterait du Riss ou du Würm (rAt et alii, 1978). En ce qui concerne l’enregistrement sédimen- taire relatif à la période plus récente du quaternaire, il se résume uniquement à la période antique et post-antique (infra 1.2.). Le vallon n’a donc enregistré que la stratigraphie relative à la fin de la seconde moitié de l’Holocène, nous poussant donc à privilégier le scénario d’une troncature des formations manquantes par le remaniement anthropique de l’espace, plutôt que l’existence d’un hiatus sédimentaire.

1.2. S

trAtiFicAtionetconServAtionGénérAle duGiSement

(l. J.)

La stratigraphie rencontrée au sommet du toit géologique se développe sur une hauteur de 0,80 à 2,60 m et dont, respec- tivement, 0,30 m et 1,40 m se rapportent à un recouvrement sédimentaire postérieur aux vestiges antiques. Il résulte de cette configuration favorable à l’accumulation de colluvions une meil- leure conservation des vestiges archéologiques en bas de pente.

Toutefois ce phénomène se rapporte essentiellement à la voie, le pont-canal de l’aqueduc ayant fait l’objet d’une récupération massive dès l’Antiquité (fig. 4). Les vestiges de l’aqueduc sont ainsi réduits au mieux à l’état de fondations, ou matérialisés

0 1 km

J9 Calcaire fin Jurassique (Portlandien) H Complexe argileux du Pliocène supérieur SC Cailloutis calcaire, formations du Quaternaire

Extrait de la carte géologique de Mirebeau-sur-Bèze au 1/50 000e. © Infoterre BRGM © Infoterre BRGM

0 1 km

Localisation du site 1

1 Nappe libre dans aquifère de milieu karstique et de fissures.

2

22 Nappe libre semi-perméable de milieu poreux.

3

3 Nappe captive imperméable de milieu fissuré.

1 1 2

22

3 3

Fig. 3. La Combotte et son environnement (Infoterre, BRGM, V. Lamy).

(6)

par de simples tranchées de récupération. En effet si quelques niveaux de travail ont pu être observés, les couches associées à ces ouvrages d’art sont essentiellement des remblais de construction, de destruction et d’abandon. D’autres unités stratigraphiques ne concernent pas ces vestiges et sont associées à des déchets de

production de chaux en relation avec la destruction de l’aque- duc. À l’exception d’une monnaie gauloise et d’un jeton (xvie-

xviie siècle), la fourchette chronologique fournie par l’étude du mobilier et une datation radiocarbone s’inscrit dans une période très courte : de 40 de notre ère jusqu’au début du iie siècle, et

194 195

34 33

F.46 15

144 109

44

148 150

151

128 94

169

97

215 196

199 200

185 186

141

139

146 Cp 3

Cp 7

Cp 8

Cp 2 Cp 6A Cp 1

citsongaid epuoC

Cp 6B

Cp 4

Cp 14 Cp 13

Cp 9

Cp 5

X=1877030

X=1877010

X=1877010

X=1877030 X=1877050

X=1877070

Y=6246600

Y=6246600 Y=6246640

Y=6246640

Y=6246620

Y=62466200 5 10 m

1/250 Zone B Zone A

218

225

piles aqueduc

voie

221

Fig. 4. Plan général des vestiges (P. Nogues, D. Watts).

(7)

X=1877010

X=1877030

Y=6246600

194 195 34 33

46

15

109 128 148

94 97 215

196 199

200 185

186

146

0 10 m

c

144

État 2b 225

221

60 6060

Y=6246620

194 195 34 33

15

109 128 148

94 97 215

196 199

200 185

186

146

0 10 m

zone b

99/100

zone a

X=1877010

Y=6246620

X=1877030

Y=6246600

196 199

195

139 141

194 189

46

33

0 10 m

b

État 2a 225

221

107/108 zone b

zone a

État 3

X=1877030 X=1877010

X=1877010

X=1877030 X=1877050

Y=6246600

Y=6246600

Y=6246640 Y=6246640

Y=6246620

44

151 150

169

d

0 5 10 m

128 zone b

zone a

Zone sans colluvions anciennes Zone avec colluvions anciennes Mobilier du Ier état

X=1877030 X=1877010

X=1877010

X=1877030 X=1877050 X=1877070

Y=6246600

Y=6246600

Y=6246640 Y=6246640

Y=6246620

a

93 53 43

172

118

62 81

75 118

0 5 10 m

Fig. 5. Plan des états 1, 2a, 2b, 3 (D. Watts).

(8)

plus particulièrement la période flavienne. Cette datation est en parfaite adéquation avec la présence de la VIIIe Légion à Mirebeau entre 70 et 90 (GoGuey, reddé, 1995).

L’observation de la stratigraphie a donc permis de déterminer cinq grandes étapes dans la chronologie du gisement (fig. 5) : - état 1 (70/71 ap. J.-C.) : niveau de préparation en relation avec le démarrage du chantier de construction ;

- état 2 (époque flavienne) : construction d’une voie temporaire (état 2 a) et construction de l’aqueduc et section « contrefortée » de la voie (état 2b) ;

- état 3 (vers 90 ap. J.-C.) : destruction massive de l’aqueduc pour alimenter une production de chaux ;

- état 4 (entre la fin du ier et le début du iie siècle) : derniers rem- blais de destruction et d’abandon de ces ouvrages d’art ; - état 5 (jusqu’au xvie - xviie siècle) : colmatage final du vallon.

2. donnéeS de terrAin et

AnAlySe ArcHitecturAle (l. J. / c. G.) 2.1. l

APréPArAtionducHAntier

(

étAt

1) (l. J.)

Le niveau de préparation en relation avec le démarrage du chantier de construction est illustré par du mobilier découvert au sommet des colluvions anciennes (Us 53, 62)3, ou des uni- tés géologiques (Us 43, 81 = 82, 93) (fig. 5a)4. Ce matériel est exclusivement concentré dans le périmètre de la future voie et de l’aqueduc et plus particulièrement dans les zones où le collu- vionnement ancien, dans le haut de la pente, était étonnamment absent, comme si cette zone avait été décapée jusqu’au sol naturel.

Il est à noter que la céramique et la faune5 sont soit écrasées soit très morcelées.

La céramique associée à ces couches (infra 3.1.) s’inscrit dans la fourchette chronologique 40/70 ap. J.-C. (jatte à lèvre trian- gulaire débordante, assiette Drag. 15, bol Drag. 24/25 et lampe de type Loeschke I -Bailey A III- à volutes). Cette datation est précisée par la présence d’une tegula estampillée (illisible) écrasée sur place (Us 93) dont l’étude a démontré qu’il s’agissait d’un raté de cuisson qui permet de remonter la datation vers 70/71 (infra 3.1.1.1.). Un as de Vespasien frappé en 71 (Us 53) per- met de poser un terminus post quem. De ces niveaux provient

3. Us 53 et 62, coupe 1d (annexe).

4. Us 43, 53, 93, coupe 1c, d, e (annexe).

5. Trente-huit fragments de faune ont été prélevés dans les Us 81 et 93, comprenant des os de bœuf, de capriné et de chien (détermination Adrian Balasescu, Musée national d’Histoire de la Roumanie (MNHR), UMR 7209

‘Archéozoologie, Archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements’).

aussi du mobilier métallique (fibule circulaire plate de type Riha 7.2.1, anneaux en alliage cuivreux, plaque en métal blanc, clous de menuiserie et de chaussure, barre et crampon en fer) (infra 3.2).

2.2. l

Avoie

(l. J.)

Dans la partie orientale de la fouille, une voie franchit le vallon (fig. 4). Si dans son aspect définitif, elle est dotée de contre- forts et d’un canal d’évacuation, il s’est avéré que cette voie pré- sente au moins deux états de construction. En effet, une première voie est contemporaine du chantier de construction.

2.2.1. Une voie de chantier et des murs de soutènement (état 2a) (L. J.)

Un premier niveau de voie (107 /108) a été étudié dans la zone A (fig. 5b)6. En effet, la zone B, ayant subi de profondes modifications au cours de la séquence postérieure, n’a livré aucune trace de cet axe de circulation.

Orientée N-130°E, il suit la pente du bord du vallon (faible dans ce secteur de la zone A : 0,83 %). Aussi repose-t-il soit directement sur le sommet de la couche géologique anthropique (Us 93, coupe 4) soit sur la couche de colluvionnement (Us 62, coupe 1 et 2) qui a fait l’objet d’un décapage partiel comme nous l’avons évoqué précédemment (état 1). La voie est constituée d’un rudus (Us 108), de 15 cm d’épaisseur, composé de blocs calcaires à arêtes vives (H. : 10 à 15 cm) posés parfois en hérisson. Le calcaire blanc utilisé est différent de la roche présente dans le terrain naturel. Sur ce rudus se développe directement la bande de roulement (Us 108) constituée d’une fine couche de cailloutis (galets de rivière et éclats calcaires) liés au mortier de chaux blanc (Ép. : de 3 à 10 cm) (fig. 6).

Cette voie mesure au maximum 5,80 m de largeur, soit entre les fondations des murs 46 et 33. Se pose ici la question de la relation chronologique entre ces murs de soutènement et cette première chaussée. Comme la bande de roulement repose sur le comblement de la tranchée de fondation du mur 46 (Us 165) (fig. 6), il est certain que cette bande de roulement est contem- poraine des murs de soutènement. Elle constituerait donc une voie de chantier.

Dans la zone A, elle est donc clairement bordée à l’est par les fondations d’un mur (Us 46) renforcé d’un contrefort (fig. 5b et 6). Large de 1 m, la tranchée de fondation (Us 84) présente un profil aux parois droites et au fond plat. Elle est comblée par

6. Illustré par les coupes 1, 2 et 4 (annexe et fig. 8).

158

93 198

167

67 58

fondations 46

165

47

60

166

164

107

67 93 163162

161 160

159 157 = TN

108

mur de soutènement

= 34

203.50 NGF

A 203.38 NGF B

SO NE

84 83

Coupe 4

0 1 2 m

1/50

Fig. 6. Coupe 4 de la voie (L. Joan, S. Morel).

(9)

des blocs bruts de calcaire provenant du terrain naturel (petit module au sud et gros module au nord) contenus dans une matrice argileuse brun-rouge. La profondeur de ces fondations n’est pas homogène. Elle varie de 30 à 90 cm en s’accroissant avant la rupture de pente du vallon. Une élévation désormais disparue devait reposer sur ces fondations. Toutefois, on peut noter que la tranchée de récupération (Us 83) de cette élévation dessine le négatif d’un mur large de 60 cm (fig. 6 et annexe : coupe 4).

La trace d’un contrefort rectangulaire est essentiellement perceptible sous la forme d’un fantôme. Seul est conservé l’angle sud-est sur un seul rang de pierres (Us 225). Elle mesure 1,60 m sur 2 m (Ép. cons. 0,10 m) (fig. 5b).

Dans la zone B, la maçonnerie de ce mur est conservée (Us 199) (fig. 5b). Large de 60 cm, elle a été observée sur sept assises soit sur une hauteur de 0,54 m. Elle est constituée de deux parements de moellons, très grossièrement équarris sur une seule face, de module très variable (15 x 10 x 10 cm, en moyenne) confé- rant un aspect peu soigné. En calcaire gris, ils sont liés à l’argile brune. Les assises sont grossièrement régularisées grâce à la couche d’argile qui nivelle le sommet des rangs (2 < H. < 6 cm). Le four- rage est constitué de blocs de même nature et de même module, mais bruts, noyés dans l’argile.

Un second contrefort (Us 196) forme un nouveau décroche- ment dans le mur (1,60 m x 1,40 m). Les matériaux de construc- tion et la technique utilisés sont identiques. Sont encore conservés deux parements (le parement nord a disparu) qui contiennent un blocage pris dans une matrice argileuse brune (fig. 5b).

Dans la zone A, un second mur (33), parallèle aux fondations 46 et renforcé de trois contreforts (Us 194, 195 et 221) espacés de 1,60 m, présente exactement les mêmes caractéristiques (fig. 5b et 7).

Si les contreforts possèdent leurs trois parements, leur état de conservation varie. Ainsi, le contrefort 221 n’est plus formé que d’un seul rang de pierres enchâssées dans la couche 14 délimitant une surface comblée de limons argileux brun contenant quelques blocs calcaires de petit module (venAult, 2009, p. 78, fig. 46). Le contrefort 194, situé sur la rupture de pente, repose quant à lui dans la couche de colluvions 118 et dans le niveau 93. Bien qu’arasé au même niveau, le parement sud ne présente plus que trois assises, alors que le parement nord conserve sept assises. Ce phénomène s’explique par une construction respectant la dénivellation du ter- rain. Le contrefort 195, conservé sur neuf assises, est quant à lui fondé dans un creusement à fond plat entaillant la couche 118.

Dans cette zone, la présence de deux contreforts supplémentaires au mur 33 peut être expliquée par une pente plus accentuée du vallon, du côté est.

Dans la zone B, un quatrième contrefort (Us 189), essentielle- ment conservé sous la forme d’un fantôme, a été recoupé par le mur 94 du canal d’évacuation des eaux du vallon (état 2b) (fig. 5b et 7).

Le lien avec la voie 107/108 n’a pu être établi par les relations stratigraphiques directes puisque ces dernières ont été coupées par la construction du mur 34 lors de la deuxième séquence de cet état (fig. 6). Toutefois, l’homogénéité du plan et des techniques de construction ainsi que la logique architecturale semblent bien indiquer une contemporanéité des maçonneries 33 et 199.

L’état d’arasement des maçonneries est variable. Il peut appa- raître à 203,10 m d’altitude, mais la tranchée de récupération qui s’ouvre à 35 cm sous le sol actuel, immédiatement sous la couche de terre arable, montre que son arase atteignait au moins la cote NGF de 204 m qui correspond au niveau de conservation de la majorité du mur. Cette cote montre donc que la voie 107/108 était encaissée par rapport à l’élévation de ces murs (fig. 7). Se pose alors la question du rôle même de ces murs.

Une première réponse est apportée par les coupes stratigra- phiques réalisées à l’est de la voie (fig. 4 ; annexe : coupe 6a, b). Elles montrent en effet que, dans la partie basse de la combe, des niveaux de remblais s’appuient sur le mur 33. Aussi, ces maçonneries peuvent-elles être considérées comme des murs de soutènement.

Au sud de la zone A, l’emploi de murs de soutènement de part et d’autre de la voie semble de prime abord inadéquat. En effet, la voie repose directement sur le bord peu pentu du vallon et aucune retenue de terre à l’extérieur n’est ici nécessaire. Ces murs prennent cependant toute leur légitimité au regard du profil du vallon, présentant un plus fort dénivelé vers le nord (fig. 7). Ceci permet aussi d’expliquer la différence observée dans la technique d’implantation des contreforts soit « en escalier » (contrefort 194), soit à fond plat (contreforts 221 et 195), le contrefort 194 ne recevant que des remblais sur son parement nord, contrairement aux deux autres entièrement pris dans les remblais.

Sont intégrés à cette première séquence de construction les remblais (Us 32 = 41, 136, 117, annexe : coupe 6) mis en place pendant et après la construction du mur de soutènement 33. Ils forment une plateforme de travail qui s’étend dans la partie basse de la combe avec la présence de niveaux de circulation (Us 133, 132, annexe : coupe 6). Ces différentes couches entrent ainsi dans le processus de comblement de la combe. Le remblai 41 est le seul à avoir livré des indices chronologiques (époque flavienne) : un fragment de Drag. 15b (vers 60-120 de notre ère) et une panse de céramique commune sombre coquillée (infra 3.1.1.1). En outre, un stylet et une plaque indéterminée, tous deux en fer, ont été recueillis au sein de cette couche.

2.2.2. Fossé et sillon (état 2a) (L. J.)

Les niveaux de remblais sont entaillés par deux tranchées syn- chrones 139 et 141 observées dans la zone A (fig. 4, 5b ; annexe : coupe 1c et 6b). Parallèles à la voie, à 5 m du mur 33, ils ont été observés sur 12 m de longueur soit jusqu’au creusement du sondage 314 du diagnostic. Comme la voie, ils suivent la pente du vallon. La tranchée 139 est à rapprocher d’un simple sillon large de 20 à 30 cm à l’ouverture, alors que la tranchée 141, large de 40 cm, s’évase dans la dépression de la combe pour atteindre une ouverture large d’un mètre. Leur dynamique de comblement diffère en fonction de leur position dans la combe.

Dans la partie basse du vallon (annexe : coupe 6b), ces tran- chées présentent un remplissage simple. Le creusement 139 est ainsi comblé d’un limon argileux brun-gris incluant des galets (Us 140 = 71). Le creusement 141 est quant à lui rempli par un limon argileux brun jaune comportant des blocs de calcaire (Us 134 = 70). Ce comblement déborde de la structure pour recouvrir le niveau 140 (Us 86). Dans la partie haute du vallon, ces mêmes matériaux tapissent le fond des structures, qui sont ensuite scellées par des couches inhérentes à la construction de l’aqueduc (Us 193 = 135 et 127 annexe : coupe 1c). Ces dernières marquent donc une seconde étape (état 2b) dans ce chantier qui est associé à la construction des piles de cet ouvrage d’art hydrau- lique, période où ces tranchées ne sont donc plus en activité.

La fonction de ces « creusements » rectilignes n’est pas établie avec certitude, mais plusieurs hypothèses sont alors envisageables.

Le sillon 139 rappelle, par sa forme et ses dimensions, les sillons de traçage évoqués par le poète Stace pour la construc- tion des voies : « le premier travail, écrit-il, fut de tracer des sillons » (Silves, IV, 3, 40). « Simples marques linéaires dans le sol, ces sillons, selon toute vraisemblance, permettent aux géomètres de matérialiser l’itinéraire sur le terrain » (coulon, 2007, p. 85). Situés dans l’axe de la voie, ils étaient ensuite masqués par la chaussée. Sur

(10)

Voie de chantier Altitude en m

NordSudA

ltitude en m

203.23 m

NordSud Remblais de destruction

Surface de la partie conservée de la voie Remblais de construction Terrain naturel/colluvions anciennes

canalisation

surface de la partie conservée de la voie

a - État 2a a - État 2b

Contrefort Mur de soutènement

203.23 m Contreforts noyés dans les remblais de construction

201

205 204 203 202 201205 204 203 202

2 m0 2 m0

194221195 ? ?

189 ? ?

194221195189 Fig. 7. Croquis de restitution de la voie dans l’état 2 (L. Joan, V. Lamy).

(11)

ce site, force est de constater que le sillon 139 ne concerne pas directement le tracé de l’aqueduc ou celui de la voie, puisqu’il n’est recouvert par aucune de ces structures. On peut néanmoins souligner qu’il se situe à égale distance du futur aqueduc et des contreforts du mur 33, soit 2,50 m.

La deuxième hypothèse concerne celle de fossés-limites. Ici aussi une nuance est à apporter : ces fossés sont ensuite masqués et ce, très rapidement, par des remblais, et aucune autre maté- rialisation d’un espace défini n’a pu être observée au sommet de ces couches.

Enfin une troisième hypothèse serait d’envisager le creu- sement 141 comme celui d’un simple fossé drainant l’eau de ruissellement des pentes vers le fond du vallon, au début de la construction de l’aqueduc et de la voie.

2.2.3. Canal d’évacuation des eaux du vallon et reprise des murs de soutènement de la voie (état 2b) (L. J.)

Pour la construction du canal (186 /185), une tranchée éva- sée est ouverte perpendiculairement à l’axe de la voie. Elle recoupe l’élévation du mur 199. Une nette reprise (Us 128) du mur orien- tal témoigne d’un arrachage en escalier (fig. 8). Les matériaux de rebouchage sont très différents de l’état précédent : moellons de pierre calcaire jaune aux modules très variables noyés dans un mortier de chaux jaune sans assises régulières.

Le mur ouest 33 est quant à lui abandonné au profit du mur 34 (fig. 5c). L’orientation très légèrement divergente de ces deux murs induit que, dans la zone A, le mur 34 chemise le mur 33 alors qu’il le recoupe clairement dans la zone B. Son élévation a pu être particulièrement bien étudiée dans la zone A. Il s’agit d’un mur de 0,70 m de largeur. La paroi sud présente un parement de qualité, monté en petit appareil de pierres calcaires jaunes et grises (H. : 8 cm), liées au mortier de chaux jaune (fig. 6). Il est à noter que si les matériaux utilisés sont identiques pour ces reconstructions (calcaire jaune et gris, mortier de chaux jaune),

le soin apporté dans leur agencement est très différent. Cette par- ticularité peut s’expliquer par le fait que le mur 128 n’est qu’un rebouchage de mur préexistant, alors que le mur 34 remplace le mur 33 et reçoit de surcroît le départ de la voûte de la canalisation (fig. 9).

Haute de 1,60 m (H. sous voûte : 1,10 m), la canalisation est également construite en pierres calcaires jaunes liées au mortier de chaux jaune (fig. 8 et 10). Deux pieds-droits, larges de 0,40 m et espacés de 0,94 m, aux parements internes soignés (Us 186/185), sont ensuite élevés sur une hauteur variant de 0,82 m (Us 186) à 1,10 m (Us 185).

À l’entrée de la canalisation, la voûte qui repose sur le mur 34 est doublée (Us 184/201/202) (fig. 9). La hauteur de la cana- lisation est alors réduite à 1 m. Un coffrage en pierre protège la voûte du futur rehaussement de la voie. Il est composé d’un empierrement parementé de gros blocs en calcaire jaune, non tail- lés, liés par un mélange de limon beige et de mortier (Us 98). Le parement a été observé au sud de la canalisation. C’est seulement après la construction de la voûte que la voie est rehaussée (infra 2.2.4.). D’après les relations stratigraphiques, il est donc clair que cette canalisation a bien été érigée pendant la construction de la voie et non après, même si d’après sa position dans les étapes de construction, elle ne semble pas avoir été prévue initialement. La pente de cette canalisation, de 3,18 %, permet de confirmer sa fonction d’évacuation d’eau du vallon.

À l’extérieur de la voie, l’entrée de la canalisation est pro- longée par deux murs parallèles maçonnés (L. : 5,40 m ; l. : 2 m ; H. cons. : 1,20 m) en petit appareil lié au mortier de tuileau (Us 94 et 200) qui prennent appui sur les fondations (Us 214/174) et sur le mur 34 (fig. 11 et 12). Espacés de 1,08 m, ils jouent le rôle d’entonnoir afin de guider les eaux dans la conduite, permettant ainsi un drainage plus rapide du vallon. Ils servent aussi de sou- tènement aux remblais bordiers de la voie que le canal entaille, évitant ainsi l’érosion progressive de ces remblais au passage de l’eau. Le mur 94 coupe nettement le contrefort de l’état précédent (fig. 5c). Des remblais de différentes natures (Us 188, 96, 176,

186

179

180

181 182

183 M 128 184

M 199

185 Sud

203.80 NGF Nord

0 0,5 m 1 m

1/25

Fig. 8. Coupe 14, murs 199 et 128 (C. Gaston, S. Morel, F. Bergantz).

(12)

annexe : coupe 8) sont appuyés contre le mur 94. Contre le mur 200 et sur les fondations 214, le versant nord de la combe est remblayé par une argile brun foncé (Us 213) sur laquelle repose un niveau de travail composé de limon jaune et d’éclats de taille de pierre (Us 211 = 212) (annexe : coupes 8 et 13).

Les raisons de la construction différée de ce canal nous échappent. Toutefois plusieurs hypothèses s’offrent à nous :

Cette construction peut tout simplement correspondre à la réfection d’un premier aménagement dont nous n’avons plus aucune trace. Ceci indiquerait que la nécessité d’un drainage du

208 207 206

205 204

203 201

202

M 206

M 34

Sud Nord

0 0,5 m 1 m

1/25

203.90 NGF

Fig. 9. Coupe 9 de la canalisation (dessin C. Gaston, DAO F. Bergantz). Fig. 10. Coupe 14 de la canalisation (L. Joan).

Est Ouest

201

214 200 201

202,82 NGF

0 0,5 m 1 m

1/25

Fig. 11. Mur 94 accolé au mur 34, vu du nord (L. Joan).

Fig. 12. Élévation du mur 200 (dessin C. Gaston, DAO F. Bergantz).

(13)

talweg avait été envisagée dès le démarrage du chantier en raison de l’existence d’un ruisseau saisonnier affluent de la Bèze.

Cette adjonction n’a pas été programmée initialement, elle serait la conséquence de la réactivation d’un vallon « sec » suite à de fortes intempéries pendant le chantier de construction.

Elle pourrait aussi être en relation avec la construction de l’aqueduc, ouvrage qui nécessite un meilleur drainage du vallon.

Si tel était le cas, cela sous-entendrait que la décision de construire un aqueduc a été prise dans un second temps, après l’aménage- ment des premiers murs de soutènement de la voie.

2.2.4. Le rehaussement de la voie (état 2b) (L. J.) C’est seulement après l’implantation du canal d’évacuation conduisant au réaménagement des murs de soutènement de la voie que cette dernière prend son aspect définitif.

Les coupes 1 et 4 effectuées dans la zone A (fig. 4) montrent que le rehaussement de la voie n’est effectué qu’une fois le mur 34 construit et sa tranchée de fondation remblayée (fig. 6 ; annexe : coupes 1 c, d).

On constate l’apport d’un premier remblai homogène et compact, mêlant une argile limoneuse beige clair à de nombreux petits cailloux calcaires (moins de 6 cm de diamètre) (Us 164 = 61), et d’une épaisse recharge de blocs calcaires de différentes tailles pris dans une matrice d’argile brune (Us 60).

Dans la zone B, ce rehaussement a été également perçu dans la coupe 5 (fig. 4 ; annexe : coupe 5). Il regroupe les couches 99 et 100. Il est essentiellement composé d’un noyau central plus dense (Us 100) qui se distingue par une matrice argileuse brune, conte- nant des blocs calcaires plus gros que ceux rencontrés sur le bord des murs, dans une matrice plus claire d’un brun orangé (Us 99).

Ces niveaux, qui forment la structure interne de la voie, devaient recevoir un revêtement final (bande de roulement) qui a disparu. En effet, ces niveaux observés sont recouverts par une épaisse couche (Us 122 = 166) de limon argileux brun foncé hétérogène, contenant des graviers et des petits blocs calcaires qui sont localisés sur l’ensemble du secteur et correspondent au premier niveau du colmatage final du vallon (état 5).

La cote de conservation de ce rehaussement varie : - dans la coupe 1 : 204,68 m NFG ;

- dans la coupe 4 : 203,80 m NGF (avec la couche de rehaus- sement déstructurée 204 m MNF) ;

- dans la coupe 5 : 203,90 m NGF (avec la couche de rehaus- sement déstructurée 204 m MNF) ;

- dans la zone B : 203,60 m NGF.

Si on reporte le niveau supérieur de la voie (204,68 m NGF) en haut de pente, à la cote inférieure du vallon (202,08 m NGF), un remblai d’au moins 2,60 m était nécessaire pour garantir une horizontalité. Il semble plus raisonnable d’envisager que le rehaus- sement de la voie permettait seulement d’adoucir la pente du vallon à franchir (fig. 7b).

Hors du vallon, les abords de la voie ont été aménagés (Us 42, 48 et 50) sur des remblais (Us 62, 55, 52). Ces couches de cail- loutis n’ont été perçues qu’en coupe. En effet, elles n’ont pas été retrouvées au sommet des remblais comblant le vallon. Il sem- blerait que ces deux niveaux, qui prolongent l’aspect bombé de la voie, pourraient correspondre aux accotements en dehors du vallon (annexe : coupes 1 c à e).

Aucun artefact n’a été découvert dans la structure interne intacte de la voie. Seul un fragment d’anse pseudo-bifide d’am- phore et un clou de menuiserie ont été prélevés dans la couche 42.

2.2.5. Proposition d’interprétation et comparaisons (C. G.)

La voie est donc bordée par deux murs de soutènement ryth- més de contreforts carrés.

La fonction de cet ouvrage est double : il sert d’abord à main- tenir la levée de terre supportant la voie, nécessitée par la volonté de donner une pente acceptable au franchissement du vallon, et il permet ensuite la mise « hors d’eau » de la voie, susceptible d’être inondée et dégradée par les eaux de ruissellement du vallon. Cet aménagement évoque celui du pont Aelius à Rome, où l’extré- mité de la rampe est bordée de contreforts rapprochés et de plan presque carré (cHevAllier, 1997, p. 135). On retrouve ce même principe sur la via Appia, à hauteur de Lanuvio, dont la chaussée surélevée est soutenue par un mur en grand appareil à contre- forts (AdAm, 1989, p. 307). Ce type d’aménagement est également représenté (sous la forme d’une route sinueuse avec, de part et d’autre, des contreforts de plan carré, en rythme serré et régulier) sur l’une des scènes en relief de la colonne Trajane (GAlinier, 2007, pl. VIIIb, face est, spire 8, sc. 50-51 ; eHrenSPerGer, 1990, p. 65). À Mirebeau cependant, la stratigraphie suggère que ces contreforts étaient noyés dans un remblai, selon le principe du mur de terrasse7.

Un canal couvert, large de 1,10 m pour 0,90 à 1,20 m de hauteur sous voûte, passe sous la voie, permettant l’évacuation des eaux de ruissellement du vallon. Deux murs de soutènement parallèles encadrent l’entrée du canal souterrain en amont, confir- mant la présence du large remblai (taluté ?) bordant la voie.

On retrouve ce type d’installation technique à Besançon par exemple : au niveau du franchissement d’une combe, le large mur en petit appareil qui supporte le canal aérien de l’aqueduc d’Arcier à Chalèze (GASton, 1999, p. 7), est percé d’une arche large de 1,12 m, et haute de 1,40 m sous voute, servant d’exutoire aux eaux de la combe. Pour les routes, le viaduc de la vallée d’Aricia, sur la voie Appia, qui est composé d’une longue rampe sur remblai main- tenue entre deux murs de soutènement, est percé de deux arches laissant le passage aux eaux de ruissellement (AdAm, 1989, p. 307).

2.3. l

ePont

-

cAnAldel

AQueduc

(

étAt

2

B

) (c. G.)

2.3.1. Les données de terrain

Seule une pile (Us 109) avait conservé sa maçonnerie en partie basse (fig. 13 et 14). De cette pile subsistait la semelle de soubassement (2,27 m x 2,14 à 2,25 m8), sans radier de fondation, enchâssée soit dans l’argile détritique, soit dans un lit de mortier de tuileau. Elle est constituée de deux assises à l’est et trois assises à l’ouest, ces trois assises formant des ressauts successifs, dispositif sans doute justifié par la légère pente du terrain qui supportait les deux premières assises d’élévation en petit appareil (H. : 13 cm) à joints beurrés tirés au fer, formant un rectangle de 1,91 m par 2,11 m9.

7. Souvent constitué à l’époque romaine de murs demi-circulaires, ce prin - cipe perdurera jusqu’au xviiie siècle, notamment avec les contreforts quadran- gulaires internes des ouvrages de Vauban.

8. Pour comparaison, à Windisch (Suisse), les massifs de fondation du pont- aqueduc alimentant vindonissa font 2,40 m de côté, et sont espacés de 2 m (Flück, 2012, p. 198).

9. Valeurs très proches de celles de l’aqueduc de Barbegal à Fontvieille, où les dimensions des piles varient de 1,90 à 2,12 m (leveAu, tHernot, 2005, p. 100).

(14)

Piles en grand appareil ?

Structure liée à la production de chaux

Évacuation des eau x du v

allon

Arche plus large (rapport 3/1) ?

Pile conservée

2,10 m 1,90 m

VOIE

0 5 m

109

1/1000

Caisson 109 croquis 1/50e cotes en cm

A A’

192

211

7

20 15

15

0 1 m

1 : 50

N

Profil AA’

Est Ouest

0 0,5 m 1 m

1/25

Fig. 13. Hypothèse de restitution du plan du pont-canal (dessin C. Gaston et D. Watts).

Fig. 14. Plan et profil de la pile 109 (dessin C. Gaston, DAO F. Bergantz).

(15)

Larg. pile

(en pieds) Long. pile

(en pieds) Intervalle entre piles (en pieds)

Mirebeau 6 7 6

Meyrargues 7 7,5 12

Lyon (Gier) 6 6 à 9 10 à 20

Metz (Jouy-aux-Arches) 9 ? 18

Fréjus 8 8 à 11 7 à 18

Fontvieille 6 à 7 6 à 7 8 à 18

Lyon (Lentilly) 10 7 13

Lyon (Point du Jour) 8 8 12

1/1000 144146

0 0,5 m 1 m

1/25

106

145

130

45

144 112

A B

niveau de travail 106

145

145

145 112

130

A B

Est Ouest

Plan 10 cm + bas N

0 1 m

1 : 50

147

A B

0 1 m

1 : 50

147

TN 197

A B

146

N

Fig. 15. Tableau comparatif des dimensions en plan de ponts-aqueducs.

Fig. 16. Plan et coupe des fosses de récupération 146 et 147 (L. Joan, S. Morel).

(16)

Ces dimensions, voisines de 6 x 7 pieds, sont à rapprocher de celles des aqueducs de Lyon, dont un grand nombre de piles sont de taille voisine (Burdy, 2002, p. 105-106 ; eScHBAcH, 2012, p. 143) (fig. 15). Cette première comparaison suggère donc que cet aqueduc devait fournir une quantité d’eau importante au camp de Mirebeau.

Les traces de quatre autres piles ont pu être observées (Us 146, 144, 15, 148). Si deux sont conservées sous la forme d’un moignon de maçonnerie (Us 148 et 15), les deux autres ont totalement disparu, et seules étaient visibles leurs tranchées de récupération (fig. 16). L’axe de ces piles est exactement le même que celui de la voie (orientation N-130° E).

La structure 148 (0,80 x 0,80 m), vestige d’un fourrage de pierres non taillées dans une matrice de mortier de tuileau, n’est conservée que sur 0,70 m de hauteur. De la structure 15, étudiée au diagnostic, ne subsiste plus, là aussi, qu’un lit de pierres cal- caires non taillées bordé par un parement régulier qui reposait sur un large lit de mortier hydraulique. Les deux autres piles (144 et 146) ont quasiment disparu. Seul est visible leur creusement de récupération. Ces creusements mesurent respectivement 2,10 x 2,50 m et 2,70 x 2,50 m. Un lit de mortier de chaux est encore en place dans la structure 146 (Us 197).

En considérant les dimensions de la pile 109, et les espace- ments donnés par les négatifs de récupération des autres maçon- neries, on peut estimer une distance de 1,90 m entre les parties basses des piédroits d’arches, soit une valeur presque identique à leur largeur et un rythme proche d’un vide pour un plein.

Il est cependant possible que cette valeur de 1,90 m ne soit pas constante, comme on le verra plus bas.

Enfin, sont associés à la construction de ces piles des niveaux de travail qui sont caractérisés par des niveaux de mortier de tui- leau (Us 110, 112, annexe : coupes 6a, b) qui comblent une large cuvette (l. : 3,50 m), un espace de travail destiné à la construction de l’aqueduc. Sur ces niveaux, une nouvelle séquence de remblais est constituée des couches 130, 131, 111, 113, 119, 135, 137, annexe : coupes 6a,b). Cette séquence est terminée par un ultime niveau de travail (Us 127) uniquement constitué de déchets de

taille. Enfin, comblant l’espace entre l’aqueduc et la voie, un rem- blai d’argile jaunâtre très caillouteux (Us 28) colmate les pentes du vallon entre l’aqueduc et la voie jusqu’au niveau du canal d’éva- cuation des eaux, transversal à la voie où ces remblais sont bien évidemment absents, le creux du vallon n’ayant pas été remblayé pour l’écoulement des eaux.

2.3.2. L’élévation des piles

Les données recueillies sur la pile subsistante suggèrent l’emploi d’un petit appareil régulier de type opus vittatum pour la maçonnerie de l’aqueduc. La présence quasi-exclusive de frag- ments de briques-claveaux dans les rares éléments architecturaux retrouvés sur le site ne permet pas de privilégier l’hypothèse d’arases de chaînage en briques rythmant régulièrement l’élévation en petit appareil (opus mixtum), comme c’est le cas sur l’aqueduc du Gier à Lyon (eScHBAcH, 2012, p. 139).

La découverte d’un bloc chanfreiné (n° 19, fig. 17) apporte une information intéressante, même si sa place n’est pas assurée dans la structure de l’édifice. Plusieurs solutions sont possibles :

- La présence d’un contrefort plat au niveau du sommier de l’arc, comme sur l’aqueduc du Gier à Lyon (Burdy, 2002, p. 105) : la largeur du bloc, identique à celle des deux claveaux en connexion cités plus loin, ne permet cependant pas de privilégier cette première solution, ses faces de joints n’étant soigneusement dressées que sur la profondeur du chanfrein, indiquant non pas un bloc d’angle, mais un bloc d’assise courante. De même, ce contrefort n’est employé à Lyon (Burdy, 1996, p. 236) que dans les secteurs où les arches sont plus grandes (4,6 à 6,15 m), et donc les piles plus épaisses (7 à 9 pieds) ; à Mirebeau, le franchissement entre piles n’excédant pas 2 m, il faudrait replacer ce bloc dans le cadre d’un franchissement plus important, ce qui reste une hypothèse difficilement justifiable (voir ci-après).

- L’emploi, sur l’élévation de la pile, de retraites suc- cessives avec glacis (fig. 17, hypothèse 1). Comme sur le pont- aqueduc de Gorze à Metz (leFeBvre, 1997, p. 414), ces retraits permettent une meilleure stabilité des piles dans le cadre d’une

Hypothèse 1 Hypothèse 2a Hypothèse 2b

19

0 50 cm

Fig. 17. Bloc chanfreiné en calcaire (n° 19) avec suggestions d’emplacement

(dessin C. Gaston).

(17)

grande hauteur d’ouvrage10. Ici, cette moulure pourrait constituer la limite entre les deux épaulées d’élévation des piles, selon le même principe que sur l’aqueduc du Gier11. Cependant, la hau- teur est ici bien inférieure aux 26 m de Metz, et d’autres ouvrages antiques n’ont pas recours à ces rétrécissements malgré des hau- teurs de piles respectables, comme à Meyrargues.

- Si l’on retourne ce bloc, une nouvelle hypothèse peut être proposée : il appartiendrait à une imposte située à la nais- sance de l’arc (fig. 17, hypothèse 2a). Cette imposte, qui permet à la fois de souligner le changement de registre architectural et de supporter les cintres de construction des arches, se retrouve sur un certain nombre d’édifices de ce type (Metz, Meyrargues, Fontvieille). Cette hypothèse permettrait de justifier la présence du bandeau de 2 cm au sommet du chanfrein, ainsi que la ligne incisée sur le lit d’attente du bloc, en décalage de 3 à 4 cm par rapport à l’arête inférieure du chanfrein. Cependant, en observant l’imposte de Meyrargues, le bloc peut tout aussi bien être placé au même emplacement, mais à l’envers (fig. 17, hypothèse 2b).

2.3.3. Un grand appareil employé ponctuellement ? Trois blocs de grand appareil ont été retrouvés dans l’emprise de la fouille (fig. 18). Si deux d’entre eux (nos 22 et 23) gisaient à bonne distance du tracé de l’aqueduc, le troisième (n° 24) était planté à la verticale à l’entrée du canal maçonné d’évacuation des eaux du vallon. Ce dernier bloc portait sur son lit de pose une cavité de pince à roder, ce qui permet d’identifier son orientation (l. bloc : 78 cm ; H. cons. : 77 cm ; prof. : 43 cm). Le creusement d’une large et profonde structure liée à la production de chaux n’ayant rien laissé des fondations de piles dans ce secteur, il n’est pas possible d’être assuré de l’appartenance de ce bloc (et des deux autres) à l’aqueduc, et encore moins de proposer, avec trois élé- ments épars, une localisation précise dans l’édifice12. Cependant,

10. D’autres techniques de renforcement peuvent d’ailleurs être employées, comme pour l’aqueduc de Luynes, où les piles sont traitées comme des triangles verticaux à angle aigu, ou à Fréjus dont les piles sont munies de contreforts latéraux (AdAm, 1989, p. 264).

11. Sur l’aqueduc lyonnais en revanche, les épaulées sont séparées par des arases de briques (eScHBAcH, 2012, p. 139).

12. Sans entrer dans le détail, on pourrait cependant, au regard des dimensions des blocs subsistants, envisager au moins une assise de 0,80 m

la présence à ce niveau de piles composées dans leurs parties basses13 ou en fondation14 par une ou plusieurs assises d’opus quadra- tum pourrait se justifier par la nécessité de mieux stabiliser l’ouvrage dans une zone de concentration du ruissellement des eaux du vallon15, avec peut-être une arche d’ouver- ture plus importante16 facilitant ainsi l’évacuation des eaux vers le canal passant sous la voie.

2.3.4. La voûte de l’arche

Malgré le faible nombre de fragments architectoniques sub- sistant, vingt claveaux ont pu être identifiés (fig. 19), épais au maximum de 8 cm. Ils sont fabriqués dans deux matériaux dis- tincts : en terre cuite, avec six éléments d’un module de 26 à 27 x 39 cm et six éléments d’un demi-module de 12,5 à 13 x 40 cm ; et en calcaire fin, avec huit éléments, débités à la scie, dont quatre claveaux (H. : de 31 à 47 cm, prof. : de 30 à 38 cm) et deux demi- claveaux (hauteur de plus de 31 cm, prof. : 14 cm). Un élément précieux pour la compréhension de l’ensemble a heureusement été préservé : il s’agit de deux claveaux, l’un en pierre (n° 20) et l’autre en terre cuite (n° 21), encore liés ensemble par un joint de mortier de 2,5 cm d’épaisseur. On peut donc restituer avec vrai- semblance une alternance « brique et pierre » dans la succession des claveaux des arches, comme on peut l’observer encore par exemple dans les aqueducs lyonnais (eScHBAcH, 2012, p. 134).

Il faut sans doute envisager, là encore comme à Lyon, des arcs de tête appareillés encadrant un intrados en opus caementicium sur coffrage, solution plus rapide et plus économe (ibid., p. 145).

Ces arcs de front formaient-ils un rouleau extradossé ? Si les cla- veaux en terre cuite sont bien standardisés dans leur hauteur de parement (39 à 40 cm), il ne semble pas que cela soit le cas pour les claveaux en calcaire (31 à 47 cm) comme le montre d’ailleurs l’élément en connexion. À titre de comparaison, sur l’aqueduc de

de hauteur composée d’une dizaine de blocs.

13. Comme pour l’aqueduc (pile A30) d’Arles à Fontvieille (leveAu, tHernot, 2005, p. 101).

14. Comme pour l’aqueduc (pile B26) de Barbegal à Fontvieille (leveAu, tHernot, 2005, p. 101).

15. Au niveau d’un franchissement de vallon, le large mur en petit appareil qui supporte le canal aérien de l’aqueduc d’Arcier à Chalèze, près de Besançon (GASton, 1999, p. 7), est percé d’une arche dont seuls les piédroits sont constitués de blocs en grand appareil (deux assises de 0,60 m de hauteur chacune).

16. Pour l’aqueduc du Gier à Lyon, les arches ont une ouverture variant de 10 à 20 pieds tout au long du parcours (Burdy, 2002, p. 104) ; pour l’aqueduc de Barbegal à Fontvieille, les portées varient de 2,40 m à 5,60 m (leveAu, tHernot, 2005, p. 100).

23 24

22

0 50 cm Fig. 18. Blocs de grand appareil en calcaire

(dessin C. Gaston).

(18)

Fréjus, les claveaux en pierre font de 37 à 45 cm de longueur pour 10 à 16 cm de profondeur, et les claveaux en brique font 45 cm de longueur, 31 cm de profondeur et 3,5 à 5 cm d’épaisseur (GeBArA, micHel, 2002, p. 255).

La profondeur à l’intrados de ces arcs de front reste par ail- leurs difficile à estimer : l’emploi de demi-claveaux, tant en pierre qu’en terre cuite, semble indiquer une épaisseur constituée de

plusieurs éléments, alternant les faces de joints. Si l’on considère par comparaison l’aqueduc du Gier (eScHBAcH, 2012, p. 146), dont la proportion est de trois fois deux pieds pour l’épaisseur de l’arc (deux pieds pour la maçonnerie concrète et deux pieds pour chacun des arcs de tête), l’hypothèse d’une épaisseur proche de 68 cm (soit deux claveaux et demi) pour chaque arc de tête à Mirebeau est possible, l’épaisseur de l’arche à ce niveau étant CLAVEAUX

DEMI-CLAVEAUX

0 25 cm 0 50 cm

0 50 cm

1 2 3

4 5

9 10 11

6 7 8

14

16 17

18

15

12 13

hypothèses de profondeur de l’intrados des arcs de front

55 cm

68 cm

20 21

claveau en calcaire et claveau en terre cuite (éléments en connexion)

Terre cuite Calcaire

Fig. 19. Claveaux en terre cuite et en calcaire avec suggestions d’emplacement (dessin C. Gaston).

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